FR3141348A1 - Composition cosmétique avec ingrédient colorant d'origine végétale, poudre de coquilles de mollusques et corps gras d'origine végétale particulier. - Google Patents

Abstract

Composition cosmétique comprenant (a) un ou plusieurs ingrédients colorants d'origine végétale, (b) au moins une poudre de coquilles de mollusques, en particulier une poudre de coquille d'huîtres,et (c) un ou plusieurs corps gras d'origine végétale non oxyalkylénés et à base d'ester(s). Procédé de maquillage mettant en œuvre cette composition.

Description

Composition cosmétique avec ingrédient colorant d'origine végétale, poudre de coquilles de mollusques et corps gras d'origine végétale particulier.

Dans le domaine de la cosmétique et notamment du maquillage il est connu d'utiliser des pigments colorés d'origine minérale ou d'origine organique synthétique soit seuls soit en association, dispersés dans des formules pulvérulentes ou dans des formules liquides, crèmes ou solides, contenant notamment des corps gras.
Les pigments cités ci dessus et notamment les pigments organiques synthétiques peuvent cependant poser des problèmes d'innocuité. Par ailleurs ces pigments ne sont pas issus de sources renouvelables et leur empreinte carbone n'est pas favorable.
Il existe donc un besoin de rechercher des substituts à ces pigments organiques synthétiques.
Il a donc été proposé d'utiliser des pigments colorés organiques d'origine naturelle animale comme le carmin de cochenille largement utilisé dans les produits cosmétiques de maquillage. mais l'origine animale de ce produit peut aussi rebuter l'utilisateur.
Des pigments colorés d'origine végétale ont donc été proposés pour se substituer aux pigments colorés existant comme l'extrait de garance (Rubia Tinctorum extract) figurant dans des produits commerciaux. Les demandes de brevets chinoises CN109260036 de GONG CHENGFENG et CN106667874 de PENG ZHICHENG proposent aussi respectivement l'utilisation entre autres d'anthocyanes, de lutéine, de pigment rouge de tomate d'une part et d'autre part du pigment de fruit rouge du dragon (pitaya).
Mais le plus souvent ces pigments colorés d'origine végétale sont moins performants que les pigments minéraux ou organiques synthétiques en particulier dans le domaine de la couvrance du produit cosmétique sur son substrat d'application.
Il a été proposé dans la demande FR3103108 (A1) de la demanderesse des compositions cosmétiques pour le maquillage de la peau ou des lèvres ou des cils ou des ongles comprenant un ou plusieurs extraits colorants d'origine végétale (a) et un ou plusieurs composés solides lamellaires insolubles dans l'eau et non siliciés (b), ces derniers étant de préférence choisis parmi la guanine, l'oxyde de zinc, les stéarates de métaux divalents et leurs mélanges.
Cependant les origines de ces composés (b) ( pour l'oxyde de zinc origine minérale (zincite) nécessitant une extraction dans des carrières ou origine le plus souvent synthétique, pour les stéarates origine synthétique, pour la guanine origine synthétique le plus souvent ou excréments d'animaux ) peuvent poser des questions d'image dans l'esprit du consommateur.
Par ailleurs il a été proposé l'utilisation en cosmétique de poudres de coquilles de mollusques et en particulier d'huîtres.
Le document CN111494288 (A) de UNIV GUANGXI MEDICAL propose des solutions nourrissantes pour le soin de la peau incluant en milieu aqueux parmi d'autres ingrédients de la poudre de coquilles d'huîtres et des extraits naturels pouvant être des extraits de thé et/ou de fleurs de matricaire et/ou de fleurs de chrysanthème. Parmi les formes d'utilisation possibles sont mentionnés les rouges à lèvres.Si l'ajout de tensio-actifs est envisagée (huile de ricin hydrogénée polyoxyéthylénée) par contre aucun corps gras n'est mentionné.
Le document CN109953934 (A) de ZHENG YONGGANG revendique une méthode de préparation de masque facial blanchissant à la coquille d’huître, le dit masque contenant entres autres ingrédients de l' oxyde de zinc anti-ultraviolet. Par contre aucun agent colorant n'est cité et aucun corps gras n'est mentionné.
Le document CN108434081 (A) de UNIV GUANGDONG OCEAN revendique une crème hydratante pour le visage pour soulager l'inflammation composée de deux parties, la première comprenant parmi d'autres ingrédients de l'huile (dont l'huile d'olive) et de l'extrait de concombre et de la poudre d'astragale et la seconde de la poudre de coquilles d'huîtres. L'extrait de concombre et la poudre d'astragale ne sont pas des agents colorants. La composition peut contenir des alcools gras dont les alcools cétylique, palmitique et cétylstéarylique. Aucun autre corps gras n'est mentionné.
Le document CN108420785 (A) de UNIV GUANGDONG OCEAN revendique un procédé de préparation d’un masque facial blanchissant contenant du chitosane, le masque facial blanchissant comprenant en outre parmi d'autres ingrédients de la poudre de coquille d'huître, du gel d'Aloe vera et du jus de citron. Ces deux derniers ingrédients ne sont pas des agents colorants.Aucun autre agent colorant n'est cité. Aucun corps gras n'est mentionné.
Le document CN106137891 ( A) de la société QINGDAO ZHONGTIAN ZHICHENG SERVICE PLATFORM OF SCIENCE AND TECH CO LTD revendique un masque blanchissant riche en additifs biologiques marins comprenant parmi d'autres ingrédients de la poudre de coquille d’huître et de l'huile de poisson. Aucun autre corps gras n'est mentionné. Il n'y a pas d'ingrédients colorants cités.
Le document CN106074680 (A) de YAO JINJIAN revendique un produit pour le traitement de dermatites, eczéma et autres maladies inflammatoires de la peau, et en particulier de la teigne contenant de la poudre de coquille d'huîtres et de la poudre de Sophora flavescens qui n'est pas un ingrédient colorant. Une base pommade est évoquée sans plus de précision.
Le document CN107536730 (A) de ZHOU LI revendique 'un baume à lèvres doux et non irritant comprenant parmi d'autres ingrédients du carbonate de calcium, de l'huile de graines d'onagre,des pigments et de l'eau. La nature des pigments n'est pas précisée dans le document.
Enfin le document WO2022175662 A1 de la société BARE NATIVE LTD décrit un procédé particulier de traitement de coquilles d'huîtres pour fournir une poudre de coquilles d'huîtres. La poudre obtenue, parmi d'autres usages cités, peut être utilisée en cosmétique notamment pour le soin de la peau grâce à un rôle d'exfoliant mais aucune précision sur les compositions n'est fournie.

Il existe un besoin de mettre à disposition des compositions cosmétiques améliorées en particulier pour le maquillage de la peau ou des lèvres ou des cils ou des sourcils ou des ongles ayant des ingrédients à impact amélioré pour le consommateur tout en ayant de bonnes propriétés techniques notamment au niveau de la couvrance et de l'intensité des colorations obtenues sur le substrat anatomique d'application.

A cet effet, la demanderesse préconise des compositions cosmétiques comprenant (a) un ou plusieurs ingrédients colorants d'origine végétale, (b) au moins une poudre de coquilles de mollusques et (c) un ou plusieurs corps gras d'origine végétale non oxyalkylénés et à base d'ester(s).

Par corps gras on entend un composé insoluble dans l'eau comportant dans sa structure au moins une chaîne hydrocarbonée comportant au moins 6 atomes de carbone et de préférence au moins 8 atomes de carbone
Par composé insoluble dans l'eau, on entend au sens de la présente invention un composé dont la solubilité dans l'eau est inférieure à 0,25% (0,25 g pour 100 ml), de préférence inférieure à 0,05%, mieux inférieure à 0,005% à température ambiante (plage de 15°C à 37°C) et à pression atmosphérique (760 mm de mercure).

Les compositions de l'invention présentent alors après application sur le substrat anatomique une bonne intensité de coloration ainsi qu'une une bonne couvrance.
Par bonne intensité de coloration, on entend une couleur qui ne soit pas trop claire une fois appliquée sur le substrat, ceci indépendamment du reflet du colori recherché.
Par bonne couvrance on entend une bonne couverture du substrat nécessitant une faible quantité de composition pour obtenir l'effet colorant global souhaité dans son intensité et dans la puissance du reflet désiré . Cette faible quantité entraîne une faible épaisseur de produit et un meilleur toucher.

Les compositions de l'invention comprennent un ou plusieurs ingrédients colorants d'origine végétale (a).
Par ingrédient colorant d'origine végétale on entend au sens de la présente invention un ingrédient contenant un ou plusieurs colorants issus d'une plante ou d'une sécrétion de plante.
Par ingrédient colorant on entend un ingrédient apte à conférer une couleur autre que du blanc à un substrat.
Les ingrédients colorants d'origine végétale (a) peuvent provenir de tous types de végétaux appartenant au règne végétal. Ils peuvent ainsi provenir de cryptogames mais plus préférentiellement de phanérogames. Ils peuvent en particulier provenir d'arbres, d'arbustes, de plantes vertes, de plantes à fleurs, de cactées, de graminées.
Ils peuvent provenir de toutes les parties de la plante et en particulier des racines, des tiges ou des troncs, des feuilles, des fleurs et des fruits. Ils peuvent aussi être issus de sécrétions ou exsudats de plantes produits par les dites plantes, en particulier en réaction ou en prévention à une agression.
Les ingrédients (a) peuvent être constitués par une plante entière ou une partie de plante ou par un extrait de plante entière ou de partie de plante. De préférence les ingrédients (a) sont des extraits de plantes entières ou de parties de plantes.
Les ingrédients (a) peuvent être obtenus par broyage, par extraction à l'eau ou aux solvants ou au dioxyde de carbone supercritique, par attaque chimique ou enzymatique ou par une combinaison de ces moyens. Il peut y avoir après une opération de concentration en actifs colorants par filtration ou par évaporation de solvant. En final une addition d'adjuvants est possible pour faciliter la mise en œuvre.
Ces ingrédients (a) peuvent être solubles ou insolubles dans l'eau à température ambiante et à pression atmosphérique.
A titre d'ingrédients colorants d'origine végétale (a) et en particuliers d'extraits colorants d'origine végétale, on peut notamment citer ceux issus des plantes suivantes:
Garance (exemple d'espèce Rubia Tinctorum)
Tomate (exemple d'espèce Solanum Lycopersicum)
Quebracho(exemple d'espèce Schinopsis quebracho-colorado)
Pernambouc (exemple d'espèce Caesalpinia Echinata)
Châtaignier (exemple d'espèce Castanea Sativa)
Curcuma (exemple d'espèce Curcuma Tumeric)
Sorgho (exermple d'espèce Sorghum Bicolor)
Cachou (exemple d'espèce Acacia Catechu)
Rocouyer (exemple d'espèce Bixa Orellana)
Sappan (exemple d'espèce Caesalpinia Sappan)
Genipa (exemple d'espèce Genipa Americana)
Indigotier (exemple d'espèce Indigofera Tinctoria)
Chou rouge (exemple d'espèce Brassica Oleracea)
Réséda (exemple d'espèce Reseda Luteola)
Sumac (exemple d'espèce Rhus Semialata)

De préférence les ingrédients colorants d'origine végétale (a) sont choisis parmi ceux issus de la garance, de la tomate, du sorgho et du châtaignier, du sumac.
Les ingrédients colorants d'origine végétale de l'invention sont de préférence dispersés dans la composition cosmétique les contenant.
Par dispersé on entend que l' extrait est insolubilisé ou pas complètement solubilisé dans la composition à température ambiante et à pression atmosphérique.
La concentration en ingrédients (a) dans les compositions de l'invention varie de préférence de 0,1 % à 60 % en poids , plus préférentiellement de 1 % à 50%, mieux de 2 % à 40%, encore mieux de 4 % à 35% en poids par rapport au poids total de la composition.

Il est possible d'ajouter aux ingrédients colorants d'origine végétale (a) d'autres ingrédients colorants solubles dans l'eau ou de préférence insolubles dans l'eau à température ambiante et à pression atmosphérique et en particulier des pigments organiques de synthèse ou des pigments minéraux.
De préférence les ingrédients colorants d'origine végétale (a) sont les seuls ingrédients colorants présents dans les compositions de l'invention.

Les compositions de l'invention comprennent au moins une poudre de coquilles de mollusques (b).

Les mollusques (Mollusca) constituent un embranchement d'animaux lophotrochozoaires. Ce sont des animaux non segmentés, à symétrie bilatérale quelquefois altérée.
Leur corps se compose généralement d'une tête, d'une masse viscérale, et d'un pied. La masse viscérale est recouverte en tout ou partie par un manteau. C’est le manteau qui sécrète la coquille de la plupart des mollusques, qui leur sert de protection et/ou de squelette et/ou de régulateur de la flottaison.
La coquille comprend généralement, de l'extérieur vers l'intérieur:une cuticule diversement colorée; une , formée de prismes perpendiculaires à la surface; enfin, une couche lamelleuse formée de lamelles de constitutions différentes. Cette couche interne, lorsque les lamelles sont suffisamment minces pour diffracter la lumière, constitue la nacre, et, indirectement, les perles fines.
La coquille des mollusques est constituée de carbonate de calcium et de matières organiques sécrétés par le manteau de l'organisme. Ces matières organiques sont principalement constituées de polysaccharides et de protéines comme la conchyoline.
Selon la base de données MolluscaBase2, il y a actuellement neuf classes de mollusques, les principales étant les gastéropodes, les bivalves et les céphalopodes.
De préférences les mollusques des poudres (b) sont des mollusques bivalves.
Les bivalves (Bivalvia) sont une classe de mollusques d'eau douce et d'eau de mer, nommée également Pelecypoda (les pélécypodes) ou Lamellibranchia (les lamellibranches).
De préférence les mollusques sont choisis parmi.les palourdes, les huîtres, les moules, les pétoncles, les coquilles Saint Jacques, les coques, les amandes de mer et leurs mélanges.
La granulométie des poudres (b) de l'invention peut varier de préférence de 1 à 500 μm mieux de 5 à 300 μm. Les mesures de granulométrie peuvent se faire à partir de granulomètres laser, basés sur la technologie de la diffraction de la lumière.
A titre de poudres de coquilles de mollusques utilisables dans le cadre de l'invention on peut citer le produit OSTREASHELL poudre de coquilles d'huîtres, le produit WHITESHELL poudre de coquille Saint Jacques et le produit MUSSELSHELL poudre de coquilles de moules proposé par la société ENTRE MER ET TERRE sous différentes granulométries.
On peut aussi utiliser le produit OYSTER SRUB 300 proposé par la société CAREACTIVE.
Tout préférentiellement les mollusques sont des huîtres.
Les poudres (b) peuvent être obtenues à partir de coquilles complètes ou de fraction de coquilles.
De préférences elles sont obtenues à partir de coquilles complètes broyées.
La concentration en poudre(s) (b) des compositions de l'invention varie de préférence de 0,1 % à 40 % en poids, plus préférentiellement de 1,5 % à 35 %, mieux de 2,5 % à 30%, encore mieux de 6 % à 25 % en poids par rapport au poids total de la composition.

Les compositions de l'invention comprennent un ou plusieurs corps gras (c) d'origine végétale non oxyakylénés à base d'ester(s).
Par non oxyalkyléné on entend un composé ne comportant pas dans sa structure de groupements oxyde d'alkylène, en particulier oxyde d'éthylène ou oxyde de propylène.
On rappellera que la présence de groupements oxyalkylénés dans une molécule se traduit par l' augmentation de la HLB de cette molécule donc par l'apparition de propriétés tensioactives permettant l'émulsification des corps gras en milieu aqueux.
Par ingrédient à base d'ester(s) on entend un ingrédient dont les composés de type esters constituent le pourcentage pondéral le plus élevé.
De préférence les corps gras de l'invention sont choisis parmi les corps gras non chimiquement modifiés ou les corps gras n'ayant subi comme seules éventuelles modifications chimiques que des réactions d' hydrogénation et/ou de transestérification.
En chimie organique, la transestérification est le processus d'échange du groupe organique R' d'un ester RCOO-R' d'un ester avec le groupe organique R'' issu d'un alcool R''-OH. Cet alcool peut être un mono-alcool ou un polyol. Ces réactions sont souvent catalysées par l'addition d'un catalyseur acide ou basique.
Les modifications chimiques d'hydrogénation et/ou de transestérifications peuvent être totales ou partielles.
En dehors des opérations chimiques d'hydrogénation ou de transestérification mentionnées ci-dessus, l'obtention des corps gras (c) de l'invention peut mettre en œuvre un ou plusieurs processus physiques comme, par exemple, un broyage, un raffinage, une distillation, une purification, une filtration, un pastillage ou une micronisation.
Encore plus préférentiellement les corps gras (c) de l'invention sont choisis parmi les huiles végétales, les beurres végétaux et les cires végétales n'ayant subi comme seules éventuelles modifications chimiques que des réactions d' hydrogénation et/ou de transestérification.

Par huile on entend au sens de la présente invention un composé non soluble dans l'eau liquide à température ambiante et à pression atmosphérique.
Les huiles végétales sont à base de triglycérides c'est à dire d'esters du glycérol qui est est un trialcool avec des acides gras.Les huiles végétales à l'état brut peuvent aussi contenir des éléments mineurs comme par exemple des stérols, des alcools triterpéniques, des tocophérols.
Les huiles sont des composés liquides à température ambiante et à pression atmosphérique, c'est à dire des composés aptes à s'écouler sous l'action de leur propre poids.
Parmi les huiles d'origine végétale utilisables dans l'invention, on peut notamment citer l'huile d'amande douce, l'huile d'argan, l'huile d'avocat, l'huile d'arachide, l'huile de camélia, l'huile de carthame, l'huile de calophyllum, l'huile de colza, l'huile de coprah ou de coco, l'huile de coriandre, l'huile de courge, l'huile de germes de blé, l'huile de jojoba , l'huile de lin, l'huile de macadamia, l'huile de germes de maïs, l'huile de noisette, l'huile de noix, l'huile de vernonia, l'huile de noyaux d'abricot, l'huile d'olive, l'huile d'onagre, l'huile de passiflore, l'huile de pépins de raisin, l'huile de pépins de framboise, l'huile de rosier, l'huile de seigle, l'huile de sésame, l'huile de son de riz, l'huile de soja, l'huile de chanvre, l'huile de tournesol, l’huile d’avoine, l’huile de baobab, l’huile de grenade, l’huile de prune, l’huile de pomme, l’huile de bourrache, l’huile de lupin, l’huile de pistache, l'huile de café.

Les corps gras (c) peuvent être choisis parmi les beurres végétaux.
Les beurres se distinguent des huiles, et notamment des huiles végétales, proprement dites par leur aspect. Ils se présentent en effet sous forme solide ou semi solide à température ambiante et pression atmosphérique et présentent généralement un point de fusion allant de 25° C à 50° C.
Ils contiennent des triglycérides comportant une fraction importante d'acides gras saturés.
Ils peuvent être naturels ou résulter d'une hydrogénation et/ou d'une transestérification d'une huile végétale.
Les beurres peuvent être notamment choisis parmi les beurres naturels végétaux tels que le beurre de karité, le beurre de cacao, le beurre d'illipe, le beurre de mangue, le beurre de babassu, le beurre d’amande, le beurre de jojoba, le beurre d’abricot, le beurre de pistache, le beurre d’argan, le beurre d’avocat, le beurre de coco, le beurre d’olive, le beurre de prune, le beurre d’avoine, le beurre de cupuaçu, le beurre de murumuru,, le beurre d’abricot, le beurre de noisette, le beurre de tucuma, le beurre de citron, le beurre de riz, le beurre de macadamia, le beurre de jasmin, le beurre de rose, plus préférentiellement le beurre de mangue, le beurre de jojoba, le beurre d'amande, et les composés n'ayant subi à titre de transformation chimique qu'une hydrogénation comme le beurre de jojoba.

À l’exception de quelques cas particuliers, les cires végétales sont produites et localisées à la surface des parties aériennes des plantes, au niveau de leur cuticule.
Les cires cuticulaires végétales sont essentiellement constituées de composés aliphatiques que l’on peut répartir schématiquement en deux groupes. Dans le premier, on y trouvera les composés les plus communs de type alcane , ester , acide , alcool primaire et aldéhyde. Le deuxième groupe, en revanche, concerne des composés plus rares comme les cétones , les alcools secondaires ou les β-dicétones. D’autres éléments mineurs, non aliphatiques sont également rencontrés. Il s’agit de composés cycliques ou polycycliques regroupés sous le terme de triterpénoïdes et présents sous forme d’alcool (stérols, α-amyrine, β-amyrine, lupeol, erythrodiol…) ou d’acides (ursolique, olénolique…).
Pour les cires végétales proprement dites l'estérification des acides gras a lieu avec un alcool gras mono ou dihydroxylé alors que pour les huiles végétales naturelles ou les beurres végétaux c'est avec le glycérol avec dans ce cas formation de triesters (triglycérides). Les mono esters ou diesters d'acides gras et d'alcools gras sont donc les éléments prédominants de la fraction ester de cires de l'invention ce qui les distinguent donc clairement des beurres ou huiles végétales.
Les acides gras des esters de ces cires sont généralement des acides carboxyliques saturés ou insaturés, hydroxylés ou non hydroxylés comportant de 16 à 28 atomes de carbones.
Les alcools gras de ces mêmes esters peuvent être mono ou di hydroxylés, saturés ou insaturés et comportent généralement de 20 à 34 atomes de carbone.
De préférence le point de fusion des cires de l'invention est supérieur ou égal à 30°C, mieux supérieur à 35°C, encore mieux supérieur à 40°C.
Le point de fusion peut être mesuré à l'aide d'un calorimètre à balayage différentiel ( DSC ), par exemple celui proposé par la société METTLER sous la référence DSC 30.
Les cires végétales (c) sont de préférence choisies parmi les cires naturelles telles que la cire de carnauba, la cire de candelilla, la cire de riz et en particulier de son de riz, la cire d'ouricury, la cire d'alfa, la cire de fibres de liège, la cire de canne à sucre, la cire du Japon, la cire de sumac, la cire d'orange, la cire de laurier, la cire de pomme, la cire de jojoba, la cire de rose, la cire de tournesol, la cire d’olive, la cire d'écorce de fruit de l'arbre à laque (Rhus Verniciflua ) , la cire de soja, la cire d'acacia, la cire de citron, la cire de macadamia, la cire d’abricot, la cire d’avocat, la cire de pêche, la cire d’argan.
Comme indiqué précédemment les cires végétales de l'invention peuvent être hydrogénées.
Ces cires végétales, hydrogénées ou non peuvent aussi être transestérifiées.

Les compositions de l'invention comprennent une proportion de corps gras (c) allant de préférence de 0,5 % à 90 % en poids, mieux de 1 % à 85 % en poids, encore mieux de 2 % à 80 % en poids par rapport au poids total de la composition.

Les compositions de l'invention peuvent aussi contenir à titre d'additifs optionnels des corps gras différents des ingrédients (c).
Le ou les corps gras additionnels sont choisis parmi les huiles ou les cires.
Les huiles additionnelles peuvent être polaires ou apolaires, volatiles ou non volatiles (une huile est dite non volatile quand sa pression de vapeur est inférieure à 0,02 mm de mercure à pression atmosphérique et à température ambiante).
Les huiles additionnelles peuvent être hydrocarbonées, d'origine minérale ou synthétique. Elles peuvent être aussi siliconées ou fluorées.
Les huiles siliconées peuvent être des polydiméthylsiloxanes linéaires ou ramifiés ou cycliques porteurs éventuellement de groupes aryle et en particulier phényle.
Les huiles hydrocarbonées apolaires sont choisies de préférence parmi l'huile de paraffine, les isoparaffines (isododécane, isodécanes), les alcanes linéaires (n-dodécane), le squalane, l'eicosane, les polybutylènes ou les polyisobutylènes hydrogénés ou non, les polydècènes hydrogénés ou non.
Les huiles polaires sont de préférence hydrocarbonées. Elles peuvent être choisies parmi les alcools gras ramifiés ou insaturés comme l'alcool oléique et l'octyldodécanol.
Les cires additionnelles peuvent être hydrocarbonées, siliconées ou fluorées et être d'origine naturelle minérale, animale ou d'origine synthétique. Elles peuvent être polaires ou apolaires.
Comme cires apolaires on peut citer les cires microcristallines, les cires de paraffines, l'ozokérite, les cires de polyéthylènes.
Les cires polaires sont de préférence hydrocarbonées et encore plus préférentiellement choisies parmi les cires esters comprenant au moins une fonction ester et les cires alcools comprenant au moins une fonction alcool.
Les cires esters sont de préférence choisies parmi les esters d'acide(s) gras et/ou d'alcools gras sous forme solide à température ambiante et à pression atmosphérique.
Ces cires esters peuvent être issues d'huiles animales hydrogénées.
Les cires alcools ont de préférence choisies parmi les alcools gras sous forme solide à température ambiante et à pression atmosphérique tels que l'alcool cétylique ou l'alcool cétylstéarylique.
Parmi les cires additionnelles d'origine animale la cire d'abeille est préférée.
De préférence les compositions de l'invention ne comprennent pas de corps gras siliconés.

Dans les compositions de l'invention la teneur en corps gras additionnels différents des corps gras (c) peut varier de 0,1 % à 90 % en poids, mieux de 0,2 % à 75 % en poids, encore mieux de 0,5 % à 50 % en poids par rapport au poids total de la composition.

Les compositions selon l'invention peuvent comprendre un ou plusieurs agents tensioactifs choisis parmi les agents tensioactifs anioniques, non-ioniques, cationiques ou amphotères.
Les compositions selon l'invention peuvent en outre comprendre un ou plusieurs additifs classiques bien connus dans la technique, différents des composés définis précédemment.
A titre d'exemples d'additifs utilisables selon l'invention, on peut citer les polymères associatifs ou non associatifs, ioniques ou non-ioniques et en particulier les polymères épaississants, les épaississants minéraux, les filtres UVA et/ou UVB, les agents adoucissants, les solvants, les agents hydratants, les vitamines, les pro-vitamines, les acides aminés, les parfums, les agents peptisants, les agents conservateurs, les agents antioxydants, les agents alcalinisants ou acidifiants (notamment pour réguler le pH des compositions aqueuses ou pour salifier les ingrédients), les agents fixateurs de couleur, les agents anti-rides.

Les compositions de l'invention peuvent être aqueuses ou anhydres.
Par anhydre on entend au sens de l'invention une composition contenant à température ambiante moins de 5% d'eau en poids, encore mieux moins de 1% d'eau en poids et préférentiellement ne contenant pas d'eau, en particulier d'eau ajoutée.
Par aqueuse on entend au sens de l'invention une composition contenant à température ambiante de 5% à 99,01% d'eau en poids. De préférence si elle est aqueuse, la composition comprend à température ambiante de 25 à 98% d'eau , mieux de 40 à 95% d'eau en poids.

De préférence la ou les compositions de l'invention sont anhydres.

Les compositions cosmétiques de l'invention sont de préférence des compositions à usage topique.
Par composition à usage topique topique on entend une composition destinée à être appliquée à la surface des substrats corporels externes. Les compositions selon l'invention sont destinées particulièrement au traitement de la peau, des cheveux, des lèvres, des ongles, des cils et des sourcils.
De préférence les compositions de l'invention sont destinées au maquillage de la peau des lèvres, des cils, des sourcils ou des ongles avec apport de couleur à ces substrats.
Par apport de couleur on entend au sens de l'invention une modification de couleur du substrat autre qu'un simple blanchiment.

Les compositions de l'invention peuvent être sous forme de poudres, de solides compacts, de solutions ou d'émulsions.
De préférence les compositions de l'invention sont sous forme de poudres ou de solides compacts.
Les compositions pour le maquillage de la peau peuvent être des fonds de teints, des ombres ou fards à paupières.
Encore plus préférentiellement, les compositions de l'invention sont destinées au maquillage des lèvres.
Mieux la composition de l'invention est une composition solide pour le maquillage des lèvres.
Encore mieux la composition de l'invention se présente sous la forme d'un bâton de rouge à lèvres.

L'invention couvre également un procédé de maquillage de la peau, ou des lèvres, ou des cils, ou des sourcils ou des ongles , mieux de la peau ou des lèvres ou des cils comprenant au moins une étape consistant à appliquer sur le substrat anatomique concerné une composition selon l'invention, de préférence sans rinçage subséquent.

[Exemples]

Les exemples ci-dessous illustrent l'invention sans toutefois en limiter la portée.
Exemple 1
La composition décrite dans le tableau 1 ci dessous est celle d'un bâton de rouge à lèvres.
Après application sur les lèvres, il permet d'obtenir sur celles-ci une belle coloration intense. La couvrance obtenue est très bonne.

Ingrédient	Quantité en g pour 100g de composition
Extrait de de racines de garance (ingrédient colorant d'origine végétale (a))	6
Poudre de coquilles d'huîtres (b)	16
Huile de ricin (corps gras d'origine végétale à base d'esters (c))	19,25
Huile de tournesol (corps gras d'origine végétale à base d'esters (c))	32,27
Cire de Carnauba (corps gras d'origine végétale à base d'esters (c))	18
Beurre de karité (corps gras d'origine végétale à base d'esters (c))	5,6
Alun de potassium	1,83
Carbonate de sodium	0,87
Vitamine E	0,18

Exemples comparatifs.

La composition de l' exemple 1 est réalisée.
On réalise parallèlement la composition 2 dans laquelle les 16 g de poudre de coquilles d'huîtres (b) sont remplacés par 16 g de carbonate de calcium (composition 2), matière première hors invention dont la composition est la plus proche de celle de la poudre de coquille d'huîtres.

Pour évaluer les propriétés tinctoriales de ces compositions on dépose de manière régulière et reproductible un film de chacune de ces compositions sur un papier blanc ( papier Copy 3 Office de la société Fabriano de densité 80 g/M²et à point de blanc élevé).
Les résultats colorimétriques obtenus sont ensuite évalués directement via l'application pour smartphone Color Grab dans le système CIE L*a*b* (L* désignant la luminance a* la composant rouge (sur un axe du vert vers le rouge) et b* la composante jaune (sur un axe du bleu vers le jaune).
Les résultats sont regroupés dans le tableau suivant pour les deux compositions et pour la référence papier:

Composition	Ingrédient étudié	L*	a*	b*
1	Poudre de coquilles d'huîtres	22,9	25,8	8,6
2	Carbonate de calcium	24,8	25,1	8,6
Référence	Papier Copy 3 Office ( Fabriano )	99,3	-0,2	-0,6

La couvrance est évaluée par la montée de couleur.
Cette montée est déterminée par l'écart de couleur entre le papier blanc et la couleur du film de rouge à lèvres déposé sur ce papier, cet écart de couleur delta E étant calculé à partir de la relation classique Delta E= (dL*2 + da*2 + db*2)1/2

dL*, da* et db* étant respectivement les écarts de luminance ( ou clarté allant de 0 à 100, 100 désignant un blanc pur et et 0 un noir pur), de composante rouge (sur un axe vert rouge) et de composante jaune (sur un axe bleu jaune) entre la référence papier et le film de rouge à lèvres. Plus delta E est élevé plus la montée de couleur est élevée donc plus la couvrance est importante.
L'intensité de coloration est évaluée par le paramètre dL*.
Plus le dL* est élevé plus la nuance est sombre donc intense.
Les résultats sont les suivants:

Composition	dL*	Delta E
1	76,4	81,2
2	74,5	79,2

On constate que c'est avec la composition 1 selon l' invention que l'on obtient la coloration la plus intense et la plus couvrante.

Claims (14)

1. Composition cosmétique comprenant (a) un ou plusieurs ingrédients colorants d'origine végétale, (b) au moins une poudre de coquilles de mollusques et (c) un ou plusieurs corps gras d'origine végétale non oxyalkylénés et à base d'ester(s).
2. Composition selon la revendication 1 dans laquelle le ou les ingrédients colorants (a) sont issus des plantes suivantes : garance, tomate, quebracho, pernambouc, châtaignier, curcuma, sorgho, cachou, rocouyer, sappan, genipa, indigotier , chou rouge, réséda, sumac.
3. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle le ou les ingrédients colorants (a) sont des extraits de plantes entières ou de parties de plantes.
4. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle la concentration en ingrédients colorants (a) varie de 0,1 % à 60 %, plus préférentiellement de 1 % à 50 %, mieux de 2 % à 40 %, encore mieux de 4 % à 35 % en poids par rapport au poids total de la composition.
5. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle les mollusques sont des mollusques bivalves.
6. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle les mollusques sont choisis parmi les palourdes, les huîtres, les moules, les pétoncles, les coquilles saint jacques, les coques, les amandes de mer et leurs mélanges.
7. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle les mollusques sont des huîtres.
8. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle la concentration en poudre(s) de coquilles de mollusques (b) varie de 0,1 % à 40 %, plus préférentiellement de1,5 % à 35%, mieux de 2,5 % à 30%, encore mieux de 6 % à 25% en poids par rapport au poids total de la composition.
9. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle le ou les corps gras d'origine végétale sont choisis parmi les huiles végétales, les beurres végétaux et les cires végétales n'ayant subi comme seules éventuelles modifications chimiques que des réactions d'hydrogénation et ou de transestérification.
10. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes dans laquelle les corps gras d'origine (c) sont présents dans une proportion allant de 0,5 % à 90 % en poids, mieux de 1 % à 85 % en poids, encore mieux de 2 % à 80 % en poids par rapport au poids total de la composition.
11. Composition selon l'une quelconque des revendication précédentes caractérisée par le fait qu'elle est anhydre.
12. Composition selon l'une quelconque des revendications précédente caractérisée en ce qu'elle est à usage topique.
13. Composition selon l'une quelconque des revendications précédentes caractérisée en ce qu'elle se présente sous la forme d'un bâton de rouge à lèvres.
14. Procédé de maquillage de la peau, ou des lèvres, ou des cils, ou des sourcils ou des ongles , mieux de la peau ou des lèvres ou des cils comprenant au moins une étape consistant à appliquer sur le substrat anatomique concerné une composition selon l'une quelconque des revendications précédentes, de préférence sans rinçage subséquent.