MATERIAU COMPOSITE DE HAUTE PROTECTION ET ARTICLES D'HABILLEMENT LE COMPRENANT
La présente Invention se rapporte à un matériau composite de haute protection, principalement contre les risques de piqûre et de perforation, mais également contre les risques de coupure et d'abrasion, ainsi qu'à des articles d'habillement comprenant un tel matériau.
On a proposé, à ce jour, très peu de gants propres à être utilisés dans l'industrie pour la protection des mains contre les risques de piqûre et de perforation inhérents à la manipulation de matières, objets et outils munis de pointes. En pratique, les gants anti -piqûre et anti-perforation, à usage industriel, actuellement disponibles sont représentés par :
- des gants en croûte de cuir,
- des gants en tricots de fibres d'aramides ou analogues, qui sont imprégnés, sur au moins une partie de leur surface, d'un élastomère, et - des gants qui sont également réalisés dans des tricots de fibres aramides ou analogues et qui comportent, sur leur face palmaire, des plaques rigides résistantes à la perforation. Parmi ces derniers, on trouve notamment des gants dont les plaques résistantes à la perforation sont de forme rectangulaire et sont disposées en rangées qui s'étendent de l'extrémité distale à l'extrémité proximale des gants et qui ont sensiblement la largeur des doigts. Ces plaques sont, par ailleurs, enserrées chacune dans une enveloppe et fixées sur le textile par couture de l'un des bords de cette enveloppe, de manière à ce que, de l'extrémité distale à l'extrémité proximale des gants, chaque plaque recouvre partiellement celle qui la suit. Aucun de ces gants ne donne satisfaction. En effet, les gants en croûte de cuir et en tricots de fibres aramides imprégnés d'élastomère, outre d'offrir peu de résistance aux pointes fines comme les pointes d'aiguilles, présentent une rigidité qui entrave la liberté de mouvement des doigts et altère considérablement la précision des gestes et la dextérité de leurs utilisateurs. Il en résulte que leur utilisation est d'une part, limitée aux manipulations grossières et, d'autre part, peu confortable. Or, l'inconfort de ces gants incite bien
souvent leurs utilisateurs à les enlever et ce, en dépit des règles de sécurité en sorte que, paradoxalement, ils ne remplissent pas leur fonction protectrice.
Quant aux gants munis de plaquettes métalliques de renfort, ils ont le triple inconvénient de ne pas protéger la main en totalité et, notamment, de ne pas protéger les espaces interdigitaux qui sont, pourtant, des zones particulièrement exposées aux risques de piqûre, de présenter une capacité de pliage très restreinte en raison de la taille relativement importante des plaquettes, et d'avoir, de par leur structure, un coût de production élevé.
Par ailleurs, on a proposé de très nombreux gants résistants à la piqûre mais destinés à un usage chirurgical ou médical, pour la simple raison que le corps médical utilise beaucoup d'instruments pointus (bistouris, ciseaux, pinces, crochets, aiguilles pleines ou creuses, trocards, ...) et est, de ce fait, particulièrement exposé à des risques de piqûre et, partant, de contamination dans sa pratique quotidienne. A titre d'exemples, de tels gants sont décrits dans les Brevets Américains n° 4,864,661, n° 4,901,372, n° 5,051,297, n° 5,368,930, n° 5,407,612 et dans la Demande Internationale PCT n° 91/02466.
Les gants destinés au corps médical doivent satisfaire à des critères d'élasticité, de finesse et de souplesse particulièrement rigoureux pour ne pas altérer le tact nécessaire à la réalisation d'actes chirurgicaux ou médicaux. De plus, ils sont, en principe, utilisés par un personnel qualifié et soucieux d'éviter la survenue d'accidents dans l'accomplissement de ses tâches.
On comprendra, de ce fait, que la protection offerte par ces gants est très inférieure à celle recherchée pour des gants destinés à la réalisation de travaux industriels comme la manutention, la collecte et le tri de déchets, le découpage et le desossage de la viande ou encore l'équarrissage et qu'en conséquence, les solutions techniques proposées pour les gants chirurgicaux ou médicaux ne peuvent être retenues pour des gants à usage industriel.
La Demanderesse s'est, donc, fixé pour but de fournir un matériau qui soit capable d'assurer une protection très efficace contre les risques de piqûre et de perforation, y compris par les pointes les plus fines, tout en présentant une souplesse, une épaisseur et un grammage (c'est-à-dire un poids par unité de surface) rendant son
utilisation particulièrement bien adaptée à la réalisation d'articles d'habillement de protection contre ce type de risques et, notamment, de gants.
La Demanderesse s'est, aussi, fixé pour but de fournir un matériau qui allie ces qualités avec une résistance à la coupure et à l'abrasion. La Demanderesse s'est, de plus, fixé pour but de fournir un matériau qui, outre de présenter tous ces avantages, ait un coût de production peu élevé de manière à permettre une large diffusion des articles susceptibles d'être réalisés dans un tel matériau.
Ces buts sont atteints, selon l'Invention, par un matériau composite qui comprend un support textile et des moyens résistants à la perforation fixés sur une face de ce support textile, et qui est caractérisé en ce que les moyens résistants à la perforation sont constitués par des plaquettes disposées sensiblement parallèlement à ladite face du support textile, et en ce que les moyens de fixation de ces plaquettes sur le support textile sont constitués par des fils qui traversent lesdites plaquettes et viennent en prise sur ledit support, réalisant un chevauchement partiel des plaquettes tout en autorisant une mobilité de ces plaquettes les unes par rapport aux autres.
Selon un mode de réalisation préféré de l'Invention, les fils réalisant la fixation des plaquettes viennent en prise sur le support textile en une succession de points séparés par des intervalles réguliers et répartis suivant des lignes sensiblement parallèles entre elles et régulièrement espacées les unes des autres.
Selon une première disposition avantageuse de ce mode de réalisation préféré, les fils venant en prise sur une même ligne décrivent, sur la face du support textile sur laquelle sont fixées les plaquettes, une succession d'arcs qui sont disposés chacun entre deux points de prise desdits fils sur ladite ligne. De manière préférée, les arcs formés par les fils venant en prise sur une même ligne se répartissent alternativement de part et d'autre de cette ligne, formant ainsi des ondulations plus ou moins régulières dont les points d'inflexion correspondent aux points de prise desdits fils sur le support textile.
Selon une autre disposition avantageuse de ce mode de réalisation préféré, les fils venant en prise sur une même ligne sont réunis en un faisceau dont au moins un fil traverse, entre deux points de prise sur le support textile, au moins une
plaquette, en se séparant des autres fils de ce faisceau avant de traverser cette plaquette, et en rejoignant ces derniers après avoir traversé ladite plaquette pour former avec eux au moins une boucle. Une telle disposition présente, en effet, l'avantage de réaliser un maintien des plaquettes dans un plan sensiblement parallèle à celui du support textile, tout en autorisant une mobilité des plaquettes les unes par rapport aux autres, mobilité qui confère au matériau composite une souplesse particulièrement satisfaisante.
Avantageusement, la distance entre deux boucles successives formées par les faisceaux de fils est inférieure à la dimension principale des plaquettes, tandis que la distance entre deux lignes de prise de ces faisceaux sur le support textile est inférieure au double de la dimension principale des plaquettes. On obtient ainsi un chevauchement partiel à la fois des plaquettes fixées par les fils venant en prise sur la même ligne et des plaquettes fixées par les fils venant en prise sur deux lignes consécutives. Selon encore une autre disposition avantageuse de ce mode de réalisation préféré, les fils réalisant la fixation des plaquettes viennent en prise dans des piqûres que comporte le support textile.
Conformément à l'Invention, le support textile est avantageusement formé par une nappe de fils qui sont disposés sensiblement parallèlement les uns aux autres et qui sont assemblés par une pluralité de piqûres sensiblement perpendiculaires à l'axe desdits fils et régulièrement espacées les unes des autres. Ces piqûres sont, de préférence, réalisées dans un point de chaînette et au moyen d'un fil élastique pour conférer une élasticité au support textile dans l'axe desdites piqûres et, partant, au matériau composite en vue, par exemple, de son utilisation pour la fabrication d'articles d'habillement dont on souhaite qu'ils présentent une certaine élasticité de manière à ce qu'ils soient faciles à mettre, ce qui est notamment le cas des gants.
Il est, toutefois, possible d'utiliser d'autres types de surfaces textiles comme supports pour la réalisation d'un matériau composite conforme à l'Invention comme, par exemple, des tissus ou des tricots, bloqués ou élastiques selon la destination de ce matériau.
Quelle que soit la structure du support textile, ce dernier peut avantageusement comprendre des fibres résistantes à la coupure et à l'abrasion. On obtient ainsi un matériau capable d'offrir une protection, non seulement contre les risques de piqûre et de perforation, mais également les risques de coupure et les risques d'abrasion.
A titre d'exemples de fibres textiles présentant une résistance à la coupure et à l'abrasion convenable, on peut citer les fibres de polyéthylène dites à haut module et haute ténacité telles que les fibres SPECTRA® et DYNEEMA® commercialisées par la Société SDM, les fibres aramides et, parmi ces dernières, les fibres para- aramides telles que les fibres KEVLAR®, les fibres de carbone et les fibres de métal, acier ou inox en particulier.
Les fibres para-aramides sont des fibres qui conviennent particulièrement bien à la réalisation d'un matériau composite conforme à l'Invention car elles présentent, en outre, une excellente résistance au feu et à la chaleur. Conformément à l'Invention, le support textile peut n'être constitué que par des fibres résistantes à la coupure et à l'abrasion. Toutefois, il peut également consister en un textile à base de fibres à faible résistance mécanique, mais qui est renforcé par des fils d'une matière hautement résistante comme, par exemple, des fils de carbone, de verre ou d'acier inoxydable. Par ailleurs, dans le cas où l'on souhaite augmenter la densité des plaquettes à la surface du support textile et, partant, leur recouvrement de manière à optimiser le caractère protecteur du matériau contre les risques de coupure et de perforation, ce dernier peut être confectionné sous tension ou à partir de fibres aptes à se rétracter sous l'effet d'un traitement comme la chaleur comme par exemple, des fibres de polyester ou des fibres de polyamide, ce traitement étant alors appliqué sur le support textile après avoir procédé à la fixation des plaquettes.
Quoi qu'il en soit, le support textile présente une épaisseur qui est avantageusement comprise entre 0,5 et 5 mm et, de préférence, entre 1 et 3 mm.
Selon un mode particulièrement préféré de réalisation de l'Invention, les plaquettes ont sensiblement toutes la même forme et les mêmes dimensions.
Selon une disposition avantageuse de ce mode de réalisation particulièrement préféré, les plaquettes sont de forme circulaire et sont munies sensiblement en leur centre d'un trou, également avantageusement circulaire, pour le passage des fils réalisant la fixation desdites plaquettes sur le support textile. Les dimensions de ce trou doivent être suffisantes pour autoriser le passage du ou des fils devant traverser les plaquettes pour leur fixation, tout en étant les plus réduites possible pour éviter que ne s'y glissent des pointes fines comme, par exemple, des pointes d'aiguilles. En pratique, il est souhaitable que la dimension principale de ce trou n'excède pas 1 mm, et soit même inférieure à 0,5 mm. Bien que l'on préfère, dans le cadre de la présente Invention, que les plaquettes soient de forme circulaire, il va de soi qu'elles peuvent se présenter sous une autre forme telle qu'une forme ovale, octogonale ou même carrée.
Lorsque les plaquettes sont circulaires, elles ont un diamètre qui est avantageusement compris entre 4 et 12 mm et, de préférence, entre 6 et 10 mm. Quant à l'épaisseur des plaquettes, elle est avantageusement comprise entre 0,04 et 2 mm et, de préférence, entre 0,1 et 0,5 mm selon la résistance à la perforation du matériau qui les constitue.
Dans le cadre de la présente Invention, on considère, d'une manière générale, qu'un matériau présente une résistance à la perforation convenable s'il nécessite, pour être perforé par une aiguille qui présente un diamètre compris entre 0,5 et 0,8 mm et qui est dirigée perpendiculairement à sa surface, l'application sur cette aiguille d'une force :
- au moins égale à 1 daN, lorsque ce matériau est posé sur une surface non pénétrable telle qu'une plaque métallique, et - au moins égale à 3 daN, lorsque ce matériau est posé sur une surface pénétrable telle qu'une plaque de polystyrène (typiquement de 2 cm d'épaisseur).
A titre d'exemples de tels matériaux, on peut citer l'acier inoxydable, le titane, le laiton, les alliages métalliques à haute ténacité et, notamment, les alliages d'aluminium tels que ceux utilisés dans l'industrie aéronautique (séries
2000, 5000 et 7000), les polymères thermoplastiques ou thermodurcissables à haute
ténacité comme, par exemple, les polyuréthannes, les céramiques, les matériaux composites du type résines thermoplastiques ou thermodurcissables renforcées par du carbone, du graphite ou du verre, et les combinaisons multicouches de tels matériaux.
Quel que soit le matériau résistant à la perforation constituant les plaquettes, ces dernières sont, de préférence, munies, au moins sur leur face opposée à celle située en regard du support textile, de moyens anti-ripage, propres à éviter que les pointes venant au contact de ces plaquettes ne glissent sur ces plaquettes et n'aillent se loger entre ces dernières et le support textile sous-jacent.
Avantageusement, ces moyens anti-ripage consistent en une pluralité de creux ou de sillons présents à la surface desdites plaquettes et séparés les uns des autres, par exemple, par une distance d'environ 0,2 à 1 mm. Ces creux ou sillons présentent l'avantage de favoriser le pliage des pointes, celles-ci glissant avant d'être arrêtées par une paroi.
En variante, ces moyens anti-ripage sont constitués par une ou plusieurs couches d'un matériau apte à retenir l'extrémité d'une pointe fine venant à son contact comme, par exemple, un élastomère ou un polyuréthanne chargé ou non, un tissu à mailles serrées ou encore un non-tissé, qui recouvrent la surface desdites plaquettes sur une épaisseur, par exemple, de 0,1 à 0,5 mm.
Le matériau composite conforme à l'Invention présente de nombreux avantages, à savoir :
- qu'il offre une excellente protection contre les risques de piqûre et de perforation, par la conjugaison de propriétés anti-perforation et anti-ripage des plaquettes qui le constituent,
- qu'il présente une souplesse, une épaisseur et un grammage parfaitement compatibles avec une utilisation pour la fabrication d'articles d'habillement destinés à assurer une protection contre de tels risques,
- qu'il peut, selon la nature des fibres entrant dans la constitution du support textile, présenter des propriétés additionnelles anti-coupure et antiabrasion, voire de protection thermique, propriétés qui peuvent être recherchées pour des articles d'habillement de protection destinés à certaines activités industrielles comme par exemple la collecte et le tri des déchets domestiques ou industrielles,
- qu'il peut, de plus, selon la structure du support textile, être doté d'une certaine élasticité, ce qui est particulièrement appréciable lorsque l'on souhaite que les articles d'habillement de protection aient une forme fidèle à celle de la zone anatomique qu'ils sont destinés à protéger, voire qu'ils épousent les contours de cette zone anatomique, tout en étant faciles à mettre, et
- qu'il présente un coût de fabrication compatible avec des impératifs industriels.
La présente Invention a également pour objet un article d'habillement de haute protection, notamment contre les risques de piqûre et de perforation, qui est caractérisé en ce qu'il comprend un matériau composite tel que précédemment défini.
Au sens de la présente Invention, les termes "article d'habillement" désignent aussi bien un vêtement qu'un accessoire vestimentaire comme, par exemple, un gant, une moufle, une manchette pour la protection des poignets ou un tablier. De tels articles sont susceptibles d'être utilisés dans de nombreuses activités industrielles comme, par exemple, la manutention, la collecte et le tri de déchets, le découpage et le desossage de la viande ou encore réquarrissage.
Selon une disposition préférée de l'Invention, l'article d'habillement est un gant. Le matériau composite conforme à l'Invention peut être fabriqué par des techniques analogues à celles classiquement utilisées dans l'industrie textile, notamment pour la fabrication des tissus pailletés.
Les creux ou les sillons anti-ripage des plaquettes peuvent être obtenus par marquage (estampage, moletage, ...) de l'une des faces de plaques constituées par le matériau résistant à la perforation choisi pour réaliser ces plaquettes, préalablement à leur découpage à l' emporte-pièce.
De manière similaire, le revêtement anti-ripage des plaquettes peut être obtenu en déposant une ou plusieurs couches du matériau retenu pour former ce revêtement, par enduction ou collage selon sa nature, sur l'une des faces de plaques du matériau résistant à la perforation choisi pour réaliser ces plaquettes, préalablement à leur découpage à l' emporte-pièce.
Quant aux articles d'habillement, ils sont susceptibles d'être fabriqués par assemblage entre elles, par couture, collage ou analogue, de pièces de formes et de dimensions convenablement choisies en fonction de la nature et de la taille de ces articles et comprenant un matériau composite conforme à l'Invention. Ces pièces peuvent être constituées uniquement par ce matériau composite. Toutefois, afin de faciliter leur assemblage, notamment dans le cas où l'on souhaite le réaliser par couture, il peut être avantageux d'utiliser des pièces préalablement confectionnées ou découpées dans un textile, de préférence de très faible épaisseur, et dont l'une des faces est recouverte, en partie ou en totalité, par un matériau composite conforme à l'Invention, par exemple par collage de ce dernier, sauf en bordure desdites pièces de manière à ce que ces dernières comportent, le long de cette bordure, une zone dépourvue de plaquettes.
Outre les dispositions qui précèdent, l'Invention comprend encore d'autres dispositions qui ressortiront du complément de description qui suit, fait à titre d'exemple de réalisation du matériau conforme à l'Invention et en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la Figure 1 est une vue schématique frontale de la face interne d'une pièce d'un matériau composite conforme à l'Invention ;
- la Figure 2 est une vue schématique frontale de la face externe de la pièce de matériau composite représentée sur la Figure 1, et sur laquelle une partie des plaquettes ne sont pas représentées afin de rendre visible les fils réalisant leur fixation ; tandis que la Figure 3 est une vue schématique, en coupe transversale selon la ligne III-III de la Figure 2, d'une portion de la pièce de matériau composite représentée sur les Figures 1 et 2, après étirage transversal de cette pièce afin de mieux faire apparaître les éléments qui constituent ce matériau, et sur laquelle les dimensions de ces éléments ont été volontairement exagérées par rapport à leurs dimensions réelles pour une meilleure compréhension.
On se réfère tout d'abord à la Figure 3 qui représente schématiquement une pièce d'un matériau composite conforme à l'Invention, vue en coupe transversale. Comme le montre cette Figure, ce matériau se présente sous la
forme d'une structure sensiblement plane, de faible épaisseur et comprenant d'une part, un support textile 10 et d'autre part, des plaquettes 20 de forme circulaire, qui sont constituées par un matériau résistant à la perforation et qui sont fixées sur l'une des faces dudit support textile. Le matériau composite présente, donc, deux faces : une face externe
21 qui est celle sur laquelle apparaissent les plaquettes 20 et une face interne 11, opposée à la face externe 21, qui est formée par le support textile 10.
Comme visible sur la Figure 1 qui représente schématiquement la face interne 11 du matériau composite, le support textile 10 est constitué par une nappe de fils 12 qui sont disposés dans le même plan et qui sont sensiblement parallèles les uns par rapport aux autres. Les fils 12 sont assemblés par une pluralité de piqûres 13. Ces piqûres s'étendent dans une direction sensiblement perpendiculaire à l'axe des fils 12 et sont régulièrement espacées les unes des autres.
Par ailleurs, comme le montre la Figure 1, les piqûres 13 ont été réalisées en un point de chaînette, lequel a été exécuté de façon à ce qu'en moyenne 3 fils 12 de la nappe soient emprisonnés dans chaque point de ces piqûres.
Si l'on se réfère à présent à la Figure 2, qui représente schématiquement la face externe 21 du matériau composite, les plaquettes 20 présentent toutes le même diamètre et sont munies en leur centre d'un trou 22. Ce trou est de forme circulaire et présente un diamètre constant d'une plaquette à l'autre.
Les plaquettes 20 sont disposées sensiblement parallèlement à la face du support textile 10 sur laquelle elles sont fixées et se chevauchent partiellement dans deux directions : une première direction qui correspond à l'axe des fils 12 et une seconde direction qui est perpendiculaire à cet axe. Ainsi, lorsque le matériau composite est mis à plat, les plaquettes 20 recouvrent la totalité de la face du support textile 1 1 sur laquelle elles sont fixées.
Par ailleurs, comme visible sur cette même Figure, la fixation des plaquettes 20 sur le support textile 10 est assurée par des faisceaux 23 de fils, qui cheminent sur la face du support textile 10 sur laquelle sont fixées les plaquettes 20 et qui viennent chacun en prise dans une piqûre 13, en se glissant entre le fil formant les
points de cette piqûre et ledit support textile et ce, tous les troisièmes points desdites piqûres.
Dans son cheminement, chaque faisceau 23 décrit une sinusoïde irrégulière dont les points d'inflexion correspondent aux points de la piqûre 13 par lesquels il est retenu au support textile 10, et qui s'étend, par conséquent, de part et d'autre de cette piqûre. Les ondulations décrites par les différents faisceaux 23 sont sensiblement parallèles entre elles.
Entre deux points de prise successifs des faisceaux 23 de fils (c'est- à-dire entre deux points d'inflexion successifs des ondulations), ces faisceaux réalisent la fixation de 2 à 4 plaquettes 20 sur le support textile 10.
Pour ce faire, comme le montre la Figure 3, dès qu'un faisceau 23 émerge d'un point de prise, l'un des fils qui le constitue et qui est référencé 24 sur la Figure 3, se sépare des autres fils de ce faisceau, pénètre dans le trou 22 d'une première plaquette 20 au niveau de la face de cette plaquette qui est située en regard du support textile, et ressort sur la face opposée de ladite plaquette. Le fil 24 rejoint alors les autres fils du faisceau 23 qui, eux, cheminent entre le support textile 10 et la face de la plaquette 20 située en regard de ce support, pour former avec ces derniers une boucle 25. Puis, le fil 24 se sépare à nouveau des autres fils du faisceau 23 pour traverser une deuxième plaquette 20 dans les mêmes conditions que précédemment, après quoi il rejoint également les autres fils de ce faisceau et forment avec eux une nouvelle boucle 25. Il en est encore ainsi pour la fixation de la troisième, voire de la quatrième plaquette 20. A la suite de quoi, le faisceau 23 vient à nouveau en prise dans un point de la piqûre 13.
Dans l'exemple de réalisation du matériau composite illustré sur les Figures 1 à 3, les plaquettes ont un diamètre égal à 6 mm et une épaisseur de 0,2 mm ; la distance séparant deux piqûres 13 est de 10 mm environ, tandis que la distance séparant deux boucles 25 est de 3 mm environ. L'épaisseur du support textile est égale à 1 ,5 mm et les faisceaux 23 sont formés de 5 fils.
L'Invention ne se limite nullement à l'exemple de réalisation qui vient d'être décrit ; elle en embrasse au contraire toutes les variantes qui peuvent venir à l'esprit du technicien en la matière.