SEME AGE DE CHAUSSURE
La présente invention concerne une chaussure destinée notamment à la marche ou la course en montagne et plus particulièrement une semelle pour une telle chaussure.
Les chaussures de course à pied sont conçues généralement avec des moyens d'amortissement, notamment au niveau du talon, pour amortir les chocs répétés se produisant lors de la foulée ou aux endroits qui sont les plus sollicités par les chocs, et éviter les micro- traumatismes sur les articulations de l'utilisateur.
Plus récemment ont été également proposées des chaussures visant à limiter les effets de pronation ou supination excessive du pied et d'adaptant mieux à la biomécanique et au mouvement du déroulé du pied.
Les chaussures de course connues sont en général conçues surtout pour coopérer avec des sols plans sur lesquels se déroulent en général les épreuves.
Or, le développement de compétitions sportives de type "raid", incluant différentes activités sportives se déroulant dans un contexte montagneux et incluant notamment des courses en montagne, impliquent de nouvelles contraintes sur les chaussures et utilisateurs.
En effet, les courses en montagne se déroulent généralement sur des sols accidentés, en pente, non "plans", c'est-à-dire comportant de nombreuses aspérités, rocailles, et pouvant même présenter des dévers, c'est-à-dire des pentes transversales par rapport à l'axe de la course.
Comme il n'existe actuellement sur le marché que peu de chaussure de course réellement prévues pour de telles conditions, il s'ensuit pour les coureurs de nombreux problèmes traumatiques et risques d'accidents.
Le but de la présente invention est de remédier à ces inconvénients et de fournir une chaussure notamment de course comportant un semelage adapté permettant d'améliorer l'accroche de la chaussure sur terrain accidenté, en pente, en dévers et permettant également d'amortir les accidents et inégalités de terrain.
Un autre but de la présente invention est également d'éviter les problèmes dus à une pronation ou supination excessive du pied de l'utilisateur.
Ce but est atteint dans la chaussure selon l'invention qui est du type comportant une tige et un semelage externe par le fait que le semelage externe comporte dans la zone du talon une plaque supérieure, une plaque inférieure et au moins un élément élastique interposé entre les deux plaques de chaque côté latéral et medial du semelage, chaque élément élastique étant apte à être sollicité lors d'un effort s'exerçant essentiellement en direction verticale.
Par cette construction le semelage réagira à tout effort s'exerçant essentiellement en direction verticale soit du côté medial, soit du côté latéral dudit semelage, et s'adaptera parfaitement à une configuration en dévers au terrain, ou à toute aspérité de celui-ci dans une direction transversale à la direction de la marche.
De préférence, chaque élément élastique a une forme d'épingle s'étendant en direction transversale de la chaussure entre la plaque supérieure et la plaque inférieure.
Selon un mode de réalisation préféré, les deux épingles ont une branche commune, ce qui améliore l'homogénéité et la stabilité du semelage. En fait, le semelage externe comporte dans la zone du talon un élément élastique en forme de Z (ou de Z inversé) s'étendant transversalement à la direction longitudinale de la chaussure et apte à répondre à des sollicitations exercées soit sur un côté edial, soit sur un côté latéral de la chaussure.
De toute façon, l'invention sera mieux comprise et d'autres caractéristiques de celle-ci seront mises en évidence à l'aide de la description qui suit en référence au dessin schématique annexé en représentant à titre d'exemple non limitatifs plusieurs modes de réalisation préférés et dans lequel :
- la figure 1 est une vue en perspective arrière d'une partie de semelage selon l'invention incorporé dans une chaussure,
- la figure 2 est une vue de profil de la partie de semelage de la figure 1,
- la figure 3 est une vue en coupe transversale d'un semelage selon l'art antérieur sur un terrain en dévers,
- la figure 4 est une vue en coupe transversale d'un semelage conforme aux figures 1 et 2,
- la figure 5 est une vue similaire à la figure 4 du semelage sur un terrain en dévers,
- la figure 6 est une vue similaire à la figure 5 dans un autre exemple de dévers,
- les figures 7 et 8 sont des vues similaires aux figures 5 et 6 illustrant le comportement du semelage selon l'invention en présence d'aspérités,
- la figure 9 est une vue similaire à la figure 4 selon un autre mode de réalisation.
Les figures 1 et 2 illustrent un premier mode de réalisation du semelage 1 selon l'invention associé à une tige 2 de chaussure, indiquée en traits mixtes sur la figure 1. Dans l'ensemble des figures c'est le semelage d'une chaussure de pied droit qui est représentée.
Le semelage 1 comporte un insert formé par une plaque 10 en matériau rigide et élastique s'étendant sensiblement sur toute la longueur du semelage, c'est-à-dire depuis une extrémité 12 arrière destinée à recevoir le talon, jusqu'à une extrémité avant 13 destinée à recevoir les orteils, et une semelle externe ou de marche 14, indiquée en traits mixtes sur la figure 1.
Cette plaque 10 est en un matériau sensiblement rigide et élastique tel qu'un composite à base de fibres tissées ou non tissées tel que fibre de verre, carbone, poly-paraphénylène- téréphthalamide (KEVLAR®), fibres métalliques,... etc., et dont la matrice est une résine polymère theπnodurcissable ou thermoplastique.
A titre d'exemples de fibres pouvant être utilisées dans ces composites, on peut citer celles données dans le tableau ci-après qui fait mention du type de nappes de tissage et des caractéristiques mécaniques de ces réseaux ou nappes fibreuses.
Au niveau de la zone talon 12, la plaque 10 forme une plaque supérieure 20, à cette plaque supérieure est reliée une plaque inférieure 30 qui peut être dans le même matériau que la plaque supérieure ou dans un matériau ayant des propriétés équivalentes ou différentes selon l'effet recherché.
Entre les deux plaques supérieure 20 et inférieure 30 s'étend une troisième plaque 40 intermédiaire s'étendant en direction transversale par rapport à la direction longitudinale L du semelage et reliant le bord latéral 21 de la plaque supérieure 20 au bord medial 31 de la plaque inférieure 30, en formant im Z en direction transversale (cf. figure 4).
Bien entendu dans le cas de la chaussure du pied gauche, le Z sera inversé.
En fait, quel que soit le pied droit ou gauche considéré, le sens du Z importe peu, ce qui est important est qu'un élément élastique ou épingle soit prévu et actif de chaque côté medial, latéral de la chaussure. En fait, une forme différente d'un Z ou Z inversé pourrait être concevable pour l'ensemble élastique 50, 60, dans la mesure où les exigences ci-avant sont remplies.
Ces trois plaques 20, 30, 40 forment ainsi une double épingle élastique respectivement latérale 50 et médiale 60, chaque épingle élastique 50, 60 étant apte à être sollicitée lors d'un effort s'exerçant essentiellement en direction verticale, soit du côté medial, soit du côté latéral de la chaussure.
En d'autres termes, le semelage externe comporte dans la zone du talon un élément élastique 50, 60 en forme de Z ou de Z inversé s'étendant transversalement à la direction longitudinale L de la chaussure et apte à répondre à des sollicitations exercées soit sur un côté medial, soit sur un côté latéral de la chaussure.
De préférence, comme le montre la figure 4, l'espace entre chaque plaque respectivement supérieure 20 et inférieure 30 est rempli par un élément ou matériau amortisseur 75, 76 de type mousse ou similaire et par exemple en mousse, EN A, polyéthylène, polyuréthane,...etc.
La densité de la mousse pourra être différente côté medial et côté latéral selon l'effet recherché. On appellera 75 l'élément amortisseur associé à l'épingle latérale 50, et 76 l'élément amortisseur associé à l'épingle médiale 60.
Ainsi, si l'on recherche un semelage permettant un amortissement maximum du choc lors de l'impact du talon sur le sol, qui se produit normalement sur le côté latéral du talon, l'élément amortisseur 76 situe côté latéral sera plutôt amortissant tandis que l'élément amortisseur 75 situé côté medial sera plus élastique puisque c'est l'élément amortisseur 76 situé côté latéral qui sera comprimé par la déformation de l'épingle médiale 60 lors de cet impact.
L'intérêt du semelage selon l'invention est surtout mis en évidence lors de l'utilisation en dévers ou sur terrain accidenté. La figure 3 illustre le comportement d'un semelage traditionnel constitué d'une semelle intermédiaire 100 et d'une semelle externe 101 en cas de dévers. Dans ce cas, la semelle intermédiaire 100 étant en un matériau homogène, relativement rigide, aucune adaptation au dévers n'est possible et l'appui du pied matérialisé
sur la figure par la surface supérieure 102 de la semelle se retrouve perpendiculaire à la pente du terrain T et donc non horizontal d'où des risques de blessures, entorses, etc.
Comme le montre la figure 5, en cas de dévers côté latéral, c'est-à-dire que le terrain T est en pente (ou dévers) du haut vers le bas, du côté latéral vers le côté medial, l'épingle médiale 60 sera sollicitée et se fermera plus ou moins selon l'angle du dévers tandis que l'épingle latérale 50 restera ouverte en fournissant ainsi une surface supérieure 20 quasiment horizontale pour le pied.
En cas de dévers dans l'autre sens, c'est-à-dire côté medial comme montré à la figure 6, c'est au contraire l'épingle latérale 50 qui sera sollicitée et l'épingle médiale 60 qui restera ouverte en fournissant un appui sensiblement horizontal pour le pied. Les risques de blessure sont donc sensiblement réduits.
La double épingle 50, 60 en direction transversale selon l'invention, permet donc de compenser les efforts asymétriques se produisant dans la direction transversale du semelage lors de l'utilisation.
Le comportement du semelage selon l'invention est similaire en cas d'aspérités (cailloux, ...etc.) se trouvant plutôt côté latéral ou medial comme illustré par les figure 7 et 8.
Dans le cas où l'aspérité est plutôt côté medial (figure 7) c'est l'épingle latérale supérieure 50 et l'élément amortisseur associé 75 qui travaillent le plus.
Dans tous les cas les épingles 50, 60 permettent de compenser l'inégalité de terrain et de garantir un appui sensiblement horizontal pour le pied.
Dans le cas inverse où l'aspérité se trouve plutôt latéral (figure 8) c'est l'épingle médiale inférieure 60 et l'élément amortisseur 76 associé qui travaillent le plus.
Les degrés de raideur de chaque épingle 50, 60 et d'amortissement de chaque élément d'amortissement associé respectivement 75, 76 peuvent être similaires ou différents selon les effets recherchés.
Ainsi, comme expliqué précédemment, l'élément d'amortissement 76 pourra être choisi plus amortissant que l'élément 75 et l'épingle associée 60 sera éventuellement moins raide que l'épingle 50 pour permettre d'obtenir un amortissement maximum des chocs lors de l'impact du semelage avec le sol, qui se produit généralement côté latéral.
Une telle construction permet également d'éviter le phénomène d'hyper pronation à l'impact du talon.
Les éléments d'amortissement 75, 76 peuvent également être choisis sous la forme de blocs interchangeables en fonction du poids de l'utilisateur, vitesse de course, forme du terrain,... etc.
La figure 9 illustre un autre mode de réalisation de l'invention dans lequel des pattes élastiques supplémentaires 80 s'étendent transversalement depuis la plaque supérieure 20, respectivement inférieure 30 jusqu'à la branche transversale 40. L'extrémité des ces pattes élastiques 80 est libre et coulisse sur ladite branche transversale 40, Ces pattes élastiques 80
servent à donner au semelage une stabilité supplémentaire en direction transversale, sans pour autant gêner le fonctionnement de l'épingle double 50, 60.
Elles peuvent être réalisées de différentes façons, par exemple sous la forme de pattes élastiques 80 issues de chacune des plaques respectivement supérieures 20, inférieures 30 ou sous la forme d'éléments indépendants en PU ou autre matériau ayant la raideur et l'élasticité souhaités.
Dans les cas représentés la plaque 10 est solidaire de la plaque supérieure 20 et réalisée dans le même matériau que celle-ci.
L'intérêt d'avoir une plaque 10 élastique également à l'avant du pied est que celle-ci fournit un effet de propulsion / relance lorsque le pied quitte le sol.
Une plaque 10 s'étendant sensiblement sur toute la longueur du semelage fournit également la rigidité en torsion et stabilité en direction transversale recherchée et constitue donc une sorte de châssis empêchant les déformations d'ensemble du semelage.
L'intérêt d'avoir l'ensemble plaque 10, épingles 50, 60 en une seule pièce permet également une grande homogénéité de réalisation de l'ensemble du semelage.
Cependant, pour des questions de facilité de fabrication, de modularité des caractéristiques ou autres, il peut être souhaitable de réaliser la plaque élastique 10 et l'ensemble élastique talon, constitué des épingles 50, 60, en des blocs distincts solidarisés ensemble lors de la réalisation du semelage final.
De même, chaque épingle 50, 60 peut être réalisée indépendamment et être assemblée à l'autre épingle en phase finale.
Enfin le bloc élastique talon 50, 60 peut être prévu indépendamment de toute plaque élastique 10, dans le cas où l'on recherche seulement l'effet d'élasticité transversale au niveau du talon.
Bien entendu, la présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisation décrits mais englobe tous les modes de réalisation similaires ou équivalents.