FR2702177A1 - Procédé de fabrication d'un outil isolé et outil ainsi réalisé. - Google Patents

Abstract

L'outil comprend un corps (1) en métal comportant une tête (4) destinée à venir en contact avec un objet sous tension et un manche (2), solidaire de la tête (4) et délimité par rapport à celle-ci par un organe en saillie (6) formant garde à l'extrémité du manche (2), le manche (2) étant recouvert d'un premier revêtement ou revêtement intérieur (7) et d'un second revêtement ou revêtement extérieur (8) de matière plastique isolante, ledit revêtement extérieur (8) recouvrant également la garde (6). Selon le procédé de fabrication de l'outil, la garde (6) est réalisée dans une matière plastique compatible avec celles du revêtement intérieur (7) et du revêtement extérieur (8). Application aux outils isolés pour travail sous tension.

Description

La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un outil de travail sur un objet sous tension, l'outil comprenant un corps en métal comportant une tête destinée à venir en contact avec l'objet sous tension et un manche, solidaire de la tête et délimité par rapport à celle-ci par un organe en saillie formant garde à l'extrémité du manche, le manche étant recouvert d'un premier revêtement ou revêtement intérieur et d'un second revêtement ou revêtement extérieur de matière plastique isolante, ledit revêtement extérieur recouvrant également la garde.

L'invention vise également les outils fabriqués selon ce procédé.

De tels outils sont des outils à main permettant d'effectuer des travaux sous tension jusqu'à 1 000 V en courant alternatif et 1 500 V en courant continu.

Les outils sont revêtus, au moins sur la partie du corps formant manche, d'un matériau isolant pour protéger l'opérateur de tout contact électrique et pour éviter les courts-circuits entre deux pièces à potentiel différent.

Le terme de "manche" est utilisé ici pour désigner toute partie du corps de l'outil servant de prise pour la main de l'utilisateur et permettant la manipulation de la tête de l'outil, sans contact direct avec celle-ci. La "tête" est donc l'extrémité active de l'outil et elle est, le plus souvent, laissée à nu pour lui conserver les qualités de dureté, tranchant, etc.

propres au métal.

Dans certains cas, il est nécessaire que l'outil comporte, entre le manche isolé et la tête métallique laissée à nu, un organe formant garde pour éviter que la main ne glisse vers la tête: c'est le cas pour les pinces, coupe-câbles etc., dont les branches doivent comporter un arrêt de doigt.

Dans les outils isolés connus, cet organe formant garde est monté directement sur le corps métallique de l'outil, généralement par clipsage, avant d'être revêtu, comme le reste du manche, d'une matière plastique isolante. La garde est le plus souvent réalisée en un matériau thermoplastique dur.

Cette pratique comporte diverses inconvénients: une fois l'outil revêtu, on remarque que l'épaisseur de l'isolant est toujours minime à l'extrémité de la garde et ce, quel que soit le nombre de couches, d'où une usure prématurée pendant l'utilisation.

De plus, en cas de choc, du par exemple à la chute de l'outil, la garde se trouve particulièrement exposée, du fait de sa position en saillie. Le revêtement isolant qui recouvre la garde se fissure, et on assiste à une détérioration rapide du revêtement qui se déchire autour de la fissure. En cas de revêtement multi-couches, la fissuration du revêtement extérieur fragilise la souscouche qui risque, elle aussi, de se détériorer jusqu'à la surface métallique de l'outil.

Le revêtement isolant peut comporter plusieurs couches qui sont avantageusement de couleurs différentes, pour servir de témoin d'usure: l'apparition de la couche interne après usure de la couche extérieure indique qu'il convient de remplacer l'outil. Toutefois, en cas de fissure, la couche interne n'est pas visible alors que la dégradation du revêtement constitue une voie d'accès de l'humidité au corps métallique et rend dangereuse l'utilisation de l'outil devenu inapte aux conditions de travail sous tension pour lesquelles il a été conçu.

L'invention a donc pour but de réaliser un outil isolé pourvu d'une garde, dont le revêtement extérieur soit peu susceptible de se fissurer lors d'un choc et se détériore moins rapidement.

Ce but est atteint par un procédé de fabrication caractérisé, conformément à l'invention, en ce que la garde est réalisée dans une matière plastique compatible avec celles du revêtement intérieur et du revêtement extérieur.

Par "compatible" on entend que les surfaces en contact des matières plastiques sont susceptibles de fusionner l'une avec l'autre et qu'ainsi, lorsqu'on rapporte par trempage la couche de revêtement extérieur sur le manche de l'outil, déjà revêtu d'une première couche et sur lequel on a fixé l'organe formant garde, le revêtement extérieur adhère, par fusion, à la surface extérieure de la garde et au revêtement intérieur.

Un choc de l'outil sur la garde pourra se traduire par une usure du revêtement extérieur mais celui-ci n'aura pas tendance à se fissurer du fait de sa cohésion avec l'organe de garde réalisé dans la même matière. Du fait de la cohésion entre les matériaux, on observera d'ailleurs davantage une usure superficielle de la garde plutôt qu'une usure du revêtement proprement dit, ce dernier étant devenu indissociable de la garde.

Il est avantageux que la matière plastique de la garde ait une dureté Shore voisine de celle du revêtement extérieur. La garde et le revêtement ont ainsi des propriétés mécaniques comparables, en particulier une souplesse relative permettant d'amortir les chocs.

Grâce à cette caractéristique, on évite les inconvénients des outils isolés connus, à savoir l'éclatement d'un revêtement relativement souple, rapporté sans adhérence sur une base en un matériau thermoplastique relativement dur.

Dans un mode de réalisation préféré, on recouvre le manche de l'outil d'une première couche d'un revêtement isolant, puis on fixe l'organe formant garde sur le manche ainsi revêtu et enfin on recouvre le manche et la garde d'une seconde couche d'un revêtement isolant constituant ledit revêtement extérieur.

Une troisième couche peut encore être appliquée sur cette seconde couche pour renforcer l'épaisseur et la résistance du revêtement extérieur.

D'autres particularités et avantages de l'invention apparaîtront encore dans la description ciaprès.

La figure annexée, donnée à titre d'exemple non limitatif, est une vue partiellement en plan et partiellement en coupe d'une pince fabriquée selon le procédé de l'invention.

La pince comprend un corps de métal 1 composé de deux parties symétriques, articulées entre elles autour d'un axe 0. Deux branches 2, incurvées l'une vers l'autre, servent de prise à la main de l'utilisateur pour manipuler la pince. Elles se prolongent au-delà de l'axe d'articulation 0, en formant chacune sensiblement un S, par deux mâchoires 3 qui constituent la tête 4 de la pince.

Chacune des branches 2 est couverte d'un revêtement isolant et porte, à proximité de l'axe d'articulation 0, un arrêt de doigt 6, également revêtu, qui sert de garde pour empêcher la main de glisser vers la tête 4 métallique, laissée à nu, de la pince.

Lors de la phase d'isolation des branches 2 de la pince, celles-ci sont tout d'abord revêtues, par trempage, d'une couche 7 de matière plastique isolante telle que du polychlorure de vinyle (PVC) d'une dureté
Shore d'environ 90. Deux cales 6a en PVC injecté, relativement souple c'est-à-dire ayant une dureté Shore comprise entre 70 et 75, sont fixées par clipsage sur les branches 2 revêtues de la couche 7, à proximité de l'axe d'articulation O.

Une seconde couche ou revêtement extérieur 8, en PVC, d'une dureté Shore d'environ 70 à 75, est appliquée par trempage sur les branches 2 et recouvre les cales 6a. Le revêtement 8 de PVC adhère par fusion à la surface extérieure des cales 6 du fait de la compatibilité des matières plastiques utilisées.

Il est avantageux que les revêtements 7 et 8 soient de couleur différente, par exemple de couleur blanche pour le revêtement intérieur 7 qui sert de témoin d'usure, et orange pour le revêtement extérieur 8.

La première couche de PVC 7 confère ses propriétés de diélectrique aux branches 2. Du fait qu'elle s'étend sur une surface métallique relativement plane des branches 2, et non pas sur les cales en saillie 6a, elle ne présente aucun point de faiblesse susceptible de se détériorer sous les chocs qui affectent les arrêts de doigt 6.

Le revêtement extérieur 8, également isolant, a pour fonction de maintenir les cales 6a et de protéger la couche isolante 7. Du fait de la nature des matières utilisées qui favorise l'adhérence du revêtement 8 sur les cales 6a et leur assure des propriétés mécaniques comparables, en particulier une même souplesse, un choc sur l'arrêt de doigt 6 se traduira éventuellement par une légère déformation de celui-ci, sans incidence sur les qualités de sécurité de l'outil. L'usure du revêtement extérieur 8 à l'extrémité extérieure des arrêts de doigt 6, compte tenu de son adhérence aux cales 6a et également au revêtement intérieur 7, n'a pas non plus de conséquence sur l'intégrité du revêtement 8 qui recouvre la surface plane des branches 2 ni sur celle du revêtement 7.Seule une usure du revêtement 8 dans sa partie recouvrant la surface plane des branches 2, entraînant l'apparition de la couleur blanche de la couche 7, doit alerter sur la nécessité de changer l'outil. Toutefois une telle usure survient le plus souvent après un long service et non par accident à cause d'un choc qui a porté sur une partie exposée.

Le revêtement extérieur 8 reçoit un traitement de surface approprié pour améliorer la prise sur l'outil, tel que des crans anti-dérapants 9, et le marquage.

Une surcouche, non représentée sur la figure, peut encore être appliquée sur le revêtement extérieur 8, pour augmenter son épaisseur. Dans ce cas, c'est cette surcouche qui est soumise aux opérations finales de traitement de surface et de marquage.

Ainsi, grâce à ce procédé de fabrication, les arrêts de doigt ou autres organes formant garde, qui sont les parties les plus exposées aux chocs du fait de leur position en saillie, sont revêtus d'un isolant résistant aux chocs, non susceptible de se fissurer, et dont l'usure reste localisée, sans constituer un indice d'alerte quant à la bonne isolation de l'outil et sans entraîner la détérioration rapide du reste du revêtement.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée à l'exemple de réalisation que l'on vient de décrire et on peut apporter à celui-ci de nombreuses modifications sans sortir de son cadre.

Claims (5)

Revendications

1. Procédé de fabrication d'un outil de travail sur un objet sous tension, l'outil comprenant un corps (1) en métal comportant une tête (4) destinée à venir en contact avec l'objet sous tension et un manche (2), solidaire de la tête (4) et délimité par rapport à celle-ci par un organe en saillie (6) formant garde à l'extrémité du manche (2), le manche (2) étant recouvert d'un premier revêtement ou revêtement intérieur (7) et d'un second revêtement ou revêtement extérieur (8) de matière plastique isolante, ledit revêtement extérieur (8) recouvrant également la garde (6), caractérisé en ce que la garde (6) est réalisée dans une matière plastique compatible avec celles du revêtement intérieur (7) et du revêtement extérieur (8).

2. Procédé de fabrication selon la revendication 1, caractérisé en ce que la matière plastique de la garde (6) a une dureté Shore voisine de celle du revêtement extérieur (8).

3. Procédé de fabrication selon l'une des revendications 1 ou 2, caractérisé en ce que l'on applique une surcouche de matière plastique isolante sur ledit revêtement extérieur (8).

4. Outil fabriqué selon le procédé de l'une des revendications 1 à 3.

5. Outil selon la revendication 4, caractérisé en ce qu'il est constitué par une pince ayant pour manche deux branches (2) articulées entre elles et pour garde un organe formant arrêt de doigt (6) monté sur chacune des deux branches (2) à proximité de l'axe d'articulation (0).