EP2115383B1

EP2115383B1 - Projectile balistique non-léthal à marquage lumineux de la zone d'impact

Info

Publication number: EP2115383B1
Application number: EP08701601A
Authority: EP
Inventors: Jacques Ladyjensky
Original assignee: Cyalume Technologies Inc
Current assignee: Cyalume Technologies Inc
Priority date: 2007-02-08
Filing date: 2008-02-08
Publication date: 2012-06-06
Anticipated expiration: 2028-02-08
Also published as: US20100175577A1; ES2390520T3; EP2115383A1; WO2008107215A1

Abstract

Projectile à marquage lumineux de la zone d'impact, en particulier projectile de moyen ou petit calibre, constitué d'un corps cylindrique creux (1) dans lequel peut se déplacer une masse inertielle (2) mise en mouvement par l'accélération, positive ou négative, qu'implique le processus de tir, mouvement qui provoque l'éventrement d'une membrane (3, 4) séparant deux chambres (5, 6), contenant chacune un liquide à potentialité chimiluminescente, lesquels en se mélangeant émettent de la lumière. A l'impact, l'expulsion du mélange lumineux vers l'extérieur est obtenue, par des orifices appropriés (21, 23), et ce sous l'action d'une pression interne provoquée ou non par génération chimique de gaz résultant de la mise en communication de chambres par l'effet d'éventration de membrane.

Description

La présente invention concerne un projectile à marquage lumineux de la zone d'impact. Ce type de projectile permet avantageusement de repérer à distance et aisément, les points ou zones d'impact de projectiles tirés, y compris ceux de petit calibre, dans le but entre autres de perfectionner progressivement la précision du tir et de permettre l'entraînement des utilisateurs. Ce type de projectile peut être utilisé par exemple dans un cadre militaire ou par des forces de l'ordre. De préférence le projectile est destiné à l'entraînement et est non-léthal.
EP-A-1043562 divulgue un projectile non-léthal selon le préambule de la revendication 1, adapté au contrôle de manifestants par les forces de l'ordre, comprenant une masse inertielle apte à provoquer l'éventrement d'une membrane délimitant une chambre comportant un agent inhibiteur ou un agent marqueur.
L'article selon la présente invention et son procédé d'utilisation utilisent la propriété bien connue qu'ont certains liquides chimiques de fournir une émission chimiluminescente lorsqu'ils sont mélangés. L'emploi ici, de ce fait, s'en envisage en atmosphère sombre ou franchement nocturne.
Des articles présentant la même finalité ont déjà été proposés. Ils comportent à l'intérieur d'un corps ogival, une ou plusieurs ampoules de verre contenant le ou les liquides en question. Il en est ainsi du brevet publié le 31 janvier 2006 sous le n° US 6990905 (inventeur Manole Leon R et al). Ce dispositif présente des inconvénients tels qu'il ne peut pas être utilisé en pratique, sauf pour de tout gros calibres de projectiles, tels que le 40 mm décrit dans le document de brevet en question. En effet, de telles ampoules contenant un liquide requièrent pour être fabriquées, la présence d'un espace d'air intérieur suffisamment volumineux pour permettre le scellage du verre, et donc ne peuvent pas être produites en très petites dimensions. Si des ampoules contenant simultanément un liquide, plus de l'air en quantité non-négligeable, étaient produites, les balisticiens comprendront que les mouvements de liquide interne, pendant la trajectoire d'un projectile, sont de nature à rendre celle-ci incontrôlable. Par ailleurs le bris du verre n'est pas un processus contrôlable : il se fait parfois de manière très incomplète, avec une bonne proportion de liquide demeurant dans l'ampoule et ne participant pas au mélange. D'autre part, le prix de revient est substantiel et un besoin subsiste donc pour des projectiles plus économiques.
L'invention se propose notamment de surmonter ces inconvénients.
L'invention est basée sur l'effet de la rupture d'une ou plusieurs membranes, séparant des chambres comprenant des produits à potentialité chimiluminescente, lors du tir ou de l'impact d'un projectile. La ou les membranes sont par exemple déchirées par la déformation du projectile et/ou le déplacement d'une masse inertielle interne ou intégrée au projectile, au moment du tir et/ou de l'impact.
Selon un mode de réalisation, l'invention est basée sur le mouvement à l'intérieur du corps principal du projectile, d'une masse inertielle, qui, sous l'effet de l'accélération ou de la décélération due au tir, vient éventrer une ou plusieurs membranes séparant deux ou plusieurs chambres, lesquelles contiennent chacune un ou plusieurs composants dont un liquide à potentialité chimiluminescente. Le mélange entre eux des liquides à potentialité chimiluminescente provoque l'émission de lumière. Une fois illuminé, selon le type de projectile, le mélange peut rester confiné à l'intérieur du corps principal, dont les parois se doivent alors d'être translucides, ou être expulsé en tout ou en partie vers l'extérieur, de façon à rendre la cible davantage visible, même si elle est mobile.
Dans la présente invention, les chambres qui contiennent du liquide à potentialité chimiluminescente sont séparées par une membrane, attachée selon sa périphérie au corps principal du projectile, membrane destinée à être éventrée par le mouvement de la masse inertielle. Cette membrane est préférentiellement constituée d'une feuille mince d'aluminium revêtue d'un vernis polymérique. Il y a lieu à cet égard de citer le brevet européen EP 1421314 B1 et sa contrepartie aux Etats-Unis N° US 2003/0223219 A1 qui décrivent une pochette souple à usage d'élément éclairant, constituée par deux membranes analogues à celle qu'on vient d'évoquer, scellées ensemble sur leur périphérie, formant une chambre que l'utilisateur éventre au moyen d'une bille ou autre grain dur. Selon la présente invention il n'y a pas d'intervention d'un utilisateur. C'est une masse inertielle qui agit sur la membrane pour provoquer son éventration, et ce, d'une part en fonction de la forme appropriée qui lui a été donnée en vue de cette éventration, et d'autre part, en agissant de façon automatique sous l'effet de toute accélération (ou décélération) due au tir, et non sous la volonté de l'utilisateur effectuant des gestes convenables et appropriés. D'autre part, avec la pochette souple et l'éventration par une bille ou grain dur, le malaxage par l'utilisateur est nécessaire pour avoir un mélange convenable, tandis que dans la présente invention, l'irruption dans la membrane et la chambre qui lui fait suite, est brutale et s'opère avec déchirage sur une grande surface par rapport au volume concerné, de telle sorte que le mélange est d'office satisfaisant. Par ailleurs il est évident que la finalité de la pochette à membrane n'est pas et ne saurait être en aucune façon d'équiper un projectile, même de gros calibre, et a fortiori de moyen ou petit calibre. Une pochette étant formée de deux membranes scellées ensemble selon la partie périphérique de leur surface, il ne resterait quasiment rien comme volume disponible à l'intérieur si on devait considérer une pochette qui n'aurait que quelques millimètres de dimension.
Enfin, dans la présente invention, il est possible, et même souvent souhaité, d'obtenir l'expulsion vers l'extérieur, de tout ou partie du liquide allumé, ce qui n'est, avec la pochette à membranes, ni prévu ni souhaitable. A cet effet, le projectile selon l'invention est pourvu d'orifices par où le liquide allumé peut s'éjecter, soit du fait de la pression due au mouvement de la masse inertielle (effet de piston) soit par une réaction chimique génératrice de gaz obtenue par le mélange de deux composants au moment de l'éventration. Ces deux effets peuvent aussi se combiner.
L'invention propose donc un projectile à marquage lumineux de la zone d'impact, constitué d'un corps cylindrique creux, dans lequel peut se déplacer une ou plusieurs masses inertielles mises en mouvement par l'accélération, positive ou négative, qu'implique le processus de tir, mouvement qui provoque l'éventrement d'une ou plusieurs membranes séparant, à l'intérieur du corps ogival creux, deux ou plusieurs chambres, lesquelles contiennent chacune un liquide à potentialité chimiluminescente, lesquels liquides en se mélangeant émettent de la lumière, le projectile comportant, à l'avant, un conduit assurant la communication entre l'intérieur du projectile et le milieu extérieur, conduit permettant l'expulsion du liquide illuminé.
Selon un mode de réalisation, la ou les masses inertielles lors de la mise en mouvement, agit ou agissent comme un piston à l'intérieur du corps principal creux, en provoquant l'expulsion vers l'extérieur, par des orifices prévus dans les parois du projectile, du mélange liquide émetteur de lumière.
De préférence la ou les membranes à éventrer constituent, outre une séparation physique des liquides chimique avant leur mélange, une barrière contre la diffusion de tout élément constitutif de ces liquides, diffusion pouvant être de nature à nuire à la conservation de l'intégrité de leurs propriétés pendant la période de stockage.
La ou les membranes sont par exemple constituées d'une feuille mince en aluminium laquée sur au moins une de ses faces d'un vernis polymérique thermosoudable, destiné à adhérer, via un apport instantané de chaleur, au corps du projectile, ou pièce intermédiaire ad hoc, de façon à former la ou les chambres requises.
Le vernis polymérique thermosoudable est de préférence neutre sans influence chimique sur la composition ou la conservation des liquides à potentialité chimiluminescente avec lesquels il est en contact, et est lui-même non-dissous par les solvants desdits liquides, par exemple un produit du type Morprime (TM) de Morton, division de Rohm & Haas (USA).
Le projectile selon l'invention peut être en outre pourvu à l'avant, d'un bouchon affectant la forme d'un cylindre pouvant coulisser à l'intérieur du corps principal, tout en dépassant hors de ce dernier à l'avant, de façon à être la première surface qui va rencontrer la cible à l'impact, cylindre pourvu de cannelures longitudinales creuses sur sa surface périphérique, qui autorisent la sortie du mélange lumineux sous pression, les cannelures creuses constituant des canaux de section suffisamment faible pour assurer un léger laminage du liquide dont le mélange est désiré.
Selon l'invention, un conduit assurant la communication entre l'intérieur du projectile et le milieu extérieur est prévu, conduit permettant l'expulsion du liquide illuminé, et pouvant être pourvu d'un bouchon destiné à se dégager lors de l'impact à l'arrivée.
Selon un autre aspect de l'invention, le projectile peut être pourvu outre les liquides susmentionnés, dans une ou plusieurs de ses chambres, de composés susceptibles d'avoir une réaction émettrice de gaz, lorsqu'ils se trouvent mélangés entre eux par suite d'éventration d'une ou plusieurs membranes séparant les chambres.
La matière constitutive du corps principal du projectile et/ou celle du bouchon, peut être avantageusement un polymère élastomérique.
Selon encore un autre aspect, dans la partie avant du corps ogival, les parois de celui-ci présentent des replis, façon accordéon, de nature à en faciliter l'écrasement contre une cible, avec réduction de volume.
On comprendra que les masses inertielles peuvent être pourvues, du côté où elle font face à une membrane, d'une structure éventreuse en pointe ou en pyramide.
L'invention est ci-après décrite plus en détail, en se référant aux figures annexées, qui illustrent des exemples non limitatifs mais particulièrement représentatifs. En particulier l'homme de l'art comprendra que les différentes caractéristiques décrites dans les figures peuvent être le plus souvent combinées et/ou sont généralisables.

Les figs. 1A et 1B sont des vues en coupe d'une exécution de projectile balistique selon l'invention, avec éjection de liquide lumineux à l'arrivée. La fig. 1A décrit un projectile avant impact, et la fig. 1B ce même projectile après l'impact.
La fig. 2 décrit une variante de projectile avant impact.
La fig. 3 est une vue en coupe d'une autre exécution possible d'un projectile selon l'invention avec émission de liquide vers l'extérieur.
La fig. 4 est une vue en coupe d'une exécution possible sans émission de liquide vers l'extérieur.
Les fig. 5 à 9 illustrent des détails de la façon dont la ou les membranes transversales dont est pourvu l'intérieur du corps du projectile peuvent être reliées audit corps.
La fig. 10 est une vue en coupe d'encore une autres exécution possible d'un projectile selon l'invention avec émission de liquide vers l'extérieur

Dans la fig. 1A, on voit que le projectile comprend un corps 1, dont l'intérieur creux est de forme cylindrique. Dans cet espace se situe un bouchon 2 qui dépasse du corps 1 vers l'avant, tout en y restant inséré selon une certaine longueur, selon la laquelle se fera le guidage dudit bouchon lorsque celui-ci, sous l'effet de l'impact à l'arrivée, se déplacera à l'intérieur du corps 1 pour prendre la position illustrée par la fig. 1B. Selon cette longueur de guidage, le serrage du bouchon 2 dans le corps 1 doit être suffisamment fort pour empêcher un descellement sous l'effet de la violente accélération au départ du projectile, mais suffisamment faible pour permettre le glissement évoqué ci-dessus. A côté du bouchon 2 et vers son arrière se trouve une pièce en forme de pyramide 7 constituée essentiellement de 3 ou 4 couteaux destinés à venir éventrer les membranes 3 et 4 et provoquer ainsi le mélange et l'activation des deux liquides à potentialité chimiluminescente qui ont été disposés respectivement dans l'espace 5 situé entre les membranes 3 et 4 et dans l'espace 6 situé entre l'espace 4 et le fond de la partie creuse du projectile. Le bouchon 2 peut avantageusement être en matière souple, tandis que la pyramide à flancs coupants 7 est en matière dure et relativement dense. Cette pièce peut, ou non, être attachée au bouchon 2. Si elle ne l'est pas, on peut prévoir qu'elle se déplacera vers l'arrière, déjà sous l'effet de l'accélération due à la mise à feu, et dans ce cas, elle viendra éventrer les membranes 3 et 4 en provoquant l'illumination déjà en cours de trajectoire. Dans le cas contraire, elle sera, lors de l'impact à l'arrivée, poussée par le bouchon 2 et l'éventration aura lieu à ce moment-là. Le bouchon 2 est pourvu sur sa périphérie cylindrique de cannelures ou rainures 21, qui y ménagent des conduits creux permettant l'éjection du liquide activé vers l'avant du projectile, où il est censé inonder la cible. On a représenté en 10 un jeu d'ailettes ou empennage, dont la présence est facultative, qui pourraient être indiqués si on désire améliorer le comportement du projectile pendant son parcours balistique. La partie arrière 8 du projectile peut se voir insérée dans une cartouche ou douille, de la manière conventionnelle pour les balles normales. En 14, on a représenté des grains de produit chimique pouvant avoir une action émettrice de gaz s'ils sont amenés à être mis en contact avec un réactif approprié. Ce dernier peut être par exemple le peroxyde d'hydrogène dont la présence est habituelle dans l'un des composants liquides à potentialité chimiluminescente. De tels réactifs émetteurs de gaz auraient pour rôle d'augmenter la pression interne et de faciliter l'expulsion du contenu liquide lumineux.
La fig. 2 représente une exécution tout-à-fait analogue, mais ici les cannelures ou rainures 21 ne s'étendent pas sur toute la longueur du bouchon 1. L'arrière de celui-ci présente une périphérie lisse assurant une meilleure étanchéité. Et contre cette partie lisse, le corps 1 présente un rétrécissement en diamètre, favorisant lui aussi cette étanchéité. Dans cette fig. 2 la pyramide 7 garnie de couteaux se voit figurée dans l'exécution détachée du bouchon 2. Par ailleurs dans cette fig. 2 on a simplifié la disposition des chambres 5 et 6 contenant les liquides chimiluminescents. En 22 on a illustré une "jupe", élément facultatif susceptible d'augmenter la stabilité en trajectoire.
Dans la fig. 3, le corps 1 est de préférence réalisé en matière polymérique élastomère, ici pour trois raisons. En premier lieu, cette exécution facilitera l'écrasement contre la cible de toute la partie avant du projectile, avec sérieuse diminution du volume interne, donc augmentation bénéfique de la pression déterminant l'éjection de liquide. On remarquera dans cette finalité l'existence d'un repli 12, façon accordéon, dans le dessin du corps ogival creux 1. Ensuite, une exécution en élastomère peut aussi se justifier par le souci de rendre la balle plus inoffensive dans le cas où une personne se trouve sur sa trajectoire. Enfin, une exécution en élastomère permet le jeu d'un bouchon 11 de forme tronconique, en matière plus dure, logé dans l'avant du corps 1, - ce logement ayant bien entendu la forme tronconique également, pour faire étanchéité avant l'impact. Ce bouchon est pourvu d'un champignon 13, dont la présence, si le projectile rencontre une cible oblique par rapport à la trajectoire, facilitera le léger mouvement qui est demandé au bouchon pour se dégager. L'éventration de la membrane 3 est provoquée par le mouvement inertiel de recul de la masse 2 dès le départ du projectile, et cette masse inertielle 2, dans l'exécution ici considérée, n'est pas reliée au bouchon 11 et agit indépendamment du dégagement de ce dernier. Les liquides à potentialité chimiluminescente ont été disposés respectivement dans les chambres 5 et 6. La première est formée de l'espace qui se trouve en avant de la membrane 3 et la seconde, en arrière de cette membrane 3. On peut évidemment imaginer, parmi diverses combinaisons possibles, que le présent document revendique, que la chambre 5 soit située entre deux membranes, comme dans la fig. 1. Les considérations émises ci-dessus dans le cas de la fig. 1, concernant l'existence éventuelle d'un empennage, et de grains de produits chimiques d'action émettrice de gaz restent d'application. En 9, comme il s'agit d'une exécution en élastomère, on a prévu de façon facultative, l'existence d'une cuvette métallique sertie sur le bout du corps ogival, pour améliorer son insertion dans la douille ou cartouche.
La fig. 4 concerne une exécution plus simple que les précédentes, qui n'est pas partie de l'invention, où il n'intervient pas d'éjection de liquide lumineux hors du corps ogival. Ce dernier est alors exécuté en matière transparente ou translucide. La masse inertielle 2 est censée se déplacer vers l'arrière dès la mise à feu et provoquer l'activation. Les fonctionnalités décrites précédemment restent d'application. La cible ne sera pas arrosée de liquide lumineux, mais si la balle lumineuse reste visible sur ou à côté de la cible, le but recherché pourrait être considéré comme atteint si les circonstances s'y prêtent.
Les fig. 5 à 9 représentent des détails d'exécutions possibles pour les jonctions entre membranes et corps ogival. Les membranes sont des feuilles d'aluminium très minces revêtues d'un vernis thermoscellable. A la fig. 5, les membranes sont ainsi soudées thermiquement au corps principal, selon leur périphérie, sur des épaulements prévus à cet effet. A la fig. 6, elles le sont sur un élément cylindrique à épaulements, qui est introduit dans l'intérieur du corps principal par la suite, ce qui peut faciliter les opérations, en particulier si on tient compte qu'un remplissage de précision est nécessaire avec les liquides, avant soudage. A la fig. 7, on représente deux éléments cylindriques l'un derrière l'autre, et quatre membranes, dont 4 et 4' qui se trouvent côte à côte. A la fig. 8, on a représenté, dans le cas de l'exécution du corps principal 1 en élastomère, une possibilité d'utiliser, pour l'assemblage entre élément cylindrique et corps ogival, une exécution faisant usage de lèvres d'étanchéité, moulées avec le reste du corps ogival, afin d'économiser une opération de soudage. Dans l'exécution représentée à la fig. 9, le corps principal est, fort simplement, exécuté en deux pièces, ici numérotées 1 et 26, lesquelles sont soudées l'une à l'autre avec interposition de la membrane en aluminium verni 3 entre les deux. Dans ce cas, la membrane en aluminium a reçu le vernis de thermoscellage sur chacune de ses deux faces.
La fig. 10 représente une variante supplémentaire d'un projectile selon l'invention. Ici le projectile présente à l'avant, un trou 23 de faible diamètre, par où sera éjecté le liquide lumineux. La membrane 3 sépare deux chambres respectivement pourvues des liquides à potentialité chimiluminescente, et sera éventrée dès la mise à feu, par le mouvement inertiel de la pyramide à couteaux 7. La membrane 25 sépare deux chambres à fonction génératrice de gaz, l'une contenant un liquide et l'autre un réactif chimique approprié, ici représenté sous forme de cristaux 14. L'éventration donne la génération de gaz dès la mise à feu, mais la vitesse de cette réaction peut être dosée. Une membrane intermédiaire 4 existe dont la présence sépare les fonctions « liquide lumineux » et « génération de gaz »; elle sera éventrée par l'action inertielle de l'anneau 24 comportant en son centre une « aiguille de seringue » pointue, qui ne perforera qu'un trou de dimension modeste, assurant la transmission de pression entre l'arrière et l'avant.

Exemple de réalisation.

Un projectile selon l'invention a été réalisé essentiellement conformément à la fig. 1 susmentionnée. Le calibre du corps principal 1 est de 12,5 mm de diamètre. La longueur totale atteint 43 mm. Le bouchon 2 en élastomère est un cylindre de 16 mm de long sur 10,5 mm de diamètre, avec avant tronconique. Le corps 1 est en homopolymère de polypropylène, pour avoir une résistance mécanique convenable. Les « couteaux » arrangés en pyramide, qui doivent assurer la pénétration et l'éventration des membranes, sont en aluminium, de densité 2,5 ou en polypropylène homopolymère chargé, de densité de l'ordre de 1,8. Le bout des couteaux est très pointu. Les membranes sont au nombre de deux. Entre elles se situe une première chambre dont le volume est de 0,12 centimètre cube, dans laquelle se trouve un des liquides à potentialité chimiluminescente. La seconde chambre se situe entre la seconde membrane et le fond du corps ogival creux, et on la remplit avec le second liquide chimique à potentialité chimiluminescente. Son volume est de 0,35 centimètre cube. Les membranes sont une feuille d'aluminium de 0.30 mm d'épaisseur, enduites sur leur face à souder d'une couche de 4 microns de vernis thermofusible à base de polypropylène. Le soudage de ces disques d'aluminium se fait, selon leur périphérie, sur l'épaulement approprié dans l'intérieur du corps ogival, au moyen d'un anneau chaud en laiton, le corps principal étant mis en position verticale pour faciliter le remplissage de liquide qui intervient juste avant le soudage de la membrane. Le bouchon est enserré dans l'avant du corps ogival sur une longueur de 6 mm. Ce serrage est prévu pour suffire à empêcher le descellement sous l'effet de l'accélération qui intervient au départ lors de la mise à feu. Mais il permet néanmoins le mouvement du bouchon au moment où celui-ci vient s'écraser contre la cible. Les diamètres concernés ont donc été calculés et réalisés avec la précision nécessaire. Le bouchon est pourvu selon toute sa périphérie cylindrique, de 8 cannelures longitudinales profondes chacune de 1 mm et larges de 2 mm, destinées à laisser s'échapper le liquide éjecté à l'impact, constitué des deux composants mélangés lors de l'éventration, ou encore en train de se mélanger. On peut considérer que le passage de ce mélange par ces canaux de section relativement modeste provoque une certaine lamination qui contribue à l'homogénisation. Après l'impact, une bonne partie du contenu liquide se trouve répandu sur la cible, et en atmosphère nocturne, est visible à grande distance. Avec emploi comme premier liquide d'une solution d'oxalate de trichlorocarbopentoxyphényle, associé à un colorant rubrène, solution qui se mélange avec un activateur à base de peroxyde d'hydrogène, constituant le second liquide, on peut clairement voir le résultat à 200 mètres et davantage, ceci en atmosphère nocturne et par temps clair.

Claims

Projectile à marquage lumineux de la zone d'impact, constitué d'un corps cylindrique creux (1), comprenant une ou plusieurs masses inertielles (2) aptes à se déplacer lors de l'accélération, positive ou négative, qu'implique un processus de tir, déplacement qui provoque l'éventrement d'une ou plusieurs membranes (3,4) séparant, à l'intérieur du corps ogival creux (1) du projectile, deux ou plusieurs chambres (5, 6), caractérisé en ce que les chambres (5, 6), contiennent chacune au moins un liquide à potentialité chimiluminescente, lesquels liquides en se mélangeant émettent de la lumière et en ce que le projectile comporte, à l'avant, un conduit assurant la communication entre l'intérieur du projectile et le milieu extérieur, conduit permettant l'expulsion du liquide illuminé.
Projectile selon revendication 1 ci-dessus, caractérisé en outre en ce que une ou plusieurs des masses inertielles lors de la mise en mouvement, sont agencées sous forme de piston (2) à l'intérieur du corps principal creux (1), aptes à provoquer l'expulsion vers l'extérieur, par un ou des orifices (23) prévus dans les parois du projectile, du mélange liquide émetteur de lumière.
Projectile selon l'une des revendications 1 et 2 ci-dessus, caractérisé en outre en ce que la ou les membranes (3, 4) à éventrer constituent, autre une séparation physique des liquides chimiques avant leur mélange, une barrière contre la diffusion de tout élément constitutif de ces liquides, diffusion pouvant être de nature à nuire à la conservation de l'intégrité de leurs propriétés pendant la période de stockage.
Projectile selon l'une des revendications 1 à 3, caractérisé en outre en ce que la ou les membranes sont constituées d'une feuille mince en aluminium.
Projectile selon la revendication 4 caractérisée en ce que la feuille d'aluminium est laquée sur au moins une de ses faces d'un vernis polymérique thermosoudable, ladite feuille d'aluminium ayant été thermosoudée à sa périphérie, via un apport instantané de chaleur, au corps du projectile, ou pièce intermédiaire éventuelle, de façon à former la ou les chambres susmentionnées.
Projectile selon l'une des revendications 1 à 5 ci-dessus, caractérisé en ce que le vernis polymérique thermosoudable est neutre sans influence chimique sur la composition ou la conservation des liquides à potentialité chimiluminescente avec lesquels il est en contact, et est lui-même non-dissous par les solvants desdits liquides.
Projectile selon l'une des revendications 1 à 6 ci-dessus, caractérisé en outre en ce qu'il est pourvu à l'avant, d'un bouchon (2) affectant la forme d'un cylindre pouvant coulisser à l'intérieur du corps principal, tout en dépassant hors de ce dernier à l'avant, de façon à être la première surface qui va rencontrer la cible à l'impact, cylindre pourvu de cannelures longitudinales creuses (21) sur sa surface périphérique, qui permettent la sortie du mélange lumineux sous pression, les cannelures creuses constituant des canaux de section suffisamment faible pour assurer un léger laminage du liquide dont le mélange est désiré.
Projectile selon l'une des revendications 1 à caractérisé en outre en ce que le conduit permettant l'expulsion du liquide illuminé est pourvu d'un bouchon destiné à se dégager lors de l'impact à l'arrivée.
Projectile selon l'une des revendications 1 à 8, pourvu en outre, dans une ou plusieurs chambres, de composés (14) susceptibles d'avoir une réaction émettrice de gaz, lorsqu'ils se trouvent mélangés entre eux par suite d'éventration d'une ou plusieurs membranes séparant les chambres.
Projectile selon l'une des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que la matière constitutive du corps principal, ou celle du bouchon, ou les deux, est un polymère élastomérique .
Projectile selon revendication 10 caractérisé en outre en ce que dans la partie avant du corps ogival, les parois de celui-ci présentent des replis (12), façon accordéon, de nature à en faciliter l'écrasement contre une cible, avec réduction de volume.
Projectile selon l'une des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la ou les masses inertielles sont pourvues, du côté où elle font face à une membrane, d'une structure (7) éventreuse en pointe ou en pyramide.