Pièce buccale de référencement pour dispositif de localisation spatiale
L'invention ressortit au domaine de la chirurgie assistée par ordinateur et concerne une pièce buccale de référencement destinée à être utilisée dans le cadre d'un système de localisation spatiale. Le Demandeur a déjà développé dans les documents FR 2814667, FR 2814668 et FR 2814669, auxquels on pourra avantageusement se reporter, différents points relatifs à des systèmes de localisation spatiale.
La chirurgie assistée par ordinateur est une technologie connue et pour laquelle plusieurs systèmes sont actuellement commercialisés. Elle permet d'exploiter le dossier radiologique du patient, le plus souvent, sous forme d'une série d'images tomodensitométriques ou IRM formant un ensemble de coupes décrivant un volume anatomique pour guider, par l'image, un chirurgien, lors de procédures chirurgicales portant sur des régions anatomiquement complexes, et pour lesquelles la voie d'abord chirurgical choisie, n'offre qu'un jour limité sur le site à traiter. C'est le cas notamment, des actes neuro- chirurgicaux, ou encore de chirurgie endonasale vidéo-guidée. D'une manière générale, ces systèmes de guidage reposent sur l'emploi d'un localisateur spatial constitué d'un (ou plusieurs) capteur(s) en liaison avec un système d'analyse de la position de (ou de ces) capteurs(s). Le système d'analyse fourni les coordonnées spatiales ou position (X, Y, Z) et l'attitude (angles a, β, et γ) du capteur, dans le système de coordonnées propre au localisateur spatial.
Le système de localisation spatiale peut notamment être de type :
- mécano-électronique, tel un bras articulé à 5 ou 6 degrés de liberté associé à des potentiomètres, des condensateurs variables ou des inductances variables,
- optique par liaison infrarouge, active ou passive, notamment,
- magnétique continu ou puisé,
- inertiel
- électromagnétique, - une association de plusieurs de ces moyens.
Par ailleurs, l'imagerie du patient est chargée sur un système informatique permettant son affichage sur un moniteur accessible au regard du chirurgien. Ce système informatique est relié au localisateur spatial, et reçoit les coordonnées délivrées par celui-ci. Le (ou les) capteur de localisation spatiale étant fixé sur l'instrument chirurgical dont on désire connaître la position, le système est alors capable d'afficher les images anatomiques du patient dont les plans de reconstruction corcespondent au mieux à la position de l'instrument, et simule la position de l'instrument à l'intérieur de l'organisme du patient sous forme d'une marque graphique. Toutefois ceci n'est possible qu'à partir du moment où des équations de transformation de coordonnées ont pu être déterminées avec précision, pour convertir les coordonnées du capteur de localisation, vers le système de coordonnées dans lequel ont été réalisées les images anatomiques de guidage chirurgical; La détermination de ces équations aboutit à l'obtention des matrices de rotation et de translation qui permettent de faire correspondre un point quelconque de l'espace tridimensionnel du localisateur, à son homologue dans l'espace d'acquisition de l'imagerie du patient. Cette opération est dénommée " registration " par les Anglo- saxons, et sera appelée " recalage " dans la suite. Pour déterminer la position relative des images du patient par rapport au système du localisateur spatial, plusieurs solutions sont utilisées :
- emploi de marqueurs opaques collés sur le crâne du patient. La peau étant mobile, leur précision est limitée (3 mm environ) et exige souvent un repérage manuel sur les clichés radiologiques. Ils ne peuvent être laissés en place plus de quelques heures.
- emploi de vis implantées dans l'os du crâne, après rasage du scalp, sous anesthésie locale ou générale. Leur précision est de l'ordre du millimètre.
- relevé surfacique (surface matching), qui consiste à balayer une partie de la surface du crâne et du visage du patient avec une sonde, pour acquérir une matrice de points de contour. Un algorithme itératif compare ces points avec les contours des images scanner ou IRM du patient, jusqu'à trouver une concordance stable qui permette de connaître les matrices de passage entre le référentiel patient et celui du localisateur spatial. Ce procédé évite l'emploi de marqueurs stéréotaxiques, mais en pratique, il
suppose que les téguments ne soient pas déformables alors qu'ils présentent une élasticité notable introduisant une erreur pouvant atteindre plusieurs millimètres dans le relevé de ces points lorsqu'ils sont acquis sur le patient par le contact mécanique d'une sonde. Une quatrième méthode est décrite dans le brevet US 5803089 et commercialisée par la société VTI®, USA. Un cadre stéréotaxique à usage unique et prenant appui sur la région naso-frontale et les méats auditifs externes du patient est porté à la fois lors de la phase d'acquisition du dossier radiologique, et lors de la phase chirurgicale. Il est basé sur la reproductibilité de ses appuis de référence. Des marqueurs radio-opaques insérés dans la résine plastique qui le constitue, forment les points de repère. La déformabilité nécessaire du casque pour pouvoir être positionné sur le patient, oblige à placer ces repères radio-opaques dans une zone de petite dimension située en regard de la région frontale du patient. Le volume repéré par ses marqueurs se trouvant limité, il en résulte une erreur de parallaxe susceptible de diminuer la précision de ce casque, notamment en profondeur. D'autre part, ce casque est encombrant, souvent douloureux pour le patient en raison de la forte pression exercée sur ces appuis, susceptible d'induire des neuropathies auriculo-temporales, et empêche tout geste chirurgical sur les régions frontale et pariétales du crâne. En outre, ce système de casque étant à usage unique, il s'avère très onéreux à l'emploi. Enfin, il oblige à une traçabilité vigilante, puisque le casque utilisé pour la procédure chirurgicale doit être le même que celui employé pour l'acquisition des images radiologiques. En outre, à l'exception du système commercialisé par la société VTI
Inc., qui utilise un localisateur spatial de type électromagnétique, les systèmes de navigation actuellement disponibles utilisent une liaison infrarouge reposant sur l'emploi de caméras spéciales très encombrantes en salle d'opération et réputées fragiles. Ces caméras à infrarouges possèdent une optique délicate qu'un choc peut facilement dérégler imposant alors une immobilisation prolongée du matériel pour sa réparation. Ce type de système impose au chirurgien de limiter sa gestuelle opératoire, de manière à ne pas oblitérer le champ de vision des caméras, faute de quoi, le système devient inopérant. Il en résulte une gêne sensible pour l'opérateur, notamment en chirurgie endonasale, où l'étroitesse de la voie d'abord
(orifices narinaires), et la nécessité d'utiliser conjointement plusieurs instruments (endoscope, aspirateur, pinces, ...) imposent un maniement spécial.
Afin que le recalage demeure valide durant l'acte chirurgical, la tête du patient doit conserver rigoureusement la même position par rapport au système de localisation pendant toute la durée de l'acte chirurgical. Afin de satisfaire à cette condition, plusieurs solutions sont proposées :
La première consiste à immobiliser la tête du patient : à ce titre, on connaît un dispositif de têtière à pointes généralement constitué de trois pointes pénétrant la table externe de la boîte crânienne du patient et, par ailleurs, d'une potence solidarisée à la table d'opération ; on connaît aussi les dispositifs décrits dans les brevets US 4841965, US 5464411, US 5531229 et US 594798.
La deuxième consiste à fixer sur le patient un capteur de référence, ou l'émetteur de localisation lui-même selon les configurations choisies et qui sont appelés indifféremment système de référence ou capteur de référence dans la suite, de sorte que, malgré la mobilisation per-opératoire de la tête du patient, la position de celle-ci demeure invariante vis-à-vis de ce système de référence. Cette solution a l'avantage de ne pas être invasive pour le patient, et d'offrir au chirurgien la possibilité de bouger la tête du patient durant l'acte chirurgical, ce qui est généralement nécessaire en chirurgie endoscopique, notamment en chirurgie endoscopique sinusienne. A ce titre on connaît des moyens de fixation du système de référence sur l'extrémité céphalique du patient pouvant par exemple consister en un arc métallique serré sur la circonférence crânienne ou un trépied fixé par une sangle élastique, ou un casque ou un cadre prenant appui sur le nasion et les conduits auditifs externes. Tous ces systèmes ont pour inconvénient majeur de limiter l'accès chirurgical, rendant notamment impossibles les interventions sur les sites occupés par ces dispositifs. Le système tripode précité est le seul à résoudre partiellement ces problèmes, mais il s'agit d'un système invasif dont la mise en place est de nature à rallonger l'intervention.
On connaît aussi par le brevet US 6096048 un système de référence comportant une pièce buccale, propre à chaque patient et comportant les empreintes des arcades dentaires inférieure et supérieure ainsi qu'une
extension s 'étendant au dehors de la bouche et sur laquelle est fixée une pièce en forme de U sur laquelle sont fixés des marqueurs de référence.
Un tel système de référence comporte cependant de nombreux inconvénients. La présence de la pièce en forme de U ne permet pas d'intervenir sur la partie du visage située à sa proximité. De plus, si une ou plusieurs dents du patient sont mobiles ou si le patient subit une intervention sur une dent, tel par exemple la mise en place d'un amalgame entre deux utilisations de cette pièce buccale, son repositionnement peut s'avérer délicat, voire impossible ou présenter un positionnement instable pouvant conduire à un déplacement de la pièce lors de l'intervention entraînant alors des erreurs de recalage. Enfin, l'utilisation d'une pièce spécifique d'un patient oblige à fabriquer cette pièce par moulage puis à la stocker et à la tracer, donc engendrer des coûts et contraintes supplémentaires. De plus, toute erreur peut induire une transmission de maladie. Le but de l'invention est de proposer une pièce buccale pouvant servir de système de référence non invasif, pouvant être fixée à l'extrémité céphalique du patient, d'une manière très stable, de sorte que le recalage reste constant malgré l'acte chirurgical ou le déplacement de la tête du patient et permettant un accès chirurgical quasi général et ne nécessitant pas de contrainte d'exploitation particulière.
L'invention atteint son but grâce à une pièce buccale de référencement pour dispositif de localisation, notamment pour son utilisation dans un dispositif de navigation chirurgicale assistée par ordinateur, du type comprenant d'une part deux surfaces d'appui destinées à coopérer chacune avec au moins une partie de l'arcade dentaire supérieure et de l'arcade dentaire inférieure et d'autre part des moyens pour coopérer avec un dispositif de localisation, caractérisée en ce que les surfaces d'appui sont constituées par des surfaces standard globalement planes coopérant avec une hémi-arcade supérieur ou inférieure. Par surface standard globalement plane, on entend qu'au contraire des empreintes connues par le document par le document US 6096048 qui sont le contretype exact des arcades dentaires, dans le but de se repositionner toujours exactement au même endroit sur le même et unique patient, les surface d'appui de la pièce buccale de l'invention ne sont pas individualisées par rapport à chaque patient mais sont de simples surfaces globalement
planes, l'invention tirant le parti qu'on peut en fait grâce à l'utilisation d'un procédé de recalage se permettre de repositiomier différemment la pièce buccale dans la bouche d'un patient, d'une intervention à l'autre.
Par moyens pour coopérer avec un dispositif de localisation, on entend notamment des moyens pour fixer un capteur de référence, de préférence de manière endobuccale ou sinon exobuccale.
Avantageusement, au moins l'une des dites surfaces supérieures et inférieures est crantée et/ou recouverte d'une couche en matériau non vulnérant, par exemple du silicone. La forme de la surface d'appui est avantageusement sensiblement rectangulaire, éventuellement courbée pour suivre la courbure de l'arcade dentaire.
Selon une autre caractéristique, au moins l'une des dites surfaces supérieures et inférieures est bordée, d'au moins un côté, par une joue.
Les surfaces d'appui peuvent être formées sur un bloc rigide ou semi- rigide à forme permanente, ou de préférence sur un bloc rigide articulé, à forme adaptable.
Lorsque les surfaces d'appui sont formées sur un bloc rigide ou semi- rigide à forme permanente, les surfaces supérieure et inférieure aptes à être positionnées respectivement entre tout ou partie de l'une des hémi-arcades dentaires supérieures d'un patient et l'hémi-arcade dentaire inférieure correspondante, présentent globalement entre elles un angle α aigu différent de 0 degré.
L'angle α est avantageusement compris entre 8 et 50 degrés, et de préférence compris entre 20 et 28 dégrés. Avantageusement, la pièce buccale comporte tout ou partie de moyens de fixation d'un capteur. A cet effet, le bloc peut comporter un évidement pouvant, par exemple, être en forme de glissière, dans laquelle vient se fixer, de manière amovible, le capteur.
Selon un mode de réalisation permettant l'utilisation de capteurs utilisant des techniques telles qu'ils sont difficiles à miniaturiser et/ou nécessitent le maintien d'une ligne de visée sans obstacle, comme c'est le cas, par exemple, des systèmes à infrarouge ou à faisceaux ultrasonores, la pièce buccale de l'invention peut comprendre deux blocs symétriques comportant chacun leurs surfaces d'appui inférieure et supérieure et solidarisés à l'avant à une plaque proéminente destinée à dépasser de la
cavité buccale du patient et aménagée pour accueillir un capteur de référence exobuccal.
De manière particulièrement avantageuse, les surfaces inférieure et supérieure sont formées sur un bloc rigide articulé de manière à s'adapter au mieux à la cavité buccale du patient.
Les surfaces sont de préférence formées sur deux patins articulés formant ledit bloc articulé et liés l'un à l'autre par un système articulé réglable, de manière à rapprocher ou éloigner à volonté les deux patins l'une de l'autre, l'orientation relative des patins restant libre. Un carter lié à l'un des patins peut abriter un capteur de référence.
L'invention permet, en application des procédés de localisation déjà décrits par le Demandeur dans les documents mentionnés, la localisation tridimensionnel d'un instrument dans un repère appelé repère du dispositif de localisation pour son utilisation dans un dispositif de navigation chirurgicale assistée par ordinateur au niveau de l'extrémité céphalique d'un patient. L'instrument est disposé dans une position connue par rapport à un capteur primaire apte à émettre un signal représentatif de sa position dans le repère du dispositif de localisation. D'autre part, un capteur de référence est fixé à l'extrémité céphalique d'un patient par la pièce buccale de l'invention. D'autres avantages et caractéristiques de la présente invention apparaîtront dans la description de différentes variantes de réalisation de l'invention, en regard des figures annexées parmi lesquelles :
- - La figure 1 présente schématiquement des moyens de mise en œuvre de l'invention, - - La figure 2 montre un premier mode de réalisation de pièce buccale conforme à l'invention, en position dans la bouche, sous forme de bloc rigide simple,
- La figure 3 est une vue de dessus de la pièce buccale de la figure 2, - La figure 4 est une vue en coupe IV-IV de la pièce buccale de la figure 3,
- La figure 5 est une vue en perspective de la pièce buccale de la figure 3, sans son capteur,
- La figure 6 est une autre vue en perspective de la pièce buccale de la figure 3, avec le capteur,
- La figure 7 est une vue analogue à la figure 2 d'une variante de réalisation de la pièce buccale conforme à l'invention, sous forme de bloc rigide double,
- La figure 8 est une vue en perspective avant d'un second mode de réalisation de la pièce buccale de l'invention, sous forme de bloc articulé dans sa position d'extension minimale,
- La figure 9 est une vue en perspective arrière de la pièce buccale de la figure 8 dans sa position d'extension minimale,
- La figure 10 est une vue en perspective analogue à la figure 8 de la même pièce buccale dans sa position d'extension maximale,
- La figure 11 est une vue en coupe de la pièce buccale de la figure 8, dans la position d'extension minimale.
La figure 1 présente un cadre dans lequel la pièce buccale selon l'invention peut être utilisée, à savoir un dispositif de navigation chirurgicale guidée par ordinateur.
Ce dispositif de navigation chirurgical comporte : -éventuellement des moyens IM d'acquisition d'un volume anatomique en coupes sérielles,
-des moyens de traitement d'information MO, en l'occurrence un micro-ordinateur MO, par exemple de type PC comportant un ensemble de routines logicielles, et un dispositif de mise en correspondance de points DMCP.
-un dispositif de localisation spatiale DL comportant : un capteur primaire CP qui est en liaison avec l'instrument opératoire dont on désire connaître la position et un capteur de référence CR, constitué par un bloc émetteur ou un capteur, selon la configuration choisie, et fixé à l'extrémité céphalique du patient, de manière à ne pas modifier le recalage des images si la tête du patient est déplacée durant la procédure chirurgicale ; une pièce buccale PB 10 ou 110 pour fixer le capteur de référence CR ; un dispositif DCA porte-canule permettant d'assujettir une canule d'aspiration chirurgicale métallique stérilisable (ou instrument équivalent) au bloc portant le capteur primaire CP, et un dispositif porte-instrument universel DPI.
Les moyens IM, en l'occurrence un imageur médical, permettent d'acquérir un volume anatomique en coupes sérielles formant des images, et
que ces images sont traitées puis stockées par le micro-ordinateur MO. Lors de l'utilisation du micro-ordinateur en phase chirurgicale, lesdites images traitées sont chargées en mémoire vive et, en parallèle, les coordonnées du dispositif porte canule DCA où du dispositif porte instrument DPI dans le repère du dispositif de localisation spatiale sont transformées en coordonnées dans un repère lié aux dites images, via l'utilisation de la pièce buccale ou du bandeau et du capteur de référence associé, ainsi que du dispositif de mise en correspondance des points. Des routines assurent ensuite l'affichage sur les moyens d'affichage de l'ordinateur MO des coupes anatomiques axiales, coronales et sagittales correspondant à la localisation de l'instrument, par exemple une canule, et, en surimpression un curseur représentant la position de l'instrument sur lesdites coupes.
La présente invention porte sur la constitution de la pièce buccale PB elle-même et peut revêtir plusieurs formes. La pièce buccale 10, présentée sur les figures 2 à 6, est destinée à être positionnée, comme le montre la figure 2, sur les prémolaires et/ou les molaires de deux hémi-arcades 1, 2 respectivement inférieure et supérieure, se faisant face, par exemple, en utilisant la nomenclature de l'Organisation Mondiale de la Santé, sur les dents 14-44 ; 15-45 ; 16-46 ; 17-47 ou 24-34 ; 25-35 ; 26-36 ; 27-37.
La pièce 10 comporte un bloc 11 de forme permanente, ici prismatique, réalisé dans une résine plastique rigide, par exemple de type acétal copolymère, et dont la partie interne centrale comporte un évidement 12 destiné au logement d'un capteur de référence 16. Les parois 13 latérales de l'évidement 12, se faisant face, forment avantageusement une glissière. La base 14 de l'évidement 12 comporte des moyens de verrouillage 15 du capteur de référence 16. Ces moyens de verrouillage 15 sont constitués, par exemple, par deux alésages non débouchants 17 pratiqués dans la base 14 de l'évidement 12 et à l'intérieur desquels sont disposés un ressort 18, une bille 19 et des moyens comius et non représentés, tels que par exemple une couromie ou un tore, aptes à permettre une sortie partielle de la bille 19, d'une distance inférieure à son diamètre, de la face débouchante de l'alésage 17.
Les surfaces inférieure et supérieure, respectivement 20 et 21, du bloc 11 ont une forme apte à permettre une bonne immobilisation du bloc
11 sur les hémi-arcades dentaires supérieure 1 et inférieure 2 d'un patient ou sur sa muqueuse sus-alvéolaire ci celui-ci est édenté. Elles sont avantageusement crantées, les crans s'engrenant sur les arcades dentaires supérieures et inférieures du patient ou assurant une bonne tenue sur sa muqueuse sus-alvéolaire. Les surfaces inférieure et supérieure 20 et 21, éventuellement crantées, ont une forme de rectangle allongé, pouvant présenter une courbure longitudinale afin de s'adapter à la courbure naturelle des hémi-arcades dentaires supérieures et inférieures 1 et 2.
Les surfaces inférieure et supérieure 20 et 21 sont revêtues d'une couche de matière siliconée (dans laquelle peuvent être formés les crans), de façon que, tout en assurant une immobilisation convenable de la pièce buccale 10, elle ne soit pas vulnérante pour la denture du patient ou sa muqueuse sus-alvéolaire si celui-ci est édenté.
Les surfaces inférieure et supérieure 20, 21, globalement planes (à l'exception des mini-reliefs de crantage) sont bordées, latéralement par des joues supérieures et inférieures respectivement 22 et 23 dont la section transversale forme respectivement un U avec la surface supérieure et un U inversé avec la surface inférieure. Cet agencement aide au positionnement optimal de la pièce buccale 10 et limite son jeu transversal, lors de sa mise en place dans la bouche du patient.
Les surfaces inférieure et supérieure 21 et 22 ne sont pas parallèles et forment entre elles un angle de manière à s'adapter à l'angle formé par les arcades dentaires supérieure et inférieure lorsque la cavité buccale du patient est ouverte, la pièce buccale 10 étant destinée à être positionnée au niveau des molaires ou ex-molaires du patient. Des études anatomiques sui¬ des sujets aux morphologies variées ont montré qu'un angle de 0,401 radian soit 24 degrés, était optimal. Comme montré sur la figure 3, les surfaces supérieure et inférieure 20 et 21, considérées comme chacun des deux plans PI et P2 comprenant l'extrémité des crans, font globalement entre elles un angle α aigu de 24 degrés.
Le bloc 11 comporte en outre au moins un plot de calibrage 24 présentant une extrémité apte à coopérer avec celle de l'extrémité proximale du dispositif DCA porte canule et/ou du dispositif porte-instrument universel et/ou d'un ou plusieurs instruments, et dont la position spatiale est fixe et connue par rapport au capteur de référence 16 ou à un repère qui lui
est lié. Ce plot de calibrage 24 permet de réaliser, de façon connue, le calibrage de l'instrument ou de la canule pendant un acte chirurgical. Le calibrage s'entend de l'opération consistant à déterminer les composantes d'un vecteur tridimensionnel ayant pour origine le centre géométrique de mesure du capteur primaire et pour extrémité le point de l'instrument chirurgical utilisé pour la navigation, généralement l'extrémité dudit instrument, et dont les coordonnées dans le système de référence des images sont affichées sur l'écran du dispositif MO après traitement par le dispositif DMCP. Le capteur de référence 16 est, par exemple, de forme parallélépipédique et apte à glisser dans la glissière formée au niveau de l'évidement 12 du bloc 11. La semelle 25 du capteur comporte deux orifices 26 formés dans des oreilles latérales et aptes à coopérer avec lesdites billes 19 du système de verrouillage lié au bloc 11 de façon à bloquer le capteur en translation dans la glissière, de façon amovible.
Ce capteur 16 est de type à champ électromagnétique. Cette solution contribue à le rendre, à la fois très robuste, léger et peu encombrant et à permettre sa fixation directe sur le bloc de la pièce buccale 10 par l'intermédiaire desdits moyens de verrouillage 15 et il peut rester dans la bouche du patient pendant toute la durée de l'acte opératoire.
Dans une variante de réalisation de l'invention, représentée sur la figure 7, permettant l'utilisation de capteurs utilisant des techniques telles qu'ils sont difficiles à miniaturiser et/ou nécessitent le maintien d'une ligne de visée sans obstacle, comme c'est le cas, par exemple, des systèmes à infrarouges ou à faisceaux ultrasonores, la pièce buccale 10' est constituée par deux blocs 11 conformes à celui décrit précédemment, mais éventuellement dépourvu dudit évidement 12 , dont l'un est destiné à être disposé entre les hémi-arcades gauches 1, 2 et l'autre entre les hémi-arcades droites l', 2', ces deux pièces étant réunies à leur partie antéro-inférieure par une plaque proéminente 27. Cette plaque 27 est destinée à dépasser de la cavité buccale et est aménagée pour accueillir un capteur de référence exobuccal 16', par exemple fixé sur cette plaque par le même dispositif de venOuillage que celui décrit précédemment.
Les figures 8 à 11 montrent une version articulée de la pièce buccale de référencement.
La pièce 110 comprend essentiellement deux patins articulés l'un à l'autre, respectivement l'un supérieur 131 et l'autre inférieur 130 destinés à prendre appui sur les hémi-arcades dentaires supérieure et inférieure grâce à leurs surfaces planes 120, 121, avantageusement recouvertes, comme dans les autres modes de réalisation, d'une couche crantée en silicone, par exemple réalisée sous forme d'une semelle crantée non représentée venant se solidariser à la surface du patin en se bloquant dans des gorges 133 à ouverture étroite. Ces patins 130, 131 sont articulés de manière à leur permettre de se rendre l'un et l'autre parallèles aux plans respectifs formés par chacune des hémi-arcades dentaires supérieure et inférieure, quelle que soit la valeur de l'angle d'ouverture buccale du patient. En même temps, ces patins 130, 131 présentent la propriété de pouvoir être écartés l'un par rapport à l'autre grâce, par exemple, à un vérin mécanique assujetti à une molette de sercage 132 manipulable par l'opérateur, de sorte que le dispositif soit ajustable à l'angle d'ouverture de la cavité buccale du patient tout en maintenant une surface de contact optimale entre les. patins supérieur et inférieur et, respectivement, les hémi-arcades dentaires supérieure et inférieure. L'écartement des deux patins 130;131 au-delà d'une certaine valeur permet d'assurer la bonne stabilité du dispositif tout au long de l'intervention, par la légère mise en traction de la musculature masticatrice. Cette stabilité est complétée par la pénétration partielle des crêtes tricuspides dentaires dans la matière semi-souple des lamelles crantées de silicone recouvrant les faces supérieure 121 et inférieure 120 respectivement des patins supérieur et inférieur 131, 130. Le système de référencement du patient est adapté sur ce dispositif de la manière suivante. S'il s'agit d'un système de localisation de type magnétique, un capteur 16 ou le bloc émetteur de champ magnétique lui- même peut être assujetti directement sur le dispositif buccal 110, par exemple latéralement comme représenté, soit sur la face jugale soit sur la face buccale du dispositif. Un tel agencement profite des capacités de miniaturisation offertes par les systèmes localisateurs magnétiques, ainsi que leur capacité à fonctionner sans nécessité de maintenir un champ de vision optique, comme c'est le cas des systèmes localisateurs optiques, par exemple à infrarouges. Cet agencement permet de dissimuler intégralement le capteur ou le système émetteur magnétique dans la cavité buccale du
patient, dégageant intégralement les autres régions de l'extrémité céphalique du patient, permettant ainsi la réalisation de toute voie d'abord chirurgicale autre qu'endobuccale.
La rotation à 180° du dispositif permet de l'adapter indifféremment à un côté droit ou gauche.
Le patin inférieur 130 est solidaire dé joues 134 formant un canal en U traversé au milieu par une paroi 135 laissant un passage 136 pour un axe fileté 137 lié à la molette 132. Deux coulisseaux 138 formant écrou peuvent coulisser dans le canal et être éloignés ou rapprochés simultanément grâce aux filets inversés de l'axe fileté 137. Les coulisseaux 138 forment à leur partie supérieure une articulation pour une extrémité de biellettes 139 dont l'autre extrémité est articulée sur un pivot 140 formé dans un bras fixe 141 lié au patin supérieur 131. La rotation de la molette de serrage 132 permet la manipulation du dispositif, à savoir d'éloigner ou de rapprocher les deux patins 130, 131 l'un de l'autre, l'orientation du patin supérieur restant libre par rapport à celle du patin inférieur 130, de manière à s'adapter exactement à l'ouverture buccale.
Le capteur 116, par exemple de technologie électromagnétique, et son câble 116', est inséré latéralement aux patins 130 et 131, avantageusement dans un bloc 111 solidaire du patin inférieur 130. Ce bloc 111, comme dans une version déjà décrite, peut comporter un évidement formant glissière pour l'introduction du capteur 116 et sa fixation amovible grâce à des moyens de verrouillage non représentés qui peuvent être du même type que ceux qui ont déjà été décrits. Un plot de calibrage 124 présentant une position spatiale connue par rapport au centre électrique du capteur 116 constitue un moyen accessoire de calibrage de l'instrument chirurgical.
Le précédent dispositif articulé peut être modifié pour prendre appui sur chacune des deux hémi-arcades dentaires supérieures et inférieures. Dans ce cas, il est possible d'associer de manière symétrique deux dispositifs tels que décrits, grâce à une armature transversale solidarisant chacun des ces deux dispositifs en un ensemble unique.
Dans une autre variante, le dispositif buccal peut être adapté au placement d'un système de référence de localisation spatiale en dehors de la cavité buccale, par le truchement d'une base solidaire dudit dispositif buccal
et se prolongeant à l'extérieur de la cavité buccale de manière à y fixer le ou les éléments constitutifs du système de référencement du localisateur spatial, quelle que soit sa technologie : guidage par vision optique, par faisceaux ultrasonores, par champ magnétique ou électromagnétique, ou tout autre moyen de couplage adéquat.