FR3072269B1 - Procede et dispositif pour realiser le champ visuel d'un oeil d'un etre humain - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne les procédés pour réaliser le champ visuel Cv d'un œil Oe d'un patient Pa, comportant une rétine Re et une pupille Pu, ainsi que les dispositifs pour mettre en œuvre ces procédés. Le procédé selon l'invention consiste, dans une première phase : à projeter une tache lumineuse TL sur la rétine Re, à définir la position de cette tache lumineuse par rapport à un référentiel Ref, à définir la position d'au moins un point de l'œil Oe par rapport au référentiel, et à enregistrer la réaction du patient lorsqu'il perçoit l'impact de la tache lumineuse sur la rétine ; dans une deuxième phase : à répéter une pluralité de fois successives la première phase, mais, chaque fois, en projetant sur la rétine une tache lumineuse dont au moins la position par rapport au référentiel est différente ; et dans une troisième phase : à déterminer le champ visuel en fonction des réactions du patient, des différentes positions des taches lumineuses et des positions du point de l'œil.

Description

PROCEDE ET DISPOSITIF POUR REALISER LE CHAMP VISUEL D’UN ŒIL D’UN ETRE HUMAIN

La présente invention concerne les procédés et dispositifs pour réaliser le champ visuel d’un œil d’un être humain, en rappelant que le champ visuel d’un œil est une portion d'espace vue par cet œil regardant droit devant lui et capable de percevoir, dans cette portion d’espace, des lumières, des couleurs et des formes.

Il est déjà connu un procédé pour réaliser le champ visuel d’un œil d’un patient, consistant, dans une première phase : à obliger le patient à fixer constamment une image lumineuse fixe par rapport à un référentiel déterminé lié au patient ; à projeter un point lumineux sur la rétine de l’œil ; à définir la position de ce point lumineux par rapport au référentiel, et à enregistrer la réaction du patient lorsqu’il perçoit l’impact du point lumineux sur la rétine.

Dans une deuxième phase, le procédé connu consiste à répéter une pluralité de fois la première phase, mais en projetant, chaque fois, un point lumineux sur la rétine différent au moins en position par rapport au référentiel, et toujours en obligeant le patient à fixer l’image lumineuse fixe.

Une troisième phase consiste : à déterminer le champ visuel de l’œil en fonction de l’ensemble des réactions du patient et des différentes positions du point lumineux sur la rétine.

Ce procédé donne de bons résultats, mais à la condition que l’œil dont le champ visuel doit être obtenu fixe constamment l’image lumineuse, ce qui est très contraignant pour le patient et difficile à vérifier par l’orthoptiste. En outre, le dispositif pour mettre en œuvre ce procédé est relativement onéreux.

Aussi, la présente invention a-t-elle pour but de mettre en œuvre un procédé et un dispositif qui pallient en grande partie ces inconvénients.

Plus précisément, la présente invention a pour objet un procédé pour réaliser le champ visuel d’un œil d’un patient, ledit œil comportant une rétine et une pupille, caractérisé par le fait qu’il consiste : (i) dans une première phase : • à projeter une tache lumineuse sur la rétine selon un chemin optique déterminé, ladite tache lumineuse ayant une intensité lumineuse donnée et une dimension donnée, • à définir la position de cette tache lumineuse par rapport à un référentiel déterminé lié au patient, • à définir la position d’au moins un point de l’œil par rapport audit référentiel, et • à enregistrer la réaction du patient lorsqu’il perçoit l’impact de la tache lumineuse sur la rétine, (ii) dans une deuxième phase : • à répéter une pluralité de fois successives la première phase, mais, chaque fois, en projetant sur la rétine une tache lumineuse dont au moins la position par rapport au dit référentiel est différente, (iii) dans une troisième phase : • à déterminer ledit champ visuel en fonction de l’ensemble * des réactions dudit patient, * des différentes positions des taches lumineuses par rapport audit référentiel, et * des différentes positions dudit au moins un point de l’œil rapport au dit référentiel.

La présente invention a aussi pour objet un dispositif pour mettre en œuvre le procédé défini ci-dessus. D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront au cours de la description suivante donnée en regard du dessin annexés à titre illustratif, mais nullement limitatif, dans lequel la figure unique représente le schéma de principe du dispositif pour mettre en œuvre le procédé selon l’invention pour réaliser le champ visuel d’un œil d’un être humain, dit “patient”.

Il est précisé que la figure ne représente qu’un seul mode de réalisation du dispositif selon l’invention, mais qu’il peut en exister d’autres qui répondent à la définition de cette invention.

Il est en outre précisé que, lorsque, selon la définition de l’invention, l’objet de l’invention comporte “au moins un” élément ayant une fonction donnée, le mode de réalisation décrit peut comporter plusieurs de ces éléments. Réciproquement, si le mode de réalisation de l’objet selon l’invention tel qu’illustré comporte plusieurs éléments de fonction identique et si, dans la description, il n’est pas spécifié que l’objet selon cette invention doit obligatoirement comporter un nombre particulier de ces éléments, l’objet de l’invention pourra être défini comme comportant “au moins un” de ces éléments.

Il est précisé que lorsque, dans la présente description, une expression définit à elle seule, sans mention particulière spécifique la concernant, un ensemble de caractéristiques structurelles, ces caractéristiques peuvent être prises, pour la définition de l'objet de la protection demandée, quand cela est techniquement possible, soit séparément, soit en combinaison totale et/ou partielle.

Il est enfin précisé que, dans la présente description, si l'adverbe "sensiblement" est associé à un qualificatif d'un moyen donné, ce qualificatif doit être compris au sens strict ou approché.

La présente invention est relative à un procédé pour réaliser le champ visuel d’un œil Oe d’un patient Pa, l’œil comportant une rétine Re et une pupille Pu.

Le procédé consiste : (i) dans une première phase : à projeter une tache lumineuse TL sur la rétine Re selon un chemin optique déterminé 22, la tache lumineuse ayant une intensité lumineuse donnée et une dimension donnée ; à définir la position de cette tache lumineuse TL par rapport à un référentiel déterminé Ref lié au patient ; à définir la position d’au moins un point de l’œil Oe par rapport au référentiel ; et à enregistrer la réaction du patient lorsqu’il perçoit l’impact de la tache lumineuse TL sur la rétine.

Le procédé consiste ensuite : (ii) dans une deuxième phase : à répéter une pluralité de fois successives la première phase (i), mais, chaque fois, en projetant sur la rétine une tache lumineuse dont au moins la position par rapport au référentiel Ref est différente.

Quand les première et deuxième phases ont été menées à leur terme, le procédé consiste à accomplir une (iii) troisième phase qui est la détermination du champ visuel CV en fonction de l’ensemble des réactions du patient Pa, des différentes positions, par rapport au référentiel Ref, des taches lumineuses TL perçues par le patient, et des différentes positions du au moins un point de l’œil Oe rapport à ce référentiel Ref.

Ce procédé selon l’invention présente un avantage certain par rapport à celui de l’art antérieur défini au préambule, à savoir permettre la détermination d’un champ visuel sans que le patient ait l’obligation de fixer constamment une image lumineuse fixe, c’est-à-dire en lui permettant de bouger l’œil dans son orbite, du moins dans certaines limites.

Selon une possibilité avantageuse pour affiner la détermination du champ visuel CV, le procédé consiste en outre à ce qu’au moins une partie des différentes taches lumineuses TL aient des intensités lumineuses et/ou des dimensions différentes.

La présente invention est aussi relative à un dispositif pour mettre en œuvre le procédé défini ci-dessus.

Le dispositif selon l’invention comporte un capteur de position 10 pour déterminer la position d’au moins un point de l’œil Oe par rapport au référentiel Ref, ce capteur de position étant apte à délivrer à sa sortie 11 des premiers signaux représentatifs de la position du au moins un point de l’œil par rapport au référentiel.

Un tel capteur de position est par exemple défini schématiquement dans le EP2999302. De façon connue en elle-même, il utilise la technique de reconnaissance de formes au moyen par exemple de deux caméras vidéo dont les champs optiques englobent respectivement un point de l’œil, par exemple le centre de la pupille. Sachant que l’œil est équivalent à une sphère tournant dans une cavité sphérique complémentaire qui est fixe et parfaitement définie en position par rapport aux os de la tête, il est possible de déterminer la position angulaire de la pupille par rapport à la tête.

Sont en outre prévus des moyens 15 pour fixer le capteur de position 10 par rapport au référentiel Ref.

Un tel référentiel est, par exemple préférentiellement, la tête du patient, comme il sera plus amplement défini ci-après.

Le dispositif comporte en outre une source lumineuse 20 commandable par son entrée de commande 24 pour être apte à délivrer en sortie 21 successivement une pluralité de tâches lumineuses TL suivant différents chemins optiques de propagation 22, cette source lumineuse 20 étant apte à être commandée par des deuxièmes signaux avantageusement délivrés par l’organe de traitement 40 défini ci-après et appliqués à son entrée de commande 24.

Une telle source lumineuse 20 est par exemple constituée d’une matrice d’éléments lumineux juxtaposés les uns à côté des autres, ces éléments étant aptes à être commandés, par exemple successivement de façon aléatoire et en intensité. A cette matrice est avantageusement couplée une lentille, par exemple convergente, pour focaliser les taches lumineuses émises par les éléments sur différents chemins optiques 22 comme illustré sur la figure unique, de façon à former des taches lumineuse TL en différentes endroits de la rétine Re.

Sont aussi prévus des moyens 25 pour fixer la source lumineuse 20 par rapport au référentiel Ref de façon qu’une pluralité des différents chemins optiques de propagation 22 tombent sur la rétine Re du patient Pa.

Le dispositif comporte des moyens 30 aptes à délivrer, sur une sortie 31, des troisièmes signaux représentatifs de la réaction du patient Pa lorsqu’il perçoit l’impact de chacune des taches lumineuses TL sur la rétine Re. De tels moyens 30 pour délivrer des troisièmes signaux peuvent par exemple être constitués d’un bouton poussoir couplé à un générateur d’impulsions, ce dernier étant apte à émettre une impulsion chaque fois que le patient appui sur le bouton poussoir, cette ou ces impulsions constituant les troisièmes signaux.

Enfin, le dispositif selon l’invention comporte l’organe de traitement 40 cité ci-avant, du type microprocesseur programmable, pour délivrer en sortie 41 des quatrièmes signaux en fonction de l’ensemble des premiers, deuxièmes (élaborés par lui) et troisièmes signaux, ces cinquièmes signaux étant en fait représentatifs du champ visuel CV.

Selon une réalisation préférentielle, dans le cas où, comme proposé ci-avant, le référentiel déterminé Ref est avantageusement constitué par la tête Te du patient Pa, les moyens 15 pour fixer le capteur de position 10 par rapport à ce référentiel comportent de préférence une monture de lunettes agencée pour être fixée de façon connue sur la tête Te du patient Pa et des moyens pour fixer de façon amovible le capteur de position sur cette monture, pour pouvoir effectuer un champ visuel sur l’un ou l’autre des deux yeux.

De même, les moyens 25 pour fixer la source lumineuse 20 par rapport au référentiel déterminé Ref quand il est constitué par le tête du patient comportent des moyens pour fixer de façon amovible la source lumineuse 20 sur la monture de lunettes.

Sur la figure unique, la monture de lunettes, connue en elle-même, est très schématiquement représentée par les deux flèches indiquées par les flèches 15 et 25.

Selon une autre réalisation préférentielle et avantageuse, le dispositif comporte une unité de mémoire 50 pour mémoriser et visualiser de façon permanente les quatrièmes signaux obtenus en sortie 41 de l’organe de traitement 40. Cette unité de mémoire permanente 50 est par exemple une imprimante ou analogue.

Pour réaliser le champ visuel CV d’un œil Oe d’un patient Pa, l'orthoptiste commence par positionner la monture de lunettes sur la tête du patient, en ayant fixé sur la monture le capteur de position 10 et la source de taches lumineuses 20 de façon ad hoc pour déterminer le champ visuel de l’œil choisi, soit le droit soit le gauche, comme défini ci-avant.

Il règle la position du capteur 10 sur la monture pour que, de façon directe ou indirecte, le centre de la pupille soit déterminé par rapport au référentiel Ref, en l’occurrence la tête du patient, quelle que soit la position de l’œil dans son orbite. La source de taches lumineuse 20 est quant à elle orientée par rapport à l’œil Oe pour que la majorité des chemins optiques 22 des taches lumineuse tombent sur la rétine Re de l’œil.

Une fois que ces montages et réglages ont été effectués, l'orthoptiste peut alors commencer l’élaboration du champ visuel CV.

Il commence par émettre une première tache lumineuse TL sur la rétine Re. Si le patient la perçoit, il lui est demandé d’appuyer sur le bouton poussoir 30 pour créer une première impulsion. L’organe de traitement 40 va, en fonction de la position du centre de la pupille Pu de l’œil Oe, de la position de la tache lumineuse sur la rétine et de la création, par le patient, d’une impulsion de réaction au moyen du bouton poussoir 30, déterminer la position de la tache lumineuse par rapport à l’axe optique de œil qui est l’axe qui passe par le centre de la pupille. L’organe de traitement 40 va alors marquer, sur une carte, un premier point par rapport au point d’intersection de l’axe optique et de la rétine, qui est considéré comme étant vu par le patient, et donc appartenant au champ visuel CV. L’orthoptiste répète autant de fois que nécessaire cette opération, avec, chaque fois, une tache lumineuse émise sur un chemin optique 22 différent du précédent (éventuellement le même pour confirmer le résultat par sécurité), et avantageusement avec des taches de dimension et d’intensité différentes. L’organe de traitement complète, chaque fois, la carte des points des taches lumineuses vues par le patient. A la fin de toutes les opérations décrites ci-dessus, l’organe de traitement 40 élabore à sa sortie 41 des quatrièmes signaux qui sont représentatifs d’une cartographie de l’ensemble des points correspondant aux taches lumineuses TL qui ont été perçues, ou non (absence d’impulsion de réaction du patient en sortie 31), par le patient Pa.

Cette cartographie peut être imprimée pour que l’orthoptiste ou l’ophtalmologiste puisse en tirer les conséquences médicales qui s’imposent. Il pourra effectuer les mêmes opérations pour l’autre œil, si nécessaire.

Claims (7)

1. REVENDICATIONS

   1. Procédé pour réaliser un champ visuel d’un œil (Oe) d’un patient (Pa), ledit œil comportant une rétine (Re) et une pupille (Pu), caractérisé par le fait qu’il consiste : (i) dans une première phase : • à projeter une tache lumineuse (TL) sur la rétine (Re) selon un chemin optique déterminé (22), ladite tache lumineuse ayant une intensité lumineuse et une dimension données, • à définir la position de cette tache lumineuse (TL) par rapport à un référentiel déterminé (Ref) lié au patient, • à définir la position d’au moins un point de l’œil (Oe) par rapport audit référentiel, et • à enregistrer la réaction du patient lorsqu’il perçoit l’impact de la tache lumineuse (TL) sur la rétine, (ii) dans une deuxième phase : • à répéter une pluralité de fois successives la première phase, mais, chaque fois, en projetant sur la rétine une tache lumineuse dont au moins la position par rapport au dit référentiel (Ref) est différente, (iii) dans une troisième phase : • à déterminer ledit champ visuel (CV) en fonction de l’ensemble * des réactions dudit patient (Pa), * des différentes positions desdites taches lumineuses (TL) par rapport audit référentiel (Ref), et * des différentes positions dudit au moins un point de l’œil (Oe) rapport au dit référentiel (Ref).
2. 2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé par le fait que, en outre, au moins une partie des différentes taches lumineuses (TL) ont des intensités lumineuses et des dimensions différentes.
3. 3. Dispositif pour mettre en œuvre le procédé selon au moins l’une des revendications 1 et 2, caractérisé par le fait qu’il comporte : • un capteur de position (10) pour déterminer la position d’au moins un point de l’œil (Oe) par rapport au référentiel (Ref), ledit capteur de position étant apte à délivrer en sortie (11) des premiers signaux représentatifs de la position du dit au moins un point de l’œil par rapport au référentiel, • des moyens (15) pour fixer ledit capteur de position (10) par rapport au dit référentiel (Ref), • une source lumineuse (20) commandable par son entrée (24) pour être apte à délivrer en sortie (21) successivement une pluralité de tâches lumineuses (TL) suivant différentes positions angulaires desdits axes (22) de chemin optique de propagation, ladite source lumineuse (20) étant apte à être commandée par des deuxièmes signaux appliqués à son entrée de commande (24), • des moyens pour fixer (25) ladite source lumineuse (20) par rapport à au dit référentiel (Ref) de façon qu’une pluralité des différents axes (22) de chemin optique de propagation tombent sur la rétine (Re) du patient (Pa), • des moyens (30) aptes à délivrer sur une sortie (31) des troisièmes signaux représentatifs de la réaction du patient (Pa) lorsqu’il perçoit l’impact de taches lumineuses (Tl) sur la rétine (Re), et • un organe de traitement (40) pour délivrer en sortie (41) des quatrièmes signaux en fonction de l’ensemble des premiers, deuxièmes et troisièmes signaux, ces cinquièmes signaux étant représentatifs du champ visuel (CV).
4. 4. Dispositif selon la revendication 3, caractérisé par le fait que, lorsque ledit référentiel déterminé (Ref) est constitué par la tête (Te) du patient (Pa), les moyens (15) pour fixer ledit capteur de position (10) par rapport au dit référentiel déterminé (Ref) comportent une monture de lunettes agencée pour être fixée sur la tête (Te) du patient (Pa) et des moyens pour fixer de façon amovible ledit capteur de position sur ladite monture.
5. 5. Dispositif selon la revendication 4, caractérisé par le fait que les moyens (25) pour fixer ladite source lumineuse (20) par rapport au dit référentiel déterminé (Ref) comportent des moyens pour fixer de façon amovible ladite source lumineuse (20) sur ladite monture.
6. 6. Dispositif selon l’une des revendications 3 à 5, caractérisé par le fait qu’il comporte une unité de mémoire (50) pour mémoriser de façon permanente lesdits quatrièmes signaux obtenus en sortie (41) dudit organe de traitement (40).
7. 7. Dispositif selon la revendication 6, caractérisé par le fait que ladite unité de mémoire permanente (50) est une imprimante.