CONDUITE FLEXIBLE APLATISSABLE
La présente invention concerne une conduite flexible aplatissable sous-marine pour le transport d'un fluide.
La collecte d'un fluide dans une conduite flexible impose de concevoir une conduite flexible dont la structure est telle que l'intégrité du "bore" est conservée quelles que soient les conditions de fonctionnement. Le terme "bore" signifie l'alésage ou le diamètre de l'élément interne de la conduite qui est la carcasse interne dans le cas d'une conduite flexible "rough bore" ou la gaine d'étanchéité interne dans le cas d'une conduite flexible "smooth bore". Pour les structures de ces types de conduite flexible, on peut se référer aux API 17B et 17J (AMERICAN PETROLEUM INSTITUTE).
La conception d'une conduite flexible dont l'intégrité du "bore" est conservée impose qu'elle doit donc résister à la pression externe ou pression hydrostatique afin d'éviter un écrasement, à la pression interne afin d'éviter un éclatement, et être capable de reprendre des efforts de traction et de compression.
En condition normale d'utilisation, la pression interne est supérieure à la pression externe et il n'y a donc pas de risque d'écrasement ou aplatissement (collapse en anglais). Par contre, lorsque la pression interne diminue, par exemple lors des arrêts de production d'un gisement pétrolier, le différentiel de pression entre les pressions interne et externe peut entraîner l'aplatissement ou collapse de la conduite flexible. Dans ces conditions, les conduites flexibles sont conçues et calculées pour résister au différentiel de pression maximum. Lorsque la profondeur d'eau augmente, la conduite flexible est soumise à une pression hydrostatique de plus en plus forte obligeant à concevoir des conduites flexibles ayant une résistance au collapse très importante. Par contre, le différentiel de pression entre la pression interne et la pression externe en condition normale d'utilisation (Pint > Pext) est de plus en plus faible,
généralement inférieur à 100 bars, ce qui simplifie la conception des couches résistant à l'éclatement. Enfin, lorsque la pression interne diminue, la conduite peut être soumise à un effet de fond inverse (Pext > Pint) très important pouvant entraîner le flambage des armures de traction. Cet effet de fond inverse peut arriver lors de la pose de la conduite si elle est posée vide (Pint = 1 bar) ou en service lors d'arrêt de production.
Les contraintes développées dans une conduite flexible sont reprises par certains des éléments structurels de la conduite flexible, en fonction du type "rough bore" ou "smooth bore". Dans une conduite flexible "rough bore" , la pression externe est reprise par la carcasse interne qui peut éventuellement être assistée par la voûte de pression afin de retarder l'ovalisation, alors que dans une conduite flexible "smooth bore" la pression externe est reprise par la gaine de pression et la voûte de pression si une gaine anti-collapse est disposée au-dessus de cette dernière. La pression interne ou le différentiel de pression ΔP est repris par la voûte de pression ou des armures dont l'angle d'armage est voisin de 55° dans une conduite flexible. Les contraintes de traction/compression sont, dans les deux types de conduite flexible, reprises par les armures.
Le calcul des différents éléments structurels de la conduite flexible, pour résister à ces contraintes conduit inexorablement à une augmentation considérable du poids de la conduite, ce qui peut entraîner une difficulté très importante de la pose en mer profonde. Le coût de fabrication est également très accru.
Dans le brevet danois PA 2000 01 510, il est décrit une conduite flexible comprenant une armature interne qui reprend la pression externe et la compression, une gaine de pression qui assure l'étanchéité et accessoirement l'isolation thermique et une armature externe constituée par des armures carbone enroulées hélicoidalement avec un angle d'armage de 55° qui reprend la pression interne et la traction. La structure de la conduite flexible décrite dans ce brevet danois est à conservation de l'intégrité du "bore". De plus, comme la compression est reprise par la carcasse ou armature interne, cela impose la disparition des jeux entre les spires de la carcasse lorsqu'elle est soumise à la compression. La conduite flexible se raccourcira donc sous l'effet de la compression ce qui pourra entraîner des dommages irréversibles sur ladite conduite flexible.
Les conduites décrites dans US 5 176 180 et 5 908 049 sont des tubes composites (composite coiled tubings) qui sont renforcés localement pour augmenter les performances du tube, notamment pour augmenter la résistance à la pression interne sous faible rayon de courbure en imposant un sens de courbure et pour limiter les contraintes dues à cette courbure. Il n'est pas indiqué que le tube peut être écrasé puis retrouver sa forme initiale.
La résistance à la pression hydrostatique dans une conduite flexible est développée dans l'API 17B, chapitre 5.4.5.1 (AMERICAN PETROLEUM INSTITUTE).
Des conduites notamment pour l'enroulement sur une bobine ou pour d'autres applications sont décrites dans US 3 720 235, Re 32508 et FR 1 417 987 qui concernent des conduites flexibles pouvant s'aplatir.
Le brevet US 3 720 235 décrit une conduite renforcée qui est utilisée dans les équipements de plongée. Cette conduite consiste en un tube interne recouvert par des renforts textiles qui résistent à l'écrasement et recouvert par un tube externe. Le tube interne présente des cannelures qui permettent, en cas d'écrasement du tube, d'assurer toujours un espace pour l'écoulement du fluide. Toutefois, il faut noter que l'écrasement n'est pas dû à la pression externe mais à des efforts mécaniques tels que torsion ou flexion. De plus, les matériaux préconisés dans ce document sont des plastiques "mous", c'est-à-dire présentant une dureté shore D comprise entre 38 et 55, et qui ont une capacité d'allongement relativement importante. Ils peuvent donc subir des déformations importantes répétées sans risque d'endommagement. Les matériaux plastiques connus pour ce genre d'application sont généralement des matériaux élastomères.
Le brevet US Re 32508 concerne une conduite flexible pour le ravitaillement des bateaux en mer. La conduite est flottante et donc elle n'est pas soumise à la pression hydrostatique. Toutefois, elle est stockée sur une bobine sous forme aplatie et comprend au niveau de la fibre neutre des renforts longitudinaux pour reprendre les efforts de traction. Le matériau plastique utilisé dans cette application est de type caoutchouc (dureté Shore D inférieure à 38).
Le brevet FR 1 417 987 concerne réellement une conduite flexible pour le transport d'un fluide sous pression et qui comprend une gaine interne, une ou plusieurs armatures de résistance à la pression et enroulées à 55° et une gaine externe associée à des câbles de traction. La conduite flexible est aplatissable de manière à simplifier sa structure ainsi que les moyens de stockage. Toutefois, l'aplatissement s'effectue jusqu'à ce que les parois intérieures en regard de la gaine interne viennent en contact l'une sur l'autre sur toute leur surface (ligne de jonction). Un tel aplatissement total ne permet pas de limiter la déformation. Pour atteindre cet aplatissement jointif, il est indiqué dans ce document que le matériau plastique doit présenter un module d'Young relativement faible, comme celui du caoutchouc qui est préconisé, c'est-à- dire un matériau élastomère. Cela signifie que si le matériau plastique utilisé était un thermoplastique, les allongements que subirait la gaine interne engendreraient des déformations définitives qui entraîneraient la destruction de la gaine de pression.
De plus, il faut noter que le matériau utilisé dans les documents analysés ci-dessus et pour autant qu'ils concernent une conduite aplatissable, est généralement un élastomère qui présente un module d'Young relativement faible, comme dans FR 1 417 987. Etant donné la forme complètement aplatie de la conduite de FR 1 417 987, les gaines plastiques subissent localement, plus particulièrement aux extrémités des allongements transversaux très importants, de l'ordre de 100 à 150 % . Comme les élastomères ne peuvent être utilisés dans les applications pétrolières parce qu'ils ne résistent pas aux attaques chimiques du fluide transporté, en formant par exemple des cloquages, il est préférable d'utiliser des thermoplastiques qui ont un meilleur comportement à l'égard du fluide transporté.
Dans l'application "au large" (offshore) pétrolier, la pression interne est généralement supérieure à la pression externe. L'effet de fond inverse et donc le besoin de résister à l'aplatissement (collapse) n'arrive que très rarement lors de la vie du flexible de l'ordre de 50 sur 20 ans d'utilisation pour une ligne de production et de l'ordre de 200 à 300 pour une ligne de gaz, l'effet de fond inverse pouvant se produire lors de la pose et lors des arrêts de production.
La présente invention a pour but de proposer une conduite flexible dans laquelle l'intégrité du "bore" n'est pas conservée, qui est aplatissable
et dont l'allongement transversal maximum que subit la gaine de pression lors de l'écrasement ou aplatissement est tel qu'il n'y aura pas d'endommagement local de la conduite c'est-à-dire qu'il n'y aura pas de déformations définitives ou de rupture des fibres externes, même suite à des allongements cumulés. Par allongement, on entend l'allongement transversal et non pas longitudinal.
La présente invention a pour objet une conduite flexible souple sous-marine de transport d'un fluide, comprenant au moins deux nappes d'armures de renfort enroulées en sens inverse autour d'un axe longitudinal et au moins une gaine de pression qui est aplatissable dans une direction donnée sous l'action d'une pression externe supérieure à une pression interne régnant dans ladite conduite souple, l'aplatissement étant susceptible de provoquer un allongement transversal de ladite gaine de pression, caractérisée en ce qu'un organe raidisseur est prévu sur au moins une face de ladite gaine de pression réalisée dans un matériau thermoplastique, de manière à limiter lesdits allongements au cours de l'aplatissement à une valeur inférieure au seuil d'allongement dudit matériau thermoplastique
Un avantage de la présente invention réside dans le fait que tous les éléments structurels nécessaires à la conservation de l'intégrité du "bore" sont supprimés et qu'ainsi il est devenu possible de diminuer le poids et le prix de la conduite flexible du fait que la résistance à l'écrasement ou aplatissement n'a plus besoin d'être dimensionnée.
Un autre avantage de la présente invention est que les armures sont conçues pour résister au ΔP (pression intérieure - pression extérieure ou hydrostatique) et notamment de résister aux composantes radiales et axiales de la pression interne. De plus, une telle conduite flexible aplatissable présente un avantage considérable pour les applications grande profondeur et notamment contre le flambage des armures dû à l'effet de fond inverse.
L'effet de fond inverse entraîne l'aplatissement de la conduite flexible dont la section sous la forme aplatie est inférieure à la section du bore sous la forme non aplatie. La compression induite dans les armures de traction étant proportionnelle à la section du "bore", il s'ensuit que les
armures de traction sont soumises à une faible compression par suite de l'aplatissement de ladite conduite.
Lorsque la conduite flexible est du type lié (bonded en anglais), ou partiellement lié, toute la structure s'aplatira sous l'effet de la pression externe en cas de chute de la pression interne. Les différentes couches de la conduite flexible seront alors dimensionnées en résistance à la fatigue en fonction du nombre d'écrasements prévisibles.
Lorsque la conduite flexible est du type non lié (unbonded en anglais) et si les couches de renfort résistent à la pression hydrostatique, seule la gaine de pression s'écrasera sous l'effet de la pression interne ou de la pression de l'annulaire et il sera seulement nécessaire de dimensionner la gaine de pression en résistance à la fatigue en fonction des aplatissements prévisibles.
Dans le cas où les couches de renfort ne résistent pas à la pression hydrostatique, toutes les couches seront susceptibles de s'aplatir et alors il faudra prévoir des moyens tels qu'une gaine externe plastique étanche, capable de maintenir l'organisation de la structure de la conduite flexible non liée.
Selon une autre caractéristique de l'invention, le ou les organes raidisseurs assurant un blocage géométrique de la gaine de pression lors des cycles d'écrasement, permet ou permettent de limiter l'allongement maximum de la gaine de pression à une valeur inférieure à 90 % du seuil d'allongement. Cet arrangement permet une utilisation de matériaux thermoplastiques sans risque de dégradation. Ces matériaux thermoplas- tiques sont de préférence des matériaux plastiques dits semi-durs dont la dureté Shore D est supérieure à 55.
Selon une autre caractéristique de la présente invention, la conduite comprend deux organes raidisseurs disposés symétriquement par rapport à la direction d'aplatissement et ils seront, de préférence, sous la forme de joncs soudés sur la paroi interne de la gaine de pression.
D'autres avantages et caractéristiques apparaîtront mieux à la lecture de plusieurs modes de réalisation de l'invention, ainsi que des dessins annexés sur lesquels :
La figure 1 est une vue partielle en perspective d'une conduite flexible suivant un premier mode de réalisation de l'invention.
La figure 2 est une vue en coupe transversale de la conduite flexible représentée sur la figure 1.
La figure 3 est une vue de la figure 2 mais la conduite flexible est aplatie. La figure 4 est une vue en coupe transversale de la gaine de pression pourvue de deux joncs en regard l'un de l'autre mais de dimensions différentes.
La figure 5 est une vue partielle et en perspective d'un jonc raidisseur pourvu de plaques de renfort. Les figures 6a et 6b sont des représentations partielles et schématiques d'autres formes de joncs raidisseurs.
La figure 7 est une courbe représentant la charge F en fonction de l'allongement e pour des élastomères et des thermoplastiques.
La conduite flexible représentée sur la figure 1 comprend de l'extérieur vers l'intérieur, optionnellement une gaine polymérique externe 1 qui peut être non étanche, des nappes d'armures 3 à 6 et une gaine de pression interne 7. Les armures 3 à 6 sont enroulées hélicoïdalement autour d'un axe longitudinal A-A suivant un angle d'armage d'équilibre de 55°. Pour cela, les nappes 3 et 4 sont enroulées en sens inverse et avec des angles d'armage complémentaires de manière à équilibrer les contraintes développées dans la conduite flexible. Il en est de même pour les nappes d'armures 5 et 6. Dans un autre mode de réalisation non représenté, il est possible d'utiliser des nappes d'armures qui présentent un enroulement à pas court avec un angle d'armage de 80° et un enroulement avec un angle d'armage inférieur à 55°, de manière à équilibrer lesdites contraintes.
Suivant la structure de la conduite flexible, les deux premières nappes d'armures 5, 6 pourront être armées dans le même sens pour limiter la diffusion gazeuse, de sorte qu'elles se chevauchent l'une sur l'autre et réalisent ce qui est appelé un masquage ; ceci pourra également être assuré par une ou plusieurs armures enroulées à pas très court (environ 80°), ce qui pourrait modifier l'angle d'armage indiqué ci-dessus afin d'équilibrer les contraintes dans la structure.
Le choix des thermoplastiques pour la réalisation de la gaine de pression est justifié par les courbes S-i et S2 de la figure 7, l'allongement e
étant en abscisse de la charge F en ordonnée. La courbe Si concerne les élastomères et la courbe S2 concerne des thermoplastiques. Il est aisé de constater que Pélastomère subit des allongements transversaux très importants qui vont au-delà de 200 % jusqu'à la rupture et sans apparition de striction qui est une diminution de la section. Pour un matériau thermoplastique, courbe S2> le phénomène de striction apparaît très rapidement au-delà du seuil d'allongement qui est compris entre 10 et 30 % d'allongement suivant la nature du thermoplastique. Au niveau de cette striction, des allongements localisés apparaissent, ce qui est dommageable pour les matériaux thermoplastiques qui se dégradent rapidement.
Ainsi, dans le choix du thermoplastique dans lequel est réalisée la gaine de pression de l'invention, il sera nécessaire de faire en sorte d'éviter le phénomène de striction afin d'empêcher la formation de fissures et la destruction ultérieure de la gaine de pression.
Comme le phénomène de striction peut également apparaître lorsque la conduite flexible est soumise à des cycles d'allongement répétés, on a trouvé qu'il était indispensable de faire en sorte que les allongements transversaux que subira la ou les gaines plastiques de pression soient inférieurs à 90 % et de préférence à 80 % du seuil d'allongement du matériau thermoplastique sélectionné. C'est ainsi qu'on a trouvé que pour un polyamide, l'allongement maximum devra être de 15 %, pour un PE de 10 % et pour un PVDF de 7 % .
Selon l'invention, la gaine de pression comprend au moins un organe raidisseur qui est disposé sur une face de ladite gaine de pression, par exemple sur la face extérieure ou intérieure, et qui, en fonction de la nature du matériau dans lequel est réalisée la gaine de pression 7, limite l'allongement de la gaine de pression au maximum à 90 % du seuil d'allongement du matériau thermoplastique utilisé de manière à éviter l'endommagement du matériau par striction ou par déformation permanente non réversible lors des différents cycles d'écrasement - gonflement. En effet, lors de ces différents cycles, la gaine de pression subit des allongements qui doivent être maîtrisés de manière à éviter, par exemple une rupture des fibres externes ou des déformations définitives qui empêcheraient la gaine de pression de reprendre sa forme initiale ou
qui entraînerait des dommages irréversibles incompatibles avec une utilisation à long terme. Les matériaux pour la gaine de pression sont des thermoplastiques dont la dureté Shore D est par exemple supérieure à 55 et même supérieure à 60, comme par exemple les thermoplastiques semi durs tels qu'un polyamide comme le "RILSAN® ", un polyéthylène ou un PVDF. Toutefois, on a trouvé que pour résister aux cycles répétés écrasement-gonflement de la gaine de pression, il était nécessaire que les allongements transversaux maximum que devaient présenter ces matériaux, présentent respectivement des valeurs inférieures à 15 % ("RILSAN"), 10 % (polyéthylène) et 7 % (PVDF), de manière à ce que les allongements transversaux restent toujours inférieurs à 90 % du seuil d'allongement.
Comme l'allongement dépend en ce qui concerne la gaine de pression du module d'élasticité en flexion du matériau, du diamètre, de l'épaisseur et de la pression hydrostatique, l'homme de métier pourra déterminer le rayon minimum de déformation par rapport au diamètre de la conduite flexible, et ainsi les caractéristiques du ou des organes raidisseurs à utiliser et qui sont décrits ci-après. Pour une conduite flexible liée aplatissable, la déformation sera plus progressive et répartie sur tout le diamètre de la conduite flexible. Le rayon minimum de déformation pourra alors être déterminé géométriquement par rapport à l'épaisseur de la gaine de pression et au changement de rayon. De plus, il faut noter que l'épaisseur de la gaine de pression pourra être réduite grâce au fait qu'elle peut maintenant être enroulée à l'état aplati. Sur la figure 1 , deux joncs 8, 9 sont disposés sur la face interne 7a de la gaine de pression 7 et, de préférence symétriquement par rapport à la direction d'aplatissement qui, dans l'exemple de la figure 1 , est perpendiculaire à l'axe longitudinal de la conduite flexible. Ces joncs 8, 9 sont conçus de manière à augmenter localement la raideur afin de maîtriser ou contrôler la forme de la gaine de pression à l'état aplati, ainsi que cela est représenté sur la figure 3, ou encore à créer un blocage géométrique.
Des fils de renfort longitudinaux 13 peuvent être disposés en quadrature par rapport à l'axe des joncs 8, 9 pour aider à la reprise des efforts d'installation qui pourra s'effectuer en mode aplati par un élément
tensionneur du type bichenille. Bien évidemment, il est possible d'insérer dans la structure de la conduite flexible une isolation thermique. Les armures de renfort sont, de préférence, réalisées avec un feuillard métallique de faible épaisseur pour faciliter l'écrasement de toute la conduite. Les armures feuillard peuvent être recouvertes de thermoplastique pour assurer la liaison (bonding) entre les différentes couches. Les armures 3 à 6 et/ou les bandes métalliques 13 peuvent être réalisées soit dans un feuillard en acier de faible épaisseur (inférieure à 5 mm et de préférence inférieure à 3 mm) et revêtues d'une matière thermoplastique, soit dans des bandes thermoplastiques extrudées autour de nappes de fibres renforcées de type carbone, verre ou acier. Il est également possible de réaliser un mélange de type d'armures pour optimiser la structure. Le recouvrement plastique permettra d'obtenir une solidarisation totale ou partielle par fusion entre toutes les couches de la conduite flexible afin d'éviter une désorganisation lors de l'aplatissement de la structure.
Dans un premier mode de réalisation dans lequel la conduite flexible est du type lié ou partiellement lié, c'est-à-dire que toutes les couches de la conduite sont liées entre elles ou que certains éléments de la structure sont localement liés entre eux, la gaine de pression est constituée par un tube extrudé en thermoplastique, à paroi mince et compatible avec le fluide transporté. La face externe 8a et 9a des joncs 8 et 9 est soudée à la face interne 7a de la gaine de pression 7 lors de l'extrusion de cette dernière. De cette manière, les joncs 8 et 9 servent à prévenir des allongements localisés préjudiciables aux couches supérieures métalliques et plastiques. De même, au moins un des joncs 8 ou 9 peut être disposé sur la face extérieure 2 de la gaine de pression 7, c'est-à-dire entre ladite gaine de pression 7 et l'armure consécutive 6. Toutefois, une telle solution impliquerait une bonne adhérence entre gaine et jonc.
Les joncs 8 et 9 peuvent comporter dans leur masse ou noyau, au moins un renfort longitudinal de type câble ou tuyau, pour remplir des fonctions précises comme par exemple la reprise des efforts de traction. Sur les figures 1 à 3, l'élément 10 est un tube pour le transport d'un gaz, de chauffage, d'injection de produits inhibiteurs ou de pilotage, et il est
utilisé également en tant que renfort, alors que l'élément 11 renferme éventuellement une ou plusieurs fibres optiques. Les éléments 10, 1 1 sont de préférence alignés sur une direction perpendiculaire à la direction d'aplatissement, au niveau de la fibre neutre. Dans le cas d'une conduite flexible "smooth bore" non lié classique et si les couches de renfort résistent à la pression hydrostatique ; seule la gaine de pression est susceptible de s'aplatir ou de s'écraser sous l'effet de la pression externe. Dans ce cas, la gaine de pression devra être conçue pour résister aux aplatissements ou écrasements auxquels elle sera soumise pendant la durée de vie de la conduite flexible.
La conduite flexible, quel que soit le type lié ou non lié, sera calculée en fatigue en fonction du nombre prévisible d'écrasement et les diverses couches constitutives seront également dimensionnées en fatigue du fait qu'elles pourraient se déformer élastiquement ou plastiquement.
Dans ce qui précède, il fut indiqué que les joncs de renfort peuvent être fabriqués indépendamment de la gaine de pression puis collés sur la paroi interne ou externe de ladite gaine de pression, mais il est également possible d'extruder la gaine de pression avec une surépaisseur locale qui constituerait un jonc de renfort.
Dans le mode simplifié de la figure 4, il est représenté une gaine de pression 7 avec deux joncs intérieurs 14 et 15 mais de dimensions différentes, le plus grand jonc 14 comportant un tube de "gas lift" 16 et le plus petit jonc 15 comprenant par exemple une fibre optique 17 et un autre élément fonctionnel 18.
Il est également possible, ainsi que cela est représenté sur la figure 5, de renforcer davantage les joncs avec des plaques métalliques de renfort 19 qui sont disposés à l'intérieur et dans la masse desdits joncs. Toutefois, les plaques de renfort 19 pourraient être disposées entre la paroi interne de la gaine de pression et le jonc correspondant. Les plaques métalliques renforçant les organes raidisseurs permettent d'augmenter la raideur de la structure gaine de pression/organes raidisseurs si cela s'avérait nécessaire. Dans ce qui précède, on fait référence à des plaques de renfort métallique mais il va de soi que d'autres matériaux peuvent être envisagés tels que des composites ou
des systèmes assemblés. C'est ainsi qu'il est possible d'utiliser un système comprenant des petites plaques en chapelets pour augmenter la raideur locale et ce en lieu et place des joncs.
Sur les figures 6a et 6b, sont représentées d'autres conceptions de la gaine de pression qui peut comporter (figure 7a), dans l'épaisseur, un câble 24, la gaine de pression 25 étant extrudée autour du câble 24 et comprenant une surépaisseur 26 constituant un jonc de renfort ou figure 7b, une gaine de pression 27 extrudée autour d'un câble 28 qui est logé en partie dans une surépaisseur 29. Dans tous les cas, la forme, la position et le nombre de joncs de renfort sont déterminés en fonction de la forme aplatie recherchée pour la gaine de pression, étant précisé que le but recherché est d'avoir un allongement inférieur au seuil d'allongement maximum du thermoplastique utilisé au niveau des fibres externes de la gaine de pression. De plus, les joncs de renfort, en fonction des éléments qu'ils comprennent et constitués par les câbles de traction, les tubes, les fibres électriques ou optiques, peuvent présenter des formes différentes et/ou des dimensions différentes, comme cela a été décrit à propos des figures 4 à 6b.
Il va de soi qu'en fonction de la forme et de la position des joncs à l'extérieur ou à l'intérieur de la gaine de pression, la forme aplatie peut présenter n'importe quel profil, en 8, en U, en haricot, etc .. si l'allongement maximum de 90 % du seuil d'allongement du matériau thermoplastique utilisé est respecté.