STRUCTURE A MONTAGE TOURNANT
POUR LA PRESENTATION D'ELEMENTS DECORATIFS
L'invention se rapporte à la présentation d'objets décoratifs, par exemple à la présentation de pierres précieuses ou de motifs particuliers, disposés sur une base d'aspect sensiblement annulaire, et concerne plus particulièrement le domaine de la bijouterie. Elle peut également s'appliquer aux domaines connexes où la décoration intervient comme élément complémentaire : lunetterie, horlogerie, ... Traditionnellement, les objets tels que bagues, bracelets, boucles d'oreille, broches, colliers, etc., sont décorés soit au moyen de sertissures de pierres précieuses, soit par gravure de motifs particuliers ou d'inscriptions.
Ces décorations sont définitives et, après l'engouement et l'effet de nouveauté qui suit l'achat, l'objet perd de son attrait et se banalise. Pour remédier à ce défaut, il a déjà été proposé certains moyens permettant de modifier l'apparence des bijoux.
Il est en effet connu une catégorie de bijoux dits « masqués » ou « cachés », qui laissent apparaître des pierres par ouverture de moyens de masquage entourant le bijou. Ce type de réalisation comporte des moyens amovibles d'ouverture/fermeture montés sur charnière.
Les moyens utilisés pour réaliser les bijoux masqués n'offrent qu'une alternative possible et, de plus, l'apparition des pierres est banalisée par l'utilisation de moyens de type fermeture/ouverture qui équipent classiquement les étuis ou les boîtiers de rangement des articles de bijouterie.
Ces moyens ne permettent pas, en définitive, de résoudre le problème évoqué, c'est-à-dire la mise en oeuvre de moyens capables de
provoquer un véritable renouvellement de la présentation des éléments décoratifs, engendrant l'effet attractif souhaité.
L'invention vise à résoudre ce problème, tout en conservant une faible épaisseur globale de bague de manière à rester dans des proportions esthétiques. Pour ce faire, l'invention propose des moyens tournants combinés à une ouverture pour réaliser un montage permettant d'obtenir des apparitions successives de motifs de décoration différents, à l'intérieur d'une lumière fixe. Ces apparitions s'apparentent alors davantage à une présentation de type « visualisation », permettant de bénéficier de l'attrait sans cesse renouvelé dû à la sorte de « magnétisme » exercée par ce type d'apparition dans un espace défini et limité.
Plus précisément, l'invention a pour objet une structure à montage tournant pour la présentation d'éléments décoratifs comportant des moyens de support pour ces éléments décoratifs et une base annulaire, la structure étant caractérisée en ce que la base annulaire est un cerclage en creux partiellement et sensiblement torique à symétrie centrale, composé d'une face externe et de deux faces latérales symétriques par rapport à un plan médian, les deux faces latérales formant en bordure une ouverture cylindrique, en ce qu'au moins une ouverture est pratiquée dans la face externe pour laisser apparaître une lumière qui s'étend le long d'un axe principal circulaire situé dans le plan de symétrie médian et définissant un secteur angulaire donné, en ce que les moyens de support sont composés de plusieurs supports distincts conformés de manière à pouvoir être logés dans le creux du cerclage après juxtaposition et constituer un montage tournant pour présenter successivement les éléments décoratifs par ladite lumière, et en ce qu'une bague intérieure, dimensionnée pour s'engager contre ladite ouverture cylindrique, est rendue solidaire du montage tournant.
Avantageusement, l'une au moins des faces latérales est munie de moyens d'indexation coopérant avec des moyens solidaires des supports des éléments décoratifs pour la présentation successive et définie d'ensembles d'éléments décoratifs. Selon une forme de réalisation préférée, les moyens d'indexation sont constitués par des encoches disposées en regard sur chaque face latérale du cerclage, le nombre et la répartition de ces encoches étant fonction des ensembles d'éléments décoratifs que l'on souhaite simultanément présentés, coopérant avec des moyens de pression élastique solidaires des supports venant en butée élastique dans ces encoches.
Préférentiellement, les moyens de pression élastiques sont constitués par un ressort encadrés par deux billes, l'ensemble ressort/billes étant dimensionné pour pouvoir être introduit dans un alésage formé dans au moins l'un des supports. Préférentiellement également, pour rendre la bague intérieure solidaire du montage tournant, celle-ci présente un point de fixation pour chaque support.
Dans un exemple de réalisation, la structure selon l'invention s'applique à une bague empierrée ; elle comporte quatre supports sur lesquels sont serties des pierres de couleurs identiques ou variées, et présente une lumière d'angle environ égal à 120°.
Selon un autre exemple de réalisation concernant une bague en or, les supports présentent une face sur lesquelles de l'or est gravé pour constituer des motifs différents ou complémentaires, et l'angle d'ouverture de la lumière est également sensiblement égal à 120°.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée qui suit, en référence aux figures annexées qui représentent respectivement :
- la figure 1 , un exemple de réalisation d'une structure selon l'invention pour bague empierrée vue en coupe selon le plan de symétrie médian ;
- la figure 2, une coupe selon un plan central perpendiculairement au plan médian de la structure selon la figure 1 ;
- la figure 3, un autre exemple de structure selon l'invention appliquée à la réalisation d'une bague en or, vue en coupe selon le plan de symétrie médian ;
- la figure 4, une coupe selon un plan central perpendiculairement au plan médian de la structure selon la figure 3.
La figure 1 représente un exemple de réalisation de l'invention appliquée à une bague empierrée vue en coupe selon un plan de symétrie médian P (indiqué sur la vue en coupe représentée en figure 2). La bague est formée d'une structure extérieurement annulaire constituée d'un cerclage 1. Le cerclage coïncide, sur cette figure, avec la trace de sa face externe Fβ centrée en Ω. Le cerclage 1 présente une ouverture O d'angle au centre A, de valeur proche de 120°. Le cerclage 1 loge, dans cet exemple de réalisation, quatre supports 11 , 12, 13 et 14. Chaque support possède des éléments de sertissage 2 dont certains présentent un alésage 3. Des pierres précieuses 4 sont serties entre deux éléments 2
Chaque support présente une forme courbée, une longueur et des faces extrêmes adaptées à une bonne insertion dans le cerclage :
- le support 11 possède six éléments de sertissage dont un est foré, et deux demi-éléments de sertissage disposés à chaque extrémité du support 11 et dont les faces externes forment les faces d'accolement Fa aux supports adjacents 12 et 13 ;
- les supports 12 et 13 ont cinq éléments de sertissage 2 dont quatre sont alésés et, à leurs extrémités, d'un côté un demi-élément de sertissage juxtaposé aux faces d'accolement Fa du support 11 , et de l'autre côté un élément de sertissage 5 prolongé par une fraction d'élément de
sertissage, cette fraction étant inférieure à ΛA ; les prolongements des éléments 5 ayant une face externe sensiblement plane servant de face d'accolement Fb ;
- un support 14 comportant deux éléments de sertissage entier, dont un est alésé, et deux éléments de sertissage extrêmes fractionnés et complémentaires des prolongements des éléments 5 des supports 11 et 12 pour que le support 14 puisse venir s'insérer contre les faces d'accolement
Fb
Dans l'exemple de réalisation illustré, les faces d'accolement Fa sont radiales par rapport au centre Ω, et les faces d'accolement Fb ne sont pas radiales. La présence de faces d'accolement Fb inclinées permet d'élargir l'espace angulaire vu du point Ω, espace dont dispose le support 14 pour son insertion. L'inclinaison des faces Fb facilite ainsi cette insertion et, de plus, augmente la solidarité entre les supports une fois le support 14 inséré. Dans d'autres modes de réalisation, les faces d'accolement des supports peuvent être toutes radiales, permettant de rendre interchangeables ces supports.
Une bague interne B est dimensionnée pour venir s'insérer contre les supports 11 à 14. La bague interne est fixée à chacun de ces supports par une vis 6 dont le taraudage est réalisé entre deux éléments de sertissage de ces supports. Cette bague interne permet, d'une part, de rendre solidaire les supports entre eux et, d'autre part, de faciliter la rotation du montage ainsi solidarisé comme détaillé plus bas. Des bagues internes, de différentes épaisseurs, peuvent être insérées, ce qui permet de varier le diamètre interne de la bague et donc d'adapter l'ensemble au diamètre du doigt porteur.
En coupe selon le plan de trace l-l sur la figure 1 , la figure 2 montre le cerclage 1 composé des faces latérales Ft et de la face externe Fβ. Les faces latérales F( délimitent l'écartement de l'ouverture O de la lumière de présentation. Les faces latérales Fi du cerclage 1 peuvent être
usinées au niveau de l'ouverture O de manière à conserver un débordement latéral des motifs ou des pierres présentées (figure 2), ou à laisser les motifs ou pierres au premier plan par un retrait suffisant en arrière-plan des faces latérales au niveau de l'ouverture. Dans ce dernier cas, les motifs apparaissent alors en affleurement du cerclage.
Les éléments de sertissage 2 présentent des alésages 3, dont l'un est occupé par des moyens de pression constitués par un ressort 7 encadré par des billes 8. Le ressort 7 exerce une pression contre les faces latérales Fi par l'intermédiaire des billes 8 de manière à pouvoir venir en butée contre des couples d'encoches 9 pratiquées sur ces faces latérales.
Sur la figure 2 apparaît également la bague circulaire B qui vient s'encastrer contre une face interne des éléments de sertissage 2 et les faces latérales Fi du cerclage 1. La structure du montage composée du cerclage 1 , des éléments de sertissage 2 et de la bague interne B possède une symétrie centrale par rapport au point Ω. L'encombrement des faces latérales Fi et des éléments de sertissage 2 est suggéré par les traits dessinés en pointillés sur la figure 2, qui indiquent les limites de ces faces et éléments dans un plan proche du plan l-l.
Le nombre d'encoches réalisées par emboutissage sur les faces latérales et le nombre d'éléments alésés susceptibles de recevoir des moyens de pression sont adaptés pour permettre de réaliser un nombre souhaité d'assortiments différents de pierres présentées dans la lumière d'ouverture 0. Préférentiellement, le nombre d'ensembles de pression bille- ressort est égal à quatre ; ces ensembles étant disposés dans deux éléments de sertissage diamétralement opposés par rapport au centre Ω.
Dans l'exemple de réalisation illustrée aux figures 1 et 2, six couples d'encoches sont régulièrement répartis sur les faces latérales, de sorte qu'une indexation sur 60° est réalisée lorsque les moyens de pression passent d'un couple d'encoches au couple suivant. Les pierres sont réparties en trois groupes de couleurs différentes, par exemple rouge,
verte et blanche. En exerçant une légère pression sur la bague intérieure ou sur le cerclage extérieur, de manière à faire passer des moyens de pression d'une indexation à la suivante, dans un sens ou dans l'autre, l'utilisateur dévoile par l'ouverture O un ensemble de huit pierres de même couleur ou deux ensembles de quatre pierres de couleurs différentes.
La figure 3 représente un autre exemple de réalisation de l'invention, en coupe selon le plan de symétrie médian P. Dans cet exemple, les éléments de l'exemple précédent ont été repris avec les mêmes signes de référence. Dans l'exemple illustré à la figure 3, le cerclage 1 loge trois supports en or 21 , 22 et 23 qui présentent, chacun, une face Fd tournée vers la face extérieure Fβ du cerclage 1. Les faces Fd sont sensiblement cylindriques sur 120° de manière à pouvoir être jointives en leur extrémité et s'inscrire dans le cerclage 1. Les supports 21 à 23 sont identiques et présentent chacun un pied Pi, P2 et P3, dans lequel un alésage a été formé. Ces alésages sont de dimension telle que les moyens de pression précédemment décrits peuvent être introduits. Les pieds Pi à P3 des supports 21 à 23 présentent une surface tournée vers Ω dont la courbure s'adapte à la bague interne B. La bague B est fixée à chacun de ces pieds par une vis 6. L'angle A de l'ouverture O est, dans cet exemple, encore égale à 120°.
La figure 4 montre l'anneau de la figure 3 en coupe selon le plan II. Les éléments identiques à ceux des figures précédentes portent toujours les mêmes signes de référence. Sur la figure 4, il apparaît, outre les faces latérales F, et la face extérieure Fβ du cerclage 1 , une face Fc d'extrémité du support 23 qui est juxtaposée sur une face équivalente du support 21 , et une vue en coupe du support 22 dont le pied P2 présente un alésage dans lequel sont introduits le ressort 7 et les billes 8 des moyens de pression.
Les couples d'encoches sont réparties sur les faces latérales Fi tous les 120° de manière à pouvoir réaliser une indexation correspondant
à cet écart angulaire. Ainsi, par rotation de la bague interne B, il est possible de dévoiler dans l'ouverture O différentes décorations inscrites sur les supports, en passant d'une indexation à l'indexation suivante. Des décorations ou des messages peuvent être gravés sur les faces Fd des supports 21 à 23, de manière à varier et à faire évoluer l'apparence de l'anneau à l'intérieur de la lumière.
L'invention n'est pas limitée aux exemples de réalisation représentés et décrits. Il est par exemple à la portée de l'homme du métier de réaliser une indexation par des moyens autres que ceux précédemment décrits, par exemple en prévoyant des lamelles ou des plots escamotables, par des moyens magnétiques (aimants) ou par des moyens d'entraînement électrique à l'aide d'un micromoteur circulaire. Il est également possible de simplifier les moyens de pression précédemment décrits en ne mettant en oeuvre qu'une seule bille coopérant avec une seule encoche disposée dans l'une et/ou l'autre des faces latérales du cerclage annulaire.
D'autre part, l'angle d'ouverture de la lumière peut varier, par exemple il peut être pris égal à 90°, et le nombre de lumières peut être multiplié, il est par exemple possible de prévoir deux lumières d'angle d'ouverture égal à 60°. Le nombre d'indexations est alors adapté pour qu'apparaissent les ensembles d'assortiments souhaités dans l'ouverture : par exemple pour une ouverture de 90°, quatre indexations peuvent être prévues.
Par ailleurs, le mode de fixation de la bague interne peut bien entendu être adapté par l'homme du métier en utilisant toutes les techniques connues (rivetage, collage, points de soudure, etc. ).