PROCEDE DE DEGRAISSAGE AVEC UNE COMPOSITION EXEMPTE DE TENSIOACTIFS
La présente invention a pour objet un procédé de dégraissage mettant en jeu une composition rinçable à l'eau et exempte de tensioactits.
Les solvants dégraissants des compositions classiques mises en jeu, du fait de la nature peu ou non polaire des corps gras à éliminer, sont classiquement choisis parmi des produits de polarité similaire, comme par exemple les solvants hydrocarbonés aliphatiques ou aromatiques. Le principal inconvénient lié à de tels solvants, qui est en fait l'une des conséquences de leur choix comme constituants de formulations dégraissantes, a trait à leur quasi immiscibilté dans l'eau, ce qui complique et/ou rallonge l'étape de rinçage des objets traités. Afin de faciliter cette étape, il est courant d'employer des tensioactits qui vont s'associer au solvant hydrocarboné et l'entraîner lors de l'étape de rinçage. Cependant, ils peuvent poser à leur tour des problèmes de pollution des eaux et nécessitent bien souvent la mise en oeuvre d'étapes de traitement supplémentaire des eaux de rinçage.
Le procédé selon la présente invention ne pose pas ces inconvénients. En effet, avec la combinaison particulière d'étapes de dégraissage, le procédé selon l'invention permet d'une part de recycler une partie importante de ces mélanges de solvants.
D'autre part, le procédé selon l'invention ne nécessite, en fin de traitement, qu'un simple rinçage de l'article dégraissé avec de l'eau, en l'absence de tout additif du type tensioactif dans la formulation dégraissante. Par conséquent, les problèmes de pollution sont d'autant diminués.
En outre, le procédé selon l'invention met en oeuvre des composés qui présentent peu de risques d'explosion dans les conditions de température du procédé, ce qui est un avantage certain sur le plan de la sécurité de mise en oeuvre du dégraissage des articles. Ainsi le procédé selon l'invention consiste à mettre en oeuvre les étapes suivantes :
- on effectue au moins un premier dégraissage de l'article à traiter, en présence d'un mélange de solvants comprenant au moins un composé (a) choisi parmi les esters de dialkyle en C1-C4 d'au moins un diacide aliphatique en C4-C6, et au moins un composé (b) miscible dans le composé (a) et solubilisant au moins partiellement le corps gras contaminant l'article,
- on effectue éventuellement au moins un second dégraissage, en présence d'un mélange de solvants comprenant au moins un composé (a) et au moins un composé (b)
tels que définis précédemment, avec un rapport volumique composé (a) / composé (b) supérieur ou égal à 1 ,
- on effectue un troisième dégraissage en présence du composé (a),
- on rince à l'eau l'article ainsi traité. Mais d'autres avantages et caractéristiques de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description et des exemples qui vont suivre.
Le procédé selon l'invention permet donc d'éliminer tout type de composés gras, tels que les acides gras, les esters de tels acides, les huiles animales, végétales, synthétiques ou semi-synthétiques, les graisses. Les corps gras susceptibles de faire l'objet du traitement de dégraissage selon l'invention, peuvent ou non être saturés ou comprendre une ou plusieurs insaturations.
Les huiles et les graisses naturelles sont en général des esters de glycéroi. Elles contiennent des mélanges de triglycérides d'acides gras généralement en mélange avec des acides gras saturés. Comme sources d'origine animale, on peut citer en autres, l'huile de cachalot, l'huile de dauphin, l'huile de baleine, l'huile de phoque, l'huile de sardine, l'huile de hareng, l'huile de squale, l'huile de foie de morue ; l'huile de pied de boeuf, les graisses de boeuf, de porc, de cheval, de mouton (suifs).
A titres d'exemples de sources d'origine végétale, on peut mentionner, entre autres, l'huile de colza, l'huile de tournesol, l'huile d'arachide, l'huile d'olive, l'huile de noix, l'huile de mais, l'huile de soja, t'huile de lin, l'huile de chanvre, l'huile de pépins de raisin, l'huile de coprah, l'huile de palme, l'huile de graines de coton, l'huile de babassu, l'huile de jojoba, l'huile de sésame, l'huile de ricin.
Comme huiles minérales, on peut citer les huiles paraffiniques, napthéniques. Les supports susceptibles d'être traités selon l'invention peuvent être de nature très variée. Ainsi, la composition selon l'invention permet de traiter tout type de métaux ainsi que leurs alliages tel l'acier, l'acier inox, l'aluminium, le cuivre, le fer, mais aussi les matières plastiques et les verres minéraux.
La présente invention est en effet appropriée pour le nettoyage des circuits imprimés, sans risque de destruction dudit support.
Bien évidemment, elle est appropriée pour le dégraissage de pièces métalliques comme des pièces de moteur par exemple, contaminées par des lubrifiants classiques du domaine.
Les composés entrant dans la compositions des mélanges mis en oeuvre avec le procédé selon l'invention vont maintenant être décrits.
Ainsi que cela a été indiqué auparavant, le composé (a) est au moins choisi parmi les esters de dialkyle en C1-C4 d'au moins un diacide aliphatique en C4-C6.
Les esters de diacides sont plus particulièrement des esters dérivés essentiellement des acides adipiques, glutariques et succiniques, les groupes alkyles de la partie ester étant surtout choisis parmi les groupes méthyle et éthyle, mais pouvant être également propyle, isopropyle, butyle, n-butyle et isobutyle. Selon un mode de réalisation particulièrement avantageux de la présente invention, le composé (a) correspond en fait à un sous-produit de la préparation de l'acide adipique qui est un des monomères principaux des polyamides. Les esters de dialkyte sont obtenus par estérification de ce sous-produit qui contient généralement en poids de 15 à 30% d'acide succinique, de 50 à 75% d'acide glutarique et de 5 à 25% d'acide adipique.
Les esters de diacide sont des produits qui se trouvent dans le commerce. Comme produits commerciaux, on peut citer plus particulièrement le Rhodiasolv RPDE® commercialisé par la Société Rhône-Poulenc et le Du Pont Dibasic Esters® commercialisé par la Société Du Pont de Nemours. On ne sortirait pas du cadre de la présente invention en utilisant le composé (a) tel qu'il vient d'être défini, en association avec au moins un co-solvant polaire aprotique tel que par exemple des lactames ou des lactones tels que la N-méthyl-2 pyrrolidone ou la gamma-butyrolactone, les alkylèneglycoéthers, l'acétonitrile, le diméthylformamide, le diméthylsulfoxyde et la N-méthylmorpholine. Dans le cas où de tels composés entrent dans la composition du mélange employé selon l'invention, la quantité de ces derniers par rapport au composé (a) précité est d'au moins 50 %, de préférence d'au moins 70 %.
En ce qui concerne les composés (b), ces derniers sont choisis parmi les composés solubilisant au moins partiellement les corps gras. Par ailleurs, le composé (b) entrant dans la composition mise en oeuvre est miscible dans le composé (a). Dans la suite, on n'emploiera indifféremment le terme miscible pour définir à la fois les composés qui sont totalement miscibles dans le composé (a) et ceux qui ne le sont que partiellement. Si le composé (b) n'est que partiellement miscible dans le composé (a), alors la quantité de composé (b) par rapport à celle du composé (a) est telle que le métange reste monophasique.
De préférence, le ou les composés (b) sont choisis parmi les solvants peu polaires ou non polaires, miscibles dans le composé (a).
A titre d'exemple de tels composés (b) on peut citer les esters méthytique, éthylique et propylique d'acides gras, saturés ou non, comprenant de 4 à 30 atomes de carbone. Par exemple, on peut citer tes produits de méthanolyse notamment des huiles, comme les huiles de colza, les huiles de palme, l'ester méthytique de l'acide décanolque, les esters mèthγliques de mélange d'acides saturés comprenant de 6 à 12 atomes de carbone.
On peut aussi utiliser des solvants hydrocarbonés liquides, aliphatiques ou aromatiques, qui ne font pas partie des liquides inflammables. On préfère utiliser des solvants dont le point éclair est supérieur à 40CC de préférence supérieur à 70°C. Comme exemples de tels solvants, on peut nommer les dérivés du pétrole à point éclair élevé tels que notamment les spirits minéraux avec le white spirit et les naphtas. Comme produits commerciaux, on peut utiliser dans les compositions selon l'invention l'ISOPAR® d'Exxon, le SOLTROL® de Shell et les solvants HI-SOL® d' Ashland.
Selon une autre caractéristique avantageuse du procédé de l'invention, on choisit le composé (b) de manière à ce qu'il solubilise mieux les corps gras à des températures supérieures à la température ambiante.
Selon un mode particulièrement avantageux de réalisation de l'invention, le composé (b) présente une chaîne hydrocarbonée aliphatique substituée par au moins un radical aryle, éventuellement substitué par au moins un radical alkyle.
Selon un mode de réalisation particulièrement avantageux, le radical aryle, éventuellement substitué comprend 6 atomes de carbone.
Quant au substituant alkyle, il comprend de préférence 1 à 4 atomes de carbone. Dans le cas où il existe un tel substituant alkyle, la liaison entre ce dernier et la chaîne hydrocarbonée aliphatique du composé (b) peut avoir lieu par l'intermédiaire de l'un des carbone du substituant alkyle, ou bien encore directement par l'un des atomes de carbone du noyau aromatique. Selon un variante préférée de l'invention, la liaison est réalisée par l'intermédiaire de l'un des atomes de carbone de la partie aryle du substituant.
Selon un mode de réalisation préféré, le composé (b) comprend au moins deux radicaux aryles, éventuellement substitués par au moins un radical alkyle. Convient particulièrement bien un composé (b) comprenant deux radicaux aryles, éventuellement substitués.
Plus particulièrement, la chaîne aliphatique du composé (b) comprend 3 à 12 atomes de carbone, et de préférence, 4 à 10 atomes de carbone. H convient de préciser que ces valeurs sont données en prenant en compte la chaîne hydrocarbonée la plus longue de la molécule, substituants exceptés. Par chaîne aliphatique, on désigne les chaînes saturées ou non, c'est-à-dire comprenant au moins une insaturation éthylénique et ou éventuellement au moins une insaturation acétyléniqυe. Ladite chaîne peut être par ailleurs linéaire ou ramifiée.
La chaîne aliphatique hydrocarbonée du composé (b), outre les substituants du type précité, peut comprendre d'autres substituants comme des radicaux alkyle. Selon un mode particulier de réalisation, les radicaux alkyle comportent 1 à 4 atomes de carbone, le groupement méthyle étant préféré.
Le composé (b) entrant dans la composition du mélange de solvants employé dans le procédé de l'invention, présente de préférence une chaîne aliphatique saturée ou comprenant au moins une insaturation éthylénique.
Selon un mode de réalisation préféré de l'invention, le composé (b) est le diphényl-2,4, méthyl-2 pentène 3, le diphényl-2,4, méthyl-2 pentane, seuls ou en mélange.
On ne sortirait pas du cadre de la présente invention en employant un mélange de composés (b) tels que décrits auparavant.
Un mélange particulièrement préféré mis en oeuvre selon le procédé de l'invention est constitué par un composé (a) choisi parmi les esters de dialkyie en C1-C4 d'au moins un diacide aliphatique en C4-C6, plus particulièrement choisi parmi les esters de diacides dérivés essentiellement des acides adipiques, glutariques et succiniques, les groupes alkyles de la partie ester étant surtout en Ci -C4, de préférence le composé (a) correspond à un sous-produit de la préparation de l'acide adipique qui est un des monomères principaux des polyamides, et un composé (b) qui est plus spécialement choisi parmi les diphényl-2,4, méthyl-2 pentène 3, le diphényl-2,4, méthyl-2 pentane, seuls ou en mélange.
Le procédé va maintenant être décrit.
Comme cela a été indiqué auparavant, on effectue tout d'abord un premier dégraissage que l'on peut qualifier de préliminaire. C'est lors de ce premier dégraissage que la majeure partie des corps gras sont éliminés de la surlace de l'article à traiter.
Il est à noter qu'un seul cycle de premier dégraissage avec le mélange de solvants précédemment défini peut suffire. Cependant, on ne sortirait pas du cadre de la présente invention en mettant en oeuvre plusieurs cycles successifs de ce premier traitement.
Le premier dégraissage peut être mis en oeuvre à chaud ou à froid.
Il est à noter que dans le cas où le traitement est effectué à chaud, on effectue le traitement à une température inférieure au point d'ébullition du mélange des solvants employés, mais supérieure à la température de solubilité des composés gras dans ledit mélange de solvants.
La température pour les traitements à froid est en générai inférieure ou égale à la température ambiante. A titre indicatif, des gammes d'environ 10 à environ 30°C sont convenables.
Dans le cas des traitements réalisés à chaud, la température est habituellement supérieure à la température ambiante. Par exemple, de^ gammes allant d'environ 25 à 90°C sont appropriées.
Lorsque le premier dégraissage est mis en oeuvre à froid, c'est-à-dire plus particulièrement à une température inférieure ou égale à la température ambiante, le
mélange des composés (a) et (b) est tel que la quantité de composé (b) est suffisante pour que le corps gras soit soluble dans ledit mélange.
Selon cette variante et lorsque le mélange préféré de l'invention est mis en oeuvre, le rapport volumique du composé (a) / composé (b) est inférieur à 1. Lorsque le premier dégraissage est mis en oeuvre à chaud, c'est-à-dire à une température supérieure à la température ambiante, les proportions respectives des composés (a) et (b) peuvent être quelconque. Bien évidemment, l'homme du métier est à même de déterminer qu'elle est la quantité minimale de composé (b) pour solubiliser une quantité donnée de corps gras à une température donnée de traitement. Cependant, selon une caractéristique avantageuse de l'invention, ledit mélange est tel que la quantité de composé (b) est inférieure à la quantité suffisante pour que le corps gras soit soluble dans le mélange à la température ambiante.
Il est à noter que moins la quantité de composé (b) par rapport à celle de composé (a) est importante, plus la température du premier traitement est élevée. En conséquence, l'homme du métier est même d'adapter les proportions respectives de l'un et l'autre des composés du mélange pour obtenir l'effet optimal dans les conditions de température du traitement.
Selon cette variante et lorsque le mélange préféré de l'invention est mis en oeuvre, le rapport volumique du composé (a) / composé (b) est supérieur ou égal à 1. Effectuer l'étape de premier dégraissage à chaud présente divers avantages dont l'un des plus importants réside dans la possibilité de recycler le bain comprenant le mélange des composés (a) et (b) contaminé par le ou les corps gras. En effet, régulièrement, ou lorsque le bain est saturé en corps gras, au moins une partie du bain peut être écartée puis refroidie de manière à obtenir une séparation de phases. Une fois la séparation de phase réalisée, on récupère la fraction exempte de graisses pour la réintroduire dans le procédé.
Un autre intérêt d'effectuer ledit premier dégraissage à chaud est que la quantité de composé (b) peut être minimisée, car à cette température, la capacité de dégraissage dudit composé (a) est augmentée. Habituellement, cette étape est mise en oeuvre sous pression atmosphérique.
Le mélange de solvants précité peut être constitué par des solvants neufs et/ou recyclés. Par recyclés, on désigne soit des solvants que l'on a spécifiquement traités en vue d'éliminer leurs contaminants, ou en tout cas pour en éliminer la majeure partie, soit de solvants que l'on aura transférés d'une étape ultérieure à une étape antérieure de dégraissage, sans traitement préalable.
D'une manière évidente, il est préférable que le mélange de solvants soit constitué au moins en partie, de solvants recyclés.
Selon une première variante de l'invention, le mélange de solvants provient pour une partie de celui-ci, de la seconde étape de dégraissage, si elle est mise en oeuvre. Il est à noter que ledit mélange peut être employé tel quel, c'est-à-dire directement issu de la seconde étape. Une telle chose est possible dans le sens où ledit mélange est peu pollué par les composés gras. En effet, la majeure partie de ceux-ci a été éliminée lors de la première étape de dégraissage. Bien entendu, une étape de purification intermédiaire n'est pas exclue.
Selon une seconde variante de la présente invention, le mélange de solvants précités provient, au moins en partie, du recyclage dudit mélange de solvants mis en oeuvre lors de cette première étape, après séparation des composés gras qui le contaminent.
Selon la nature des solvants utilisés, la séparation des solvants et des composés gras est plus ou moins simple. Ainsi, on peut mettre en oeuvre des étapes de distillations, par exemple. Cependant, si l'on a choisi le composé (b) de telle sorte qu'il solubilise mieux les corps gras à chaud qu'à froid, la purification du mélange est facilitée. Il suffit effectivement dans ce cas de refroidir le mélange issu de la première étape puis de décanter ce dernier et de réutiliser la fraction débarrassée des graisses.
A noter que si le premier dégraissage est effectué à froid, il vaut mieux dans une première étape chauffer le mélange pour solubiliser les graisses puis écarter une partie dudit mélange que l'on purifiera comme indiqué ci-dessus.
Avant ta réintroduction du mélange de solvants ainsi purifié, à la première ou à la seconde étape de dégraissage, sera précédée, si nécessaire, d'un réchauffage dudit mélange.
Bien évidemment, le mélange de solvants traitant l'article lors de cette première étape peut être constitué par un mélange de solvants provenant de la seconde et de la première étape de dégraissage.
Cette première étape de dégraissage est en général mise en oeuvre par immersion de l'article à traiter dans le bain de solvants. Il est envisageable de procéder par aspersion au moyen d'une buse par exemple. Dans le cas où le premier dégraissage est mis en oeuvre par immersion de r article à dégraisser, cette opération peut avoir lieu sous agitation ou non, en présence ou non d'ultrasons.
La durée de l'immersion dépend de la taille des articles à traiter, de la quantité de composés gras à éliminer, ainsi que de divers critères économiques de rentabilité. A titre d'exemple, elle varie habituellement de quelques minutes à une heure.
L'article peut ensuite subir une seconde étape de dégraissage. De manière préférée, on met en oeuvre une telle étape car elle permet de dégraisser de façon plus fine l'article concerné.
La composition du mélange mis en oeuvre dans cette seconde étape de dégraissage est particulière, car le rapport volumique du composé (a) au composé (b) est supérieur ou égal à 1. De préférence, ledit rapport volumique est supérieur à 1.
Cette étape de traitement peut être également mise en oeuvre à chaud ou à froid. selon la définition indiquée pour l'étape précédente de dégraissage.
D'une manière avantageuse, il n'est pas nécessaire de mettre en oeuvre cette seconde étape à chaud, ou en tout cas à une température très élevée. En effet, la majeure partie des composés gras a été éliminée lors de la première étape. Etant donné les quantités relativement faibles de composés gras restant sur la surface de l'article, l'efficacité du traitement selon cette seconde étape à une température voisine de la température ambiante (20-40°C) peut être jugée suffisante.
Cette seconde étape de dégraissage de l'article est effectuée en général par immersion de l'article dans le bain de solvant, avec ou sans agitation, avec ou sans ultrasons, ou encore par aspersion. La durée de l'immersion peut être déterminée aisément par l'homme de métier.
Elle est en général comprise quelques minutes et une heure.
On ne sortirait pas du cadre de la présente invention en mettant en oeuvre plusieurs cycle de ce second dégraissage.
Le produit issu du premier dégraissage, ou éventuellement du second dégraissage est ensuite soumis à une troisième étape de dégraissage en présence de composé (a).
Cette étape de finition a pour objectif principal d'éliminer toute trace de composé (b) restant à la surface de l'article à traiter. En effet, lors de cette étape substantiellement la totalité des composés gras, et de préférence la totalité de ces derniers, a été éliminée de la surface de l'article. Or du fait de sa solubilité au moins partielle dans le composé (a), le composé (b) est entraîné lors de cette opération. Ainsi, il n'est plus nécessaire d'employer de tensioactits pour faciliter l'élimination du produit solubilisant les corps gras.
Cette étape peut avoir lieu par immersion, avec o sans agitation, avec ou sans ultrasons. Cependant, on préfère la mettre en oeuvre par aspersion au moyen d'une buse par exemple.
Le solvant issu de cette étape peut être recyclé à toutes les étapes du procédé, de la première à la dernière.
Le traitement a lieu en général à température ambiante. Sa durée, dépendant notamment de la taille de l'article, est classiquement de quelques minutes à une heure.
Enfin, le procédé selon l'invention est terminé par une étape de rinçage à l'eau de la pièce ainsi nettoyée.
Afin de limiter les pertes en composé (a), on égoutte de préférence l'article avant de procéder à ce rinçage qui peut avoir lieu par immersion ou aspersion, la première voie étant préférée. L'égouttage peut être réalisé selon toute méthode connue de l'homme de l'art, telle qu'un écoulement naturel ou bien sous l'action d'un jet d'air. L'eau que l'on récupère a ce stade peut être recyclée jusqu'à ce que la concentration en solvant soit supérieure à la limite de solubilité dudit solvant dans l'eau. Dans ce cas, on décantera le mélange pour réintroduire le solvant dans l'une et/ou l'autre des étapes du procédé.
Quant à l'eau, plusieurs cas de figure sont envisageables. Elle peut être recyclée dans l'étape de rinçage. Elle peut ou non faire l'objet d'une étape de séparation pour éliminer les traces de solvants avant son rejet.
Il est à noter que lorsque des mélanges préférés sont mis en oeuvre, à savoir des compositions à base d'esters de dialkyle en C1-C4 d'au moins un diacide aliphatique en C4-C6, et de diphényl - 2,4, méthyl 2-pentane et/ou de diphényl -2,4, méthyle 2-pentène, du fait de la faible concentration en ce solvant dans les eaux, des propriétés de biodégradabilité et de non écotoxicitê du composé (a) précité, on peut se dispenser de traiter de manière poussée, voire de traiter, les eaux résiduaires avant rejet.
Comme on peut le constater, le mélange selon l'invention ne nécessite pas l'emploi d'additifs particuliers comme des tensioactits, des agents épaississants, et autres composés supplémentaires, ceci sans conséquences néfastes sur le procédé et son efficacité.
EXEMPLE 1
Le procédé illustre le dégraissage d'une plaque métallique contaminée par de l'huile parafif nique huile Neutral 100® (MOBIL).
La plaque est immergée pendant 15 secondes dans un bain comprenant, à titre d composition dégraissante :
70 % en volume de Rhodiasolv RPDE® (RHONE-POULENC CHIMIE) 30 % en volume de diphényl - 2,4, méthyl 2-pentane.
L'étape est réalisée à une température de 60°C.
Il est à noter que lorsque la composition dégraissante dans ce bain d'immersion est suturée en huile paraffinique, il suffit de refroidir la composition contaminée puis
d'effectuer une décantation. La fraction comprenant la composition peut ensuite être réutilisée, celle comprenant l'huile est écartée.
On effectue ensuite une seconde étape de traitement par immersion pendant 10 secondes, à température ambiante avec une composition ne comprenant que du RPDE.
Enfin, la plaque ainsi traitée est rincée avec de l'eau de ville, à 17°C, avec un débit de 2 litres/minute.
On évalue les performances de dégraissage selon la norme ASTM F22-65 qui consiste à contrôler la surface couverte par le film d'eau après rinçage. Les gradations suivantes sont attribuées, en fonction de la surface couverte :
surface couverte grade pouvoir dégraissant aucune 0 nul moins de 1/3 1 mauvais entre 1/3 et 2/3 2 moyen plus de 2/3 3 bon total 4 excellent
Selon cette norme, la plaque traitée conformément à l'invention est totalement recouverte par le film d'eau. La note 4 est donc attribuée.
EXEMPLE 2
Le procédé illustre le dégraissage d'une plaque métallique contaminée par de l'huile parafif nique huile Neutral 100® (MOBIL).
* La plaque est immergée pendant 15 secondes dans un bain comprenant, à titre de composition dégraissante : 50 % en volume de Rhodiasolv RPDE® (RHONE-POULENC CHIMIE)
50 % en volume de diphényl - 2,4, méthyl 2-pentane.
L'étape est réalisée à une température de 25°C.
* On effectue ensuite une seconde étape de traitement par immersion pendant 10 secondes, à température ambiante avec une composition ne comprenant que du RPDE.
* Enfin, la plaque ainsi traitée est rincée avec de l'eau de ville, à 17°C, avec un débit de 2 litres/minute.
On évalue les performances de dégraissage selon la norme ASTM F22-65 précitée. La note attribuée est de 4, à l'issue du traitement.