DISPOSITIF POUR L'IRRIGATION ET LE DRAINAGE CONTINUS DE TISSUS OU CAVITES DE L'ORGANISME HUMAIN OU ANIMAL
La présente invention concerne un dispositif pour l'irrigation et le drainage continus de tissus ou cavités de l'organisme humain ou animal, au moyen d'un liquide physiologique d'irrigation, pendant une intervention du type endoscopique, ce dispositif comprenant au moins une pompe du type péristaltique, et des moyens pour contrôler ladite irrigation .
L'endoscopie est une technique qui se développe rapidement dans le milieu médical. Elle permet l'examen d'une cavité du corps humain grâce à des techniques d'observation utilisant des fibres optiques . Certaines de ces cavités doivent être dilatées pour permettre une exploration au moyen de l'endoscope. Il existe actuellement deux techniques pour obtenir cette dilatation : la technique utilisant un gaz par exemple de l'anhydride carbonique et celle qui utilise un liquide physiologique tel qu'une solution saline ou du glycocolle. L'utilisation de gaz est limitée à la chirurgie et tend à disparaître. Actuellement cette première technique n'est plus utilisée que pour effectuer un diagnostic, utilisant une perfusion. La deuxième technique utilisant une injection de liquide est en revanche en forte progression. Elle permet non seulement l'observation mais également un rinçage et l'évacuation de débris . Cette technique est utilisée en chirurgie générale, en orthopédie, en urologie, en gynécologie, en oto-rhino-laryngologie, en endoscopie gastro-intestinale, en ophtalmologie , etc .
Dans ces différents secteurs , la circulation du liquide physiologique peut se faire en circuit ouvert ou en circuit fermé. Dans le cas où la circulation du fluide s'effectue en circuit fermé, il est nécessaire de maintenir une pression constante dans la cavité explorée. Dans le cas où la circulation du fluide se fait en circuit ouvert, il n'est pas nécessaire de maintenir une pression constante dans la cavité mais une pression sensiblement constante à la sortie de la buse de rinçage. La circulation de fluide en circuit fermé est utilisée
principalement en chirurgie orthopédique, en urologie et en gynécologie où la dilatation de la cavité est nécessaire pour permettre les observations . La circulation de fluide en circuit ouvert est utilisée en chirurgie générale, en oto-rhino-laryngologie, pour un lavage gastrique et pour le lavage de plaies ouvertes .
Actuellement, la circulation de fluide en circuit fermé est obtenue par trois moyens connus qui sont :
- l'écoulement par gravité,
- l'écoulement forcé au moyen d'une pompe péristaltique,
- l'écoulement forcé et l'aspiration au moyen de deux pompes péristaltiques .
La première technique basée sur le principe de l'écoulement par gravité utilise une poche contenant du sérum physiologique, constitué par exemple par une solution saline à 0,9 % qui est suspendue à une hauteur déterminée définie par le chirurgien et qui est habituellement de l'ordre de 1 mètre au-dessus du patient. Cette poche est reliée à la zone d'intervention par une tubulure stérile qui est elle-même connectée à un instrument tel que par exemple un arthroscope introduit dans l'articulation, lorsque l'intervention est une arthroscopie. Une canule d'évacuation équipée d'une vanne est utilisée pour évacuer le liquide de manière hâtive ou continue, ce qui permet d'éliminer les débris engendrés au cours de l'intervention et d'assurer le renouvellement continu du sérum afin que le chirurgien puisse suivre visuellement son travail à l'intérieur de l'articulation.
La deuxième technique est sensiblement identique à la précédente, mais la pression engendrée dans la zone d'intervention n'est plus obtenue par une colonne d'eau mais par une pompe péristaltique. L'évacuation du liquide s'effectue comme précédemment par gravité au moyen d'une canule équipée d'une vanne ou d'un robinet permettant un réglage des débits.
La troisième technique utilise deux pompes péristaltiques dont l'une est disposée en amont de la zone d'intervention et l'autre en aval. La première est destinée à amener le liquide dans la zone d'intervention et la deuxième est destinée à assurer l'évacuation de ce liquide et des matières solides ou liquides qu'il transporte. Les deux pompes sont de préférence asservies et permettent d'assurer, du moins en théorie, une pression constante dans la zone d'intervention. Lorsque l'on effectue le diagnostic ou une chirurgie dans une cavité ouverte, les méthodes actuellement utilisées dérivent directement de la technique de distension par gravité ou de la technique utilisant une pompe péristaltique d'irrigation. L'évacuation du liquide peut également être effectuée au moyen d'une buse d'aspiration raccordée directement à une pompe à vide équipant le bloc opératoire.
Actuellement chaque type d'intervention nécessite un appareil spécifique. C'est ainsi que l'on utilise des pompes de la société américaine 3M ou des pompes de la société suisse ORTHOCONCEPT pour des interventions en arthroscopie, des systèmes de lavage commercialisés par la maison DAVOL pour l'irrigation de plaies ouvertes ou une pompe proposée par la société ORTHOCONCEPT pour des résections de prostate.
Le fait de devoir disposer d'une panoplie importante de systèmes spécifiques pour chacune des interventions prévues en salle d'opérations représente pour la clinique un investissement lourd qu'elle ne peut pas toujours assumer. A ce problème de coût peuvent s'ajouter le problème de stockage et les difficultés liées à la stérilisation, générateurs de confusion et de perte de temps .
La présente invention se propose de pallier les différents inconvénients mentionnés ci-dessus en mettant à disposition du chirurgien un appareil universel susceptible d'être utilisé quelle que soit l'intervention effectuée.
Dans ce but, le dispositif selon l'invention est caractérisé en ce qu'il comprend un module permanent équipé d'au moins un moteur
d' entraînement de la pompe, d'un circuit de commande de ce moteur et de moyens de couplage du moteur et de la pompe et au moins une cassette à usage unique amovible comprenant au moins une tubulure d'entrée connectée à un réservoir de liquide physiologique d'irrigation, au moins une tubulure de sortie pour amener ce liquide dans la zone d'intervention, des moyens programmés pour fournir des informations spécifiques au circuit de commande du moteur en fonction du type d'intervention, et des moyens programmés pour fournir des informations spécifiques au circuit de commande du moteur en fonction de l'intervention effectuée.
Selon un mode de réalisation préféré, la cassette comporte des moyens de codage agencés pour associer un code déterminé correspondant à l'intervention effectuée, le module permanent comportant des moyens d'identification de ce code.
Dans ce mode de réalisation préféré, la cassette comporte une unité de mémorisation agencée pour mémoriser un programme prédéterminé pour gérer le fonctionnement de la pompe du module permanent selon l'intervention à effectuer
Pour certaines applications , le dispositif peut comporter deux pompes péristaltiques destinées respectivement à l'irrigation et au drainage de la zone d'intervention
Selon une première variante, les deux pompes sont montées dans un module permanent.
Selon une seconde variante, les deux pompes sont montées dans une cassette, des axes d'entraînement de ces pompes étant montés sur le module permanent.
Dans ce cas, la cassette est équipée d'au moins quatre tubulures correspondant par paires à chacune desdites pompes péristaltiques , une première paire de tubulures dont l'une est couplée à un réservoir de liquide physiologique et dont l'autre est connectée à un
instrument d'intervention sur le patient pour amener ledit liquide physiologique dans la zone d'intervention, et une deuxième paire de tubulures dont l'une est également connectée à un instrument d'intervention pour évacuer le liquide physiologique de la zone d'intervention et dont l'autre est couplée à un circuit d'évacuation.
La cassette peut comporter des moyens de codage spécifiques à chaque type d'intervention, et le module permanent peut comporter des moyens d'identification de ce code.
De préférence, les moyens de codage comportent au moins un organe de codage déposé à un emplacement déterminé en fonction de l'intervention prévue et les moyens d'identification comportent une série de détecteurs dont l'un au moins est activé par l'organe de codage de la cassette.
Cet organe de codage peut être un téton protubérant ménagé sur une face de la cassette.
D' une façon avantageuse, les détecteurs sont des interrupteurs activés mécaniquement , des détecteurs optiques , des détecteurs magnétiques ou des détecteurs capacitifs.
Selon une forme de réalisation avantageuse, le dispositif comporte des moyens de sécurité pour empêcher une réutilisation de la cassette à usage unique.
Ces moyens de sécurité peuvent comporter un téton solidaire de la cassette, agencé pour s'engager dans une rainure du module permanent et conçu pour se casser lors du retrait de la cassette.
Avantageusement, ces moyens de sécurité sont associés aux moyens d' identification .
La présente invention sera mieux comprise en référence à la description des exemples de réalisation et du dessin annexé dans lequel :
la figure 1 représente une vue en perspective d'une forme de réalisation avantageuse de l'appareil selon l'invention ,
la figure 2 représente une vue en perspective du module permanent du dispositif de la figure 1 ,
la figure 3 représente une vue en coupe longitudinale d' une cassette du dispositif selon l'invention,
la figure 4 représente une vue en coupe selon la ligne A-A' de la figure 3, de la cassette,
la figure 5 représente une vue en coupe selon la ligne B-B' de la cassette présentée par la figure 3, et
la figure 6 représente une vue de détail illustrant des moyens de verrouillage du dispositif .
La figure 1 représente une forme de réalisation avantageuse du dispositif défini ci-dessus qui se compose essentiellement d'un module permanent 10 et d'une cassette amovible 11. Le module permanent comporte un boîtier 12 comprenant, par exemple sur sa face avant, des touches de fonction 13 et des indicateurs ou organes d'affichage 14 de grandeurs physiques telles que la pression, le débit, etc. Dans l'exemple représenté, la cassette 11 est équipée d'une tubulure d'approvisionnement 15 en liquide physiologique destinée à être raccordée à un réservoir contenant ce liquide (non représenté) , une tubulure d'amenée 16 de ce liquide dans cette zone d'intervention du patient , une tubulure d'aspiration 17 destinée à aspirer le liquide physiologique dans cette zone et une tubulure d'évacuation 18 qui aboutit à un circuit d'évacuation où sont rejetés le liquide et les éventuels débris aspirés dans la zone d'intervention.
Comme mentionné précédemment, la cassette correspond à u application donnée et contient, d'une part deux pompes péristaltiqu correspondant respectivement aux tubulures 15 et 16 et a tubulures 17 et 18 et d'autre part, des moyens pour mémoriser l fonctions de ces pompes et notamment les paramètres de pression, débit ou d'autres paramètres physiques qui doivent être contrôl pour une intervention déterminée sur un patient.
La figure 2 présente une vue du module permanent lorsque cassette a été retirée. Ce module permanent comporte un évideme 19 dans lequel peut être engagée une cassette et dans lequ apparaissent deux axes d'entraînement respectivement 20 et 21 d pompes péristaltiques (non représentées) logées dans la cassette (voir figure 1) . Au fond de cet évidement sont également disposés u embout de raccordement 22 destiné à la prise de pression, ain qu' une cavité 23 et une rainure 24 communiquant avec cette cavit et dont le rôle sera défini ci-dessus .
Dans les réalisations les plus courantes , les pompes seront logé dans la cassette. Toutefois pour certaines applications ou dan certaines réalisations , les pompes pourront être montées à demeur dans le module permanent.
Les figures 3, 4 et 5 illustrent plus en détail une forme d réalisation particulièrement avantageuse d'une cassette 11. Un première pompe péristaltique 30, représentée schematiquement, es associée aux tubulures 15 et 16 dont le rôle a été défini ci-dessus Dans la forme de réalisation représentée, le conduit de sortie de l pompe péristaltique 30 n'est pas la tubulure 16, mais un conduit 3 qui débouche dans un réservoir 32 qui constitue une réserve d pression. Un raccord de capteur de pression 33 qui communique ave ce réservoir permet de mesurer la pression du liquide au moment o il est transmis dans la zone d'intervention.
Une deuxième pompe péristaltique 34 est associée aux tubulures 17 et 18 dont le rôle a été défini précédemment .
Tous ces éléments sont logés dans un boîtier, de préférence moulé dans une matière synthétique appropriée, qui constitue la cassette proprement dite.
La figure 4 représente une vue en coupe selon la ligne A-A' qui passe par les axes des deux pompes péristaltiques 30 et 34. Cette figure montre les galets 30a et 30 b de la pompe 30 et les galets 34a et 34b de la pompe 34.
La figure 5 représente une vue en coupe de la cassette selon la ligne B-B' et représente notamment le raccord 33 du capteur de pression, l'embouchure du conduit 31 et l'embout de raccordement de la tubulure 16.
La figure 6 illustre une vue de détail de la rainure 24 qui est une rainure de sélection du programme associé à des moyens de sécurité empêchant une réutilisation d'une cassette. La rainure 24 a un profil particulier et se compose d'une gorge 40 étroite couplée à une gorge élargie 4.1. Le long de cette gorge sont montés plusieurs contacteurs 42 qui ont la fonction de sélectionner le programme d'utilisation du dispositif en fonction de l'intervention à effectuer. La cassette est munie d'une tige 43 destinée à être engagée dans la rainure 40 dans une position correspondant à l'un des contacteurs 42. De ce fait, la tige 43 se trouvera dans une première position lorsque la cassette est destinée à une intervention urologique, dans une seconde position lorsque l'intervention est du type gynécologique et dans une troisième position pour une arthroscopie, etc. Cette tige 43 se compose d'un téton 44 prolongé par un embout 45 pourvu de deux ailettes latérales 46 rétractables qui peuvent pénétrer à l'intérieur de la gorge large 41 à travers la gorge étroite 40 mais ne peuvent pas en ressortir. De ce fait, lorsque la cassette est retirée à la fin de l'intervention, l'embout 45 est arraché du téton 44 et tombe dans la
cavité 23 (voir figure 2) . Ce dispositif constitue une sécurité qui empêche la réutilisation d'une cassette.
11 est bien entendu que les contacteurs 42 qui permettent la sélection des programmes en fonction des interventions pourrait être remplacés par tous autres détecteurs d'identification tels que des détecteurs optiques, magnétiques , capacitifs, etc.
Dans le cas d'une arthroscopie du genou, des surpressions importantes peuvent être générées par certains mouvements de ce genou. Le dispositif décrit ci-dessus est équipé d'un asservissement électronique qui permet au chirurgien de travailler en toute sécurité et notamment en sécurité de surpression permettant de limiter les pressions à des valeurs acceptables pour les interventions envisagées. Les surpressions intempestives qui interviennent lors de mouvements brusques du genou agissent en principe sur les sécurités de haute pression en déclenchant les pompes péristaltiques. Le module permanent est équipé d'un dispositif qui limite les surpressions de manière à éviter les déclenchements intempestifs des pompes . La régulation de la pression s'obtient par des commandes appropriées des pompes péristaltiques au cours des interventions,.
Le dispositif tel que décrit ci-dessus peut subir différentes modifications et se présenter selon différentes variantes évidentes pour l'homme de l'art. En particulier, il est envisageable de ne prévoir, sur certaines cassettes, qu'une seule pompe péristaltique, lorsque l'intervention correspondante ne justifie pas une aspiration du liquide physiologique et des débris dans la zone d'intervention. D'autre part, la forme du module permanent ainsi que celle des cassettes pourrait être modifiée. Enfin les fonctions des différents composants pourraient également être modifiées afin de tenir compte des exigences spécifiques pour chaque type d'intervention rendue possible avec ce dispositif .