i La présente invention se rapporte à un document de valeur ou de sécurité, tel qu'une carte d'identité, une carte bancaire ou un billet de banque. Dans le domaine particulier des billets de banque se pose le problème de leur usure due notamment à leur important niveau de salissure, suite aux nombreuses manipulations auxquelles ils sont soumis. Ceci les rend poisseux et méconnaissables. Cette usure est augmentée lorsque le billet est en papier fiduciaire mais atténuée lorsqu'il est en un matériau à base de matière plastique. Dans ce dernier cas, ce sont souvent les impressions qui s'estompent. En tout état de cause, pour ralentir cette usure et éviter, autant que faire se peut, que le document ne se salisse rapidement, il est connu de revêtir préférentiellement les deux faces du billet d'une couche de protection transparente, voire translucide, sous la forme d'un vernis d'aspect visuel mat laissant apparaître les impressions qui y sont apposées. La présente invention a pour but de perfectionner cet état de la technique, en se servant de cette couche de protection, comme un support pour un moyen de sécurité supplémentaire, au moins de premier niveau, c'est-à-dire détectable à l' oeil nu, par un observateur. Un autre objectif de cette invention est, dans l'hypothèse où le document lui-même porte un élément de sécurité, d'améliorer encore l'aspect visuel de cet élément de sécurité, tout en rendant sa reproduction particulièrement difficile par des personnes non autorisées. Ainsi, la présente invention se rapporte à un document de valeur, qui est constitué d'une feuille de support, dont au moins une face comporte, au moins sur une partie de sa surface, une couche de protection transparente ou translucide dite "première couche", d'aspect visuel mat, caractérisé par le fait que cette couche est partiellement revêtue d'une seconde couche de protection, également transparente ou translucide, d'aspect visuel brillant. Ainsi, la seconde impression d'aspect visuel brillant va être d'autant plus visible qu'elle est déposée sur un vernis mat, de sorte que le contraste entre les 30 deux est renforcé. Le contraste entre la première couche mate et la seconde couche (brillante) est visible grâce à leur différence de brillance (c'est à dire l'intensité lumineuse réfléchie par un éclairage direct en réflexion spéculaire). Toutefois l'ensemble crée par ces deux couches reste transparent, les impressions sous-jacentes n'étant pas visuellement altérées. Selon d'autres caractéristiques avantageuses de ce document : - ladite première couche est continue, tandis que la seconde couche est formée d'au moins deux zones distinctes l'une de l'autre ; - lesdites zones distinctes ont la forme de lettres ; - lesdites zones forment ensemble un message ; - il comporte un élément de sécurité consistant en une déformation 10 de ladite feuille et cet élément comporte deux régions contigües de textures différentes, qui confèrent respectivement à ces zones un aspect mat et un aspect brillant en réflexion spéculaire ; - ladite déformation est réalisée par la technique du timbre sec ; - la différence de rugosité entre lesdites régions est nette et 15 franche, ou progressive ; - ladite seconde couche de protection est au moins partiellement en repérage de ladite région à aspect brillant ; - il est dépourvu de première couche de protection en repérage de la région à aspect brillant dudit élément de sécurité ; 20 - l'une ou l'autre des première et seconde couches de protection incorpore au moins l'un des moyens de sécurité de deuxième niveau suivants : . pigments organiques ou minéraux de type fluorescents ou phosphorescents, visibles sous infrarouge, ou une combinaison de ceux-ci ; cristaux liquides, par exemple de type nématique ou cholestérique ; 25 composés thermochromes/photochromes ou photothermochromes ; traceurs organiques ou minéraux. - l'une et/ou l'autre desdites première et seconde couches de protection est constituée d'un vernis, par exemple déposé par flexographie ; - ladite seconde couche est déposée sous la forme d'une 30 impression de type guilloche ou microtexte, par exemple irisée. - il consiste en un billet de banque. D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée d'un exemple de réalisation préférentiel.
Cette description sera faite en référence aux dessins annexés, dans lesquels : - la figure 1 est une vue de dessus d'un billet de banque conforme à la présente invention ; - la figure 2 est un schéma expliquant comment est traitée une zone du billet de la figure 1 réalisée par la technique dite "du timbre sec", et formant élément de sécurité ; - les figures 3 et 4 sont des vues simplifiées en coupe de l'élément de sécurité de la figure 2 sous réflexion spéculaire.
Comme indiqué plus haut, le billet de banque 1 de la figure 1 comporte deux grandes faces opposées 10 et 1l, dont une seule, en l'occurrence la face 10, est visible ici. Bien entendu, seul ce qui est visible sur la face 10 sera décrit ci-après. Toutefois, cette description vaut également pour la face 11 qui peut être similaire à la face 10 du point de vue des procédés d'impression utilisés.
Ce billet est par exemple réalisé en papier fiduciaire, à base de fibres de coton ou, selon un autre mode de réalisation, en une fine feuille de matière plastique tel que du polypropylène, du polyamide etc Quelque soit le matériau utilisé, celui-ci peut être aussi bien monocouche que constitué de plusieurs couches de papier ou de matière plastique, 20 voire des deux matériaux simultanément. Ainsi que cela est connu en soi, ce billet peut intégrer en son sein ou sur sa surface un ou plusieurs moyens de sécurité bien connus en soi, tels qu'un filigrane, un fil de sécurité, des fonds offset à guilloches, irisés, des impressions taille douce, des hologrammes en bande ou en "patch", etc. 25 Dans le cas présent, le billet représenté comporte un fond garni par exemple d'impressions offset non représentées ici. Par la technique d'impression taille-douce est imprimé le portrait 101 d'un personnage. Ce billet est d'une valeur faciale de cent unités monétaires, cette 30 valeur faciale étant référencée 102, elle même imprimée en taille douce. Par ailleurs, dans le coin supérieur gauche de la face 10, le billet comporte un élément de sécurité 4 sur lequel on reviendra plus loin. De manière bien connue en soi, la face 10 (ainsi que de préférence la face 11), est revêtue d'une couche de protection 2 transparente, voire translucide, 35 dite "première couche".
Il s'agit d'un vernis d'aspect visuel mat, par exemple : - à base d'eau d'esters et d'alcools gras ; - du type à séchage par rayonnement ultraviolet, composé d'acrylates, d'oligoméres - monomères et de photoinitiateurs, préférentiellement déposé sur les deux faces par la technique d'impression bien connue appelée flexographie. Il s'agit de préférence d'une impression sous la forme d'un aplat continu, recouvrant complètement les faces 10 et 11. Cependant, on peut toutefois envisager que ce vernis ne recouvre 10 qu'une partie de la surface du billet. Dans un mode de réalisation différent non représenté, cette impression pourrait être sous la forme d'un microtexte, c'est-à-dire donnant, à l' oeil nu, l'illusion d'une enduction continue alors que, vue par grossissement, cette impression est constituée d'une juxtaposition de lettres et/ou de signes distincts les 15 uns des autres. Cela vaut si l'impression est réalisée en "négatif', les textes étant réalisé en creux. Conformément à l'invention, la première couche 2 est revêtue partiellement d'une seconde couche 3 qui constitue également une couche de protection, qui est également transparente, voire translucide, mais qui présente un 20 aspect visuel brillant. Il s'agit par exemple d'un vernis à base d'acrylates, d'oligomères - monomères et de photoinitiateurs. En l'occurrence, cette seconde couche de protection 3 est constituée ici du sigle formé par les lettres "B" et "N", portant sur les figures les références numériques 30 et 31. 25 Ce motif est répété plusieurs fois sur le billet. Contrairement à ce que peut laisser penser la figure 1, cette seconde couche rend parfaitement visible ce qui est placé en dessous, en l'occurrence, le portrait 101 ou le fond garni d'impressions offset. Une telle surimpression "brillant sur mat" permet au détenteur du 30 billet de s'assurer de lui-même simplement et avec peu d'effort de l'authenticité du document (sécurité de premier niveau), l'aspect brillant étant renforcé par le contraste résultant de la première impression. Comme indiqué plus haut, le billet présente, dans ce mode de réalisation préférentiel, un élément de sécurité 4 qui consiste en un estampage en 35 surface de la feuille constituant le billet.
Ainsi que cela est clairement visible à la figure 2, cet élément 4 comporte deux zones contigües 40 et 41, de textures différentes, qui confèrent respectivement à ces zones, un aspect mat respectivement brillant en réflexion spéculaire.
En l'occurrence, dans le cas présent, le chiffre "100", référencé 40, est formé, par la technique du "timbre sec", de manière à lui conférer un état de surface lisse. Le papier à l'intérieur de la valeur "100" est calandré. Cette valeur faciale est intégrée au sein d'un motif en forme de bandeau 41 qui présente la particularité d'avoir un profil texturé, rugueux, également réalisé par la technique d'impression sans encre dite "du timbre sec". La texture du motif 41 est par ailleurs modulée, les zones les plus sombres étant les plus rugueuses. Le bandeau 41 peut également être formé par une succession de zones encrées en taille-douce. La profondeur de gravure peut varier de telle sorte 15 que la quantité d'encre, et donc la teinte, en soit modifiée. Ces traitements différenciés des zones 40 et 41 leur confèrent respectivement des aspects brillant et mat. Dans un premier mode de réalisation de l'invention, représenté aux figures 2 et 3, l'intégralité de cet élément de sécurité 4 est recouvert par ladite 20 couche de protection mate, tandis que seule la région à l'aplomb de la zone 40 d'état de surface lisse est revêtue de la seconde couche de protection d'aspect brillant 3. En d'autres termes, et comme représenté sur ces figures, dès lors qu'un observateur arrêtera son regard sur la zone en forme de bandeau 41 d'aspect mat et de texture accidentée, rugueuse, les paramètres conjugués de la région 25 estampée et du vernis 2 s'ajoutent. A l'inverse, du fait qu'à l'aplomb de la zone 40, les deux couches de vernis 2 et 3 sont superposées, seuls les aspects brillants de la zone 40 et de la seconde couche de protection 3 sont perçus par l'oeil et s'ajoutent en réflexion spéculaire. 30 Ainsi, l'aspect mat, respectivement brillant, de cet élément de sécurité 4 est encore renforcé. A la figure 4 est représenté un mode de réalisation particulier dans lequel seule la zone rugueuse 41 est revêtue de la couche de protection mate 2, tandis qu'en regard de la zone brillante 40 est présent seulement le deuxième vernis 35 3 d'aspect brillant.
En conclusion, les contrastes mats et brillants observés en inspection rasante sont nettement améliorées par rapport à l'état de l'art existant grâce à l'action collaborative du timbre sec et des vernis. Selon d'autres aspects de l'invention, le timbre sec peut accueillir une image latente simple, double du type "SEAL by Oberthur Technologies" (marque déposée) ou une gravure spéciale comme décrit dans la demande de brevet français n° 0951376 au nom du présent demandeur. Il est par ailleurs possible de jouer sur la progressivité et la transition de textures obtenues par le timbre sec pour obtenir des contrastes tranchés ou des panachages entre les zones mates et brillantes. De plus, si on passe progressivement d'un état de surface lisse, sans texture, à un état de surface texturé, la reproduction d'un tel motif par une personne non autorisée est rendue plus difficile encore. Par ailleurs, on peut prévoir que la couche de protection dispose 15 d'une sécurité de type mat/brillant dont au moins une zone présente en outre une tactilité décelable au toucher. Pour atteindre un deuxième niveau de sécurité, on peut envisager que l'une ou l'autre des premières couches de protection incorporent au moins l'un des moyens de sécurité suivant : 20 - un ou plusieurs pigments organiques minéraux de type fluorescent ou phosphorescent, visibles sous rayonnement infrarouge, voire une combinaison des deux types de pigments ; - des cristaux liquides, par exemple de type nématique ou cholestérique ; 25 - des composés thermochromes/photochromes ou photothermochromes ; - un traceur organique ou minéral. On peut également envisager d'incorporer une impression riche en finesse de type guilloche ou microtexte dans le timbre sec ou, comme déjà dit 30 auparavant, dans l'un ou l'autre des vernis. Cette impression peut être irisée. Dans un mode de réalisation particulier, la seconde couche de vernis brillant est décalée par rapport aux impressions offset 101 que comporte le billet. Ceci signifie que cette couche n'est pas en repérage exact avec elles, c'est-à-dire qu'elle occupe une surface plus petite, plus grande que celles-ci ou est placée 35 ailleurs que sur ces impressions.
Bien entendu, ceci ne vaut que pour les impressions autres que celles réalisées pour la confection de l'élément de sécurité 4, pour lequel on procède par déformation de la feuille. On peut également dans un mode préférentiel de réalisation, mettre en repérage une impression offset avec l'impression de vernis mat/brillant ce qui permet de conjuguer des effets notamment de fluorescence et/ou phosphorescence. Toutefois, dans le cas d'une impression de teinte sombre, on préférera que le vernis mat/brillant ne soit pas exactement en repérage de celle-ci, sauf à perdre en visibilité (le contraste mat/brillant est moindre).
On peut également, dans un autre mode de réalisation préférentiel non représenté, réaliser une combinaison de vernis mat/brillant dans laquelle le vernis mat contient une zone ajourée. Le vernis brillant, qui recouvre cette zone ajourée, apparaît donc d'une teinte différente et à une hauteur moindre.