Faux moignon destiné à servir de base pour la réalisation d'une prothèse dentaire
La présente invention concerne un faux moignon destiné à servir de base pour la réalisation d'une prothèse dentaire.
En chirurgie dentaire, une des techniques permettant de remplacer une dent par une prothèse consiste à mettre en place un implant dans un maxillaire d'un patient, à la place de la dent à remplacer, à laisser l'implant s'intégrer dans le maxillaire du patient pendant quelques mois, à fixer par vissage un faux moignon sur l'implant et enfin à habiller le faux moignon de telle sorte qu'il ressemble à la dent remplacée.
Pour des raisons anatomiques, le faux moignon doit parfois faire un angle d'environ 15° vers l'intérieur de la bouche du patient par rapport à l'axe de l'implant sur lequel il est vissé, car sinon la prothèse dentaire est trop dirigée vers l'extérieur. Cette inclinaison est gênante pour le chirurgien posant la prothèse. En effet, le montage serait bien plus facile si le faux moignon et l'implant étaient toujours coaxiaux, ce que l'anatomie interdit parfois.
Les implants dentaires connus possèdent un logement femelle hexagonal et les faux moignons correspondants ont un hexagone mâle venant s'emboîter dans le logement femelle de l'implant. Ainsi le faux moignon vient se positionner sur l'implant. Il est réalisé de façon monobloc et présente d'une part un hexagone mâle et d'autre part un support pour la dent restaurée. L'hexagone mâle et le support forment entre eux un angle d'environ 15e. Lorsque le faux moignon est en place sur l'implant, une vis vient fixer ce premier sur ce second.
Pour les faux moignons connus à fixer dans des implants à hexagone interne, il n'existe donc que six positions, décalées angulairement de 60° l'une par rapport aux positions voisines, pouvant être prises par le faux moignon sur l'implant. Parmi celles-ci, trois sont à exclure car le faux moignon est alors orienté vers
l'extérieur de la bouche. Il ne reste donc que peu de positions possibles pour le faux moignon. Parmi celles-ci, il y a très peu de chance que l'une d'elles corresponde à la position idéale souhaitée par le chirurgien. Le but de l'invention est alors de fournir un faux moignon, pouvant s'adapter sur des implants connus et pouvant prendre par rapport à celui-ci n'importe quelle position angulaire, de telle sorte que le chirurgien montant le faux moignon sur l'implant puisse orienter le premier par rapport au second comme il le souhaite.
À cet effet, le faux moignon qu'elle propose est du type présentant des moyens de liaison pour se positionner sur un implant présentant des moyens de liaison complémentaires, une vis étant prévue pour la fixation du faux moignon sur l'implant. Selon l'invention, ce faux moignon est réalisé en deux pièces distinctes :
- une pièce angulée servant de base pour la réalisation de la prothèse dentaire et
- une pièce intermédiaire faisant la liaison entre la pièce angulée et l'implant, munie des moyens de liaison pour se positionner sur l'implant, des moyens de guidage en rotation autour de l'axe de l'implant étant prévus entre la pièce intermédiaire et la pièce angulée. La pièce intermédiaire est montée sur l'implant dans l'une des positions relatives imposées par les moyens de liaison complémentaires de l'implant et de la pièce intermédiaire. Le pièce angulée, qui reproduit l'angle que l'on retrouve dar.3 une dent habituellement, est placée sur la pièce intermédiaire et elle peut tourner grâce aux moyens de guidage en rotation par rapport à la pièce intermédiaire jusqu'à être dans la position idéale souhaitée. Le positionnement de la pièce angulée est donc continu et celle-ci peut prendre une infinité de positions. Une fois la position désirée atteinte, la vis de fixation peut venir fixer l'ensemble sur l'implant.
Avantageusement, avant la mise en place de la vis de fixation, la pièce angulée est collée à la pièce intermédiaire. Ce collage peut être effectué directement en bouche, ou mieux encore, dans un laboratoire de prothèse, après transfert du positionnement de l'implant sur un modèle de travail.
Pour faciliter le montage des deux pièces constitutives du faux moignon, des moyens de rétention axiale peuvent être prévus entre celles-ci. Ainsi, il est possible de lâcher l'ensemble formé par ces deux pièces avant que la vis de fixation soit en place, sans que celles-ci ne se désolidarisent.
L'invention propose dans ce dernier cas, un mode de réalisation, dans lequel la pièce intermédiaire présente du côté faisant face à la pièce angulée une saillie en forme de champignon, la tige du champignon étant de forme cylindrique circulaire et la tête du champignon s'étendant dans un plan perpendiculaire à la tige et présentant une forme non circulaire et dans lequel la pièce angulée comporte du côté faisant face à la pièce intermédiaire un logement circulaire destiné à recevoir la tête du champignon de diamètre correspondant à la plus grande longueur de la tête du champignon, et présentant une ouverture dont la forme correspond à la forme de la tête de champignon.
La saillie en forme de champignon et le logement muni de son ouverture constituent les moyens de guidage en rotation et les moyens de rétention axiale. La tête du champignon ne peut rentrer dans le logement que dans quelques positions, suivant sa forme, mais elle peut tourner librement dans le logement. Dès que la tête se trouvant dans le logement est tournée dans celui-ci, elle ne peut plus ressortir par l'ouverture qui a la même forme que la tête de la saillie. La tête de la saillie peut présenter de nombreuses formes. Toutes les formes autres que le cercle
conviennent. L'invention propose une forme ovale permettant d'emboîter la pièce angulée sur la pièce intermédiaire dans deux positions relatives distinctes. Il est bien entendu possible de choisir une forme triangulaire, ou carrée, ou autre...
L'invention propose également un procédé pour la mise en place d'un faux moignon tel que décrit ci-dessus. Ce procédé comporte les étapes suivantes :
- mettre en place un implant dans un maxillaire d'un patient
- positionner la pièce intermédiaire sur l'implant ou sur un implant de laboratoire
- emboîter la pièce angulée sur la pièce intermédiaire - tourner la pièce angulée par rapport à la pièce intermédiaire jusqu'à ce qu'elle se trouve dans la position désirée
- si la position souhaitée correspond à la position d'emboîtement de la pièce angulée sur la pièce intermédiaire, retirer si nécessaire la pièce intermédiaire de l'implant, la positionner différemment par rapport à l'implant et replacer la pièce angulée
- coller la pièce angulée sur la pièce intermédiaire - fixer l'ensemble dans la position définitive sur l'implant à l'aide d'une vis de fixation, traversant le faux moignon et venant en prise dans un taraudage réalisé dans 1*implant.
La pièce intermédiaire, dans la seconde étape du procédé décrit ci-dessus, est positionnée sur un implant de laboratoire, si il a été décidé de transférer l'implant sur un modèle de travail dans un laboratoire de prothèse.
De toute façon, l'invention sera bien comprise à l'aide de la description qui suit, en référence au dessin schématique annexé, représentant à titre d'exemple non
limitatif une forme de réalisation d'un faux moignon selon 1'invention.
Figure 1 en est une vue en perspective éclatée,
Figure 2 est une vue en coupe longitudinale d'un faux moignon selon l'invention monté dans la bouche d'un patient,
Figures 3 et 4 sont des vues en coupe selon la ligne de coupe III-III de la figure 2, et
Figure 5 est une vue en perspective éclatée montrant à échelle agrandie une variante d'exécution.
La figure 1 représente un implant 2, destiné à être vissé dans le maxillaire d'un patient comme représenté à la figure 2. L'implant 2 représenté est un implant de type connu. Il est de forme générale cylindrique, comporte sur sa surface extérieur latérale un filetage, autotaraudant ou non, est muni à l'intérieur d'un taraudage permettant la fixation par vissage d'une vis de couverture ou d'un faux moignon, et présente aussi, sur sa face destinée à recevoir un faux moignon, un logement 4 de forme hexagonale, constituant la partie femelle d'une liaison.
Au dessus de l'implant 2, la figure 1 représente une pièce intermédiaire 6, ou bague 6, une pièce angulée 8 et une vis de fixation 10. La bague 6 et la pièce angulée présentent un alésage 12 pour permettre le passage et/ou le logement de la vis 10 et de sa tête.
La bague intermédiaire 6 présente sur sa face inférieure, destinée à venir en contact de l'implant 2, un hexagone mâle 14 de forme complémentaire au logement 4 de l'implant. Elle peut donc prendre six positions différentes par rapport à l'implant 2.
La face supérieure de la bague présente une surface sensiblement plane 16, au centre de laquelle se trouve une saillie en forme de champignon. La tige 18 du champignon est de forme cylindrique tubulaire circulaire, la vis 10 passant à l'intérieur de la tige 18. La tige se
trouve dans le prolongement de l'implant. La tête 20 du champignon est de forme aplatie et se situe dans un plan perpendiculaire à l'axe de la tige 18. Elle est percée en son centre par l'alésage 12. En vue de dessus (figures 3 et 4) , elle présente une forme ovale.
La pièce angulée 8 présente à sa base une face destinée à reposer sur la surface 16 sensiblement plane de la bague. Sur une faible hauteur, la pièce angulée 8 s'élève dans le prolongement de l'axe de l'implant, puis s'élève dans une direction faisant un angle d'environ 15° avec l'axe de l'implant et l'alésage 12, en formant un tronc de cône se rétrécissant en s'éloignant de la base. La pièce 8 présente cette forme angulée pour des raisons anatomiques et reprend la forme générale d'une dent. La base de la pièce angulée 8 comporte un logement
22 destiné à recevoir la tête 20 de la saillie en forme de champignon. Ce logement 22 est circulaire de diamètre correspondant sensiblement à la plus grande longueur de la tête 20 de la saillie, c'est à dire au grand axe de l'ovale. La hauteur de ce logement 22 correspond sensiblement à l'épaisseur de la tête 20. Ainsi la tête peut librement tourner dans le logement 22.
Une ouverture 24 permet l'accès, depuis la face inférieure de la pièce angulée 8, au logement 22. Cette ouverture reprend la forme de la tête 20 du champignon. Une paroi 26 sépare alors le logement 22 de l'extérieur de la pièce angulée. Cette paroi 26 est d'une épaisseur sensiblement égale à la hauteur de la tige 18 du champignon. Ainsi, il n'existe que deux positions, décalées l'une par rapport à l'autre de 180°, permettant d'emboîter la pièce angulée 8 sur la bague 6. Une fois la pièce angulée 8 emboîtée, il est alors possible de tourner celle-ci par rapport à la bague 6 autour d'un axe de rotation correspondant à l'axe de l'implant. La tête 20 de la saillie vient alors saisir la paroi 26 par l'intérieur
du logement 22 et la pièce angulée est ainsi retenue axialement par rapport à la bague 6.
La pièce angulée 8 peut alors prendre n'importe quelle position angulaire par rapport à la bague 6. Un chirurgien dentiste, chargé de mettre en place le faux moignon décrit ci-dessus, peut alors positionner la pièce angulée 8 comme il le désire. Si par hasard, la position choisie correspond à une des deux positions où la tête 20 de la saillie correspond juste avec l'ouverture 24, il n'y aurait pas de rétention axiale entre la pièce angulée 8 et la bague 6. Pour remédier à cet inconvénient, il est possible de sortir la bague 6 du logement 4 de l'implant, de la tourner de 60° et de la replacer dans le logement 4 de l'implant. Dans cette nouvelle position de la bague 6, il faudra faire tourner la pièce angulée de 60° (ou 120°) après son emboîtement sur la bague 6 pour retrouver la position idéale.
Une fois que la position idéale entre la bague 6 et la pièce angulée 8 est trouvée, ces deux pièces sont collées l'une à l'autre. Une colle du type de celles couramment utilisées dans le domaine des prothèses dentaires convient très bien. Une fois les deux pièces collées l'une à l'autre, l'ensemble formé par celles-ci est vissé à l'aide de la vis de fixation 10 sur l'implant 2. La vis 10 passe à travers l'alésage 12 et vient en prise dans le taraudage prévu à cet effet dans l'implant 2.
La figure 5 montre une variante de réalisation d'un faux moignon selon l'invention. Ce dernier comporte également une pièce intermédiaire 6, ou bague, et une pièce angulée 8. Une vis de fixation 10 permet de monter le faux moignon sur un implant dentaire, tel l'implant 2 des figures 1 et 2.
La bague intermédiaire 6 présente également un hexagone mâle 14 de forme complémentaire au logement de
l'implant 2, une surface sensiblement plane 16 et une saillie 19 se dressant au centre de cette dernière.
La différence entre le faux moignon représenté aux figures 1 à 4 et décrit plus haut et le faux moignon de la figure 5 réside notamment dans la différence de forme de la saillie de la bague intermédiaire 6.
Dans la variante d'exécution de la figure 5, la saillie 19 est une saillie cylindrique tubulaire. Son bord libre extérieur présente un chanfrein 21. La pièce angulée 8 est adaptée à cette bague intermédiaire 6. Elle comporte, comme pour la première forme d'exécution, un passage pour la vis de fixation 10. Une nervure annulaire 23, faisant saillie à l'intérieur de ce passage, coopère avec le chanfrein 21 pour assurer le guidage en rotation de la pièce angulée 8 sur la bague intermédiaire 6.
Cette variante est plus simple à réaliser que la variante montrée aux figures précédentes et est donc de ce fait moins chère à réaliser. En outre, le montage de la pièce angulée 8 sur la bague intermédiaire 6 est plus simple, car il n'est pas nécessaire de positionner préalablement la pièce angulée par rapport à la bague.
Comme il va de soi, l'invention ne se limite pas à la forme d'exécution décrite ci-dessus à titre d'exemple non limitatif ; elle en embrasse au contraire toutes les variantes.
Ainsi par exemple, la forme de la saillie de la bague intermédiaire, notamment au niveau de sa tête peut changer. La tête représentée aux figures 1 à 4 et décrite ci-dessus présente une forme régulière avec deux axes de symétrie. Elle est formée de deux "ergots". Il est envisageable d'avoir une tête de saillie avec un axe de symétrie et un seul "ergot", ou bien au contraire trois, quatre, .. axes de symétrie et trois, quatre, .. "ergots". La forme de la tête peut aussi ne pas être régulière et présenter une forme quelconque, sauf circulaire.
La pièce angulée fait dans l'exemple décrit ci- dessus un angle de 15° avec l'axe de l'implant. Il est possible d'avoir un angle d'une valeur différente. Ainsi un angle de 8° ou de 25° augmentent encore les possibilités de rattrapage de parallélisme.
La tête de la saillie peut aussi consister en une nervure annulaire réalisée sur le bord libre extérieur d'une tige cylindrique circulaire tubulaire telle que décrite ci-dessus en référence aux figures 1 à 4. Le logement de la pièce angulée peut alors être un logement cylindrique débouchant de profondeur sensiblement égale à la hauteur de la saillie de la bague, à l'intérieur duquel font saillie des petites billes, précontraintes radialement vers l'intérieur par un ressort, de telle sorte que la partie angulée vienne s'encliqueter sur la bague.
Des moyens de rétention axiale entre la bague et la pièce angulée peuvent être prévus. Cependant il est aussi possible de réaliser l'invention sans ces moyens de rétention, comme c'est le cas dans la forme de réalisation de la figure 5. Seuls des moyens de guidage en rotation subsistent alors. Les moyens de rétention axiale pourraient aussi par exemple comporter une rainure annulaire réalisée sur l'une des deux pièces coopérant avec une nervure annulaire correspondante réalisée sur l'autre pièce. Ces nervure et rainure permettraient alors la réalisation d'un encliquetage.
Dans les formes de réalisation indiquées ci- dessus, la bague comporte un élément de liaison mâle coopérant avec un élément de liaison femelle de la partie angulée pour réaliser le montage de la partie angulée sur la bague. Il est aussi envisageable d'équiper la bague d'un élément de liaison femelle et la pièce angulée d'un élément de liaison mâle. Enfin, l'implant est décrit avec un logement hexagonal femelle. La bague comporte de ce fait un
hexagone mâle. La description tient compte des implants connus et généralement utilisés actuellement. Bien entendu, si la forme de la partie de l'implant destinée à recevoir un faux moignon devait présenter une autre forme, la bague pourrait être adaptée à cette nouvelle forme.