VMOG 71.FRD 1 JOINT TUBULAIRE ETANCHE UTILISE DANS L'INDUSTRIE DU PETROLE ET PROCEDE DE REALISATION D'UN TEL JOINT L'invention concerne le domaine des joints étanches de composants tubulaires, utilisés notamment pour le forage ou bien l'exploitation des puits d'hydrocarbures. Dans de telles applications, les joints doivent présenter une excellente étanchéité lors de leur utilisation sachant qu'ils sont soumis à des contraintes de compression et de traction importantes. L'American Petroleum Institute (API) définit ainsi dans ses spécifications 5CT et 5B des joints standards comportant notamment l'accouplement de zones filetées entre les deux composants connectés, dont l'étanchéité résulte de l'application d'une graisse composée entre les zones filetées mâle et femelle et dont les performances d'étanchéité sont par conséquent limitées aux liquides ou aux gaz circulant à une pression peu élevée. Afin de renforcer l'étanchéité, il est connu de l'art antérieur, des joints supérieurs, dites premium, développés hors des standards API notamment par la demanderesse, qui comportent des surfaces dites d'étanchéité au voisinage des zones filetées, lesdites surfaces étant mises en contact serrant lors du vissage des composants. De manière également connue, les zones filetées sont ménagées à l'extrémité de chacun des composants tubulaires mâle et femelle. On notera que le composant tubulaire femelle peut être un tube de grande longueur ou au contraire un tube court de type manchon. L'étanchéité aux fluides (liquides ou gaz) sous forte pression résulte donc de la mise en contact suivant un serrage radial mutuel des surfaces d'étanchéité. L'intensité du serrage radial est fonction du positionnement axial relatif des zones filetées mâle et femelle, ledit positionnement relatif étant déterminé par exemple par la mise en contact de surfaces de butées ménagées respectivement sur les extrémités mâle et femelle, ou bien par des filetages autobloquants. Dans le cas où le positionnement relatif résulte de la mise en contact de butées, il est également connu de l'art antérieur de ménager les surfaces de butée du côté intérieur du joint. Plus précisément, l'extrémité mâle comporte sur sa périphérie extérieure une zone filetée prolongée par une surface d'étanchéité elle même prolongée par une portion terminale s'achevant par une surface de butée orientée radialement par rapport à l'axe de révolution du joint. De même, l'extrémité femelle comporte sur sa périphérie intérieure un renfoncement (dit aussi surface concave) délimité d'une part par une surface de butée orientée radialement par rapport à l'axe du joint et par une surface d'étanchéité. La surface d'étanchéité femelle est elle même prolongée par une zone filetée. Ainsi, lorsque la surface d'étanchéité de l'extrémité mâle est serrée contre la surface d'étanchéité de l'extrémité femelle correspondante, tout comme les surfaces de butée correspondantes, la surface extérieure de la portion terminale de l'extrémité mâle (dite surface terminale) n'est pas en contact avec le renfoncement de l'extrémité femelle. En effet, afin de faciliter le raccordement, dit aussi make-up, entre les deux composants tubulaires, il est prévu que la portion terminale de l'extrémité mâle soit mise en butée lors du vissage, sans frotter contre le renfoncement de l'extrémité femelle. Ce ne sont donc que les surfaces d'étanchéité qui entrent en contact serrant. De ce fait, un espace est défini entre la surface périphérique extérieure de la portion terminale de l'extrémité mâle et la surface périphérique intérieure de la portion concave de l'extrémité femelle. Comme énoncé précédemment, les joints dits Premium sont soumis à des sollicitations de traction ou de compression axiales, de pressions intérieures ou extérieures de fluide, de flexion ou encore de torsion, éventuellement combinées et d'intensité pouvant fluctuer. L'étanchéité doit être assurée malgré les sollicitations et malgré les conditions d'emploi rudes sur chantier. Les joints filetés doivent pouvoir être vissés et dévissés plusieurs fois sans dégradation de leur performance, notamment par grippage. Après dévissage, les composants tubulaires peuvent être réutilisés dans d'autres conditions de service. Pour simuler ces divers cas de sollicitations, les joints filetés peuvent être soumis à des cycles de sollicitations combinées selon la norme ISO 13679 :2002. Ces cycles de sollicitations combinées sont compris dans une enveloppe de performance appelée VME (Von Mises Ellipse), déterminée par la limite élastique du matériau et la géométrie des composants tubulaires. De tels cycles prévoient ainsi l'application sur le joint fileté d'alternances de sollicitations combinant pression intérieure et/ou traction axiale ou compression axiale ou combinant pression extérieure et/ou traction axiale ou compression axiale. Les portées d'étanchéité des joints filetés doivent résister et rester étanches sur l'ensemble du cycle. Le document WO 2004/109173 décrit par exemple un joint fileté comprenant une extrémité mâle pourvue d'une butée axiale et prévue pour être en contact avec une butée axiale de l'extrémité femelle et une lèvre s'étendant entre la zone filetée et la butée axiale, ladite lèvre comportant une surface d'étanchéité sensiblement tronconique voisine de la zone filetée et donc à distance de la butée axiale, la portion terminale de la lèvre entre la surface d'étanchéité et la butée axiale présentant une surface extérieure de diamètre très légèrement inférieur à la surface correspondante de l'extrémité femelle. Ce type de joint fileté présente des performances élevées en essais et en utilisation réelle. Toutefois, la Demanderesse a découvert un phénomène physique ignoré jusqu'à présent de piégeage de la pression dans le petit volume délimité par la portion terminale de l'extrémité mâle et la surface correspondante de l'extrémité femelle d'un joint fileté du type selon le document WO 2004/109173. Dans le cas où un effort axial de traction élevé est exercé sur le joint fileté, les butées axiales mâle et femelle peuvent se séparer, les surfaces d'étanchéité restant en contact serré (étanche). Le fluide présent dans le joint fileté peut alors se répandre dans le petit volume. Puis, lorsque l'effort de traction cesse ou lorsque l'effort passe en compression, les butées axiales sont à nouveau en contact mutuel en piégeant le fluide à la pression régnant dans le joint lors de la cessation de l'effort de traction. Dans le cas où la pression intérieure au joint vient alors à diminuer, ledit petit volume reste rempli dudit fluide à une pression supérieure à celle régnant désormais à l'intérieur du joint. La surface de l'extrémité femelle opposée à la lèvre de l'extrémité mâle et présentant par construction une rigidité supérieure à celle de la lèvre de l'extrémité mâle, la lèvre de l'extrémité mâle tend alors à se courber vers l'intérieur sous l'effet de ladite pression supérieure piégée dans ledit petit volume alors que la surface intérieure de la lèvre n'est plus soumise qu'à une pression inférieure. La déformation radiale vers l'intérieur de la lèvre de l'extrémité mâle peut provoquer alors une fuite permettant au fluide de passer entre les portées d'étanchéité et de se répandre dans la zone filetée. Il peut en résulter, outre une perte de fluide circulant à l'intérieur des tubes et une baisse de productivité du puits, une contamination du fluide présent à l'extérieur du tube par un fluide présent à l'intérieur du tube. Par ailleurs, la déformation radiale de la lèvre peut entraîner des fuites lorsque le joint fileté est soumis à nouveau à des pressions élevées de fluide intérieur ou extérieur. En outre, la déformation radiale de la lèvre peut entraîner des pertes d'intégrité structurelles en compression et des accrochages d'outils déplacés intérieurement dans les tubes. Un tel phénomène de piégeage de pression intérieure et les problèmes de fuite, et autres problèmes en résultant, étaient tout à fait inconnus de l'état de la technique parce que la surface d'étanchéité mâle est généralement située en extrémité de lèvre et est adjacente à la butée sur la plupart des joints filetés supérieurs. La Demanderesse ne s'est en outre pas rendu compte immédiatement des problèmes sur le joint fileté selon le document WO 2004/109173 parce que la norme d'essais ISO 13679 :2002 exige à son paragraphe 6-7 de modifier spécifiquement les joints filetés à tester en vue de tester les surfaces d'étanchéité. Lors de tels tests sur des joints filetés modifiés pour test, on ne peut se rendre compte des problèmes qui peuvent survenir sur un joint fileté commercial prêt à l'emploi dans sa globalité. La Demanderesse s'est rendu compte, à l'usage, que les essais normalisés n'étaient pas représentatifs du comportement réel d'un tel joint.
II a fallu que la Demanderesse réalise des tests sur joint fileté équipé pour mesurer la pression dans le petit volume délimité par la surface terminale de l'extrémité mâle et la surface opposée de l'extrémité femelle, pour appréhender le phénomène de piégeage. La Demanderesse a ensuite cherché à remédier à ce problème nouveau de piégeage, notamment en améliorant l'étanchéité globale du joint.
C'est pourquoi, l'invention a pour finalité d'empêcher que la portion terminale de l'extrémité mâle ne se déforme, et ce, en comblant le petit volume délimité par la surface terminale de l'extrémité mâle et la surface opposée de l'extrémité femelle, de sorte qu'il ne puisse plus y avoir de différentiel de pression. Plus particulièrement, l'invention a pour objet un joint fileté comprenant un premier et un second composant tubulaire, le premier composant comportant une extrémité mâle dotée sur sa surface périphérique extérieure successivement d'une zone filetée, d'une surface d'étanchéité puis d'une surface terminale s'achevant par une surface de butée orientée radialement par rapport à l'axe de révolution du joint, le second composant comportant une extrémité femelle dotée sur sa surface périphérique intérieure successivement d'une zone filetée, d'une surface d'étanchéité puis d'un renfoncement s'achevant par une surface de butée orientée radialement par rapport à l'axe de révolution du joint, la zone filetée de l'extrémité mâle étant vissée dans la zone filetée de l'extrémité femelle de manière à ce que les surfaces d'étanchéité soient en contact serrant tout comme les surfaces de butées, l'espace entre la surface terminale et le renfoncement définissant un volume, caractérisé en ce que le volume est au moins en partie comblé par un matériau de remplissage. Selon certaines caractéristiques, le volume est entièrement comblé par le matériau de remplissage. Selon d'autres caractéristiques, le matériau de remplissage est constitué d'au moins un matériau métallique choisi dans la liste définie par les métaux mous, les alliages de cuivre, les alliages à mémoire de forme, les alliages de plomb-étain, les alliages de zinc, les alliages de plomb. Selon d'autres caractéristiques, le matériau de remplissage est un matériau organique. L'invention a également pour objet un procédé de réalisation d'un joint fileté conforme à l'invention, ledit procédé comportant une étape de vissage de l'extrémité mâle dans 15 l'extrémité femelle, caractérisé en ce qu'il comporte au moins les étapes suivantes : Procédé de réalisation d'un joint fileté (1) conforme à l'une quelconque des revendications 1 à 4, ledit procédé comportant une étape de vissage de l'extrémité mâle (3) dans l'extrémité femelle (2), caractérisé en ce qu'il comporte au moins les étapes suivantes : 20 - avant l'opération de vissage, on dispose au moins un premier corps autour de la surface terminale de l'extrémité mâle et/ou à l'intérieur du renfoncement de l'extrémité femelle, - ensuite on procède à l'opération de vissage de manière à ce que le premier corps occupe au moins une partie de l'espace défini entre la surface terminale et le 25 renfoncement. Selon certaines caractéristiques, le procédé de réalisation d'un joint comporte une étape où on positionne un second corps autour de la surface terminale de l'extrémité mâle et/ou à l'intérieur du renfoncement de l'extrémité femelle, avant de procéder à l'opération de vissage.
Selon d'autres caractéristiques, le(s) corps est (sont) soumis à une étape d'activation pendant l'opération de vissage, le matériau de remplissage résultant de l'activation des corps. Selon d'autres caractéristiques, le(s) corps est (sont) soumis à une étape d'activation 5 après l'opération de vissage, le matériau de remplissage résultant de l'activation des corps. Selon d'autres caractéristiques, l'étape d'activation est une étape d'activation moyennant une source d'énergie choisie dans la liste définie par la thermique, les ultra-sons, les rayonnements magnétiques, l'oxygène, la pression appliquée, 10 l'humidité. La présente invention sera mieux comprise à la lecture de la description détaillée de quelques modes de réalisation pris à titre d'exemples nullement limitatifs et illustrés par les dessins annexés, sur lesquels : La figure 1 représente une vue en coupe d'un joint fileté conforme à un mode 15 de réalisation de l'invention. La figure 2 représente une vue détaillée en coupe d'un joint fileté conforme à un mode de réalisation de l'invention. La figure 3 représente une vue en coupe d'un joint fileté non assemblé conforme à un mode de réalisation de l'invention. 20 Comme on peut le voir sur la figure 1, un joint fileté tubulaire 1 comprend une extrémité femelle 2 et une extrémité mâle 3. L'extrémité femelle 2 et/ou l'extrémité mâle 3 peuvent appartenir à un tube de plusieurs mètres de longueur, par exemple de l'ordre de 10 à 15 mètres de longueur. L'une des extrémités, généralement femelle, peut constituer l'extrémité d'un manchon, en d'autres termes d'un tube de faible 25 longueur permettant de connecter entre eux deux tubes de grande longueur munis chacun de deux extrémités mâles (assemblage fileté manchonné dit encore T&C pour threaded and coupled ). Un manchon peut alors être pourvu de deux extrémités femelle. En variante un tube de grande longueur peut être pourvu d'une extrémité mâle et d'une extrémité femelle (assemblage par joint fileté intégral). Le joint 1 est du 30 type industriel de série.
Le joint 1 peut être utilisé pour constituer des colonnes de tubes de cuvelage ou de production pour les puits d'hydrocarbure, des colonnes montantes sous-marines ou des trains de tiges de forage pour ces mêmes puits. Les tubes peuvent être réalisés en différentes sortes d'acier non allié, faiblement allié ou fortement allié, voire en alliage ferreux ou non ferreux, traité thermiquement ou écroui en fonction des conditions de services, tels que par exemple : niveau de sollicitation mécanique, caractère corrosif du fluide intérieur ou extérieur aux tubes, etc. On peut également utiliser des tubes en acier peu résistant à la corrosion recouvert d'un revêtement de protection, par exemple en alliage résistant à la corrosion ou en 10 matériau synthétique. L'extrémité femelle filetée 2 comprend une zone filetée femelle 4 à filets trapézoïdaux, par exemple selon spécification API 5B (API = American Petroleum Institute) ou dérivé de cette spécification (par exemple filet avec flanc porteur en crochet dit hooked thread comme par exemple le filet du joint fileté commercialisé sous le 15 nom VAM TOP de la Demanderesse. La zone filetée femelle 4 est conique, par exemple de demi angle compris entre 0,5 et 3°, préférablement entre 1 et 2°. La zone filetée femelle 4 est disposé sur l'intérieur de l'élément femelle 2. L'extrémité mâle 3 comprend une zone filetée mâle 5 disposé sur une surface extérieure de ladite extrémité mâle 3. La zone filetée mâle 5 est en prise avec le filetage femelle 4. 20 L'extrémité femelle 2 comprend une surface distale 6 du côté des zones filetées 4 et 5 sensiblement perpendiculaire à l'axe 20 du joint. La zone filetée mâle 5 présente une conicité sensiblement égale à celle de la zone filetée femelle 4. La surface distale de l'extrémité mâle 3 se présente sous la forme d'une surface annulaire orientée radialement par rapport à l'axe 20 du joint. La surface distale 25 forme une surface de butée axiale 7 permettant de limiter le mouvement axial relatif entre l'extrémité femelle 2 et l'extrémité mâle 3. La surface de butée 7 est en contact contre un épaulement de l'extrémité femelle 2 formant aussi une surface de butée 8 orientée également radialement par rapport à l'axe 20 du joint. Entre la zone filetée 4 et la surface de butée 8, l'extrémité femelle comprend une surface sensiblement 30 tronconique 12 et un renfoncement 10. Le renfoncement 10 présente une surface sensiblement cylindrique 14 et une surface de révolution 18 disposées entre la surface sensiblement tronconique 12 et la surface de butée 8. La surface de révolution 18 raccorde la surface sensiblement cylindrique 14 à la surface de butée 8. La surface de butée 8 peut présenter une forme conique comme dans le document EPO488912, torique comme dans le document US3870351 ou WO2007/017082, à échelon comme dans le document US4611838, à protubérance comme dans le document US6047797 ou une combinaison des ces formes. L'extrémité mâle 3 comprend une lèvre 9 s'étendant axialement au delà de la zone filetée mâle 5 jusqu'à la surface de butée 7. La lèvre 9 comprend extérieurement une surface sensiblement tronconique 13 de longueur axiale légèrement supérieure à la longueur axiale de la surface sensiblement tronconique 12 de l'extrémité femelle 2.
Une partie de la surface sensiblement tronconique 13 et une partie de la surface sensiblement tronconique 12 sont en contact mutuel radialement serrant dans la position vissée du joint 1 illustré sur les figures. Ces surfaces d'étanchéité 12 et 13 permettent d'interdire une circulation de fluide entre l'intérieur et l'extérieur du joint. L'angle de cône des surfaces d'étanchéité peut être compris entre 5 et 25°, préférablement entre 10 et 20°, par exemple égal à 14°. L'angle de cône des surfaces d'étanchéité est supérieur à l'angle de cône des zones filetées. La lèvre 9 de l'extrémité mâle 3 comprend une surface terminale 15 sensiblement cylindrique et s'étendant entre la surface sensiblement tronconique 13 et la surface de butée 7 de l'extrémité mâle 3, qui peut être comprise entre 4 et 20 mm selon le diamètre du tube qui lui-même peut varier entre 50 et 550 mm. On pourra choisir par exemple une longueur de surface sensiblement cylindrique 15 comprise entre 9 et 16 mm pour un tube de 250 mm. La surface terminale 15 présente un diamètre légèrement plus faible que le diamètre de la surface sensiblement cylindrique 14 de l'extrémité femelle 2. La surface sensiblement cylindrique 15 se raccorde à la surface de butée 7 par un congé de raccordement de faible rayon, par exemple entre 0,4 et 1,5 mm, préférablement entre 1 et 1,5 mm. Un petit volume 17 est ainsi défini entre la surface périphérique extérieure 15 de la lèvre 9 et le renfoncement 10. Le petit volume admet généralement une taille de l'ordre de quelques dizaine de cm3. En l'occurrence, dans l'exemple donné, elle avoisine les 25 cm3.
Selon l'invention, le petit volumel7 ainsi défini entre la surface terminale 15 de la lèvre 9 et le renfoncement 10 est comblé par un matériau de remplissage M. Dans notre exemple, le matériau de remplissage M comble avantageusement la totalité du petit volume 17, ce qui fait qu'aucun fluide venant de l'intérieur du joint ne peut y être piégé. De même, aucun fluide venant de l'extérieur du joint 1 au travers des zones filetées 4 et 5 ne peut également être stockée. Selon un autre mode de réalisation non représentée sur les figures, le matériau de remplissage M pourrait être disposé de manière à ne combler qu'une partie du petit volume 17 de manière à ce que toute communication entre l'intérieur du joint 1 et la partie du petit volume 17 non comblée soit interdite. Selon une première variante de l'invention, le matériau de remplissage M est constitué d'au moins un matériau métallique. Avantageusement, il est intéressant d'utiliser un métal mou tel que l'indium, le cuivre, ou l'or. II est également possible d'utiliser un alliage de cuivre, un alliage de plomb-étain, un alliage de zinc, un alliage de plomb. L'Homme du Métier sera à même de choisir une composition d'alliage compatible avec les contraintes thermiques et mécaniques appliquées au joint 1. II peut être aussi intéressant d'utiliser les alliages à mémoire de forme, tels que le NiTi, le CuZnAl, le CuAINi. En effet, leur comportement super-élastique qui se traduit par leur aptitude à garder en mémoire une forme initiale pour la retrouver après une déformation, peut être intéressante lorsque le joint est amené à être dévissé puis revissé. Selon une seconde variante de l'invention, le matériau de remplissage M est un matériau organique d'origine naturelle et/ou synthétique. Les oligomères et polymères utilisés pour cette application seront préférentiellement de nature thermoplastique tels que les polymères fluorés (PTFE, PVDF et dérivés), les polyoléfines (PE, PP et leurs dérivés), les polyamides (PA6, PA6,6 et leurs dérivés), les polyoxyméthylènes (POM), les polyaryléthercétones (PEEK, PAEK et leurs dérivés), les polyphénylèneéther (PPE), les polycarbonates (PC) ; ou de nature thermodurcissable tels que les époxydes, les polyimides, les polyesters, les cyanoacrylates, les élastomères naturels et synthétiques. Ces matières peuvent être chargées, renforcées et additivées afin d'en améliorer les performances ou d'apporter des propriétés spécifiques. Ces composés peuvent être de nature organique tels que les noirs de carbone, les graphites, les polymères ; ou d'origine minérale tels que le talc, le mica, le verre, le carbonate de calcium. La mise en place du matériau de remplissage M de l'invention s'effectue de manière étroite avec l'opération de vissage de l'extrémité mâle 3 dans l'extrémité femelle 2. Selon une première variante de réalisation d'un joint conforme à l'invention, on positionne avant l'opération de vissage, un premier corps C' autour de la surface terminale 15 de l'extrémité mâle 3. Ensuite on procède à l'opération de vissage de manière à ce que le premier corps C' occupe au moins une partie de l'espace défini entre la surface terminale 15 de l'extrémité mâle 3 et le renfoncement 10. Avantageusement, le corps C' occupe tout l'espace défini entre la surface terminale 15 de l'extrémité mâle 3 et le renfoncement 10, constituant ainsi le matériau M de remplissage. Par exemple, on peut utiliser pour le corps C' un anneau en alliage malléable de diamètre intérieur tel qu'il puisse être monté sur la lèvre 9. En utilisant un alliage à mémoire de forme, on obtient pour avantage que lorsqu'on dévisse le joint, l'anneau, qui s'était écrasé pour épouser la forme du petit volume 17, reprend sa forme initiale et peut, lors d'un second vissage réoccuper pleinement le volume 17. Selon une seconde variante du procédé, on positionne un premier corps C' à l'intérieur du renfoncement 10 de l'extrémité femelle 4 et ensuite on procède à l'opération de vissage de manière à ce que le premier corps C' occupe au moins une partie de l'espace défini entre la terminale 15 de l'extrémité mâle 3 et le renfoncement 10, constituant ainsi le matériau M de remplissage. Par exemple, on peut utiliser pour le corps C un anneau en élastomère de diamètre extérieur tel qu'il puisse être monté contre le renfoncement 10. Selon encore une autre variante du procédé, on positionne un premier corps C' à l'intérieur du renfoncement 10 de l'extrémité femelle, puis on positionne un second corps C" autour de la surface terminale 15 de la lèvre 9 de l'extrémité mâle 3. Ensuite, on procède à l'opération de vissage des extrémités mâle et femelle. Le premier et le second corps C' et C" étant réactifs l'un avec l'autre, on obtient un matériau de remplissage M qui occupe tout l'espace défini entre la surface terminale 15 de la lèvre 9 et le renfoncement 10. A titre d'exemple, le matériau de remplissage M peut être un époxy qui résulte de la réticulation d'un di-époxyde du type DGEBA ou DGEBD sous forme fluide avec un catalyseur par exemple de la famille des amines, du type DAl2 ou DDS lui-même sous forme fluide également.
Dans ce cas précis, on peut déposer sur la surface terminale 15 une couche C' de fluide de di-époxyde du type DGEBA ou DGEBD et déposer dans le renfoncement 10 une couche C" d'amine du type DAl2 ou DDS. La réticulation s'effectue lors du vissage pour donner l'époxy. L'Homme du Métier saura ajuster les proportions de manière à ce que l'époxy remplisse avantageusement la totalité du volume 17. On peut bien sûr ajouter à c' ou à c" un accélérateur du type amine tertiaire ou triflorure de bore. La couche C' ou C"peut également être chargée, par exemple en talc et/ou en silice afin de réduire le retrait après réticulation et augmenter la résistance à la contrainte.
Selon encore d'autres variantes possible du procédé, le ou les corps C', C", est ou bien sont soumis à une étape d'activation moyennant une source d'énergie pendant l'opération de vissage ou bien après le vissage, et ce, afin d'accélérer le processus de réticulation. On obtient ainsi le matériau de remplissage M qui occupe tout ou partie de l'espace défini entre la surface terminale 15 de la lèvre 9 et le renfoncement 10.
L'étape d'activation peut par exemple utiliser une source d'énergie thermique, ou bien les ultra-sons, ou bien les rayonnements magnétiques, l'oxygène, la pression appliquée, l'humidité.