FR1405445A - Perfectionnements aux ratières pour métiers à tisser - Google Patents

Description

Perfectionnements aux ratières pour métiers à tisser.
La présente invention se réfère aux ratières comportant des crochets sélectivement commandés par des couteaux animés d'un mouvement alternatif. On sait que dans les ratières du genre en question les tringles, chaînes, lanières ou cordes qui commandent les cadres de lisses sont attachées à des palonniers à chacune des extrémités desquels est articulé un crochet commandé en hauteur par un poussoir soumis à l'action d'un mécanisme sélecteur approprié. Sous l'effet du ressort de rappel du cadre correspondant, chaque palonnier est appliqué contre deux butées qui le retiennent en position et en orientation.Quand l'un de ces deux crochets est à la position abaissée, tandis que l'autre est au contraire soulevé, le premier est accroché par un couteau à mouvement alternatif qui l'entraîne en obligeant ainsi le palonnier à pivoter sur l'une de ses butées, ce qui provoque la levée du cadre de lisses correspondant.
Ce mécanisme de ratière fonctionne de façon parfaite, mais il comporte l'inconvénient d'une usure rapide des butées et des couteaux. En effet la réaction des ressorts de rappel des cadres de lisses est assez élevée. Si l'on tient compte en outre des efforts d'inertie, qui ne sont nullement négligeables aux grandes vitesses de fonctionnement des métiers modernes, on comprend que les efforts mis en jeu puissent être considérables. Or quand un crochet est entraîné par le couteau correspondant, l'effort est transmis par l'arête du couteau au fond du crochet, tandis que la réaction au déplacement du palonnier est encaissée par l'extrémité de celui-ci opposée à ce crochet et par la butée correspondante.En ce qui concerne l'arête du couteau, on peut en fait la considérer comme une surface cylindrique de très faible rayon qui roule contre le fond du crochet sous une pression spécifique extrêmement élevée avec un glissement nullement négligeable, le couteau ne se déplaçant pas parallèlement au crochet. Quant aux extrémités du palonnier, ce sont des parties cylindriques de très faible épaisseur qui roulent et glissent contre les butées. Comme il n'est pas possible pratiquement de maintenir de la graisse en l'un ou l'autre de ces deux points du mécanisme, les frottements s'opèrent à sec et l'usure est très importante.D'autre part, les réglages de ces ratières sont assez précis et ne peuvent tolérer des jeux importants sans risque d'erreurs de fonctionnement; on doit donc remplacer les pièces intéressées pour maintenir les cotes initiales, ce qui est coûteux et multiplie les périodes d'arrêt du métier.
L'invention vise à éviter les inconvénients qui précèdent et à permettre d'établir des ratières du genre en question dans lesquelles l'usure soit réduite dans une mesure considérable.
L'invention vise encore à permettre d'établir des ratières dans lesquelles l'usure affecte surtout des pièces spécialement prévues à cet effet, de faible importance et facilement interchangeables.
Conformément à une première caractéristique de l'invention, dans une ratière du genre en question chacune des butées des palonniers est constituée par un sabot monté à coulissement vertical sur un support approprié de manière à pouvoir glisser sur celui-ci au cours des débattements angulaires du palonnier. Ce sabot comporte préférablement une creusure en arc-de-cercle destinée à recevoir l'extrémité arrondie du palonnier en offrant à celle-ci une surface de portée importante propre à réduire la pression spécifique d'appui. On peut avantageusement réaliser ces sabots en une matière présentant un faible coefficient de friction et une bonne résistance à l'usure, telle qu'une résine synthétique du genre des superpolyamides.
Suivant une autre caractéristique de l'invention, chacune des extrémités des palonniers est doublée d'une garniture amovible d'usure. Outre l'avantage du remplacement facile, une telle garniture permet à l'extrémité considérée de prendre appui contre le sabot correspondant par une surface intéressant toute l'épaisseur du palonnier en dépit du fait que celui-ci est généralement fendu pour recevoir l'extrémité du crochet. Il y a encore lieu de noter qu'en raison de sa faible importance, la garniture peut aisément être faite en un métal à haute résistance dont l'emploi s'avérerait trop coûteux pour la totalité du palonnier.
L'invention prévoit encore d'établir la partie utile de chaque crochet, c'est-à-dire celle comprenant l'encoche, sous la forme d'une pastille montée à rotation dans le corps du crochet. Une telle pastille peut être faite en une matière résistant bien à l'usure. Elle est aisément interchangeable. Enfin et surtout, lorsque le crochet pivote par rapport au couteau, elle tourne dans son logement en évitant le mouvement relatif de rotation de l'arête du couteau dans l'encoche du crochet.
Enfin, pour réduire dans toute la mesure du possible la rotation relative des crochets par rapport aux couteaux, suivant l'invention lesdits couteaux sont portés par des chariots à mouvement rectiligne. On comprend qu'en orientant convenablement les guides de ces chariots, l'on peut donner aux couteaux un déplacement qui se iapproche beaucoup de celui des crochets.
Le dessin annexé, donné à titre d'exemple, permettra de mieux comprendre l'invention, les caractéristiques qu'elle présente et les avantages qu'elle est susceptible de procurer : Figure 1 est un schéma général rappelant l'agencement d'une ratière du genre auquel l'invention se réfère; Figure 2 est une vue de détail à plus grande échelle d'un système de palonnier et de crochets d'une ratière suivant l'invention; Figure 3 est une vue par l'arrière d'un palonnier; Figure 4 est une vue de détail à grande échelle d'un sabot de butée pour ce palonnier; Figure 5 est une vue à grande échelle de l'extrémité d'un crochet; Figure 6 en est une coupe suivant VI-VI; Figure 7 est une coupe longitudinale d'un des chariots porte-couteau; Figure 8 en est une coupe transversale de détail à grande échelle suivant VIII-VIII (fig. 7). Figure 9 en est une vue en plan.
On a très schématiquement indiqué en figure 1 l'agencement général du genre de ratière auquel l'invention se réfère. Dans cette figure on aperçoit en 1 un cadre de lisses rappelé à la position basse par un dispositif à ressort 2. Ce cadre est relié par une chaîne ou lanière 3 à un levier de renvoi double 4 qu'une autre lanière ou tringle 5 relie à son tour à l'un des leviers de commande 6 de la ratière. Le levier 6 est articulé en un point fixe 7. Il est d'autre part attelé en 8 au point milieu d'un palonnier 9 dont les extrémités 10 et 11 sont appliquées au repos contre des butées 12 et 13 par l'effet du poids du cadre 1 et de la réaction du ressort 2. A ses extrémités 10 et 11 sont articulés deux crochets horizontaux 14 et 15 ouverts en direction du bas.Les crochets 14 et 15 sont commandés verticalement par des poussoirs 16 actionnés de toute manière appropriée, par exemple par le moyen de barres 17 à mouvement vertical alternatif, la sélection étant assurée par des aiguillettes 18 elles-mêmes sélectionnées par un carton 19.
Au-dessous des crochets se déplacent à peu près horizontalement deux couteaux 20 et 21 dont les mouvements alternatifs sont déphasés de 180[deg].
Lorsqu'un crochet 14 ou 15 n'est pas soulevé par le poussoir 16 correspondant, il vient reposer sur son couteau 20 ou 21 à l'instant où celui-ci se trouve à sa position reculée (à droite en fig. 1).
Au moment où l'un des couteaux avance, si le crochet correspondant est soulevé par son poussoir 16, il échappe au couteau, de sorte que le cadre de lisses 1 reste immobile. Au contraire lorsqu'un crochet, tel que 14 par exemple, n'est pas soulevé par son poussoir 16, il est entraîné par le couteau 20 correspondant lors de l'avance de celuici, de sorte que le palonnier 9 pivote contre la butée 13 en entraînant le levier 6 et en soulevant le cadre 1.
Ainsi qu'on l'a expliqué plus haut, un tel mécanisme comporte deux emplacements où se produit une usure marquée. Le premier est constitué par le point de contact entre l'arête d'un couteau tel que 20 et le bec d'un crochet tel que 14. L'arête est en fait une surface cylindrique à très faible rayon qui porte contre le bec avec une pression spécifique très élevée. Il se produit d'autre part un choc au moment de la prise du crochet. En outre l'orientation relative du crochet par rapport au couteau varie, de sorte que l'arête de ce dernier pivote en glissant contre le bec du crochet. Le second point d'usure correspond au contact entre les extrémités 10 et 11 du palonnier avec les butées 12 et 13 correspondantes.Lorsqu'un crochet tel que 14 est tiré, l'extrémité opposée 11 glisse obligatoirement sur la butée 13 correspondante puisqu'elle ne coïncide pas avec le point d'articulation 7 du levier 6. Là encore la pression spécifique est très élevée, le palonnier étant obligatoirement très mince. En outre tout graissage se révèle illusoire.
Conformément à une première caractéristique de l'invention (fig. 2), les butées 12 et 13 sont réa lisées non plus sous la simple forme d'une traverse, comme on l'a fait jusqu'ici, mais par le moyen d'un petit sabot rapporté monté à coulissement sur une traverse 22, respectivement 23 du bâti de la ratière.
Comme montré, chaque sabot comporte sur le haut de sa face arrière une sorte de nez 12a respecti- vement 13a, qui s'engage dans une rainure 22a respectivement 23a de la traverse correspondante. Lorsque les sabots 12 et 13 sont libres par rapport au palonnier, ils sont ainsi supportés par les traverses 22 et 23, mais ils peuvent se déplacer légèrement en direction du haut sans pour autant se dégager de celles-ci.
La face avant de chacun de ces sabots comporte une dépression en forme d'arc-de-cercle, respectivement 12b, 13b, et c'est dans cette dépression que vient se centrer l'extrémité correspondante 10, respectivement 11 du palonnier.
D'autre part, chacune de ces extrémités 10, 11 est revêtue d'une garniture rapportée, respectivement 24, 25, fixée en place par une vis 26, respectiv ment 27. Comme le montre bien figure 3, cette garniture assure une surface de poitée continue et elle permet par conséquent de réaliser le palonnier 9 sous la forme d'un ensemble de deux plaquettes minces sans que cela augmente indûment la pression spécifique.
Les garnitures 24, 25 sont identiques l'une à l'autre et sont aisément interchangeables. On peut les établir en acier traité, de grande dureté. Quant aux sabots 12 et 13 également identiques et interchangeables, on les fait préférablement en une matière à faible coefficient de friction et très résistante à l'usure, telle que les superpolyamides. Pour bien comprendre le fonctionnement des sabots 12 et 13 il convient de remarquer que lorsqu'un crochet 14 ou 15 est tiré, l'autre restant immobile, l'extrémité opposée, respectivement 11 ou 10 du palonnier s'élève ou s'abaisse d'une petite quantité en pivotant sur le sabot, respectivement 13 ou 12. En raison de la présence de la dépression 13b ou 12b, cette extrémité soulève ou abaisse avec elle le sabot qui glisse contre la traverse 22 ou 23.L'amplitude de ce mouvement vertical est faible, de sorte que le nez 13a ou 12a ne se dégage pas de sa rainure ou, respectivement, ne s'y engage pas tout à fait à fond. Lors du mouvement en sens inverse, le sabot redescend ou remonte avec l'extrémité considérée du palonnier. Lorsqu'une extrémité du palonnier a été tirée par son crochet, le sabot peut librement redescendre à fond sur sa traverse, mais lors du retour du palonnier, les arrondis en présence centrent à nouveau le sabot, comme le fait bien comprendre figure 4. Dans cette figure on voit clairement que lorsque l'extrémité 10 qui porte la garniture 24 va revenir s'appliquer contre le sabot 12, elle s'engagera dans la dépression 12b de celui-ci en l'obligeant à s'élever légèrement pour se centrer.
Il en résulte que les extrémités du palonnier tournent toujours sur les sabots sans se déplacer verticalement par rapport à ceux-ci.
D'autre part le bec de chaque crochet tel que 14 est constitué par une pièce ou pastille rapportée 28 (fig. 5 et 6). Cette pièce présente un pourtour en forme d'arc de cercle d'un peu plus de 180[deg] et elle est montée à rotation dans une entaille correspondante 14a du crochet comme l'indique bien figure 6. La pièce 28 comporte deux rebords latéraux 28a qui la retiennent axialement. L'un de ces rebords est découpé d'une entaille 28b (fig. 5) dans laquelle est disposée une petite goupille 29 enfoncée à force dans le crochet.
Quand le couteau 20 vient attaquer le crochet, il s'engage dans l'encoche de la pastille 28 et comme cette encoche correspond à l'angle de l'arête du couteau, il s'y centre pratiquement sans jeu en entraînant la pastille 28 en rotation lorsque son orientation relative par rapport au crochet 14 varie.
Ainsi le mouvement de rotation ne s'effectue plus sur l'arête du couteau, mais bien sur la périphérie de la pastille 28, c'est-à-dire entre des surfaces relativement grandes où la pression spécifique est réduite.
En ce qui concerne les couteaux, ceux-ci sont montés non plus sur des bras oscillants, mais bien sur des chariots à mouvement rectiligne, convenablement orientés. Dans la forme d'exécution représentée en figures 7 à 9, chacune des extrémités du couteau 20 est fixée par une vis 30 à une barre 31 dont les extrémités cylindriques roulent entre deux paires de galets 32 à profil en forme de diabolo, ces galets étant montés sur des axes 33 fixés au bâti de la ratière. On comprend qu'en disposant convenablement les axes 33, l'on peut imposer au couteau 20 un trajet substantiellement parallèle à celui que suit le bec du crochet 14 lorsqu'il est entraîné par ledit couteau. Cela réduit dans une mesure considérable le mouvement de rotation relative entre le couteau et le crochet, en réduisant du même coup l'usure que ce mouvement entraîne.
Il est à noter que ce guidage des couteaux ne gêne nullement leur mécanisme de commande, étant donné que la liaison avec ce mécanisme est réalisée à la façon habituelle, par le moyen de biellettes 34 attelées sur des goujons 20a constitués par des prolongements du couteau 20 au-delà des barres 31.
Les biellettes 34 sont actionnées d'autre part par le dispositif de cames de la ratière.
Il doit d'ailleurs être entendu que la description qui précède n'a été donnée qu'à titre d'exemple et qu'elle ne limite nullement le domaine de l'invention dont on ne sortirait pas en remplaçant les détails d'exécution décrits par tous autre équivalents.
On comprend plus particulièrement qu'il serait possible en certains cas de ne mettre en u̇vre que quelques-unes seulement des dispositions caractéristiques sus-mentionnées en dépit de l'avantage que comporte leur combinaison judicieuse à la façon exposée.

Claims (9)

RÉSUMÉ Ratière pour métiers à tisser, du genre à crochets et à couteaux, présentant certaines au moins des caractéristiques remarquables ci-après, séparément ou en combinaison :

1. Chacune des butées d'extrémité des palonniers porte-crochets auxquels sont attelés les cadres de lisses est constituée par un sabot monté à coulissement vertical sur un support approprié de manière à pouvoir glisser sur celui-ci au cours des débattements angulaires du palonnier;

2. Le sabot prévu sous 1[deg] comporte une creusure en arc de cercle propre à recevoir l'extrémité arrondie du palonnier en présentant à celle-ci une surface de portée importante;

3. Les sabots sont faits en une matière à faible coefficient de friction, résistant bien à l'usure, telle qu'une résine synthétique du genre des superpolyamides;

4. Les sabots sont accrochés sur leurs supports de manière à pouvoir se déplacer verticalement sur ceux-ci avec l'extrémité considérée du palonnier, mais à être retenus sur le support lorsque cette extrémité est tirée par le couteau correspondant;

5. Chacune des extrémités des palonniers est doublée d'une garniture amovible de forme cylindrique, propre à tourner dans la creusure du sabot correspondant;

6. La partie utile de chaque crochet, c'est-à-dire celle comprenant l'encoche, est constituée par une pastille montée à rotation dans le corps du crochet;

7. La pastille prévue sous 6[deg] est découpée d'une entaille correspondant au profil du couteau de manière à tourner dans son logement quand le couteau pivote par rapport au crochet;

8. La liberté angulaire de la pastille sur le crochet est limitée par des butées appropriées;

9. Les couteaux propres à entraîner les crochets sont portés par des chariots à mouvement rectiligne dont les guides sont orientés de façon à limiter la rotation relative des crochets par rapport aux couteaux.