" Implant intraoculaire de chambre postérieure pour aphake" La présente demande concerne des implants intraoculaires de chambre postérieure pour aphake.
L'implant intraoculaire, également appelé lentille intraoculaire, comporte une partie optique centrale, une partie haptique qui s'étend autour de la partie optique centrale et assure le centrage et le maintien de l 'implant dans le sac capsulaire, ou éventuellement dans le sulcus ciliaire, et est destiné à être implanté dans l'œil aphake, c'est-à-dire après l'extraction du cristallin atteint de cataracte. Après l'intervention, les cellules germinatoires de cristallin continuent leur prolifération dans la zone équatoriale du sac capsulaire et migrent vers le centre de la capsule postérieure. Une opacification de la capsule postérieure peut se développer dans sa zone centrale. Cette condition appelée "cataracte secondaire" nécessite une nouvelle intervention chirurgicale à laser YAG destinée à ouvrir par photodécomposition de la partie centrale de la capsule postérieure afin de restaurer la transparence. Après une telle nouvelle intervention, la face haploïde du corps vitré est en contact direct avec la partie optique de l'implant, ce qui présente de sérieux inconvénients. On connaît principalement deux types d'haptiques pour de tels implants. Il en existe d'abord avec des anses en C ou J, le plus couramment au nombre de deux, de très faible épaisseur qui s'appliquent par leur bord extérieur contre le sac capsulaire dans la région équatoriale. L'aire de contact de l'haptique avec le sac capsulaire est très petite. L'autre catégorie d'haptiques consiste en des éléments haptiques plats, également de faible épaisseur, au nombre de deux ou trois, voire quatre. Ces éléments plats sont au contact avec le sac capsulaire au niveau de l'équateur par les bords périphériques de chacun des éléments haptiques. Avec de telles haptiques, l'aire de contact est également très réduite. De nombreuses tentatives ont été faites afin de stopper ou retarder la prolifération des cellules germinatoires vers le centre de la capsule
postérieure afin d'éviter le développement de la cataracte secondaire, ce qui se produit dans environ 20 % des cas, après implantation intraoculaire.
On a tenté d'éliminer d'éventuels plis dans la capsule postérieure qui pourraient faciliter la migration des cellules germinatoires vers le centre de la capsule, par exemple, par le choix de la courbure des éléments haptiques plats censés s'appliquer contre la capsule postérieure et empêcher la formation de tels plis. Mais même lorsqu 'ils sont larges, de tels éléments haptiques plats ont une étendue circonférentielle limitée et par conséquent ne peuvent pas éliminer les plis sur l'ensemble de la capsule postérieure et plus particulièrement dans l'échancrure formée entre deux haptiques plates adjacentes.
La demande de brevet internationale WO 93/05733 décrit un implant intraoculaire dont la partie haptique comporte un dôme autour de la partie optique destiné à supprimer la formation des plis et censé constituer un moyen efficace d'inhibition de la croissance cellulaire dans le sac. Ce dôme est relié à un bord périphérique en forme de gouttière avec une zone de surépaisseur de la paroi au fond de la gouttière destinée à constituer un tendeur du dôme. Un tel implant est réalisé en matériau souple qui permet de le plier ou de l 'enrouler et de le faire passer par une incision de dimensions inférieures au diamètre de l'optique. Lorsque l'implant ainsi déformé arrive dans la chambre postérieure, le chirurgien doit relâcher l'implant qui se déploie dans le sac capsulaire lorsque la manipulation est réussie. On comprendra qu'un implant comportant un tendeur de dôme s'étendant sur toute la périphérie de l'implant et de large section risque de heurter le tissu oculaire et y provoquer des lésions.
EP-A-0.403.495 décrit une pièce détachée sous la forme d'un sac capsulaire avec une paroi postérieure complète et une paroi antérieure comprenant un volet annulaire et logée dans le sac capsulaire ou à le remplacer en cas d'extraction intracapsulaire. La paroi postérieure est
destinée à remplacer la capsule postérieure ou couvrir une déchirure dans cette dernière. Mais pour effectuer l'implantation, le chirurgien doit introduire dans la chambre postérieure un produit viscoélastique destiné à équilibrer les pressions dans l'œil après l'extraction du cristallin et l'évacuation de l'humeur aqueuse et faciliter l'implantation.
Or, avec une paroi postérieure nécessaire pour couvrir toute éventuelle complète déchirure, le produit viscoélastique entre la paroi postérieure et la capsule postérieure ne peut être éliminée par le chirurgien et risque de boucher par la suite le trabeculum avec comme conséquence une hypertonie nécessitant une nouvelle intervention.
La présente invention a pour but de proposer un nouvel implant intraoculaire qui bloque la migration cellulaire dans la zone de propagation de telles cellules, c'est-à-dire près de l'équateur ou sur la face antérieure du rhexis qui est le volet de la capsule antérieure qui reste après le capsulorhexis pratiqué pour extraire le cristallin.
Cet implant intraoculaire de chambre postérieure pour aphake est du type comprenant une partie optique centrale et une partie haptique qui s'étend autour de la partie optique pour maintenir et centrer l'implant dans le sac capsulaire, la partie haptique comportant, à partir de la périphérie de la partie optique, une paroi postérieure annulaire entourant la partie optique, un anneau périphérique apte à se loger dans la partie équatoriale du sac capsulaire, l'anneau périphérique étant de forme générale torique et s'étendant au moins partiellement sur le rhexis de la capsule antérieure. Cet implant est caractérisé en ce que le diamètre de l'anneau périphérique étant au moins égal au diamètre equatorial du sac, l'ensemble de la partie haptique de la périphérie de l'élément optique jusqu'au bord libre est constitué d'un voile de petite épaisseur, la paroi postérieure ayant une pluralité d'ouvertures dont l'étendue circonférentielle totale est entre 1 80 et 300° . L'invention et ses avantages seront mieux compris en référence aux dessins annexés, sur lesquels :
- la figure 1 est une vue de face d'un implant ou lentille intraoculaire selon un première forme de réalisation ;
- la figure 2 est une vue en section diamétrale de l'implant ou lentille intraoculaire de la figure 1 ; - la figure 3 est également une vue en section diamétrale de l 'implant ou lentille intraoculaire lorsqu'il est implanté dans le sac capsulaire après extraction du cristallin ;
- la figure 4 est une vue en section diamétrale analogue à la figure 2 pour une seconde forme de réalisation. L'implant ou lentille intraoculaire selon la première forme de réalisation préférée de l'invention est illustrée sur les figures 1 à 3.
L'implant intraoculaire comprend d'une part une partie optique centrale 1 0 coaxiale avec l'axe géométrique de l'implant et autour de la partie optique, une partie haptique 20 destinée à supporter et maintenir l'implant dans l'œil, en l'espèce le sac capsulaire, après avoir pratiqué une capsulorhexis de la capsule antérieure du sac et extrait le cristallin.
Dans la forme de réalisation illustrée, la partie optique qui replace optiquement le cristallin extrait est de configuration bi-convexe qui peut donner des valeurs de dioptrie de - 1 0 à + 35 dioptries et comporte une face convexe antérieure 1 1 et une face convexe postérieure 1 2. De préférence, le rayon de courbure de la face postérieure 1 2 est constant pour toute valeur de dioptrie et le rayon de courbure de la face antérieure varie pour obtenir la puissance désirée. La partie optique 1 0 peut être monofocale comme illustré, permettant par exemple la correction de la vision de loin.
Selon une variante de la présente invention (non illustrée) la partie optique est une optique multifocale voire progressive. Des implants multifocaux sont connus en soi. Typiquement l'élément optique comporte une première zone centrale pour la vision de près, et une seconde zone annulaire entourant cette zone centrale pour la vision de loin. Cela peut aussi être le contraire, avec la zone centrale pour la vision de loin et la
zone annulaire pour la vision de près. De même, l'implant peut comporter trois voire quatre zones concentriques, par exemple deux zones pour la vision de près et deux zones pour la vision de loin.
De préférence, l'implant est entièrement réalisé en matière souple et hydrophile, et notamment acrylique, polyHEMA, voire silicone. La réalisation en matériau souple permet à l'implant d'être inséré à travers une incision cornéenne de l'ordre de 4 mm inférieure au diamètre optique qui, de préférence, est de 6.0 mm. Avec un injecteur, l'implant peut être enroulé et inséré à travers une incision inférieure à 4 mm. La partie haptique qui s'étend de l'élément optique 1 0 juste au bord libre de la lentille est constituée d'un voile souple. Il peut être réalisé dans le même matériau souple que la partie optique, voire un autre matériau également souple mais ayant d'autres caractéristiques mécaniques ou contexturelles. Le voile est de préférence d'une épaisseur constante, de l'ordre de 0, 1 5 à 0,25 mm, et de préférence 0,20 mm, ce qui est relativement petit par rapport aux épaisseurs de la partie haptique en matière souple avec des anses en forme de C et en J ou en forme d 'haptique plate. En effet, la forme de l'anneau périphérique complet de la partie haptique autorise l 'utilisation d'une épaisseur particulièrement réduite.
La partie haptique comprend une paroi annulaire 21 de forme tronconique qui entoure l'élément optique. Cette paroi annulaire a une angulation de l'ordre de 7 à 9 ° par rapport au plan perpendiculaire passant par l'axe de l'élément optique, et de préférence d'environ 8 ° . Cette paroi annulaire a une largeur radiale de 1 à 2 mm et de préférence environ 1 ,5 mm.
La paroi annulaire 21 comporte une pluralité d'ouvertures 25 ayant une étendue circonférentielle totale importante allant d'environ 1 80° à 300° . Ces ouvertures ont une double fonction. D'abord, elles servent à réduire la rigidité inhérente de cette paroi pour la rendre plus souple et notamment lors du déploiement de la partie haptique après relâchement
par le chirurgien à l 'intérieur du sac capsulaire afin d'éviter toute lésion à la capsule postérieure ou le volet annulaire restant de la capsule antérieure appelée rhexis.
Elles servent également d'ouvertures d'accès pour permettre au chirurgien de bien nettoyer l 'espace entre la capsule postérieure et la partie haptique après l'implantation proprement dite. Avec une étendue circonférentielle totale d 'environ 1 80° à 300° , le chirurgien peut aspirer de cet espace l'ensemble du produit viscoélastique qui a servi à équilibrer la pression à l'intérieur de l 'œil lors de l'implantation et faciliter ainsi cette implantation. On comprendra que ces ouvertures 25 sont de préférence régulièrement espacées circonférentiellement dans la paroi postérieure, à la fois pour une bonne répartition de la résistance mécanique dans cette zone et pour pouvoir accéder très facilement et toute la capsule postérieur pour enlever tout produit viscoélastique piégé entre la face postérieure de l 'implant et la capsule postérieure du sac.
De préférence, il y a quatre ouvertures 25 ayant des bords concentriques opposés 28 et deux bord latéraux convexes 27 largement arrondis. De préférence, la paroi annulaire 21 comporte quatre ouvertures 25 à 90° les unes par rapport aux autres. De préférence, l'étendue circonférentielle de chaque ouverture sera comprise entre 45 ° et 75 ° . On remarque qu'entre l'ouverture et la périphérie de l'élément optique 1 0 d'une part, et l'anneau périphérique 24 de l'haptique, d'autre part il y a une bande de très faible largeur. Enfin des ponts radiaux 26 s'étendent entre la périphérie de l'élément optique 1 0 et l'anneau périphérique qui entoure la paroi annulaire 21 . On comprendra que ces pont radiaux 26 assurent eux mêmes à l'essentiel de la résistance mécanique de la paroi annulaire 21 avec les bandes étroites de part et d'autre de chaque ouverture 25.
La partie haptique 20 comporte à la périphérie de la paroi annulaire 21 un anneau périphérique 24 ayant une surface convexe extérieure 23 et une surface intérieure 22. La surface extérieure de l'anneau
périphérique est de préférence torique avec un rayon d'environ 0.6 à 1 ,2 mm et plus particulièrement d'environ 0,8 mm. Bien que de forme générale torique, la section peut ne pas être circulaire mais elliptique. Il va de soi que cette configuration permet à l'anneau périphérique d 'être "janté" dans la région équatoriale du sac capsulaire ou assure un contact intime sur la large bande e circonférentielle de cette région équatoriale du sac. Le sac s'adapte parfaitement à la configuration de la surface extérieure de l'anneau périphérique. En outre, le diamètre maximal de l'anneau périphérique et partant l'ensemble de la partie haptique et l' implant, est légèrement supérieure au diamètre equatorial du sac de sorte que la partie annulaire peut dans certains cas se trouver sous contrainte dans la région équatoriale du sac.
Grâce à ce contact intime et sous légère contrainte, on obtient une barrière à la prolifération des cellules germinatoires particulièrement efficace qui empêche lesdites cellules de sorte que cette zone de contact émigré sur la face antérieure de la capsule postérieure où elles sont aptes à produire une opacité de celle-ci.
On remarque que le bord libre de l'anneau périphérique s'étend sur une partie du volet restant de la capsule antérieure ou rhexis et s'applique d'une manière intime, de sorte à également empêcher la migration des cellules germinatoires qui risquent de se trouver dans cette zone et d 'empêcher l'accolement des deux feuillets capsulaires.
Selon une variante de forme de réalisation, illustrée à la figure 4, la surface extérieure 23 de l'anneau périphérique comporte une excroissance annulaire 29 qui s'étend à la fois radialement et postérieurement. Cette excroissance 29 est destinée à former une indentation correspondante dans la capsule postérieure. Cette excroissance annulaire 29 forme une deuxième barrière à la migration cellulaire. Son efficacité est bonne à cause de son très petit rayon de courbure en section et l'importance de sa saillie.
On comprendra que la présente invention n'est pas limitée à l'ensemble des caractéristiques décrites et illustrées des formes de réalisation préférées mais au contraire s'étend à toutes les variantes et équivalents compris dans la portée de l'invention définies par les revendications qui suivent.