CHAMBRE D'EXPANSION DE MOTEUR A AIR COMPRIME
L'invention concerne les chambres d'expansion de moteurs et plus particulièrement les chambres de moteurs fonctionnant avec de l'air comprimé et équipées d'un dispositif de contrôle du mouvement de piston de machine tels que moteur ou compresseur dans lesquels, à son point mort haut, le piston est arrêté dans son mouvement et maintenu à sa position point mort haut durant une période de temps. L'auteur a déposé des brevets concernant des moteurs à injection d'air comprimé fonctionnant en mono-énergie, ou en bi-énergie bi ou tri modes pour des véhicules urbains et suburbains notamment sous le numéro WO 99/63206. Ces moteurs sont le plus souvent destinés à entraîner des véhicules qui se doivent d'avoir un couple à basse vitesse très important pour pouvoir s'intégrer dans le trafic. Un des moyens couramment utilisés pour répondre à cette obligation consiste à adjoindre au moteur une boîte de vitesse qui peut, soit fonctionner avec des pignons soit avec un variateur, par exemple à courroie, afin d'offrir à la roue une grande augmentation de couple à basse vitesse pour les démarrages notamment en côte.
Ces dispositifs sont lourds et coûteux et demandent des mécanismes dont le rendement grève considérablement le bilan énergétique de la machine.
L'auteur a également déposé un brevet Nr WO 99/20881 concernant un procédé et un mécanisme de contrôle du mouvement de piston de machine tel que moteur ou compresseur dans lesquels, à son point mort haut, le piston est arrêté dans son mouvement et maintenu à sa position point mort haut durant une période de temps permettant d'effectuer à volume constant :
- les opérations d'allumage et de combustion dans le cas des moteurs classiques,
- les opérations d'injection de carburant dans le cas des moteurs diesel,
- les opérations de transfert de gaz et/ou d'air comprimé dans le cas des moteurs à chambre de combustion et/ou d'expansion indépendante, - les opérations de fin d'échappement, de début d'admission dans tous les cas de moteurs et autres compresseurs.
Ce concept permet de disposer de temps importants pour remplir la chambre d'expansion en air comprimé, toutefois cette amélioration peut paraître insuffisante dans ses résultats si l'on désire réaliser des moteurs à haut régime de fonctionnement. Le volume de la chambre d'expansion détermine la quantité d'air comprimé qui va être détendu lors du temps moteur et donc à pression identique en grande partie le couple du moteur.
La chambre d'expansion selon l'invention se propose de résoudre les problèmes rencontrés, elle est caractérisée en ce que :
- elle est constituée de deux capacités distinctes dont l'une est en communication avec l'arrivée d'air comprimé et l'autre jumelée avec le cylindre et pouvant être mises en communication entre elles ou isolées de telle sorte que, durant le cycle échappement, il est possible de charger en air comprimé la première de ces capacités puis d'établir la pression dans la deuxième, dès la fin de l'échappement alors que le piston est arrêté à son point mort haut et avant la reprise de sa course, les deux capacités restant en communication et se détendant ensemble pour effectuer le temps moteur.
- au moins une des deux capacités est pourvue de moyens permettant de modifier leur volume pour permettre à pression égale de faire varier le couple résultant du moteur.
Ces deux caractéristiques peuvent être prises ensemble ou séparément sans changer le principe de l'invention alors que, préférentiellement, la variation de volume est effectuée dans la première capacité en communication avec l'arrivée d'air comprimé mais pourra également selon les buts à atteindre, être effectuée dans la deuxième capacité jumelée avec le cylindre.
Selon une variante de l'invention, le volume de ces capacités est variable en fonction du régime de fonctionnement du moteur, de telle sorte que la chambre d'expansion possède dans les bas régimes un grand volume qui procure un couple élevé au moteur et que ledit volume diminue progressivement au fur à mesure de l'augmentation de régime pour voir le couple du moteur diminuer de telle sorte d'économiser l'énergie. Cette disposition permet, par exemple, de supprimer la boîte de vitesse ou tout au moins d'en diminuer le nombre de rapports.
Le volume des capacités de la chambre selon l'invention peut également être modifié en fonction des besoins de puissance du moteur selon l'utilisation du véhicule et prendre en compte de nombreux paramètres d'utilisation, par exemple surcharge pondérale de la voiture, démarrage en côte, besoins de puissance instantanée pour doubler, etc. Le rapport de volume entre les deux capacités, le mode de communication entre les deux capacités, les moyens de les isoler tels que soupapes, tiroirs, de même que les moyens de faire varier leurs volumes tels que pistons, membranes, les moyens de commander ladite variation, moteur électrique, hydraulique, pneumatique ainsi que les moyens de piloter cette variation électronique, mécanique, peuvent varier pour obtenir les buts à atteindre sans pour autant changer le principe de l'invention.
D'autres buts, avantages et caractéristiques de l'invention apparaîtront à la lecture de la description, à titre non limitatif, de plusieurs modes de réalisation, faite en regard des dessins annexés où :
- La figure 1 représente schématiquement vue en coupe transversale une chambre d'expansion de moteur selon l'invention équipant un moteur mono-énergie air avec contrôle de la course du piston pendant le temps échappement.
- La figure 2 représente le même moteur au point mort haut. - La figure 3 représente le même moteur au temps détente.
- La figure 4 représente une chambre d'expansion selon l'invention équipée d'un dispositif de variation de volume à son grand volume.
- La figure 5 représente la chambre d'expansion ci-dessus à son petit volume.
Les figures 1 à 3 montrent schématiquement vu en coupe transversale un moteur mono-énergie air selon l'invention équipé d'un dispositif de contrôle de la course du piston dans lequel le piston 15 (représenté sur la figure 1, pendant le temps échappement), coulissant dans un cylindre 16, est commandé par un levier à pression. Le piston 15 est relié par son axe à l'extrémité libre 15A d'un levier à pression constitué d'un bras 17 articulé sur un axe commun 17A à un autre bras 17B fixé oscillant, sur un axe immobile 17C. Sur l'axe commun 17A aux deux bras 17 et 17B est attachée une bielle 17D de commande reliée au maneton 18A d'un vilebrequin 18 tournant sur son axe 18B. Lors de la rotation du vilebrequin la bielle de commande 17D exerce un effort sur l'axe commun 17A des deux bras 17 et 17B du levier à pression, permettant ainsi le déplacement du piston 15 suivant l'axe du cylindre 16, et transmet en retour au vilebrequin 18A les efforts exercés sur le piston 15 lors du temps moteur provoquant ainsi sa rotation. Sur la figure 2, on peut voir que l'axe immobile 17C est positionné latéralement à l'axe de déplacement du piston 15 et détermine un angle A entre l'axe de déplacement du piston et l'axe d'alignement X'X des deux bras 17 et 17B lorsqu'ils sont alignés. Le vilebrequin est positionné latéralement à l'axe du cylindre et/ou du levier à pression et son positionnement détermine un angle B entre la bielle de commande 17D et l'axe d'alignement X'X des deux bras 17 et 17B lorsqu'ils sont alignés. En faisant varier les angles A et B ainsi que les longueurs des différentes bielles et bras on modifie les caractéristiques de la cinématique de l'ensemble pour obtenir une courbe de la course du piston 15 asymétrique et déterminer l'angle de rotation du vilebrequin durant lequel le piston est arrêté à son point mort haut. Sur cet ensemble de piston bielles et manivelle est positionnée une culasse 11 comportant d'une part un orifice d'échappement 19 dont l'ouverture et la fermeture sont assurées par une soupape d'échappement 20 et, d'autre part, une chambre d'expansion selon l'invention comportant deux capacités distinctes dont l'une 2 est en communication avec l'arrivée d'air comprimé par son injecteur 24A et l'autre jumelée avec le cylindre 16, ces deux capacités sont reliées entre elles par un canal 2B muni d'un obturateur 2C permettant de les mettre en communication entre elles ou de les isoler.
Pendant le temps échappement, figure 1, l'obturateur 2C est fermé, et l'injecteur d'air 24C est actionné pour permettre de remplir d'air comprimé la chambre 2 en communication avec l'arrivée d'air. En poursuivant le cycle figure 2 le piston est arrivé à son point mort haut, la soupape d'échappement 19 se referme et l'obturateur 2C est ouvert pour mettre en communication les deux capacités de la chambre 2 et 2A les pressions s'équilibrant dans les deux capacités et l'injecteur d'air 24A est refermé. Le piston 15 reprend sa course descendante, figure 3, et l'obturateur 2C reste ouvert permettant aux deux capacités de la chambre de se détendre conjointement en repoussant le piston 15 et produisant le temps moteur. Les figures 4 et 5 représentent une chambre selon l'invention comportant deux capacités distinctes dont l'une, 2 est en communication avec l'arrivée d'air comprimé par son injecteur 24A et l'autre, 2A jumelée avec le cylindre 16, ces deux capacités sont reliées entre elles par un canal 2B muni d'un obturateur 2C permettant de les mettre en communication entre elles ou de les isoler. La capacité 2 de forme cylindrique est équipée d'un piston 2D et de ses segments 2E. Un moteur électrique 2F par l'intermédiaire d'une tige de piston 2G permet le déplacement du piston 2D pour faire varier le volume de ladite capacité 2 en fonction des paramètres recherchés par exemple pour obtenir du couple à bas régime avec un grand volume, figure 4, ou bien pour permettre une utilisation économique à haut régime avec un petit volume figure 5. Bien entendu, l'invention n'est nullement limitée aux modes de réalisations décrits et représentés ; elle est susceptible de nombreuses variantes accessibles à l'homme de l'art, suivant les applications envisagées et sans que l'on ne s'écarte de l'esprit de l'invention.