PROCEDE ET DISPOSITIF D'AMORTISSEMENT DE CHOC POUR VEHICULE FERROVIAIRE
La présente invention concerne le domaine de l'amortissement des chocs pour les matériels roulants ferroviaires .
Les systèmes amortisseurs de chocs, en particulier les tampons amortisseurs pour le matériel ferroviaire, sont constitués d'un élément amortisseur réversible et d'un amortisseur de sécurité consommable. En cas de petits chocs, par exemple d'attelage ou de butée à faible énergie, l'amortissement est assuré par le sous-ensemble réversible. En cas de chocs plus importants dont l'énergie à absorber est supérieure à la capacité du système réversible, c'est l'amortisseur de sécurité qui assure la protection du matériel . Cet amortisseur de sécurité est le plus souvent soit un tube métallique plus ou moins fragilisé ou ajouré afin d'amorcer et de diriger la compression/déformation, soit un matériau compressible. Ces éléments sont lourds, parfois encombrants et coûteux si l'on veut assurer un minimum de constance de la force d'écrasement. De plus, la dispersion de la vitesse d' impact engendre des variations importantes des efforts de réaction. La présente invention vise à proposer des moyens - procédé et dispositif - d'amortissement de très haut niveau d'énergie tout en restant à la fois hautement sécuritaire, léger, régulier, adaptable, reproductible et économique . Selon un premier de ses aspects, l'invention propose un procédé d'amortissement de choc d'au moins un véhicule de chemin de fer, caractérisé en ce que la force d'amortissement est due à la pression, exercée sur un
organe déplaçable, d'un gaz sous très haute pression engendré par un générateur pyrotechnique et en ce que, au cours du déplacement de l'organe déplaçable, la pression du gaz est régulée par un échappement contrôlé du gaz à travers au moins une ouie de manière que l'effort d'amortissement présente une valeur souhaitée.
L'invention présente l'avantage de la génération d'un effort d'amortissement très élevé, de très loin supérieur à ceux que peuvent engendrer les dispositifs amortisseurs traditionnellement employés dans le domaine ferroviaire, en raison de la pression considérable des gaz émis par le générateur pyrotechnique. De plus cet avantage exceptionnel sur le plan de l'importance de l'amortissement procuré par la mise en œuvre du procédé conforme à l'invention est associé avec une sécurité totale dans les conditions d'utilisation normales, habituelles, du matériel ferroviaire roulant.
En effet, si le gaz amortisseur était stocké sous sa pression considérable dans les véhicules ferroviaires ou dans les installations fixes concernées (heurtoirs de fin de voie notamment) , les réservoirs propres à contenir ce gaz devraient avoir des caractéristiques exceptionnelles, seraient encombrants et seraient donc très coûteux. En outre et surtout, ils constitueraient un danger permanent totalement inacceptable.
L'intérêt de la solution proposée par l'invention réside dans la mise en œuvre d'un générateur pyrotechnique de gaz. En effet, tant que la nécessité de faire fonctionner le dispositif ne se présente pas, le dispositif se réduit à une structure mécanique inerte, vide de tout gaz et donc non dangereuse. Le propergol solide qui est utilisé par le générateur pyrotechnique est, lui aussi, totalement inerte, même en cas de choc. La
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solution originale proposée par l'invention est donc parfaite du point de vue de la sécurité.
Pour fixer les idées pour ce qui est du poids et de l'encombrement, il faut noter qu'une masse de 1,6 grammes de propergol solide, qui occupe un volume de
1 cm3, est propre à libérer un volume de 1,4 litres de gaz sous une pression de 105 Pa (1 bar) à 20°C. A titre d'exemple, l'amortissement de choc d'un véhicule ferroviaire, envisagé plus spécifiquement dans le cadre de l'invention, d'une valeur de 4 MJ sous un effort d'amortissement de l'ordre de 105 daN peut être obtenu sur une distance de 4 mètres en faisant agir, sur une surface de l'ordre de 7 dm2, une pression de 1,5 x 107 Pa obtenue à l'aide d'une masse de 6 kg de propergol solide occupant initialement un volume de 3 , 6 dm3.
On notera enfin que la solution technique proposée par l'invention, mettant en œuvre une fuite contrôlée des gaz, permet de donner à l'effort d'amortissement toute valeur donnée prédéterminée, maintenue sensiblement constante tout au long du processus d'amortissement ou au contraire modulée selon un programme préétabli pour tenir compte d'impératifs externes (tels que des efforts résistants plus importants à surmonter en certains points du processus d'amortissement), la courbe d'amortissement souhaitée pouvant être conduite par une gestion appropriée d'une multiplicité d'ouies ou évents d'échappement des gaz, ouverts ou fermés totalement ou partiellement au cours du phénomène .
Compte tenu du domaine d'application envisagé, le déclenchement du dispositif, c'est-à-dire la mise à feu du générateur pyrotechnique de gaz et la mise sous pression de l'organe déplaçable, peut être effectué soit manuellement (par exemple par le conducteur du véhicule
ferroviaire lorsqu' il est évident que le véhicule va percuter un obstacle sur la voie) , ou bien automatiquement par un détecteur approprié (par exemple par actionnement d'une pédale située sur la voie quelques mètres ou dizaines de mètres en amont d'un heurtoir équipé conformément à l'invention) . Il s'agit donc là d'une mise en œuvre relativement facile, qui ne nécessite ni moyens importants, ni surcoûts excessifs.
De façon préférée, pour la mise en œuvre du procédé de l'invention énoncé plus haut, on provoque l'ouverture d'au moins une ouïe calibrée pour contrôler le déplacement de l'organe déplaçable et donc l'effort d' amortissement .
Selon une variante également préférée, on soumet un obturateur d'ouie à une pression différentielle entre, d'un côté la pression d'amortissement et, de l'autre côté, une pression de seuil prédéterminée, de sorte que l'obturateur s'ouvre/respectivement se ferme si la pression d'amortissement devient supérieure/respectivement inférieure à ladite pression de seuil prédéterminée.
Selon les modalités d'application du procédé de l'invention, on peut prévoir de commander le déclenchement du générateur pyrotechnique de gaz en avance sur le choc, ou aussi bien en variante, de lier le déclenchement du générateur pyrotechnique de gaz à la rupture d'un organe ruptible, tel qu'une goupille de cisaillement.
Pour accroître l'efficacité du dispositif, on peut avantageusement faire en sorte de mettre en œuvre une chambre à gaz télescopique de façon à accroître la course d'amortissement, et que le générateur pyrotechnique, lorsqu'il est déclenché, émet d'abord une précharge de gaz propre à déployer la chambre télescopique jusqu'à maintenant tenue à l'état non déployé, puis émet une r
charge de gaz d'amortissement propre à remplir la chambre déployée sous très haute pression en vue d'un effet d' amortissement .
Il peut également s'avérer souhaitable, au moins dans certaines applications, de moduler le niveau de pression des gaz dans la chambre d'amortissement afin de limiter le niveau des efforts auxquels sont soumises les structures .
Il peut également s'avérer vivement souhaitable qu'en fin de course d'amortissement, on libère les gaz comprimés résiduels de manière à éviter un phénomène de rebond ou de renvoi en arrière, un tel renvoi en arrière pouvant s'avérer très dangereux.
Enfin, on peut envisager d'imprimer à un organe de contact, au moment d'un choc, une vitesse approximativement égale et de même sens que celle de l'élément heurté afin de réduire les contraintes générées lors du choc, la mise en œuvre de cette variante du procédé de l'invention pouvant s'avérer intéressante par exemple lorsque l'organe de contact est une barre d'attelage, notamment dans le cas d'un attelage automatique .
Selon un second de ses aspects, l'invention propose un dispositif d'amortissement de choc pour au moins un véhicule de chemin de fer, pour la mise en œuvre du procédé qui vient d'être exposé, dispositif qui, étant agencé conformément à l'invention, se caractérise en ce qu'il comprend :
- un organe de choc solidaire d'un piston retenu par des moyens de blocage libérables sous l'action d'un effort supérieur à un seuil donné,
- une chambre dans laquelle ledit piston libéré est déplaçable, f
- au moins une ouïe calibrée prévue dans une paroi de ladite chambre, ladite ouie étant normalement fermée par un obturateur déclenchable pour une valeur de pression prédéterminée dans la chambre ,
- un générateur pyrotechnique de gaz sous très haute pression en liaison avec ladite chambre, et
- des moyens de déclenchement du générateur pyrotechnique.
Dans un exemple de réalisation simple, l'obturateur de l'ouïe est constitué par une portion de paroi de la chambre définie par une zone périphérique affaiblie à valeur de rupture calibrée. Dans un mode de réalisation plus évolué, l'obturateur comprend :
- une enceinte creuse ouverte dans la chambre,
- une paroi mobile obturant de façon étanche l'ouverture de l'enceinte vers la chambre, - au moins une lumière dans la paroi latérale de l'enceinte propre à être obturée ou découverte par la paroi mobile selon la position occupée par la paroi mobile dans l'enceinte, et
- un générateur pyrotechnique auxiliaire de gaz sous pression en communication avec l'enceinte et propre à libérer dans l'enceinte du gaz sous une pression prédéterminée, ce grâce à quoi la paroi mobile est déplacée par les gaz présents dans la chambre si la pression de ces gaz est supérieure à ladite pression prédéterminée des gaz dans l'enceinte et les gaz de la chambre peuvent s'échapper par ladite lumière dégagée par le déplacement de la paroi mobile et la lumière étant à nouveau obturée par la paroi
mobile dès que la pression des gaz de la chambre devient inférieure à la pression prédéterminée des gaz dans 1 ' enceinte .
Grâce à cet agencement, il est possible de maintenir l'effort d'amortissement à une valeur approximativement constante au cours du déplacement de la paroi mobile.
On peut encore accroître l'efficacité du dispositif conforme à l'invention en procurant à la paroi mobile la possibilité d'une course plus longue. A cet effet, on prévoit que le piston déplaçable est solidaire d'au moins un tube engagé télescopiquement dans la chambre, ce grâce à quoi on augmente la course du piston.
Dans un exemple possible de mise en œuvre des dispositions de l'invention, on peut prévoir que le générateur pyrotechnique de gaz est solidaire d'une paroi, et notamment de la paroi de fond, de la chambre. Il en résulte toutefois un dispositif de longueur accrue par rapport aux dimensions effectives de la chambre. On peut parvenir à un dispositif plus compact en prévoyant, selon un autre exemple de mise en œuvre des dispositions de l'invention, que le générateur pyrotechnique de gaz soit solidaire du piston mobile. Dans une mise en œuvre préférée, les moyens de mise à feu du générateur pyrotechnique comprennent au moins une goupille sécable pour un effort de cisaillement donné, et cette goupille ou une goupille a sa partie intérieure au piston agencée sous forme d'un percuteur soumis à l'effort d'un ressort de propulsion, ladite partie formant percuteur étant abritée dans un logement de guidage en regard d'une amorce de percussion associée fonctionnellement à un réservoir de matière inflammable génératrice de gaz ; de
plus, on peut prévoir que la ou au moins certaines des ouïes de sortie des gaz sont situées dans le piston.
Le dispositif d'amortissement conforme à l'invention peut donner lieu à plusieurs modes de réalisation effectifs en fonction de son domaine d' application.
Notamment, de façon intéressante, le dispositif peut comporter des moyens de pilotage de la pression des gaz dans la chambre d'amortissement, ce grâce à quoi il est possible de moduler le niveau des efforts d'absorption d'énergie. Selon un mode de réalisation préféré, on peut avoir recours aux dispositions qui suivent :
- le générateur pyrotechnique de gaz placé dans le piston est de forme annulaire, - le corps d'amortissement définissant la chambre d'amortissement est de forme annulaire et disposé coaxialement au générateur, et une tige à section variable est montée à coulissement dans l'alésage central du générateur et de la chambre et est fixée à la cloison arrière du corps d'amortissement. Avantageusement alors, la variabilité de section de la tige est constituée par des plats diamétralement opposés et de profondeurs variables .
De plus, il peut être très intéressant aussi que le dispositif comprenne des moyens limiteurs de rebond en fin d'amortissement de choc. Selon un mode de réalisation préféré, les moyens limiteurs de rebond sont agencés centralement et comprennent : d'une part, vers l'arrière : - un alésage prévu dans la cloison arrière du corps d'amortissement,
- un tube de guidage et recul ayant un pied de fixation sur la cloison qui est ajouré pour autoriser l'évacuation des gaz, au moins une vis de maintien de la tige à section variable, ladite vis présentant une collerette de cisaillement en traction, et, d'autre part, vers l'avant :
- une crémaillère rendue solidaire du piston, et
- un organe de blocage anti -retour à ancre porté par la tige et propre à coopérer avec la crémaillère.
De plus encore, pour éviter que des contraintes trop importantes soient exercées lorsque l'organe de contact est lourd (par exemple barre d'attelage rigide, notamment dans le cas d'attelages automatiques entre véhicules) , il peut être souhaitable que le dispositif comporte des moyens de mise en déplacement de l'organe de contact propres à communiquer à celui-ci une vitesse sensiblement égale à la vitesse d'un élément impacté . Dans un mode de réalisation préféré, lesdits moyens de mise en déplacement de l'organe de contact comprennent : un rebord structurel prévu sur le corps d'amortissement et fermant une chambre de mise en vitesse définie entre un tube de liaison avec le piston et le corps d'amortissement, - un générateur pyrotechnique secondaire de gaz propre à mettre en vitesse de recul le tube de liaison avec le piston, et donc l'organe de contact,
- ledit générateur pyrotechnique principal de gaz,
- et un dispositif d' initiation séquentiel pour la mise à feu séquentielle des deux générateurs pyrotechniques . Selon le cas on peut prévoir que le dispositif d'initiation séquentiel est de type électrique et comprend deux allumeurs électriques, un retard
,
électrique et deux renforçateurs d'allumage ; ou bien que le dispositif d' initiation séquentiel est de type électrique et comprend un allumeur électrique, un relais d'allumage à retard, et deux renforçateurs d'allumage ; ou bien encore que le dispositif d'initiation séquentiel est du type à percussion et comprend un percuteur, une amorce, un relais d'allumage à retard et deux renforçateurs d' allumage .
Dans un premier domaine de mise en œuvre, le dispositif de l'invention est disposé à bord d'un véhicule de chemin de fer, et l'organe de choc est un organe de tamponnement traditionnel du véhicule ferroviaire comprenant un tampon mobile, avec interposition de moyens élastiques, dans un boisseau, lequel boisseau est solidaire du susdit piston.
Dans un deuxième domaine de mise en œuvre, le dispositif de l'invention est disposé dans un heurtoir de bout de voie et l'organe de choc est un organe de tamponnement traditionnel comprenant un tampon mobile, avec interposition de moyens élastiques, dans un boisseau, lequel est solidaire du susdit piston.
L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée de certains modes de réalisation donnés uniquement à titre d'exemples non limitatifs. Dans cette description, on se réfère aux dessins annexés sur lesquels :
- les figures 1A et 1B illustrent schématiquement un dispositif amortisseur pyrotechnique agencé conformément à l'invention et montré respectivement en position initiale et en cours de fonctionnement ; la figure 2 illustre schématiquement, à plus grande échelle, un mode de réalisation d'un obturateur non
réversible utilisable dans le dispositif des figures 1A et 1B ;
- les figures 3A et 3B illustrent schématiquement, à plus grande échelle, un mode de réalisation d'un obturateur réversible, respectivement en position fermée et en position ouverte, utilisable dans le dispositif 1A et 1B ; les figures 4A, 4B et 4C illustrent schématiquement une variante de réalisation d'un dispositif amortisseur pyrotechnique déployable ou télescopique conforme à l'invention, montré respectivement en position de repos, en position d'attente de choc et en position d'amortissement ;
- les figures 5A et 5B sont des vues schématiques, en coupe, illustrant deux variantes, respectivement, d'un autre mode de réalisation du dispositif de l'invention ;
- la figure 6A est une vue schématique, en coupe, d'encore un autre mode de réalisation du dispositif de 1 ' invention ; - les figures 6B et 6C sont deux vues, en section transversale en deux emplacements distincts respectivement, d'un élément du dispositif de la figure 6A ;
- les figures 7A et 7B sont des vues partielles, à plus grande échelle, respectivement des extrémités opposées du dispositif de la figure 6A ; et les figures 8A, 8B et 8C sont des vues schématiques, en coupe, illustrant respectivement trois variantes d'encore un autre mode de réalisation d'un dispositif conforme à l'invention.
On se réfère tout d'abord à la figure 1A sur laquelle est illustrée schématiquement une configuration simple du dispositif amortisseur pyrotechnique conforme à
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l'invention. Dans cette configuration, le dispositif de l'invention est fonctionnellement et structurellement associé à un module amortisseur traditionnel dans le domaine du matériel ferroviaire, cette association, bien que non indispensable dans le cadre de l'invention, devant se rencontrer fréquemment en pratique.
Le dispositif amortisseur pyrotechnique A conforme à l'invention est fixé sur la structure 1 d'un équipement ferroviaire, notamment d'un équipement à protéger. Il est associé à un module amortisseur réversible B qui est composé traditionnellement d'un tampon 2 de contact, d'un amortisseur réversible 3 (tel qu'un ressort) et d'un boisseau de guidage 2a ; celui-ci est solidaire d'une paroi mobile 4, formant piston, du dispositif d'amortissement pyrotechnique. Le dispositif amortisseur pyrotechnique A selon l'invention comprend : un corps d'amortissement 5 en appui sur la structure 1 à protéger et définissant une chambre 8 ;
- le susdit piston 4 fermant une extrémité de la chambre 8 et étant maintenu en place, avant fonctionnement, par une ou plusieurs goupilles de cisaillement 6 et/ou par un listel de cisaillement circulaire 7 ;
- une fermeture arrière 9, fixe, qui comporte un logement 11 pour un générateur pyrotechnique de gaz 12 et son bouchon 10 ; la fermeture arrière 9 (ou toute autre partie du corps 5) est percée d'ouïes 13 d'échappement des gaz afin de réguler la pression dans la chambre 8 ; et
- des obturateurs 15 des ouïes 13 qui sont fixés sur ou dans chaque ouïe 13. L'allumage du générateur pyrotechnique de gaz 12 remplit la chambre 8 avec un gaz sous une pression déterminée. Cet allumage peut soit être commandé (par exemple par le conducteur du véhicule ferroviaire ou par
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une télécommande) à distance immédiatement avant un choc, soit être provoqué par un phénomène (par exemple rupture des goupilles 6 et/ou du listel 7) accompagnant le début du déplacement du piston 4 sous l'effet d'un choc appliqué au tampon 2. Poussé par la force appliquée sur le tampon 2, le piston 4 avance en étant freiné par la force de sens contraire due à la pression des gaz contenus dans la chambre 8 (figure 1B) . Du fait de l'avancée du piston 4, le volume de la chambre 8 diminue et la pression dans cette chambre 8 augmente ; dès qu'elle atteint un seuil prédéterminé de pression de régulation Pr, un ou plusieurs obturateurs 15 d'ouïes 13 s'ouvrent et laissent échapper une partie des gaz contenus dans la chambre 8 afin de limiter la croissance de la pression, et donc de la force de retenue s 'exerçant sur le tampon 2 et d'appui s ' exerçant sur la structure 1.
Des moyens de calcul thermopyrotechnique et thermodynamique, connus en soi, permettent à l'homme du métier de calculer les caractéristiques du générateur de gaz 12 (débit, durée de combustion, masse de propergol solide) et des ouïes 13 (surfaces, pression de rupture ou de régulation) afin d'obtenir sur le piston 4 et la structure 1 les forces souhaitées .
Selon l'invention, les obturateurs 15 d'ouïes 13 peuvent être à désobturation non réversible, tels que celui représenté à la figure 2 : une gorge de rupture calibrée 16 entourant un tronçon de paroi 16a permet, par sa rupture, l'ouverture de l'ouïe 13 sous la pression de régulation souhaitée. Selon l'invention, tout ou partie des obturateurs
15 d'ouïes 13 peuvent aussi être à régulation réversible par pression pyrotechnique. Les figures 3A et 3B présentent une construction originale de ces obturateurs à
régulation pyrotechnique. Ces obturateurs peuvent comprendre : un corps d'obturateur 17 muni de lumières latérales 18 et définissant une chambre intérieure de régulation 21,
- un piston obturant 19 monté dans la chambre 21 et maintenu en place, avant fonctionnement, par une ou plusieurs goupilles de cisaillement 20 ou autre élément de retenue, et - un générateur pyrotechnique auxiliaire de gaz 22 monté dans la chambre 21 sur la paroi de fond 23 du corps 17.
Concomitamment à l'allumage du générateur pyrotechnique principal de gaz 12, on allume le générateur auxiliaire de gaz de régulation 22 qui délivre, dans la chambre de régulation 21, un volume de gaz sous la pression de régulation souhaitée.
Dès que la pression P(t) dans la chambre principale (8) devient supérieure à la pression de régulation Pr dans la chambre de régulation 21, le piston
19 se déplace en découvrant les lumières 18 en tout ou partie et laisse échapper le gaz depuis la chambre 8 à travers les lumières 18 afin de limiter la pression P(t) à cette valeur Pr . Si, du fait de l'éjection des gaz et du mouvement du piston amortisseur 4, la pression P(t) dans la chambre 8 redevient inférieure à la pression Pr de régulation, le piston 19 est ramené vers sa position initiale sous l'action de la pression Pr et il referme partiellement ou totalement les lumières 18. Il en résulte une remontée de la pression P(t) dans la chambre 8. Le piston 19 de l'obturateur 15 assure ainsi le maintien de l'efficacité du dispositif amortisseur pyrotechnique en
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régulant la pression P(t) dans la chambre principale 8 à une valeur moyenne approximativement constante.
Pour améliorer les performances d'amortissement et d'absorption d'énergie, on peut selon l'invention augmenter la course du piston amortisseur 4 en mettant en place, dans le dispositif amortisseur pyrotechnique, une rallonge télescopique du corps d'amortisseur 5. Comme illustré à la figure 4A, le dispositif amortisseur pyrotechnique précédemment décrit en regard des figures 1A et 1B est, selon l'invention, complété par un tube 5a propre à coulisser dans le corps d'amortisseur 5. Le corps d'amortisseur 5 peut comporter une butée antérieure 25 pour bloquer le déploiement télescopique du tube coulissant 5a. Le tube coulissant 5a peut présenter de son côté une butée 26 propre à limiter la course du piston 4. De préférence, le générateur de gaz 12 contient le propergol solide nécessaire à la fois au déploiement du dispositif et au processus d'amortissement. Ce générateur de gaz 12 est préférentiellement du type à une seule chambre de combustion et à un seul régime de combustion ; mais, sans sortir du cadre de l'invention, il peut aussi être mono-chambre et bi-régime, ou bi-chambre. Cependant on peut également, sans sortir du cadre de l'invention, utiliser deux générateurs de gaz distincts. Grâce à un signal donné par un capteur de déclenchement lors de la détection d'un choc nécessitant la mise en fonction du dispositif amortisseur pyrotechnique, on initie l'allumage du générateur 12 ; les gaz libérés dans la chambre 8 poussent le tube coulissant 5a et le piston 4 jusqu'à ce que le talon du tube coulissant 5a vienne en appui sur la butée 25 du corps d'amortisseur 5 comme illustré à la figure 4B . Le générateur de gaz 12 continue à débiter des gaz dans la r
chambre de pression 8 afin d'obtenir la pression correspondant à la force de retenue souhaitée sur le piston 4. Le piston 4 se déplace dans le tube coulissant 5a ; en fin de course, il vient en appui sur la butée de course 26 du tube coulissant 5a ; c'est alors l'ensemble piston 4 et tube coulissant 5a qui se déplace dans le corps amortisseur 5 comme illustré à la figure 4C. Cet ensemble est à son tour retenu par la pression des gaz contenus dans la chambre 8. L'allumage du générateur de gaz est préférentiellement électrique, mais il peut, sans sortir du cadre de l'invention, être d'un autre type, tel que mécanique à percussion.
Selon un autre mode de réalisation, le générateur de gaz pyrotechnique 12 peut être placé non pas dans la fermeture arrière 9 comme illustré précédemment, mais dans le piston mobile 4 de manière à rendre le dispositif plus compact. Dans ce cas on utilisera préférentiellement , selon l'invention, un dispositif d'initiation lié à un niveau de seuil d'énergie d'impact, c'est-à-dire un dispositif du type à rupture d'au moins un organe tel qu'une goupille.
Comme illustré à la figure 5A, le piston 4 est agencé sous forme d'un élément épais de manière qu'il puisse incorporer le générateur pyrotechnique de gaz 12. Le générateur 12 comprend une enceinte 42 dans laquelle est enfermé le propergol solide 39 se présentant sous forme de grains. Une cavité 43 est définie par une conformation complémentaire appropriée de l'enceinte 42 et du piston 4 de façon que cette cavité 43 s'étende à la fois dans l'une et dans l'autre. La cavité 43 forme un réservoir qui renferme une masse de poudre d'allumage 38.
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A l'extrémité de la cavité 43 située dans le piston 4 est disposée une amorce 37 au contact de la poudre d'allumage 38.
Dans l'épaisseur du piston 4 est creusé un logement 35 (vertical sur le dessin) au bas duquel se trouve l'amorce 37. Dans sa partie supérieure, le logement
35, qui se poursuit à travers le corps d'amortisseur 5, abrite une tige métallique 44. La tige 44 est retenue, d'un côté, par une rondelle 34 extérieure en appui sur la face externe du corps d'amortisseur 5 et, de l'autre côté, par un ressort 36 coaxial à la tige 44 et prenant appui sur une tête élargie 45 terminée par un bossage ou pointe de percussion 45. La tige 44 présente un affaiblissement radial (rainure) 32, constituant une amorce de rupture, sensiblement en regard du contact du piston 4 et du corps
5 : la partie inférieure de la tige 44 constitue un percuteur 33 et la partie supérieure de cette tige constitue une queue de percuteur 31.
Par ailleurs le piston 4 est retenu mécaniquement dans le corps d'amortisseur 5 par une ou plusieurs goupilles de cisaillement 30.
Du côté de la chambre 8, l'enceinte 42 est équipée d'une paroi 41 pourvue d'obturateurs ruptibles 40. A l'intérieur de l'enceinte 42 et en arrière de la paroi est disposée une grille 46 destinée à empêcher les grains de propergol solide de s'échapper par les orifices des obturateurs 40.
Lors d'un choc sur le tampon de contact 2 du dispositif B, une force s'exerce sur le piston 4 ; les goupilles 6 se cisaillent, de même que la tige 44 au niveau de la rainure d'amorce de rupture 32. Le percuteur 33 est ainsi rendu libre dans son logement 35. Sous l'effet du ressort de compression 36, il prend de la
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vitesse et son extrémité 45 vient percuter l'amorce 37 qui initie la poudre d'allumage 38.
Sous l'effet de la pression délivrée par la combustion de cette poudre d'allumage 38, la cavité 43 la contenant s'ouvre et libère les gaz chauds qui allument le propergol principal 39. Les obturateurs 40 préfragilisés de la paroi de fermeture 41 du générateur s'ouvrent sous l'effet de la pression et les gaz créés par la combustion du propergol 39 remplissent la chambre d'amortissement 8 comprise entre le tube de guidage et son fond et le piston équipé du générateur. La force créée par cette pression assure l'amortissement recherché.
Dans une variante de réalisation illustrée à la figure 5B, les ouïes 13 avec leurs obturateurs 15 respectifs - qu'elles soient à rupture non réversible
(figure 2) ou à pilotage par contre-pression de gaz
(figures 3A, 3B) - peuvent, elles aussi, être incorporées au piston 4, de sorte que les gaz s'échappent vers l'avant du dispositif. On peut souhaiter limiter le niveau des efforts s 'exerçant sur la structure portant le dispositif d'amortissement conforme à l'invention. Ce résultat peut être atteint en modulant le niveau des efforts d'absorption d'énergie, ce que l'on obtient en modulant le niveau de la pression dans la chambre 8.
A cette fin, on peut mettre en œuvre, conformément à l'invention, un évent à surface variable en fonction de l'enfoncement du piston.
Comme illustré aux figures 6A, 6B et 6C, un mode de réalisation préféré calqué sur celui de la figure 5A d'un dispositif amortisseur équipé de moyens de pilotage de la pression comprend : it
un tampon de contact 2 et un amortisseur réversible 3 associés à un boisseau 2a, formant un module amortisseur réversible B, comme déjà indiqué (figure 1A) ;
- un générateur pyrotechnique de gaz 50 de forme annulaire et son dispositif d'initiation 51 (par exemple celui décrit ci-dessus) placé dans le piston 4 qui est solidaire du boisseau 2a par l'intermédiaire d'un tube de liaison 49 ; un corps d'amortissement 5 et son bouchon arrière 52, fermé vers l'avant par le piston 4, avec définition d'une chambre annulaire 8 devant recevoir les gaz libérés par le générateur 50 ;
- au moins une goupille 53, solidarisant, avant le fonctionnement, le piston 4 au corps d'amortissement 5 ; - une tige à section variable 54 apte à coulisser dans un alésage central 55 du générateur pyrotechnique de gaz 50 de forme annulaire ; cette tige est fixée sur le bouchon arrière 52 du corps d'amortissement 5 ; pour obtenir un bon guidage de cette tige, on réalisera préférentiellement la variabilité de la section de la tige par usinage de deux plats 56a, 56b diamétralement opposés et de profondeurs variables (figures 6B et 6C respectivement) .
Un même équipement d'absorption d'énergie doit être apte à absorber des niveaux d'énergies variables et, dans certains cas au moins, sans que cela entraîne des rebonds ou retour en arrière significatifs. Dans le cadre de l'invention, on peut assurer cette fonction anti -rebond en utilisant la tige à section variable comme désobturateur de 1 ' évent de vidange rapide.
Le dispositif d'ouverture de cet évent de vidange rapide est préférentiellement agencé comme représenté aux figures 6A, 7A et 7B .
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Ce dispositif peut comprendre, à son extrémité arrière (figures 6A et 7B) :
- le bouchon arrière 52 du corps d'amortissement 5 présentant un alésage 57, - un tube de guidage et recul 58 dont le pied 59 de fixation sur le bouchon 52 est ajouré pour permettre l'évacuation des gaz, et
- au moins une vis 60 de maintien de la tige 54, cette vis présentant une collerette de cisaillement en traction 61.
De plus, ce dispositif peut comprendre, à son extrémité avant (figures 6A et 7A) : une crémaillère 62 fixée sur le tube de liaison 49 du piston 4, et - un organe de blocage anti-retour à ancre 63 porté par la tige 54 et propre à coopérer avec la crémaillère 62. Pendant la phase d'enfoncement du piston 4, l'ancre 64 de l'organe de blocage anti -retour 63 échappe aux crans de la crémaillère 61 par basculement libre. En fin d'absorption d'énergie, la pression résiduelle des gaz contenus dans la chambre 65 repousse le piston 4 ; l'ancre vient en appui sur le taquet 66 et transmet ainsi la traction de recul sur la tige 54. La collerette 61 de la vis 60 se cisaille et permet le recul de la tige 54, libérant ainsi un grand évent de vidange des gaz. La pression chute et le recul s'interrompt.
A titre de variante, le dispositif de pilotage de la pression et d' anti -rebondissement par tige à section variable 54 peut être désaxé latéralement et le générateur pyrotechnique de gaz 12 ne présente alors plus de trou central (non montré) . lo
Dans le cas où la masse de l'organe de contact 2 est importante (par exemple : un attelage, une barre d'attelage ou d'accouplement), sa brutale mise en vitesse d'enfoncement engendre des contraintes élevées. Pour éviter cela, on peut faire en sorte que l'organe de contact 2 ait, au moment du contact, une vitesse absolue sensiblement égale à la vitesse de l'élément (objet ou matériel) impacté .
Ce résultat peut être obtenu, dans le cadre de l'invention, par la mise en œuvre de deux générateurs pyrotechniques de gaz à émission "tête bêche" par rapport au piston 4 et à allumage séquentiel, le premier générateur assurant la mise en vitesse de recul et le second, allumé quelques millisecondes après, assurant l'absorption d'énergie.
Un mode de réalisation préféré d'un tel dispositif est illustré aux figures 8A à 8C et il peut comprendre : l'organe de contact et son amortisseur réversible 3 déjà mentionnés, - un tube de liaison avec le piston 4,
- le corps d'amortissement 5 comportant un rebord structurel 70 qui ferme la chambre de mise en vitesse 71 comprise entre le tube de liaison avec le piston 4 et le corps d'amortissement 5, - la fermeture arrière 9 équipée des ouïes 13, un petit générateur de gaz pyrotechnique 72 destiné à la mise en vitesse de recul du tube de liaison avec le piston 4, et donc de l'organe de contact 2,
- un générateur de gaz pyrotechnique principal 12 créant l'absorption d'énergie par génération de gaz dans la chambre 8, et
- un dispositif d'initiation séquentiel 75, lequel est préférentiellement électrique et comporte : l *
• soit deux allumeurs électriques 76a et 76b et un retard électrique 77 (figure 8A) ,
• soit un allumeur électrique 78 et un relais d'allumage à retard 79 (figure 8B) , • et dans les deux cas, deux renforçateurs d'allumage 80a, 80b.
A titre de variante, le dispositif peut être à percussion. Dans ce cas, il peut comporter un percuteur
33, une amorce 37, un relais d'allumage à retard 79, et deux renforçateurs d'allumage 80a et 80b (figure 8C) . u.