PASTILLE MEDICAMENTEUSE A BASE D'IBUPROFENE SODIQUE DIHYDRATE
La présente invention concerne des pastilles médicamenteuses à sucer, de consistance solide destinées à se dissoudre dans la cavité buccale comprenant au moins l'ibuprofène sous forme d' ibuprofène sodique dihydraté comme principe actif.
Les affections inflammatoires et douloureuses de la sphère bucco-pharyngée sont pénalisantes pour les patients et il est logique de constater que la pharmacopée est pauvre pour apporter un soulagement rapide, efficace, de durée suffisante et en limitant les effets secondaires. Ces affections bucco-pharyngées sont d'origine diverses et se développent dans la partie antérieure, sur les muqueuses du plancher et des parois de la bouche ou sur la partie postérieure, sur la muqueuse pharyngée. La sphère bucco-pharyngée est une voie d'accès constante et privilégiée pour tous les germes et substances irritantes apportés par les voies aérienne et alimentaire. Cette zone est aussi un lieu de développement privilégié de populations bactériennes, de virus plus ou moins pathogènes justifiant un traitement des inflammations qu'ils engendrent. Ces inflammations peuvent être plus ou moins importantes et invalidantes allant de la simple sensation de gêne localisée à la présence de lésions macroscopiquement visibles du type de celles générées par les aphtoses buccales. De telles inflammations sont souvent dépourvues de signes cliniques majeurs comme de la fièvre ou des formations ganglionnaires .
Les traitements actuels prévoient l'utilisation de produits anti-inflammatoires et/ou antalgiques à administration locale : pulvérisation, pastilles à sucer, bains de bouche. Quant aux médicaments disponibles ils sont extrêmement limités depuis la disparition de nombreux produits à titre de médicaments, c'est à dire des compositions ayant une autorisation de mise sur le marché. C'est ainsi que les produits comportant des associations d'enzyme, lysozyme, papaïne, des anesthésiques de contact ou des
antibiotiques locaux ont perdu leur autorisation de mise sur le marché. En effet, de tels produits comme les anesthésiants , en masquant la douleur plutôt qu'en traitant la cause, dissimulaient la réalité de l'inflammation. Une solution consiste à recourir à des anti-inflammatoires puissants qui permettent de réduire les douleurs tout en traitant aussi les inflammations associées. De tels principes actifs sont administrés par la voie digestive avec tous les inconvénients associés.
Le principe actif doit donc être métabolisé par l'organisme entier induisant une distribution généralisée de la molécule dans l'ensemble des organes et tissus. Cette large diffusion est inutile pour sa plus grande part puisque pour traiter les 2% que représente la sphère bucco-pharyngée, 100% de l'organisme est traité. De ce fait il apparaît plusieurs problèmes pas toujours faciles à solutionner. Le premier est qu'il faut administrer une dose suffisante au patient tenant compte de la dilution et de la dispersion dans l'organisme, pour que la partie significativement active qui atteint la zone affectée soit suffisamment efficace. Le deuxième problème concerne le temps de latence dû à la métabolisation et à la distribution dans l'organisme avant que la molécule agisse sur sa cible et que le patient en ressente les bienfaits. La troisième difficulté résulte des conséquences qu'une telle diffusion massive de la molécule active peut provoquer dans l'organisme, conséquences qui se traduisent par des effets secondaires connus.
Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens tels que l'ibuprofène ont été largement utilisés depuis des années pour traiter la douleur aiguë. Ils agissent sur les médiateurs de l'inflammation, à savoir les enzymes tissulaires notamment les cyclo-oxygénases 1 et 2 et les prostaglandines . L'ibuprofène ou acide 2- (4- (2-méthylpropyl) phényl) propanoïque, est utilisé depuis longtemps comme analgésique en cas d'inflammation. L'ibuprofène a de multiples actions sur différentes voies inflammatoires et systèmes cellulaires impliqués dans
l'inflammation aiguë et chronique. Les principales actions pharmacodynamiques de l'ibuprofène comme celles des autres antiinflammatoires non-stéroïdiens sont les implications dans le contrôle de la douleur aiguë, de la fièvre et des réactions inflammatoires aiguës. L'administration d' ibuprofène chez l'homme depuis 40 ans a permis de très bien connaître tous les avantages et inconvénients de cet anti-inflammatoire non-stéroïdien et constitue donc un candidat idéal pour son utilisation sous une autre forme pharmaceutique. L'ibuprofène peut être administré sous la forme de comprimés fortement dosés, de 200 et 400 mg
(Schachtel et al., 1994, Cli. Pharmacol . Ther., 55 :464-470) . Une méta-analyse récente révèle la nette supériorité de l'ibuprofène
(400 mg) versus 1 ' acétaminophène (1000 mg, paracétamol) comme antidouleur dans la pharyngite (Frye et al., 2011, J. Fam. Pract . , 60 :293-294) . A ces doses relativement élevées, des effets secondaires indésirables sont susceptibles d'intervenir. Les principaux effets secondaires de l'ibuprofène sont les gastrites, les stomatites, des douleurs abdominales voire des ulcérations du tube digestif, il peut apparaître des jaunisses, des céphalées, des bourdonnements d'oreille, de la somnolence et confusion. Enfin, des manifestations allergiques cutanées et de l'asthme peuvent aussi être observés. Il est donc constaté que les conséquences secondaires engendrées ou susceptibles de l'être par l'absorption de telles molécules sont sans commune mesure avec les douleurs et les inflammations bucco-pharyngées , fussent- elles invalidantes localement.
Un besoin médical existe donc pour administrer localement une molécule active sous une forme pharmaceutique adéquate permettant d'agir le plus rapidement possible sur les affections bucco-pharyngées et en évitant au maximum les effets indésirables. Le choix s'est porté sur un produit très bien connu, l'ibuprofène, pour éviter au maximum des problèmes de sécurité. Un autre anti-inflammatoire non-stéroïdien, le flurbiprofène a déjà été décrit dans cette indication,
(WO 2006/092569) . La demie vie plus courte de l' ibuprofène, environ 2 heures par rapport à celle de 4 heures du flurbiprofène, est avantageuse pour un traitement local, car il permet plus de prises dans la journée et donc davantage d'occasions de soulagement chez le patient et de ce fait une meilleure adaptation de la posologie à la demande.
Pour un traitement local, deux formes pharmaceutiques semblent adéquates, le comprimé à sucer et les pastilles médicamenteuses. Il est retrouvé dans plusieurs demandes de brevets le comprimé à sucer, comme par exemple à base du lysinate d' ibuprofène (FR 2865648) . Cependant, ces comprimés à sucer peuvent poser des problèmes. En effet ils peuvent être avalés avant d'être complètement dissous et on retrouve alors les problèmes liés à l'ingestion de médicaments (étouffement, suffocation par obstruction de la gorge) . Par ailleurs, ces inconvénients peuvent être à l'origine de l'arrêt du traitement. Ces problèmes concernent en particulier les personnes âgées et les enfants. Le choix de la forme pharmaceutique s'est donc porté vers la pastille.
Les pastilles à sucer médicamenteuses appelées encore sucres cuits sont des préparations à base de substances sucrantes, de consistance solide, destinées à se dissoudre dans la cavité buccale. Leur forme peut être variée, sphérique, cylindrique, carrée, rectangulaire ou polygonale. Elles sont préparées à partir d'un sirop de substance diluante sucrée porté à ébullition, puis cuit à une température plus élevée, typiquement de 100°C à 160°C. A cette base sucrée sont ajoutées des substances auxiliaires telles qu' édulcorants , antioxydants, colorants, arômes, et le ou les principes actifs. C'est pendant la cuisson ou pendant le refroidissement que le ou les principes actifs sont ajoutés à la masse dans un mélangeur ainsi que les substances auxiliaires. La masse ainsi préparée est pétrie sur une surface froide et appropriée, puis roulée et filée, pour être ensuite pressée et découpée en pastilles à la forme et dimension
désirée .
Ces pastilles à sucer médicamenteuses de sucre cuit sont essentiellement destinées, du fait de leur lieu de dissolution, aux traitements locaux de la sphère buccale et oropharyngienne mais aussi aux principes actifs absorbés par voie perlinguale. De ce fait il est nécessaire que les principes actifs choisis pour ces modes d'action se libèrent progressivement pour rester en contact de la sphère bucco-pharyngée le plus longtemps possible, tout en évitant un passage rapide et massif dans le tractus digestif, ce qui aurait pour conséquence de les rendre moins efficaces sur le lieu d'application ou la voie d'absorption choisie. D'une manière générale, les pastilles médicamenteuses de sucre cuit se dissolvent en moyenne en 10 minutes.
Selon un mode de réalisation de l'invention, un agent matriciel peut être ajouté à la composition afin de ralentir la libération du ou des principes actifs. Le temps de dissolution dans la cavité buccale de la pastille est alors d'au moins 15 minutes. De plus, l'agent matriciel confère à la pastille une résistance accrue, durable même au contact de la salive de sorte que le patient ne peut croquer cette pastille et en avaler des morceaux .
L'agent matriciel est choisi dans le groupe constitué par les polysaccharides non cellulosiques, les dérivés cellulosiques, les polymères de l'acide acrylique, les corps gras, le polyvinylpyrrolidone, ces substances étant utilisées seules ou en mélange et représentant 1 à 10% en poids de la pastille.
Selon une réalisation, l'agent matriciel est sélectionné dans le groupe constitué par : la gomme guar, la gomme de caroube, l'alginate de sodium et de potassium, l'agar-agar, le carragaheen, la gomme arabique, la gomme sterculia, la gomme adragante .
Selon une réalisation, l'agent matriciel est choisi dans le groupe constitué par : 1 ' hydroxypropylcellulose ,
1 ' hydroxypropylméthylcellulose, 1 ' hydroxyéthylcellulose,
l'éthylcellulose.
Selon une réalisation, le polymère de l'acide acrylique est un carbomère ou un polyméthacrylate, copolymère d'acétate de vinyle .
Selon une réalisation, le corps gras est choisi dans le groupe constitué par les cires, les gélucires, le glycéryl béhénate, le glycéryl palmitostéarate .
Les pastilles médicamenteuses de sucre cuit sont composées en forte proportion d'une substance diluante sucrée ou excipient constituant la base de la préparation, qui peut être : le saccharose, le fructose, le lactose, le maltose, le sorbitol, le mannitol, le lactitol, le glucose, le maltitol, l' isomalt, le polydextrose, les maltodextrines , utilisé seul ou en mélange et représente 80 à 99% en poids de la pastille.
Selon une réalisation, la pastille comprend en outre au moins une substance auxiliaire choisie parmi les édulcorants, les antioxydants, les colorants, les arômes.
Un ou plusieurs édulcorants peuvent être choisis parmi le groupe constitué par : 1 ' acésulfame, l'aspartame, l'acide cyclamique et ses sels, l' isomalt, la saccharine et ses sels, le sucralose, l'alitame, la thaumatine, l'acide glycyrrhizique et ses sels, la néohespéridine dihydrochalcone, les glucosides de stéviol, le néotame, le sel d' aspartame-acésulfame, le tagatose, le sirop de polyglycitol , le maltitol, le sirop de maltitol, le lactitol, le xylitol, 1 ' érythritol .
Un ou plusieurs antioxydants peuvent être choisis parmi le groupe constitué par : l'acide ascorbique, l'ascorbate de sodium, l'ascorbate de calcium, le diacétate d' ascorbyle, le palmitate d'ascorbyle, le stéarate d'ascorbyle, les différents tocophérols, les gallates, la résine de gaïac, l'acide érythorbique, 1 ' érythorbate de sodium, 1 ' isoascorbate de potassium ou de calcium, la butylhydroquinone, le butylhydroxyanisol, le butylhydroxytoluène .
Les colorants et les arômes peuvent être naturels et/ou artificiels, ils sont bien connus de l'homme du métier.
Le procédé de fabrication des pastilles médicamenteuses comprend quatre étapes, une étape d' ébullition, une étape de cuisson, une étape de mélange et une étape de fabrication des pastilles de sucre cuit. Le procédé de fabrication est conforme aux exigences pharmaceutiques actuelles. La forme galénique pastille est bien spécifique, ayant fait l'objet d'une monographie à la Pharmacopée française. Les pastilles sont des saccharoïdes de consistance solide destinées à se désagréger lentement dans la cavité buccale. Elles se présentent notamment sous une forme hémisphérique et pèsent généralement entre 1 g et 3 g .
Par affection bucco-pharyngée, on entend au sens de la présente invention tous les maux de gorge, en particulier les maux de gorge aigus, les causes étant virales dans la grande majorité des cas, c'est à dire les douleurs pharyngées provoquées par une inflammation située au niveau de la cavité buccale, du larynx et/ou du pharynx. Une rougeur de la gorge associée à une difficulté à avaler sont des manifestations classiques du mal de gorge. Il faut entendre également les angines, c'est à dire une inflammation du pharynx et des amygdales, la rhinopharyngite qui est une inflammation de l'étage supérieur du pharynx, des allergies comme la rhinite pouvant entraîner des démangeaisons du palais, la laryngite, inflammation aiguë du larynx mais également les stomatites, les aphtes et gingivites.
La présente invention propose de nouvelles pastilles médicamenteuses de sucre cuit, de consistance solide à base d' ibuprofène . Elles permettent de traiter localement les pathologies de la sphère buccale et de libérer le principe actif à la surface de la zone oropharyngée à traiter tout en étant plus faiblement dosées que les formes pharmaceutiques actuelles.
Cependant, un problème technique s'est très vite posé, à savoir que l' ibuprofène sous forme de base a une température de fusion
de l'ordre de 72 °C. Or il a déjà été précisé que la température indispensable à atteindre, pour la préparation de ces pastilles dépasse largement les 100°C pouvant même atteindre 160°C. L'utilisation de l'ibuprofène base sous forme fondue rend difficile l'homogénéisation du principe actif dans la masse et provoque une oxydation rapide de l'ibuprofène au point de conférer un goût épouvantable. L'utilisation de l'ibuprofène base n'est donc pas compatible avec le procédé de fabrication de ces pastilles médicamenteuses.
La demande WO2006/092569 divulgue des pastilles médicamenteuses à sucer de sucre cuit comprenant un antiinflammatoire non stéroïdien, principalement du flurbiprofène pour leur utilisation pour traiter les maux de gorge. L'invention décrite concerne un nouveau processus pour produire une formulation pharmaceutique pour pastilles avec notamment une étape d'obtention d'une composition liquide comprenant un sel d'un anti-inflammatoire non stéroïdien. Des exemples de préparation de compositions liquides sont reportés dans la demande de brevet. De nombreuses compositions liquides comprenant du flurbiprofène sont ainsi décrites quelques exemples comprenant de l'ibuprofène sous forme de sel de sodium ou sel de potassium sont également évoquées. Cependant les études de stabilité de ces compositions liquides ne mentionnent que le flurbiprofène .
La présente invention consiste à recourir à un sel de l'ibuprofène afin de mieux résister à l'augmentation de température. Trois sels sont susceptibles d'être utilisés par ce procédé, l'arginine, le lysinate et le sodique dihydraté.
La connaissance du comportement d'hydratation et de déshydratation des drogues est fondamentale pour développer des formulations pharmaceutiques stables et pour obtenir des conditions de stockages appropriées. Les auteurs d'une étude des mécanismes d'hydratation et de déshydratation de l'ibuprofène sodique concluent que l'ibuprofène sous forme de sel de sodium dihydraté est la forme la plus stable (Censi et al., 2013, J.
Therm Anal Calorim, 111 ; 2009-2018), ce qui explique pourquoi le sel sodique dihydraté a été préféré.
Des études analytiques réalisées sur trois lots de pastilles contenant un des trois sels d' ibuprofène possibles ont permis de conclure de façon surprenante que seul l' ibuprofène sodique dihydraté remplissait tous les critères pour un développement pharmaceutique .
La présente invention concerne donc des pastilles médicamenteuses à sucer de sucre cuit, de consistance solide, destinées à se dissoudre dans la cavité buccale, comprenant comme principe actif de l' ibuprofène sodique dihydraté (CAS-N° 31121- 93-4) .
Selon l'invention, la dose d' ibuprofène par pastille est comprise entre 5 et 50 mg (soit entre 6,4 et 64 mg d' ibuprofène sodique dihydraté) .
D'une manière préférée, la dose d' ibuprofène par pastille est de 15 mg (équivalant à 19,2 mg d' ibuprofène sodique dihydraté) .
D'une autre manière préférée, la dose d' ibuprofène par pastille est de 25 mg (équivalant à 32 mg d' ibuprofène sodique dihydraté) .
Encore d'une autre manière préférée, la dose d' ibuprofène par pastille est de 35 mg (équivalant à 44,8 mg d' ibuprofène sodique dihydraté) .
Selon un mode de réalisation de l'invention, la pastille médicamenteuse à base d' ibuprofène sodique dihydraté est destinée à l'adulte ou à l'enfant de plus de 12 ans.
Selon un autre mode de réalisation, la pastille médicamenteuse à base d' ibuprofène sodique dihydraté est destinée à l'enfant de plus de 6 ans. En effet, un profil de pharmacologie de sécurité a été établi chez l'enfant et cette forme pharmaceutique, c'est à dire la pastille médicamenteuse de sucre cuit peut être utilisée chez l'enfant de plus de 6 ans.
Selon un autre mode de l'invention, la pastille médicamenteuse à base d' ibuprofène sodique dihydraté comprend en outre au moins un autre principe actif utile dans les affections bucco-pharyngées .
Par autre principe actif, on entend un antalgique, un antiinflammatoire non-stéroïdien, un anesthésique local, un antiseptique, un antibactérien local, un corticoïde à usage local .
La présente invention concerne également l'utilisation de pastille médicamenteuse à base d' ibuprofène sodique dihydraté pour la fabrication d'un médicament destiné au traitement des affections bucco-pharyngées.
Un exemple d'étude analytique est présenté ci-après, il permet de mettre en relief le choix du sel d' ibuprofène .
Exemple 1 : dosage des impuretés
L'étude de stabilité de l' ibuprofène a été effectuée sur des pastilles de 2,5g contenant des sels d' ibuprofène d'arginine, sodique ou lysinate. Différentes conditions de conservation ont été testées, la température, 25 ou 40°C, l'humidité relative (HR) 60 ou 75%, ces tests ont été réalisés à T0, à 15 jours, à 1, 2 et 3 mois.
La mesure de la teneur des impuretés totale a été faite.
Tableau 1 (valeurs en pourcentage)
Conditions Sels
T°C HR Co pi Arg Sod Lys
T0 F <0, 1 <0, 1 <0, 1
T15 j 40 75 F 0,72 <0, 1 0,28
Tl mois 25 60 F 0,15 <0, 1 0,15
40 75 F 0,24 <0, 1 0,19
40 75 0 1,66 <0, 1 0, 53
T2 mois 25 60 F 0,25 <0, 1 0,15
40 75 F 0,48 <0, 1 0,21
40 75 0 2, 94 0,18 2,21
T3 mois 25 60 F 0,29 <0, 1 0,17
40 75 F 0, 63 0,16 0,27
40 75 0 3,86 0,40 3,10 représente le temps de base, T15 j : à 15 jours
T°C: température, HR : humidité relative, Co pi : conditionnement du pilulier, F : pilulier fermé, 0 : pilulier ouvert,
Arg : arginine, Sod : sodique, Lys : lysinate.
Les valeurs soulignées représentent la présence significative d'impuretés supérieures à 0,25% par rapport à la teneur initiale.
Il est constaté que la composition ayant le plus faible taux d' impuretés quelles que soient les conditions de température et d'humidité au cours du temps est le sel sodique dihydraté (tableau 1) . La forme qui se dégrade le moins dans des conditions de température et d'humidité spécifique est le sel sodique dihydraté avec un pourcentage d' impuretés qui ne varie pas significativement à la différence des sels arginine et lysinate.
Exemple 2 : composition de pastille selon l'invention
Ibuprofène sodique dihydraté* 19,2 mg équivalant à 15 mg en ibuprofène
Acide ascorbique 50,0 mg
Hydroxypropyl méthylcellulose 100,0 mg
Saccharose 1325, 0 mg
Glucose 1000, 0 mg
Arôme QSP
Exemple 3 : composition de pastille selon l'invention
*Par exemple commercialisé par la société BASF
Exemple 5 : étude clinique
Une étude d'efficacité et de sécurité est menée afin de comparer les pastilles selon l'invention versus un placebo dans les maux de gorge aigus.
L'objectif principal est de comparer l'effet des pastilles selon l'invention dosées à 25mg en ibuprofène par rapport au placebo sur le soulagement total de la douleur sur une durée de 2 heures après la première administration du produit.
Des objectifs secondaires sont également fixés, comme l'évaluation du soulagement de douleurs sur différents temps de mesures, l'évaluation du début de l'effet versus placebo et enfin la tolérance locale et globale des pastilles selon l'invention versus placebo en prises répétées. Il s'agit d'une étude multicentrique, randomisée, versus placebo sur 2 groupes
parallèles en 2 phases.
Une phase stationnaire dans le centre d' investigation avec une évaluation faite à 15 min, 30 min, 45 min, 60 min, 90 min, et 120 min après le début de succion de la première administration du produit à l'étude.
Une phase ambulatoire, de Jl à J4.
Enfin, une visite de fin d'étude est prévue à J5/J6.
Les évaluations cliniques des paramètres d'efficacité et de tolérance ont lieu toutes les 30 minutes jusqu'à 120 minutes après le début de la succion, puis toutes les 60 minutes jusqu'à 360 minutes. La réalisation de l'étude est faite dans des centres spécialisés, ayant une grande expérience des maux de gorge. Au total 385 patients sont inclus dans 4 pays.
Le résultat du critère principal sur le soulagement total de la douleur à 2 heures est favorable avec un effet statistiquement significatif en faveur des pastilles selon l'invention dosées à 25mg en ibuprofène versus placebo (p=0,045) .
Les résultats du même critère aux autres temps de mesures sont également en faveur des pastilles selon l'invention avec une différence statistiquement significative,
15 min : p=0,012 ;
- 30 min : p=0, 007 ;
- 45 min : p=0, 005 ;
- 60 min : p=0, 007 ;
- 90 min : p=0,012.
La différence d'effet sur le soulagement total de la douleur sur une période de 2 heures est de +0,44 en faveurs des pastilles selon l'invention, soit + de 14% de soulagement total versus placebo. Cette différence d'effet entre les 2 groupes est rapide et maximale au début du traitement avec environ +30% de soulagement dans le groupe des pastilles selon l'invention dosées à 25mg en ibuprofène versus placebo dès 15min après 1 ' administration .
Enfin, aucune différence de tolérance n'est observée entre les 2 groupes, révélant une sécurité optimale pour les pastilles selon l'invention.
En conclusion, cette étude clinique démontre une efficacité et une sécurité des pastilles selon l'invention dans les maux de gorge aigus .