Extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comme fongicide
Domaine technique
La présente invention concerne Γutilisation d’un extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus pour le traitement d’une infection pathogénique due à au moins un oomycète. Elle a également pour objets des extraits obtenus par extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus, leur procédé d’obtention, ainsi que leur utilisation comme fongicide.
Etat de la technique
H y a aujourd’hui une nécessité à se tourner vers une agriculture plus respectueuse de l’environnement et du consommateur. Cette résolution se traduit par une démarche de réduction des intrants chimiques. Le plan Ecophyto 2018 imposera notamment une réduction de moitié des pesticides utilisés pour la culture de la vigne, dont 80% sont constitués par les fongicides. Ces produits comme la bouillie bordelaise (traitement à base de cuivre) visent à endiguer l’infection de vignobles par différentes maladies et notamment le mildiou.
Le mildiou est le nom générique d’une série de maladies cryptogamiques affectant de nombreuses espèces de plantes, mais prenant des proportions épidémiques dans certaines cultures de grande importance économique, telles que la vigne, la tomate, la pomme de terre ou les courges. Ces infections pathogéniques sont dues aux oomycètes.
Les spores biflagellées, le métabolisme ou la paroi non chitineuse des oomycètes les rapprochent des algues ; on les classe dans les Chromista, proches des algues brunes.
On peut citer parmi les oomycètes Plasmopara viticola, ou Phytophthora infestons.
Plasmopara viticola est responsable du mildiou de la vigne. Cet endoparasite obligatoire se développe au sein des feuilles de vigne (aspect de « taches d’huile») et des grappes causant des dégâts importants au sein des vignobles.
Le mildiou de la tomate et de la pomme de terre est causé par Phytophthora infestons. Les pieds de tomates se tachent de noir, d’abord les feuilles, les tiges puis les fruits. Pour les pommes de terre, des taches translucides apparaissent sur les feuilles, puis elles prennent un aspect huileux et présentent un centre nécrotique noirâtre avec une marge livide. Très vite, les taches foliaires se rejoignent et le groupe foliaire attaqué se recroqueville.
De nombreuses études sur différentes plantes ont mis en exergue le caractère antifongique des stilbènes.
La vigne fut Tune des plantes les plus étudiées à ce sujet. D’une part, il a été démontré que face à une attaque d’un champignon (Botrytis cinerea), la vigne produisait in vivo de nombreux stilbènes comme le resvératrol ou la viniférine (oligomères) permettant de diminuer la croissance mycélienne et la germination des spores (JEANDET et al. 2002). D’autre part, des stilbènes complexes provenant des sarments de la vigne peuvent inhiber in vitro la croissance de Plasmopara viticola et de plusieurs champignons impliqués dans les maladies du bois chez la vigne (LAMBERT et al., 2012, SCHNEE et al, 2013). L’utilisation de sarments de vigne est cependant coûteuse.
De plus en plus d’études portent également sur la résistance des conifères aux champignons. Le pin produit notamment la pinosylvine, un stilbène monomérique, permettant au conifère de se défendre (CELIMENE et al. 1999, LEE et al. 2005).
Actuellement, le principal agent de lutte contre le mildiou est la bouillie bordelaise. En effet, le cuivre est un produit de contact préventif. Il a un effet fongicide dû à la destruction des spores de mildiou. En Europe, la bouillie bordelaise est autorisée dans certaines limites (règlement (CE) n°889/2008). Depuis le 1er janvier 2006, il ne faut plus dépasser 6 kg/ha/an en moyenne sur 5 ans. L’AFSSA recommande une limite annuelle de 4kg/ha/an et projette que cette limite soit stricte par an et non en moyenne sur plusieurs années. On observe donc une réduction réglementaire de l’usage de la bouillie bordelaise.
Le cuivre a des effets néfastes sur les sols de par son accumulation et il est toxique pour l’homme avec des effets aigus. La réglementation européenne impose une valeur maximale tolérée dans les sols agricoles de 150 mg/kg de matière sèche.
Suite au Grenelle de l’environnement et au second Plan national santé environnement, le plan Ecophyto 2018, le ministère de l’agriculture souhaite réduire fortement l’utilisation des pesticides. L’un des objectifs est de diviser par deux leurs usages.
H existe également d’autres traitements chimiques : produits de contacts (mancozebe, folpel...), produits pénétrants (diméthomorphe, cymoxanil...), produits systémiques (phoséthyl aluminium ou métalaxyl). Cependant, ces produits sont affectés par des résistances. Il est donc important d’avoir de nouvelles familles pour diversifier le portefeuille de produits anti-mildiou. De plus, les pressions réglementaires et émanant des consommateurs rendent de plus en plus nécessaire le développement de traitements plus respectueux de l’environnement.
Le développement de stratégies alternatives ou complémentaires à l’utilisation de pesticides ainsi que de la bouillie bordelaise pour le traitement du mildiou est un enjeu économique majeur pour la viticulture en particulier et l’agriculture en général.
H existe ainsi un besoin de produire des antifongiques alternatifs aux produits chimiques, et permettant également de réduire rutilisation du cuivre.
Objet de l’invention
La présente invention concerne rutilisation d’un extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprenant des stilbènes, des flavonoïdes et des lignanes pour le traitement d’une infection pathogénique due à au moins un oomycète.
Avantageusement, l’utilisation d’un extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus permet d’inhiber la croissance du mildiou et un tel extrait présente une activité très supérieure à celle d’un extrait de sarments de vigne, connu pour son activité inhibitrice du mildiou.
Avantageusement également, rutilisation des nœuds de pin permet de valoriser les déchets de l’industrie papetière.
La présente invention concerne également un extrait obtenu par extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus, ledit extrait comprenant au moins un stilbène, au moins un flavonoïde et au moins un lignane et son utilisation comme fongicide.
Description Detaillee
La présente invention concerne rutilisation d’un extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprenant des stilbènes, des flavonoïdes et des lignanes pour le traitement d’une infection pathogénique due à au moins un oomycète.
On entend par « nœud d’arbres » au sens de la présente invention, les structures où s’insèrent les branches au niveau du tronc des arbres.
Typiquement, l’arbre à partir duquel l’extrait est obtenu appartient au genre Pinus, et sera préférentiellement sélectionné parmi les espèces suivantes :
Pin d'Alep ou Pin de Jérusalem, (Pinus halepensis)
Pin de Bosnie (Pinus heldreichii, syn. Pinus leucodennis)
Pin de Calabre ou pin de Turquie ou pin Persan (Pinus brutia)
Pin des Canaries (Pinus canariensis)
Pin cembro, arolle, alvier, (Pinus cembra)
Pin de Macédoine ou pin des Balkans (Pinus peuce)
Pin maritime ou pin des Landes (Pinus pinaster)
Pin des montagnes ou pin mugo, pin couché (Pinus mugo)
Pin noir (Pinus nigra)
Pin parasol ou pin pignon, pin pinier (Pinus pinea)
Pin sylvestre (Pinus sylveslris)
Pinus contorta
Pinus sibirica
Pin de Monterey (Pinus radiata)
Pin à l’encens (Pinus taeda)
Pin des marais (Pinus palustris)
Pin gris (Pinus banksiana)
Pinus caribae
Pinus tecunumanii.
De manière préférée, l’espèce de l’arbre sera Pinus sylvestris ou Pinus pinaster, de préférence Pinus pinaster.
Ces nœuds de pin sont des sous-produits de la filière du pin non exploités et peuvent être récupérés des déchets de l’industrie papetière.
Typiquement, Poomycète sera choisi parmi Plasmopara viticola et Phytophthora infestons.
Préférentiellement, l’oomycète est Plasmopara viticola.
Dans un mode de réalisation, l’extrait selon l’invention comprend en outre au moins un acide phénolique.
Les stilbènes de l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprennent un ou plusieurs composés choisis parmi la pinosylvine, son ester monométhylique et le ptérostilbène ou un mélange de ceux-ci.
Les flavonoïdes de l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprennent un ou plusieurs composés choisis parmi la taxifoline, le dihydrokaempférol, la pinocembrine et la pinobanksine ou un mélange de ceux-ci.
Les acides phénoliques de l’extrait selon l’invention comprennent un ou plusieurs composés choisis parmi l’acide férulique et l’acide caféique ou un mélange de ceuxci.
Les lignanes de l’extrait selon l’invention comprennent un ou plusieurs composés choisis parmi la nortrachelogénine, le pinorésinol, le matairésinol, le secoisolaricirésinol et l’isolaricirésinol ou un mélange de ceux-ci.
La teneur en stilbènes de l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon l’invention est comprise entre 1 et 20%, préférentiellement entre 3 et 15%, et de manière encore plus préférée, entre 4 et 10%.
La teneur en flavonoïdes de l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon l’invention est comprise entre 1 et 20%, préférentiellement entre 3 et 15%, et de manière encore plus préférée, entre 4 et 10%.
La teneur en acides phénoliques de l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon l’invention est comprise entre 0,02 et 1%, préférentiellement entre 0,03 et 0,5%, et de manière encore plus préférée, entre 0,04 et 0,3%.
La teneur en lignanes de l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon l’invention est comprise entre 5 et 40%, préférentiellement entre 6 et 25%, et de manière encore plus préférée, entre 8 et 16%.
Typiquement, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprend une teneur en stilbènes comprise entre 1 et 20%, préférentiellement entre 4 et 10%, une teneur en flavonoïdes comprise entre 1 et 20%, préférentiellement entre 4 et 10%, une teneur en lignanes comprise entre 5 et 40%, préférentiellement entre 8 et 16% et une teneur en acide phénoliques comprise entre 0.02 et 1%, préférentiellement entre 0.04 et 0.3% en poids.
Typiquement, les nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus permettent d’obtenir par extraction, une quantité d’extrait (poids/poids) comprise entre 0,03 et 20%, préférentiellement entre 1 et 15%, et de manière encore plus préférée, entre 5 et 10%.
Les teneurs en acides phénoliques, en stilbènes, en flavonoïdes et en lignanes ont été mesurées par chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC), chromatographie en phase liquide à ultra-haute performance (UHPLC-DAD-MS) et/ou résonance magnétique nucléaire (RMN). Ce sont des teneurs en poids.
Typiquement, l’extrait de nœuds d’arbres du genre Pinus peut être obtenu par extraction à l’eau chaude, par extraction à l’eau sous-critique, par extraction avec un mélange eau/solvant organique, par extraction avec un mélange de solvants hydro alcooliques.
Préférentiellement, ledit extrait est obtenu par extraction avec un mélange eau/solvant organique, le solvant organique étant choisi parmi l’éthanol, l’acétone ou le méthanol.
Préférentiellement, ledit extrait est un extrait hydro alcoolique, l’alcool étant de préférence choisi parmi l’éthanol et le méthanol.
Dans un mode de réalisation préféré, l’extraction sera réalisée avec un mélange éthanol-eau.
Préférentiellement, les proportions en volume du mélange éthanol/eau sont de 85/15.
Selon un mode de réalisation, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus utilisé comprend au moins les composés suivants :
la pinosylvine ;
la pinosylvine mono méthyl éther ; la pinocembrine la pinobanksine le pinorésinol la nortrachelogenine ; l’isolaricirésinol ; le matairésinol.
Dans un mode de réalisation préféré, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus utilisé comprend au moins les composés suivants :
la pinosylvine ;
la pinosylvine mono méthyl éther ; le ptérostilbène ; l’acide férulique ; l’acide caféique ; la pinocembrine ; la pinobanskine ; la taxifoline ; le dihydrokaempférol, le matairésinol ; la nortrachelogenine ; le pinorésinol ; l’isolaricirésinol ; le secoisolaricirésinol.
La teneur en pinosylvine de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,5 et 10%, préférentiellement 1 et 7,5%, et de manière encore plus préférée entre 1,5 et 5% en poids.
La teneur en pinosylvine mono méthyl éther de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,5 et 10%, préférentiellement 1 et 7,5% et de manière encore plus préférée entre 2 et 6% en poids.
La teneur en ptérosilbène de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,025 et 0,5%, préférentiellement 0,05 et 0,4% et de manière encore plus préférée entre 0,10 et 0,3% en poids.
La teneur en acide férulique de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,005 et 0,4%, préférentiellement 0,0075 et 0,3% et de manière encore plus préférée entre 0,01 et 0,2% en poids.
La teneur en acide caféique de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,005 et 0,4%, préférentiellement 0,0075 et 0,3% et de manière encore plus préférée entre 0,01 et 0,2% en poids.
La teneur en pinocembrine de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,5 et 12%, préférentiellement 1,5 et 10% et de manière encore plus préférée entre 2,5 et 8% en poids.
La teneur en pinobanskine de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,5 et 7%, préférentiellement 0,75 et 6% et de manière encore plus préférée entre 1 et 4% en poids.
La teneur en taxifoline de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,01 et 0,5%, préférentiellement 0,02 et 0,3% et de manière encore plus préférée entre 0,03 et 0,2% en poids.
La teneur en dihydrokaempférol de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,02 et 2%, préférentiellement 0,04 et 1,5% et de manière encore plus préférée entre 0,06 et 1,25% en poids.
La teneur en matairésinol de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,15 et 6%, préférentiellement 0,25 et 5% et de manière encore plus préférée entre 0,5 et 3,5% en poids.
La teneur en nortrachelogenine de l’extrait selon l’invention est comprise entre 3 et 35%, préférentiellement 4 et 20% et de manière encore plus préférée entre 5 et 15% en poids.
La teneur en pinorésinol de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,25 et 8%, préférentiellement 0,5 et 6% et de manière encore plus préférée entre 0,75 et 5% en poids.
La teneur en isolaricirésinol de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,05 et 3%, préférentiellement 0,10 et 2% et de manière encore plus préférée entre 0,25 et 1,50% en poids.
La teneur en secoisolaricirésinol de l’extrait selon l’invention est comprise entre 0,05 et 3%, préférentiellement 0,10 et 2% et de manière encore plus préférée entre 0,25 et 1,50% en poids.
Typiquement, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus, comprend une teneur en pinosylvine comprise entre 0,5 et 10%, préférentiellement 1,5 et 5%, une teneur en pinosylvine mono méthyl éther comprise entre 0,5 et 10%, préférentiellement 2 et 6%, une teneur en ptérostilbène comprise entre 0,025 et 0,5%, préférentiellement 0,10 et 0,3%, une teneur en acide férulique comprise entre 0,005 et 0,4%, préférentiellement entre 0,01 et 0,2%, une teneur en acide caféique comprise entre 0,005 et 0,4%, préférentiellement entre 0,01 et 0,2%, une teneur en pinocembrine comprise entre 0,5 et 12%, préférentiellement 2,5 et 8%, une teneur en pinobanskine comprise entre 0,5 et 7%, préférentiellement 1 et 4%, une teneur en taxifoline comprise entre 0,01 et 0,5%, préférentiellement 0,03 et 0,2%, une teneur en dihydrokaempférol comprise entre 0,02 et 2%, préférentiellement 0,06 et 1,25%, une teneur en matairésinol comprise entre 0,15 et 6%, préférentiellement 0,5 et 3,5%, teneur en nortrachelogenine comprise entre 3 et 35%, préférentiellement 5 et 15%, une teneur en pinorésinol comprise entre 0,25 et 8%, préférentiellement 0,75 et 5%, une teneur en isolaricirésinol comprise entre 0,05 et 3%, préférentiellement 0,25 et 1,50%, une teneur en secoisolaricirésinol comprise entre 0,05% et 3%, préférentiellement 0,25 et 1,50%.
Les teneurs ont été mesurées par chromatographie en phase liquide à haute performance (HPLC), chromatographie en phase liquide à ultra-haute performance UHPLC-DAD-MS et/ou résonance magnétique nucléaire RMN. Ces teneurs sont des teneurs en poids.
L’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon l’invention utilisé comprend une quantité de résines nulle ou non nulle.
On entend par « résine » au sens de la présente invention : des composés naturels apolaires principalement des lipides, des triglycérides, des acides gras, des stérols, des diterpènes... présents chez les conifères tels que ceux appartenant au genre Pinus.
Typiquement, la teneur en résines est comprise entre 0 et 25%, préférentiellement 2 et 20%, et de manière préférée entre 5 et 15% en poids.
La teneur en résines peut être mesurée par toute technique connue de l’homme du métrer. On citera à titre illustratif la pesée. Cette teneur est une teneur en poids.
Les résines peuvent participer à l’activité antifongique des extraits de nœud d’arbres selon l’invention. La teneur en résines a également un impact sur la facilité de manipulation des extraits, notamment dans les étapes de formulation et/ou d’analyse de ceux-ci.
Avantageusement, l’homme du métrer saura déterminer les teneurs en résines adéquates en fonction de l’utilisation souhaitée.
La présente invention concerne également l’utrlrsatron d’un extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus en association avec un autre fongicide et/ou un adjuvant, comme fongicide, préférentiellement pour le traitement d’une infection pathogénique due à au moins un oomycète.
Typiquement, l’oomycète sera choisi parmi Plasmopara viticola et Phytophthora infestons.
Typiquement, le fongicide sera choisi parmi, un produit à base de cuivre tel que la bouillie bordelaise, un dithiocarbamate, un dicarboximide, un phosphite, un cyanoimidazole, un acide carboxylique amide, un acétamide, un phénylamide et un benzamide.
Typiquement, l’adjuvant pourra être un extrait de terpènes.
La présente invention a également pour objet un extrait obtenu par extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus, et comprenant au moins les composés suivants :
la pinosylvine ;
la pinosylvine mono méthyl éther ; la pinocembrine.
Plus précisément, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus, comprend au moins les composés suivants :
la pinosylvine ;
la pinosylvine mono méthyl éther ; la pinocembrine ; la pinobanskine ; le matairesinol ; la nortrachelogenine ; le pinorésinol ; l’isolaricirésinol.
Dans un autre mode de réalisation préféré, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprend au moins les composés suivants :
la pinosylvine ;
la pinosylvine mono méthyl éther ; le ptérostilbène ; l’acide férulique ; l’acide caféique ; la pinocembrine ; la pinobanskine ; la taxifoline ; le dihydrokaempférol, le matairésinol ;
la nortrachelogenine ; le pinorésinol ; l’isolaricirésinol ; le secoisolaricirésinol.
Les teneurs en chacun des différents composés dans l’extrait sont de préférence telles que définies ci-avant.
L’extrait selon l’invention comprend en outre de l’acide férulique, de l’acide caféique, du sécotsolartctrésinol, de la taxifoline, du dihydrokaempférol et/ou du ptérostilbène.
Les teneurs en chacun des différents composés dans l’extrait sont de préférence telles que définies ci-avant.
Dans un mode de réalisation, l’extrait est un extrait hydro- alcoolique.
Préférentiellement, le mélange de solvants hydro alcoolique est un mélange éthanol / eau, et de manière encore plus préférée, le volume d’éthanol par rapport à celui de l’eau est supérieur à 50%, préférentiellement 85%.
L’invention concerne également une composition comprenant un extrait selon la présente invention.
Elle concerne également une composition comprenant l’association d’un extrait selon la présente invention et au moins un fongicide
Typiquement, le fongicide sera choisi parmi un produit à base de cuivre tel quela bouillie bordelaise, un dithiocarbamate, un dicarboximide, un phosphite, un cyanoimidazole, un acide carboxylique amide, un acétamide, un phénylamide ou un benzamide.
Dans un mode de réalisation, la composition pourra comprendre en outre un adjuvant.
Typiquement, l’adjuvant pourra être un extrait de terpènes.
Typiquement, l’extrait selon la présente invention pourra être utilisé seul ou en association avec un autre fongicide, comme fongicide, préférentiellement pour le traitement d’une infection pathogénique due à au moins un oomycète, préférentiellement Plasmopara viticola ou Phytophthora infestons.
La présente invention concerne également une composition fongicide comprenant un extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus tel que défini dans l’un quelconque des modes de réalisation précédents.
L’invention concerne également un procédé d’obtention d’un extrait hydro alcoolique obtenu par extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus et comprenant au moins les étapes de :
i. prendre des nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus ;
ii. extraire lesdits nœuds d’arbres broyés avec un mélange de solvants hydro alcooliques composé de préférence d’un mélange éthanol/eau;
Une étape supplémentaire de filtration pourra être menée après l’étape ii.
L’objectif de cette filtration est de séparer l’extrait hydro alcoolique de la poudre de nœuds de pin.
Typiquement, la filtration sera réalisée à l’aide de filtre en profondeur (coton) ou de filtre écran (membrane, tamis) par sédimentation ou par centrifugation.
La température du mélange éthanol/eau sera supérieure à 20°C, préférentiellement d’environ 60°C.
Le volume d’éthanol par rapport à celui de l’eau est supérieur à 50%, préférentiellement 85%.
Dans un mode de réalisation, l’extrait obtenu à l’étape ii. subira en outre les étapes suivantes :
iii. concentrer ledit extrait obtenu à l’étape ii. ;
iv. lyophiliser.
Dans d’autres modes de réalisation, l’extrait obtenu à l’étape ii. subira une ou plusieurs étapes de purification, de manière à retirer au moins une partie des résines présentes.
Ainsi, et dans un autre mode de réalisation, le procédé d’obtention d’un extrait hydro alcoolique obtenu par extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus comprendra en outre au moins les étapes telles que :
iii. -concentration, par exemple au 1/10 de l’extrait obtenu à l’étape ii ; -décantation afin d’obtenir deux phases, l’une comprenant un surnageant, l’autre comprenant les résines
-récupérer le surnageant et éliminer des résines ;
iv. Laire évaporer puis lyophiliser ledit surnageant obtenu à l’étape iii. afin d’obtenir un extrait purifié.
Dans un mode de réalisation, des étapes supplémentaires et préalables à l’étape iv. pourront être réalisées, telles que concentration, par exemple au 1/10 de l’extrait obtenu à l’étape ii. ; et/ou ajout d’un mélange éthanol / eau ; et/ou décantation afin d’obtenir deux phases, l’une comprenant un surnageant, l’autre comprenant les résines ;
Préférentiellement, les proportions en volume du mélange éthanol/eau ajouté sont de 60/40.
L’ajout du mélange éthanol/eau favorise la formation de deux phases.
Selon un autre mode de réalisation, les étapes supplémentaires et préalables à l’étape iv. pourront être réalisées, telles que :
concentration, par exemple au 1/10 ledit extrait obtenu à l’étape ii. ; ajout d’un mélange éthanol / eau, à titre d’exemple, la proportion en volume est de 60/40 ;
laisser décanter afin d’obtenir deux phases l’une comprenant un surnageant, l’autre comprenant les résines ; récupérer le surnageant et éliminer les résines ;
concentration, par exemple au 1/2 du surnageant obtenu à l’étape précédente ;
ajout d’un mélange éthanol / eau, à titre d’exemple, la proportion en volume est de 50/50 ;
laisser décanter afin d’obtenir deux phases l’une comprenant un surnageant, l’autre comprenant les résines ;
L’ajout du mélange éthanol/eau favorise la formation de deux phases.
Dans un autre mode de réalisation, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus pourra être obtenu par extraction à l’eau chaude.
Typiquement, l’extraction à l’eau chaude pourra être réalisée avec de l’eau à une température de 95°C durant 2 heures, sous agitation.
Dans encore un autre mode de réalisation, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus pourra être obtenu par extraction à l’eau sou s-critique. Ces nœuds sont broyés et la poudre est extraite avec de l’eau à une température comprise entre 50 et 250°C sous une pression comprise entre 10 et 150 bars. Un co-solvant peut être ajouté ou non, de préférence l’éthanol, à une concentration jusqu’à 40%.
Dans encore un autre mode de réalisation, l’extrait de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus pourra être obtenu par extraction avec un mélange eau/solvant organique dans lequel l’éthanol est remplacé par l’acétone ou le méthanol, en suivant les mêmes étapes que précédemment.
Exemples
D’autres avantages, buts et caractéristiques particulières de la présente invention ressortiront des exemples qui vont suivre, faits, dans un but explicatif et nullement limitatif.
Dans les exemples 1 à 6 qui vont suivre, l’extrait utilisé est un extrait de nœuds de Pinus pinaster.
La caractérisation des extraits hydro-alcooliques de nœud de pin a été réalisée par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN.
analyse HPLC
Les analyses HPLC ont été effectuées sur une chaine HPLC Agilent 1260 Technologies équipée d’une colonne 08 (250mm x 4,6mm, 5pm), d’un détecteur à barrette de diodes DAD et pilotée par le logiciel Varian™ pour les pompes et Agilent™ pour la partie détecteur et échantillons. Les solvants utilisés sont l’eau / TFA 0,025% comme solvant A et l’acétonitrile / TFA 0,025% comme solvant B. Le gradient d’élution a été mis en place pour que le solvant B soit à 10% de 0 à 4min, à 20% à 20min, à 30% de 30min jusqu’à 40min, à 45% à 60min et à 100% de 61 à 70min, avec un débit de lml/min.
HPLC préparative
Afin de collecter les différentes molécules pour permettre leur identification structurale, une HPLC préparative a été réalisée. La séparation des composés a été faite ici à l’aide d’une chaîne HPLC Varian Pro Star équipée d’une colonne Agilent Zorbax SB-C18 PrepHT (250mm x 21.2mm,7pm). Le solvant A (eau/TFA0,025%) et le solvant B (acétonitrile/TFA0,025%) sont impliqués dans un gradient qui permet d’avoir de 0min à 5min 30% de solvant B, de 30 à 44min 40% de B, de 45 à 50min 100% de B et de 52 à 58min 30% de B avec un débit de 15ml/min.
- Analyse UHPLC-MS
Les analyses UHPLC-MS ont été réalisées sur un appareil UHPLC Agilent Technologies 1290 Sériés équipé d’une colonne Agilent Zorbax SB-C18 (100mm x 2,1mm, l,8pm) couplé à un spectromètre de masse à « trappe d’ions » Bruker™ Daltonics Esquire 6000 équipé d’une interface electrospray (ESI). Les conditions UHPLC utilisent un solvant A (eau/acide formique 0,010%) et un solvant B (acétonitrile/acide formique 0,010%) avec un gradient commençant à 10% de solvant B de 0 à 1,7min puis 20% B à 3,4min, 30% B de 5,1 à 6,8min, 35% B à 8,5min, 60% B à 11,9min, 100% B de 15,3 à 17min puis 10% B à 17,3min. Le spectre UV a été enregistré sur une plage de longueur d’onde allant de 200 à 400 nm. La détection en spectrométrie de masse a été réalisée en mode négatif.
Analyse RMN
Les analyses RMN ont été effectuées sur un spectromètre RMN Bruker™ Ultrashield 600MHz avec une sonde TXI. Les solvants deutérés utilisés sont l’acétone d6 ou le méthanol d4. Les extraits sont solubilisés dans 200pL de solvant puis déposés dans des tubes RMN afin d’être analysés.
Mesure de la teneur en résines par pesée
Solvants
Les solvants organiques employés lors des manipulations et des analyses sont de qualité analytique et proviennent de Fischer (Illkirch, France) et de VWR (Fontenaysous-Bois, France).
Les extractions sur les matières premières sont réalisées à l’aide d’éthanol de qualité industrielle.
Mesure des effets antifongiques
1. Matériels biologiques
Matériel fongique
Les tests antifongiques ont été menés sur du mildiou (Plasmopara viticola) de souche ANN. Cette souche a été initialement prélevée sur de la vigne de cépage Ugni-blanc dans un vignoble de Charentes en 2015 (Nouvelle Aquitaine). Fournie par l’UMR SAVE de l’INRA de Villenave d’Ornon (France), la souche est cultivée en chambre de culture et repiquée chaque semaine sur une feuille de vigne fraîchement prélevée (Cabemet-Sauvignon).
Matériel végétal
Les tests antifongiques sont réalisés sur des disques foliaires issus de feuilles de vigne de cépage Cabernet-Sauvignon. Ces plants de vigne sont produits en serre sur le site de l’INRA.
2. Prétraitement et inoculation artificielle de Plasmopara viticola
Dans un premier temps, des feuilles de vigne de cépage Cabernet-Sauvignon (4-5 feuilles à partir de l’apex) sont récoltées à la serre puis lavées. Des disques foliaires ont été découpés à l’emporte-pièce et huit disques sont déposés par boite contenant chacune un filtre et 4 mL d’eau stérilisée. Pour les extraits, une solution mère aqueuse a été préparée à 1% d’éthanol final (d’abord dans de l’éthanol pur pour une meilleure dissolution). Selon la gamme de concentration établie (0,05 ; 0,1 ; 0,2 ; 0,3 ; 0,5 ; 0,8 ; 1 g/L), des solutions filles ont été préparées à partir de la solution initiale et complétées avec une solution à 1% d’éthanol. Les extraits ont ensuite été vaporisés sur les disques foliaires à l’aide d’un Eco-spray et les boites ont été placées à l’obscurité pour permettre l’ouverture des stomates et donc la pénétration des extraits.
Dans un second temps, entre 15 et 18h après l’application des extraits, les boites ont été séchées afin de procéder à l’inoculation du mildiou. A l’aide d’un pinceau humide, les spores ont été récoltées puis déposées dans un tube placé dans la glace contenant 2mL d’eau. A l’aide d’une cellule de Malassez, le nombre de spores par millilitre a été compté puis une dilution a été réalisée afin d’avoir une solution à a
15.10 spores/mL (4 mL de volume final). Trois gouttes de 15pL chacune ont été déposées sur chaque disque soit 360pL par boite. Les boites ont à nouveau été placées à l’obscurité pour permettre l’ouverture des stomates et donc l’entrée des zoospores.
Dans un troisième temps, après 15h d’inoculation, les gouttes d’inoculum ont été séchées (les spores étant rentrées dans les stomates). Les boites ont ensuite été disposées en chambre de culture pendant sept jours. Après ce temps d’incubation, les boites sont analysées visuellement avec une notation basée sur la largeur et l’épaisseur des sporanges. A partir de la croissance du mildiou et son rapport au témoin (sans traitement), le pourcentage d’inhibition est alors calculé par différence.
Exemple 1 : Extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon un premier procédé d’extraction, caractérisation et effet antifongique de l’extrait ainsi obtenu
1. Extraction
Une extraction hydro-alcoolique (10 litres, mélange éthanol/eau à 85-15% (v/v) à 60°C) sur 1 kg de nœuds de Pinus pinaster broyés sous forme de poudre a été réalisée.
L’extrait a été filtré.
Une concentration puis une lyophilisation ont permis d’obtenir l’extrait final de nœuds de pin.
135 grammes d’extrait sont ainsi obtenus pour 1 kg de nœuds de pin secs.
2. Caractérisation par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN
L’extrait de nœuds de pin a été analysé par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN. Les teneurs en composés sont présentées dans le tableau 1.
TABLEAU 1
|
mg PO H/g
extrait |
extrait % (m/m) |
mg POH/kg nœud
de pin |
acide férulique |
0,30 |
0,03 |
40,55 |
acide caféique |
0,26 |
0,03 |
35,01 |
isolaricirésinol |
3,04 |
0,30 |
410,55 |
sécoisolaricirésinol |
5,08 |
0,51 |
686,07 |
nortrachelogenine |
66,23 |
6,62 |
8941,27 |
pinorésinol |
11,35 |
1,14 |
1532,53 |
matairesinol |
7,91 |
0,79 |
1067,43 |
pinobanskine |
13,13 |
1,31 |
1772,42 |
pinocembrine |
36,35 |
3,64 |
4907,50 |
taxifoline |
0,40 |
0,04 |
53,73 |
dihydrokaempférol |
0,94 |
0,09 |
126,33 |
pinosylvine |
18,40 |
1,84 |
2483,36 |
PME |
30,02 |
3,00 |
4052,56 |
ptérostilbène |
1,56 |
0,16 |
210,85 |
Total |
194,96 |
19,50 % |
26320,18 |
ΡΟΗ = Polyphénols
ΡΜΕ= pinosylvine mono méthyl éther
Ainsi, et selon ce premier procédé d’extraction de nœuds d’arbres du genre Pinus, il est possible d’obtenir environ 26,3 grammes de polyphénols et 109 grammes de résines pour 1 kg de nœuds de pin secs.
3. Effet antifongique
L’activité anti-mildiou a été testée comme ci-avant décrit et est reportée dans le Tableau 2.
TABLEAU 2
Concentrations nécessaires pour inhiber 50% de la croissance du mildiou (IC50) et avoir 100% d’inhibition (IC100) pour l’extrait de nœud de pin
Extrait |
IC50 (en mg/1) |
100% inhibition IC100
(en mg/L) |
extrait de nœuds de pin |
62 |
500 |
Exemple 2 : Extraction de nœuds d’arbres appartenant au genre Pinus selon un second procédé d’extraction et caractérisation de l’extrait ainsi obtenu
1. Extraction
Une extraction hydro-alcoolique (10 litres, mélange éthanol/eau à 85-15% (v/v) à 60°C) sur 1 kg de nœuds de Pinus pinaster broyés sous forme de poudre a été réalisée.
L’extrait a été filtré.
2. Purification primaire
Une concentration au 1/10 (entre 800 mL et 1 L restant) a été réalisée afin de faire apparaitre un précipité.
L’extrait a été laissé à décanter afin d’obtenir la formation de deux phases, l’une 5 correspondant au surnageant, l’autre à la résine.
De la résine a été éliminée et le surnageant a été récupéré.
Une évaporation des solvants a été faite afin de réduire le volume d’extrait puis une 10 lyophilisation afin d’obtenir l’extrait final de nœuds de pin.
grammes d’extrait sont ainsi obtenus pour 1 kg de nœuds de pin secs.
3. Caractérisation par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN
L’extrait de nœuds de pin a été analysé par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN. Les teneurs en composés sont présentées dans le tableau 3.
TABLEAU 3
|
mg POH/g extrait |
extrait % (m/m) |
mg POH/kg nœud de pin |
acide férulique |
0,51 |
0,05 |
38,14 |
acide caféique |
0,44 |
0,04 |
32,83 |
isolaricirésinol |
5,33 |
0,53 |
399,96 |
sécoisolaricirésinol |
6,33 |
0,63 |
474,68 |
nortrachelogenine |
113,16 |
11,32 |
8486,72 |
pinorésinol |
17,41 |
1,74 |
1306,05 |
matairésinol |
8,84 |
0,88 |
662,96 |
pinobanskine |
16,13 |
1,61 |
1209,82 |
pinocembrine |
42,29 |
4,23 |
3172,01 |
taxifoline |
0,76 |
0,08 |
57,05 |
dihydrokaempférol |
3,06 |
0,31 |
229,51 |
pinosylvine |
26,69 |
2,67 |
2002,03 |
PME |
32,69 |
3,27 |
2451,72 |
ptérostilbène |
1,86 |
0,19 |
139,37 |
|
275,50 |
27,55 % |
20662,85 |
ΡΟΗ = Polyphénols
ΡΜΕ= pinosylvine mono méthyl éther
Ainsi, et selon ce premier procédé d’extraction de nœuds d’arbres du genre Pinus, il est possible d’obtenir environ 21 grammes de polyphénols et 54 grammes de résines pour 1 kg de nœuds de pin secs.
4. Effet antifongique
L’activité anti-mildiou est reportée dans le Tableau 4.
TABLEAU 4
Concentrations nécessaires pour inhiber 50% de la croissance du mildiou (IC50) et avoir 100% d’inhibition (IC100) pour l’extrait de nœud de pin
Extrait |
IC50 (en mg/1) |
100% inhibition - IC100
(en mg/L) |
extrait de nœuds de pin |
76 |
500 |
Exemple 3 : Caractérisation d’un extrait hydro alcoolique de nœud de pin selon un troisième procédé d’extraction
1. Extraction
Une extraction hydro-alcoolique (10 litres, mélange éthanol/eau à 85-15% (v/v) à 60°C) sur 1 kg de nœuds de Pinus pinaster broyés sous forme de poudre a été réalisée.
L’extrait a été filtré.
2. Purification primaire
Une concentration au 1/10 (entre 800 mL et 1 L restant) a été réalisée afin de faire apparaître un précipité.
Entre 800 mL et IL d’un mélange éthanol / eau à 60-40% (v/v) a été ajouté pour favoriser la formation de deux phases.
L’extrait a été laissé à décanter afin d’obtenir la formation de deux phases, l’une correspondant au surnageant, l’autre à la résine.
La résine a été éliminée et le surnageant a été récupéré.
Une évaporation des solvants a été faite afin de réduire le volume d’extrait puis une lyophilisation afin d’obtenir l’extrait final de nœuds de pin.
grammes d’extrait sont ainsi obtenus pour 1 kg de nœuds de pin secs.
3. Caractérisation par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN
L’extrait de nœuds de pin a été analysé par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN. Les teneurs en composés sont présentées dans le tableau 5.
TABLEAU 5
|
mg PO H7g
extrait |
extrait % (m/m) |
mgPOH/kg nœud
de pin |
acide férulique |
1,59 |
0,16 |
25,49 |
acide caféique |
2,29 |
0,23 |
36,69 |
isolaricirésinol |
17,13 |
1,71 |
274,04 |
sécoisolaricirésinol |
15,57 |
1,56 |
249,06 |
nortrachelogenine |
240,64 |
24,06 |
3850,22 |
pinorésinol |
21,65 |
2,16 |
346,36 |
matairesinol |
17,52 |
1,75 |
280,39 |
pinobanskine |
16,27 |
1,63 |
260,25 |
pinocembrine |
19,71 |
1,97 |
315,42 |
taxifoline |
2,37 |
0,24 |
37,90 |
dihydrokaempférol |
7,75 |
0,78 |
124,00 |
pinosylvine |
18,00 |
1,80 |
287,96 |
PME |
12,01 |
1,20 |
192,10 |
ptérostilbène |
0,65 |
0,06 |
10,35 |
Total |
393,14 |
39,31 % |
6290,23 |
ΡΟΗ = Polyphénols
ΡΜΕ= pinosylvine mono méthyl éther
Ainsi, et selon ce premier procédé d’extraction de nœuds d’arbres du genre Pinus, il est possible d’obtenir environ 6,3 grammes de polyphénols et 11,7 grammes de résine pour 1 kg de nœuds de pin secs.
4. Effet antifongique
L’activité anti-mildiou est reportée dans le Tableau 6.
TABLEAU 6
Concentrations nécessaires pour inhiber 50% de la croissance du mildiou (IC50) et avoir 100% d’inhibition (IC100) pour l’extrait de nœud de pin
Extrait |
IC50 (en mg/1) |
100% inhibition IC100
(en mg/L) |
extrait de nœuds de pin |
210 |
800 |
Exemple 4 : Caractérisation d’un extrait hydro alcoolique de nœud de pin selon un quatrième procédé d’extraction
1. Extraction
Une extraction hydro-alcoolique (10 litres, mélange éthanol/eau à 85-15% (v/v) à 60°C) sur 1 kg de nœuds de Pinus pinaster broyés sous forme de poudre a été réalisée.
L’extrait a été filtré.
2. Purification primaire
Une concentration au 1/10 (entre 800 mL et 1 L restant) a été réalisée afin de faire apparaître un précipité.
Entre 800 mL et IL d’un mélange éthanol / eau à 60-40% (v/v) a été ajouté pour favoriser la formation de deux phases.
L’extrait a été laissé à décanter afin d’obtenir la formation de deux phases, l’une correspondant au surnageant, l’autre à la résine.
La résine a été éliminée et le surnageant a été récupéré.
3. Purification secondaire
Une seconde concentration au 1/2 (entre 400 mL et 500 mL restant) a été réalisée afin de faire apparaître de nouveau un précipité.
500 mL d’un mélange éthanol / eau à 50-50% (v/v) a été ajouté pour favoriser la formation de deux phases.
L’extrait a été laissé à décanter afin d’obtenir la formation de deux phases, l’une correspondant au surnageant, l’autre à la résine.
La résine a été éliminée et le surnageant a été récupéré.
Une évaporation des solvants a été faite afin de réduire le volume d’extrait puis une lyophilisation afin d’obtenir l’extrait final de nœud de pin.
grammes d’extrait sont ainsi obtenus pour 1 kg de nœuds de pin secs.
4. Caractérisation par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN
L’extrait de nœuds de pin a été analysé par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN. Les teneurs en composés sont présentées dans le tableau 7.
TABLEAU 7
|
mgPOH/g
extrait |
extrait %
(m/m) |
mgPOH/kg nœud
de pin |
acide férulique |
0,840 |
0,08 |
0,01 |
acide caféique |
1,161 |
0,12 |
15,96 |
isolaricirésinol |
11,419 |
1,14 |
156,89 |
sécoisolaricirésinol |
11,371 |
1,14 |
156,23 |
nortrachelogenine |
152,273 |
15,23 |
2092,24 |
pinorésinol |
17,265 |
1,73 |
237,22 |
matairesinol |
12,553 |
1,26 |
172,48 |
pinobanskine |
13,368 |
1,34 |
183,67 |
pinocembrine |
23,761 |
2,38 |
326,48 |
taxifoline |
1,381 |
0,14 |
18,98 |
dihydrokaempférol |
5,497 |
0,55 |
75,53 |
pinosylvine |
15,665 |
1,57 |
215,24 |
PME |
16,793 |
1,68 |
230,73 |
ptérostilbène |
0,912 |
0,09 |
12,53 |
Total |
284,259 |
28,43 % |
3905,72 |
ΡΟΗ = Polyphénols
ΡΜΕ= pinosylvine mono méthyl éther
Ainsi, et selon ce premier procédé d’extraction de nœuds d’arbres du genre Pinus, il 5 est possible d’obtenir environ 4 grammes de polyphénols et 10 grammes de résines pour 1 kg de nœuds de pin secs.
5. Effet antifongique
L’activité anti-mildiou est reportée dans le Tableau 8.
TABLEAU 8
Concentrations nécessaires pour inhiber 50% de la croissance du mildiou (IC50) et avoir 100% d’inhibition (IC100) pour l’extrait de nœud de pin
Extrait |
IC50 (en mg/1) |
100% inhibition - IC100
(en mg/L) |
extrait de nœuds de pin |
228 |
800 |
Exemple 5 : Comparaison des effets antifongiques d’un extrait hydro-alcoolique de nœud de pin avec un extrait hydro-alcoolique de sarment de vigne
1. Extraction
Les nœuds d’arbre du genre Pinus ont été extraits selon le procédé tel que décrit à l’exemple 2.
Une extraction hydro-alcoolique (10 litres, mélange éthanol/eau à 85-15% (v/v) à 60°C) sur 1 kg de nœuds de Pinus pinaster broyés sous forme de poudre a été réalisée.
L’extrait a été filtré.
Une concentration au 1/10 (entre 800 mL et 1 L restant) a été réalisée afin de faire apparaître un précipité.
L’extrait a été laissé à décanter afin d’obtenir la formation de deux phases, l’une correspondant au surnageant, l’autre à la résine.
De la résine a été éliminée et le surnageant a été récupéré.
Une évaporation des solvants a été faite afin de réduire le volume d’extrait puis une lyophilisation afin d’obtenir l’extrait final de nœuds de pin.
2. Caractérisation par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN
L’extrait de nœuds de pin a été analysé par HPLC, UHPLC-DAD-MS et RMN. Ces analyses montrent que l’extrait de nœuds de pin est principalement riche en lignanes (nortrachelogenine, pinorésinol, matairesinol, isolaricirésinol, et sécoisolaricirésinol), en flavonoïdes (pinocembrine et pinobanskine) et en stilbènes (pinosylvine et pinosylvine mono méthyl éther). Les teneurs en composés sont présentées dans le tableau 9.
TABLEAU 9
|
% polyphénol / extrait (m/m) |
acide férulique |
0,05 |
acide caféique |
0,04 |
isolaricirésinol |
0,53 |
sécoisolaricirésinol |
0,63 |
nortrachelogenine |
11,32 |
pinorésinol |
1,74 |
matairesinol |
0,88 |
pinobanskine |
1,61 |
pinocembrine |
4,23 |
taxifolin |
0,08 |
dihydrokaempferol |
0,31 |
pinosylvine |
2,67 |
PME |
3,27 |
ptérostilbène |
0,19 |
Total |
27,55 % |
PME= pinosylvine mono méthyl éther
3. Comparaison des effets antifongiques
L’activité anti-milidou est reportée dans le Tableau 10. Un extrait de sarments de vigne sert de référence. L’extrait de sarments hydro-alcoolique est commercialisé par la société Actichem (Lrance). Ces résultats montrent que l’extrait de nœuds de pin présente une activité très supérieure à celle de l’extrait de sarments.
TABLEAU 10
Concentrations nécessaires pour inhiber 50% de la croissance du mildiou (IC50) et avoir 100% d’inhibition (IC100) pour l’extrait de nœud de pin
Extrait |
IC50 (en mg/1) |
100% inhibition (en
mg/L) |
extrait de sarments de
vigne |
210 |
800 |
extrait de nœuds de pin |
62 |
500 |
Ainsi, les extraits de nœuds de pin permettent d’inhiber la croissance du mildiou avec une IC50 de 62 mg/L.
Avec une IC50 plus de trois fois inférieure à celle des sarments, l’extrait de nœuds de pin présente donc une capacité antifongique intéressante.
Lorsque le niveau de purification augmente, la teneur en résines de l’extrait diminue, ainsi que la teneur en certaines des molécules les plus actives telles que la pinosylvine et la pinocembrine. Les concentrations inhibitrices 50 et 100 (IC50 et IC100) sont plus élevées. Cette augmentation des concentrations nécessaires n’entache cependant pas l’activité anti-mildiou des extraits et l’homme du métier saura avantageusement déterminer la teneur en résines adéquate pour chaque extrait ainsi que le niveau de purification.
Exemple 6 : Effets antifongiques des molécules purifiées des extraits
Certains polyphénols présents dans les nœuds de pin ont été purifiés et testés pour leur activité anti-mildiou. Les standards de pinosylvine, pinosylvine monométhyl éther, nortrachelogenine, pinorésinol, isolaricirésinol, matairésinol, pinocembrine et pinobanksine ont été isolés au laboratoire.
Les résultats sont présentés dans le Tableau 11.
TABLEAU 11
|
Développement du mildiou |
Mobilité des zoospores |
Composés |
CI50(en μΜ) |
CI50 (en mg/1) |
CI50(en μΜ) |
CI50 (en mg/1) |
Pinosylvine |
23 |
5 |
34 |
7 |
Pinosylvine
monométhyl
éther |
18 |
3 |
23 |
5 |
Pinocembrine |
19 |
6 |
22 |
6 |
Pinobanskine |
137 |
37 |
141 |
39 |
Matairésinol |
101 |
36 |
81 |
29 |
Nortrachelogine |
259 |
97 |
264 |
99 |
Pinorésinol |
269 |
96 |
296 |
106 |
Isolaricirésinol |
551 |
198 |
223 |
80 |
La Pinosylvine, la Pinosylvine monométhyl éther et la Pinocembrine possèdent les meilleures activités anti-mildiou.
REVENDICATIONS