Procédé de traitement de bivalves pour leur préparation à l'ouverture, dispositif pour sa mise en oeuyre et bivalves ainsi obtenus.
L'invention concerne un procédé de traitement de bivalves, tels que des huîtres, des palourdes, etc., du type consistant à faire s'entrouvrir le bivalve en cours ou à la fin de la culture, par trempage dans une solution adéquate, puis à introduire entre les deux valves un moyen de sectionnement du muscle adducteur, ledit moyen pouvant être actionné depuis l'extérieur du bivalve.
L'inventeur a décrit, dans FR-A-2 735 964, un tel procédé dans lequel le moyen de sectionnement est constitué par un cerclage du muscle adducteur, ledit moyen étant prolongé par un organe de préhension à l'extérieur du bivalve.
Ce procédé, qui offre d'importants avantages par rapport à des procédés mécaniques de meulage et cachetage (FR-A-2 622 400), de sectionnement du ligament de charnière (FR-A-2 551 630) ou de perçage d'une des valves, présente cependant encore quelques inconvénients qui ont pu freiner son succès commercial .
L'inconvénient majeur est que l'opération de cerclage du muscle adducteur est, d'une part, relativement longue et coûteuse et, d'autre part, susceptible de blesser le bivalve.
La présente invention vise à supprimer ces inconvénients grâce à un nouveau procédé de mise en oeuvre plus aisée et rapide, donc plus économique, et qui en outre n'introduit aucun risque de blessure du bivalve.
A cet effet, le procédé selon l'invention est caractérisé en ce qu'on introduit entre les deux valves, transversalement au bivalve et au-delà du muscle adducteur par rapport à la charnière du bivalve, un organe allongé déformable coupant de qualité alimentaire, on ancre une extrémité dudit organe allongé à l'extérieur du bivalve, l'extrémité opposée dudit organe allongé étant munie d'un organe de préhension qu'on laisse à l'extérieur du bivalve.
Le procédé selon l'invention est d'une mise en oeuvre particulièrement simple puisqu'il suffit de faire coulisser l'organe allongé transversalement à l'huître, en laissant l'organe de préhension à l'extérieur, puis de procéder à l'ancrage de l'autre extrémité de l'organe allongé. Le passage de l'organe allongé ne blesse pas le bivalve, en particulier lorsqu'il est effectué à travers une zone transversale sans chair telle que la région en forme de Y que présentent les huîtres dans le manteau supérieur (grassostrea gigas).
L'organe allongé déformable peut revêtir des formes très variées.
Selon une forme de mise en oeuvre du procédé selon l'invention, l'organe allongé est un câble ou un fil coupant. Dans ce cas, on peut effectuer l'ancrage de l'organe allongé au moyen d'une boucle en prise autour du talon du bivalve au voisinage de sa charnière.
Selon une variante, l'organe allongé est muni à son extrémité opposée à l'organe de préhension d'un élément articulé et on dispose ledit élément transversalement par rapport à l'organe allongé.
Selon une forme de mise en oeuvre préférée, l'organe allongé est constitué par une lame semi-rigide, pliable au moins en des emplacements prédéterminés de sa longueur, et on effectue l'ancrage en repliant sur la valve supérieure l'extrémité de ladite lame sortant du bivalve à l'opposé de l'organe de préhension.
Dans ce dernier cas, l'ancrage peut être renforcé par l'appui d'un doigt sur la portion repliée de la bande.
Dans tous les cas, l'ouverture du bivalve se fait très aisément par traction de l'organe de préhension vers la charnière, ce qui produit un pivotement de l'organe allongé autour de son ancrage et un sectionnement du muscle adducteur au cours de ce pivotement.
L'invention a également pour objet les dispositifs pour la mise en oeuvre du procédé précédent et les bivalves préparés selon ce procédé.
L'invention sera bien comprise à la lecture de la description de divers modes de mise en oeuvre du procédé, en référence au dessin annexé dans lequel :
la figure 1 est une vue schématique d'une huître entrouverte après mise en oeuvre du procédé selon une première forme de mise en oeuvre du procédé de l'invention,
la figure 2 représente schématiquement l'huître de la figure 1 après fermeture,
la figure 3 est une vue schématique en plan illustrant un deuxième mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention, la valve supérieure n'étant pas représentée,
la figure 4 est analogue à la figure 3, pour un troisième mode de mise en oeuvre du procédé de l'invention,
la figure 5 représente en perspective l'huître de la figure 4 après traitement,
la figure 6 est une vue en plan d'un organe allongé en forme de lame et,
la figure 7 est une vue en plan d'un organe de préhension pouvant être fixé sur l'organe allongé de la figure 6.
On se réfère tout d'abord à la figure 1.
L'organe allongé est constitué par un fil 1 ou un câble, métallique ou plastique, de qualité alimentaire, dont une extrémité est refermée en forme de boucle 2 et est ancrée sur le talon 3 de l'huître 4. Le fil 1 a été enfoncé, l'huître 4 étant entrouverte, transversalement à travers le passage 5 en forme de Y (grassostrea gigas) que présente le manteau supérieur de l'huître 4. L'extrémité du fil 1 opposée à la boucle 2 est laissée à l'extérieur de l'huître 4 et est munie d'un organe de préhension 6.
Lorsque, après le traitement qui vient d'être décrit, l'huître 4 s'est refermée (figure 2), une traction selon la flèche T sur l'organe de préhension 6 produit un pivotement de la portion du fil 1 intérieure à l'huître et le sectionnement du muscle adducteur 7 qui se trouve entre le passage 5 et le talon 3.
Dans la variante de la figure 3, le fil 1 est muni, à son extrémité opposée à l'organe de préhension, d'un élément
articulé 8 qui sert d'aiguille d'introduction du fil 1 et, après passage du fil 1, est déplacé transversalement au fil 1, comme représenté schématiquement au dessin, et vient s'ancrer sur l'huître 4 lors d'une traction T sur l'organe de préhension 6. Lors de l'introduction, l'élément articulé 8 est maintenu parallèle à l'organe allongé et on le fait pivoter lorsqu'il est ressorti du bivalve 4.
Dans la forme de mise en oeuvre de la figure 4, l'organe allongé est constitué par une lame ou bande semi-rigide 9 susceptible d'être pliée en divers points de sa longueur. De telles lames sont connues, par exemple comme lien de fermeture de sachets et peuvent être constituées d'un ou plusieurs fils métalliques enrobés dans une matière plastique ou bien être constitués d'une matière plastique ductile munie de nervures longitudinales. Après fermeture de l'huître 4 (figure 5), l'extrémité 10 de la lame 9 opposée à l'organe de préhension 6 est repliée sur la valve supérieure de l'huître 4. Le serrage des deux valves de l'huître 4 est suffisant pour ancrer l'extrémité 10 repliée mais cet ancrage peut être renforcé par l'appui d'un doigt du consommateur (ou de l'ouvreur) de la main tenant l'huître 4 tandis que l'autre main tire sur l'organe de préhension 6 selon la flèche T.
Les figures 5 et 6 illustrent des variantes respectivement de l'organe allongé et de l'organe de traction 6.
L'organe allongé est encore constitué par une lame ou bande 11 (figure 5), généralement en matière plastique, munie d'amorces de pliage 12 permettant d'effectuer le pliage de la lame 11 après introduction dans au moins une des fentes 13 de l'organe de préhension 6 (figure 7). Une extrémité de la lame 11 est terminée par une saillie 14 formant arrêtoir, l'autre extrémité 15 étant biseautée ou arrondie pour faciliter son introduction et son passage à travers 1 ' huître .
L'organe de préhension 6 peut revêtir les formes les plus diverses, par exemple être constitué par une bague ou par une pastille plastique ou en carton fort. Il peut être relié à l'organe allongé par tout moyen approprié, par exemple au moyen d'ouvertures ou de fentes de passage et de fixation de l'organe allongé.
Le traitement préalable de l'huître pour obtenir son entrouverture n'est pas décrit plus en détail mais tout procédé approprié, tel que celui décrit dans FR-A-2 735 964, peut être utilisé.