PERCUTEUR A CRAN D'ARRET La présente invention concerne un dispositif de blocage d'un percuteur d'arme automatique ou semi-automatique monté flottant ou fou dans son logement de façon à prévenir sa frappe inertielle de l'amorce d'une cartouche chambrée, en l'absence d'action du marteau de percussion. En effet, transporté par la culasse mobile à laquelle il est intégré, le percuteur poursuit sa trajectoire lors du mouvement avant, frappant inévitablement l'amorce, alors que la culasse est brutalement stoppée contre l'entrée de chambre. La problématique de ce type de percuteur est de n'être retenu par aucun dispositif de blocage mécanique commandé par la détente ou le marteau. Les conséquences d'une telle faille de conception se sont toujours manifestées de la même et redoutable façon : la percussion inertielle systématique de l'amorce de culot au premier arrêt de la culasse. Ce phénomène parasite de percussion intempestive est la conséquence directe de l'énergie accumulée par un percuteur que seule l'amorce d'un culot de cartouche ait été prévue d'arrêter. Pour peu que le seuil de déflagration de celle-ci soit hors tolérances par défaut de fabrication ou s'avère simplement sensible, la mise à feu de la cartouche est alors inéluctable.
Avec les terribles conséquences que l'on peut imaginer tant cette percussion se produit : • hors chambre au premier blocage de la cartouche par un corps étranger, • systématiquement en fin de chambrage lors de l'arrêt franc que subit toute culasse avant son verrouillage. C'est donc l'explosion du culot de cartouche chambre ouverte qui guette l'utilisateur à chaque tir tant l'amorce est systématiquement percutée avant que la culasse ne soit verrouillée. 30 Il convient Ici d'insister sur la systématique de cette percussion inertielle car elle a lieu à chaque introduction de cartouche par la culasse, à savoir à chaque tir et avant que le marteau ne frappe te percuteur à l'issue de son rebond sur l'amorce. Que se soit en mode semi-automatique comme lors d'un tir en rafale. Une explosion peut donc avoir lieu à tout moment durant un tir en rafale. Ses ravages potentiels ne se limitent pas au coup par coup. 35 Problématique aussi majeure qu'insidieuse des armes automatiques, seul un subtil compromis entre la masse d'un percuteur et la dureté de l'amorce semble avoir été retenu pour empêcher toute percussion. Certaines formules de blocage de percuteur ont néanmoins prouvé leur fiabilité, telle la 40 sécurité inventée par William L. SWARTZ suivant le brevet US2140946 (A) du 20/12/1938 apparue la même année sur le célèbre COLT 1911 Al et dont l'emploi est maintenant généralisé sur les armes de poing modernes. Bloquant le percuteur par simple déplacement d'une biellette, cette sécurité prévient tout risque de percussion intempestive lors de toute manoeuvre de la culasse. 45 Différentes formules susceptibles de freiner l'inertie d'un percuteur, telle l'intégration d'un ressort amortisseur ou d'un dispositif à billes, ont été recensées. Toutefois, l'introduction d'un ressort dans le canal de percuteur, bien que diminuant la marque produite sur la coupelle d'amorce lors de la frappe, ne peut y satisfaire pour son impossibilité d'action en tout ou rien. En effet, si celle-ci assure bien un freinage de la course du percuteur, elle n'en produit aucun 50 blocage : le compromis dureté d'amorce / inertie du percuteur est alors rompu. Et ce au détriment de la fiabilité de mise à feu car les ratés de percussion deviennent alors fréquents. Le tout sans préjuger des problèmes de tenue en température du ressort : celle-ci peut dépasser 400 °C en un temps record dans le canal si bien que si le ressort n'est pas isolé ou éloigné de l'arrière de la culasse, sa trempe et son élasticité risquent de vite se dégrader. 55 Cette solution ne saurait offrir la perfection d'une authentique formule de blocage à butée effaçable commandée par la détente ou le marteau. Les vertus de la broche à bille sembleraient pouvoir être avantageusement combinées à celle du percuteur pour en faire un modèle autobloquant, solidaire de la culasse durant tout son mouvement 60 et libéré seulement lors de la frappe par le marteau. Une formule similaire avait déjà été tentée dans les années 1960 pour le percuteur du M-16. Elle ne fut pas retenue pour ce qu'elle ne produit pas - contrairement à son apparence - un blocage inertiel du percuteur. 65 Le principe est connu : situé en extrémité de percuteur, un tiroir mobile permet, lors de son avancée sous l'action du marteau, la rétraction concentrique des deux billes engagées dans des logements d'accueils de la culasse. Si le corps de celui-cl est bloqué par les billes, il n'en est pas de même du tiroir qui, bien que retenu par un faible ressort, peut poursuivre sa course par inertie et libérer les billes suivies du 70 percuteur... En outre, cette formule introduisait un amortissement du marteau générateur de ratés de percussion.25 2 C'est le compromis légèreté du percuteur/dureté de l'amorce qui fut alors privilégié dans des ratios différents suivant les fabricants. Le propos de la présente invention est de prévenir les ratés de percussion et la frappe inertielle d'un percuteur en assurant son blocage par une butée effaçable commandée par le marteau.
Description de l'invention La nécessité de blocage du percuteur sans induire d'amortissement du marteau requiert donc une architecture différente. Le principe de l'Invention est simple et n'entraîne aucune altération des dimensions générales des percuteurs existants. A cet effet, l'invention consiste en un dispositif de blocage, effaçable à la frappe du marteau, d'un corps (1) de percuteur caractérisé en ce qu'il se compose d'un cran (2) d'arrêt aménagé en extrémité du bras (3) mobile d'une agrafe pivotant sur une rotule (4) située en tête dudit percuteur, comportant à sa base un ergot (5) limiteur de débattement coopérant avec un bec (10) de retenue aménagé à même le corps de percuteur. Pour ce faire, le cran (2) d'arrêt effaçable façon agrafe de stylo, est directement "taillé" dans le volume cylindrique de la tête de percuteur (1). A cet effet, le cran comporte un bras (3) principal monté oscillant en son sommet sur une rotule (4) cylindrique d'axe perpendiculaire au plan de symétrie du percuteur et comportant à sa base un ergot (5) limiteur de débattement coopérant avec un bec (10) de retenue aménagé à même le corps de percuteur. La rotule assurant la liaison de rotation du bras avec le corps de percuteur comporte un secteur angulaire de plus de 180° prévenant tout désengagement hors translation sur son axe même. Il en résulte un degré de liberté en rotation du bras oscillant destiné à pivoter sous l'action d'une frappe du marteau de façon à s'effacer dans son logement de culasse (12) et libérer le percuteur. Description des planches 1/3 à 3/3 La planche 1/3 comporte 2 figures présentant la vue de profil d'une tête de percuteur suivant l'invention, le cran d'arrêt en position déployée. La planche 2/3 comporte 2 figures présentant la vue en coupe d'une tête de percuteur monté dans sa culasse, le cran d'arrêt en position déployée immobilisant le percuteur en figure 3 et le cran rétracté avec percuteur engagé dans son canal en figure 4. La planche 3/3 comporte 2 photographies présentant la vue de profil et de face d'un prototype de percuteur démonté suivant l'invention. Principe de fonctionnement de l'invention Le percuteur suivant l'invention est caractérisé en ce que le centre (7) de rotation de la rotule (4) cylindrique soit décalé de l'axe (8) dudit percuteur de façon que toute pression exercée sur la tête 45 (9) du bras (3) de cran d'arrêt entraîne sa rotation dans le sens d'une fermeture de son angle d'ouverture pour l'effacement du cran. Un ressort (6) de rappel préférentiellement plié en forme de V, dont chaque branche occupe un logement (11) femelle d'accueil aménagé symétriquement en vis-à-vis sur les faces internes du bras (3) comme du corps (1) de percuteur, assure le double rôle de saillie du cran (2) et d'indexage, c'est-à-dire d'alignement dudit bras avec le percuteur. La nature de l'invention 50 ne serait pas changée si ce ressort adoptait une forme hélicoïdale, comme toute autre configuration. Le montage du cran d'arrêt est des plus simples : il suffit d'engager, après avoir préalablement positionné et comprimé le ressort dans son logement du percuteur, le cran suivant l'axe de la rotule jusqu'à ce que le ressort se détende dans son logement du bras, assurant ainsi la solidarisation des 55 deux pièces. Cette disposition évite la présence d'un axe que les coups de marteau sur la tête de percuteur auraient progressivement cisaillé, positionne le ressort à l'extérieur de la culasse à l'abri de toute surchauffe, n'entraîne aucun amortissement du marteau puisque la frappe demeure franche et que la 60 rotation du bras n'est pas une translation. L'énergie entière est communiquée au percuteur. Aucune modification de la culasse n'est requise. La modification est réalisable à partir de percuteurs existants qu'il suffit d'usiner afin de recevoir les deux pièces que sont le ressort et l'agrafe cran d'arrêt. Mode de fabrication
L'ensemble des pièces proposées relève de production armurière classique, à savoir usinage dans la masse de métal ou, éventuellement, une réalisation par la technologie des poudres métalliques. 65 70