Utilisation de dihydrobenzofuranones à titre
d'ingrédients parfumants
Domaine technique
La présente invention a trait au domaine de la parfumerie. Plus particulièrement, elle concerne l'utilisation, à titre d'ingrédient parfumant, d'un composé de formule
a. les symboles R1 à R4 sont identiques ou différents et représentent chacun un atome d'hydrogène, un radical alkyle saturé ou insaturé, linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 5 atomes de carbone, un radical alkoxy linéaire ou ramifié, ayant de 1 à 4 atomes de carbone, un radical cycloaliphatique ayant 5 ou 6 atomes de carbone ou un radical aromatique, ce radical cyclique pouvant être substitué par un ou plusieurs radicaux alkyles inférieurs ; ou dans laquelle .
b. deux symboles adjacents parmi les symboles R1 à R4 sont pris ensemble et représentent un cycle, saturé ou insaturé, ayant 5 ou 6 atomes de carbone, ce cycle pouvant être substitué par un ou plusieurs radicaux alkyles inférieurs, et les deux autres symboles représentent l'hydrogène.
Par radical alkyle inférieur on entend ici un radical de C1 à C4, linéaire ou ramifié, et plus particulièrement un radical méthyle ou éthyle.
Technique antérieure
Les composés de formule (I) sont des analogues de la 3H-benzo[b]furan-2-one, un composé dont la structure est bien connue. On connaît d'ailleurs également de l'art antérieur la structure de plusieurs composés obéissant à la formule (I) et on sait que plusieurs benzofuran-2(3H)-
ones possèdent des propriétés thérapeutiques, notamment en tant qu'agents anti-inflammatoires (voir, par exemple, O. Piccolo et al., J. Chem. Res. 1985, 258). Cependant, malgré l'intérêt suscité par ces composés dans le domaine pharmaceutique, nous n'avons pu déceler dans l'art antérieur aucune description, ni même suggestion, ayant trait à l'éventuelle utilité de tels composés dans la parfumerie. A l'évidence, les propriétés olfactives de ces composés sont passées totalement inaperçues jusqu'à aujourd'hui.
Exposé de l'invention
Or, nous avons maintenant découvert que les composés de formule (I) possèdent des propriétés odorantes très utiles et qu'ils peuvent de ce fait servir à préparer des compositions parfumantes et articles parfumés de nature très variée.
Les notes olfactives des composés (I) couvrent en effet un spectre de nuances odorantes très large. Alors que l'on trouve certains composés (I) dont la note dominante est de type lactonique, coumariné, foin, rappellant l'odeur de la flouve et le caractère fèves de tonka, il en est d'autres qui développent des notes plutôt lactoniques où le caractère fruité, abricot est dominant, ou encore des composés dont l'odeur est de type musqué, rappelant celle caractéristique des muscs nitrés (musc cétone, musc ambrette, etc), ou phénolique, mousse cristal. Certains, d'ailleurs, possèdent des odeurs où plusieurs de ces caractères se trouvent mélangés.
H est donc apparent que l'utilisation des composés (I) en parfumerie permet d'obtenir des effets parfumants très divers et que ces composés peuvent servir à impartir ou renforcer les notes coumarinées, lactoniques- fruitées, ou encore musquées, des compositions dans lesquelles ils sont incorporés.
Les propriétés odorantes de ces composés sont d'autant plus surprenantes qu'elles ne se trouvent pas représentées, de façon similaire, dans d'autres familles de composés dont la structure est pourtant très proche de celle des composés (I). C'est ainsi, par exemple, que nous avons observé que des homologues de ces composés dépourvus de substituant en position 3 du cycle lactonique, ou encore possédant deux substituants à la même position, se révélaient être de médiocres ingrédients parfumants par rapport au composé (I) correspondant, ou étaient même complètement dénués de caractère olfactif. Nous avons ainsi constaté, à plusieurs reprises, que la présence d'un
substituant unique à la position 3 du squelette moléculaire de base, c'est-à-dire de la structure de type 3H-benzo[b]furan-2-one, semblait être une condition nécessaire pour la possession de propriétés odorantes utiles.
On peut citer à cet effet, le cas de la 3^-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, un composé dont l'utilisation en parfumerie est préférée selon l'invention. Cette lactone développe une note odorante coumarinée très puissante, avec un caractère doux, foin, rappelant l'odeur de la flouve, et aussi une note de type tonka et vanillée. Or, cette combinaison de caractères olfactifs, et notamment la puissance du caractère coumariné-tonka qui rend ce composé particulièrement précieux pour un emploi alternatif à celui de la coumariné, ne se trouve pas représentée dans l'odeur faiblement coumarinée et phénolique de la 3,3,6-trimémyl-3H-benzo[b]furan-2-one et encore moins chez la 3-éthyl-3,6-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, qui possède une odeur désagréable rappelant les hydrocarbures. Par ailleurs, il s'est trouvé que cette odeur d'hydrocarbure caractérise aussi la note de la 3,6-diméthyl-3-propyl-3H-benzo[b]furan-2-one, alors que la 3-butyl-3,6-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one possède une très faible odeur à caractère vaguement lactonique.
Le même type de comportement a été constaté avec la 6-isopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one et ses homologues supérieurs doublement substitués en position 3. Cette lactone nouvelle est ainsi un composé préféré de ? 'invention, son odeur étant représentative des notes dominantes de type lactonique, fruité, abricot citées plus haut, accompagnées dans ce cas d'un léger sous-caractère phénolique. H s'agit d'une odeur très tenace, qui rappelle celle de la décalactone et de la Veloutone (2,2,5-triméthyl-5-pentyl-1-cyclopentanone ; origine : Firmenich SA, Genève, Suisse). Or, c'est avec étonnement que les experts parfumeurs ont découvert que cette richesse olfactive avait complètement disparu chez la 6-isopropyl-3,3-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, dénuée de caractère olfactif, ou encore chez les 3-éthyl-6- isopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, 6-isopropyl-3-méthyl-3-propyl-benzo[b]furan-2-one et 3-butyl-6-isopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, qui possèdent toutes des odeurs très faibles, à caractère très vaguement musqué ou lactonique.
Cette supériorité olfactive surprenante des composés (I) vis-à-vis de leurs homologues était aussi très évidente dans le cas de la 5,7-diisopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one et de la 5,7-di-tert-butyl-3-méthyl-3H- benzo[b]furan-2-one. Ces deux composés nouveaux, qui constituent des objets préférés de l'invention, possèdent des odeurs typiques de la troisième famille olfactive que l'on a découvert parmi les composés de l'invention, à savoir les
odeurs à caractère musqué. Il s'agit d'odeurs d'autant plus inattendues qu'elles sont de type musc-nitré, malgré l'absence de groupes nitrés dans la molécule. En particulier, la lactone di-tert-butylée susmentionnée possède une odeur musquée très puissante, qui rappelle celle des muscs xylol et Baur. Un autre aspect de sa note musquée rappelle aussi l'odeur du musc cétone. Ce composé est en fait un ingrédient parfumant de choix et sa valeur olfactive s'est révélée encore plus riche lors de son utilisation en mélange particulier avec la 3-méthyl-cyclopentadéc-5-én-1-one (voir US 5,354,735) ou encore avec d'autres ingrédients musqués qui ne possèdent pas les notes caractéristiques desdits "muscs-nitrés", comme par exemple la Tonalid ® (7-acétyl-1,1,3,4,4,6-hexaméthyltétraline ; origine : PFW, Hollande).
Or, dans les deux cas, aussi bien leurs homologues inférieurs non méthylés en position 3, à savoir les 5,7-diisopropyl-3H-benzo[b]furan-2-one et 5,7-di-tert-butyl-3H-benzo[b]furan-2-one, que leurs homologues di-méthylés, ou 5,7-dusopropyl-33-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one et 5,7-di-tert-butyl-3,3-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, ont des odeurs beaucoup trop faibles et dénuées de caractère olfactif bien défini.
De nombreux autres exemples du comportement olfactif surprenant des composés (I) ont été constatés. D'autre part, en plus de la remarquable gamme de nuances olfactives observée, certains types de lactones parmi les composés (I) semblaient éveiller une préférence particulière de la part des parfumeurs.
On peut citer, dans ce contexte, les composés de formule
dans laquelle les symboles R
2 et R
3 sont identiques ou différents et représentent chacun un atome d'hydrogène ou un radical alkyle ou alkoxy de C
1 à C
4, linéaire ou ramifié, un radical cycloaliphatique ayant 5 ou 6 atomes de carbone ou un radical aromatique, ce radical cyclique pouvant être substitué par un ou plusieurs radicaux alkyles inférieurs.
On a déjà mentionné des exemples d'ingrédients de choix obéissant à la formule 0a) et d'autres sont indiqués au Tableau I plus loin. On citera encore, à titre préférentiel, la 3-méthyl-6-phényl-3H-benzo[b]furan-2-one dont l'odeur lactonique, fruitée, abricot, légèrement grasse, rappelant celle des δ-lactones, de la γ-undécalactone et de la Veloutone, et notamment son
extraordinaire ténacité, en font un ingrédient particulièrement prisé. En effet, la ténacité hors du commun de l'odeur de ce composé, dont l'intensité sur mouillette est restée inchangée pendant plus d'une année, dépasse de loin celle de n'importe quelle lactone connue à ce jour et rend ce composé très avantageux pour les applications typiques des lactones connues citées.
D'autres exemples intéressants parmi les composés (I), et dont on a déjà cité des exemples particulièrement préfères, sont les lactones de formule
dans laquelle R
2 et R
4 sont identiques ou différents et représentent chacun un radical alkyle ou alkoxy de C
1 à C
4, linéaire ou ramifié, un radical cycloaliphatique ayant 5 ou 6 atomes de carbone ou un radical aromatique, ce radical cyclique pouvant être substitué par un ou plusieurs radicaux alkyles inférieurs.
Finalement, le tableau I ci-après cite encore d'autres composés préférés et leurs caractères olfactifs.
1) 9(10)-éthylidène-3-oxatricyclo[6.2.1.02,7]undécan-4;one; ; origine : Firmenich SA, Genève, Suisse
De par leurs qualités olfactives, les composés (I) sont des ingrédients parfumants qui se prêtent tout aussi bien pour des applications en parfumerie fine qu'en parfumerie fonctionnelle. Ils conviennent pour la préparation de bases et compositions parfumantes, parfums et eaux de toilette, ainsi que pour le parfumage d'articles divers tels des savons, des gels de bain ou douche, des shampoings et autres produits d'hygiène capillaire, des désodorisants corporels ou d'air ambiant et des préparations cosmétiques. On peut également les utiliser avantageusement pour le parfumage de détergents et d'adoucissants textiles et ils trouvent aussi un emploi heureux dans des produits d'entretien.
Dans ces applications, ils seront utilisés soit seuls, soit, comme il est plus courant dans l'art, en mélange avec d'autres ingrédients parfumants, des solvants ou des adjuvants usuels en parfumerie.
Les concentrations dans lesquelles ils peuvent être utilisés dépendent de l'effet olfactif recherché, ainsi que de la nature des coingrédients avec lesquels ils sont mélangés dans les compositions parfumantes et articles
parfumés les contenant. Par ailleurs, étant donné la variété de nuances olfactives que l'on peut trouver parmi les composés (I) et le spectre d'intensités odorantes correspondantes, il est clair que ces concentrations dépendront également de la nature du composé (I) utilisé. Ces concentrations peuvent donc varier dans une gamme de valeurs très large, dont on peut citer, purement à titre d'exemple, des concentrations de l'ordre de 1 à 10%, voire même 20% ou plus, en poids, par rapport au poids de la composition dans laquelle ils sont incorporés, ceci lors de leur usage dans la préparation de bases et compositions parfumantes. Des valeurs bien inférieures à celles-ci seront généralement utilisées lors de l'emploi de ces composés dans le parfumage des divers articles de consommation cités précédemment.
Les compositions parfumantes et les articles parfumés contenant les composés (I) et notamment les composés préférés cités auparavant, font aussi l'objet de l'invention.
Malgré le fait que l'on connait plusieurs composés obéissant à la formule (I), souvent cités dans le cadre d'études se rapportant à la synthèse organique ou à des activités dans le domaine pharmacologique, il est de ces composés qui sont des entités chimiques nouvelles, dont on ne pouvait anticiper de l'art antérieur qu'ils posséderaient des propriétés olfactives utiles.
Un autre objet de l'invention est ainsi un composé de formule
telle que définie à la revendication 1, alinéa a., étant entendu que les combinaisons suivantes sont exclues :
a. R1 = R2 = R3 = R4 = H ;
b. R1 = R2 = R4 = H et R3 = méthyle ou méthoxy ou phényle ou 2- méthylpropyle ou cyclopentyle ou cyclohexyle ; .
c R1 = R3 = R4 = H et R2 = méthyle ou éthyle ou phényle ;
d. R1 = R4 = H, R2 = CH3 et R3 = cyclopentyle ou cyclohexyle ;
e. R1 = R4 = H, R2 = phényle et R3 = méthoxy ; et
f. R1 = R3 = méthoxy, R2 = CH3 et R4 = H ;
ou telle que définie à la revendication 1, alinéa b., mais en excluant la 1,5,8- triméthyl-1H-naphto[2,1-b]furan-2-one, la 3-méthyl-3H-naphto[2,3-b]furan-2-
one et la 1-méthyl-1H-naphto[2,1-b]furan-2-one.
Par ailleurs, l'invention concerne en particulier les composés choisis dans le groupe constitué par
a. 6-éthyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
b. 6-isopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
c. 3-méthyl-5-propyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
d. 5-tert-butyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
e. 3-méthyl-5-(l-méthylpropyl)-3H-benzo[b]furan-2-one ;
f . 3,4,6-triméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
g. 3,5,6-triméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
h. 3,6,7-triméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ;
i. 3,5,6,7-tétrahydro-3-méthyl-indéno[5,6-b]furan-2-one ;
j. 5,7-diisopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one ; et
k. 5,7-di-tert-butyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one.
Les composés de formule (I) peuvent être préparés à partir de dérivés phénoliques disponibles sur le marché, ou qui peuvent être facilement préparés à partir de produits commerciaux. Les dérivés phénoliques de départ peuvent être transformés de façon analogue à la méthode décrite par O. Piccolo et al., réf. citée, représentée schématiquement comme suit :
L'α-céto-ester de formule (lu) dans lequel R = H, CH
3 est un produit commercial.
Alternativement, et en partant des mêmes dérivés phénoliques de formule (H), on peut préparer les composés (I) selon un procédé original, qui fait également l'objet de l'invention, caractérisé en ce qu'on fait réagir un dérivé phénolique de formule
dans laquelle les symboles R
1 à R
4 sont définis comme à la formule (I), avec le méthylglyoxal, en présence d'un catalyseur adde et dans un solvant organique susceptible de former un mélange azéotropique avec l'eau.
Le procédé de l'invention repose sur une modification originale du procédé décrit par R. W. Layer dans J. Heterocycl. Chem. 12, 1067 (1975), représenté au schéma suivant :
Nous avons constaté que, contrairement au procédé de l'invention, cette méthode connue ne permettait pas de préparer, de façon efficace, des composés dans lesquels le cyde lactonique est substitué en position 3. On observait, en effet, la formation d'une quantité prépondérante de produits à poids moléculaire élevé non intéressants.
Or, nous avons découvert avec surprise que lorsqu'on effectuait la réaction dans un solvant organique susceptible de former un mélange azéotropique avec l'eau, et permettant donc l'élimination de cette dernière, on palliait le problème constaté avec le procédé connu susmentionné.
A titre de catalyseur adde dans le procédé sdon l'invention, on peut utiliser un adde organique ou minéral d'usage courant dans cette fonction, ou bien une résine adde. De préférence, on utilisera des addes sulfoniques, par exemple l'acide p-toluènesulfonique ou les résines sulfoniques telle que
l' Amberlyst ® (origine : Rohm & Haas Co.) ou le Dowex ® (origine : Dow Chem. Co).
Des solvants organiques pouvant être utilisés dans ce procédé appartiennent à la classe des hydrocarbures, notamment le toluène, le benzène, le cydohexane ou encore le xylène, ou des solvants chlorés d'usage courant. De très bons rendements sont obtenus avec le toluène, par exemple.
La réaction peut être conduite à pression atmosphérique et à la température de reflux du solvant, ou bien sous vide à une température appropriée à la distillation azéotropique de l'eau.
Les dérivés phénoliques de formule (II), ainsi que le méthylglyoxal, utilisés comme produits de départ, peuvent être obtenus dans le commerce ou fadlement préparés à partir de composés commerciaux, selon des méthodes classiques.
L'invention sera maintenant décrite plus en détail, à l'aide des exemples suivants, dans lesquels les températures sont indiquées en degrés centigrades et les abréviations ont le sens usuel dans l'art.
Manières de réaliser l'invention
Exemple 1
Préparation des composés (I) Méthode générale (I) (selon Citterio et al.)
On a suivi, de façon analogue, en utilisant les phénols de départ indiqués au tableau d-après, la méthode décrite par O. Piccolo et al., réf. dtée, page 259 et par A. Citterio et al., Synthesis, 1984, page 763. Les composés ont été purifiés à l'aide des techniques usuelles, a savoir chromatographie, distillation, etc ... Les homologues des composés (I) non méthylés en position 3 sont préparés de façon analogue (voir schéma I).
Méthode générale II (selon l'invention)
Dans un ballon tricol surmonté d'un séparateur d'eau de type Dean-Stark, d'un thermomètre et d'une ampoule d'introduction, placer 0,1 mole de phénol, 150 ml de toluène et 1,0 g d'acide p-toluènesulfonique. Chauffer à reflux (110°) et introduire lentement (en 1h30) 0,1 mole de méthylglyoxal
(solutions aqueuses à 40%, Fluka) en maintenant le reflux pour éliminer l'eau. Chauffer encore 1h à reflux, refroidir à température ambiante, laver la phase organique avec une solution saturée de NaHCO3 puis à l'eau jusqu'à neutralité, sécher sur Na2SO4, concentrer et purifier par chromatographie sur colonne (SiO2) et par distillation ou cristallisation sdon les cas.
Bien entendu, lorsque l'on remplace dans ce procédé le méthylglyoxal par le glyoxal, on obtient à nouveau les homologues inférieurs des composés de l'invention correspondants, c'est-à-dire les lactones non substituées en position 3 du cyde lactonique.
D'autre part, les homologues supérieurs des composés (I) qui sont di-substitués en position 3 sont préparés par alkylation, dans des conditions connues en soi, des composés de l'invention appropriés.
Plusieurs de ces composés homologues, choisis notamment parmi ceux cités plus haut, sont également décrits d-après.
Le Tableau II suivant dte les composés préparés et leurs propriétés odorantes :
Les caractères analytiques des composés dtés dans ce Tableau sont décrits ci- après, dans le même ordre :
Exemple 2
Préparation d'une composition parfumante On a préparé une composition parfumante de base, destinée à un parfum de type masculin, oriental, en mélangeant les ingrédients suivants :
Lorsqu'on a ajouté à cette composition de base de type balsamique, floral, boisé, musqué, 400 parties en poids de 3,6-diméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one, on a obtenu une composition nouvelle dont la note orientale, coumarinée-
vanillée ressortait nettement renforcée, avec un caractère tonka bien marqué et une puissance nettement accrue. Cet effet olfactif coumariné, que l'on a observé également à des concentrations inférieures du composé de l'invention, de l'ordre de la moitié ou même un quart de la quantité citée, ressemble à celui que l'on aurait pu obtenir avec la coumariné, la note de type fèves de tonka étant cependant plus marquée.
Des effets semblables, mais toutefois nuancés, ont été obtenus lorsqu'on a ajouté la même quantité d'autres composés selon l'invention à odeur coumarinée. Par exemple, la 3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one conférait une odeur du même type, mais plus sèche et plus douce, alors que la 6-méthoxy-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one impartissait à la composition une odeur coumarinée, mais plus phénolique. L'adjonction de la 3,5,6,7-tétrahydro-3-méthyl-indéno[5,6-b]furan-2-one faisait également ressortir la note coumarinée-tonka dans l'odeur de la composition nouvelle, avec un caractère de tête de type noix de coco, que l'on retrouvait également lors de l'addition de la 33,6-triméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one à la composition de base, alors que la 3,4,6-triméthyl-3H-benzo[b]furan-2-one conférait plutôt un caradère coumariné-amande amère à cette composition.
Exemple 3
Parfumage de linge On a préparé des échantillons d'une base adoudssante parfumée en ajoutant à des échantillons distincts d'un adoucissant textile standard non parfumé les composés selon l'invention cités au Tableau suivant, dans les quantités indiquées :
Dans sept machines à laver le linge, on a traité séparément sept lots de textiles standard, contenant des textiles en coton, en fibre acrylique et en nylon, avec respedivement les échantillons 1 à 7 préparés ci-dessus. Les sept lots de textiles ainsi traités ont ensuite été évalués à l'aveuglé par un panel d'experts parfumeurs, aussi bien à l'état humide qu'après leur séchage.
De l'avis des parfumeurs, on pouvait distinguer trois effets olfactifs distmds. Ainsi, les textiles traités avec les échantillons 1, 4 et 5 développaient une odeur à caradère coumariné dominant, très puissante dans le cas du lot traité avec l'échantillon 1, avec un note foin, flouve et tonka bien marquée, alors que le lot traité avec l'échantillon 4 avait une odeur où le caradère ladonique et mousse cristal était plus marqué et qui était aussi plus phénolique.
Pour leur part, l'odeur des textiles traités avec les échantillons 2 et 3 n'était plus à caradère dominant coumariné, mais ladonique et fruité, très agréable évoquant l'odeur de la Veloutone (origine : Firmenich SA, Genève, Suisse) et des décaladones, et dont la note fruitée ressemblait à l'odeur d'abricot. Par ailleurs, l'odeur des textiles traités avec l'échantillon 3 s'est révélée particulièrement tenace, restant sur les tissus pendant longtemps.
D'autre part, les lots traités avec les échantillons 6 et 7 ont été jugés complètement différents des autres, leur odeur étant fortement musquée et pas du tout coumarinée ni ladonique-fruitée, avec un caractère de type musc nitré particulièrement apprédé.
Cet effet était d'autant plus puissant dans les textiles parfumés à l'aide de
l'échantillon 7 et ced aussi bien à la sortie de la machine que 24 h plus tard. Selon les parfumeurs, ces variations dans les effets olfactifs observés avaient été trouvées tout à fait surprenantes lorsqu'ils ont constaté la nature des ingrédients parfumants utilisés et la similarité de leurs structures.
Exemple 4 Composition parfumante
On a préparé une composition parfumante de base, destinée à un détergent en poudre, en mélangeant les ingrédients suivants :
A cette composition de base on a ajouté 250 parties en poids de 5,7-di-tert- butyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one. On a ainsi obtenu une composition nouvelle dont la note musquée terreuse, aromatique impartie par la Tonalid ® se trouvait nettement renforcée par rapport à celle de la composition de base, l'odeur étant devenue musquée-animale et évoquant dairement le caradère olfactif que l'on aurait pu obtenir si on avait ajouté à la composition de base du Musc Xylol.
D'autre part, lorsque la composition de base contenait, à la place de la Tonalid ®, 60 parties en poids de 3-méthyl-cydopentadéc-5-én-1-one (voir US 5354,735), ayant ainsi déjà un caractère musqué, musc-nitré et aussi poudreux, l'addition de 350 parties en poids du composé de l'invention susmentionné a permis d'obtenir une composition nouvelle où l'effet olfactif mentionné plus haut était encore plus évident, l'odeur de la composition évoquant encore plus la fragrance que l'on peut obtenir avec les composés connus tels que le Musc Xylol, le Musc Baur ou encore la Musc cétone.
Par ailleurs, lorsqu'on a ajouté à la composition de base 250 parties en poids de 5,7-diisopropyl-3-méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one à la place du composé de l'invention dté plus haut, on a observé des effets olfactifs similaires mais un peu moins marqués.
Exemple 5 Composition parfumante
On a préparé une composition parfumante de base par mélange des ingrédients suivants
Lorsqu'on a ajouté à cette composition de base de type Chypre 30 parties en poids de 3-méthyl-6-phényl-3H-benzo[b]furan-2-one, on a obtenu une composition nouvelle dont l'odeur avait acquis un net caractère fruitéladonique évoquant des parfums dassiques tels que "Madame" de Rochas ou "Champagne" de Yves St. Laurent.
D'autre part, lorsqu'on a comparé l'effet imparti par ce composé avec celui que l'on a obtenu en ajoutant à la composition de base 30 parties en poids de γ-undécalactone, on s'est aperçu que la composition obtenue selon l'invention possédait une note fruitée plus marquée, de type abricot, alors que celle de la composition contenant la γ-undécalactone possédait un caractère fruité plus faible et plutôt dans la direction pêche. En plus, après 24 h, la note fruitée était davantage perceptible dans l'odeur de la composition contenant le 3-méthyl-6-phényl-3H-benzo[b]furan-2-one et elle persistait encore une semaine plus tard, sans aucun changement dans la puissance, alors que l'on ne pouvait plus percevoir aucun caractère fruité dans l'odeur de la composition contenant la γ-undécalactone.
L'addition à la composition de base de 30 parties en poids de 6-isopropyl-3-
méthyl-3H-benzo[b]furan-2-one a permis d'obtenir une composition nouvelle dont l'odeur possédait un caradère ladonique plus marqué que dans le cas de l'addition de son analogue phényle, quoique le volume et la ténadté de l'odeur aient été quand même inférieurs.