DENT POUR OUTIL D'EXCAVATION
La présente invention concerne les outils d'excavation tels que les roues-pelles pour exploitation minière ou les fraises de dragage.
Les roues-pelles comprennent une roue d'entraînement, pivotant autour d'un axe et entraînée par des moyens d'entraînement en rotation. La périphérie de la roue-pelle porte une série de godets équipés de dents disposées selon des orientations sensiblement radiales. Les fraises de dragage ne comportent pas de godets, et leurs dents sont réparties en périphérie d'une structure ogivale rotative. Chaque dent comprend une structure de corps de dent monobloc en métal ou alliage mécaniquement résistant tel que l'acier, présentant une zone de fixation pour la solidarisation au godet ou à la structure ogivale, et une zone de travail pour creuser le sol. La zone de travail est généralement plate en forme de pelle, limitée par une face d'attaque orientée dans le sens de progression de la périphérie de roue ou de structure ogivale dans le sens de rotation préférentielle, une face de fuite ou face opposée à la face d'attaque. La face d'attaque et la face de fuite sont généralement planes ou peu incurvées et se raccordent par une facette frontale en biseau définissant une arête transversale de coupe. Lorsque la dent est montée sur le godet ou la structure ogivale, l'arête transversale de coupe est sensiblement parallèle à l'axe de rotation de l'ensemble, et le plan général formé par la pelle de dent ou zone de travail est généralement incliné en direction du sens de progression de la dent dans le sens de rotation préférentielle. Lors du fonctionnement, le godet ou la fraise gratte, par une partie de sa zone périphérique, dans le sol, les dents mordant dans le sol par l'arête transversale de coupe et repoussant la matière par la face d'attaque. Il en résulte une usure importante de l'arête transver¬ sale de coupe et de la face d'attaque. Une solutio habituelle pour augmenter la "urée de vie et l'efficacité des den est de ret _rger la surface extérieure de la face d'attaque et de la lacette frontale en biseau pour les revêtir d'une couche de carbure fondu, par fusion d'un cordon de soudure.
Bien que ce procédé augmente sensiblement la durée de vie de la dent, on constate que l'usure, relativement lente en début d'utilisation lorsque la matière dure recouvre encore la facette frontale, devient beaucoup plus rapide lorsque la matière dure recouvrant la facette
frontale a elle-même été détériorée par l'usure. La dent ne peut être utilisée que tant que sa zone de travail n'a pas été réduite en longueur dans des proportions trop importantes, définissant la zone d'usure maximale admissible de la dent. En particulier, à partir du moment où la facette frontale a perdu sa couche protectrice de matière dure, l'usure devient beaucoup plus rapide, malgré l'existence d'une couche de matière dure sur la face d'attaque de la dent.
Un autre inconvénient des structures connues est qu'elles nécessitent la réalisation d'une couche superficielle protectrice de rechargement dur, couche réalisée par fusion au chalumeau ou à l'arc électrique. Par exemple on peut réaliser un dépôt constitué d'un mélange de grains de carbure fondu noyés dans une matrice fusible, Un tel rechargement d'une surface est long et fastidieux, et produit des surfaces relativement irrégulières, constituées de la juxtaposition de plusieurs cordons de soudure côte à côte. Les zones intermédiaires entre deux cordons successifs constituent le plus souvent des zones en creux dont la structure métallurgique est légèrement différente de la structure centrale des cordons de soudure. Il en résulte un manque d'homogénéité de la matière formant la couche protectrice en matière dure, ce qui entraine l'apparition de zones préférentielles d'usure favorisant une usure plus rapide de la matière. En outre, un tel procédé est onéreux, et requiert une main d'oeuvre qualifiée.
On connaît également des dents de dragage à structure compo- site, comportant un corps de dent métallique contenant des inserts en matière dure antiabrasion. Ainsi, dans le document US-A-3 805 423, un insert préfabriqué est rapporté dans des logements appropriés du corps métallique de dent, dans lesquels il est fixé par soudage ou braβage. L'insert, sur le mode de réalisation des figures 3 et 4, comprend deux barreaux intermédiaires occupant chacun la demi hauteur de la dent. Le document US-A-4 052 802 enseigne également de prévoir un insert préfabriqué et rapporté dans le corps de dent. L'insert est pris en sandwich entre des plaques métalliques, entre lesquelles il est assemblé par brasage. Ainsi, l'insert n'occupe pas toute la hauteur de la dent. Dans le document FR-A-2 373 500, un outil pour excavation est réalisé en prévoyant un insert en carbure fritte dans un corps en acier. Le corps en acier est coulé autour de l'insert. Dans le document US-A-3 286379,
des doigts de matériau dur sont réalisés par coulée d'un matériau dur dans des rainures longitudinales du corps métallique de dent. Le document JP-A-62 99 527 décrit une dent pour outil d'excavation dans laquelle des inserts préfabriqués sont formés à partir de carbure fritte, et sont assemblés au corps de dent par brasage.
Il apparaît que ces structures connues à inserts longitudinaux ne procurent pas les résultats attendus d'efficacité et de longévité. On constate en effet une usure encore assez rapide de la dent, notamment par effritement des barreaux de matériau dur. Les barreaux de matériau dur, qui n'occupent pas toute la hauteur de la dent, ne procurent pas une augmentation suffisante de longévité de la dent, et leur procédé de fabrication ne permet pas une cohésion suffisante des parties d'une telle structure hétérogène.
La présente invention a notamment pour objet d'éviter les inconvénients des structures connues de dents d'outils d'excavation et de leurs procédés de réalisation, et propose tout d'abord une nouvelle structure composite de dent comportant plusieurs barreaux longitudinaux de matériau dur occupant toute la hauteur de la dent. La nouvelle structure de dent est compatible avec la présence de couches superfi- cielles de protection en matière dure fondue, mais peut également être utilisée en l'absence d'une telle couche superficielle de protection.
Mais l'un des problèmes est que, par les procédés habituels de brasage ou de soudage, il est délicat ou difficile d'insérer et de solidariser correctement des barreaux occupant toute la hauteur de la dent, sans perturber les propriétés mécaniques de la matière anti¬ abrasion constituant les barreaux. L'invention résoud cette difficulté par un procédé nouveau d'infiltration sur l'ébauche de dent elle-même.
L'invention propose donc de réaliser une telle structure de dent au moyen d'un procédé dit d'infiltration. Le procédé d'infiltration peut être mis en oeuvre <3e manière relativement simple, sans nécessiter une grande dextérité de utilisateur, contrairement aux techniques de rechargement par cordon _e soudure, et conduit à une diminution du coût de production. Le procédé évite de recourir à une étape délicate de soudage ou de brasage d'un insert. Lorsqu'on utilise un tel procédé d'infiltration, la structure de dent ainsi obtenue se caractérise par le fait que les barreaux de matériau dur sont liés au métal du corps de dent par un alliage de
brasage formant la matrice elle-même liant les grains de matériau dur entre eux. Cette caractéristique apparaît particulièrement importante pour obtenir un bon effet de cohésion entre les barreaux de matériau dur et le métal formant le corps de dent. Lors de la mise en oeuvre d'un tel procédé d'infiltration, les structures de moulage sont particulièrement réduites et simples à réaliser, car les parties métalliques de la structure de dent font elles-mêmes fonction de moule.
L'invention permet d'améliorer considérablement les propriétés de longévité et d'efficacité d'une dent d'outil d'excavation, dans des proportions étonnantes par rapport aux techniques connues, pour des quantités de matériau dur comparables. En cours d'usure, la dent reste coupante.
Enfin, on diminue sensiblement le risque de casse ou d'effrite- ment du revêtement et des barreaux de matériau dur, risque que l'on rencontre souvent dans les dents connues.
L'invention permet donc d'obtenir une meilleure cohésion de la dent d'excavation, une meilleure dureté des barreaux de matériau dur, et une plus grande facilité de réalisation. Pour atteindre ces objets ainsi que d'autres, la dent pour outil d'excavation selon l'invention présente une structure générale similaire aux dents connues ; toutefois la zone de travail de la dent selon l'invention comprend des barreaux constitués d'un mélange à base de grains de matériau dur liés dans une matrice, leβdits barreaux étant noyés dans le métal du corps de dent et formant des barreaux longitudinaux sensiblement perpendiculaires à l'arête transversale de coupe. Les barreaux longitudinaux en matériau dur forment une rangée de barreaux insérés dans les interstices d'un peigne métallique constitué par le reste de la structure de corps, les barreaux longitudinaux en matériau dur occupant avantageusement toute la hauteur de la dent entre la face d'attaque et la face de fuite.
Selon une possibilité, les barreaux longitudinaux en matériau dur sont séparés de la facette frontale par une zone métallique, ou traverse métallique. Cette structure facilite la réalisation de la dent par infiltration, puisque la traverse métallique forme alors une partie de moule pour contenir le matériau en fusion destiné à former les barreaux.
Selon un mode de réalisation particulier, les barreaux longitu¬ dinaux en matériau dur sont reliés les uns aux autres par des ponts de matériau dur de hauteur plus petite que les barreaux et avec lesquels ils forment une plaque de matériau dur constituant la partie centrale de face d'attaque. Dans ce cas, les extrémités antérieures des barreaux en matériau dur peuvent avantageusement être reliées les unes aux autres par une traverse en matériau dur de hauteur sensiblement égale à la hauteur des barreaux.
D'autres objets, caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront de la description suivante de modes de ré a- tion particuliers, faite en relation avec les figures jointes, parmi lesquelles :
- la figure 1 est une vue en coupe transversale schématique d'une fraise de dragage ; - la figure 2 est une vue de dessus d'une dent, montrant la face d'attaque ;
- la figure 3 est une vue de côté de la dent de la figure 2 ;
- la figure 4 est une vue de dessous de la dent de la figure 2, montrant la face de fuite ; - les figures 5 à 7 montrent respectivement la face d'attaque, la vue de profil et la face de fuite d'une dent selon un autre mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 8 est une coupe longitudinale en vue de côté selon le plan A-A de la figure 9 ; - la figure 9 est une vue de dessus de la dent de la figure 5, en coupe longitudinale selon le plan B-B de la figure 8 ;
- la figure 10 est une coupe transversale selon le plan C-C de la figure
9 ;
- les figures 11, 12 et 13 sont des vues similaires des figures 8, 9 et 10 respectivement dans un second mode de réalisation de l'invention ;
- les figures 14, 15 et 16 sont des vues similaires des figures 8, 9 et
10 dans un troisième mode de réalisation de l'invention ;
- les figures 17, 18 et 19 sont des vues similaires des figures 8, 9 et 10 respectivement pour un troisième mode de réalisation de l'invention ; - les figures 21 et 22 sont des vues similaires des figures 9, 10 respectivement pour un quatrième mode de réalisation selon l'invention, la figure 20 étant une coupe longitudinale selon le plan D-D de la
figure 21 ; et
- les figures 23 à 27 illustrent les étapes d'un procédé de réalisation de dents selon l'invention par infiltration.
Dans le mode de réalisation schématiquement illustré sur la figure 1, un outil d'excavation tel qu'une fraise pour dragage ou une roue-pelle pour exploitation minière comprend généralement une structure porteuse rotative 1, montée rotative sur un axe 2 d'entraînement et sollicitée par des moyens d'entraînement en rotation selon un axe de rotation préférentielle représenté par la flèche 3. La périphérie 4 de la structure porteuse rotative porte des dents telles que la dent 5, selon des orientations généralement radiales légèrement inclinées en direction du sens 3 de rotation préférentielle, comme le représente la figure. Les dents sont toutes normalement identiques. La dent 5 comprend une face d'attaque 6 orientée vers le sens de rotation préférentielle 3, une face de fuite 7 opposée, et une facette frontale 8 définissant une arête transversale de coupe 9. L'arête transversale de coupe 9 est sensiblement parallèle à l'axe de rotation 2 de la roue.
La dent 5 est représentée plus en détail sur les figures 2 à 4. Les figures 2 à 4 ne montrent que la surface extérieure de la dent, qui peut être une dent traditionnelle ou une dent selon la présente invention.
Comme le représentent les figures 2 à 4, une dent d'outil d'excavation selon l'invention comprend une structure de corps de dent en métal ou alliage mécaniquement résistant tel que l'acier, présentant une zone de fixation 10 pour la solidarisation à la structure de roue d'entraînement, et une zone de travail 11 pour creuser le sol. La zone de fixation 10 peut-être de type traditionnel, et n'a pas d'effet particulier pour ce qui concerne la présente invention. L'invention s'intéresse à la zone de travail 11. La zone de travail 11 est généralement plate en forme de pelle limitée par la face d'attaque 6, la face de fuite 7, la facette frontale
8 et deux chants latéraux 12 et 13. La face d'attaque 6 et la face de fuite 7 sont généralement planes et peu incurvées, éventuellement parallèles l'une à l'autre. La facette frontale 8 est inclinée en biseau. La dent présente ainsi une arête transversale de coupe 9.
Les dents traditionnelles comportent généralement des couches de revêtement en matériau dur telles que des couches à base de grains de
carbure de tungstène fondu noyés dans une matrice métallique. La face d'attaque 6, la facette frontale 8 et les chants latéraux 12 et 13 sont recouverts d'une couche protectrice en matériau dur.
La structure selon l'invention se caractérise particulièrement par la présence et la forme de zones de matériau dur noyées dans la structure métallique de la zone de travail 11. De telles zones de matériau dur sont apparentes par exemple dans le mode de réaliβation des figures 5 à 7 : sur la figure 5, on voit apparaître, sur la face d'attaque 6, cinq zones rectangulaires respectivement 14, 15, 16, 17 et 18. La matière dure, constituée d'un mélange à base de grains de matériau dur liés dans une matrice, vient en affleurement de la face d'attaque 6 selon les cinq zones rectangulaires, d'axe longitudinal, régulièrement espacées les unes par rapport aux autres. Les zones rectangulaires viennent à proximité de l'arête transversale de coupe 9, sans toutefois toucher l'arête. De même, des zones similaires rectangu¬ laires 19, 20, 21, 22 et 23 apparaissent sur la face de fuite 7 représentée sur la figure 7. En réalité, les zones respectives telles que la zone 17 de la figure 5 et la zone 22 de la figure 7 sont les faces apparentes d'un barreau 24 (figure 8) constitué de matière dure inséré dans une fente traversant le métal formant la structure de base de la zone de travail 11.
Les figures 8 à 10 représentent la dent des figures 5 à 7, selon différentes coupes transversales et longitudinales. Ainsi, la figure 8 est une coupe longitudinale, selon un plan perpendiculaire à la face d'attaque 6 et coupant le barreau de matière dure 24 de la figure 9 correspondant aux surfaces 17 de la figure 5 et 22 de la figure 7. La matière dure du barreau 24 est limitée latéralement par deux longerons métalliques intermédiaires 25 et 26, par la base 27 de la structure métallique de zone de travail, et par une traverse métallique d'extrémi- té 28. La matière du barreau 24 af _eure sur la face d'attaque 6 pour former la zone rectangulaire 17, et affleure sur la face de fui_e 7 pour former la zone rectangulaire 22.
Dans ce mode de réalisation, la partie métallique de zone de travail 11 comporte une série de fentes longitudinales séparées par des longerons, par exemple six longerons 25, 26, 29, 30, 31 et 32 définissant cinq fentes pour recevoir cinq barreaux 24, 33, 34, 35 et 36. Les fentes longitudinales sont remplies de matière dure anti-
abrasion telle que le carbure de tungstène ou similaire. Les longerons métalliques sont tous reliés d'une part à la base de structure métallique 27 et d'autre part à la traverse métallique antérieure 28.
Dans ce mode de réalisation, les faces extérieures de la dent ne sont pas recouvertes d'une couche de protection anti-usure à base de matériau dur. La présence des zones internes de matériau dur telles que le barreau 24 suffit à retarder considérablement l'usure de la dent.
La structure représentée sur les figures 11 à 13 est similaire de celles des figures 8 à 10 : la structure interne est identique ; la seule différence est la présence d'une couche extérieure protectrice 100 de matériau dur, tels que des grains de carbure de tungstène fondu liés par une matrice métallique, ladite couche protectrice recouvrant la face d'attaque 6, la facette frontale 8 et les chants latéraux 12 et 13. L'aspect extérieur d'une telle dent est identique à celui représenté sur les figures 2 à 4.
Le mode de réalisation représenté sur les figures 14 à 16 est similaire à celui des figures 11 à 13, et en diffère par le fait que l'on supprime la traverse métallique 28. Dans ce cas, les longerons métalliques tels que les longerons 25 et 26 comportent des extrémités antérieures libres qui ne se rejoignent pas, et l'espace 24 est une fente ouverte. Les longerons métalliques forment ainsi une sorte de peigne, dont les interstices sont occupés par une rangée de barreaux en matériau dur. La matière dure remplissant les interstices tels que l'espace 24 se propage jusqu'à la couche protectrice 100 recouvrant la facette frontale de coupe 8. En variante, on peut utiliser la même structure interne de dent, dépourvue de couche protectrice 100 exté¬ rieure.
Dans le mode de réalisation des figures 17 à 19, la structure est similaire à celle du mode de réalisation des figures 14 à 16. Elle en diffère par le fait que, dans la zone antérieure des chants latéraux 12 et 13, l'épaisseur de la couche protectrice 100 de matière dure est augmentée. Ces zones constituent en effet des zones d'usure préféren¬ tielle, soumises à des contraintes d'usure supérieures à celles subies par les autres parties de travail de la dent. On a constaté qu'une faible augmentation d'épaisseur de couche protectrice dans ces deux parties latérales conduit à augmenter sensiblement la longévité de la dent.
Le mode de réalisation des figures 20 à 22 diffère des modes de réalisation précédents en ce que des ponts de matière dure sont prévus pour relier les barreaux successifs internes de matière dure de la dent. Comme dans le mode de réalisation des figures 8 à 10, la structure métallique de la dent comprend une base métallique 27 à laquelle se raccordent les longerons intermédiaires 25, 26, 29 et 30 ainsi que deux longerons latéraux 31 et 32. Les extrémités antérieures des longerons latéraux 31 et 32 sont reliées par la traverse 28 métallique. Les longerons intermédiaires métalliques 25, 26, 29 et 30 comportent des extrémités antérieures libres en retrait de la traverse 28 métallique. La matière dure forme ainsi les barreaux longitudinaux 24, 33, 34, 35 et 36, et les extrémités antérieures des barreaux sont reliées les unes aux autres par une traverse 37 de matière dure. La traverse 37 de matière dure peut avantageusement occuper toute la hauteur de la partie active de dent, c'est-à-dire toute la distance séparant la face d'attaque 6 et la face de fuite 7, comme le représente la figure 20. Dans ce cas, lors de l'utilisation, la traverse métallique 28 s'use assez rapidement, et laisse apparaître la traverse 37 en matière dure qui s'oppose à l'usure. De même, les longerons latéraux 31 et 32 métalliques s'usent assez rapidement, et laissent ensuite apparaître les barreaux latéraux de matière dure 33 et 36, qui s'opposent à l'usure.
Danβ ce même mode de réalisation, les barreaux longitudinaux en matériau dur sont reliés les uns aux autres par des ponts de matériau dur de hauteur plus petite que les barreau* et avec lesquels ils forment une plaque de matériau dur constituant la partie centrale de la face d'attaque 6. Ainsi, comme le représente la figure 22 en coupe transversale, les barreaux longitudinaux de matière dure 24 et 33 sont reliés par le pont 38. La figure 20 est une coupe selon le plan D-D longitudinal de la figure 21, et représente la coupe longitudinale de ce même pont 38. Les ponts 39, 40 et 41 relient deux à deux les autres barreaux longitudinaux de matière dure. En d'autres termes, les longerons métalliques intermédiaires ont une hauteur plus faible que la hauteur totale de la partie active de dent, de βorte que la matière dure recouvre les barreaux longitudinaux intermédiaires sur la face d'attaque 6 de la dent.
Dans tous les modes de réalisation qui ont été décrits , les barreaux en matériau dur peuvent avoir une épaisseur de 4 à 15
millimètres environ, et être séparés par des zones métalliques ou longerons métalliques dont l'épaisseur est de 4 à 15 millimètres environ. L'épaisseur est définie comme étant la dimension selon une direction parallèle à l'arête transversale de coupe 9. La longueur des barreaux en matériau dur est sensiblement égale à la longueur de la zone d'usure maximale admissible de la dent. La matière dure constituant les barreaux longitudinaux peut avantageusement contenir des grains de carbure de tungstène fondu, de préférence des grains sphéroîdaux exempts de zones anguleuses. Des caractéristiques anti-usure améliorées sont obtenues en utilisant un mélange de grains de différents calibres, certains des grains de carbure de tungstène fondu présentant un diamètre égal ou supérieur à 2 millimètres.
Selon l'invention, le procédé préféré représenté sur les figures 23 à 27, pour réaliser les zones internes de matière dure telles que les barreaux longitudinaux, comprend les étapes suivantes : a) selon la figure 23, réaliser une ébauche 42 en métal ou alliage, comprenant la zone de fixation 10 et la partie métallique de zone de travail 11, ladite partie métallique de zone de travail comportant une série de fentes longitudinales 43 débouchant au moins sur la face d'attaque 6 et séparées par des longerons 25, 26, 29, 30, 31, 32 ; b) selon la figure 24, disposer ladite ébauche 42 sur un support 44 avec sa face d'attaque 6 au dessus et en orientation sensiblement horizon¬ tale ; c) selon la figure 25, remplir lesdites fentes longitudinales 43 avec des particules de matière dure anti-abrasion 45 telle que le carbure de tungstène fondu ou similaire, en vibrant l'ensemble, de sorte que les particules viennent au maximum en appui contre les parois des fentes et sont jointives les unes aux autres ; d) selon la figure 25, préparer une quantité suffisante d'un alliage approprié 46 sous forme adaptée pour assurer une répartition ultérieure de l'alliage au cours d'une phase de fusion ultérieure, l'alliage étant un alliage de brasage susceptible de mouiller les particules de matière dure 45 et la matière formant l'ébauche 42 et de fondre à une température inférieure à la température de fusion de l'ébauche 42 et du support 44 ; e) selon la figure 26, chauffer l'ensemble à une température supérieure à la température de fusion de l'alliage 46 et inférieure à la
température de fusi de l'ébauche 42 et du support 44, pour assurer l'infiltration de l'alliage en fusion entre les particules de matière dure 45 ; f) selon la figure 27, laisser refroidir et séparer la pièce obtenue de son support.
Dans le mode de réalisation décrit en relation avec les figures 23 à 27, l'ébauche 42 est telle que les longerons métalliques intermédiaires 25, 26, 29 et 30 sont en retrait de la face d'attaque 6 définie par les longerons extrêmes 31 et 32. De cette façon, lors de l'étape de remplissage et d'infiltration de la figure 25, la matière dure 45 remplit les fentes 43 et recouvre les longerons intermédiaires 25, 26, 29 et 30 pour constituer une plaque de matière dure infiltrée 47, représentée sur la figure 27, formant la zone centrale de la face d'attaque 6. Selon une variante, les extrémités antérieures des longerons extrêmes 31 et 32 sont reliées l'une à l'autre par une traverse métallique telle que la traverse 28 représentée sur la figure 20, tandis que les longerons intermédiaires 25, 26, 29 et 30 comportent une extrémité libre séparée de la traverse 28 par un intervalle. De cette façon, lors de l'étape de remplissage et d'infiltration illustrée par la figure 25, la matière dure 45 remplit ledit intervalle séparant les extrémités libres des longerons intermédiaires et la traverse métallique 28, pour former une traverse de matière dure 37 telle que représentée sur les figures 20 et 21. Le procédé est compatible avec une étape ultérieure au cours de laquelle on peut réaliser un revêtement superficiel 100 de matière dure sur la face d'attaque 6 et la facette frontale 8, comme le représentent les figures 11 à 16. Le revêtement superficiel 100 de matière dure peut par exemple être réalisé par fusion au chalumeau ou à l'arc électrique d'un cordon de soudure, selon les procédés classiques de rechargement par soudure.
Pour améliorer la cohésion entre la structure métallique de corps de dent et les parties en matériau dur, on peut' recourir, avant infiltration-soudure, à une étape préalable de préparation de la surface de l'ébauche devant être au contact de la matière dure. La préparation peut comprendre les phases suivantes : - meulage ou grenailiage de la surface,
- métallisation d'un voile d'alliage de type nickel/chrome/bore/silicium autofusible, à l'aide d'un chalumeau.
La présente invention n'est pas limitée aux modes de réalisa¬ tion qui ont été explicitement décrits, mais elle en inclut les diverses variantes et généralisations contenues dans le domaine des revendica¬ tions ci-après. On peut notamment, sans sortir du cadre de l'invention, prévoir un nombre de barreaux de matériau dur différent de cinq, des sections de barreaux différentes de la section rectangulaire, des formes non planes de face d'attaque et de face de fuite de dent.