CORPS DE DISTRIBUTEUR SOUS PRESSION AYANT UNE POCHE METALLIQUE OU METALLOPLASTIQUE, LADITE POCHE ET SON PROCEDE D'OBTENTION
DOMAINE TECHNIQUE
L'invention concerne un corps de distributeur distribuant sous pression des produits liquides à pâteux, ledit corps ayant une poche métallique ou métalloplastique séparant le produit à distribuer du gaz propulseur.
Un tel distributeur à poche est utilisé pour des produits cosmétiques, pharmaceutiques, d'hygiène ou alimentaires.
L'invention concerne également le procédé d'obtention du boîtier de distributeur ainsi que la poche préformée utilisée pour obtenir le boîtier ou l'ébauche de poche et son procédé de mise en forme après fixation sur le boîtier.
ETAT DE LA TECHNIQUE
Les distributeurs à poche, appelés également aérosols à deux chambres, permettent de séparer le produit à distribuer du gaz propulseur. Il arrive en effet que l'on cherche à éviter le contact entre le produit à distribuer et le gaz propulseur, soit pour des raisons purement mécaniques - par exemple les gels sont transformés en mousse s'ils sont mélangés au gaz propulseur -, soit pour des raisons chimiques: réaction du produit avec le propulseur, oxydation, vieillissement, transmission d'odeurs, etc....
La poche doit être étanche et souple, étanche pour séparer efficacement et durablement le produit du gaz propulseur, souple pour transmettre la pression
qui permet d'évacuer le produit en ouvrant une valve séparant l'intérieur de la poche de l'extérieur
Si l'on peut choisir une poche en matière plastique pour résoudre le problème de la souplesse, il est recommandé de choisir une poche métallique lorsque le problème d'étanchéité vis-à-vis du gaz propulseur est une contrainte d'utilisation prépondérante. Le métal, un alliage d'aluminium de préférence, présente en effet, en raison de sa faible perméation, une propriété barrière aux gaz nettement supérieure à celle que peut présenter le meilleur des matériaux plastiques connus à l'heure actuelle.
Une poche métallique ou métalloplastique doit être également facilement froissable car elle doit pouvoir se déformer sous l'effet de la pression du gaz propulseur en occupant un volume qui diminue au fur et à mesure de la consommation du produit
Pour des raisons économiques évidentes, la poche doit occuper initialement le plus grand volume possible pour contenir le maximum de produit à distribuer.
La demande EP 0 017 147 divulgue un aérosol à poche dans lequel la poche est introduite dans le boîtier rigide après conification de celui-ci: la poche présente un diamètre extérieur inférieur au diamètre de l'orifice du col du boîtier rigide formé au cours de la conification. En conséquence la capacité de la poche souple, c'est-à-dire la quantité de produit à délivrer reste limitée.
Pour augmenter la capacité de la poche, FR 2 310 287 et EP 0 755 877 préconisent d'introduire une poche préformée dans une ébauche cylindrique de boîtier, de conifier ensuite le boîtier puis de fixer la poche en la "remontant" de telle sorte que son col puisse ressortir et être rabattu sur le bord roulé du boîtier.
D'autres documents suggèrent de déformer la poche après l'avoir fixée sur l'ébauche de boîtier. FR 2 140 804 préconise de mettre en forme simultanément le boîtier rigide et la poche en les solidarisant avant la formation du rétreint à l'aide d'une matière adhésive. EP 0 326 052 et EP 0 547 982 décrivent des procédés de fabrication d'un corps de distributeur à poche métallique constitué d'un boîtier rigide et d'une poche souple, dans lesquels on relie de manière étanche au niveau de leurs extrémités ouvertes une ébauche cylindrique de poche et une ébauche cylindrique de boîtier, on conifie simultanément ces deux pièces puis on réalise un bord par roulage vers l'extérieur desdites extrémités ouvertes reliées.
Les boîtiers sont réalisés conventionnellement par filage par choc, suivi éventuellement d'un étirage. DE 44 13 331 et US 4 562 942 suggèrent de réaliser les boîtiers par emboutissage ou emboutissage-étirage. Les poches connues sont réalisées par filage par choc. US 4 562 942 suggère un autre procédé de mise en forme de la poche en montrant en figure 1 une poche- piston peu profonde ressemblant à une barquette alimentaire obtenue par enfoncement-plissage mais une telle poche, fixée à l'aide d'un anneau élastique interne, ne constitue pas une séparation suffisamment étanche entre le produit et le gaz propulseur en raison de la paroi plissée en contact avec la paroi interne du boîtier.
PROBLEME POSE
La poche, quelle qu'elle soit, doit pouvoir se déformer sous l'effet de la pression du gaz propulseur. Elle doit occuper un volume qui diminue au fur et à mesure de la consommation du produit. Sa surface, constituant la séparation entre le gaz et le produit conditionné, diminue obligatoirement au cours de la consommation du produit et, l'élasticité du métal étant limitée, on constate la formation de plis. La poche est dite froissable en ce sens que les plis se forment
par flambement élastique sans pour autant qu'il y ait rupture de la paroi. Pour favoriser une distribution régulière et complète du produit, il est préférable que les plis principaux, qui se forment lorsque la poche se vide, s'orientent de façon ordonnée. On trouve de nombreux documents qui recommandent des formes particulières de poche permettant de contrôler cette formation des plis en les pré-orientant.
De plus, la poche doit se déformer de telle sorte qu'il n'y ait pas de collapse , c'est-à-dire un effondrement centripète de la paroi qui aboutit à la formation d'un noeud piégeant le produit dans le fond de la poche et empêchant tout mouvement dudit produit vers la valve.
Des poches telles que celle divulguée dans EP 0 547 982 résistent bien au collapse, mais on constate que certaines d'entre elles se déchirent en fin d'utilisation du boîtier d'aérosol. La déchirure est particulièrement néfaste puisqu'elle entraîne le phénomène que l'on voulait éviter: le mélange du gaz propulseur avec le produit résiduel.
La présente invention permet de résoudre ce problème et donc d'obtenir un corps de distributeur distribuant sous pression des produits liquides à pâteux, avec une poche métallique ou métalloplastique qui résiste bien au collapse et ne se déchire pas au cours de la consommation du produit conditionné.
OBJET DE L'INVENTION
Le produit selon l'invention est un corps de distributeur à poche constitué d'un boîtier rigide en métal contenant une poche métallique ou métalloplastique froissable, fixée de façon étanche sur le distributeur et ayant une paroi sensiblement verticale lisse dont l'épaisseur est voisine de celle du fond.
Une telle poche, présentant typiquement une paroi d'épaisseur homogène constante inférieure à 150 μm, de préférence voisine de 80 μm, et un fond presque aussi mince (rapport d'épaisseur typiquement inférieur à 1 ,5, de préférence 1 ,2) peut être réalisée avantageusement par emboutissage- étirage. Ainsi réalisée, elle est soumise à un recuit qui permet d'obtenir en tout endroit de la poche une structure métallurgique homogène à grains fins.
Jusqu'à présent, les poches étaient réalisées par filage par choc, en utilisant les techniques et les installations prévues pour les boîtiers. Mais, la poche devant avoir une paroi de faible épaisseur, le rapport de filage est tel qu'il est impossible, avec les machines et les outillages utilisés actuellement, de réaliser des poches ayant des fonds de même épaisseur que la paroi verticale. Typiquement, le fond d'une poche filée par choc garde une épaisseur voisine de 0,4 mm lorsque la paroi atteint localement une épaisseur voisine de 0,2 mm. Ceci a pour conséquence de rendre le fond beaucoup plus rigide que la paroi et de localiser la déformation de la poche à la jonction de la paroi cylindrique et du fond, rendant cette partie plus fragile que le reste de la poche et susceptible de rompre plus facilement en fin d'utilisation du produit conditionné.
L'emboutissage-étirage est un procédé permettant de réaliser en très grande quantité des corps creux de faible épaisseur tels que des boîtes-boissons ou des capsules de surbouchage. Sans doute en raison de la réglementation sévère régissant les conditions d'utilisation de boîtiers d'aérosol fonctionnant sous pression, en raison également des quantités à produire pour atteindre un seuil de rentabilité acceptable, aucun producteur de boîtier d'aérosol n'a envisagé jusqu'à présent de produire des boîtiers emboutis-étirés. Ce procédé est donc mal connu chez les fabricants de boîtiers d'aérosols en alliage d'aluminium, habitués au filage par choc de pions épais. Il demande une mise
αu point minutieuse d'outillages qui ne se justifie que pour des fabrications en très grande quantité.
La demanderesse a cependant fait appel à ce procédé, non pas pour réaliser le boîtier rigide mais pour réaliser les poches. L'intérêt de l'emboutissage- étirage réside dans le fait que par ce procédé, on obtient facilement une meilleure homogénéité entre l'épaisseur du fond et l'épaisseur de la paroi verticale. D'autre part, la structure métallurgique du produit obtenu est plus favorable, tant vis-à-vis de la résistance à la déchirure que vis-à-vis de l'aptitude à une mise en forme ultérieure.
Ce procédé consiste à transformer par emboutissage puis étirage un flan ébauche découpé dans une bande en métal (aluminium, alliage d'aluminium, étain, ...) ou en un complexe métalloplastique, comprenant au moins une couche métallique et une couche thermoplastique (par exemple polyolefine, polyester (PET), etc.). Après découpe du flan, on forme par emboutissage une ébauche cylindrique dont la jupe est ensuite soumise à un certain nombre de passes d'étirage.
Pour obtenir la poche, on définit le nombre de passes d'étirage en fonction de l'épaisseur de paroi de la bande et de la conicité recherchée. La poche peut en effet être cylindrique mais, pour des raisons de manutention, elle a avantageusement une forme tronconique, ce qui la rend facilement empilable. La capsule obtenue après les passes d'étirage comporte une succession étagée de jupes cylindriques et est ensuite comprimée entre un poinçon et une matrice tronconiques, de façon à obtenir une poche tronconique.
La poche emboutie-étirée ainsi obtenue a une épaisseur beaucoup plus homogène, l'épaisseur du fond pouvant être nettement plus proche de celle
de la paroi verticale. Typiquement, pour une paroi verticale d'épaisseur de l'ordre de 0,1 mm, l'emboutissage-étirage permet d'avoir un fond d'épaisseur sensiblement identique alors que le filage par choc laisse au fond une épaisseur supérieure à 0,25 mm.
Le fond de la poche emboutie-étirée peut être presque aussi fin, donc aussi souple que sa paroi verticale. La demanderesse a constaté que tant que l'épaisseur du fond reste inférieure au double de l'épaisseur de la paroi située à proximité du fond, il n'y a pas localisation de la déformation à la jonction de la paroi et du fond lorsque la poche se vide de son contenu au cours de la distribution du produit. Le risque de rupture en cet endroit - donc de contact entre le gaz propulseur et le produit conditionné - est beaucoup plus faible dès que l'épaisseur du fond est inférieure au double de l'épaisseur de la paroi verticale. On peut ainsi viser des épaisseurs nettement plus faibles (une paroi verticale épaisse d'environ un dixième de millimètre). De préférence, on cherchera à ce que l'épaisseur du fond ne dépasse pas 1 ,5, ou mieux encore 1 ,2 fois l'épaisseur de la paroi verticale.
On peut par ailleurs souhaiter obtenir une paroi plus épaisse au niveau de l'extrémité ouverte de la poche, de façon à éviter la formation de plis lorsque celle-ci est rétreinte conjointement avec une ébauche de boîtier, selon l'un des procédés décrits dans FR 2 140 804, EP 0 326 052 ou EP-A-0 547 982. Ceci est possible en jouant sur le choix des bagues d'étirage et les profils des poinçons.
L'emboutissage-étirage offre également l'avantage d'obtenir une épaisseur de paroi des poches constante sur toute la circonférence à 5 μm près, alors que celle de la paroi des poches obtenues jusqu'à présent par filage par choc varie dans une proportion presque dix fois plus élevée. Il en résulte une déformation beaucoup plus régulière de la poche lorsqu'elle se vide de son
contenu. Cette déformation respecte mieux la symétrie de révolution de la poche et éloigne les risques de flambage ou de collapse lors de la distribution du produit.
Suivant l'utilisation que l'on veut faire de la poche, l'ébauche emboutie-étirée à partir de laquelle la poche va être réalisée a une hauteur variable:
- La poche peut être une poche "classique". Dans ce cas, elle doit occuper le plus grand volume possible et sa hauteur est voisine de celle du boîtier rigide destiné à la contenir (typiquement 90 à 250 mm, suivant le diamètre du boîtier)
- La poche peut également être utilisée comme poche-piston. Dans ce cas, elle est fixée à peu près à mi-hauteur du boîtier rigide, séparant le produit à distribuer situé dans la partie supérieure du boîtier et le gaz propulseur, situé en partie basse du boîtier. Au fur et à mesure de l'utilisation du produit, la poche est poussée vers le haut sous l'effet de la pression du gaz propulseur et se retourne comme une chaussette pour occuper petit à petit le volume supérieur du boîtier. La hauteur de la poche employée comme poche piston est voisine de la moitié de la hauteur du boîtier rigide destiné à la contenir.
De préférence, en donnant une forme adaptée aux poinçons des dernières passes d'étirage, on réalise directement sur la pièce emboutie-étirée la forme du fond visée pour la poche. Pour une poche "classique", la forme du fond importe peu. Par contre pour les poches - pistons, la forme en creux du fond (fond concave, rentrant dans le volume occupé par le produit) est préférée car elle favorise un retournement progressif, non brutal de la poche au cours de la distribution du produit conditionné.
De préférence, la poche a une forme légèrement tronconique. Ceci facilite la manutention de poches empilées les unes sur les autres en grandes quantités.
Globαlement, cette poche emboutie-étirée ressemble à une capsule de surbouchage, telle que celle utilisée sur les bouteilles de Champagne ou de vin.
La conicité de la poche est définie par le rapport (Dl - D2)/H où Dl est le diamètre de l'extrémité ouverte, D2 est le diamètre du fond et H la hauteur de la pièce. On vise une conicité voisine de 1 /30, qui correspond à un standard de capsule de surbouchage obtenue par emboutissage-étirage.
Le diamètre de l'extrémité ouverte de la poche correspond au diamètre de la partie du boîtier ou de l'ébauche de boîtier à laquelle la poche va être solidarisée. Dans la pratique, si la poche est solidarisée sur le boîtier déjà conifie (procédé décrit dans EP 0 01 7 147), ce diamètre est voisin d'un pouce (25,4 mm), valeur standard des orifices des boîtiers d'aérosols sur le bord desquels une coupelle de valve (également de dimension standard) est sertie. Le diamètre du fond de la poche est défini en fonction de la hauteur de poche et de la conicité choisies.
Par contre, si la poche est solidarisée sur une ébauche de boîtier avant conification conjointe des deux ébauches (procédés décrits dans FR 2 140 804, EP 0 326 052 et EP A 0 547 982), le diamètre de l'extrémité ouverte de la poche sera voisin du diamètre intérieur du boîtier.
Il est possible également de former la poche indépendamment du boîtier, soit avant son introduction dans l'ébauche de boîtier soit après introduction et fixation sur le boîtier déjà conifie. Dans le premier cas, on met en forme la poche après emboutissage-étirage de son ébauche en la plaçant sur un mandrin de formage possédant la forme voulue du col puis en déformant la paroi de l'ébauche à l'aide d'un capsulateur à poches ou à mâchoires qui viennent se plaquer contre le mandrin. Ensuite on introduit la poche dans
l'ébauche de boîtier, on conifie le boîtier puis on fixe la poche sur le boîtier suivant l'un des procédés existants, tels que ceux décrits dans FR 2 310 287 ou EP 0 755 877. Dans le deuxième cas, on fixe l'ébauche de poche emboutie- étirée sur le bord roulé du boîtier déjà conifie, puis on met sous une pression interne, comprise typiquement entre 5 et 20 atmosphères, ladite ébauche de poche mince qui gonfle sous l'effet de la pression jusqu'à rencontrer la paroi du boîtier. La structure métallurgique particulière obtenue grâce à l'emboutissage-étirage confère à l'ébauche de poche une malléabilité importante qui lui permet d'être conformée sans risque de rupture à l'intérieur du boîtier.
Le métal des poches obtenues selon l'invention par emboutissage-étirage est avantageusement en un alliage d'aluminium particulièrement ductile, c'est-à- dire dont l'allongement à rupture A% est supérieur à 12%. On peut par exemple choisir un alliage habituellement utilisé pour réaliser des capsules de surbouchage, c'est-à-dire un alliage faiblement allié de la série 1000 (notamment 1050, 1070, 1 100, ou 1200), ou l'alliage 3003, ou encore l'alliage 801 1 selon la désignation normalisée de l'Aluminium Association.
Le boîtier rigide peut être réalisé selon tout procédé connu: filage, filage- étirage, mais aussi emboutissage-étirage ou roulage, soudage et assemblage. En réalisant le boîtier par filage par choc, éventuellement suivi d'un étirage, on utilise généralement un alliage d'aluminium peu allié, du type 1070 ou, de préférence, un alliage possédant une aussi bonne ductilité mais présentant de meilleures caractéristiques mécaniques, tel que l'alliage d'aluminium à faible teneur en cuivre et manganèse présenté par la demanderesse dans la demande de brevet français FR 98 00869.
L'ébauche de poche - pièce à jupe tronconique - est ensuite traitée thermiquement pendant un temps et à une température choisis de manière à éliminer le lubrifiant (introduit à au moins une des étapes de l'emboutissage - étirage) présent sur la surface de la capsule et à obtenir une structure métallurgique à l'état recuit. On observe alors dans l'épaisseur de la paroi fine de la poche une structure cristallographique recristallisée à grains fins, dont le diamètre moyen est en général voisin de 10 μm et ne dépasse en aucun endroit 80 μm. Une telle structure est beaucoup plus favorable que celle obtenue par filage par choc, où les grains ont recristallisé grossièrement, leur diamètre moyen pouvant dépasser localement 200μm. La structure métallurgique issue du filage par choc est ainsi plus fragile et se déforme de façon moins homogène en rendant la poche plus sensible au collapse et à la rupture.
La poche peut également être réalisée à partir d'un complexe métalloplastique composé au moins d'une couche métallique et d'une couche polymérique thermoplastique. Les structures sont du type M/P, P/M/P ou M/P/M, où M désigne une couche métallique et P une couche de matière plastique, les couches étant adhérentes les unes aux autres, éventuellement à l'aide d'une couche adhésive. Pour être facilement emboutissable-étirable, la bande métalloplastique comprend de préférence plus de 50% de métal en volume. Le métal est choisi de préférence dans le groupe formé par l'aluminium, les alliages d'aluminium. Le matériau polymérique est choisi de préférence dans le groupe formé par les polyoléfines (polyéthylènes, polypropylènes) - obtenues notamment par catalyse métallocène lorsqu'on veut améliorer leurs propriétés adhésives - et les polyesters tels que le PET (polyéthylène téréphtalate).
Dans la structure M/P, la couche plastique est de préférence située sur la surface extérieure de la poche. La structure P/M/P est préférée lorsque le
produit conditionné est agressif vis-à-vis du métal. Enfin la structure M/P/M est une structure imperméable, indéchirable et remarquablement souple. En diminuant la proportion de métal dans cette dernière structure, on obtient un niveau supérieur de souplesse globale, qui favorise la formation ordonnée des plis.
Si une poche métalloplastique est en général plus difficile à mettre en forme, son emploi rend les étapes ultérieures du procédé plus aisées car la solidarisation de la poche et du boîtier, décrite ci-après, est grandement facilitée.
Qu'il s'agisse d'une poche "classique" ou d'une poche-piston, la poche doit résister au collapse et les plis principaux qui se forment lorsque la poche se vide doivent s'orienter de façon ordonnée. Dans ce but, on réalise de préférence quelques cannelures longitudinales sur la paroi d'une poche "classique" et des cannelures circonférentielles sur la paroi de la poche-piston, ces dernières provoquant des anneaux concentriques, ou joncs, qui rigidifient la poche-piston et favorisent sa mobilité verticale.
On utilise pour réaliser ces cannelures la technique employée sur les capsules: la poche est enfilée sur un mandrin de formage possédant en creux les cannelures à former sur la poche et on déforme la paroi conique à l'aide d'un capsulateur à poches ou à mâchoires, de telle sorte qu'elles viennent se plaquer contre le mandrin. La poche est ensuite retirée du mandrin à l'aide d'une soupape ou d'une tirette ou encore en insufflant de l'air comprimé.
Plusieurs formes de cannelures favorisent la formation de plis ordonnés et sont efficaces contre le risque de collapse. En ce qui concerne les poches classiques, on peut par exemple choisir les cannelures longitudinales décrites dans US 3 979 025.
Si la poche est destinée à être posée sur un boîtier déjà conifie, il est recommandé de préformer, à l'aide d'un mandrin expansible et d'un anneau en matériau polymérique élastomère, son extrémité ouverte de telle sorte qu'un bord évasé puisse venir en appui sur le bord roulé du boîtier rigide comme indiqué dans EP 0 017 147.
Si la poche est en fait une ébauche destinée à être rétreinte conjointement avec l'ébauche de boîtier (procédés décrits dans FR 2 140 804, EP 0 326 052 et EP 0 547 982), il n'y a pas de mise en forme particulière de la poche tronconique autre que la formation des cannelures mais il est préférable de la choisir plus épaisse au niveau de son extrémité ouverte pour éviter la formation de plis lors du rétreint.
S'il s'agit d'une poche-piston, celle-ci doit présenter de préférence un fond et une paroi à proximité du fond typiquement plus minces que la paroi en partie haute, à proximité de l'extrémité ouverte destinée à être fixée sur la paroi du boîtier rigide. On évite ainsi qu'un collapse latéral ne se produise avant que la poche-piston n'amorce son retournement.
L'assemblage étanche de la poche métallique et du boîtier rigide est réalisé par une jonction annulaire cylindrique qui est obtenue soit par des moyens chimiques, typiquement une couche adhésive de faible épaisseur - au plus de quelques dixièmes de millimètre d'épaisseur -, soit par des moyens mécaniques tels qu'un emboîtage à force.
Lorsqu'une couche adhésive est employée, on peut choisir l'adhésif parmi des solutions ou dispersions de résines, selon le cas en milieu aqueux ou en milieu solvant, à base d'EAA (copolymère éthylène - acide acrylique), EVA (copolymère éthylène - acétate de vinyle), VMCH (terpolymère chlorure de
vinyle - acétate de vinyle - acide maléique), de résine ionomère SURLYN (R), ou à base de résines thermofusibles, connues sous le nom de "hot-melt". De préférence on utilise une colle contenant du VMCH, par exemple le mélange cyclohexanone (-69%), VMCH (-30%) et di-octyle phtalate (DOP, -1 %) qui semble particulièrement bien adapté.
Lorsque la poche est réalisée en un complexe métalloplastique, l'assemblage étanche poche - boîtier peut se faire par un simple scellage thermique, par fusion de la couche plastique extérieure de la poche soit en contact avec le vernis intérieur du boîtier soit directement sur le métal nu, la présence d'un vernis ne s'imposant pas puisque l'intérieur du boîtier rigide n'est pas en contact avec le produit conditionné. Dans ce dernier cas, la couche plastique extérieure du métalloplastique est par exemple un polypropylène greffé ou encore une polyolefine obtenue par catalyse métallocène.
Pour obtenir un assemblage étanche de la poche avec le boîtier déjà conifie, on effectue de préférence un collage avec le mélange cyclohexanone (-69%), VMCH (-30%) et di-octyle phtalate (DOP, -1 %), qui après séchage sert de moyen d'étanchéité. Le boîtier d'aérosol à poche ainsi obtenu peut être livré au conditionneur qui remplit la poche du produit à distribuer et sertit une coupelle de valve sur le col, après avoir introduit un joint d'étanchéité. La mise sous pression du volume inférieur est effectuée en injectant le gaz propulseur par un trou réalisé au milieu du fond puis bouché par exemple à l'aide d'un toron ou d'un embout Nicholson.
Lorsqu'il s'agit de solidariser par collage la poche avec l'ébauche de boîtier non encore conifiée (selon l'un des procédés décrits dans FR 2 140 804, EP 0 326 052 ou EP 0 547 982), on dépose la colle au rouleau sur la paroi interne cylindrique de l'ébauche de boîtier et/ou sur la paroi externe de la poche, sur une hauteur qui correspond au moins à la partie destinée à être
rétreinte au cours de la conification. On réalise la conification commune de la poche et de l'ébauche de boîtier puis on réalise un bord roulé. Le boîtier à poche ainsi obtenu est ensuite livré au conditionneur.
Quand la poche est formée indépendamment du boîtier, que ce soit avant son introduction dans l'ébauche de boîtier ou après son introduction dans le boîtier, il est souhaitable de réaliser la jonction entre le bord évasé de la poche et le bord roulé du boîtier en intercalant un joint élastique rapporté, tel que celui référencé 3 dans FR 2 310 287. Il est aussi possible de remplacer ce joint élastique par une couche thermoplastique thermofusible déposée au rouleau sur le col de la poche.
Lorsqu'il s'agit de solidariser par collage une poche-piston sur l'ébauche de boîtier non encore conifiée, on dépose la colle au rouleau sur la paroi interne cylindrique de l'ébauche de boîtier et/ou sur l'extérieur de la poche, sur au moins une dizaine de millimètres puis on amène la poche-piston posée sur un mandrin conique dont la partie supérieure, qui a le plus grand diamètre, comporte une partie expansible pour assurer la compression de la colle ou de l'adhésif entre la poche et le boîtier. De façon à éviter les déformations, on assure le maintien externe de la paroi du boîtier rigide à l'aide d'une bague métallique, de préférence constituée de plusieurs secteurs segmentés radialement et dont le diamètre interne est égal au diamètre externe du boîtier.
MODE DE REALISATION DE L'INVENTION - EXEMPLE
Le procédé selon l'invention sera mieux compris par la description détaillée de la réalisation d'un boîtier d'aérosol à poche particulier, exposé ici à titre d'exemple non limitatif.
La figure 1 est une vue schématique en coupe verticale d'une poche obtenue par emboutissage - étirage
La figure 2 est une vue schématique en coupe verticale de l'ébauche obtenue après solidarisation par collage au niveau de leurs extrémités ouvertes de la poche de la figure 1 avec l'ébauche du boîtier rigide.
La figure 3 est une vue schématique en coupe verticale du boîtier à poche obtenu après conification et roulage du bord de l'assemblage de la figure 2.
La figure 4 est une vue schématique en coupe verticale de l'ébauche obtenue après solidarisation par collage d'une poche-piston avec une ébauche de boîtier rigide.
La figure 5 est une vue schématique en coupe verticale du boîtier à poche piston obtenu après conification et roulage du bord de l'assemblage de la figure 4.
EXEMPLE 1 (Figures 1 à 3)
Il s'agit dans cet exemple de réaliser un boîtier d'aérosol à poche de diamètre 40 mm, de hauteur 170 mm.
De façon à contenir le maximum de produit, la poche 1 de cet exemple, illustrée en figure 1 , a une hauteur de 163 mm, presque égale à celle du boîtier rigide. Après collage sur la paroi intérieure du boîtier, elle est conifiée conjointement avec le boîtier rigide selon le procédé décrit dans EP 0 547 982.
Après emboutissage-étirage, la poche 1 se présente sous la forme d'une capsule tronconique au fond 2 bombé ou plat, d'aspect sensiblement voisin à celui d'une capsule pour bouteille de Champagne. L'épaisseur de la paroi tronconique 3 est de 0,10 mm, celle du fond 2 est de 0, 12 mm.
Le diamètre de l'extrémité ouverte de la poche est sensiblement égal au diamètre intérieur de l'ébauche du boîtier (39,2 mm).
La conicité de la capsule est définie par le rapport (D l - D2)/H où Dl est le diamètre de l'extrémité ouverte 4, D2 est le diamètre du fond 2, à la jonction entre le fond 2 et la paroi tronconique 3 et H est la hauteur de la pièce. De façon à obtenir une conicité de 1 /30, le diamètre du fond 2 a 34 mm environ.
Après enfilage sur un mandrin de formage puis passage au capsulateur à poche ou à mâchoires, la poche 1 présente des cannelures longitudinales sur sa paroi tronconique.
La poche 1 est ensuite amenée par translation à l'intérieur de l'ébauche de boîtier 11 qui est déjà fixée sur la tourelle d'assemblage et a déjà été enduite de colle. La colle utilisée est un mélange cyclohexanone (-69%), VMCH
(-30%) et di-octyle phtalate (DOP, -1 %). Elle est déposée au rouleau sur la paroi interne de l'ébauche de boîtier 11 sur une hauteur équivalent à la partie 16 qui sera rétreinte au cours de la conification. Il est possible, mais non nécessaire, d'en déposer également dans la partie 15 qui sera roulée par tamponnage pour réaliser le bord roulé 25 sur lequel est sertie la coupelle de valve. Lorsque l'extrémité ouverte 4 de la poche arrive au regard de l'extrémité ouverte 14 de l'ébauche de boîtier 11 , le mouvement de translation s'arrête et le mandrin d'amenée de la poche se retire. Après un faible temps d'attente (5 à 25 centièmes de seconde, selon la cadence de fabrication), la poche 1 et l'ébauche de boîtier 11 sont confiées conjointement. Enfin un bord roulé 25 est obtenu par tamponnage.
Afin d'éviter la formation de plis au cours de la conification conjointe du boîtier et de la poche, la partie supérieure 6 de la poche a une épaisseur de 0,2 mm. Cela suffit car la colle qui solidarise la poche et le boîtier transmet à la poche une partie de la rigidité du boîtier.
La poche 1 n'étant déformée qu'au niveau de son extrémité ouverte 4, les épaisseurs du fond 26 et de la paroi 27 restent identiques aux épaisseurs initiales du fond 2 et de la paroi sensiblement verticale 3 de la pièce emboutie-étirée.
EXEMPLE 2 (Figures 4 et 5)
Il s'agit dans cet exemple de réaliser un boîtier d'aérosol à poche piston de diamètre 40 mm, de hauteur 176 mm.
La poche 31 de cet exemple, illustrée en figure 4, a une hauteur de 100 mm, légèrement supérieure à la moitié de celle du boîtier rigide. Elle est collée sur
la paroi intérieure du boîtier, sur une zone 46 large d'environ 10 mm et distante d'environ 130 mm du fond du boîtier 42.
Après emboutissage-étirage, la poche 31 se présente sous la forme d'une capsule tronconique au fond 32 creux. L'épaisseur de la paroi tronconique 33 est de 0,1 mm, celle du fond 2 est de 0,12 mm. Le diamètre de l'extrémité ouverte de la poche est sensiblement égal au diamètre intérieur de l'ébauche du boîtier (39,2 mm). La conicité de la capsule est ici aussi égale à 1 /30.
Pour que la poche-piston fonctionne correctement, le fond et la paroi à proximité du fond doivent être typiquement plus minces que la paroi haute, à proximité de la zone de collage 46, ce qui permet d'éviter qu'un collapse latéral ne se produise avant l'amorce du retournement de la poche. Ici l'épaisseur de la paroi au niveau de la zone de collage 46 est voisine de quinze centièmes de millimètre.
Des anneaux concentriques 48, ou joncs, sont réalisés sur la paroi verticale de la poche. Ils rigidifient circonférentiellement la poche et favorisent sa mobilité verticale.
La poche 31 est ensuite amenée par translation à l'intérieur de l'ébauche de boîtier 41 qui est déjà fixée sur la tourelle d'assemblage et a déjà été enduite de colle au niveau de la zone 46 distante de 130 mm du fond du boîtier 42. La colle utilisée est un mélange cyclohexanone (-69%), VMCH (-30%) et di-octyle phtalate (DOP, -1 %).
Lorsque l'extrémité ouverte 34 de la poche arrive au regard de la zone 46 de l'ébauche de boîtier 41, le mouvement de translation s'arrête et le mandrin d'amenée de la poche se retire. Après un faible temps d'attente, l'extrémité
ouverte de l'ébauche de boîtier 41 est conifiée. Enfin un bord roulé 55 est obtenu par tamponnage.
AVANTAGES DU PROCEDE SELON L'INVENTION
• Très faible risque de fuite du propulseur dans le produit pendant toute la vie de l'aérosol.
• Risque de collapse diminué en raison de l'homogénéité circonferentielle de l'épaisseur
• Pas de risque de migration du gaz propulseur au travers de la poche