Dispositif de stabilisation d'éléments de carapace de corps d'ouvrage.
La présente invention a pour objet des dispositifs de stabilisation d'éléments de carapace de corps d'ouvrage.
Le secteur technique de l'invention est le domaine des travaux publics.
Une des applications principales de l'invention est la réalisation d'ouvrages maritimes et fluviaux de protection tel que les digues soumises à l'assaut des vagues et des courants, et disposées sur des fonds instables tel que du sable.
Les ouvrages de protection maritime et fluviaux sont en effet généralement constitués d'un corps central, dont une partie est en forme de talus, et sur lequel sont disposés des blocs formant une carapace sensée protéger elle-même le corps central pour que l'ouvrage garde sa capacité de défense contre les assauts des vagues et des courants; pour renforcer ces ouvrages, le corps central peut lui-même être constitué de blocs, mais en général, il s'agit plutôt de "tout venant". Ces blocs, constituant l'ouvrage et en particulier la carapace, peuvent être naturels, mais alors limités à des poids maximum de 8 à 10 tonnes; leur forme naturelle étant alors bien sûr quelconque, il est souvent difficile d'obtenir un bon empilage de ces blocs les uns par rapport aux autres. Les blocs peuvent être également artificiels tel qu'en béton, ce qui permet de leur donner alors des formes géométriques compatibles les unes avec les autres, pour une meilleure compacité et stabilité.
En compliquant leurs formes, telles que de type tétrapode ou "Accropode" par exemple, et dont certaines ont fait l'objet de demandes de brevets, on peut obtenir même une imbrication mécanique de ces blocs les uns par rapport aux autres, ce qui rend la carapace qu'ils forment stable, mais leur plan d'assemblage et leur mise en place en est d'autant plus complexe et donc coûteuse.
Il est clair également que le prix de revient de la fourniture d'un bloc en béton est bien plus élevé que celui d'un bloc naturel dans un rapport allant de 1 à 10 pour le même poids unitaire : aussi beaucoup d'ouvrages sont toujours réalisés avec des blocs naturels
pour des questions de coût et de budget, mais ceux-ci finissent alors par se détacher et mettre en danger l'intégrité de l'ouvrage, et donc la protection qu'ils sont sensés offrir; celle-ci, pour pouvoir être restaurée nécessite alors des travaux de réparation assez lourds et finalement de plus en plus coûteux.
En effet, on relève cinq causes principales de tels désordres :
- 1'affouillement du sol sur lequel est posé l'ouvrage et cela d'autant plus si ce sol est constitué de matériaux en grains tel que le sable : en effet, les mouvements de houle surtout dans les petits fonds, entraînent alors le sol au pied de l'ouvrage, creusant des cavités sous les premiers blocs qui finissent par basculer quand il n'ont bien sûr plus d'appui. Ce phénomène est retardé quand il s'agit de blocs artificiels, qui peuvent, suivant leur forme, s'autobloquer et se verrouiller entre eux, mais à la longue, on note quand même des déformations de l'ouvrage qui peut s'enfoncer en certains endroits et perdre ainsi sa capacité de protection.
- la déficience mécanique globale du sol et de l'ouvrage, qui crée des ruptures géomécaniques d'ensemble, de type circulaire ou subcirculaire, par tassement, rupture du sol, glissement etc.. - les insuffisances pondérales des éléments de carapace qui sont calculées en fonction d'une certaine houle dite de projet soit pour une certaine valeur limite de celle-ci; cependant et cela arrive souvent quand la houle de projet est finalement inférieure aux houles réelles supportées, ou quand les blocs mis en place ne correspondent pas tout à fait aux critères techniques du cahier des charges, ou quand ils sont mal mis en place, ces blocs peuvent être emportés sous l'effet de la houle, et tomber aux pieds de l'ouvrage ou même être envoyés par dessus celui-ci, créant alors des trous dans sa structure et provoquant l'affaissement des autres blocs adjacents etc.. - le soutirage de particules fines depuis l'intérieur du corps de digue sous la carapace, quand ledit corps de digue est réalisé en matériaux tout venant, ce qui est en général le cas, provoquant alors des sortes d'affouillements à l'intérieur de ce corps de digue, comme dans la première cause précédente, et pouvant provoquer bien sûr l'affaissement de la carapace et donc d'autres types de désordres.
- le défaut d'entretien régulier, car compte tenu des quatre autres causes précédentes, si l'on reste trop longtemps sans
surveiller le début de désordres ponctuels, ceux-ci peuvent devenir beaucoup plus importants, et ainsi nécessiter des travaux de réparation de plus en plus conséquents.
Pour essayer de limiter les conséquences de ces différentes causes, un certain nombre d'équipements, de dispositifs et de procédés ont été développés par différentes entreprises, et dont certains ont fait l'objet de demandes de brevets. On peut noter par exemple :
- dans 1'amélioration de la conception de la carapace grâce à des formes de blocs particuliers, la demande de brevet FR. 2.589-177 publiée le 30 Avril 1987 sous priorité espagnole, déposée par Monsieur SUAREZ BORES PEDRO et décrivant une digue ou jetée constituée par un faisceau prismatique hexagonal à face latérale, et d'un couronnement échelonné en mosaïque, les échelons étant formés par un ou plusieurs éléments de faisceau. - dans le domaine de la fixation des sols et des sables, la demande de brevet FR. 2.5^3.988 publiée le 12 Octobre 1984, déposée par Monsieur Roger GANACHAUD et décrivant un perfectionnement aux épis en bois comportant au moins un dispositif d'ancrage mobile : celui-ci est constitué d'un plateau recevant des charges tel que pierres ou blocs maintenues par des chaînes sur ledit plateau, et monté pivotant selon un axe en sensiblement horizontal, qui permet au plateau de basculer sous l'effet de l'affouillement; le brevet FR. 2.199.770 publié le 12 Avril 1971, déposé par la société SG DORIS, et portant sur des dispositifs de protection contre les affouillements de pieds d'ouvrages immergés dans une nappe d'eau; la demande de brevet EP 170.659 publiée le 12 Février 1986 sous priorité allemande, déposée par la société FIRMA JOH. MORITZ RUMP et portant sur un dispositif de stabilisation des sols pour constructions hydrauliques, constitué de barres assemblées en réseaux, pouvant s'ancrer au sol sous l'action de la pesanteur et par des herbes artificielles fixées à ces barres.
- pour maintenir la carapace en place sans nécessiter de blocs autobloquants, différents dispositifs ont été développés pour ancrer cette carapace directement dans l'arrière du talus, tel que dans la demande de brevet EP 79-880 publiée le 2 Mai 1983 sous priorité autrichienne, déposée par Monsieur GERHARD SCHWARTZ et portant sur un ouvrage de soutènement : celui-ci comprend des pièces préfabriquées en béton, dont une extrémité apparaît à la surface visible de ce dernier,
et des pièces d'ancrage qui sont guidées avec jeu sur ces pièces préfabriquées, et qui ont la forme de boucles qui s'étendent dans le remblais postérieur pour constituer une ancre; dans ce même domaine, on peut citer différentes demandes de brevets qui portent sur des dispositifs de type terre armée telle que la demande de brevet EP 47.610 publiée le 17 Mars 1982 sous priorité anglaise, et déposée par le Secrétariat aux Transports du Gouvernement britannique, et la demande EP 67-551 publiée le 22 Décembre 1982 également sous priorité anglaise et déposés par le WEST YORKSHIRE METROPOLITAN COUNTY COUNCIL. - différents autres dispositifs utilisent soit des systèmes de grillages de maintien qui sont du reste utilisés dans le domaine terrestre, soit des murs de ceintures faisant parement et qui sont maintenues, dans l'ouvrage contre lequel est disposé ce grillage ou ce parement, par des moyens d'ancrage fixés dans celui-ci, tel que décrit dans la demande de brevet FR. 2.504.569 publiée le 29 Octobre 1982 et déposée par Monsieur Richard MARTINEZ.
Ces différents équipements, dispositifs ou systèmes permettent chacun en général de résoudre une des causes de désordre indiquées précédemment, mais d'une part, aucun de ces systèmes ne résout l'ensemble de ces causes, et d'autre part, ceux qui sont les plus efficaces sont ceux également qui sont les plus chers de mise en oeuvre; de plus, la plupart des systèmes existant à ce jour ne permettent pas de solution simple de réparation efficace, ce qui nécessite des réparations lourdes et régulières, sans espoir d'améliorer la stabilité de l'ouvrage, qui même au fur et à mesure des réparation peut être de plus en plus instable.
Le problème posé est donc de pouvoir stabiliser des éléments de carapace d'un ouvrage, sans nécessiter de blocs préfabriqués, très complexes de mise en oeuvre et assez coûteux, soit donc de préférence des blocs naturels; ladite stabilité devant être assurée même en cas de risque d'affouillement en pied d'ouvrage, de déficience mécanique du sol et de cet ouvrage, d'insuffisance pondérale des éléments de carapace, et de soutirage des particules du corps de l'ouvrage lui- même; de plus cette stabilité doit pouvoir être réalisée avec un coût de fourniture et de mise en oeuvre le plus raisonnable possible pour rester à la portée des donneurs d'ordre dont les budgets sont souvent limités, et le dispositif assurant cette stabilité doit permettre des
solutions de réparation même sur des ouvrages déjà existants et ne comportant pas un dispositif initial répondant au problème posé ci- dessus.
Une solution au problème posé est un dispositif de stabilisation d'éléments de carapace de corps d'ouvrage, dont une partie est en forme de talus comportant une grille de maintien desdits éléments, fixée à la surface de ladite carapace par des moyens ancrés à travers l'ouvrage : le dispositif suivant l'invention comporte un sabot de pied d'ouvrage, posé sur le sol recevant ledit ouvrage, des moyens d'ancrage dudit sabot par rapport audit sol, laquelle grille étant fixée sur ledit sabot, et lesdits moyens d'ancrage de celle-ci étant constitués de tirants traversant la carapace de l'ouvrage et fixés à l'opposé du corps d'ouvrage par rapport à celle-ci.
De préférence, ledit sabot est réalisé en blocs de béton armé de section transversale en forme de L, dont l'angle intérieur reçoit en appui les éléments de carapace.
Dans un mode de réalisation préférentiel, les moyens d'ancrage dudit sabot sont constitués d'une armature de type grille ou géogrille posée sur le fond sous le corps de l'ouvrage et fixée audit sabot qu'elle retient.
Dans un autre mode de réalisation, lesdits moyens d'ancrage du sabot sont constitués de pieux fichés dans le sol sous ledit sabot, lequel prend appui sur leur extrémité supérieure; et dans un autre mode de réalisation, il peut être combiné les deux types d'ancrage ci- dessus.
Pour permettre de suivre 1'évolution des mouvements éventuels de la carapace de 1'ouvrage au cours du temps, tels que par tassement des éléments qui la constitue, dans un mode de réalisation préférentiel, les tirants de fixation de la grille supérieure bloquant lesdits éléments de carapace comportent à leur extrémité supérieure un système de réglage de leur tension.
Pour limiter les effets d'affouillement en pied d'ouvrage et également les risques de ruptures géomécaniques d'ensemble de celui- ci, dans un mode de réalisation préférentiel, le dispositif suivant l'invention comporte en plus des moyens d'ancrage indiqué précédemment tel qu'une grille ou géogrille ou des pieux, un filtre plan de type géotextile posé au moins sous toute la surface de l'ouvrage située
sous le talus de celui-ci, et même devant le pied de l'ouvrage pour les risques d'affouillement à cet endroit; pour limiter également le soutirage des particules fines du corps de l'ouvrage lui-même, le dispositif suivant l'invention comporte dans un mode de réalisation préférentiel, un filtre, de type géotextile, interne disposés entre le corps de l'ouvrage et ladite carapace.
Le résultat est un nouveau dispositif de stabilisation d'éléments de carapace de corps d'ouvrage, qui répond au problème posé et aux objectifs définis précédemment, ainsi qu'aux inconvénients des dispositifs et des procédés utilisés jusqu'à ce jour.
En effet, le dispositif de stabilisation suivant l'invention comporte en combinaison un certain nombre d'éléments caractéristiques qui, par leur effet conjugué permettent une bonne stabilisation des éléments de carapace, même si ceux-ci sont constitués de blocs naturels et d'un poids unitaire qui n'est pas forcément compatible avec les effets de la houle, qui risquerait sans la présence des éléments de stabilisation du dispositif suivant l'invention, de les emporter.
En particulier, la présence d'un sabot de fond, surtout d'une forme de type en L, permet d'une part d'accrocher la grille supérieure en son bord inférieur, et de reprendre ainsi une partie des efforts mécaniques de charge de la carapace, qui sont également repris par les tirants de maintien de ladite grille; de plus, ce dit sabot est maintenu par des systèmes d'ancrage, qui peuvent être des armatures glissées sous le talus proprement dit de l'ouvrage, ou des pieux situés sous ce sabot : ceux-ci le maintiennent en place à une côte particulière, même en cas d'affouillement en avant de celui-ci. S'il y a donc tassement du sol et/ou léger basculement de ce sabot, la carapace est maintenue en appui dans l'angle formé par les branches du L dudit sabot : les efforts dus au poids de ladite carapace y sont concentrés, et participent au maintien en place du sabot qui lui-même assure alors, même s'il pivote légèrement, la tenue de la carapace.
Quand on rajoute en plus des systèmes de nappes filtres de type géotextile sous l'ouvrage, éventuellement associés à une géogrille ou à des pieux, devant celui-ci et à l'intérieur de l'ouvrage entre la carapace et le corps d'ouvrage, on limite le soutirage des particules fines et ainsi d'une part 1'affouillement en pied d'ouvrage, d'autre
part, à l'intérieur de celui-ci, et enfin les ruptures géomécaniques du sol.
Les différents éléments constituant le dispositif de stabilisation suivant l'invention peuvent être également mis en place, même sur des ouvrages existants, moyennant un minimum de préparation : ils permettent donc de sauvegarder ceux-ci dans les meilleures conditions et ainsi de prolonger leur durée de vie, sans être obligés de reconstituer l'ensemble de l'ouvrage.
De même, on peut souligner les coûts raisonnables de fourniture des différents équipements, ainsi que de leur mise en place, ce qui répond bien aux objectifs économiques fixés; les différentes possibilités de réglage de tension de tirants de grilles supérieure, ainsi que de changement de ladite grille en cas de déficiences permettent des solutions de réparation assez faciles à mettre en oeuvre, moyennant des contrôles réguliers, comme cela devrait se pratiquer dans ce type d'ouvrage.
On pourrait citer d'autres avantages de la présente invention, mais ceux cités ci-dessus en montrent déjà suffisamment pour en démontrer la nouveauté et l'intérêt. La description et les figures ci-après représentent un exemple de réalisation de l'invention, mais n'ont aucun caractère limitatif : d'autres réalisations sont possibles dans le cadre de la portée et de l'étendue de cette invention, en particulier en changeant la forme de la section de base du sabot par exemple, ainsi que les différents types de moyens d'ancrage de celui-ci par rapport au sol, et ceux des tirants de la grille supérieure par rapport à l'ouvrage et/ou au sol également; de même, même si l'application principale de l'invention telle que décrite ci-après et dont les avantages sont les plus importants dans le domaine maritime, il est bien sûr clair que le dispositif de stabilisation suivant l'invention tel que décrit ci- après, peut être utilisé également dans des ouvrages terrestres, qui ne sont pas forcément immergés et pour des applications particulières.
La figure 1 est une vue en coupe d'un ouvrage maritime ou fluvial comprenant un dispositif de stabilisation suivant l'invention. La figure 2 est une vue en perspective de face de l'ouvrage de la figure 1.
La figure 3 est une vue en perspective d'une partie du
dispositif suivant l'invention comprenant une armature d'ancrage de fond, la grille supérieure de tenue de la carapace et un tirant d'ancrage ei de liaison entre les deux.
Le dispositif de stabilisation des éléments 14 de la carapace de corps 15 de l'ouvrage 1 tel que représenté sur les figures 1 et 2, comporte, d'une manière connue puisque celui-ci est utilisé dans beaucoup d'ouvrages terrestres ou dans des équipements de type gabionnage en mer, une grille 4 de maintien des éléments de ladite carapace fixée à la surface de celle-ci par des moyens 5 ancrés à travers l'ouvrage 1 : suivant l'invention, le dispositif de stabilisation comprend essentiellement, en plus des éléments ci- dessus, un sabot 2 de pied d'ouvrage, posé sur le sol 12 recevant ledit ouvrage 1, des moyens d'ancrage 3 et/ou 7. tels que définis ci- après dudit sabot 2 par rapport audit sol 12, laquelle grille 4 étant fixée sur ledit sabot 2 en son bord inférieur par tout moyen connu; lesdits moyens 5 d'ancrage de celle-ci sont constitués de tirants 5 traversant la carapace 14 de l'ouvrage, et fixés à l'opposé du corps 5 d'ouvrage par rapport à celle-ci.
Ce corps 1 d'ouvrage est généralement réalisé en matériau tout- venant, mais il peut être également réalisé dans le même type de blocs que ceux de la carapace et/ou avec un mélange de tout-venant et de blocs et/ou avec une partie du sol naturel tels que des enrochements préexistants.
Les éléments 14 de carapace de ce corps 15 d'ouvrage 1, dont une partie est en forme de talus, peuvent être constitués soit de blocs naturels de toutes dimensions puisque grâce au dispositif de la présente invention ces blocs n'ont pas besoin d'avoir un poids unitaire compatible avec les forces d'entraînement dues à la houle de projet et/ou aux courants de la masse d'eau 10 qui mouille ledit talus; ces éléments 14 de carapace peuvent être également des blocs artificiels réalisés en béton, avec la même remarque que précédemment en ce qui concerne leurs poids.
Le sabot 2 de pied d'ouvrage est réalisé en blocs de béton armé, de section transversale en forme de L, dont une des branches du L est posée sur le sol 12, et dont l'angle intérieur entre les deux branches du L reçoit en appui les éléments 14 de carapace dans l'axe de la poussée P de ceux-ci.
La partie du L reposant sur le sol est de préférence, plus longue que celle verticale faisant office de rebord pour le maintien des éléments 14 de carapace; cette deuxième partie verticale du L peut être réalisée suivant une section en forme de tronc de cône, pour permettre suivant sa face tournée vers l'extérieur de l'ouvrage, d'assurer une continuité avec le talus proprement dit de la carapace, et suivant sa face intérieure d'améliorer son rôle de rebord et de coin de blocage dans l'axe de la poussée des éléments 14.
Un des moyens d'ancrage du sabot 2, quand il s'agit d'un ouvrage 9. dont l'accès à la surface du fond devant recevoir ce dit ouvrage est possible, peut être constitué d'une armature de type grille 3 posée sur le fond 12 sous le corps 1 de l'ouvrage et fixée à l'arrière dudit sabot 2 qu'elle retient, tel qu'à l'extrémité de la branche du L posée sur le fond. Ladite grille 3 ou armature est alors maintenue et ancrée par rapport au fond 12 grâce au poids de l'ouvrage proprement dit une fois réalisé et qui la recouvre entièrement au-dessus d'elle : elle permet ainsi de retenir les éléments constituant le sabot 2 tant dans le plan horizontal du fait de la poussée P des éléments de carapace, qui tendraient à chasser ledit sabot mais également, en cas d'affouillement à l'avant de ce sabot, d'éviter aux éléments de celui- ci de basculer brutalement.
Les tirants ___ de la grille supérieure 4 peuvent être fixés à des platines 16 de retenue, immobilisées dans les mailles de cette armature inférieure 3. tel que représenté sur la figure 3 et comprenant des pièces de retenue 18 tel qu'un axe disposé en travers d'une ouverture pratiquée dans ladite platine et autour duquel peut être passée l'extrémité en boucle du tirant 5 correspondant.
Suivant le type d'ouvrage et la nature du sol 12 situé sous celui-ci, d'autres moyens d'ancrage du sabot 2 peuvent être utilisés, tel que des pieux 7 fichés dans le sol 12 sous ledit sabot 2, les éléments de celui-ci prenant alors appui sur leur extrémité supérieure : ces pieux peuvent être fichés préalablement dans le sol jusqu'au et même dans le substrat dur quand la couche supérieure du sol 12 est constituée de vase ou de sable instable; ces moyens d'ancrage par pieux sont de toutes façons nécessaires quand il s'agit d'ouvrages préexistants sous lesquels on ne peut pas implanter une
armature de type grille 3. tel qu'indiqué précédemment; ces pieux peuvent être utilisés également conjointement avec une telle armature, en particulier pour maintenir une côte précise des sabots 2 car, même en cas d'affouillement, ces sabots sont alors maintenus sur les pieux à une côte donnée sans risque de basculement et/ou d'enfoncement.
De même, quand il s'agit d'un ouvrage existant, les tirants 5 de la grille supérieure 4 peuvent être fixés à des pieux ou à différents types de fixations, tel que par expansion et/ou forages, et mis en place à travers le corps de digue existant jusqu'au fond et/ou au substrat dur situé sous l'ouvrage, ou même jusque de l'autre côté de l'ouvrage quand on peut mettre des tirants traversant de part en part le corps 15 de celui-ci. Ces tirants 5 peuvent être réalisés suivant toute forme tel que par des barres, des câbles, des lanières ou des cordages ou paracâbles ..., car en effet, il ne s'agit pas comme dans les systèmes de terre armée, d'obtenir un effet de frottement du terrain sur ceux-ci qui sont alors de préférence, des lanières pour mobiliser la tension : cet effet de frottement est le but recherché dans les demandes de brevet concernant ce type d'ouvrage, alors qu'ici il s'agit simplement de reprendre une traction d'un tirant depuis un sol ou une surface d'ancrage servant de référence à travers l'ensemble de la carapace de l'ouvrage, qui pouvant être réalisé en blocs non compactés les uns sur les autres, ne peut pas apporter de toutes façons un effet de frottement permettant de mobiliser une tension suffisante. Ces tirants 5 de fixation de la grille supérieure 4 comportent, de préférence, à leur extrémité supérieure, un système de réglage 8 de leur tension, de façon à pouvoir reprendre celle-ci en cours de vie de l'ouvrage pour suivre les différents mouvements de tassement ou de déplacement latéraux qui auraient pu intervenir dans la carapace et/ou dans le corps 15 de l'ouvrage, et/ou dans le sol situé sous celui-ci.
Ces systèmes de réglage 8 peuvent être réalisés chacun par une tige filetée fixée au bout de chaque tirant, soit directement par sertissage ou par colliers et boucles passant autour d'un axe, ou par tout autre moyen connu : ladite tige filetée 8 traverse alors une platine 17 de retenue, dont les bords peuvent être courbés pour se bloquer autour et sur le pourtour d'une maille de la grille supérieure 4; ladite tige filetée est alors maintenue sur cette platine 17 par
tout système de rondelles et de boulons immobilisés à la position voulue pour assurer la pré-tension souhaitée; ce système de réglage 8 peut être aussi différents systèmes à cliquet ou vis sans fin etc..
La taille des mailles de la grille supérieure 4 doit être suffisamment large d'une part, pour être la moins visible possible, et d'autre part, pour permettre toute intervention dans la carapace de l'ouvrage ou même derrière cette carapace par la mise en place par exemple d'une cale, tel que par injection de béton dans des volumes que l'on peut glisser dans les excavations ou les trous qui pourraient se former. Cette maille doit être également suffisamment petite pour être au moins deux fois inférieures à la taille du plus petit bloc 14 qu'elle doit retenir, et même de préférence quatre fois.
Pour faciliter le montage et l'installation des différents éléments du dispositif suivant l'invention, la longueur des éléments 2 de sabots de pied d'ouvrage, tel que représenté sur la figure 2, peut correspondre à la largeur des grilles 4 qui viennent se fixer à leur partie supérieure; ces grilles 4 sont de préférence métalliques, alors que l'armature 3 de type grille posée sur le fond est de préférence, une armature en géogrille, soit de type géotextile. De plus et de préférence, pour stabiliser le sol 12 quand il est constitué de particules très instables, le dispositif suivant l'invention comporte un filtre plan 11 de type géotextile, posé au moins sous toute la surface de l'ouvrage 1, située sous le talus de celui-ci et, de préférence, même sous toute sa surface quand il s'agit bien sûr d'un ouvrage neuf, sinon uniquement sous la partie accessible quand il s'agit d'un ouvrage en réparation ou en reconstitution; ce filtre plan 11 peut également déborder sur l'avant de l'ouvrage devant le sabot 2 de celui-ci, et recevoir alors sur cette surface avant, une ou des banquettes 9 anti-affouillement, tel que cela est connu par ailleurs.
De plus, pour limiter les effets de soutirage de particules fines du corps d'ouvrage 1 - le dispositif suivant l'invention peut comporter un filtre de type géotextile également, interne, disposé entre ce corps d'ouvrage 15 et la carapace 14.