Système d'enclouage pour le traitement des fractures notamment du type cervico-trochantériennes et pertrocliantériennes. Actuellement, les clous employés pour ce type de fractures, ne donnent pas entièrement satisfaction. Généralement, la mise en place des clous dans la tête de l'os, ne respecte pas l'angle entre le col et la diaphyse. Il en résulte une localisation externe supérieure du clou avec le risque fréquent de perforation de la tête ou du col.
A titre indicatif, les clous actuels font un angle, entre le segment qui pénètre dans le col et le segment qui correspond à la diaphyse de l'ordre de 160°. Après introduction du clou au niveau du condyle interne de l'os et son déplacement dans le fût fémoral pour le diriger vers le col et la tête, l'angle de départ est modifié pour pallier naturellement à un effet de coincement au fur et à mesure de son déplacement. L'angle obtenu est plus ouvert et s'écarte encore plus de l'angle anatomique relevé entre le col et la diaphyse.
En outre, il apparait extrêmement difficile, voir impossible, d'obtenir un étalement des clous pour le remplissage épiphysaire du fût. Par ailleurs, il se produit un glissement progressif vers le bas des clous.
Cette descente des clous peut se produire en dehors du condyle interne et parfois en dedans, ce qui peut menacer la surface articulaire. Non seulement les clous ne sont pas bloqués dans le "sablier diaphysaire", mais leur forme ne permet pas un auto freinage naturel. Ils glissent dans le fût sans frottement. Même en utilisant des clous de blocage, la descente est fréquente. L'invention s'est fixée pour but de remédier à ces
inconvénients, d'une manière simple, efficace et rationnelle.
Pour résoudre le problème posé de respecter l'angle anatomique pour l'ancrage capital du clou au niveau du fragment cervico-céphalique en ayant pour but d'éviter le glissement de la tête, le système comprend un clou principal agencé pour être fixé dans la tête de l'os et plusieurs clous secondaires, l'extrémité supérieure du clou principal notamment, est cintrée sur mesure pour être positionnée angulairement en alignement avec le centre du col, tandis que les clous secondaires sont cintrés, d'une manière variable, pour affleurer plus ou moins les corticales supérieures et inférieures dudit col.
Avantageusement, le cintrage du clou principal et des clous secondaires s'effectue par un appareil du type cintreuse pour ne pas casser les fibres du métal.
Un autre problème que se propose de résoudre l'invention est de créer un effet d'auto-freinage pour diminuer tout risque de sortie des clous secondaires notamment sur la partie distale de l'orifice d'entrée desdits clous. Un tel problème est résolu en ce que le clou principal et chacun des clous secondaires sont courbés sur la totalité de leur longueur.
Pour résoudre le problème posé d'assurer l'ancrage du clou principal dans la tête en respectant l'angle col - diaphyse, l'extrémité supérieure du clou principal reçoit un embout fixé dans la tête de l'os, ladite extrémité étant agencée pour être bloquée en translation par rapport audit embout.
Avantageusement, ce problème posé est résolu en ce que l'extrémité supérieure du clou principal présente en bout, une boule d'arrêt et, en deça, une portée filetée apte à recevoir un contre-écrou destiné à être engagé dans un
chambrage de l'embout.
Pour résoudre le problème posé de supprimer tout risque de sortie des clous secondaires, tout en ayant pour objectif de la contrôler, les clous secondaires et le clou principal coopèrent à leur extrémité inférieure avec un organe d'accouplement apte à solidariser lesdits clous secondaires par rapport au clou principal. L'organe d'accouplement est constitué par un collier conformé pour être fixé dans la corticale, ledit collier présentant une partie mobile apte à être déplacée pour permettre le resserement des clous engagés dans ladite partie mobile.
Ainsi réalisé selon les caractéristiques de l'invention, il n'est pas nécessaire de remplir le fût diaphysaire, étant donné que le système d'enclouage possède trois points d'ancrage :
- un ancrage céphalique par l'embout fixé dans la tête,
- un ancrage médio-diaphysaire par la courbure de la totalité de la longueur des clous,
- un ancrage inférieur résultant de la combinaison de la courbure des clous et du collier d'accouplement.
Enfin, un autre problème que se propose de résoudre l'invention, est d'avoir un minimum de stock. Un tel problème est résolu en ce que les différents clous sont tous d' une même et seule longueur déterminée pour être supérieure à la plus grande longueur d'os considéré.
L'invention est exposée, ci-après, plus en détail à l'aide des dessins annexés, dans lesquels :
La figure 1 est une vue en coupe longitudinale montrant un exemple d'enclouage avec le système, selon
l'invention.
Les figures 2 et 3 sont des vues partielles en coupe montrant le positionnement du clou principal, au niveau de la tête de l'os, en plein centre du col.
Les figures 4, 5 et 6 montrent différentes courbures de tiges de même longueur avant cintrage d'une de leurs parties pour constituer le clou principal et les clous secondaires selon l'invention.
La figure 7 montre le cintrage du clou principal. La figure 8 montre le cintrage de l'un des clous secondaires.
La figure 9 est à une échelle plus importante, une vue partielle et en coupe montrant un exemple de fixation du clou principal au niveau de la tête de l'os considéré.
Les figures 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17 et 18 sont des vues en coupe à caractère purement schématique montrant un exemple de réalisation pour la mise en place du moyen de fixation du clou principal.
La figure 19 est une vue en coupe transversale montrant un exemple de réalisation pour l'accouplement des clous secondaires au clou principal au niveau de l'extrémité inférieure de l'os.
Les figures 20, 21, 22 et 23 sont des vues à caractère purement schématique montrant la mise en place de l'organe d'accouplement des clous secondaires et du clou principal.
Comme le montre notamment la figure 1, le système d'enclouage selon l'invention pour le traitement des fractures du type cervico-trochantériennes et pertrochantériennes notamment, est obtenu à partir d'un clou principal (1) et de plusieurs clous secondaires (2). L'extrémité supérieure (la) du clou principal est cintrée sur mesure, pour être positionnée angulairement en alignement avec le centre du col, de manière a respecter l'angle
anatomique (α) entre ledit col et la diaphyse. Les clous secondaires (2) sont cintrés en (2a) d'une manière variable pour affleurer plus ou moins les corticales supérieures et inférieures du col.
Avantageusement, le cintrage des extrémités (1a) et
(2a) du clou principal (1) et des clous secondaires (2), s'effectue, à froid, au moyen d'un appareil du type cintreuse, de manière à ne pas casser la fibre du métal constituant lesdits clous. En outre, selon une autre caractéristique, chacun des clous (1) et (2) est préalablement préformé de manière à être courbé sur la totalité de sa longueur (figures 4, 5 et 6). Le rayon de courbure peut être différent selon la longueur utile des clous. Le rayon de courbure peut être obtenu par étirage du métal. Quel que soit le rayon de courbure, les clous (l) et (2) ont tous la même longueur, déterminée pour être supérieure à la plus grande longueur de l'os considéré.
Il apparait donc qu'après avoir relevé l'angle (α) et la longueur (L1) du centre du col à la tête, d'une part, et la longueur du fût, d'autre part, il suffit de modeler en conséquence à la cintreuse, l'extrémité du clou (l), qui sera positionné très exactement en plein centre du col aussi bien vu de face que de profil. On rappelle qu'autour de ce clou principal (1), sont disposés les clous secondaires, anti glissement de la tête, notamment au nombre de deux. Les extrémités des clous (1) et (2) présentent au niveau de la tête, une partie débordante du type boule ou spatule (1b) et (2b).
Suivant une autre caractéristique importante de l'invention, le clou principal (1) est agencé pour être fixé dans la tête de l'os.
Dans ce but, comme le montre notamment la figure 9, l'extrémité supérieure (1a) du clou principal (l) reçoit un embout fileté (3) fixé dans la tête de l'os, comme il sera indiqué dans la suite de la description. L'extrémité (1a) est
agencée pour être bloquée en translation, par rapport à l'embout (3). Notamment, l'extrémité du clou principal (1) présente en retrait de la partie débordante (1b), une portée filtée (1c), apte à recevoir un contre écrou (4) destiné à être engagé librement en appui dans un chambrage interne taraudé (3a) de l'embout (3). Ce chambrage (3a) est exécuté coaxialement à un alésage débouchant (3b), formé sur la totalité de la longueur dudit embout et déterminé pour permettre le libre engagement du clou (1), et par conséquent le libre coulissement de l'embout (3) par rapport audit clou (1). La fixation du clou (1), par rapport à l'embout s'effectue comme suit :
Le clou principal (1), préalablement mis en forme dans les conditions indiquées précédemment, est introduit par tout moyen connu et approprié, par l'extrémité inférieure de l'os, pour être dirigé au niveau de la tête et positionné en respectant l'angle col - diaphyse (α) (figure 10).
On enfile sur le clou principal (1), un manchon flexible (5) équipé, en bout, d'un alésoir (6) (figure 11). L'alésoir est introduit jusqu'à, l'extrémité terminale du clou (1) présentant la boule (1b) (figure 12).
Il convient ensuite, de tarauder l'alésage effectué en passant un taraud (7) jusqu'au niveau de l'extrémité (1b) du clou (1). Ce taraud (7) est toujours introduit au moyen du flexible (5) (figures 13 et 14). Bien évidemment, le taraud
(7) a le même pas que celui de l'embout fileté (3).
A ce stade opératoire, il est donc possible d'introduire l'embout fileté en le faisant "monter" au moyen du flexible (5) le long de la section du clou (1). Le flexible est vissé dans l'alésage taraudé de l'embout. L'embout (3) est disposé en position de butée contre la boule d'arrêt (1b) (figure 16).
On introduit ensuite, toujours au moyen du flexible (5), le contre écrou de blocage (4) (figures 16 et 17),
jusqu'à ce que ce dernier soit positionné dans le fond du chambrage taraudé (3a), en étant vissé sur la portée filetée (1c) de l'embout (3) (figures 18 et 9). On obtient dans ces conditions, un ancrage solide du clou principal.
On procède de la même façon pour le retrait et le démontage de l'organe de fixation (3) (4) tel que décrit et illustré.
En ce qui concerne les clous secondaires, on a vu que leur fuite inférieure ne doit pas être annulée mais contrôlée. La forme arquée des clous (2) fait office de frein naturel en supprimant, ou tout au moins en réduisant de manière importante, tout risque de sortie en dehors ou en dedans du condyle interne. En effet, la forme arquée des clous crée une force d'appui, en combinaison avec le fût diaphysaire, en freinant ainsi leur sortie au niveau de la partie distale de l'orifice d'entrée desdits clous.
Toutefois, on prévoit d'équiper le système d'enclouage d'un organe d'accouplement (8) apte à solidariser les clous secondaires (2) par rapport au clou principal (1) au niveau de leur partie inférieure. Comme le montre la figure 19 notamment, l'organe d'accouplement est constitué par un collier (8) conformé pour être fixé dans la corticale de l'os au moyen, par exemple, d'une vis (9). D'une manière connue, ce collier présente une partie mobile (8a) sous forme, par exemple, d'une bande striée coopérant avec une vis de manoeuvre (10) et délimitant en combinaison avec le corps du collier un espace annulaire dans lequel peuvent être engagés les clous (1) et (2). Une action sur la vis (10) a pour effet de déplacer la bande (8a) et de provoquer d'une manière concomittante, le resserement de l'espace annulaire, ce qui a pour effet d' assurer le maintien des clous (2) par rapport au clou principal fixe (1).
La mise en place du collier (8) est aisée. Le collier (8) est introduit dans l'os avant l'introduction des
clous (1) et (2), par l'intermédiaire d'une lumière oblongue formée dans l'os par tout moyen connu et approprié. Les figures 20, 21, 22 et 23 montrent la mise en place du collier. En fin d'intervention, le collier (8) peut être fixé par la vis corticale (9).
Bien évidemment l'extrémité inférieure des clous (1) et (2) présente tout type d'agencement permettant de les diriger angulairement, après les avoir introduit dans le canal médullaire de l'os. Par exemple, chaque clou peut présenter à son extrémité libre, une portée polygonale, coopérant avec une clé de manoeuvre complémentaire.
Les avantages ressortent bien de la description, en particulier on souligne et on rappelle :
- La fixation du clou principal dans la tête en respectant l'angle col - diaphyse. - Contrôle de la chasse inférieure des clous, avec possiblitê de solidariser les clous secondaires au clou principal fixe.
- Chaque clou est adapté à la morphologie.
- Stock peu important, compte-tenu d'une seule longueur de clou.