PANSEMENT AMPOULE COMPRENANT UNE MASSE ADHESIVE
HYDROCOLLOIDE
La présente invention a pour objet un nouveau pansement comprenant une masse hydrocolloïde adhésive destiné au traitement des plaies telles que les plaies exudatives, les brûlures, les lésions dermo- épidermiques superficielles, profondes, chroniques ou aiguës et en particulier au traitement de l'ampoule. Les pansements selon l'invention présentent une tenue dans le temps améliorée.
Arrière-plan technologique
Les pansements comprenant des hydrocolloïdes sont connus depuis plus de 20 ans. Ils sont constitués d'un support sur lequel est déposée une masse adhésive comprenant des hydrocolloïdes. On peut citer, à titre d'exemples, les produits commercialisés sous les dénominations Algoplaque® par les Laboratoires URGO et Comfeel® par la société Coloplast. Des pansements comprenant une masse adhésive comprenant des hydrocolloïdes, spécifiquement destinés au traitement de l'ampoule, sont également connus et commercialisés par exemple sous les dénominations Urgo Traitement Ampoules® par les Laboratoires URGO et Compeed® par la société Johnson & Johnson.
Pour permettre une bonne absorption des exsudais de la plaie, ces pansements contiennent des quantités relativement importantes (de l'ordre de 20 à 50 % en masse) d'hydrocolloïdes. De manière préférentielle, ces pansements sont conçus pour tenir en place sans l'aide d'une bande adhésive complémentaire, en adhérant directement à la peau.
La masse adhésive de ces pansements connus est habituellement constituée d'une phase continue hydrophobe, généralement à base d'élastomères, dans laquelle est dispersée une phase discontinue de particules d'hydrocolloïdes destinées à absorber les exsudais de la plaie.
L'absorption des exsudats par les hydrocolloïdes provoque la gélification de la masse adhésive, ce qui permet de retirer sans douleur le pansement de la plaie après son utilisation.
D'une façon générale, ces masses adhésives comprennent, outre la matrice élastomérique contenant des particules hydrocolloïdes, un (ou
plusieurs) composé(s) destiné(s) à conférer des propriétés d'adhérence à ladite masse connu(s) sous le nom de « tackifiant(s) »,
Pour assurer le maintien dans le temps de leur capacité d'absorption et de leur cohésion lors du retrait, ces pansements possèdent un pouvoir adhésif initial important. Ceci est encore plus vrai pour les pansements destinés au traitement des ampoules qui doivent être positionnés dans des zones courbes ou difficiles d'accès et qui sont soumis à de fortes contraintes mécaniques lors de leur utilisation.
Des pansements comprenant des particules d'hydrocolloïdes dispersées dans une matrice élastomérique, sont par exemple décrits dans les documents FR 2 495 473, FR 2 775 903, EP 0 927 051, EP 1 165 717.
Le document EP 0 264 299 décrit un pansement présentant ce type de composition dans la couche de masse adhésive, étant par ailleurs précisé que le coussinet d'étanchéité, au moins sur sa périphérie, est conformé en biseau de manière telle que son épaisseur près de son rebord ne dépasse pas environ un quart de son épaisseur maximale. WO 92/05755 décrit également un pansement comprenant des particules d'hydrocolloïdes dispersées dans une matrice élastomérique, caractérisé en ce qu'il présente un large rebord périphérique d'une épaisseur inférieur à 0,5 mm et qui s'étend sur au moins 10 mm. EP 1 020 198 décrit un dispositif semblable à celui du document WO 92/05755, la partie rebord périphérique, d'épaisseur 0,15 à 0,20 mm, s'étendant cette fois-ci jusqu'à une distance de 3,0 mm de la partie centrale épaisse, d'épaisseur 0,5 mm.
Problème(s) à résoudre
Un pansement idéal doit répondre si possible à un certain nombre d'exigences lors de l'utilisation par le patient présentant une plaie, dont certaines sont par essence difficiles à satisfaire simultanément. Une trop forte adhésion, bien que permettant d'assurer l'application du pansement, peut avoir comme conséquence un reliquat indésirable de masse adhésive sur la peau au moment de son retrait. Une trop forte adhésion peut également entraîner un retrait douloureux du pansement et/ou provoquer une desquamation superficielle de la peau. Une viscosité trop élevée de la masse adhésive peut empêcher cette dernière de suivre les déplacements
du corps du porteur, mais une masse adhésive trop fluide finira par déborder de son cadre. Si un pansement comprenant une masse adhésive trop fluide est soumis à une force perpendiculaire à sa surface, cela aura pour conséquence de faire fluer la masse au niveau des bords périphériques. Si un tel pansement est soumis à une force dans le plan du pansement, cela aura pour conséquence d'excentrer le pansement de son site de pose. Le support va glisser et pourra dans certains cas provoquer un délaminage de la masse et du support. On vise en effet à satisfaire autant que possible les besoins pendant les phases distinctes de la vie du pansement, que l'on peut définir comme l'accostage, le port et le retrait.
Dans le cadre de la présente invention, des recherches ont été entreprises afin de développer des masses adhésives octroyant à des pansements les contenant une meilleure tenue sur la peau. Les mouvements naturels du corps humain en eux-mêmes font subir des forces mécaniques à des pansements, lesquels sont sujets également à une température au-delà de la température ambiante ainsi qu'à des apports d'eau, de graisses naturelles, sans mentionner les exsudats des plaies qu'ils sont censés isoler de l'extérieur. L'action du corps humain sur le pansement se réalise souvent à l'intérieur de vêtements ou d'autres accessoires tels que des chaussures, ce qui augmente notamment les forces mécaniques. La tendance des pansements à être détachés du corps humain augmente naturellement avec le degré d'activité du porteur, les sportifs connaissant un taux élevé de perte des pansements. Tout en assurant une bonne tenue sur la peau, il est souhaitable de disposer d'un bon pouvoir adhésif initial avec un « tack » suffisant pour ancrer de façon sure le pansement sur la peau lors de sa pose initiale. De préférence, ce « tack » sera stable dans le temps, afin d'assurer une durée de conservation envisageable la plus longue possible après fabrication. De façon générale, on désire disposer de pansements présentant une certaine résistance à l'eau (permettant ainsi au porteur de se laver au moins au moyen d'une douche sans perte du pansement), qui procurent au porteur une sensation de protection de la peau endommagée et qui ne transfèrent pas de quantité significative de masse adhésive sur la peau. Il est également souhaitable que la masse adhésive soit stable dans le temps, de façon à ce qu'après des mois, voire des années de stockage, ses propriétés ne sont pas altérées de façon significative.
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Brève description des Figures
Les Figures 1 à 3 représente de manière schématique les comportements respectifs d'un matériau (théorique) purement élastique, d'un matériau (théorique) purement visqueux, et d'un matériau viscoélastique.
La Figure 4 représente un profil d'épaisseur d'un pansement à bords amincis, un mode de réalisation préféré de la présente invention.
Les Figures 5 à 9 présentent des résultats obtenus dans le test de fluage-recouvrance selon la présente invention pour la masse adhésive commerciale Compeed® ainsi que pour des masses adhésives hydrocolloïde selon les formulations des exemples selon l'invention et selon les exemples comparatifs de la présente demande.
La Figure 10 présente des résultats obtenus en matière de décollage de pansements ampoule de forme ovale sur porteurs sportifs volontaires, dans une étude comparative avec le produit commercial Compeed®.
La Figure 11 représente un dispositif de mesure de tack d'un matériau adhésif à l'aide d'une sonde cylindrique.
Résumé de l'invention
Dans le cadre des recherches visant à identifier des pansements présentant une bonne tenue sur la peau tout en satisfaisant à d'autres critères énumérés ci-dessus, la Demanderesse a étudié différentes conditions de modélisation de comportement de la masse adhésive. Des conditions ont été développées permettant, de façon surprenante, de corréler le comportement d'une masse adhésive hydrocolloïde en fluage- recouvrance avec les résultats, obtenus lors de tests avec des porteurs volontaires, de pansements comprenant une couche constituée par la masse adhésive en question.
Le fluage permet de déterminer comment un matériau se déforme dans le temps sous une contrainte donnée. La recouvrance caractérise comment ce matériau revient à son état initial quand il n'est plus soumis à la contrainte.
Un matériau idéal élastique répond immédiatement à une contrainte puis revient complètement à son état initial quand il n'est plus soumis à une contrainte (voir Figure 1).
Un matériau idéal visqueux se déforme progressivement dans le temps sous la contrainte mais ne revient pas à son état initial quand il n'est plus soumis à une contrainte (voir Figure 2).
Un matériau viscoélastique a un comportement intermédiaire (voir Figure 3).
On définit un rapport de déformation γ adimensionnel permettant de s'affranchir de la différence de déformation en mode fluage (creep) y c et celle en mode recouvrance (recovery) y R entre les formulations.
Yc
Si le matériau est purement élastique γ R=0 (retour à son état initial) alors γ = 1.
Si le matériau est purement visqueux ^R= c alors γ « 0· .
Un matériau viscoélastique aura donc un rapport de déformation γ compris entre 0 et 1.
Les recherches menées par la Demanderesse ont permis de démontrer qu'une bonne corrélation entre des résultats mesurés en fluage-recouvrance et les résultats sur porteurs volontaires est observée lorsque :
- une contrainte initiale de 5000 Pa est appliquée à la masse adhésive pendant la mesure de fluage-recouvrance, cette contrainte étant inhabituellement élevée ; et
- la mesure de fluage-recouvrance est réalisée à la température habituelle du corps de 37°C, à pression atmosphérique normale et avec une humidité relative de 60°, mais sans adjonction d'eau à la masse adhésive hydrocolloïde. Des tests ont été réalisés en utilisant un pousse-syringue capable de déposer en continu la même quantité d'eau sur la masse adhésive hydrocolloïde pendant le test que la quantité d'eau absorbée par la même mass adhésive hydrocolloïde sur un porteur humain dans la même durée. De façon surprenante, bien que l'on puisse imaginer au départ qu'un milieu humide mimerait mieux le comportement de la peau in vivo, la corrélation avec la tenue de pansements observés était meilleure pour les tests de fluage- recouvrance réalisés sans rajout d'eau sur la masse adhésive.
La présente invention se rapporte donc à un pansement comprenant une masse adhésive hydrocolloïde comprenant les composants suivants, les pourcentages en poids de chaque composant étant indiqués par rapport au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde:
- au moins 10 % et au plus 30% d'une matrice élastomerique hydrophobe comprenant des copolymères séquencés poly(styrène-oléfi ne- styrène),
- au moins 2 % et au plus 50 % de particules d'hydrocolloide(s) dispersées dans ladite matrice élastomerique,
- au moins 10 % et au plus 40 % d'au moins une résine tackifiante d'hydrocarbure,
caractérisé en ce que la masse adhésive hydrocolloïde présente un rapport de déformation γ compris entre au moins 0,10 et au plus 0,40, tel que mesuré en soumettant un échantillon cylindrique ayant un diamètre de 10 mm de ladite masse adhésive hydrocolloïde d'épaisseur 1,0 mm, à une température de 37°C dans une atmosphère de 60% d'humidité relative, à une contrainte de 5000 Pa afin de provoquer un fluage auquel est associé une déformation sous contrainte yc mesurée après 30 minutes de contrainte, suivie d'un retrait de la contrainte afin de permettre une recouvrance caractérisée par une déformation résiduelle yR après 30 minutes sans contrainte, le rapport de déformation adimensionnel γ étant donnée par :
Te
II est à noter ici que bien qu'une épaisseur de masse adhésive hydrocolloïde de 1,0 mm soit utilisée pour la mesure standardisée du le rapport de déformation adimensionnel y, il est possible de préparer des pansements d'épaisseur globale variable. Selon un mode préférentiel, l'épaisseur du pansement, dans sa partie la plus épaisse, comprenant la masse adhésive et un film de protection et une couche support, est d'environ 0,85 mm.
Selon un autre aspect de la présente invention, celle-ci porte sur un pansement dans lequel le pansement et la masse adhésive qu'il contient se présentent sous une forme tridimensionnelle à bords amincis, de telle sorte que le profil en hauteur du pansement en allant du centre
géométrique du pansement vers la périphérie du pansement soit constitué de trois sections, comme cela est représenté à la Figure 4 :
- une partie centrale comprenant le centre géométrique du pansement dans laquelle la hauteur E du profil (l'épaisseur maximale du pansement sur sa partie centrale) est substantiellement constante ;
- une partie périphérique d'épaisseur e substantiellement constante ;
- une zone de transition dans laquelle la courbure de raccordement liant les parties périphérique et centrale peut être représentée par une fonction parabolique de formule générale (1) :
y = a.x2 + b.x + c, avec a < 0
dans laquelle x représente la distance horizontale sur le profil (selon la représentation donnée à la Figure 4, x=0 au début de la zone de transition), et y représente la hauteur (épaisseur du pansement) dans la zone de transition,
étant précisé que :
0,0010 mm4 < - a < 0,0036 mm"1, et
0,060≤ b < 0,130.
Une surface de pansement pourrait naturellement présenter des aspérités mais les valeurs à retenir seront celles obtenues de la fonction parabolique qui présente le moins de déviation possible de la courbe observée en surface (par exemple par étude sous microscope). Bien entendu, la valeur « a » dans la fonction parabolique détermine l'effet du terme en x2 et donc le degré de courbure.
Ce profil géométrique caractérisé par une fonction parabolique peut en lui-même conférer des effets techniques avantageux et peut être réalisé indépendamment du fait d'utiliser une masse adhésive hydrocolloïde présentant un rapport de déformation adimensionnel γ compris entre 0,10 et 0,40. Toutefois, selon un mode de réalisation préférable de la présente invention, le profil géométrique est combiné avec le fait d'utiliser une masse adhésive hydrocolloïde présentant un rapport de déformation adimensionnel γ compris entre 0,10 et 0,40 comme détaillé plus haut.
Sans vouloir être lié par une interprétation théorique particulière, la Demanderesse considère que le fait de disposer d'un profil comme indiqué plus haut, sans rebord suivi de changement d'épaisseur très abrupte
(comme décrit dans WO 92/05755 ou EP 1 020 198) ni bord biseauté (comme dans EP 0 264 299), présente des avantages permettant de réconcilier résistance au décollement du pansement avec bonne absorption des exsudais. En effet, un mauvais accostage peut dès le début provoquer de petites plissures du pansement, notamment au niveau des bords périphériques. Ces petites plissures permettront l'entrée d'air/eau/salissure à l'origine d'un décollement précoce. Aussi, de petites plissures facilitent l'accroche avec les chaussettes/chaussures/lanières qui provoquent le décollement du pansement. Si le pansement ne présente pas de petites plissures à la pose, les frottements des chaussettes/chaussures/lanières pourront être à l'origine du décollement. En fonction de la courbure, la surface en contact avec la chaussette/chaussure/lanière ne sera pas la même et la chaussette/chaussure/lanière glissera plus ou moins facilement sur cette surface. Selon le profil parabolique de cet aspect de la présente invention, le passage entre l'épaisseur du rebord périphérique et l'épaisseur maximale se fait de manière progressive. Il n'y a pas de passage abrupt et cela permet un meilleur glissement. Un passage progressif avec un bord biseauté (tel que décrit dans le brevet EP 0 264 299) nécessite une pente très faible, ce qui engendre une épaisseur moins importante de la masse sur une surface plus importante et par voie de conséquence une absorption plus faible des exsudais (car ce sont les particules hydrocoiloïde(s) contenues dans la masse qui permettent une bonne absorption des exsudais).
Le pansement vu de dessus peut revêtir une forme carrée ou rectangulaire. De même sa taille peut être adaptée librement en fonction de la surface de la partie à traiter ou à protéger. Par exemple, un pansement destiné au traitement de l'ampoule peut se présenter sous une forme rectangulaire d'environ 7 cm de longueur et d'environ 4 cm de largeur tandis qu'un pansement destiné au traitement de l'ulcère peut convenablement se présenter sous une forme carrée de 10 cm de coté. Des formes autres que carrée ou rectangulaire sont également envisagées pour des pansements selon l'invention, par exemple des formes circulaires, ovales ou présentant l'apparence d'un haricot.
Dans le cas d'une forme rectangulaire ou ovale, on distingue clairement deux axes distincts traversant le centre géométrique, d'une
part un axe transversal dont la longueur d'un bord périphérique à l'autre bord en passant par le centre est la plus courte possible (l'axe transversal), et d'autre part l'axe longitudinal, perpendiculaire a l'axe transversal et plus long que ce dernier.
Selon un mode préférentiel de la présente invention, le pansement, notamment de type ovale ou rectangulaire, comporte des axes longitudinal et transversal distincts passant par le centre géométrique du pansement, dans lequel :
- sur l'axe longitudinal, 0,0010 mm"1 < - a < 0,0016 mm"1, et 0,060 < b < 0,0920, et
- sur l'axe transversal, 0,0020 mm 1 < - a < 0,0036 mm"1, et 0,080 < b < 0,130.
En sens longitudinal donc, dans ce mode de réalisation préférentiel, la courbure de raccordement est plus faible qu'en sens transversal.
De préférence, dans les pansements à bords amincis dans ce mode de réalisation de la présente invention, la hauteur E dans la partie centrale du pansement d'épaisseur substantiellement constante est d'au moins 0,80 mm et d'au plus 1,2 mm, et la hauteur e dans la partie périphérique du pansement d'épaisseur substantiellement constante est d'au moins 0,26 mm et d'au plus 0,40 mm.
Des pansements présentant des profils géométriques tels que définis par le profil parabolique ci-dessus peuvent notamment être obtenus par la mise en oeuvre du procédé de la demande de brevet WO 2010/004222 de la Demanderesse, un cylindre comportant l'empreinte des formes géométriques souhaitées étant utilisé pour préparer de tels pansements à bord amincis.
Description détaillée de l'invention
Les pansements selon la présente invention comprennent une couche de masse adhésive hydrocolloïde comprenant les éléments essentiels que sont la matrice hydrophobe élastomérique, les particules d'hydrocolloïde(s) ainsi qu'au moins une résine tackifiante d'hydrocarbure comme indiqué plus haut. Les pansements selon la présente invention peuvent en outre présenter, sur la face de la masse adhésive hydrocolloïde non destinée à être au contact de la peau du patient, un support. Les pansements selon la présente invention peuvent également
présenter, sur la face de la masse adhésive hydrocolloïde destinée à être au contact de la peau du patient, un film de protection. Selon un mode de réalisation de la présente invention, le pansement présente une forme à bords amincis. Le pansement vu de dessus peut revêtir une forme carrée ou rectangulaire. De même sa taille peut être adaptée librement en fonction de la surface de la partie à traiter ou à protéger. Par exemple, un pansement destiné au traitement de l'ampoule peut se présenter sous une forme rectangulaire d'environ 7 cm de longueur et d'environ 4 cm de largeur tandis qu'un pansement destiné au traitement de l'ulcère peut convenablement se présenter sous une forme carrée de 10 cm de coté. Des formes autres que carrée ou rectangulaire sont également envisagées pour des pansements selon l'invention, par exemple des formes circulaires, ovales ou présentant l'apparence d'un haricot.
La matrice élastomérique de la couche masse adhésive hydrocolloïde comprend des copolymères séquencés poly(styrène-oléflne- styrène). De préférence, la matrice élastomérique comprend un (ou plusieurs) élastomère(s) appartenant à la famille des copolymères triblocs poly(styrène-isoprène-styrène) (en abrégé : poly(SIS)) et les mélanges de copolymères triblocs poly(SIS) et de copolymères diblocs poly(styrène- isoprène), et en particulier les poly(SIS) ayant une teneur en styrène comprise entre 14 et 52 % et de préférence entre 14 et 30 % en poids rapporté au poids dudit poly(SIS).
De tels produits bien connus de l'homme de l'art sont par exemple commercialisés par la société Kraton sous la dénomination KRATON®D ou par la société Dexco Polymers LP sous la dénomination VECTOR®.
Parmi les copolymères triblocs poly(SIS) préférés, on peut citer en particulier les produits commercialisés sous les dénominations KRATON®D- 1111K, KRATON®D-llllCS, KRATON®D-1107 ou KRATON®1161, VECTOR®4114 et VECTOR®4113.
Des copolymères triblocs poly(styrène-butadiène-styrène) peuvent également être utilisés dans le cadre de l'invention.
Parmi ces copolymères poly(styrène-butadiène-styrène), on peut citer en particulier le produit commercialisé sous la dénomination KRATON®D-1102 par la société Kraton.
De préférence, les élastomères formant la matrice élastomérique seront présents, au sein de la masse adhésive des pansements selon
l'invention en une quantité de 10 à 30 % en poids, et de préférence de 15 à 25 % en poids, du poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
D'une façon générale, la matrice élastomérique précitée incorpore un (ou plusieurs) hydrocolloïde(s).
Par « hydrocolloïde» on entend désigner ici tout composé habituellement utilisé par l'homme de l'art pour son aptitude à absorber les liquides hydrophiles tels que l'eau, le sérum physiologique ou les exsudais d'une plaie.
A titre d'exemple d'hydrocolloïde susceptible d'être utilisé dans le cadre de l'invention, on peut citer la pectine, les alginates, les gommes végétales naturelles comme en particulier la gomme de Karaya, les dérivés de cellulose comme en particulier les carboxyméthylcelluloses et leurs sels de métal alcalin, notamment de sodium ou de calcium, ainsi que les polymères synthétiques à base de sels de l'acide acrylique, connus sous l'appellation "superabsorbants", comme par en particulier les produits commercialisés par la société BASF sous la dénomination LUQUASORB® 1003 ou par la société CIBA Specialty chemicals sous la dénomination SALCARE® SC91. Bien entendu, des mélanges de ces produits peuvent être utilisés à titre d'hydrocolloïdes.
Les hydrocolloïdes préférés dans le cadre de la présente invention sont les sels de métal alcalin de la carboxyméthylcellulose, et en particulier la carboxyméthylcellulose de sodium.
La quantité d'hydrocolloïde(s) incorporée dans la matrice élastomérique sera adaptée en fonction du niveau d'absorption souhaité. D'une façon générale, la quantité d'hydrocolloïde(s) pourra être de l'ordre de 2 à 50 % en poids, rapportée au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
Dans le cadre de la présente invention, on utilisera de préférence une quantité d'hydrocolloïde(s) comprise entre 20 et 50 % en poids rapportée au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
La matrice élastomérique contenant des particules hydrocolloïdes est rendue adhésive par l'ajout de produits dits « tackifiants ». Des produits tackifiants susceptibles d'être utilisés dans le cadre de la présente invention sont les résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) hydrogéné(s). De tels produits sont commercialisés par exemple par la société ARAKAWA sous la dénomination ARKON®. Ces produits sont vendus par grades
indiquant la température de ramollissement. La température du point de ramollissement de l'ARKON® P 90 est de 90°C, celle de l 'ARKON® P 125 est de 125°C et celle de l'ARKON® P 140 est de 140°C. Les résines ARKON® P 100 et ARKON® M 100 sont préparés par l'hydrogénation de résines d'hydrocarbures aromatiques obtenues par polymérisation cationique de la fraction C9 avec des points d'ébullition compris entre 140 et 280°C, cette fraction étant substantiellement exempte de fraction en C5. Dans le cas de la résine ARKON® P 100, le degré d'hydrogénation est considéré comme total, tous les noyaux aromatiques étant hydrogénés. Dans le cas de la résine ARKON® M 100, l'hydrogénation est incomplète, le degré d'hydrogénation étant de 50 à 80%. Dans la mesure où les produits de départ avant hydrogénation de résines tackifiantes telles que celle de la série ARKON® sont aromatiques, de telles résines sont également couramment appelées « résines tackifiantes aromatiques hydrogénées », bien que le produit final peut ne plus contenir de noyau aromatique.
Dans un mode préférentiel de réalisation de la présente invention, au moins deux résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) hydrogéné(s) doivent être présentes, dont les points de ramollissement diffèrent d'au moins 10°C et d'au plus 40°C, de préférence d'au moins 20°C et d'au plus 40°C, encore plus préférentiellement d'au moins 30°C et d'au plus 40°C II s'agit de préférence de deux résines tackifiantes dans la classe de résines aromatiques hydrogénées telle que détaillées plus haut. De manière préférentielle, le point de ramollissement de la résine tackifiante dont le point de ramollissement est le plus bas sera d'au moins 65°C, de préférence d'au moins 80°C. De manière préférentielle, le point de ramollissement de la résine tackifiante dont le point de ramollissement est le plus haut sera d'au plus 145°C, de préférence d'au plus 130°C.
Il a été observé que l'utilisation d'une seule résine tackifiante aromatique hydrogénée peut réduire la capacité à présenter un bon pouvoir adhésif initial avec un « tack » suffisant pour ancrer de façon sure le pansement sur la peau lors de sa pose initiale ainsi que de conserver ce pouvoir adhésif initial lors de la pose pendant une longue durée de conservation du pansement. L'utilisation de deux résines tackifiantes aromatiques hydrogénées permet de réconcilier au mieux l'ensemble de propriétés recherchées.
En plus des résines tackiflantes d'hydrocarbure(s) (aromatiques) hydrogénée(s), la masse adhésive hydrocolloïde peut éventuellement contenir d'autres familles de résines tackiflantes, par exemple les produits obtenus par polymérisation de monomères aliphatiques en C5 (telles que la série WINGTACK®), des polyterpènes ou des résines de colophanes. Parmi les résines tackiflantes utilisées dans le domaine des adhésifs, on distingue généralement entre, d'une part, des résines d'hydrocarbures (synthétiques) et, d'autre part, des résines d'origine naturelle (bien que ces dernières puissent être modifiées chimiquement). Parmi les résines d'hydrocarbures (synthétiques), on retrouve notamment:
- les résines de type aromatique / C9 (précédemment décrites en détail et applicables dans des pansements selon l'invention). Ces résines sont généralement obtenues par l'hydrogénation de résines obtenues par polymérisation de monomères aromatiques telle que le styrène, α- méthylstyrène, le vinyltoluène, l'indène, et le méthylindène ;
- les résines de type aliphatique / C5, généralement obtenues par la polymérisation de monomères tels que l'isoamylène, le cyclopentène et le piperylène ;
- les résines à base d'indène et de coumarone ; et
- les résines DCPD à base de dimères du cyclopentadiène.
Parmi les résines d'origine naturelle, on retrouve notamment ;
les résines de type (poly)terpène, obtenues par polymérisation de monomères terpènes (tels que le pinène, le camphène ou le limonène), éventuellement avec un comonomère synthétique tel que le styrène, et/ou modifiées par réaction avec un phénol ; et
les résines de colophanes. Par « colophane » (également appelé « rosine »), on fait généralement référence à une substance obtenue à partir des arbres résineux tels que des pins. La résine obtenue est majoritairement composée d'acides organiques de la famille des diterpènes. Divers composés diterpéniques peuvent être présents, le squelette majoritaire étant celui de l'acide abiétique. Il est possible d'hydrogéner des acides résiniques tels que l'acide abiétique et ses congénères, qui à l'état naturel présentent des liaisons C=C. En outre, le groupe -C02H dans les acides résiniques peut être estérifié, et les esters avec des polyols (glycols, pentaérythritol etc.) sont bien connus.
De préférence, dans les pansements de la présente invention, des résines autres que des résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) (aromatiques) hydrogéné(s) ne constituent qu'au plus 5% en poids par rapport au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde, et plus préférentiellement la masse adhésive hydrocolloïde est substantiellement exempte de résines tackifiantes autres que des résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) hydrogéné(s).
De préférence, le(s) produit(s) tackifiant(s) représentera (représenteront) de 10 à 40 % en poids, du poids total de la masse adhésive hydrocolloïde, préférentiellement de 25 à 35%. De préférence, dans le mode de réalisation préférentiel selon lequel il y a deux résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) hydrogéné(s), chacune des deux résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) hydrogéné(s), dont les points de ramollissement diffèrent d'au moins 10°C et d'au plus 40°C, représentera au moins 5%, de préférence au moins 10% en poids du poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
Divers composés additionnels pourront être ajoutés à la matrice élastomérique contenant les composés tackiflants et hydrocolloïdes précités pour obtenir des masses adhésives hydrocolloïdes qui présentent des propriétés d'élasticité, d'adhésion, de stabilité dans le temps et de cohésion optimisées.
De tels composés sont par exemple des stabilisants comme en particulier des antioxydants, des plastifiants comme en particulier les huiles plastifiantes.
Par « stabilisant » on entend désigner ici tout composé apte à assurer la stabilité vis-à-vis de l'oxygène (antioxydant), la chaleur, l'ozone et les rayonnements ultra violets des composés utilisés dans la formulation des masses hydrocolloïdes adhésives, en particulier des résines tackifiantes et des copolymères séquencés. Ces composés stabilisants sont bien connus et pourront être utilisés seuls ou en mélange.
Parmi les composés antioxydants susceptibles d'être utilisés selon l'invention, on peut citer les antioxydants phénoliques, comme par exemple les produits commercialisés par la société CIBA-GEIGY sous les dénominations IRGANOX" 1010, IRGANOX®565 et IRGANOX® 1076 ainsi que les antioxydants soufrés, comme par exemple le
dibutyldithiocarbamate de zinc commercialisé par la société FLEXSYS sous la dénomination PERKACIT ZDBC.
Ces composés peuvent être utilisés seuls ou en mélange, de préférence dans une proportion de 0 à 2 % en poids, et plus particulièrement de 0,1 à 0,6 % en poids, rapportée au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
Dans le cadre de la présente invention, on utilisera de façon préférée l'association de l*ÏRGANOX®1010 et du PERKACIT¾DBC.
Parmi les composés plastifiants susceptibles d'être utilisés selon l'invention, on peut citer les plastifiants habituellement utilisés par l'homme de l'art pour la préparation de masses adhésives hydrocolloïdes, les huiles plastifiantes ou encore des dérivés de phtalate tels que le dioctylphtalate, ou bien des adipates.
L'utilisation des huiles plastifiantes est particulièrement préférée dans le cadre de la présente invention.
Par « huile plastifiante » on entend désigner ici les huiles minérales ou végétales couramment employées par l'homme de l'art pour plastifier les copolymères séquencés du type styrène-oléfine-styrène utilisés dans la composition des masses adhésives hydrocolloïdes.
Ces huiles minérales sont généralement constituées de mélanges dans des proportions variables de composés de nature paraffinique, naphténique ou aromatique.
Parmi les huiles plastifiantes susceptibles d'être utilisées selon l'invention, on peut citer les produits commercialisés par la société SHELL sous les dénominations ONDINA® et RISELLA© qui sont constitués de mélanges à base de composés naphténiques et paraffiniques ou sous la dénomination CATENEX® qui sont constitués de mélanges à base de composés naphténiques, aromatiques et paraffiniques, les produits commercialisés par Croda sous la dénomination Crodamol DOA ou commercialisés par Eigenmann & Veronelli sous la dénomination commerciale Lincol DOA-C qui sont du diethylhexyl adipate.
Dans le cadre de la présente invention, on utilisera de façon préférentielle le diethylhexyl adipate commercialisé sous la dénomination Crodamol DOA par Croda.
Ces composés plastifiants peuvent être utilisés seuls ou en mélange, de préférence dans une proportion de 5 à 20 % en poids, et plus
particulièrement de 7 à 15 % en poids, rapportée au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
La masse adhésive hydrocolloïde des pansements selon l'invention peut encore comprendre un ou plusieurs composé(s) tensioactif(s) en une quantité inférieure ou égale à 10 % en poids, de préférence inférieure ou égale à 5 % en poids, rapportée au poids total de la masse adhésive hydrocolloïde.
Un composé tensioactif préféré dans le cadre de la présente invention est le composé commercialisé sous la dénomination AcResin®.
Un autre composé tensioactif préféré dans le cadre de la présente invention est le polysorbate 80, comme par exemple le produit commercialisé par la société SEPPIC sous la dénomination ONTANOX® 80.
L'épaisseur de la couche de masse adhésive hydrocolloïde des pansements selon l'invention est variable, selon l'utilisation envisagée. De préférence, l'épaisseur de la couche de masse adhésive hydrocolloïde variera entre au moins 0,3 mm et au plus 2,0 mm. Les épaisseurs élevées, de 1,2 mm et au-delà, par exemple entre 1,2 mm et 1,5 mm, seront préférées pour des plaies chroniques et dans d'autres situations dans lesquelles le volume des exsudais attendus est important. Bien que l'épaisseur de la couche de masse adhésive hydrocolloïde puisse être substantiellement la même sur toute la surface du pansement selon un mode de réalisation de la présente invention, selon un autre mode de réalisation, l'épaisseur est réduite aux bords.
Les pansements de l'invention peuvent être de différents types mais comprendront de préférence un support.
D'une façon générale, le choix du support sera réalisé en fonction des propriétés requises (étanchéité, élasticité, etc.) dans l'application recherchée.
Ainsi, le pansement selon l'invention peut comprendre un support tel qu'un film formé d'une ou plusieurs couches et d'une épaisseur variable de 5 à 150 μιη ; un non-tissé ou encore une mousse ayant une épaisseur de 10 à 500 μπι sur lequel la masse adhésive hydrocolloïde a été enduite, de façon continue ou non continue. Le plus souvent, le support présentera une épaisseur global de 10 à 100 μιη, de préférence de 20 à 50 μιη.
Ces supports à base de matériaux synthétiques ou naturels sont bien connus de l'homme de l'art.
Parmi les supports en forme de mousse utilisables dans le cadre de l'invention, on peut ainsi citer les mousses en polyéthylène, en polyuréthane, en PVC par exemple.
Parmi les supports non-tissés utilisables dans le cadre de l'invention, on peut citer les non-tissés en polypropylène, polyéthylène, polyuréthane, polyamide, ou polyester par exemple.
Dans le cadre de la présente invention, on préférera utiliser des supports en forme de films, et notamment des films en polyuréthanne comme par exemple les films commercialisés par la société Smith et Nephew sous la référence LASSO® réalisés à partir du polyuréthanne commercialisé par la société BF GOODRICH sous la dénomination ESTANE® ; des films en polyéthylène à basse densité comme par exemple les films commercialisés par la société SOPAL ; des films à base de copolymère thermoplastique de polyéther-polyester comme par exemple les produits commercialisés par la société DUPONT DE NEMOURS sous la dénomination Hytrel® ; ou encore des films complexes associant un film de polyuréthanne et un non-tissé.
Selon une variante de réalisation de l'invention, le pansement peut comporter une couche absorbante disposée entre le support et la masse adhésive hydrocolloïde. Cette couche absorbante peut être constituée de tout type de matériau absorbant tel que par exemple une mousse (comme en particulier une mousse polyuréthane), un non-tissé, une couche de polymère super absorbant, ou une combinaison de ces matériaux. Une couche absorbante de ce type, qui peut permettre d'absorber de grands volume d'exsudats, peut présenter une épaisseur allant de 50 μιη jusqu'à 2,5 mm.
Les pansements selon l'invention peuvent comporter, sur la face de la couche de masse adhésive hydrocolloïde destinée à être au contact de la peau du patient, un film de protection. Ce dernier peut avantageusement être constitué d'un film siliconé ou d'un papier siliconé. Les films siliconés sont souvent réalisés à partir de polyesters. Les papiers pour papier siliconé sont généralement ici des papiers denses super- calendrés. Il existe également des films complexes à base à la fois de papier et de film plastique.
Le film de protection d'un pansement selon l'invention, afin d'être préhensible, présentera de préférence une épaisseur comprise entre au moins 30 μιη et au plus 300 μιη.
Les pansements selon la présente invention sont fabriqués, de préférence, selon le procédé suivant :
a) on forme un premier élément stratifié en solidarisant entre eux un film support et la masse adhésive hydrocolloïde extrudée ;
b) on met en forme ledit élément stratifié pour obtenir un produit intermédiaire comportant une pluralité de zones formant chacune une ébauche de pansement ;
c) on forme un second élément stratifié en solidarisant entre eux ledit produit intermédiaire et un film de protection ;
d) on découpe ledit second élément stratifié pour former ainsi une pluralité de pansements.
Exemples de réalisation
Exemple comparatif de formulation 1
On a préparé une masse adhésive hydrocolloïde constituée des composés suivants (quantité exprimée en poids pour 100 grammes de masse) :
Cette masse adhésive hydrocolloïde a été préparée par la mise en œuvre du procédé suivant :
Dans un malaxeur à bras en Z à une température de consigne de 130°C, on a introduit les composés 1, 2, 7 et 8.
A la 40eme minute, on a ajouté le composé 3.
A la 50eme minute, on a ajouté le composé 4.
A la 60eme minute, on a ajouté le composé 5.
A la 70eme minute, on a ajouté le composé 6.
La vidange du malaxeur a été effectuée à la 80eme minute.
La masse hydrocolloïde adhésive a été chauffée à une température de l'ordre de 110 à 130°C.
Exemple comparatif de formulation 2
On a préparé une masse adhésive hydrocolloïde constituée des composés suivants (quantité exprimée en poids pour 100 grammes de masse) :
Quantité (en
N° Composés poids pour
100 grammes)
1 Elastomère
Copolymère bloc Styrène-Isoprène-Styrène/
18,0
Styrène Isoprène (commercialisé sous la
dénomination KRATOIM® D 1111 K par KRATON)
2 Plastifiant
Diethylhexyl adipate (commercialisé sous la 7,0 dénomination Crodamol DOA par Croda)
3 Résine tackifiante
Résine (commercialisé sous la dénomination de 13,0
Arkon P 140® par Arakawa)
4 Résine tackifiante
Résine (commercialisé sous la dénomination de 20,0
Arkon P 90® par Arakawa)
5 Hvdrocolloïde
41,0
Carboxyméthylcellulose (commercialisé sous la
dénomination CMC Blanose® 7H4XF par
Hercules)
6 Antioxvdant
Dibutyldithiocarbamate de Zinc (commercialisé
0,5 sous la dénomination Perkacit® ZDBC par la
société FLEXSYS)
7 Antioxvdant
Pentaérythritol Tetrakis (3-3,5-di-tert-butyl-4- hydroxyphényl)proprionate) (commercialisé 0,5 sous la dénomination Irganox® 1010 par Ciba
Speciality Chemicals)
Cette masse adhésive hydrocolloïde a été préparée par la mise en œuvre du procédé suivant :
Dans un malaxeur à bras en Z à une température de consigne de 135°C, on a introduit les composés 1, 2, 6 et 7.
A la 45eme minute, on a ajouté le composé 3 et 4.
A la 55eme minute, on a ajouté le composé 5.
La vidange du malaxeur a été effectuée à la 65eme minute.
Exemple 1 de formulation selon l'invention
On a préparé une masse adhésive hydrocolloïde constituée des composés suivants (quantité exprimée en poids pour 100 grammes de masse) :
Quantité (en
N° Composés poids pour
100 grammes)
1 Elastomère
Copolymère bloc Styrène-Isoprène-Styrène/
18,0
Styrène Isoprène (commercialisé sous la
dénomination «RATON® D 1111 K par KRATON)
2 Plastifiant
Diethylhexyl adipate (commercialisé sous la 10,0 dénomination Crodamol DOA par Croda)
3 Résine tackifiante 15,0
Résine (commercialisé sous la dénomination de
Arkon P 125® par Arakawa)
4 Résine tackifiante
Résine (commercialisé sous la dénomination de 15,0
Arkon P 90® par Arakawa)
5 Hvdrocolloïde
Carboxyméthylcellulose (commercialisé sous la
41,0 dénomination CMC Blanose® 7H4XF par
Hercules)
6 Antioxydant
Dibutyldithiocarbamate de Zinc (commercialisé
0,5 sous la dénomination Perkacit® ZDBC par la
société FLEXSYS)
7 Antioxvdant
Pentaérythritol Tetrakis (3-3,5-di-tert-butyl-4- hydroxyphényl)proprionate) (commercialisé 0,5 sous la dénomination Irganox® 1010 par Ciba
Speciality Chemicals)
Cette masse adhésive hydrocolloïde a été préparée par la mise en œuvre du procédé suivant :
Dans un malaxeur à bras en Z à une température de consigne de 135°C, on a introduit les composés 1,2,6 et 7.
A la 45eme minute, on a ajouté le composé 3 et 4.
A la 55eme minute, on a ajouté le composé 5.
La vidange du malaxeur a été effectuée à la 65eme minute.
Exemple 2 de formulation selon l'invention
On a préparé une masse adhésive hydrocolloïde constituée des composés suivants (quantité exprimée en poids pour 100 grammes de masse) :
Quantité (en
N° Composés poids pour
100 grammes)
1 Elastomère
Copolymère bloc Styrène-Isoprène-Styrène/
18,0
Styrène Isoprène (commercialisé sous la
dénomination KRATON® D 1111 K par KRATON)
2 Plastifiant
Diethylhexyl adipate (commercialisé sous la 10,0 dénomination Crodamol DOA par Croda)
3 Résine tackifiante
Résine (commercialisé sous la dénomination de 30,0
Arkon P 125® par Arakawa)
4 Hydrocolloide
Carboxyméthylcellulose (commercialisé sous la
41,0 dénomination CMC Blanose® 7H4XF par
Hercules)
5 Antioxvdant
Dibutyldithiocarbamate de Zinc (commercialisé
0,5 sous la dénomination Perkacit® ZDBC par la
société FLEXSYS)
6 Antioxydant
Pentaérythritol Tetrakis (3-3,5-di-tert-butyl-4- hydroxyphényl)proprionate) (commercialisé 0,5 sous la dénomination Irganox® 1010 par Ciba
Speciality Chemicals)
Cette masse adhésive hydrocolloïde a été préparée par la mise en œuvre du procédé suivant :
Dans un malaxeur à bras en Z à une température de consigne de 135°C, on a introduit les composés 1, 2, 5 et 6.
A la 45eme minute, on a ajouté le composé 3,
A la 55eme minute, on a ajouté le composé 4.
La vidange du malaxeur a été effectuée à la 65eme minute.
Bien que cette formulation satisfasse aux critères de mesure de fluage-recouvrance (valeur de γ comprise entre 0,10 et 0,40 selon la méthode de mesure de la présente invention) et présente une bonne tenue sur la peau, elle semble être moins capable de présenter un bon pouvoir adhésif initial avec un « tack » suffisant pour ancrer de façon sure le pansement sur la peau lors de sa pose initiale ainsi que de conserver ce pouvoir adhésif initial lors de la pose pendant un longue durée de conservation du pansement. Une masse adhésive à deux résines tackifiantes d'hydrocarbure(s) hydrogéné(s) dont les points de ramollissement diffèrent d'au moins 10°C et d'au plus 40°C, dont un exemple illustratif est donné dans l'exemple de formulation 1 selon l'invention ci-dessus, constitue donc actuellement un mode de réalisation particulièrement préféré.
Evaluation des propriétés de masses adhésives selon les exemples de formulation Mode Opératoire
Une plaque de masse pour chaque formulation d mm d'épaisseur est réalisée à l'aide d'une presse chauffée 200E Collin (type de presse chauffante) à 110°C.
Fluage
Echantillon découpé à l'emporte-pièce de diamètre de 20mm.
Rhéomètre : Gemini 150
Mobile : Plan 20 mm
Température : 37°C
Contrainte : 5000Pa
Temps fluage : 30min
Temps recouvrance : 30min Le fluage du produit commercialisé par Johnson&Johnson sous la dénomination commerciale Compeed® a également été mesuré.
Selon la présente invention, ce test de fluage-recouvrance est réalisé en milieu sec.
Les résultats obtenus sont présenté dans les Figures 5 à 9 et résumés dans le tableau suivant :
Il a été trouvé que les formules des exemples comparatifs 1 et 2 présentent une tenue moindre à l'usage par rapport au produit Compeed® (dans le type de test sur porteur qui sera décrit ci-après) et montrent un rapport de déformation plus élevé. Ces formules ont un comportement plus élastique en mode fluage/recouvrance.
Les formules des exemples 1 et 2 selon l'invention, qui semblent avoir une tenue meilleure que Compeed® dans des essais sur porteurs, présentent un rapport de déformation plus faible. Ces formules semblent avoir un comportement plus visqueux en mode fluage/recouvrance.
Résultats sur porteurs
Des pansements comprenant la masse adhésive hydrocolloïde selon l'Exemple 1 ont été testés par des porteurs volontaires pratiquant des activités sportives. Il en est ressorti que les pansements selon l'invention présentent un taux réduit de décollement, une certaine résistance à l'eau, confère une sensation de protection de la peau (protection contre les pressions, les frottements de la chaussure) et ne transfèrent pas de quantité significative de massé adhésive sur la peau.
Dans une étude, des ailettes de protection d'une masse adhésive de pansement ampoule de forme ovale de la marque Compeed® ont été retirées et remplacées par des ailettes neutres. Un pansement ampoule également de forme ovale et de la même taille et épaisseur a été préparé
avec la masse adhésive selon l'exemple de formulation 1 de la présente invention. Trente-deux personnes ont participé à cette première étude qui a débuté par lh ou lh30 de course à pied puis s'est poursuivi sur 48h en condition urbaine avec cependant une activité sportive renouvelée (marche ou course) pour 50% des personnes.
Dès la fin de la course, on observe une différence significative entre les deux pansements au niveau de l'état de décollement : les pansements selon l'invention se décollent moins que les pansements Compeed® et cela se confirme après 48h de port. En effet, 63% des pansements selon l'invention sont encore en place après 48h de port et sont peu décollés alors que 47% des pansements Compeed® sont présents avec un état de décollement variable.
Les résultats de cette première étude sont présentés à la Figure 10. D'autres tests semblables avec des porteurs sportifs volontaires, comparant des formes haricot et ovale avec la même masse adhésive hydrocolloïde selon l'exemple de formulation selon l'invention, ont permis de démontrer que la forme n'a pas d'impact sur la tenue du pansement (profil de perte dans le temps de pansement). Etude du vieillissement des pansements
On a mesuré l'adhésivité des pansements tel que préparés à l'exemple de formulation 1 et l'exemple de formulation 2 selon l'invention, afin d'évaluer la différence de comportement après un vieillissement de 18 mois et 24 mois dans une étuve à 21 ±2°C à une humidité relative de 60 ±15 % HR.
A cet effet, on a utilisé la méthode dite du "tack à la sonde" qui vise à mesurer le décollement d'une sonde cylindrique appliquée sur un adhésif avec une contrainte de pression P0 pendant un temps t donné dans des conditions de température et d'humidité prédéterminées.
Appareillage
Plus précisément, cette méthode a été mise en œuvre au moyen de l'appareil représenté à la Figure 11.
Cet appareil est essentiellement constitué :
- d'une sonde cylindrique 1 présentant une extrémité finement polie susceptible de se déplacer longitudinalement (de bas en haut dans
l'exemple représenté) au travers d'un guide sonde 2 constitué d'un cylindre percé en son centre d'un trou libre permettant le libre passage sans frottement de la sonde ;
- d'un dynamomètre électronique comprenant une mâchoire mobile 4 pouvant être reliée à la sonde 1 par une chaînette 5 et un socle 6 sur lequel peut être emboîté un plateau 7 ; ledit dynamomètre étant en outre relié à un système d'acquisition et d'enregistrement des données telles qu'en particulier la vitesse de descente de la sonde, la pression d'accostage de la sonde sur l'adhésif, le temps de contact entre la sonde et l'adhésif et la vitesse de remontée de la sonde.
Echantillons
Masse enduite sur un film de polyuréthane PU inspire 2304 EXOPACK de 30 pm d'épaisseur.
Les échantillons découpés ont une surface supérieure à la base du guide sonde.
Mode opératoire :
- On a emboîté le plateau 7 sur le socle 6 du dynamomètre.
- On a fixé la chaînette 5 de la sonde dans la mâchoire mobile 4 du dynamomètre.
- On a nettoyé la sonde 1 avec un solvant (cette opération étant répétée avant chaque mesure).
- On a appliqué l'échantillon face à tester sur la base du guide-sonde.
- On a programmé les paramètres du dynamomètre (vitesse de descente, pression d'accostage, temps de contact et vitesse de remontée).
- On a procédé à la mesure en effectuant les opérations suivantes: descente de la sonde
- On a enregistré la force de décollement en kPa que l'on a traduite en contrainte d'arrachement C suivant la relation :
C = F/S où F = Force exprimée en N et S= Surface exprimée en m2.
Paramètres du test:
Contrainte d'application ; 4.3 kPa (sonde en laiton de 35 g et diamètre de 10 mm)
Vitesse d'essai : 300 mm/min
Temps de contact : 5 s
Les mesures ont été réalisées sur 10 échantillons de chacune des masses. Résultats :
Les moyennes des résultats des mesures ainsi effectuées exprimés en kPa ont été reportées dans le tableau I.
Le comportement en vieillissement a été évalué de manière comparative entre la masse de l'exemple de formulation 1 et l'exemple de formulation 2 selon l'invention sur deux configurations de protecteurs. Silphan est un film protecteur en polyester PET siliconé et R1010 est un papier super calandré siliconé.
L'analyse faite avec deux protecteurs a pour but de montrer qu'une des deux masses présente réellement un comportement en vieillissement signifîcativement plus faible que l'autre et ce indépendamment de l'état de surface induit par les protecteurs.
Les données issues des mesures de tack à la sonde montrent un comportement en vieillissement très différent entre la masse de l'exemple de formulation 2 et l'exemple de formulation 1 selon l'invention. Le tableau montre que le niveau de tack est constant sur la masse de l'exemple 1 selon l'invention et ce pour les deux protecteurs. A l'inverse, sans utiliser de tests statistiques, les données montrent que la masse de l'exemple de formulation 2 est signifîcativement moins stable que la masse de l'exemple 1 selon l'invention et ce pour les deux protecteurs car le niveau de tack à la sonde décroît avec le temps.
Tableau I
Tack à la sonde (10 Exemple 1 selon Protecteur Silphan 104 mm) en kPa à T0 l'invention Protecteur R1010 67 (date de fabrication) Exemple 2 selon Protecteur Silphan 139 l'invention Protecteur R1010 98
Tack à la sonde (10 Exemple 1 selon Protecteur Silphan 94 mm) en kPa après l'invention Protecteur R1010 53 18 mois de Exemple 2 selon Protecteur Silphan 121 vieillissement à 25°C l'invention Protecteur R1010 86
Tack à la sonde (10 Exemple 1 selon Protecteur Silphan 102 mm) en kPa après l'invention Protecteur RIO 10 70 24 mois de Exemple 2 selon Protecteur Silphan 108 vieillissement à 25°C l'invention Protecteur R1010 67