L'invention concerne une pince pour saisir une plaque de revêtement de voirie, destinée à être suspendue à un engin de levage et de manutention. Plus particulièrement, cette pince peut être utilisée lors d'une intervention sur une conduite souterraine située sous une voirie urbaine.
Ladite conduite souterraine peut être une conduite d'eaux usées, d'eau potable, de gaz, etc. et l'intervention peut consister en un travail de réparation, de rénovation, etc. Par exemple, cette pince peut être utilisée lors d'un travail de rénovation des branchements sur une conduite d'eau potable. Quel que soit le type d'intervention ou de conduite, il faut de manière io générale creuser une fouille au droit de la conduite pour accéder à celle-ci, intervenir sur la conduite et combler ladite fouille. Selon le procédé d'intervention décrit dans la demande de brevet français publiée sous le numéro FR 2 908 793, on effectue les opérations suivantes : 15 - on réalise une ouverture dans la couche de revêtement de la voirie, au droit de la conduite, en découpant dans cette couche de revêtement une plaque, généralement en forme de pastille, et en retirant cette plaque ; - on met de côté la plaque ; - on creuse une fouille sous ladite ouverture ; 20 - on intervient sur la conduite ; - on comble la fouille en laissant un espace libre pour replacer la plaque ; et - on replace la plaque à son emplacement d'origine. Dans le cas où la voirie est une chaussée urbaine, la couche de 25 revêtement est également appelée couche de roulement. Typiquement, cette couche de revêtement (et donc la plaque de revêtement) est en béton bitumineux ou en asphalte. Selon le procédé d'intervention précité, on ne démolit pas la couche de revêtement existante. Au contraire, on la découpe, on la retire et on la met de 30 côté pour pouvoir la réutiliser. On évite ainsi d'avoir à fabriquer une nouvelle couche de revêtement. Pour cette raison, ce procédé est plus écologique que les procédés antérieurs dans lesquels on démolissait la couche de revêtement existante et on en fabriquait une nouvelle à partir de matières premières consommatrices d'énergie pour leur extraction, leur transport jusqu'au lieu 35 d'intervention et leur mise en forme.
Généralement, la couche de revêtement existante est découpée au moyen d'un forêt creux rotatif, en forme de manchon ou de cloche, qui présente une arrête coupante circulaire. On obtient ainsi une plaque de revêtement de forme générale cylindrique, également appelée pastille .
Ensuite, il faut pouvoir saisir cette plaque en vue de la déplacer, ce qui est rendu difficile par le fait que cette pastille est souvent lourde (typiquement de 100 à 150 kg) et de faible épaisseur (typiquement de 5 à 8 cm). L'invention vise à proposer un dispositif permettant de saisir une telle plaque, de préférence sans l'endommager. io L'invention a pour objet une pince pour saisir une plaque de revêtement de voirie, destinée à être suspendue à un engin de levage et de manutention, cette pince comprenant, en référence à sa position suspendue : - un bâti comprenant une partie centrale orientée verticalement et au moins trois bras qui s'étendent en étoile à partir de la portion d'extrémité 15 inférieure de la partie centrale ; - un organe mobile situé au dessus desdits bras et capable de se déplacer verticalement en translation par rapport au bâti ; - au moins trois pattes, chaque patte étant montée pivotante autour d'un axe horizontal porté par la portion d'extrémité libre d'un desdits bras, chaque 20 patte ayant une partie supérieure s'étendant au dessus de ce bras et une partie inférieure s'étendant en dessous de ce bras, et chaque patte présentant une mâchoire sur sa partie inférieure ; - au moins trois pièces de liaison reliant l'organe mobile auxdites pattes, chaque pièce de liaison étant montée pivotante autour d'un axe horizontal 25 porté par l'organe mobile et autour d'un axe horizontal porté par la partie supérieure de chaque patte. Ainsi, le mouvement vertical de l'organe mobile entraîne le pivotement desdites pattes et le serrage/desserrage (i.e. le rapprochement/l'écartement) des mâchoires. 30 Une telle pince présente l'avantage d'être d'une constitution simple et fiable. En outre, grâce à la disposition en étoile des mâchoires et au fait que, lors du serrage, les mâchoires se rapprochent les unes des autres en pivotant vers le haut, la plaque de revêtement est particulièrement bien saisie et le risque de voir cette plaque s'échapper de la pince est faible. 3 On utilise cette pince de la manière suivante. D'abord, la pince est accrochée à un engin de levage et de manutention comme, par exemple, une minipelle. Ensuite, cette pince est amenée au dessus de la plaque de revêtement de voirie en faisant en sorte d'insérer les mâchoires dans la s rainure périphérique (qui résulte de la découpe de la plaque) entourant la plaque de revêtement. Enfin, la pince est actionnée par déplacement dudit organe mobile et les mâchoires se rapprochent les unes des autres en serrant la plaque entre elles. Une fois saisie, la plaque est levée et déplacée. io Pour replacer cette plaque, on déplace la pince pour amener la plaque sensiblement dans sa position d'origine. Ensuite, la pince est actionnée par déplacement dudit organe mobile et les mâchoires s'écartent les unes des autres pour libérer la plaque. Dans certaines conditions de serrage, et notamment lorsque les efforts is de serrage exercés sur la plaque sont importants, il arrive que la plaque se déforme en se bombant vers le haut. Ceci peut conduire à la rupture de la plaque, si la déformation de celle-ci est trop importante. Pour éviter un tel problème, selon un mode de réalisation, la pince comprend au moins un élément d'appui solidaire du bâti, situé en dessous des 20 bras et au dessus des mâchoires, cet élément étant positionné de manière à venir en appui sur la face supérieure de la plaque de revêtement saisie afin de limiter la déformation de celle-ci. Cet élément d'appui peut également servir d'aide au positionnement des mâchoires puisque, lorsque cet élément est en appui sur la face supérieure de 25 la plaque, il garantit un certain positionnement des mâchoires par rapport à la plaque de revêtement. Selon un mode de réalisation, ledit élément d'appui est fixé au bâti par des moyens de fixation permettant de régler l'écartement vertical entre l'élément d'appui et le bâti. Ceci permet, par exemple, de régler cet 30 écartement vertical en fonction de l'épaisseur de la plaque de revêtement à saisir. Ces moyens de fixation peuvent être de différentes formes et, par exemple, il peut s'agir d'une liaison par vissage. Selon un mode de réalisation, ledit élément d'appui est un plateau orienté horizontalement et centré par rapport aux mâchoires. 4 Selon un mode de réalisation, chaque mâchoire est en forme de cornière et présente une aile supérieure orientée plutôt horizontalement pour venir au contact de la face supérieure de la plaque de revêtement saisie, et une aile inférieure orientée plutôt verticalement pour venir au contact de la tranche de s la plaque de revêtement saisie. Les ailes supérieures des mâchoires servent alors d'aides au positionnement des ailes inférieures par rapport à la tranche de la plaque. Dans la plupart des cas, les plaques sont découpées à l'aide d'un forêt creux rotatif, en forme de manchon ou de cloche, qui présente une arrête io coupante circulaire, et sont par conséquent de forme générale cylindrique (leur épaisseur étant généralement beaucoup plus petite que leur diamètre). Pour améliorer la prise de ce type de plaque, selon un mode de réalisation, chaque mâchoire est arquée de manière à s'adapter au contour circulaire de la plaque. 15 Selon un mode de réalisation, la pince comprend un vérin solidaire du bâti permettant d'entraîner ledit organe mobile. Ce vérin peut être hydraulique, pneumatique, mécanique, etc. Selon un mode de réalisation, ledit vérin est un vérin pneumatique ou hydraulique comprenant au moins une chambre de travail alimentée en fluide 20 sous pression, un piston et une tige solidaire du piston, cette tige entraînant ledit organe mobile en mouvement. On peut ainsi brancher le vérin sur un circuit de commande pneumatique ou hydraulique de l'engin de levage et de suspension. Selon un mode de réalisation, la pince comprend un limiteur de pression 25 pour limiter la pression de fluide dans ladite chambre de travail et, par là même, l'effort de serrage des mâchoires. En limitant l'effort de serrage des mâchoires, on limite les risques de déformation, et donc de rupture, de la plaque de revêtement. D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront à la 30 lecture de la description détaillée qui suit. Cette description fait référence aux planches de figures annexées sur lesquelles : - la figure 1 est une vue en perspective d'un exemple de pince selon l'invention, la pince ayant ses mâchoires en position serrée ; - la figure 2 est une vue en coupe de la pince de la figure 1, suivant le 35 plan II-II ; - la figure 3 est une vue en coupe analogue à celle de la figure 2, la pince ayant ses mâchoires en position desserrée. La figure 1 représente un exemple de pince 10 selon l'invention. Cette pince 10 est suspendue, au moyen d'un système d'accrochage 12, à un engin de levage et de manutention non représenté. La pince 10, représentée en position suspendue sur la figure 1, comprend : - un bâti comprenant une partie centrale 14 orientée verticalement et quatre bras 16 orientés horizontalement qui s'étendent en étoile à partir de la io portion d'extrémité inférieure de la partie centrale 14 ; - un organe mobile 18 situé au dessus desdits bras 16 et capable de se déplacer verticalement en translation par rapport au bâti ; - un vérin 20 comprenant un piston 22 solidaire d'une tige 24, elle même solidaire de l'organe mobile 18 ; 15 - quatre pattes 30, chaque patte 30 étant montée pivotante autour d'un axe horizontal Al porté par la portion d'extrémité libre d'un desdits bras 16, chaque patte 30 ayant une partie supérieure 30B s'étendant au dessus de ce bras et une partie inférieure 30A s'étendant en dessous de ce bras, et chaque patte présentant une mâchoire 32 sur sa partie inférieure 30A ; et 20 - quatre pièces de liaison 40 (ici, des tiges) reliant l'organe mobile 18 auxdites pattes 30, chaque pièce de liaison 40 étant montée pivotante autour d'un axe horizontal A2 porté par l'organe mobile 18 et autour d'un axe horizontal A3 porté par la partie supérieure 30B de chaque patte. La grande majorité de ces éléments constitutifs sont métalliques. 25 En référence aux figures 2 et 3 montrant respectivement la pince 10 avec ses mâchoires 32 serrées et desserrée, on comprend que le mouvement vertical de l'organe mobile 18 entraîne le déplacement des pièces de liaison 40 qui à leur tour entraînent les pattes 30 en rotation autour le l'axe Al et, donc, le serrage/desserrage des mâchoires 32 (i.e. le rapprochement/l'écartement 30 des mâchoires 32 entre elles). Dans l'exemple, les axes A2 étant situés à une hauteur supérieure à celle des axes A3, le mouvement vertical vers le bas de l'organe mobile 18 entraîne le serrage des mâchoires 32 et le mouvement vertical vers le haut de cet organe 18 entraîne le desserrage des mâchoires 32. 6 Le mouvement vertical de l'organe mobile 18 est assuré par le vérin 20. Dans l'exemple, il s'agit d'un vérin hydraulique 20 comprenant deux chambres de travail alimentées en liquide sous pression par des conduites d'alimentation 19 représentées schématiquement par des doubles flèches sur les figures 2 et s 3. Ces doubles flèches 19 sont raccordées à un circuit de commande hydraulique de l'engin de levage et de suspension. Les deux chambres de travail du vérin 20 sont séparées par le piston 22. La tige 24 solidaire du piston 22 traverse la chambre de travail supérieure pour rejoindre l'organe mobile 18. Bien entendu, d'autres types de vérin pourraient être utilisés et, io notamment, un vérin de type hydraulique ou pneumatique comprenant un piston, une unique chambre de travail alimentée en fluide sous pression située d'un côté du piston, et des moyens de rappel travaillant en compression (e.g. un ressort) situés de l'autre côté du piston. Dans l'exemple, la partie centrale 14 présente un axe principal C orienté 15 verticalement et comprend quatre poutrelles 14A, 14B, 14C et 14D, équidistantes de l'axe C. Ces poutrelles sont de même longueur, parallèles entre elles et à l'axe C et disposées à la manière des arrêtes latérales d'un parallélépipède rectangle de base carrée, l'axe C passant par le centre de cette base. Les extrémités supérieures des poutrelles 14A, 14B, 14C et 14D 20 sont reliées, par exemple par soudage, à une plaque de liaison 17 sur laquelle est fixé le système d'accrochage 12. Les extrémités inférieures des plaques sont reliées, par exemple par soudage, aux bras 16, ces bras 16 étant reliés entre eux par l'intermédiaire d'une pièce centrale 13. Les poutrelles 14A, 14B, 14C et 14D définissent entre elles un espace libre, dans lequel est logé le 25 vérin 20, la tige 24 et l'organe mobile 18. Les bras 16 et les pièces de liaison 40 traversent les interstices séparant deux poutrelles adjacentes (i.e. 14A et 14B, 14B et 14C, 14C et 14D, 14D et 14A). Dans l'exemple, les quatre bras 16 sont de même longueur et disposés à la manière des diagonales d'un carré (i.e. en "+"), l'axe C passant par le 30 centre de ce carré. Chaque bras 16 est formé par une paire de poutrelles 16A, 16B adjacentes, de même longueur, parallèles entre elles, et orientées horizontalement. Ces poutrelles 16A, 16B sont séparées par une fente 21 traversées verticalement par une des pattes 30. L'axe Al est porté par les
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poutrelles 16A, 16B et traverse horizontalement la fente 21, perpendiculairement à l'extrémité libre des bras 16. Les pattes 30 et leurs mâchoires 32 sont équidistantes de l'axe C. Chaque mâchoire 32 est en forme de cornière et présente une aile supérieure 32B et une aile inférieure 32k Ces ailes sont perpendiculaires entre elles, l'aile supérieure 32B étant orientée plutôt horizontalement et l'aile inférieure 32A étant orientée plutôt verticalement. De plus, chaque mâchoire 32, plus précisément chaque aile inférieure 32A est arquée suivant un rayon de courbure correspondant à celui du contour circulaire de la plaque de io revêtement cylindrique 45 à saisir, cette plaque 45 étant représentée en pointillés sur la figure 2. Concrètement, les surfaces intérieures des ailes inférieures 32A s'inscrivent dans un cercle de centre C. Enfin, chaque aile inférieure 32A présente sur sa surface intérieure des dents de manière à mieux saisir la plaque de revêtement 45.
15 Pour positionner correctement la pince 10 par rapport à la plaque de revêtement 45, on amène les ailes supérieures 32B des mâchoire en butée contre la face supérieure 45A de la plaque de revêtement 45, ce qui garantit le bon positionnement des ailes inférieures 32A des mâchoire par rapport à la tranche 45B de la plaque 45.
20 La pince 10 comprend, en outre, un plateau 50 de contour circulaire, orienté horizontalement et centré par rapport aux mâchoires, l'axe C passant par le centre de ce plateau 50. Le plateau 50 est fixé au bâti par des moyens de fixation permettant de régler l'écartement vertical E entre le plateau 50 et le bâti. Plus précisément, le plateau 50 est fixé par vissage dans la pièce 25 centrale 13. L'écartement vertical E est réglé de sorte que le plateau 50 soit à la même hauteur que la partie supérieure 32B des mâchoires (comme représenté), ou à un hauteur légèrement supérieure, lorsque ces mâchoires 32 sont serrées. Le plateau 50 permet d'éviter que la plaque 45 se déforme en se 30 bombant vers le haut lors du serrage, la face surface supérieure 45A de la plaque 45 étant en butée contre le plateau 50.