FR2659241A1 - Appareillage medical electronique multifonctions. - Google Patents

Abstract

Appareillage médical électronique multifonctions comportant un boîtier de commande (1) et des électrodes interchangeables, basé sur l'utilisation d'une source de courant continu appliqué à un patient pour des usages diagnostiques, thérapeutiques et/ou anesthésiques, ledit courant pouvant être véhiculé par des électrodes variées prévues selon l'utilisation, caractérisé en ce qu'il comporte au moins deux échelles d'intensité de courant, un moyen de contrôle visuel (3) du signal électrique, des moyens de réglage de l'intensité (9) et de commutation de polarité (6,7) - et/ou d'échelle (4,5), des sorties électroniquement commutables, un moyen de liaison (14) avec des outils thérapeutiques faisant office d'électrodes et une électrode directement reliée au boîtier de l'appareil, servant d'organe de préhension et mise électroniquement hors tension par activation d'une sortie (12).

Description

La présente invention concerne un appareillage médical électronique multifonctions, basé sur l'utilisation d'un courant continu, et qui peut être employé pour porter des diagnostics, à titre thérapeutique ou encore comme dispositif d'électro-anesthésie.

L'un des domaines privilégiés d'application de cet appareil est celui de la chirurgie dentaire, et plus généralement de l'odontologie. Cela n'est néanmoins pas le seul domaine d'application possible, et l'on peut également citer la dermatologie ou la rhumatologie comme champs de traitement adaptés. Dans l'éventail des actes médicaux effectués par un praticien, l'utilisation de l'appareillage prend place à diverses périodes classiques de la relation patientîspécialiste : ainsi, il est conseillé d'y recourir pour suivre l'évolution d'une affection dentaire, voire pour tester la vitalité d'une dent. Lorsqu'une intervention mécanique sur une dent s'avère nécessaire, il est au surplus utilisable comme dispositif d'électroanesthésie.

L'art antérieur connu en la matière fait état de brevets divulguant des dispositifs spécifiques d'électro-anesthésie, voire le procédé qui consiste à utiliser une source de courant continu dans l'échelle des microampères pour anesthésier localement la dentine de la dent soignée. Or, cette possibilité d'utiliser l'électricité pour supprimer la douleur, qui part de la constatation des mécanismes neuronaux de la douleur basés sur des phénomènes électriques, est bien connu depuis le début du siècle.

Les dispositifs divulgués à ce jour sont exclusivement dans le domaine de l'odontologie, et ils ne revendiquent le plus souvent que des applications directes de l'électro-anesthésie dentaire, sans spécifications techniques très poussées. Cela explique d'ailleurs en partie le peu de succès qu'ils ont rencontré. Leur conception déficiente n'a pas permis de créer un produit susceptible de rencontrer un succès commercial correspondant aux marchés potentiels existants.

Ainsi en est-il du brevet français N0 2 153 191 déposé par la société civile d'études et de recherches du Château de Cressia, qui revendique le procédé d'électro-anesthésie locale par établissement d'un courant continu, mais qui se place dans une plage d'intensité de courant électrique qui n'est pas réaliste, comme l'ont montrés différents essais effectués par la suite. L'espacement des deux bornes de l'intervalle montre à quel point le procédé, et le dispositif correspondant, n'étaient pas au point au moment du dépôt de ce brevet.

Pour ce qui concerne les brevets nationaux déposés au nom de SUZUKI (brevet américain N0 2 866 461 et brevet français N0 1 046 012), on peut également noter que le principe reste large, que la description ne rentre pas dans des détails techniques permettant de concevoir un produit adapté à une utilisation quotidienne par des praticiens. Dans ce cas également, l'échelle des courants revendiquée apparaît irréaliste, parce que trop large pour une utilisation efficace. Dans ce dernier cas, les valeurs extrêmes revendiquées sont 2 et 30 microampères, alors que dans le cas précédent, les valeurs qui bornent l'intervalle sont les suivantes : 10 et 60 microampères.

Les problèmes majeurs de ces appareils de l'art antérieur résident dans leur inadéquation avec la pratique usuelle et les contraintes qui en résultent. Ainsi, le praticien qui veut utiliser un tel système devra compter avec plusieurs paramètres importants qui sont susceptibles de limiter considérablement le potentiel d'action théoriquement possible avec ce type de dispositif.

En premier lieu, le patient qui est censé tenir l'électrode dans sa main : dans quelle mesure, vu ce que l'électricité inspire généralement, les aspects psychologiques de cet acte apparemment simple ne vont-ils pas influer sur la confiance du patient et pas conséquent sur les résultats obtenus ?
En second lieu, la simplicité des systèmes divulgués est en cause. Ceux-ci n'offrent en effet aucun des avantages que l'on serait en droit d'attendre de ce type de dispositif à usage médical. Cela tient en partie aux technologies disponibles à l'époque de ces documents. D'un côté, le matériel de commande, c'est à dire le coeur électrique : l'électronique n'ayant pas à ce moment l'importance qu'elle a pris aujourd'hui, il s'agissait d'appareils très lourds au sens propre comme au figuré.De l'autre, les outils traditionnels du dentiste : les contrangles utilisés à ce moment ne fonctionnaient pas, ou peu, avec des sprays, comme l'usage s'en est généralisé de nos jours. Le problème, d'un point de vue strictement électrique, était donc relativement différent, et en particulier plus simple à résoudre. L'eau étant un bon conducteur, la conception actuelle du circuit total doit prendre en compte ce paramètre dans les calculs de départ.

Dernier point susceptible d'introduire un changement notable de conception, par rapport aux documents que l'on a énumérés : la technologie des organes d'entrainement moteurs des outils dentaires a considérablement évolué. Au lieu des moteurs lents dont se souviennent ceux qui les ont subi, il existe aujourd'hui des moteurs et turbines miniaturisées fonctionnant à des vitesses comprises entre 40.000 et 150.000 tours/minute. Cela change l'aspect du circuit notamment au niveau des points de contact de fermeture du circuit.

L'invention objet de ce brevet s'affranchit de ces inconvénients, et utilise optimalement les acquis techniques obtenus depuis l'époque des brevets cités auparavant. La conception est différente non seulement à cause de la nature de l'environnement technologique actuel, mais également en raison du soin apporté à la conception, intégrant la problématique relevant de la relation praticienl patient et élargissant considérablement le champ d'action du dispositif. Au lieu de se limiter à l'emploi de l'électricité pour les usages exclusivement anesthésiques, comme l'enseignaient les brevets de l'état de la technique, une réflexion a été menée à bien sur les multiples usages possibles. En cela, l'appareillage de la présente invention s'écarte largement de l'option choisie par ses créanciers.

A cet effet, il se compose d'un boîtier de commande et d'électrodes interchangeables, le boîtier permettant en outre de multiples réglages et contrôles rendus possibles par la précision de l'électronique intégrée. L'appareil peut être utilisé sous au moins deux types de courants, en microampères ou en milliampères, selon le type d'utilisation. S'il se confirme que l'électroanesthésie s'effectue en microampères, L'autre échelle sert par exemple à des test de vitalité pulpaire. Ceuxci consistent en l'application d'un courant progressif pendant une période où le praticien teste la sensibilité du patient.

Cela peut être fait à des intervalles réguliers, de sorte que l'on puisse réaliser des courbes de sensibilité indiquant par exemple la détérioration de l'état de la dent. Si le test montre une sensibilité de plus en plus importante au courant, à partir d'un temps t = O et pour une périodicité nt par exemple de deux mois, cela prouvera que la dent se détériore. Ce test peut être effectué très précisément dans la mesure où les variations de courants sont maîtrisables au centième près. Un moyen de contrôle visuel permet au praticien d'apprécier le niveau du test.

Bien entendu, l'appareillage doit pouvoir être utilisé dans une large gamme d'emplois, et pour des patient réagissant très différemment. Ainsi, outre le réglage de l'intensité, il y a des moyens de commander des inversions de polarité car la pratique montre que l'efficacité est meilleure dans un sens plutôt que dans l'autre, et cela est variable d'un individu à l'autre.

Il faut également prévoir que le boîtier de commande soit adaptable au plus grand nombre d'électrodes possibles. Cela va du contrangle classique du chirurgien dentiste, à des circuits spécifiques utilisables dans la bouche du patient, en passant par exemple par des appareils de rhumatologie adaptés à d'autres exigences de point de vue de la conception. A cet effet, le boîtier central comporte des sorties permettant l'enfichage du connecteur. Il est à noter que lorsque ces sorties sont actives, une autre électrode fixée au boîtier est automatiquement rendue inactive, et vice versa.

Cette électrode a deux fonctions. D'une part elle permet le passage du courant dans le corps de l'utilisateur, qui la tient dans sa main, en liaison avec l'autre électrode issue du boîtier. D'autre part, elle est prévue pour assurer la préhension dudit boîtier, en ce sens qu'elle se présente comme une poignée permettant une tenue confortable. Et c'est le patient qui va tenir le boîtier à la main, ce qui aura pour double effet de le rendre de facto auxiliaire du praticien, participant à sa propre guérison, et de le mettre en confiance par le contrôle virtuel qu'il peut exercer sur la machine. Cette innovation a des conséquences psychologiques très intéressantes; or, on sait que le binôme patient' praticien souffre souvent de carences à ce niveau.

L'invention permet avantageusement d'y veiller.

Un autre aspect intéressant et important de l'appareillage de l'invention est son moyen de liaison avec les électrodes. Ces électrodes sont en réalité souvent des outils empruntés au domaine technique de l'utilisateur de l'appareillage. Par exemple, un dentiste utilisera des contrangles comme électrodes: les appareils de l'art antérieur reliaient le contrangle au boîtier avec un cavalier plus ou moins adaptable, lequel se situait à l'extrémité du fil électrique relié au boîtier.

Cela n'est pas, loin s'en faut, la meilleure solution car, outre les problèmes de liaison que cela peut poser d'un point de vue strictement électrique, cela n'est pas d'un emploi aisé. Dans le cas de l'appareillage de l'invention, la solution retenue est la suivante: on implante des fiches femelles ou clips de calibre adaptés, c'est à dire de petites dimensions, dans le manche de l'outil, par exemple du contrangle, la fiche mâle correspondante étant soudée à l'extrémité du câble relié au boîtier de commande. Bien entendu, cette fiche femelle peut également être intégrée dans le bloc micromoteur dans lequel vient s'adapter le contrangle, l'effet final étant le mâle.

Cela peut s'appliquer à tout contrangle mécanique à usage de fraisage, endodontique, paradontologique et chirurgical, et plus généralement à divers instruments manuels et médicaux.

Selon une configuration nouvelle possible, les électrodes peuvent être reliées à un système spécifique en forme de cavalier qui peut être utilisé par les dentistes.

Chaque partie, de part et d'autre de la dentition, c'est à dire côté lingual et côté vestibulaire, peut alors être reliée à un pôle différent. Il n'y a pas d'électrode externe dans ce cas. Il est aussi possible de polariser les deux côtés de la même manière, soit par connexion au pôle +, soit au pôle -: la différence est qu'il faudra alors que le patient tienne une autre électrode, par exemple celle fixée au boîtier.

Additionnellement, on peut employer une substance médicamenteuse ou chimique auxiliaire adaptée à l'application en cours, soit au niveau buccal, soit à un autre endroit du corps, le courant électrique produisant alors une diélectrolyse. Ce se traduit par une pénétration du produit dans les tissus, aussi bien muqueux, cutanés, qu'osseux, transalvéolaire et transcutané, de sorte que l'efficacité du traitement est augmentée, ou encore qu'un traitement additionnel est établi. Cela n'est pas alors sur le réglage en microampère que l'on devra régler l'appareil, mais sur le réglage en milliampères, contrairement à ce qui est affirmé dans l'état de la technique. L'effet n'est pas réalisé avec cette efficacité dans l'intervalle des microampères.

L'application de l'appareillage est possible, grâce à la précision des circuits internes, d'une manière très sophistiquée. La régulation du courant, ainsi que sa stabilité, étant parfaitement assurés par l'électronique, on peut traiter chaque cas particulier avec un traitement spécifique : ainsi, les incisives et les canines, c'est à dire les dents du bloc antérieur, seront traitées à 4 microampères. Les prémolaires, molaires, dents de sagesse comprises, c'est à dire les dents du bloc postérieur pourront être traitées jusqu' à 12 mocroampères.

On va maintenant donner une description plus détaillée d'une configuration possible de l'invention donnée à titre d'exemple, et dont les figures sont placées en annexe.

Le boîtier (1) renferme l'ensemble du système électronique, considéré comme un générateur de courant continu, basse tension et à haute impédance de sortie, sur lequel viennent s'ajouter des éléments périphériques.

La poignée (2) faisant officie d'électrode, vient se positionner sous le boîtier (1) dans lequel elle est par exemple vissée. Comme on l'a dit, cette poignée procure une aide psychologique au patient dans la mesure où elle joue un rôle de dérivatif d'attention par rapport aux soins pratiqués.

L'afficheur à cristaux liquides (3) signale au praticien la valeur du courant circulant dans le circuit extérieur, de sorte qu'il puisse contrôler le bon positionnement des opérations.

Deux commutateurs d'intensités (4) et (5) permettent la sélection de l'échelle voulue, soit en milliampères, soit en microampères. Alors que les touches (6) et (7) correspondent respectivement à la polarité positive et à la polarité négative, et que le bouton (8) correspond à l'interrupteur marche/arrêt.

En (9), on trouve un variateur d'intensité qui permet de faire varier le courant de sortie et qui agit sur toutes les fonctions, aussi bien en milliampère qu'en microampère. Afin de mieux contrôler le dispositif, on dispose aussi d'un témoin de charge (10).

Sur l'une des faces du boîtier (1), on trouve trois fiches (11, 12, 13) dont les fonctions sont les suivantes
- la fiche (11) constitue une sortie de courant positif si elle est combinée avec la touche de polarité (6), de courant négatif dans l'autre cas possible, c'est à dire si la touche (7) est activée;
- la fiche (12) réalise exactement l'inverse;
- la fiche (13) est destinée au chargement des accumulateurs.

A la mise sous tension, le réglage implicite impose l'échelles des microampères et la polarité correspondant à la touche (6), lorsqu'on active l'appareil.

Le dispositif comporte au surplus un système de sécurité supplémentaire, dans le fait que pendant sa charge, l'activation sera inhibée et donc l'utilisation impossible.

Le changement de polarité sera également impossible en cours d'utilisation : seule la mise à zéro du variateur d'intensité (9) permettra de passer de l'une à l'autre.

De fait, les touches de polarité servent à faire de l'électrode-poignée (2) une cathode ou une anode.

Lors de l'enfichage d'une fiche, par exemple jack, dans la prise (12) la poignée ne sert plus comme électrode, elle est désactivée automatiquement. La liaison (14) permet une connexion à un instrument médical, par exemple un contreangle (15), par l'intermédiaire d'un connecteur mâle (17) s'enfichant dans un clip (16) intégré dans le manche dudit contrangle (15).

La figure 2 du dessin est une représentation schématique de l'ensemble du dispositif, les mêmes références numériques désignant les mêmes éléments.

On a également fait apparaître sur cette figure:
- la centrale de gestion du clavier 1,
- la batterie 21 d'alimentation, avec sa prise chargeur 22,
- le module générateur de courant 23,
- le commutateur de polarité 24,
- et l'électrode 25.

Bien entendu, la description qui précède n'a pas pour but de fournir une énumération exhaustive de toutes les variantes possibles de l'invention. Mais il est à noter que l'exemple de configuration donné ci-avant n'est pas limitatif et que l'invention englobe au contraire toute variante.

Ainsi, on peut trouver divers types de fiches, divers moyens de connecter le câble issu du boîtier (1) à l'outil-électrode etc...

Au surplus, il est à noter que cet appareillage peut être intégré à tout équipement dentaire ou médical dotés d'accessoires permettant les applications décrites auparavant.

Claims (8)

REVENDICATIONS

1. Appareillage médical électronique multifonctions comportant un boîtier de commande (1) et des électrodes interchangeables, basé sur l'utilisation d'une source de courant continu appliqué à un patient pour des usages diagnostiques, thérapeutiques et/ou anesthésiques, ledit courant pouvant être véhiculé par des électrodes variées prévues selon l'utilisation, caractérisé en ce qu'il comporte au moins deux échelles d'intensité de courant, un moyen de contrôle visuel (3) du signal électrique, des moyens de réglage de l'intensité (9) et de commutation de polarité (6,7) - et/ou d'échelle (4,5), des sorties électroniquement commutables, un moyen de liaison (14) avec des outils thérapeutiques faisant office d'électrodes et une électrode directement reliée au boîtier de l'appareil, servant d'organe de préhension et mise électroniquement hors tension par activation d'une sortie (12).

2. Appareillage médical selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la source de courant permet d'obtenir des courants réglables dans l'échelle des microampères (4) et celle des milliampères (5).

3. Appareillage médical selon l'une des revendications précédentes, caractérisé en ce que le moyen de liaison avec l'outil thérapeutique, qui peut être un contrangle (15), divers instruments manuels et plus généralement divers instruments médicaux pouvant faire office d'électrode, consiste en une fiche femelle ou clip intégrable (16) dans ledit outil et destiné à être connectée à une fiche mâle (17) reliée à l'une des sorties du boîtier de l'appareil de commande ou d'un autre appareil électronique à vocation médicale.

4. Appareillage médical selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que l'une des électrodes peut être un contrangle (15) odontologique, fonctionnant avec ou sans spray additionnel.

5. Appareillage médical selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce que les électrodes sont placées dans un système spécifique ayant la forme d'un cavalier qui vient se positionner côté vestibulaire et côté lingual dans la bouche du patient, et dont les polarités des deux extrémités sont égales ou opposées.

6. Appareillage médical selon l'une quelconque des revendications précédentes, caractérisé en ce qu'il peut être intégré à tout équipement dentaire ou médical doté d'accessoires permettant les mêmes applications.

7. Application de l'appareillage médical selon les revendications précédentes prises dans leur ensemble, caractérisé en ce qu'on utilise comme dispositif d'électroanesthésie dans un intervalle de courant borné par les valeurs 4 microampères et 12 microampères.

8. Application de l'appareillage selon la revendication 1 à 6 prises dans leur ensemble, caractérisé en ce qu'on peut l'utiliser avec les substances médicamenteuses ou chimiques auxiliaires dont la pénétration est facilitée par le courant continu établi en microampères.