Procédé de raccordement étanche.
La présente invention a pour objet un procédé de raccordement étanche entre un organe métallique et un composant ainsi que l'ensemble hermétique destiné à contenir un liquide et issu de ce procédé de raccordement.
De façon plus précise, la présente invention concerne un procédé qui permet d'assurer un raccordement étanche au liquide et au gaz entre un composant qui présente une paroi munie d'un orifice pour un liquide et un organe métallique également destiné à recevoir ce liquide. Ce problème se présente notamment mais non exclusivement dans le cas où l'on souhaite raccorder de façon étanche une micropompe du type à commande piézo-électrique ou un capteur, notamment un capteur de pression, dans lequel le corps de la pompe ou du capteur est constitué par un sandwich de verre et de silicium, le corps de ce capteur ou de cette pompe devant être raccordé de façon étanche à un réservoir de stockage du liquide, à une tubulure de sortie de la pompe ou à un carter de protection hermétique contenant la pompe ou le capteur.
De façon encore plus précise, il existe encore un certain nombre de situations dans lesquelles il est nécessaire de réaliser une liaison étanche, y compris à la vapeur entre un composant tel qu'un capteur de pression ou une micropompe et un carter de protection métallique hermétique, ce composant ayant une paroi en verre, en silicium ou en matériau analogue. C'est typiquement le cas de micropompes qui doivent être implantées dans le corps humain pour délivrer un débit parfaitement contrôlé de liquide. On comprend que, notamment mais non exclusivement dans le cas de la présence d'une paroi en verre, la réalisation d'une liaison étanche est difficile, par les techniques classiques, car la réalisation de la liaison mécanique implique de soumettre l'ensemble à des températures élevées et à un refroidissement ultérieur, ce qui peut entraîner des contraintes thermiques et/ou mécaniques dans les pièces, ces contraintes pouvant affecter le fonctionnement du composant et même entraîner éventuellement ultérieurement une rupture de la liaison étanche. La demande de brevet non publiée FR 95 01 650 porte sur un procédé de raccordement étanche entre un composant présentant au
moins une face en verre et un organe. Néanmoins, ce document divulgue l'utilisation d'une pièce intermédiaire évitant un contact direct entre les pièces à raccorder.
Un objet de la présente invention est de fournir un procédé de liaison hermétique entre un composant et une pièce métallique de façon étanche et durable dans le temps avec contact, au moins partiel, entre les faces des pièces à raccorder.
Pour atteindre ce but, le procédé de raccordement étanche entre un composant destiné à recevoir un liquide, ledit composant présentant au moins une face plane munie d'un orifice pour ledit liquide, et un organe, en un métal résistant à la corrosion, destiné également à recevoir ledit liquide, ledit organe présentant un orifice débouchant dans une face plane destinée à être au moins partiellement reliée à la face plane du composant, se caractérise en ce qu'il comprend les étapes suivantes :
- on conforme le relief d'au moins une desdites faces planes afin de définir une face de contact entourant un des orifices;
- on polit au moins une zone de contact de la face plane dudit organe, cette zone de contact incluant ledit orifice; - on dispose ladite face de contact en regard de la face plane de l'autre pièce avec contact de telle manière que les orifices coïncident; et
- on fixe par une opération physico-chimique en une seule étape réalisée de façon étanche à une température inférieure à 350#C, les faces en regard des deux pièces à raccorder de façon que les orifices restent dans le prolongement l'un de l'autre et que la face de contact soit directement appliquée sur la face plane de l'autre pièce.
Un autre objet de la présente invention est d'obtenir un ensemble hermétique destiné à contenir un liquide, cet ensemble comprenant un composant et une pièce métallique, afin que l'étanchéité soit durable dans le temps.
Pour atteindre ce but, l'ensemble hermétique destiné à contenir un liquide est réalisé selon le procédé susmentionné.
On comprend que, grâce à l'invention, on résout le problème de la liaison étanche entre le composant et l'organe métallique, ces deux pièces étant destinées à recevoir le liquide, par la conformation du relief d'au moins une desdites faces planes, afin de définir une face de contact
et la réalisation d'un polissage permettant d'obtenir un bon état de surface et ainsi un contact excellent entre les faces qui vont être reliées. La conformation du relief de la face plane peut constituer une structure de relâchement des contraintes, grâce à une zone d'absorption élastique des contraintes ou une zone de répartition des contraintes qui évitent de fortes concentrations de contraintes. De plus, les techniques de fixation entre les deux pièces ne dépassent pas 350*C, de façon à minimiser les contraintes thermiques issues des différences entre les coefficients de dilatation des différentes pièces. De préférence, ledit organe est en titane, cet organe pouvant être par exemple la paroi d'un récipient dans lequel est stocké le liquide à distribuer, par exemple par une micropompe, la tubulure de sortie de la micropompe ou encore la paroi étanche d'un carter de protection pour la micropompe. De préférence, l'organe et le composant sont reliés l'un à l'autre par soudage anodique ou grâce à un collage par capillarité.
D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront mieux à la lecture de la description qui suit de modes de mise en oeuvre de l'invention donnés à titre d'exemples non limitatifs. La description se réfère aux figures annexées sur lesquelles :
- la figure 1 est une vue en coupe verticale simplifiée d'une micropompe ;
- la figure 2 est une vue partielle en coupe verticale de la face plane en verre de la micropompe de la figure 1 sur laquelle est raccordé un organe métallique par la mise en oeuvre du procédé selon un premier mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 3 est une vue analogue à celle de la figure 2 pour une alternative du premier mode de réalisation ; et
- la figure 4 est une vue en coupe analogue à celle de la figure 2 obtenue par la mise en oeuvre du procédé selon un deuxième mode de réalisation de l'invention.
Comme on l'a déjà indiqué, l'invention s'applique notamment au raccordement étanche des orifices d'entrée et de sortie d'une micropompe à différents organes. Sur la figure 1, on a représenté schématiquement une telle micropompe 10 qui est constituée par une première paroi en verre 20 dans laquelle sont ménagés respectivement
un orifice d'entrée 22 et un orifice de sortie 24 de la pompe, une plaque de silicium 18 constituant une membrane déformable et deux pièces de verre 12 et 14 fixées sur l'autre face de la plaque de silicium 18 en laissant une partie de la face externe 18a de la membrane de silicium libre. Pour éviter l'introduction de contraintes mécaniques dans cette structure, la liaison entre le verre 12, 14, 20 et le silicium 18 est réalisée de préférence par soudage anodique. Cette technique connue en soi consiste à porter l'ensemble des pièces en silicium et en verre à une température de l'ordre de 300*C et à placer ce sandwich entre deux électrodes en contact avec les plaques de silicium et de verre en appliquant pendant quelques minutes un potentiel négatif de l'ordre de -1000 volts à l'électrode appliquée contre le verre. On obtient ainsi une soudure étanche à relativement basse température entre la plaque de silicium et les différentes pièces de verre. Le fonctionnement de la pompe est commandé par un actionneur piézo-électrique 16 qui est fixé sur la face nue 18a de la plaque en silicium 18. Les contraintes mécaniques induites par la commande électrique de l'actionneur piézo¬ électrique 16 provoquent des déformations de la membrane 18, ce qui commande l'entrée et la sortie du liquide dans la micropompe. En se référant maintenant aux figures 2 à 4, on va décrire la mise en oeuvre de l'invention pour réaliser une connexion étanche entre la micropompe 10 de la figure 1 et la paroi 30 d'un carter de protection hermétique qui est de préférence en titane. Sur la figure 2, on a représenté un orifice de sortie ou d'entrée 32 de liquide du carter qui sera relié à l'orifice d'entrée 22 ou de sortie 24 de la pompe afin de permettre l'arrivée ou l'évacuation du liquide vers ou hors de la pompe.
Selon un premier mode de réalisation, pour réaliser la liaison étanche entre l'orifice 32 du carter et, par exemple, l'orifice d'entrée 22 de la pompe, on utilise la technique de soudage anodique déjà décrite. Pour minimiser les problèmes de concentration de contraintes dus à la différence des coefficients de dilatation thermique des matériaux qui sont reliés entre eux, il est proposé de conformer les zones des pièces qui se trouvent en contact, afin de réaliser une structure de relâchement de contraintes qui permettra de diminuer la concentration de contraintes dans le verre, évitant ainsi la fissuration ou la déformation excessive de ce matériau.
Comme on peut le voir à la figure 2, la partie du carter 30 qui sera reliée à la paroi en verre 20 présente, en coupe verticale, une forme en T, la tête du T provenant d'une plaque constituant le corps du carter 30a, la partie orientée verticalement ou pied du T étant un tronçon tubulaire 30b entourant l'orifice ou conduite 32 et un prolongement horizontal 30c de la partie d'extrémité du tronçon tubulaire opposée à la plaque 30a constitué par une plaque fine 30c sous forme d'une lamelle ou semelle 30c présentant une épaisseur limitée et entourant avec une symétrie radiale l'orifice 32. La face avant de la lamelle 30c est une face plane polie constituant la face de contact 36 qui va être reliée par soudage anodique à la face plane 26 de la paroi en verre 20. Mise à part l'étape préliminaire de polissage, il est à noter que les faces 26 et 36 sont reliées l'une à l'autre par un traitement unique qui consiste en un soudage anodique. Le contour de la lamelle 30c présente un bord biseauté depuis la face arrière de la lamelle 30c c'est-à-dire la face opposée à la face de contact 36.
L'épaisseur de cette lamelle 30c est de préférence au plus égal à 0,3 mm; cette limitation étant nécessaire pour limiter les contraintes dans le verre. Néanmoins, on cherchera à obtenir une épaisseur de l'ordre de 0,05 mm au plus pour la lamelle 30c, une épaisseur de 0,05 mm correspondant à une limite minimum raisonnable au vu des procédés de fabrication actuels.
Dans cet exemple du premier mode de réalisation, le carter 30 présente une partie à relier à la paroi en verre 20 comprenant un corps de carter 30a sous forme de plaque qui est reliée par une partie tubulaire 30b à une lamelle 30c de surface et d'épaisseur limitées.
Dans le cas de la figure 2, c'est essentiellement le profil de la face plane 36 de l'organe ou carter 30 qui a été conformé de façon à minimiser les contraintes après la réalisation du soudage anodique. De plus, la structure à paroi métallique fine du carter 30 constitue une zone d'absorption élastique des contraintes permettant également des déformations élastiques latérales au sein de la partie en forme de lamelle 30c.
Selon une autre alternative du premier mode de réalisation de l'invention, comme on peut le voir sur la figure 3, il est également
possible d'adapter le profil de la face plane en verre 26 pour minimiser les concentrations de contraintes dans la plaque en verre 20.
Dans le cas de la figure 3, l'organe métallique 40 présente une face plane 46 polie destinée à être reliée à la paroi en verre 20. La paroi en verre présente une face plane 26 composée de trois zones distinctes : une face de contact 26a entourant l'orifice 22, le reste de la face plane étant une zone 26c en retrait par rapport à la face de contact 26a et parallèle à celle-ci. La zone de transition 26b entre la face de contact 26a et le reste de la face plane en verre 26c présente une courbure concave qui, de préférence, forme approximativement un quart de cercle. Dans ce cas, la zone courbe ou jonction arrondie présente sur la face plane en verre 26 constitue une zone de relâchement de contraintes qui évite des concentrations de contraintes trop importantes dans le verre. Cette courbure peut être obtenue par gravure isotropique du verre.
Selon un deuxième mode de réalisation de l'invention, pour lequel on se reportera à la figure 4, la fixation entre l'organe métallique 50 et le composant 10 qui est une micropompe est effectuée grâce à un collage par capillarité. Dans le cas où l'on utilise le procédé de raccordement selon l'invention pour des micropompes destinées à délivrer un médicament dans le corps humain, la colle doit remplir certaines conditions importantes. Ainsi, on choisira notamment la colle afin qu'elle possède de bonnes propriétés d'absorption et de diffusion de l'humidité, ainsi qu'une grande inertie par rapport à la plupart des médicaments agressifs et, bien sûr, elle ne doit présenter aucune toxicité. Cette colle doit également posséder une bonne tenue et être stable au cours du temps et elle doit également pouvoir supporter des cycles de stérilisation en autoclave sous haute température. On utilisera par exemple la colle EPO-TEK 377 qui est une résine époxy. Dans le cas de la fixation par collage, la structure de cette liaison doit minimiser les surfaces de contact entre la colle et le médicament ainsi que la section du chemin de diffusion de l'humidité à travers la colle. Ces conditions sont réalisées en rapprochant deux surfaces afin de réaliser un contact intime entre elles autour de la conduite dans lequel le fluide s'écoule avant d'appliquer la colle. Bien que les surfaces soient suffisamment planes et dans un état de surface convenable, de la colle
pénétrera tout de même dans l'espace interstitiel présent entre les deux surfaces en contact, mais la surface sur laquelle la colle sera en contact avec le médicament, ainsi que la section du chemin de diffusion de l'humidité à travers la colle sera seulement de l'ordre de quelques micromètres. Il n'y aura pas de conséquence néfaste au niveau de la composition du liquide car la surface de contact entre le médicament et la colle est trop faible pour que la colle pollue le médicament. Des essais concluants ont été menés avec une planéité de l'ordre du micromètre et une rugosité Ra de 1 micromètre pour la face en titane qui se trouve en contact avec le verre. Les paramètres de planéité et de rugosité de surface vont contribuer à déterminer l'épaisseur de colle nécessaire.
Comme représenté à la figure 4, la face plane 56 de l'organe 50 comprend deux faces de contact 56a constituant des zones de contact 56a polies de l'organe 50 entourant l'un des orifices 52 ou 54 de l'organe 50. La zone de transition entre cette face de contact 56a et le reste de la face plane 56b de l'organe forme une marche dont la face de contact 56a constitue le niveau le plus élevé. Ainsi, une grande partie 56b de la face plane du carter 50 est en retrait par rapport à la face de contact 56a qui est en contact intime avec la face plane 26 de la paroi de verre 20. Cette zone en retrait est celle qui va être recouverte de colle 60. La hauteur de la marche entre la face de contact 56a et le reste de la face plane 56b doit être suffisante pour permettre l'écoulement par capillarité de la colle 60, lorsque la face de contact 56a de l'organe est appliquée sur la face plane en verre 26 du composant. Cette hauteur est typiquement de l'ordre de 5 à 10 micromètres mais peut couvrir une gamme s'étendant entre 2 et 50 micromètres selon le type de colle, la géométrie et la superficie de la zone ou la colle va pénétrer; cette marche peut être réalisée par gravure isotropique du titane. Cette configuration permet un bon écoulement par capillarité de la colle 60 qui entraîne une bonne résistance mécanique de la liaison étanche entre le titane et le verre. Pour réaliser cette liaison, afin que l'écoulement par capillarité soit possible, les deux éléments sont tout d'abord maintenus en place, grâce à des ressorts ou des crochets puis une goutte de colle est déposée au bord de la micropompe. Ensuite, cette colle remplit par capillarité l'espace entre la face plane en verre 26 et la face plane 56b en retrait de
la paroi 50 en titane afin de remplacer entièrement l'air qui se trouvait préalablement dans cet espace.
Comme dans le cas du premier mode de réalisation de l'invention, lors de la mise en oeuvre du deuxième mode de réalisation, mise à part l'étape préliminaire de polissage des zones de contact 56a, l'opération physico-chimique permettant la fixation entre la paroi en verre 20 et l'organe 50 consiste en une étape unique.
Une autre alternative à ce deuxième mode de réalisation consiste à utiliser des ébauches métalliques annulaires découpées dans de fines feuilles puis positionnées autour d'un orifice entre la face plane en verre de la micropompe et la paroi métallique étanche telle que celle d'un carter.
Dans ce cas, la conformation du relief de la face plane en titane destinée à être raccordée à la paroi en verre consiste à placer autour des orifices un élément annulaire métallique dont la première face plane sera en contact avec la paroi en titane et dont la deuxième face plane constituera la face de contact destinée à être en contact avec la face plane en verre. La zone de transition entre la deuxième face plane de l'élément annulaire et la paroi en titane forme une marche pour la diffusion de la colle par capillarité.
Dans l'exemple décrit précédemment, on a envisagé le cas d'une micropompe et d'un carter étanche. Il va de soi que le procédé selon l'invention peut être utilisé pour la liaison étanche entre d'autres composants présentant une paroi en verre, en silicium ou analogue et d'autres organes tels que tubulures, réservoirs, etc., dans lesquels doit circuler un liquide.