GÉNÉRATEUR DE PUISSANCE ÉLECTRIQUE UTILISANT LA FUSION DU DEUTERIUM EN HELIUM
Inventeur Pierre MARTE
Brevet n°0202343 déposé le 28 Février 2002
La présente invention est un perfectionnement au Brevet 9901059 déposé le 01.02.1999. Dans ce brevet, l'inventeur a montré comment on pouvait obtenir un courant électrique industriel, en focalisant dans du deutermm l'énergie d'un puissant laser fonctionnant en impulsions : l'onde laser se propage selon le mode quadripolaire tournant transverse électrique, et son champ électrique accélère les électrons sur un cercle dont le rayon est de l'ordre du quart de la longueur d'onde laser. Les électrons accélérés forment un courant magnétiquement pincé où la densité électronique est énorme et attire les noyaux de deuterium qui, en se rencontrant dans ce courant, fusionnent selon la réaction :
(1) D + D + ethermique → H«4 + e relativiste
Le calcul montre comment un électron thermique, tel un catalyseur, entre dans la réaction, la favorise et est expulsé sous forme d'électron relativiste qui emporte l'énergie de fusion. Les électrons relativistes amplifient et prolongent le courant magnétiquement pincé qui renouvelle la fusion. Cela fait une réaction en chaîne qui se propage en ligne droite. Les paquets d'électrons relativistes entraînent le courant industriel. Le laser n'agit que comme déclencheur. D'où un rendement excellent.
Malheureusement, il est très difficile d'obtenir par construction les conditions de phases exigées pour le bon fonctionnement du brevet 9901059
La présente invention résout ce problème de construction en utilisant des matériaux transparents dopés de façon à avoir des indices optiques très voisins : Considérons deux lames à faces parallèles de même épaisseur h et d'indices optiques n et n + δn. Plaçons les côte à côte dans un même plan. Une onde plane les traverse en incidence normale. La différence de phase entre les ondes qui émergent des deux lames est :
— h δn λ
pour que cette différence de phase soit égale à — il faut que :
(2) h = λ
3 δn
Si λ = 10" mètre et δn = 1/1000 on a h = 3,33 millimètres. Si l'épaisseur h est garantie à 1/10 millimètre, la phase est garantie à 3 % près. A titre de comparaison pour avoir la même précision sur la phase en taillant dans un bloc homogène d'indice n il faudrait usiner au dixième de micromètre près ce qui est pratiquement impossible.
La longueur d'onde λ = 10" mètre est celle des lasers à dioxyde de carbonne qui sont les plus utilisés. On peut sans sortir de l'invention utiliser d'autres lasers, par exemple des lasers hélium-néon. On a alors : λ = 0,5 μm , δn = 1 / 6000, h = l mm
Pour obtenir le mode quadripolaire tournant on utilise un ensemble de six lames demi-onde représenté fig.l qui oriente orthoradialement les polarisations dans les six secteurs et un autre ensemble de six lames à faces parallèles d'indices optiques n, n + δn, n + 2δn qui règlent les phases, représenté fig.2. Ce deuxième ensemble est appelé « déphaseur azimutal ».
On se réfère à un trièdre oxyz. L'axe oz est perpendiculaire au plan des figures 1 et 2. L'onde issue du laser se propage parallèlement à oz et son champ électrique est dirigé selon oy.
Sur la fig.l, on indique en traits fins, les directions des axes rapides. Les ondes polarisées dans cette direction se propagent plus vite que celles polarisées dans la direction d'axe lent qui est perpendiculaire. L'épaisseur de la lame est telle que la différence de temps entre les deux propagations est égale à une demie période. Si bien que lorsqu'une lame demi-onde est traversée par une onde plane en incidence normale, le champ électrique de l'onde émergeante est symétrique du champ électrique de l'onde incidente par rapport aux axes rapide et lent. Nous voulons que les ondes émergeantes
7t fïg.1 forment un hexagone donc que leur polarisation tourne de — lorsqu'on passe d'un
secteur au suivant, pour qu'il en soit ainsi il faut que les directions d'axe rapide
7t tournent de — lorsque l'on passe d'un secteur au suivant, comme indiqué fig.l. 6
Les ensembles iïg.1 et 2 sont construits de la même façon :
Pour le premier, fig.l, on prend six lames de quartz que l'on polit sur une face, on les colle par la tranche et on les met en adhésion moléculaire sur un bloc de silice fondu préalablement poli. On polit ensuite l'ensemble des autres faces.
On procède de la même façon pour les lames d'indices n, n + δn et n + 2 δn de la fig.2.
Le polissage optique est la forme d'usinage la plus parfaite. Les dopages causant les variations d'indices δn et 2 δn sont faciles à obtenir.
Ces dispositifs caractéristiques de l'invention permettent d'obtenir facilement le mode quadripolaire tournant que l'on n'a pas pu obtenir par d'autres moyens :
Après avoir traversé les dispositif fig.l et fig.2. les faisceaux sont focalisés au point F de l'axe oz fig.4. • Examinons les interférences dans le plan focal en prenant les faisceaux deux par deux : les faisceaux qui ont traversé les secteurs I et IN fig.l, d'indice n fig.2, arrivent dans le plan focal, ils ont leur champ électrique orienté suivant l'axe oy, mais en sens contraire. Ils forment un ensemble antisymétrique par rapport au plan yoz, avec champ électrique nul sur oy et, dans le voisinage proportionnel à la distance à oy. De même, les faisceaux qui ont traversé les secteurs III et NI fig.l d'indice n + δn fig.2, ont leur champ électrique orienté dans la direction d'axe oy' qui fait l'angle
2π
— avec 1 axe oy.
3
De même, les faisceaux traversant les sections II et V fig. l, d'indice n + 2δn fig.2. Nous avons ainsi défini trois paires de faisceaux auxquelles ont peut donner une expression commune en coordonnées polaires :
Pour chaque paire on a un axe d' anti-symétrie dont la direction est celle du champ électrique. Elle correspond au nombre complexe E0 exp ψi : on prend l'axe oy pour origine des azimuts : ainsi ψi = 0 et E0 expo est un vecteur porté par oy. Pour la
seconde paire ψ2 = — E0 exp — désigne un vecteur porté par oy' De même pour
471 47t la troisième paire ψ3 = — , E0 exp — est un vecteur dirigé selon oy"
Pour chaque paire la distance à l'axe de la paire est p sm (φ - Ψj) Soit θ l'angle que font les directions de propagation des deux ondes de la paire avec l'axe oz, le champ électrique dans le plan focal sera, pour une paire
(3) E0 exp Ψl sιn [ 2 π sm θ p Sm (φ - ψ, ) ]
A
Nous ne nous intéressons qu'à ce qui se passe dans le voisinage de oz C'est pourquoi nous pouvons remplacer le sinus par son approximation linéaire et écrire l
'expression (3) sous la forme
(
I4
Λ bis
Λ) en posan
+t E
ϋi = E
r?0 2 sιn θ λ et il faut multiplier par le facteur qui exprime l'oscillation électπque et le déphasage
Le champ d'interférence des trois paires d'ondes en un point p, φ est donné par
∑ Eλ exp ψt x p s (φ - ψ,) x cos( ωt- 2 ψ,)
Lorsqu'on fait la somme des trois expressions en exprimant les sinus et cosinus par des exponentielles, on voit apparaître des termes triphasés dont la somme est nulle, et il reste
3
(5) — El ρ eχτρ (-j φ) χ exp j ωt
que l'on peut écrire
3 3
(6) — El p exp(-j φ) cos ωt + j —Elp xp(-j φ)s,mωt
L'expression p exp (- j φ) correspond à un champ de vecteurs quadripolaire et en multipliant par j on a un champ de vecteurs orthogonal au premier Pour le voir plus clairement passons en coordonnées cartésiennes au moment où t = 0 x + jy = p expj φ
l'élément différentiel de la ligne de champ dx + j dy est dirigé parallèlement au vecteur champ électrique donné par (5) E0 p exp (- j φ). On a donc : y dy
d'où l'équation différentielle : xdy + ydx = 0 qui par intégration donne l'équation des lignes de champ à un instant donné.
(7) xy = Cte
Ce sont des hyperboles équilatères. Le champ créé au foyer F est bien un champ quadripolaire tournant transverse électrique. Le faisceau laser ainsi transformé est focalisé dans le deuterium où il produit un plasma. Dans nos brevets antérieurs nous avons montré que le mode quadripolaire tournant agit sur le plasma comme un accélérateur d'électrons.
Les électrons accélérés forment des courants magnétiquement pinces dans lesquels se produit la réaction de fusion du deuterium (1).
Ces réactions engendrent des jets d'électrons relativistes dans lesquels elles se reproduisent.
Dans ces jets, les électrons sont groupés en paquet que nous avons appelé des
« aiguilles ».
Ces « aiguilles » poussent le nuage électronique après avoir ionisé le gaz. Elles produisent ainsi un courant industriel bon marché et facile à exploiter. Mais ces « aiguilles » ont un autre effet qui n'a pas encore été exploité : en quittant la zone focale elles rayonnent un champ quadripolaire tournant. Un objet de la présente invention est de récupérer l'énergie de ce champ quadripolaire et de le réinjecter dans le plasma.
La fïg.3 représente à un instant donné le courant circulaire de rayon r magnétiquement pincé engendré par l'onde laser dans le plan focal. Au cours du temps cette figure tourne à la fréquence angulaire ω/2. Suivant deux tangentes à ce courant, sont lancés deux jets d'« aiguilles » qui à leur tour émettent un rayonnement quadripolaire équivalent à celui qui serait émis par un cercle tracé en pointillé de rayon r 2 parcouru par un courant. Si θ est l'angle que font avec oz les rayons issus du laser qui convergent en F, le rayonnement émis par les aiguilles fera avec oz un angle θ' tel que :
2 sin θ' = sin θ c'est ce qui permet de récupérer le rayonnement quadripolaire des « aiguilles » et d'en réinjecter l'énergie dans le plasma sans perturber le rayonnement laser. Cette rétroaction est opérée par les miroirs 14 et 15 fig.4, elle facilite le démarrage de la réaction de fusion et la prolonge.
Un autre objet de l'invention est de multiplier les aiguilles au cours de leur propagation en instaurant un champ magnétique perpendiculaire au plan dans lequel elles sont lancées: les aiguilles sont des paquets d'électrons relativistes assez importants pour avoir une action macroscopique elles ionisent le deuterium et poussent le nuage électronique créant le courant secondaire que nous utilisons comme courant industriel. A sa naissance, ce courant est assez dense pour provoquer par pincement magnétique de nouvelles fusions mais il se trouve en milieu brûlé, il est environné de noyaux d'hélium. Pour obtenir de nouvelles fusions il faut le dévier à l'aide d'un champ magnétique pour le lancer dans le deuterium. Tel est le rôle des aimants qui apparaissent 18 et 19 fig.4. L'invention sera mieux comprise par les explications qui vont être données en corrélation avec la description des figures parmi lesquelles :
Les figures 1 et 2 représentent des dispositifs optiques qui transforment l'onde polarisée linéairement issue d'un laser en onde se propageant selon le mode quadripolaire tournant transverse électrique comme on l'a montré ci-dessus. La figure 3 montre comment sont lancés les jets d'aiguilles à partir d'un courant circulaire magnétiquement pincé.
La figure 4 est une coupe méridienne du générateur de puissance électrique selon l'invention. La figure 4' représente les réflexions des rayons laser entre les miroirs conique et cylindrique.
La figure 4 présente une grande analogie avec celle décrite dans le brevet 9901059. La chambre à deuterium est désignée par 1. Elle est limitée par une enceinte en matériau isolant, verre ou céramique, construite en deux parties 2 et 2', raccordées entre elles et aux autres pièces selon des procédés qui ont fait leurs preuves dans l'industrie des bocaux pour la conserverie.
La paroi 2' est raccordée au dispositif de contrôle du deuterium par un système à vis 3. Les parois 2 et 2' sont réunies par un système d'agrafe 4.
La paroi 2 porte des bossages sur lesquels se visse la pièce 5 qui ressemble à un couvercle de pot à confiture dont on a enlevé la partie centrale. Cela assure le raccordement entre la paroi 2 et la pièce 6. Les rôles des pièces 7 et 8 ont été exposés ci-dessus avec la description des figures 1 et 2, elles sont vues ici coupées par un plan méridien. Elles sont tenues dans la pièce 6 par des joncs. Elles reçoivent le faisceau laser, transforment son mode de propagation et transmettent l'énergie au dispositif focalisateur.
L'ensemble du laser et de la pièce 7 donne une onde dont les lignes de champ sont hexagonales. C'est une bonne approximation de ce que l'on appelle dans la théorie des guides circulaires un mode TEo. On peut remplacer le laser polarisé linéairement et la pièce 7 par un laser fonctionnant en mode TEo. Pour obtenir ce fonctionnement on réalise le miroir semi réfléchissant de la cavité résonante par un ensemble de cercles conducteurs concentriques qui réfléchissent le mode TEo et laissent passer les autres modes. On réalise de tels cercles par photogravure. Nous ne nous étendrons pas sur ce sujet que nous considérons comme l'art antérieur.
C'est l'utilisation de matériaux transparents dopés, d'indices très voisins, qui constituent la pièce 8 qui permet d'obtenir les déphasages précis dont nous avons besoin, elle constitue la caractéristique essentielle de la présente invention. Elle permet de réaliser facilement ce qui exigeait une précision irréalisable dans le brevet 9901059. Le dispositif focalisateur est formé d'une lentille 11 et de deux miroirs de révolution autour de oz, 9 et 10.
Dans le plan méridien sur lequel est tracée la figure 4' l'ensemble des rayons issus de la lentille 11 entre l'axe et le bord, et convergeant en F" d'une part et l'ensemble des rayons, réfléchis par le cône 9 et convergeant en F' d'autre part, sont symétriques par rapport à la génératrice du cône 9.
La distance OF' est donc égale à OF" qui est la distance focale /de la lentille 11.
Si α est l'angle d'ouverture du cône, la droite OF' fait un angle 2α avec l'axe oz. Si α est aussi l'angle d'ouverture du faisceau convergeant en F", on retrouvera cet angle entre les rayons limites convergeant en F' et en F. Le miroir 10 est cylindrique : la distance de ses génératrices à l'axe oz est la moitié de la distance de F' à cet axe. Ainsi l'énergie du faisceau est focalisée sur l'axe au point F. La distance OB est égale à la moitié de OF donc f 12.
Soit a la longueur de la génératrice du cône.
Il résulte du rapport entre la longueur des côtés et les sinus des angles dans le triangle
, Λn f sin3 a
AOB que — = 2 . a sin4 a
71
Les figures 4 et 4' sont tracées dans le cas où a = — on a alors f =2 a cos π/8.
Dans la tâche focale se produit la fusion du deuterium qui lance des « aiguilles » dans un plan perpendiculaire à oz. Dans le voisinage immédiat de cette tâche ces « aiguilles » produisent un rayonnement quadripolaire que les miroirs de révolutions 14 et 15 renvoient dans la tâche focale pour activer la fusion. Le miroir 15 est cylindrique et prolonge le miroir 10'. La méridienne du miroir 14 est un arc d'une ellipse ayant pour foyers, le foyer F et F' symétrique de F, par rapport à la génératrice du cylindre 10'. Le miroirs 14 est taillé dans la base du cône 9'.
Le cône 9' est supporté par trois haubans qui à l'une de leurs extrémités sont soudés pour former une coupelle qui s'adapte sur la pointe du cône. Les autres extrémités sont fixées sur la base du cône. Ces haubans sont tendus et reliés à l'ensemble du dispositif par une pièce 17 don a forme générale est celle d'une couronne reliée à la pièce 6.
Des aimants, de révolution autour des oz, dont on voit les sections méridiennes 18 et 19 créent un champ magnétique parallèle à oz dans deux couronnes concentriques. En traversant ces couronnes les électrons secondaires qui accompagnent une aiguille sont déviés vers le deuterium propre où ils peuvent engendrer de nouvelles aiguilles. Puis les aiguilles accompagnées des courants secondaires qu'elles ont provoqués, arrivent dans l'anode 20. C'est une pièce métallique de forme vaguement torique dont la surface extérieure est revêtue d'isolant de façon à éviter les claquages. Elle est réunie à l'une des parois 2 ou 2' par trois pieds. L'un de ces pieds constitue la borne de sortie 21. C'est entre cette borne 21 et une borne solidaire de la pièce 6 que l'on recueille le courant destiné à l'utilisation industrielle.