Maison bioclimatique
La présente invention concerne le domaine de la construction de bâtiments et d'immeubles, en particulier d'immeubles d'habitation et de manière plus spécifique les maisons d'habitations, et a pour objet un bâtiment du type bioclimatique.
La présente invention vise, de manière générale, à proposer une construction d'habitation, du type maison individuelle ou collective, répondant éventuellement à des degrés divers à des critères et des requêtes de différentes natures, dont certain(e)s sont mutuellement antagonistes, à savoir :
a) équilibre, voire obtention d'un excédent, dans le bilan énergétique global en utilisation du bâtiment, en particulier dans le bilan calorique ou frigorique, avec un effet bénéfique réversible selon les saisons (accumulation, conservation et restitution contrôlés de calories pendant les saisons froides et de frigories pendant les saisons chaudes) ;
b) construction par assemblage de parties élémentaires, avantageusement sans mise en œuvre de moyens de liaisonnement de type industriel et/ou de moyens de manutention professionnels (lors de son érection initiale, mais également lors de son agrandissement, de sa réduction ou de son déménagement) ;
c) possibilité de montage et de démontage multiple, avec un impact limité sur l'environnement, en particulier le terrain de construction ;
d) utilisation préférée de matériaux naturels, si possible non transformés industriellement, avec un bilan carbone minimisé et un bilan d'analyse du cycle de vie favorable, voire très favorable ;
e) optimisation de l'exploitation directe du rayonnement solaire, plus particulièrement zénithal, au moins pour l'éclairage et le chauffage, avec possibilité de régulation simple ;
f) recherche d'une gestion fluidique décentralisée au moins pour l'air et pour l'énergie calorique, en favorisant la répartition et la diffusion naturelles et l'accumulation volumique ;
g) création d'un lieu de vie présentant des effets sanitaires neutres, voire préférentiellement bénéfiques pour ses occupants et améliorant leur ressenti général, par exemple par la nature des matériaux de construction utilisés ou autre ;
h) fonctionnement réversible avec un effet bénéfique et positif en été et en hiver, par exploitation différentiée des possibilités de transmission par mouvement avec l'extérieur.
Les constructions actuelles de maison d'habitation permettent normalement de répondre à un ou deux de ces critères et requêtes, mais généralement au détriment des autres.
La plupart des constructions de maisons ou d'immeubles d'habitation effectuées durant ces dernières décennies cherche à s'intégrer à l'environnement constructif existant, tout en conservant éventuellement leur particularisme, et présente une bonne isolation thermique réduisant les coûts de chauffage.
En outre, on a assisté au développement de l'exploitation des sources d'énergie durable, telles que le vent, le sol, l'air, l'eau souterraine ou autres, mais le rendement atteint ne permet souvent pas de couvrir l'investissement initial et les coûts de maintenance et les systèmes techniques mis en œuvre sont encombrants et complexes.
Par ailleurs, à ce jour, l'exploitation directe du rayonnement solaire n'est pas optimale et n'est souvent considéré que comme source d'éclairage naturel ou au mieux d'appoint thermique. De plus, la compartimentation poussée du volume intérieur conduit à de nombreux et complexes transferts de fluide, généralement depuis un unique point central. Enfin, l'utilisation de matériaux de construction inertes, aseptisés et/ou non biosourcés ne permet pas d'interaction entre l'habitat et ses occupants, voire produit des influences néfastes sur les occupants, ce à leur insu.
L'énergie solaire collectée est souvent transformée en totalité en énergie électrique ou en eau chaude, ce qui conduit à des rendements peu élevés et à la perte des qualités vitales intrinsèques du rayonnement solaire direct, en particulier zénithal, qui est également porteur d'informations bénéfiques aux essences et êtres vivants.
Plus récemment, de nombreuses réalisations de maisons passives ont été proposées dont les consommations énergétiques ont été réduites au maximum. Leur aspect architectural est toutefois tellement atypique, puisque sacrifié au détriment des performances techniques, qu'elles ne peuvent se fondre dans un environnement déjà construit.
De même, de nombreuses réalisations de maisons dites "solaires" ont également été effectuées, mais elles présentent également un aspect architectural très particulier, sont généralement complexes à réaliser,
mettent souvent en œuvre des systèmes techniques compliqués et consommateurs d'énergie.
Par la demande de brevet français n° 09 57245 au nom de la demanderesse, il est proposé un bâtiment répondant à certaines des attentes et demandes exprimées précédemment.
En effet, cette demande de brevet antérieure propose un bâtiment, notamment du type maison individuelle, qui comprend essentiellement une construction avec au moins une partie ou un pan de toiture sensiblement transparent(e) orienté(e) pour une exposition optimale au rayonnement solaire, en particulier hivernal, en fonction du lieu géographique d'implantation du bâtiment, ledit bâtiment comportant, d'une part, des moyens stmcturellement intégrés de stockage thermique par absorption du rayonnement solaire, par contact avec l'air intérieur et/ou par transmission ou diffusion et, d'autre part, des moyens extérieurs de protection et/ou d'occultation de la partie ou du pan de toiture transparent(e), le pan ou la partie de toiture transparent(e) formant, en association avec les moyens de stockage thermique exposés au rayonnement solaire, un système du type Trombe.
La présente invention vise à améliorer le bâtiment connu par cette demande de brevet antérieure, en particulier en ce qui concerne au moins certains des points a) à d), f) et g) indiqués ci-dessus.
A cet effet, la présente invention a pour objet un bâtiment, en particulier immeuble ou maison d'habitation, du type bioclimatique, comprenant essentiellement une construction formant enveloppe passive, avec au moins une partie ou un pan de toiture sensiblement transparent(e) orienté(e) pour une exposition optimale au rayonnement solaire, en particulier hivernal, en fonction du lieu géographique d'implantation du bâtiment, ledit bâtiment comportant, d'une part, des moyens stmcturellement intégrés de stockage et de restitution thermique par absorption du rayonnement solaire, par contact avec l'air intérieur et/ou par transmission ou diffusion et, d'autre part, des moyens extérieurs de protection et/ou d'occultation de la partie ou du pan de toiture transparent(e), le pan ou la partie de toiture transparent(e) formant, en association avec les moyens de stockage thermique exposés au rayonnement solaire, un système du type Trombe, bâtiment caractérisé en ce qu'il comporte, en outre, un ou des moyen(s) intérieur et/ou extérieur d'isolation thermique de ladite partie ou dudit pan de toiture transparent(e),
qui est(sont) escamotable(s) et en ce qu'au moins certaines des, préférentiellement toutes les parois latérales, ainsi que la structure de plancher de sol, de la construction intègrent des composantes d'isolation thermique et de stockage thermique, avantageusement en des matériaux naturels préférentiellement non traités, la composante de stockage thermique étant constituée d'une pluralité de formations massiques, espacées et exposées à une circulation d'air, par convection naturelle ou au moins partiellement forcée, depuis et vers le volume intérieur délimité par la construction.
L'invention sera mieux comprise, grâce à la description ci- après, qui se rapporte à des modes de réalisations préférés, donnés à titre d'exemples non limitatifs, et expliqués avec référence aux dessins schématiques annexés, dans lesquels :
Les figures 1A, 1B et 1C sont des vues en perspective et partiellement écorchées d'un bâtiment selon un mode de réalisation de l'invention, en cours de construction ;
La figure 2A est une vue en perspective selon une autre direction du bâtiment des figures 1A et 1B, les panneaux transparents étant enlevés ;
La figure 2B est une vue partielle en perspective de la toiture du bâtiment des figures 1A et 1B ;
Les figures 3A, 3B et 3C sont des vues partielles en perspective des parois latérales et du versant de la toiture non exposés au soleil de manière optimale, illustrées à trois phases de construction différentes ;
Les figures 4A et 4B sont des vues partielles en perspective d'un bâtiment selon une variante du mode de réalisation des figures 1 à 3, les moyens d'isolation thermique escamotables étant dans deux positions différentes, à savoir déployée (figure 4A) et repliée (figure 4B) ;
Les figures 5A, 5B et 5C sont des vues partielles en perspective, selon des directions différentes, d'un bâtiment selon une autre variante du mode de réalisation des figures 1 à 3, les moyens d'isolation thermique du versant transparent du toit et de la paroi latérale contiguë étant séparés ;
Les figures 6A, 6B, 6C et 6D sont des vues partielles en perspective illustrant quatre phases consécutives de construction des parois latérales d'un bâtiment selon un premier mode de réalisation de l'invention ;
La figure 7 est une vue en perspective illustrant les pièces élémentaires essentielles utilisées pour la construction du bâtiment selon l'invention, en particulier l'ossature et la structure en double coque ;
Les figures 8A et 8B sont des vues partielles en perspective illustrant deux phases consécutives de construction des parois latérales et de la structure de plancher de sol d'un bâtiment selon un second mode de réalisation de l'invention ;
La figure 9 est une vue partielle de détails et en perspective d'une structure de plancher de sol telle que représentée figures 8A et 8B ;
Les figures 10 et 1 1 sont des vues partielles en perspective de la partie supérieure d'une toiture faisant partie d'un bâtiment selon un autre mode de réalisation de l'invention ;
La figure 12 est un graphique représentant les courbes simulées de l'évolution des températures extérieures (courbe du bas) et des températures intérieures (courbe du haut) pour un bâtiment réalisé selon l'invention, la partie de toit transparente n'étant découverte que lorsque l'apport calorique par rayonnement solaire est supérieur aux déperditions en cas d'occultation ou d'isolation (aucune régulation en cas de surchauffe n'ayant été opérée), et,
La figure 13 est une représentation schématique d'un autre mode d'isolation intérieure du pan ou partie de toiture transparent, en accord avec une autre variante de réalisation de l'invention.
Les figures 1, 2, 4, 5 et 10 montrent un bâtiment 1, en particulier immeuble ou maison d'habitation, du type bioclimatique, comprenant essentiellement une construction Γ formant enveloppe passive, avec au moins une partie ou un pan 2 de toiture 1" sensiblement transparent(e) orienté(e) pour une exposition optimale au rayonnement solaire, en particulier hivernal, en fonction du lieu géographique d'implantation du bâtiment 1.
Ce bâtiment 1 comporte, d'une part, des moyens 3 9", 10" structure llement intégrés de stockage et de restitution thermique par absorption du rayonnement solaire, par contact avec l'air intérieur et/ou par transmission ou diffusion et, d'autre part, des moyens extérieurs 4 de protection et/ou d'occultation de la partie ou du pan de toiture transparent(e) 2, le pan ou la partie de toiture transparent(e) 2 formant, en association avec les moyens 9", 10" de stockage thermique exposés au rayonnement solaire, un système du type Trombe.
Conformément à l'invention, ce bâtiment 1 comporte , en outre, un ou des moyen(s) 5, 6 intérieur et/ou extérieur d'isolation thermique de ladite partie ou dudit pan de toiture transparent(e), qui est(sont) escamotable(s) et au moins certaines des, préférentiellement toutes les parois latérales 7, 7', ainsi que la structure de plancher de sol 8, de la construction intègrent des composantes d'isolation thermique 9, 9' et de stockage thermique 10, 10', avantageusement en des matériaux naturels préférentiellement non traités, la composante de stockage thermique 10, 10' étant constituée d'une pluralité de formations massiques 10", espacées et exposées à une circulation d'air, par convection naturelle ou au moins partiellement forcée, depuis et vers le volume intérieur délimité par la construction Γ.
La construction Γ dispose ainsi (avec les moyens 5, 6) d'un moyen de contrôle de l'isolation thermique au niveau du pan de toiture transparent 2 et de moyens de stockage thermique répartis dans l'ensemble de la structure constitutive de cette construction, la circulation d'air permettant de répartir les calories absorbées de manière non homogène par les différents moyens de stockage en fonction de leur exposition directe (à travers la paroi elle-même) ou indirecte (à travers le pan de toiture transparent) au rayonnement solaire, voire éventuellement leur absence d'exposition audit rayonnement.
La construction Γ avec ses composantes d'isolation thermique 9, 9' des parois 7, 7' et du plancher 8 forme ainsi, en association avec les moyens d'isolation extérieur et intérieur 5, 6 de la partie de paroi transparente, une enceinte thermiquement isolée à l'intérieur de laquelle sont disposées des composantes de stockage thermique massiques 10, 10', c'est-à-dire notamment non alvéolaires et préférentiellement à grandes surfaces d'échange avec l'air intérieur, l'air pouvant circuler librement entre les formations individuelles 10" desdites composantes 10, 10'.
La commande des moyens d'occultation 4 et des moyens d'isolation 5, 6 escamotables peut être réalisée manuellement, ou préférentiellement par l'intermédiaire d'actionneurs.
En outre, une unité de gestion centralisée des mouvements des moyens 4, 5, 6 est prévue, en étant normalement pilotée par un programme automatique adapté au lieu d'implantation et s'adaptant à l'évolution des saisons, tout en intégrant des données de mesure fournies en temps réel par des capteurs internes et externes à la construction Γ.
Par matériaux naturels non traités, on entend dans la présente invention en particulier des matériaux directement extraits du milieu naturel, préférentiellement localement, sans avoir subi de traitement ou d'altération (chimique, mélange, cuisson, ...), à l'exception d'une éventuelle purification, mise en forme ou compactage.
De manière avantageuse, la construction Γ comporte une ossature en bois, préférentiellement au niveau du plancher de sol, des parois latérales et de la toiture. De plus, la partie ou le pan de toiture transparent(e) 2 est préférentiellement formé(e) de plaques de vitrage 2', double ou simple épaisseur, et comporte des isolations thermiques extérieure et intérieure 5 et 6. En outre, la construction Γ est, de manière préférée, essentiellement formée par assemblage de parties élémentaires dimensionnées et adaptées pour une manipulation ergonomique par des opérateurs, avantageusement au plus deux.
Les isolations combinées extérieure et intérieure de la partie de toiture transparente 2 s'avèrent nécessaires, en particulier dans les zones climatiques tempérées et froides, pour que l'apport calorique par le rayonnement solaire direct à travers cette partie de toiture 2 soit supérieur aux déperditions à travers cette même partie, en particulier en présence de simple vitrage.
Les parties élémentaires précitées sont optimisées pour permettre la réalisation de chantier sans engin de levage ou machine traditionnelle utilisée pour les chantiers de construction et en limitant les déchets.
Préférentiellement, l'assemblage des parties élémentaires formant la construction Γ est un assemblage à sec, en particulier par coopération de formes conjuguées, emboîtements mécaniques et/ou imbrication mutuelle, préférentiellement verrouillées, des parties élémentaires, autorisant des démontages et des remontages répétés sans altération, la construction Γ présentant avantageusement une toiture du type comble à deux versants et préférentiellement une constitution modulaire avec une segmentation dans sa direction d'extension longitudinale.
En accord avec un mode de réalisation de l'invention, il peut être prévu qu'au moins pour les parois latérales 13 opaques, ainsi que pour la structure de plancher de sol 8, la composante d'isolation thermique 9, 9' est constituée de liège expansé, aggloméré en blocs ou plaques 9" ou conditionné en vrac dans des contenants flexibles ou non, et les formations
massiques 10" de stockage thermique consistent en des plaques d'argile crue pressées et séchées, la paroi latérale 13' située dans la continuité du pan de toiture transparent 2 présentant, le cas échéant, une constitution essentiellement transparente, avec des moyens d'occultation extérieurs amovibles et/ou escamotables et au moins un écran escamotable isolant thermiquement 14, intérieur et/ou extérieur, et au moins une partie de cette paroi latérale 13', variable en fonction des besoins et souhaits des habitants, présentant préférentiellement une constitution du type mur Trombe.
Selon une caractéristique avantageuse de l'invention, la ou les paroi(s) latérale(s) ou partie(s) de paroi(s) latérale(s) 13', destinée(s) à récupérer positivement l'énergie solaire et/ou la paroi latérale 13' située dans la continuité du pan de toiture transparent 2, avantageusement au moins partiellement du type mur Trombe, comprennent entre, d'une part, leur peau extérieure transparente 15, éventuellement escamotable, et, d'autre part, leur composante structurelle intérieure 15', intégrant un arrangement de formations massiques 10" de stockage thermique, qui consistent préférentiellement en des plaques d'argile crue pressées et séchées, un espace intermédiaire 15" de réception pour un écran isolant 14 mobile et escamotable, associé à un dispositif de déplacement guidé correspondant, formé d'un seul tenant ou non avec le moyen intérieur d'isolation thermique escamotable 6 du pan de toiture transparent 2, éventuellement présent.
Conformément à une première variante, les parois latérales 13 opaques sont constituées chacune d'une ossature basée sur un alignement ou un double alignement de poutres porteuses verticales 1 1 du type I ou H, disposées de manière unitaire ou par paire de poutres unitaires espacées. En outre, des plaques ou blocs 9" de matériau isolant, éventuellement en couches superposées s'étendant transversalement entre deux poutres 1 1 de l'alignement concerné, ainsi que des plaques ou blocs de stockage thermique 10", sont montées par emboîtement avec maintien mécanique chaque fois entre deux poutres 1 1 consécutives, les plaques de stockage thermique 10" étant, le cas échéant, également maintenues par des traverses 16 reliant les poutres 1 1 consécutives entre elles. De manière préférée, les plaques ou blocs de matériau isolant 9" sont arrangées pour former une composante de paroi externe 9 étanche à l'air et les plaques de stockage thermique 10" sont arrangées pour autoriser une circulation de l'air intérieur entre elles et pour former une composante de paroi interne 10 ajourée, préférentiellement séparée de la composante externe 9 par une lame d'air, et
éventuellement délimitée entre le double alignement de poutres 1 1 de la paroi considérée.
Conformément à une deuxième variante, les parois latérales 13 opaques sont constituées chacune d'une ossature formées essentiellement d'un alignement espacé de poutres porteuses verticales 1 1, entre lesquelles sont arrangées les plaques de stockage thermique 10", préférentiellement avec maintien mécanique chaque fois entre deux poutres 1 1 de l'alignement concerné, par exemple par des traverses 16 s'étendant entre les poutres 1 1. De manière préférée, les plaques ou blocs de matériau isolant 9" sont arrangées pour former une composante de paroi externe 9 étanche à l'air et les plaques de stockage thermique 10" sont arrangées pour autoriser une circulation de l'air intérieur entre elles et pour former une composante de paroi interne 10 ajourée, préférentiellement séparée de la composante externe 9 par une lame d'air, la composante de paroi externe 9 étant reliée à l'ossature porteuse par une structure d'entretoisement et de maintien.
Ces parois opaques 13 peuvent être pourvues, en fonction de leurs besoins, d'une ou de plusieurs ouvertures du type vitre ou porte à haut pouvoir isolant et pourvues de moyens d'occultation externes.
En accord avec la seconde variante précitée, il peut être prévu que la structure d'entretoisement et de maintien des blocs ou plaques de matériau isolant 9" comprenne plusieurs entretoises superposées 17, s'étendant sensiblement horizontalement et parallèlement à l'alignement de poutres 1 1 porteuses de la paroi concernée 13 et reliées rigidement à ces dernières, par exemple par des barres ou des chapes 17', les blocs de matériau isolant 9" étant disposés entre les entretoises 17 avec emboîtement partiel avec ces dernières au niveau de renfoncements profilés 17", ménagés dans leurs faces supérieures et inférieures, ces blocs ou plaques 9" étant, le cas échéant, également maintenus latéralement par des potences verticales 18 reliant les entretoises superposées 17 entre elles et venant en engagement coopérant et bloquant dans des renfoncements profilés 17" ménagés dans les faces latérales opposées desdits blocs ou plaques 9".
Ces potences 18, montées par leurs parties inférieures dans des longerons d'appui 27 montés sur le cadre 8', contribuent en outre au maintien de la structure porteuse 19, 19', directement ou par le biais des sablières 1 1". Les paires d'arbalétriers 19, 19' formant la structure précitée peuvent être reliés longitudinalement par une poutre faîtière, le cas échéant segmentée.
Préférentiellement, la structure de plancher de sol 8 est constituée d'une ossature essentiellement constituée par un cadre périphérique 8' dans lequel sont montées des poutres du type I ou H 1 Γ posées de chant et selon un arrangement parallèle, préférentiellement sur un lit de sable ou de granulats minéraux naturels analogues, en ce que des plaques ou blocs 9" de matériau isolant, éventuellement en couches superposées, sont disposées avec maintien mécanique chaque fois entre deux poutres 1 Γ consécutives pour former une composante de plancher inférieure 9' isolante et étanche à l'air, et en ce que des plaques de stockage thermique 10" reposent transversalement sur lesdites poutres 1 l', à plat ou de chant, préférentiellement avec écartement mutuel ou présence d'ajours, pour former une composante de plancher 10' supérieure, un interstice libre de circulation d'air étant ménagé entre ces deux composantes 9' et 10 , préférentiellement entre les poutres 1 l' successives et des blocs ou plaques de matériau isolant 9" étant éventuellement rapporté(e)s sur le pourtour extérieur du cadre périphérique 8'.
En accord avec un mode de réalisation avantageux de l'invention, permettant d'aboutir à une optimisation des performances thermiques de la construction Γ, l'épaisseur totale des parois latérales 13, 13' et le rapport des épaisseurs des composantes d'isolation thermique 9 et de stockage thermique 10 de ces parois latérales sont déterminés de telle manière qu'elles présentent une résistance thermique supérieure à une valeur minimale déterminée et avec un déphasage de transmission extérieur/intérieur compris entre 9 heures et 14 heures, préférentiellement d'environ 10 à 12 heures, le cas échéant, d'environ 36 heures ou 60 heures, les revêtements intérieurs des parois latérales 7, 7' éventuellement présents étant perméables à l'air et la construction Γ définissant une coque ou enveloppe à double paroi sensiblement étanche à l'eau et aux courants d'air, mais autorisant le passage de l'air et de la vapeur d'eau.
En accord avec un exemple pratique de réalisation, les parois latérales 7, 7' peuvent, par exemple, comprendre les trois composantes suivantes : une couche extérieure de liège d'environ 35 cm, une lame d'air d'environ 10 cm et une épaisseur d'argile crue pressée et séchée d'environ 25 cm, pour obtenir une résistance thermique de 9 et un déphasage de 36 heures.
Les parties ou le versant non transparent(es) de la toiture 1" présente(nt) une constitution relativement traditionnelle (voir notamment
les figures 1, 2B, 4B et 5) avec des arbalétriers 1 Γ" supportant, éventuellement en coopération avec des pannes et/ou des traverses, des plaques ou blocs 9" isolants et des moyens de couvertures extérieurs fixes, tels que des tuiles et des ardoises.
Les moyens d'occultation 4 mobiles de la partie, pan ou versant de toiture 2 transparent(e) présentent également, en surface, avantageusement des tuiles ou des ardoises, le cas échéant, regroupées en plaques ou lames.
En accord avec une première variante de réalisation de l'invention, les moyens 4 d'occultation de la partie ou pan de toiture transparent(e) 2 consistent en des éléments séparés en forme de lames ou de plaques allongées, tels que des vénielles, montés pivotants sur une structure support surmontant extérieurement la partie ou le pan de toiture transparent(e) 2, à distance de ce ou cette dernière, et en ce que le moyen d'isolation thermique escamotable 6, ou la composante extérieure 5 des moyens d'isolation thermique escamotables 5, 6, par exemple par coulissement, est apte à être déplacé(e) de manière unitaire entre, d'une part, une première position déployée dans laquelle ledit moyen ou ladite composante 5 est disposé(e) entre les moyens d'occultation et cette partie ou ce pan 2, en le ou la recouvrant entièrement, et, d'autre part, une seconde position escamotée dans laquelle ce moyen ou cette composante 5 est disposé(e) sur, sous ou dans un(e) autre partie ou pan de la toiture 1 " de la construction Γ.
Une telle réalisation des moyens d'occultation est notamment décrite dans la demande de brevet français n° 09 57245.
En accord avec une seconde variante, les moyens 4 d'occultation de la partie ou du pan 2 consiste en un rideau continu segmenté, formé de lames ou de plaques allongées 4' reliées entre elles de manière articulée et montées coulissantes dans une structure porteuse 19 faisant partie de la toiture 1 ", ledit rideau 4 pouvant être déplacé entre, d'une part, une première position déployée dans laquelle il recouvre et occulte le pan ou la partie transparent(e) 2 et, d'autre part, une seconde position repliée dans laquelle il est situé sur, sous ou dans un(e) autre partie ou pan de la toiture 1 ", laissant le pan ou la partie transparent(e) 2 dégagé(e).
Dans le cadre de cette seconde variante, il peut être prévu que le rideau segmenté 4 est associé au moyen d'isolation thermique extérieur 5
escamotable, ou à la composante extérieure 5 des moyens d'isolation thermique escamotables 5, 6, chaque lame ou plaque d'occultation 4' étant montée sur un segment ou une partie élémentaire équivalente 5' du moyen d'isolation thermique extérieure 5 escamotable, ou de la composante extérieure 5 des moyens d'isolation thermiques intérieurs et extérieurs.
De manière avantageuse, le moyen d'isolation extérieur escamotable 5, ou la composante extérieure 5 des moyens d'isolation intérieurs et extérieurs escamotables, est formé(e) de plaques 5' de matériau isolant naturel, au moins autoportantes, voire rigides, tel que par exemple des plaques de liège expansé ou de ouate de cellulose hydrophobe, montées chacune dans une armature support et assemblées entre elles pour former une ou plusieurs portion(s) parallèles de paroi segmentée, lesdites plaques 5' de chaque portion de paroi étant reliées entre elles par des liaisons articulées 20 et montées avec faculté de coulissement dans des rails de guidage latéraux 20' faisant partie de la structure porteuse 19, 19'.
Afin d'assurer une protection continue entre les versants opposés de la toiture 1", tout en autorisant le passage des moyens d'occultation 4 et/ou des moyens d'isolation extérieure 5, escamotables par coulissement, la toiture 1 " de la construction 1 comprend une couverture faîtière 23, s'étendant au-dessus et à distance des zones de bords supérieurs des deux versants de ladite toiture 1 ", ladite couverture faîtière 23 étant avantageusement supportée par et fixée sur la structure porteuse 19, 19' pour les moyens d'occultation extérieurs 4 et/ou les moyens extérieurs 5 d'isolation thermique, par exemple sous la forme de chevrons ou d'arbalétriers supplémentaires, pourvu de rails de guidage 20' adaptés.
Selon une caractéristique additionnelle, ou une alternative constructive par rapport à l'isolation thermique extérieure, il peut être prévu que le moyen d'isolation thermique intérieur escamotable 6, ou la composante intérieure 6 des moyens d'isolation thermique escamotables 5, 6, par exemple par coulissement, consiste en un écran unitaire ou en plusieurs portions ou bandes d'un matériau isolant naturel apte à être enroulé, tel qu'un feutre écran ou matelas monocouche ou multicouche de fibres naturelles (laine) ou animales, accrochée(s) avec faculté de coulissement par des cordes ou des câbles 21 à des rails de support et de guidage 2Γ s'étendant sous le pan ou la partie transparent(e) 2, un site 22 d'enroulement en position escamotée dudit écran ou desdites portions ou
bandes, avec notamment par exemple un axe rotatif, étant avantageusement prévu sous le faîte de la toiture (figure 4B).
En variante, et comme le montrent les figures 1, 2 et 5, le moyen d'isolation intérieure 6 peut être transporté par coulissement dans des rails prévus dans les arbalétriers 1 Γ" sous le versant non transparent de la toiture 1".
Comme le montre très schématiquement la figure 13, et en addition à l'isolation thermique extérieure précitée, ou selon une autre alternative par rapport à cette dernière, il peut également être prévu que le moyen d'isolation thermique intérieur escamotable 6, ou la composante intérieure 6 des moyens d'isolation thermique escamotables 5, 6, consiste en un système d'isolation à base de bulles de savon, apte à former, au moins temporairement, dans ou sur la face intérieure de la partie ou du pan de toiture transparente 2, une couche de bulles 28. Ces dernières peuvent être injectées soit directement entre les plaques de vitrage 2' d'un double vitrage formant la partie ou le pan de toiture transparente 2, soit dans un espace plan 29 s'étendant entre la partie ou le pan de toiture transparente 2 et une paroi transparente intérieure additionnelle 29' ou encore entre les composantes d'une feuille de matériau plastique transparente à double peau, enroulable (cette dernière variante n'étant pas spécifiquement représentée).
Pour contrôler cette isolation créée et supprimée en fonction des besoins, le système comprend avantageusement, en outre, au moins un moyen 30 de génération et d'injection de bulles et au moins un moyen 31 , 3 Γ d'élimination et/ou d'évacuation desdites bulles, les moyens précités dudit système fonctionnant essentiellement en circuit fermé.
Le moyen 30 de génération et d'injection comprend, de manière connue, un réservoir d'eau intégrant des additifs pour la formation et la conservation des bulles, alimentant un dispositif de création de bulles comportant une soufflante.
Le moyen d'élimination peut être de différents types, à savoir à action mécanique 3 Γ (poussoir, brosse ou raclette se déplaçant dans le volume recevant les bulles), à action physique (moyen 31 d'injection ou d'aspiration d'air, injection d'eau) ou encore à action chimique (aspersion de substance provoquant l'éclatement des bulles).
L'aspiration ou l'injection d'air pour l'élimination des bulles peut être réalisée par la même soufflante que celle participant à la génération des bulles ou par une soufflante additionnelle.
Lorsque le volume étanche de réception des bulles est intégré aux plaques de vitrage 2' ou associé mécaniquement à ces dernières (non escamotable), il peut, en outre, être prévu des moyens de nettoyage des surfaces vitrées, par exemple par injection d'un film d'eau de lavage déminéralisée.
Les différentes plaques de vitrage 2' ou les différentes parties ou pans de toiture transparente peuvent partager les mêmes moyens 30 ; 31, 3 Γ ou présenter chacun des moyens indépendants autorisant une gestion par zones de la toiture transparente.
En vue de disposer d'une source énergétique supplémentaire, en particulier une source d'énergie électrique autonome, permettant éventuellement d'aboutir à un bâtiment 1 à énergie positive, voire le cas échéant, de pouvoir pallier un éventuel manque d'ensoleillement prolongé exceptionnel, en limitant le recours à la consommation d'énergie fossile ou électrique externe, le bâtiment peut, en outre, comprendre au moins une autre source d'énergie renouvelable, telle qu'une éolienne, un puits canadien, un puits provençal, un site de géothermie ou un site hydraulique.
Le dimensionnement des composantes d'isolation thermique 9, 9', 6, 5 du plancher de sol 8, des parois latérales 7, 7', 13, 13', et de la toiture 1" et des composantes de stockage thermique 10, 10', tel qu'indiqué précédemment, associé à un pan de toiture transparent 2 s'étendant sur un versant entier (toiture 1" à deux versants), permettent d'aboutir, comme le montrent des simulations effectuées par l'inventeur, à une construction Γ qui affiche une perte de température intérieure d'au plus 1°C en cinq jours durant les périodes hivernales dans la région la plus froide de France, cette perte de température étant compensée en une journée d'ensoleillement moyen durant cette même période la plus froide.
En vue de favoriser une répartition sensiblement homogène des calories ou frigories dans le bâtiment 1, ce dernier comprend avantageusement des circuits de circulation d'air au niveau de la structure de plancher 8 et des parois latérales 7, 7', 13, 13' raccordés entre eux, le flux d'air circulant dans ces circuits étant éventuellement au moins partiellement forcé par un dispositif actif de mise en circulation et traversant, le cas échéant, un dispositif d'échange thermique tel qu'un puits canadien ou analogue.
Il convient de noter également les vertus frigoriques bénéfiques du bâtiment 1 pendant les périodes chaudes. Durant ces périodes, les
moyens 3 de stockage thermique répartis dans la construction, en particulier comme composante 10 de paroi ou composante 10' de plancher, stockent et restituent de la fraîcheur, résultant du dégagement (désoccultation + enlèvement de l'isolation) du versant transparent 2 durant la période nocturne, permettant la libération par radiation vers l'extérieur des calories excédentaires, dues notamment aux habitants, éventuellement couplée à un renouvellement répété de la masse d'air intérieur de la construction Γ durant cette période (par convection naturelle ou forcée).
Ce fonctionnement réversible bénéfique du bâtiment bioclimatique 1 selon l'invention résulte notamment du procédé de transmission de l'énergie par radiation entre l'intérieur et l'extérieur, à savoir une transmission radiante avec gain positif pendant les périodes froides (stockage par absorption directe de l'énergie radiante du rayonnement solaire ou par chauffage par convection au niveau des moyens de stockage thermique 10, 10' répartis) et avec un gain négatif pendant les périodes chaudes (libération durant les périodes nocturnes des calories excédentaires stockées dans les moyens 10, 10').
Les faces intérieures des parois de la construction Γ sont avantageusement revêtues de matériaux décoratifs favorisant le passage de l'air, tels que par exemple des tissus ou du papier.
Les faces extérieures des blocs 9" peuvent être recouvertes d'un enduit 24'.
L'ossature bois d'un seul tenant formée par la charpente de la toiture 1" (arbalétrier 1 1"', sablière 1 1", antrait 12), l'ossature des parois latérales (poutre 1 1, potences 18, traverses 16, longerons d'appui 26 et 27) et l'ossature du plancher de sol (cadre 8 et poutres 1 Γ) permettent d'aboutir à une structure porteuse suffisamment rigide pour résister aux contraintes mécaniques résultant des forces naturelles et des diverses sollicitations auxquelles le bâtiment 1 est soumis durant son utilisation.
Pour ce faire, l'ossature comprend également des poteaux d'angle connecteurs et stabilisateurs 25, reliant ensemble les trois parties de l'ossature. Ces poteaux 25 sont montés aux angles de la construction Γ et agissent à l'instar de contreventements dans les trois directions orthogonales.
En outre, les assemblages bois sur bois, réalisés avantageusement par tenons/mortaises verrouillés par des chevilles et des
goujons (préférentiellement en bois), assurent une transmission des efforts de compression (pas de traction).
Grâce à ces dispositions, et à l'assemblage particulier du sol, des parois latérales et du toit, ni les sollicitations en pression/compression, ni les sollicitations en détente/déflexion, dans la limite des valeurs usuelles pour ce type de bâtiment 1 , n'entraînent une déformation significative de la construction Γ, permettant ainsi de s'affranchir de fondations traditionnelles (creusées et bétonnées) dans la majorité des mises en œuvre de l'invention.
Parmi les parties et pièces élémentaires pour la réalisation de la construction Γ, on peut relever, comme le montrent la figure 7 des dessins annexés :
- les plaques 2' de verre du pan 2,
- les composantes élémentaires 4' des moyens d'occultation,
- les blocs 9 de matériaux isolants de diverses formes,
- les plaques 10", 15' de stockage thermique (en argile ou pisé),
- les poutres 1 1 ,
- les poutres en I 1 Γ
- les longerons formant le cadre périphérique 8'
- les sablières 1 1",
- les arbalétriers 1 Γ",
- les traverses 16,
- les entretoises 17,
- les chapes 17",
- les potences 18,
- les composantes 19, 19' de la structure porteuses des moyens d'occultation 4 coulissant,
- la couverture faîtière 23 (éventuellement en modules)
- le carreau du carrelage de sol 24,
- les poteaux d'angle 25,
- les longerons d'appui 26 et 27 pour les poutres 1 1 et les potences 18.
Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux modes de réalisations décrits et représentés aux dessins annexés. Des modifications restent possibles, notamment du point de vue de la constitution des divers éléments ou par substitution d'équivalents techniques, sans sortir pour autant du domaine de protection de l'invention.