FR2577064A1 - Accouplement de claviers d'orgue insensible au toucher - Google Patents

Abstract

L'INVENTION, CONCERNANT LA CONSTRUCTION DES ORGUES A TUYAUX A TRACTION MECANIQUE, CONSISTE EN UN MECANISME INTERIEUR AUX SOMMIERS, PERMETTANT D'ACCOUPLER LES ENSEMBLES SONORES DE 2 OU 3 CLAVIERS SUR L'UN D'EUX SANS FAIRE FONCTIONNER LA MECANIQUE DES AUTRES. L'ACCOUPLEMENT SE FAIT PAR LA MISE EN COMMUNICATION DES GRAVURES DE CHACUN DES SOMMIERS PAR L'INTERMEDIAIRE D'UN REGISTRE SPECIAL PERFORE COULISSANT DANS LE SENS DE SA LARGEUR, PERMETTANT SUIVANT BESOIN D'OBTURER OU OUVRIR CES COMMUNICATIONS, TANDIS QU'UNE SERIE DE CLAPETS VALVES (UN PAR NOTE) DANS CHAQUE ORIFICE DU REGISTRE, PERMETTENT D'ASSURER LE SENS UNIQUE DE L'ACCOUPLEMENT. LES AVANTAGES DE CET ACCOUPLEMENT SONT SA SIMPLICITE, SA FIABILITE, ET SURTOUT SON INSENSIBILITE TOTALE AU TOUCHER, ALORS QUE LES ACCOUPLEMENTS MECANIQUES CLASSIQUES DOUBLENT, TRIPLENT, ET PARFOIS QUADRUPLENT LA DURETE DU TOUCHER AU CLAVIER.

Description

La présente invention concerne, dans la construction des grandes orgues, l'accouplement de plusieurs claviers et de leurs ensembles sonores, à traction mécanique.

Ces accouplements se font habituellement par assujettissement mécanique des transmissions de chacun des claviers, un clavier principal entrainant l'autre, voire un troisième ou quatrième, sans que ces derniers n'entrainent le premier.

Dans tout système classique d'accouplement mécanique des claviers (casiers, tiroirs, déports de fîlerie) ancien ou récent, le toucher du clavier entrainant les autres se trouve considérablement alourdi et perd toute sa précision, car il faut ensemble sur chaque note plusieurs soupapes et subir les frottements conjugués de chaque mécanique et des leviers d'accouplement.

De plus la complexité mécanique de ces accouplements oblige à une implantation des fils de traction des notes de chaque clavier très serrée, parallèle, le plus souvent avec un écartement de seulement un centimètre, ce qui est générateur de bruit (les fils généralement en al- liage léger se cognant les uns les autres par vibration), de pannes (notes muettes, cornements, ou notes s'entrainant réciproquement par frottements anormaux), aggravées par la difficulté d'accessibilité des mécanismes.

Enfin le reglage mécanique de chacun des claviers se trouve obligatoirement tributaire de celui des autres, et il est rare de trouver sur un orgue deux, trois, ou quatre claviers accouplables, ayant la meme course d'enfoncement des touches et la même dureté de toucher, ceci, que le ou les accouplements soient ou non en service.

Cette invention consiste à joindre les ensembles sonores des claviers à accoupler, par une mise en communication respective de chacune des gravures (chaque gravure correspondant à une note) des sommiers correspondant aux claviers à accoupler, à l'aide d'un registre coulis sant latéralement, avec, dans les orifices de ce registre, des clapets valves empèchant l'accouplement inverse. Cet accouplement par les sommiers évite de faire fonctionner les mécaniques de claviers accouplés, et permet à l'orga- niste de bénéticier d'un toucher tout aussi doux, et invariable, lorsqu'il utilise séparément ou ensemble, un, deux, ou trois claviers.

Dans une première variante, planches 1 et 2, figures 1 à 4, accouplement de deux claviers aux sommiers se présente sous sa disposition la plus courante: gravures en prolongement horizontal.

La figure 1 montre la coupe verticale le long d'une gravure des sommiers (le sommier A accouplant le sommier B). La figure 2 montre la coupe perpendicultire aux gravures d'un sommier, verticale. La figure3 montre la coupe horizontale sur les gravures du sommier. La figure 4 montre la vue le long du registre d'accouplement dans le même sens que la figure 2.

Lorsque le clavier (et sommier) A joue seul, chaque note enfoncée tire par le fil métallique (10) la soupape (3) maintenue fermée au repos par son ressort (12), et fait entrer l'air sous pression de la laye (1) dans la gravure (2), la pression parvient aux tuyaux au travers de la table perforée (5), du registre de jeu (6) lorsqu'il est ouvert (ses trous se trouvant alors face aux trous de la table et de la chape) et de la chape (7) perforée de même. Le registre coulissant (6) entre faux registres dormants (11), permet d'introduire ou retirer chaque jeu sur l'ensemble des notes du sommier. L'est le fonctionnement normal du sommier.

Dans le système traditionnel, pour faire jouer ensemble les sommiers A et D sur le clavier A, il convient de tirer ensemble les soupapes 3 A et 3 B par un mécanisme d'accouplement dur, bruyant, et fragile.

Suivant cette invention, pour faire jouer ensemble les sommiers A et B sur le clavier A, il suffira de tirer la soupape 3 A. Le registre d'accouplement (4) devra alors à l'aide d'une commande analogue à celle des accouplements courants, agissant à ses deux extrémités, être placé en position basse (ses trous rectangulaires en face des gravures des deux sommiers). Une note jouant tire la soupape (3A) par le fil (10 A), l'air alimente la gravure (2A), puis, poussant le clapet valve (8), alimente également la gravure B: l'accouplement est ainsi réalisé.

Le clapet valve (8) est une petite plaque rectangulaire rigide an bois, collée sur une peau qui fait le contact étanche avec le bout des gravures, et dont le prolongement en haut du registre assure l'articulation de la valve, sur le eme principe que la soupape 3, mais en beaucoup plus léger de manière à céder sous la pression de l'air de la gravure. Ce clapet empèche l'accouplement en sens inverse.

Lorsque le registre est repoussé en position haute (4), ses orifices ne sont plus en face des gravures et l'air ne passe pas des gravures A en 8, ni de 8 en A. Les claviers sont alors découplés.

Les gravures des sommiers étant les points les moins accessibles d'un orgue, il est nécessaire que les clapets (8) soient dans le registre d'accouplement (4), de manière que, ce registre étant relevé en position de repos, le clapet puisse être accessible pour les réparations, au dessus du niveau des chapes. Le registre peut du reste être invsrsé Si, par la disposition de l'orgue, on préfère que les clapets (8) soient accessibles au dessous du niveau des layes (1), il faut en ce cas donner au registre une plus grande hauteur de débattement.

On voit en figure 2 que les gravures (2) sont de largeur très variables, les notes basses étant les plus larges C'est pour cette raison que le registre d'accoup lumens g4) ne coulisse pas an longueur comme les registres de jeux (6), car les orifices ne corresponderaient pas bien avec l'ensemble des gravures. On remarque dans les parements extérieurs de ce registre, de part et d'autre des striures (11) séparant les orifices du registre, elles servent à rejeter vers l'extérieur du sommier les déperditions de pression qui passeraient lors d'un serrage insuffisant du registre (4) entre les sommiers, car il faut à tout prix éviter que la pression d'une gravure ne passe accidentellement dans la voisine, ce qui créerait un cornement.A ce titre ce registre (4) est plus fiable que le registre courant de jeu (6) qui est totalement enfermé. Le registre d'accouplement (4) doit être réalisé dans un bois stable en dimension, un contreplaqué multiplis CT8X de 45 mm environ peut parfaitement convenir. A chaque face une peau mince collée, interrompue à chaque striure (11) peut parfaire l'étanchéité à l'air.

Dans une seconde variante (planche 3, figure 5) on peut accoupler les sommiers B- et C sur un sommier A lorsqu'ils sont situés à des niveaux différents. Le registre d'accouplement (4) est alors implanté dans un plan horizontal. On remarque que pour l'accouplement de B sur A, le clapet valve (B) s'ouvre vers le bas, il lui faut donc un petit ressort, de principe analogue aux ressorts de soupapes (12), mais beaucoup plus léger, qui doit simplement relever le clapet au repos.

On voit pour le sommier C une différence de niveau plus importante, avec un retour d'angle des gravures, à la verticale, ce système pouvant aussi être utilisé pour accoupler un clavier de chamades.

Une troisième variante (planche 3 figure 6), montre la possibilité d'un accouplement réversible que l'on trouve, assez rarement vu sa difficulté de réalisation, sur des orgues de grande classe (par exemple Saint S6ve- rin à Paris). Cet accouplement résonance ou bombarde sur grand-orgue, et à l'inverse grand-orgue sur résonance ou bombarde, se fera très simplement suivant cette invention. il suffit d'une seconde rangée d'orifices dans le re gistre d'accouplement (4) avec dans ces derniers un jeu de clapets valves posés en sens inverse des clapets de l'autre rangée d'orifices.

Sur la figure 6, en position haute, le registre (4) est fermé, les claviers sont séparés (les deux rangs de valves sont accessibles pour l'entretien dans cette position); en position médiane comme sur le dessin, le clavier A accouple le clavier B; en position haute le clavier a accouple le clavier A. Le registre sera généralement commandé par une pédale à 3 positions. Cet accouplement réversible peut tout autant prendre place horizontalement dans les dispositions de la figure 5.

Une quatrième variante économique s'appliquera aux petites orgues (pas plus de 6 jeux par clavier) dans chacune des implantations précédentes: on a pu remarquer que la traversée du registre ne créait aucun rétrécissement entre les gravures susceptible de freiner le débit de l'air, la forte épaisseur du registre (4) permettant au clapet valve de s'ouvrir dedans en entier. Sur un petit orgue, un étranglement étant tres acceptable, on peut adopter un registre mince dont les orifices sont un peu plus petits que les gravures, les clapets peuvent alors s'ouvrir dans la gravure sans frottement.

Cette invention peut s'appliquer à tout orgue de construction neuve, dont les sommiers ne sont pas trop espacés les uns des autres. L'usage le plus fréquent sera l'accouplement des claviers de récit, résonance, bombarde ou chamade sur le grand-orgue, l'usage de l'accouplement réversible pourra être plus large, voire généralisé.

Elle ne peut s'appliquer à l'accouplement du positif de dos, trop éloigné. Elle peut etre utilisée partiellement sur un orgue sur 2 ou 3 accouplements complètés par un ou deux accouplements traditionnels. Elle peut aussi s'appliquer aux tirasses (accouplement d'un clavier sur le pédalier) avec un intérêt moindre, la dureté du toucher n'étant pas très sensible au pied.

Claims (3)

REVENDICATIONS:

1. Accouplement de deux ou trois claviers sur les orgues à tuyaux à transmission mécanique caractérisé par son mécanisme permettant de regrouper les ensembles sonores correspondant à chacun des claviers sans qu'il soit nécessaire d'actionner les transmissions et soupapes des claviers accouplés: par la mise en communication respective des gravures des sommiers à accoupler au travers d'un registre perforé coulissant, figure 1 (4), verticalement (pouvant ouvrir et fermer ensemble la communication entre ces gravures), à l'intérieur duquel une série de clapets valves (8) en basculant sous la pression de l'air, assurent le sens unique de l'accouplement.

2. Accouplement de deux ou trois claviers carac térisés dans une seconde variante par la possibilité de regrouper les ensembles sonores sur des sommiers situés à des niveaux différents, par des registres analogues à ceux de la première variante, mais coulissant horizontalement (figure 5) en ne faisant fonctionner qu'une seule mécanique. de tirage.

3. Accouplement réversible entre deux ou trois claviers, caractérisé par un mécanisme à registre de même principe que les deux premières variantes, à deux séries de perforations recevant chacune une série de clapets valves disposés respectivement en sens inverse, ce qui permet suivant les trois positions du registre, suivant Tigure 6, de jouer les claviers séparément, d'accoupler le clavier B sur le clavier A, puis inversement le clavier A sur le clavier B, en ne faisant fonctionner qu'une seule des deux mécaniques.