COMPOSITIONS DE BITUME MODIFIÉ.
La présente invention porte sur des compositions de bitume modifié pour présenter des propriétés améliorées aux hautes températures, comme la résistance à l'orniérage, ainsi qu'une résistance accrue aux carburants tels que le kérosène.
Les bitumes trouvent leur utilisation première comme liant pour les revêtements routiers ou comme matériaux d' étanchéité ; ils sont aussi utilisés comme sous-couches amortissantes :
- dans le domaine du transport comme les masses lourdes, tapis de coffre, etc.
— dans le domaine du bâtiment comme les sous-couches de dalles, caoutchouc ou moquettes. Toutefois, les propriétés mécaniques des bitumes sont très sensibles à la température. Ils deviennent souvent trop rigides et fragiles aux températures hivernales, alors qu'ils ont tendance à fluer aux températures élevées (par exemple l'été) . Par ailleurs, les bitumes présentent généralement une faible résistance aux carburants tels que le kérosène.
Pour pallier ces inconvénients, des additifs nombreux et variés ont été proposés dans la littérature- brevets. C'est ainsi que les bitumes modifiés par des additifs de type caoutchouc pouvant être des latex ou des poudres de SBR (styrène butadiene rubber) , de NR (natural rubber) et SIR (styrène isoprene rubber) sont décrits dans les brevets japonais JP-B-4024034, JP-B-433120, JP-B-5423691 et JP-B-17618. Les additifs peuvent également être des élastomères thermoplastiques de type copolymères à blocs comme le SBS (styrène butadiene styrène) , le SIS (styrène- isoprène-styrène) et le SEBS (SBS hydrogéné), l'EVTA (éthylène-acétate de vinyle) et l'EEA (éthylène-acrylate d'éthyle), comme décrit dans les brevets japonais JP-B-5913098, JP-B-6047403, JP-B-15642 et JP-A-63304059. D' autres modifiants pour bitumes sont les époxy thermoplastiques, comme décrit dans les brevets japonais JP-A-503543, JP-A-6116500 et JP-A-611633. On connaît aussi
par le brevet américain US-A-5 331 028 les combinaisons de groupes glycidyle avec des élastomères styréniques et par le brevet américain ϋS-A-4 415 702 des compositions bitumineuses comprenant un additif réticulable à l'humidité, en particulier sur base d'un prépolymère de polybutadiène à terminaisons hydroxyle, cette dernière solution posant toutefois d'importants problèmes de mise en oeuvre de par une montée en viscosité, ce qui conduit à une faible maniabilité. La présente invention propose un modifiant pour bitumes particulièrement performant, permettant l'augmentation du point de ramollissement du bitume et permettant en conséquence d' élargir vers les hautes températures la température d'usage de ce dernier. Les revêtements routiers réalisés avec ce liant bitumineux se comportent donc particulièrement bien par forte chaleur. Les déformations irréversibles par fluage du revêtement sous l'action du trafic routier sont diminuées, c'est-à-dire que la résistance à l'orniérage d'un revêtement routier ainsi sera améliorée. Un autre avantage de l'invention est que le bitume ainsi modifié possède une résistance accrue au kérosène et autres carburants.
La présente invention a donc d'abord pour objet l'utilisation comme modifiant pour bitume d'un polymère contenant des fonctions isocyanate libres et résultant de la réaction de :
(A) au moins un polyisocyanate ;
(B) au moins un polydiène-polyol ; et
(C) au moins un copolymère de l'éthylène contenant des fonctions hydroxyle.
De préférence, la teneur en fonctions NCO libres du polymère modifiant est comprise entre 1 et 10% en poids, en particulier de 1 à 5% en poids, par rapport au poids total du modifiant. L'invention a également pour objet une composition de bitume modifié par au moins un modifiant tel que défini ci-dessus .
Le bitume à modifier peut être naturel ou de synthèse ; il est généralement choisi parmi les bitumes pour revêtements routiers tels que définis notamment au sens de la norme NF EN 125 291, les bitumes modifiés par des polymères, les bitumes naturels, le bitume semi-soufflé, le bitume partiellement modifié par du bitume soufflé, et toutes les combinaisons de ces bitumes. Ces bitumes sont bien connus dans l'état de la technique. Leur viscosité n'est pas spécifique, mais on pourra par exemple considérer des bitumes ayant un indice de pénétration entre 30 et 220, de préférence entre 80 et 100.
Les bitumes modifiés par des polymères sont par exemple ceux définis au sens du document ΛλGuide Technique : emploi des liants modifiés, des bitumes spéciaux et des bitumes avec additifs en techniques routières" publié par le Laboratoire Central des Ponts et Chaussées LCPC CISSN IISI - 1516 15BN 2-7208-7140-4". Les bitumes modifiés par des polymères sont avantageusement choisis parmi ceux modifiés par les copolymères styrène-butadiène ou styrène-isoprène et leurs mélanges et les pneus recyclés.
La composition selon l'invention comprend avantageusement 0,5 à 30 parties en poids du modifiant, de préférence 3 à 10 parties en poids du modifiant, pour 100 parties en poids de bitume. Les constituants de base (A) , (B) et (C) du modifiant selon l'invention sont décrits plus en détail ci- après, de même que d'autres ingrédients éventuels (D) , (E) et (F) .
POLYISOCYANATE (A)
Le polyisocyanate (A) est généralement choisi parmi les polyisocyanates aliphatiques, cycloaliphatiques et aromatiques bien connus de l'homme du métier, ainsi que les mélanges de ces composés.
A titre d'exemples de polyisocyanates aliphatiques, on peut citer l'hexaméthylène diisocyanate (HDI) , le trimethyl hexaméthylène diisocyanate (HMDI) , l' éthylène diisocyanate,
l'éthylidène diisocyanate, le propylène diisocyanate, le butylène diisocyanate, le dichlorohexaméthylène diisocyanate, le furfurylidène diisocyanate, leurs dérivés (dimère, trimère, biuret, allophanate) et leurs mélanges. A titre d' exemples de polyisocyanates cycloaliphatiques, o peut citer l'isophorone diisocyanate (IPDI) , le cyclopentylène-1, 3-diisocyanate, le cyclohexylène-1, -diisocyanate, le cyclohexylène-1, 2- diisocyanate, leurs dérivés (dimère, trimère, biuret, allophanate) et leurs mélanges.
A titre d'exemples de polyisocyanates aromatiques, on peut citer le 4 , 4 " -diphénylméthane diisocyanate (MDI) et ses isomères, notamment le 2,4'- et le 2, 2 ' -diphénylméthane diisocyanate, le toluène diisocyanate (TDI) et ses isomères, notamment le 2,4- et le 2,6-toluène diisocyanate, le 2, 2-diphénylpropane-4, ' -diisocyanate, le p-phénylène diisocyanate, le m-phénylène diisocyanate, le xylène diisocyanate, le 1, 4-naphtalène diisocyanate, le 1, 5-naphtylène diisocyanate, l' azobenzène-4, 4 ' -diisocyanate, le diphenyl suifone-4, 4 ' -diisocyanate, le 1-chlorobenzène- 2, 4-diisocyanate, le 4,4', 4"-triisocyanatotriphériyl méthane, le 1, 3, 5-triisocyanato-tétraisocyanate et leurs mélanges.
De préférence, on utilise les diisocyanates et plus particulièrement le. MDI et ses isomères, le TDI et ses isomères, le HDI, l' IPDI et leurs dérivés.
POLYDIÈNE-POLYOL (B)
Le polydiène-polyol (B) est généralement choisi parmi les oligomères de diène conjugué hydroxytelecheliques, les copolymères de diène conjugué et d'un monomère vinylique ou acrylique, les oligomères hydroxytelecheliques de butadiene époxydés sur la chaîne et les oligomères hydrogénés hydroxytelecheliques de diènes conjugués.
A titre d'illustration de polydiènes-polyols (B) utilisables selon la présente invention, on citera les oligomères de diène conjugué hydroxytelecheliques qui peuvent être obtenus par différents procédés tels que la
polymérisation radicalaire de diène conjugué ayant de 4 à 20 atomes de carbone en présence d'un amorceur de polymérisation tel que le peroxyde d'hydrogène ou un composé azoïque tel que l'azobis-2, 2 ' [méthyl-2, N- (hydroxy-2- éthyl) propionamide] ou la polymérisation anionique de diène conjugué ayant dé 4 à 20 atomes de carbone en présence d'un catalyseur tel que le naphtalène dilithium.
Selon la présente invention, le diène conjugué du polydiène-polyol est choisi notamment dans le groupe comprenant le butadiene, l'isoprène, le chloroprene, le pentadiène-1, 3 et le cyclopentadiène. La masse molaire moyenne en nombre des polyols utilisables peut varier de 500 à 15 000 et de préférence de 1000 à 3000.
Selon la présente invention, on utilisera de préférence un- polydiène-polyol à base de butadiene. Avantageusement, le polydiène-polyol comprend 70 à 85% en moles, de préférence 75% en moles de motifs : (—H2C—HC=CH—CH2-) et 15 à 30% moles, de préférence 25% en moles de motifs :
Conviennent également les copolymères de diène conjugué et d'un monomère vinylique ou acrylique tel que le styrène ou l' acrylonitrile.
On ne sortirait pas de l'invention si on utilisait des oligomères hydroxytelecheliques de butadiene époxydés sur la chaîne, ou bien encore des oligomères hydrogénés hydroxytelecheliques de diènes conjugués.
L'indice d' OH du polydiène-polyol (C) exprimé en méq/g est avantageusement compris entre 0,5 et 5, sa viscosité étant avantageusement comprise entre 500 et 100 000 mPa.s à une température de 30°C.
A titre d'illustration de polydiènes-polyols, on citera les polybutadiènes à terminaisons hydroxyle
commercialisés par la société "ATOFINA" sous les dénominations Poly Bd®R45 HT et Poly Bd®R20 LM.
COPOLYMÈRE DE L'ÉTHYLÈNE (C)
Les fonctions hydroxyle de ce copolymère (C) peuvent être apportées :
- par greffage ou par copolymérisation d'un monomère insaturé ayant au moins une fonction hydroxyle ; ou
- par greffage ou par copolymérisation d'un monomère insaturé puis réaction de ce monomère avec un produit apportant au moins une fonction hydroxyle ; ou
- par modification d'un monomère greffé ou copolymérisé pour créer au moins une fonction hydroxyle.
Le monomère à fonction hydroxyle peut être par exemple l'alcool allylique, le N-hydroxyméthyl acrylamide, le (méth) acrylate de 2-hydroxyéthyle (HEA ou HEMA) ou les
(méth) acrylates de diols tels que le polyéthylène- glycol (PEG) , le polyoxypropylène glycol (PPG) ou le polyoxytétraméthylène glycol (PTMG) .
Le monomère insaturé peut être aussi un acide carboxylique ou un anhydride, par exemple l'acide
(méth) acrylique et l'anhydride maléique. Ces acides ou anhydrides sont ensuite neutralisés par un diol tel que l'éthylèneglycol, le PEG, le PPG ou le PTMG.
La fonction hydroxyle peut aussi être produite par hydrolyse d'un ester vinylique d'acide carboxylique saturé tel que l'acétate ou le propionate de vinyle.
Ce copolymère (C) est avantageusement un terpolymere de l'éthylène, d'un ester d'acide carboxylique insaturé et d'un monomère insaturé ayant au moins une fonction hydroxyle, ou un terpolymere de l'éthylène, d'un ester vinylique d'acide carboxylique saturé et d'un monomère insaturé ayant au moins une fonction hydroxyle.
A titre d' exemples d' ester d' acide carboxylique insaturé, on peut citer les (méth) acrylates d' alkyle, le groupe alkyle ayant de 1 à 24 atomes de carbone, en
particulier les (méth) acrylates de méthyle, d'éthyle, de n~ butyle, d' isobutyle, de 2-éthylhexyle.
A titre d' exemples d' esters vinyliques d' acides carboxyliques saturés, on peut citer l'acétate de vinyle et le propionate de vinyle.
A titre d'exemple particulier de ce copolymère (C) on peut citer le terpolymere éthylène-acétate de vinyle- acrylate de 2-hydroxyéthyle.
Avantageusement le copolymère (C) est obtenu par copolymérisation directe (par opposition au greffage) .
Le copolymère (C) contient avantageusement, en poids, 40 à 95% d'éthylène, 4 à 40% de comonomère et 1 à 15% de monomère contenant au moins une fonction hydroxyle. L'indice de fusion (melt index ou MFI) du copolymère (C) selon la norme ASTM D 1238-73 est compris avantageusement entre 1 et 1000 (g/lOmin) .
Le copolymère (C) contient de préférence de 10 à 45 x 10-- mole de OH pour 100 g de copolymère.
AUTRES INGRÉDIENTS
Avantageusement, le modifiant est préparé en présence d'un monoalcool' (D) limiteur de chaîne. A titre d'exemple de monoalcool, on peut citer le dodécanol.
Les compositions selon la présente invention peuvent en outre contenir une ou plusieurs résines non hydroxylées (E) . Les résines (E) préférées sont aliphatiques ou aliphato-aromatiques (y compris les résines terpéniques naturelles ou synthétiques) et ne contiennent généralement pas de fonction réactive avec les isocyanates. A titre d'exemples de résines (E) , on peut citer la résine d' alphaméthylstyrène, un polyéthylène homo- ou copolymère, un copolymère de l'éthylène et d'un ester d'acide carboxylique insaturé, un copolymère de l'éthylène et d'un ester vinylique d'acide carboxylique saturé tel qu'un copolymère éthylène-acétate de vinyle (EVA) , un copolymère à blocs styrène-butadiène-styrène (SBS) , un copolymère à
blocs styrène-isoprène-styrène (SIS) ou ces copolymères à blocs hydrogénés (SEBS) .
Cependant, on ne sortirait pas du cadre de l'invention si l'on utilisait une résine hydroxylée polyfonctionnelle à condition de tenir compte des fonctions hydroxyle qu' elles apportent dans le calcul du rapport molaire NCO total / OH total et que la viscosité des compositions de l'invention soit compatible avec leur usage.
En particulier, les résines faiblement hydroxylées sont utilisables à condition de tenir compte des fonctions hydroxyle qu'elles apportent comme indiqué ci-dessus et de diminuer en proportion la quantité d'alcool (D) utilisée pour la réaction avec l'excès de polyisocyanate.
Les compositions selon la présente invention peuvent contenir également des additifs (F) tels que des stabilisants chimiquement neutres vis-à-vis des isocyanates, et des cires.
On va maintenant décrire avec plus de détail les produits de réaction de (A) , (B) et (C) .
LE PRODUIT DE REACTION DE (A) , (B) et (C)
Le modifiant selon l'invention produit de réaction de (A) , (B) et (C) est connu et plus amplement décrit par la demande de brevet européen EP-A-915 942.
Les proportions de (B) et (C) peuvent être quelconques, avantageusement B/C en poids est compris entre 1/100 et 100/1 et de préférence entre 1/10 et 2/1.
La quantité éventuelle de (D) est telle que, en poids, D/ (B+C) est compris entre 0 et 5 et de préférence entre 0 et 2. Le rapport molaire NCO / OH est choisi afin d'éviter la gélification pendant la synthèse.
Avantageusement ce rapport est compris entre 2 et 30 et de préférence entre 2 et 5.
La quantité de résine (E) est définie par le rapport massique E/ (B+C) allant de 0 à 10, de préférence de 0 à 1.
Les compositions de l'invention peuvent être préparées par mélange à l'état fondu des différents constituants .
A la température du mélange, habituellement comprise entre 100 et 150°C, la réaction entre les NCO et les OH est rapide et s'effectue en quelques heures au maximum. Le polymère obtenu réticule au contact de l'humidité atmosphérique : il convient, pour sa bonne conservation, de le stocker à l'abri de l'humidité. Des détails sur la préparation du polymère modifiant de l'invention sont donnés dans la demande de brevet EP-A-915 942.
La réaction entre le copolymère (C) et le polyisocyanate (A) est conduite en présence d' un fort excès molaire de polyisocyanate afin d'éviter toute augmentation indésirée de la viscosité.
L'excès nécessaire dépend de la fonctionnalité en OH du copolymère (C) , du polydiène-polyol (B) et de la fonctionnalité en isocyanate et de la réactivité du polyisocyanate (A) utilisé (un diisocyanate dont les deux fonctions NCO ont la même réactivité (par exemple le MDI) exige un excès molaire plus grand qu'un diisocyanate dont les deux fonctions NCO n'ont pas la même réactivité (par exemple le TDI) ) . La présente invention a également pour objet l'utilisation de la composition de bitume modifié telle que définie ci-dessus pour réaliser des enrobés routiers ; des membranes, revêtements ou mastics d' étanchéité dans le domaine du bâtiment et des travaux publics (toitures, réservoirs, décharges, canalisations, jonctions électriques, tabliers de ponts, sous-couches de moquette, etc.) ; des joints de dilatation dans le domaine du bâtiment et des travaux publics (ponts, aéroports, chaussées, etc.) ; des revêtements de dessous de caisses automobiles ; des revêtements de canalisations ; et des sous-couches amortissantes dans le domaine du transport et dans le domaine du bâtiment.
MISE EN OEUVRE DE LA COMPOSITION DE BITUME MODIFIÉ DE L' INVENTION POUR RÉALISER DES ENROBÉS ROUTIERS
La composition de bitume est mise en oeuvre à chaud (environ 150-170 °C) ; elle est ensuite appliquée, puis compactée. L'opération de compactage nécessite une faible viscosité du mélange bitumineux, afin d'assurer la qualité du revêtement routier. Il est donc nécessaire que la post- réticulation de la formulation bitumineuse ne s'effectue pas trop tôt. La post-réticulation du modifiant de la composition bitumineuse décrite dans la présente invention se réalise par l'humidité, et ne peut donc se réaliser qu'après refroidissement du revêtement. Les opérations de compactage se réalisant généralement entre 100 et 140 °C, aucune post-réticulation de la formulation n' est à craindre pendant cette phase et le compactage peut être réalisé dans les meilleures conditions.- Après refroidissement (T<100°C) , la diffusion d'humidité permet la réticulation du modifiant et l'obtention d'un revêtement dont les propriétés aux hautes températures (par exemple fluage, ornierage) ainsi que la résistance au kérosène sont améliorées.
Les Exemples suivants illustrent la présente invention sans toutefois en limiter la portée. Dans ces exemples, les parties et pourcentages sont exprimés en poids sauf indication contraire. Les abréviations suivantes ont été utilisées :
PolyBd : polybutadiène à terminaisons hydroxyle
terpo EVA-HEA : terpolymere éthylène - acétate de vinyle - acrylate de 2-hydroxyéthyle
VA : acétate de vinyle
HEA : acrylate de 2-hydroxyéthyle
MDI : 4 , 4 ' -diphénylméthane diisocyanate
Mn : masse moléculaire moyenne en nombre
MFI : indice de fluidité.
EXEMPLE 1 : SYNTHÈSE D'UN ADDITIF SELON L'INVENTION
Dans un réacteur à double enveloppe, on fait barboter de l'azote sec pendant 15 minutes et on chauffe la double enveloppe à 130 °C. On charge dans le réacteur :
30 parties du PolyBd® R45HT de densité 0,90, de Mn 2800, de viscosité 5 000 mPa.s à 30°C et d'indice d'OH 0,83 méq/g, fabriqué par la société "ATOFINA" ;
70 parties d'un terpo EVA-HEA contenant 32% de VA et 2,15% d'HEA et ayant un MFI de
450 g/10 min. (Norme ASTM 1238-73), fabriqué par la société "ATOFINA" ; et — 100 parties de la résine d' alphaméthylstyrène commercialisée par la . Société "HERCULES", sous la dénomination "KRISTALEX® F85.
Après une lente fusion du mélange, on procède à une mise sous vide en température (130 °C) pendant 1 heure (dégazage) , puis on charge :
- 35,4 parties du MDI commercialisé par la Société λλDO CHEMICAL" sous la dénomination- ISONATE® 125" ; et — 3,5 parties de dodécanol, ces deux composants ayant été préalablement chauffés à 40°C.
On laisse le mélange réactionnel réagir pendant 4 heures sous vide à 130 °C, puis on procède au dépotage et au stockage sous azote en boîtes métalliques du polymère ainsi obtenu.
EXEMPLES 2 à 4 : PRÉPARATION ET MISES EN OEUVRE DE
FORMULATIONS DE BITUME
Afin de préparer les échantillons de ces exemples, on a utilisé un bitume d'indice de pénétration de 80 - 100 produit par la Société "NYNAS".
Le bitume est préchauffé en étuve à 150 °C afin d'en faciliter la mise en oeuvre. Il est ensuite introduit dans un fondoir régulé à 150 °C. Il est coulé en une plaque de 2 mm d'épaisseur puis refroidi à la température ambiante. Des eprouvettes nécessaires à la caracterisation sont découpées dans ladite plaque (Exemple de référence 2).
Pour préparer des eprouvettes de bitume modifié selon la présente invention, une quantité de ce même bitume est également préchauffée à 150 °C, puis introduite dans deux fondoirs régulés à 150°C. L'additif préparé à l'Exemple 1, préchauffé en étuve à 130 °C, est introduit en une quantité représentant 3% et 10% massique du bitume dans chacun des fondoirs (Exemples respectivement 3 et 4). On mélange ensuite le contenu de chacun des fondoirs à 150 °C à l'aide d'un agitateur à pales (100 tours/min.) pendant 5 minutes, puis on coule chaque mélange en une plaque de 2 mm d'épaisseur et on refroidit à la température ambiante. Ensuite, on découpe des eprouvettes nécessaires à la caracterisation . Toutes les eprouvettes (Exemples 2 à 4) sont placées 7 jours en enceinte climatique à 40 °C et 90% d'humidité résiduelle, afin de permettre la post- réticulation par l'humidité. Les eprouvettes sont alors conservées en atmosphère sèche jusqu'à l'évaluation.
EXEMPLE 5 : CARACTERISATION DES BITUMES MODIFIÉS
L'évaluation des propriétés des liants bitumineux est réalisée selon les spécifications proposées par le programme SHRP (Stratégie High ay Research Program) reconnu par la profession. Cette évaluation faite grâce aux tests de Bending Beam Rheometer (BBR) et d'analyses mécaniques
dynamiques (DMA G ), permet de déterminer l'intervalle de plasticité (ou plasticity interval P.I.) du liant bitumineux, c'est-à-dire sa gamme de températures d'usage, par la donnée d' une température limite haute Tmaχ et une . ' température limite basse Tm-j_n.
Test (BBR)
La détermination du point FRAASS reste toujours soumise à discussion comme paramètre de caracterisation du comportement aux basses températures des bitumes et bitumes modifiés. Le programme SHRP suggère plutôt l'utilisation du BBR (voir SHRP 1002, SHRP product catalog, 1992) . Cet essai, qui consiste à imposer à une éprouvette en forme de barreau une charge constante à une série de températures déterminées et de mesurer la déformation de l' éprouvette en fonction du temps de charge peut être pratiqué sur les bitumes purs, les bitμmes spéciaux ou les bitumes modifiés par des polymères. La spécification par SHRP indique que la dureté du liant bitumineux mesurée par BBR doit rester inférieure à 300 MPa. Dans le présent exemple, on a donc utilisé cette valeur limite pour déterminer la limite basse de la température d'usage du liant.
DMA G*
Le programme SHRP spécifie que la valeur G /sin δ doit être supérieure à 1 kPa à la fréquence de 10 radians/sec. Dans le présent exemple, on a donc utilisé cette valeur limite pour déterminer la limite haute de la température d'usage du liant, température liée directement aux propriétés en fluage.
Vieillissement en Kérosène
Afin de déterminer la résistance au kérosène, un test d' immersion dans le kérosène à température ambiante a été réalisé. A cet effet, des eprouvettes des formulations
des Exemples 2, 3 et 4 ont été immergées dans le kérosène JET Al (Elf Carburants Spéciaux Solaize) pendant 10 minutes, puis séchées pendant 10 minutes. La détermination de la perte de masse lors de ce vieillissement permet d' illustrer la résistance au kérosène des différentes formulations testées.
Les résultats de ces essais sont rassemblés dans le Tableau ci-après.
Tableau