APPÂT RODENTICIDE ET PROCÈDE DE PREPARATION
La présente invention concerne un appât rodenticide et son procédé de fabrication dans lequel le ou les produits toxiques sont isolés de l'extérieur.
L'état de la technique montre que, jusqu'à présent, on utilisait soit des appareils électroniques ou mécaniques, tels que ceux décrits dans les documents EP-A-0 299.932, WÛ-A93/14577 ou FR-A-2 . 681. 950.
Ces appareils sont souvent coûteux et ne permettent pas de détruire réellement les rongeurs. En règle générale, ceux-ci ont tendance à repousser lesdits rongeurs qui vont faire des déprédations au niveau d'autres zones non protégées. De la même façon, certains produits chimiques permettent également de repousser les rongeurs, tels que WO-A-95/03692, Là encore, le rat n'étant pas tué, il aura la possibilité d'aller dans d'autres locaux non protégés.
D'autres produits permettent par contre de tuer des rats, tels que WO-A-97/02743, FR-A-2.659.194 ou encore FR-A2.462.866. Néanmoins, l'ensemble de ces documents ne tient pas compte de l'instinct de conservation remarquable des rats. Ainsi, après absorption de matières empoisonnées et apparition des premiers symptômes d'intoxication, les rats cessent de se nourrir et identifient les produits toxiques en les souillant pour éviter toute consommation ultérieure. Ils reprennent alors leur déprédation dans les réserves alimentaires voisines.
Tous ces réflexes sont la cause du peu de résultat obtenu quant à leur élimination au moyen de procédés classiques.
La présente invention propose un produit qui est tout à fait en rapport avec le mode de vie des rats.
Ainsi, les rongeurs comportent des incisives qui ont pour propriété de pousser de manière constante tout au long de leur vie. De ce fait, ils ont la nécessité de ronger afin d'user ces incisives pour que celles-ci ne deviennent pas trop longues.
La présente invention propose donc un produit qui facilite l'usure des dents lorsque l'animal va essayer de le manger.
De plus, ce produit est non polluant et est indétectable pour les rats car le toxique se trouve incorporé à l'intérieur d'une membrane externe isolante. Ceci fait que ce produit est très efficace.
Un autre objet de l'invention est constitué par le procédé de fabrication de compositions rodenticides.
Le produit destiné à être utilisé à titre d'appât rodenticide conforme à l'invention est essentiellement caractérisé par le fait qu'il présente une structure à noyau et enveloppe dans laquelle le noyau comprend au moins de la paraffine, une huile végétale et un poison rodenticide et l'enveloppe comprend de la paraffine et une huile végétale à l'exclusion de toute substance susceptible d'avoir un effet rodenticide, notamment raticide. On utilise de préférence en plus de la paraffine, une cire, dans le noyau et/ou l'enveloppe. Selon une forme de réalisation préférée, le noyau est constitué par un agglomérat de fibres naturelles ou synthétiques telles que de cellulose. On peut utiliser en particulier des cotillons ou des boules d'ouate. Ces fibres sont noyées dans une composition comprenant au moins de la paraffine, une huile végétale, un poison rodenticide et éventuellement une cire.
Selon un mode de réalisation préféré, la composition imprégnant les fibres est un mélange de paraffine, de cire et d'une
composition rodenticide comprenant au moins un rodenticide et une huile végétale et éventuellement un colorant.
A titre de rodenticide, on peut utiliser les poisons bien connus à cet effet comme par exemple la chlorophacinone. Il est possible d'utiliser des compositions de rodenticides concentrées formulées sous forme de compositions huileuses. C'est ainsi que l'on peut utiliser des compositions contenant dans une base d'huile une quantité efficace de rodenticide tel que par exemple de l'ordre de 1 à 5% en poids de poison comme ta chlorophacinone. Ces compositions contiennent généralement de l'huile de vaseline.
Les huiles végétales sont choisies notamment parmi les huiles de colza, de coprah, de toumesol.de carthame, de coton, de sésame, de soja, d'aracide, de mais ainsi que leurs mélanges.
Les cires sont utilisées notamment pour donner une bonne plasticité au produit et bien imprégner les fibres. On peut utiliser plus particulièrement des cires minérales microcristallines. Des cires particulièrement appropriées ont un point de fusion supérieur à 65°c et de préférence compris entre 70 et 85 °C, plus particulièrement de 75 à 80ÙC.
Les paraffines sont en particulier des paraffines Codex à structure macrocristalline ayant de préférence un point de fusion compris entre 50 et 65°C et de préférence de 60 à 65°C. Selon un autre mode de réalisation de l'invention, on utilise des paraffines ayant un point de fusion de l'ordre de 50 à 55°C.
Dans une forme de réalisation préférée, on utilise un mélange de cire et de paraffime et plus particulièrement d'une cire ayant un point de fusion de 75 à 85βC et d'une paraffine de point de fusion de 50 à 55°C. Le rapport entre cire et paraffine peut être variable, il est de préférence compris entre 1 ;50 et 10:1 en poids. L'enveloppe peut être réalisée à base de paraffine et d'huile végétale. Selon, une forme de réalisation préférée on met en oeuvre un mélange de paraffine, de cire et d'huile végétale. La cire, la paraffine et l'huile végétale sont de préférence les mêmes que celles utilisées pour le noyau. Il est essentiel pour l'invention que l'enveloppe ne contienne aucun rodenticide et qu'eue soit
suffisamment épaisse pour isoler le noyau contenant le poison de l'extérieur tout en assurant sa fonction d'appât.
Conformément à l'invention, il est possible d'introduire dans la couche extérieure de l'enveloppe ou de revêtir l'enveloppe par un produit donnant une amertume, afin d'éviter l'absorption accidentelle par des hommes ou animaux domestiques.
Conformément à l'invention l'appât peut avoir les structures suivantes: a) Noyau:
- paraffine en mélange éventuellement avec de la cire et une huile végétale,
- rodenticide
Enveloppe: paraffine en mélange éventuellement avec de la cire et une huile végétale;
b) Noyau:
- structure fibreuse imprégnée à coeur de paraffine en mélange éventuellement avec de la cire et une huile végétale et de rodenticide
Enveloppe: paraffine en mélange éventuellement avec de la cire et une huile végétale; c) Noyau: - structure fibreuse imprégnée à coeur de paraffine en mélange éventuellement avec de la cire et une huile végétale,
- rodenticide dans une huile végétale en surface,
Enveloppe: paraffine en mélange éventuellement avec de la cire et une huile végétale;
On utilise selon une forme de réalisation particulièrement préférée de l'huile de coprah et/ou de colza pour le noyau et de l'huile de coprah pour l'enveloppe. La proportion en rodenticide sera dépendante du type de poison
utilisé et des normes et législations en cours dans les différents pays. Ainsi, la Réglementation Française exige que la proportion en poison soit inférieure ou égale à 0,025% en poids du poids total du produit.
Conformément à l'invention, on prépare les appâts par un procédé en plusieurs étapes comprenant selon une première variante à partir d'un morceau d'ouate en boule:
- à effectuer une première trempe de l'ouate dans de la paraffne liquide,
- à effectuer une seconde trempe dans un mélange de poison et d'huile végétale, et
- à effectuer une troisième trempe dans un mélange de paraffine liquide et d'huile végétale, et
- à procéder à un séchage terminal de l'appât ainsi réalisé. II est entendu que l'on peut utiliser à la place de la paraffine pure un mélange de paraffine et de cire.
Selon un second mode de réalisation :
- on imprègne un cotillon de matière cellulosique par un mélange de paraffine, de cire, de poison et d'huile végétale porté à une température suffisante pour entraîner la fusion de la paraffine et de la cire. Cette température est généralement inféπeure à 120°C et supérieure à 50°C. Elle est généralement choisie de façon à être supérieure de quelques degrés, de 1 à 10°C, à la température de fusion du composant gras ayant le point de fusion le plus élevé; - on laisse refroidir jusqu'à température ambiante;
- on effectue un trempe rapide, de quelques secondes du produit ainsi refroidi dans un mélange de paraffine, cire et huile végétale ne contenant pas de poison. La température du mélange est similaire à celle utilisée pour l'imprégnation de la première étape. - on laisse refroidir à température ambiante.
Selon un troisième mode de réalisation, on verse le mélange de paraffine, de cire, d'huile végétale de poison chaud et sous forme liquide dans un moule. On laisse refroidir à température ambiante et on extrait le produit solide moulé du moule. On procède ensuite
de la même façon que celle indiquée ci dessus pour former l'enveloppe autour du noyau.
L'imprégnation s'effectue pendant une durée pouvant varier entre 2 minutes et deux heures suivant la viscosité du mélange mis en oeuvre, Les étapes de séchage et de refroidissement à température ambiante durent généralement de deux à six heures.
Il est possible, dans des modes de réalisations de l'invention de procéder à plusieurs trempes successives avec des phases de refroidissements intermédiaires pour réaliser une enveloppe à plusieurs couches successives, et ainsi améliorer l'isolation du poison vis à vis de Texte rieur.
Pour réaliser les produits conformes à l'invention avec un noyau fibreux, on utilise de préférence - 45 à 55% en poids de paraffine et de cire,
- 20 à 30% en poids d'huile végétale contenant le poison pour le noyau
- le reste étant constitué par le produit fibreux tel que les cotillons.
L'enveloppe extérieure doit avoir une épaisseur suffisante pour isoler le poison de l'extérieur et éviter que par simple frottement au contact d'un sol rugueux tel que les surfaces en béton, elle ne SO1t arrachée. Elle a un épaisseur de préférence de 0,01 à 2 mm et en particulier de 0,1 a l mm.
Le diamètre de chaque appât est compris encre 15 et 25mm de préférence 16 à 18 mm.
Plusieurs app ts peuvent être mis en place a espace régulier au niveau d'une plaque en polystyrène.
En règle générale, un rat mange entre 50 et 70 grammes de blé pendant deux jours. Celui-ci mange de petites quantités, mais de façon constante tous les jours.
Lorsque l'on utilise de l'huile de coprah, les rats ont tendance à
manger μius rapidement puisqu'ils ont une attirance μom uuσn? pour toute huile végétale qui peut leur donner les acides aminés qui, par leur fonctionnement biologique, sont manquants.
La présente invention consiste donc à utiliser ces huiles végétales pour attirer les rats et les inciter à dévorer l'ensemble de l'appât. Le poison incorporé à l'intérieur de l'appât, ne sera pas détectable tant qu'il n'aura pas été dévoré. Seule l'huile végétale attirera les rats.
Néanmoins, une fois que le rat aura commencé à grignoter la couche superficielle, il attaquera 1e noyau sous-jacent qui contient à la fois le poison et l'huile de colza et/ou de coprah. Dans ce cas, le poison qui est constitue dans l'invention par de la chlorophacinone sera masqué par les huiles végétales qui inciteront le rat à continuer de manger l'appât. La partie intérieure permet d'inciter le rat à continuer à dévorer l'appât dans le but de lui permettre d'user ses incisives, et ainsi le maintenir dans un état de prédation correct.
Chaque appât ainsi fabriqué aura un diamètre compris entre l2> et 25 mm de préférence 16 à 18 mm. Cette dimension est tout à fait adaptée à la forme de la bouche d'un rat. Ainsi, l'espace compris entre les incisives et les pré-molaires est d'une dimension qui accepte facilement les appâts d'une telle dimension.
D'autre part, parmi les constituants de l'appât, on peut utiliser un colorant rouge, tel que l'eosine, dont la couleur va venir imprégner la couche extérieure de l'appât. Cette couleur rouge aura un attrait supplémentaire pour ledit appât ; tout en permettant à l'être humain de visualiser tout de suite des appâts empoisonnes.
De plus, il est également possible de déposer un certain nombre d'appâts au niveau d'une plaque, par exemple en polystyrène. Dans ce cas, des trous transversaux sont créés au niveau de la plaque, dont le diamètre est adapté au diamètre des appâts. Ceci permettra la mise en place des appâts au niveau de la plaque. De plus, les appâts sont d'un diamètre qui est plus important que l'épaisseur de ladite plaque. De ce fait, les appâts vont déborder
de part et d'autre de cette plaque. Ainsi, les rats sont très friands de polystyrène qui leur permettent d'user leurs incisives. Ils auront donc tendance à grignoter le polystyrène, mais également les appâts.
Les exemples suivants sont destinés à illustrer l'invention sans pour autant présenter un caractère limitatif.
EXEMPLE 1
On utilise des cotillons de cellulose ayant un diamètre de 16mm. On plonge ces cotillons dans un mélange chauffé à 80°C comprenant:
- paraffine Codex ayant un point de fusion de 52-54DC 137g
- cire microcristalline ayant un point de fusion de 78°C
360g
- huile de coprah contenant 132 ml d'une solution "Caid"* 1 I
*la composition •Caid* contient 2,5% de chlorophacinone dans de l'huile de vaseline et un colorant rouge On plonge les cotillons pendant 10 mn dans ce bain. On les retire, on les laisse egoutter, on . les laisse sécher pendant 1 heure.
Après durcissement de la partie extérieure des cotillons ainsi imprégnés, on plonge pendant 5 à 10 secondes les cotillons dans un second mélange contenant:
- paraffine Codex ayant un point de fusion de 52-54αC 137g
- cire microcristalline ayant un point de fusion de 78°C 36 g
3f>3 - d' uile de coprah
On fait sécher les boules ainsi obtenues.
Ces boules apparaissent être très efficaces comme appâts pour des rats et les souris.
EXEMPLE 2
On introduit un morceau d'ouate sous forme d'une boule d'un diamètre de 18mm dans une composition contenant 46g de paraffine chauffée à une température de 65°C. On effectue cette première trempe pendant une durée de 30mn. On retire les produits ainsi trempés, on laisse sécher.
On procède à une seconde trempe dans le mélange suivant pendant une durée delδmn.
- 18g d'un mélange d'huile de coprah et de colza,
- 11 ,24g de vaseline;
- 2,5% d'éosine (colorant rouge)
- 0,005% de poison constitué par la chlorophacinone.
On retire le produit du mélange, on laisse sécher pendant Iheure et on effectue une troisième trempe dans un mélange de paraffine liquide et d'huile de coprah, porté à une température de 65°C. Cette trempe est effectuée pendant une durée de 5mn.
On effectue le séchage terminal de l'appât ainsi réalisé pendant 3h. L'appât ainsi réalisé est utilisable comme rodenticide pour les rats.