Cartouche améliorée pour implant intraoculaire.
La présente invention concerne une cartouche pour implant intraoculaire.
Dans le cadre de la chirurgie de la cataracte, il est connu de détruire le cristallin d'un patient à l'aide d'ultrasons, puis de le retirer à l'aide d'une incision réalisée dans l'œil du patient. Le cristallin est alors remplacé par une lentille également appelée "implant intraoculaire".
Les implants intraoculaires utilisés présentent généralement une partie optique munie de deux anses formant une partie haptique servant à centrer la lentille intraoculaire dans le sac capsulaire qui contenait le cristallin avant que celui-ci ne soit détruit.
Afin d'introduire l'implant intraoculaire dans le sac capsulaire, il est connu de placer l'implant dans une cartouche dite "de pliage" et de relier celle-ci à un injecteur réalisé sous forme de seringue.
De telles opérations requièrent une précision extrême et la nature même de l'œil nécessite une asepsie poussée.
Les solutions connues sont complexes à mettre en œuvre par leur nature et pour la satisfaction des exigences liées à ce type d'opérations. Le travail du chirurgien s'en trouve compliqué, et la chaîne de stérilité présente certains points faibles, notamment au niveau de la séparation stérile entre les éléments destinés à être au contact du patient et ceux qui ont un rôle mécanique seulement.
L'invention vise à améliorer la situation.
A cet effet, la demande propose une cartouche pour implant intraoculaire, du type comprenant une chambre de chargement et une chambre d'injection communiquant dans une partie proximale de la cartouche. Cette cartouche comporte en outre une
chambre de piston qui comporte une zone de communication avec la chambre de chargement dans une partie distale de la cartouche, et qui reçoit un piston muni d'une extrémité d'actionnement. Cette extrémité d'actionnement est agencée pour pénétrer la chambre de chargement et pousser un implant intraoculaire reçu dans la chambre de chargement à travers la chambre d'injection.
Une telle cartouche est particulièrement intéressante car elle permet de réduire le nombre de manipulations lors de l'opération chirurgicale. En effet, comme le piston est déjà reçu dans la cartouche, il n'est plus besoin d'introduire celui-ci en même temps que l'implant, ce qui réduit les erreurs de manipulation possibles.
Par ailleurs, une telle cartouche améliore également l'isolation stérile car le piston pré-chargé permet de séparer les pièces qui sont en contact avec l'implant d'une part et les pièces qui sont uniquement destinées à permettre d'injecter celui-ci d'autre part.
Ainsi, la seule opération pouvant mettre en péril la stérilité est celle d'introduction de l'implant, et cette opération est généralement bien maîtrisée. En outre, comme le chirurgien n'a plus besoin de s'occuper du chargement du piston et des problèmes de stérilité qui accompagnent ce chargement, celui-ci peut mieux se concentrer sur le reste de l'opération.
Dans divers modes de réalisation, la cartouche pourra présenter les caractéristiques suivantes :
- la chambre de chargement et la chambre de piston sont sensiblement cylindriques (au sens large de surface cylindrique, de directrice quelconque, par exmple cercle ou ellipse) et de rayon(s) interne(s) sensiblement identique(s) ;
- la chambre de chargement a une forme tronconique convergente vers la partie proximale de la cartouche ;
- au niveau de la chambre d'injection, la chambre de chargement a un premier diamètre sensiblement égal au diamètre de la chambre d'injection, et, au niveau de la chambre de piston, un deuxième diamètre sensiblement égal au diamètre de la chambre de piston ;
- le piston est prépositionné de manière à remplir la chambre de piston sensiblement totalement et à isoler stérilement la cartouche ;
- la chambre d'injection a une forme tronconique divergente vers la chambre de chargement ;
- la chambre d'injection, la chambre de chargement et la chambre de piston sont réalisées en polypropylène ;
- le piston est en matériau élastomère ;
- la chambre de chargement comporte des ailes propres à coopérer pour fermer la cartouche.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention apparaîtront mieux à la lecture de la description qui suit d'exemples donnés à titre illustratif et non limitatif, et issus des dessins sur lesquels :
la figure 1 montre une vue en perspective d'un injecteur d'implant intraoculaire comprenant une cartouche selon l'invention ;
la figure 2 montre une vue en perspective de la cartouche de la figure 1 avant le chargement de l'implant intraoculaire ;
- la figure 3 montre une vue en coupe selon l'axe longitudinal de la cartouche de la figure 2, après le chargement d'un implant intraoculaire ;
la figure 4 montre une vue en perspective d'une cartouche en variante ; et
la figure 5 montre une vue en coupe selon l'axe longitudinal de la cartouche de la figure 4.
Les dessins et la description ci-après contiennent, pour l'essentiel, des éléments de caractère certain. Ils pourront donc non seulement servir à mieux faire comprendre la présente invention, mais aussi contribuer à sa définition, le cas échéant.
Par chargement d'un implant intraoculaire, on entend par la suite sa disposition dans une cartouche de pliage et son pliage dans celle-ci. Par ailleurs, un implant intraoculaire n'est pas disposé seul dans la cartouche : il est chargé avec son milieu, qui peut être une solution facilitant le glissement dans la cartouche, par exemple du type viscoélastique.
Comme on peut le voir sur la figure 1, un injecteur d'implant intraoculaire comprend une cartouche de pliage 4 logée dans un corps d'injecteur 6. L'injecteur 2 a une forme générale de seringue, c'est-à-dire que le corps 6 a une forme générale cylindrique creuse qui reçoit un poussoir 8, et une extrémité pointue.
Le corps 6 comporte à son extrémité proximale un logement 10 qui est dimensionné pour recevoir fixement la cartouche 4. La cartouche 4 comprend une tête d'injection 12 qui est précédée par une canule 14.
La cartouche 4 est maintenue en place dans le logement 10 par un mécanisme de fermeture 16. Le mécanisme de fermeture 16 peut être formé par exemple par une encoche du logement 10 dans laquelle deux ailes 18 et 20 de la cartouche 4 viennent se loger.
Le mécanisme de fermeture 16 assure un blocage en translation et en rotation des ailes 18 et 20. Les ailes 18 et 20 sont maintenues l'une contre l'autre, et la
cartouche 4 ne peut pas sortir du logement 10. Les ailes 18 et 20 seront décrites plus en détail à l'aide des figures 2 et 3.
Le corps 6 est séparé entre sa partie proximale et sa partie distale par une couronne 22. La couronne 22 s'étend sensiblement radialement et sert d'appuie-doigt pour l'index et le majeur d'une main.
Le poussoir 8 est réalisé sous la forme générale d'une tige 24 qui pénètre le corps 6 et dont l'extrémité proximale est propre à pénétrer une extrémité distale de la cartouche 4. La tige 24 présente à son extrémité distale une tête 26 généralement circulaire sur laquelle le pouce d'une main peut venir presser pour faire coulisser la tige 24 dans le corps 6.
Pour injecter l'implant intraoculaire dans l'œil du patient, le chirurgien commence par plier l'implant intraoculaire dans la cartouche 4 comme cela sera décrit ci-après. Il fixe ensuite la cartouche 4 dans le logement 10 du corps 6.
Enfin, le chirurgien appuie sur la tête 26 avec son pouce tout en maintenant l'appuie doigt 22 avec son majeur et son index, et fait coulisser la tige 24 jusqu'à ce que l'extrémité proximale de la tige 24 pénètre la cartouche 4 pour injecter l'implant intraoculaire.
Dans l'exemple ici décrit, le corps 6 et le poussoir 8 sont réalisés par moulage d'une matière plastique quelconque, et la cartouche 4 est réalisée par moulage de polypropylène. De préférence, le polypropylène utilisé pour mouler la cartouche 4 est sans élément d'addition et est de grade médical, mais d'autres types de polypropylène peuvent convenir.
L'homme du métier saura apprécier qu'il existe une grande variété d'injecteurs. II comprendra notamment que les seules exigences à l'égard de l'injecteur concernent la compatibilité en terme de réception et de maintien de la cartouche, et la présence d'un
poussoir ayant une extrémité permettant de pousser le piston prépositionné dans la cartouche.
La cartouche 4 peut prendre deux positions extrêmes :
- une position déployée, hors du corps 6, représentée sur la figure 2, dans laquelle la cartouche 4 est propre à recevoir un implant intraoculaire pour chargement (pliage) de celui-ci ;
- une position fermée, représentée en coupe longitudinale sur la figure 3, dans laquelle la cartouche 4 contient un implant intraoculaire et est propre à être montée sur l'injecteur 2 pour injecter l'implant.
Comme on peut le voir sur la figure 2, la cartouche 4 comporte une chambre d'injection 30 dans sa partie proximale. La chambre d'injection 30 est formée par la tête d'injection 12 et la canule 14. La tête d'injection 12 a une forme générale tronconique convergente vers l'extrémité proximale de la cartouche 4, coupée par un plan formant ainsi une extrémité biseautée à 45° environ.
L'extrémité de la cartouche 4 présente ainsi un profil particulièrement adapté à l'injection de l'implant, à la manière de la tête d'une seringue. Selon l'application, l'angle du biseau formé par cette extrémité peut varier.
La canule 14 a une forme extérieure généralement tronconique convergente vers l'extrémité proximale de la cartouche 4. Le long de son axe longitudinal, la canule 14 est percée d'un alésage tronconique qui permet de guider l'implant intraoculaire lors de son injection. En outre, cet alésage permet un enroulement progressif de l'implant qui réduit sa taille au niveau de la tête d'injection 16, et par suite la taille de l'incision nécessaire pour réaliser l'injection.
Dans sa partie distale, la chambre d'injection 30 est reliée à une chambre de chargement 32 qui est représentée déployée sur la figure 2. La chambre 32 comporte
une extrémité de communication 34 et deux canaux ouverts 36 et 38. Les canaux 36 et 38 ont des formes complémentaires, de manière à former un canal de chargement 40 fermé (voir la figure 3) lorsque la cartouche 4 est fermée.
Les canaux 36 et 38 sont prolongés respectivement par l'aile 18 et l'aile 20, qui permettent le déploiement et la fermeture de la cartouche 4 par un rapprochement ou un écartement de celles-ci. Dans le mode de réalisation décrit, le canal 38 et son aile 20 sont montés pivotants par rapport au canal 36 et à son aile 18 au moyen d'une charnière 42. Le maintien de la cartouche 4 dans sa position fermée est assuré par le mécanisme de fermeture 16 du corps 6.
Afin d'éviter le coincement de l'implant intraoculaire entre les ailes 18 et 20 lors de la fermeture de la cartouche 4, l'aile 18 présente une partie saillante 44 et l'aile 20 présente un logement 46 homologue de la partie saillante 44.
La coopération de la partie saillante 44 et du logement 46 permet en outre un centrage des ailes 18 et 20 l'une par rapport à l'autre lors de la fermeture de la cartouche 4. Le centrage ainsi réalisé permet d'assurer un meilleur pliage de l'implant intraoculaire, et une bonne symétrie pour le canal 40.
Le pliage de l'implant est réalisé en le positionnant dans la chambre 42 lorsqu'elle est en position déployée, et en refermant la chambre 32 en rapprochant les ailes 18 et 20 l'une contre l'autre, jusqu'à ce que la partie saillante 44 soit logée dans le logement 46.
De nombreuses variantes apparaîtront à l'homme du métier pour réaliser les canaux 36 et 38 de manière pivotante l'un part rapport à l'autre à l'aide des ailes 18 et 20.
La forme intérieure des canaux 36 et 38 détermine la manière dont l'implant intraoculaire va se plier lors de la fermeture de la cartouche 4, ainsi que l'injection ultérieure de l'implant intraoculaire à travers la chambre d'injection.
L'implant intraoculaire est plié par enroulement autour de lui-même du fait de la forme qui est donnée aux canaux 36 et 38. Il présente alors la forme générale de l'implant 48 représenté sur la figure 3.
L'enveloppe extérieure du canal 40 formé par la réunion des canaux 36 et 38 est généralement cylindrique, et les ailes 18 et 20 ont une forme générale rectangulaire, l'aile 18 étant plus petite que l'aile 20 afin de faciliter l'ouverture de la cartouche 4. Ici encore, de nombreuses variantes apparaîtront à l'homme du métier pour l'ouverture et la fermeture de la cartouche 4.
Dans la partie distale de la cartouche 4, la chambre de chargement 32 est reliée à une chambre de piston 50 qui reçoit un piston 52. Comme on peut le voir sur la figure 3, la chambre de piston 50 présente une zone de communication 54 qui communique avec la chambre de chargement 42.
Comme mentionné plus haut, le canal fermé 40 a une forme déterminée par celle des canaux 36 et 38. Cette forme est assez proche de celle d'un cylindre, sans être nécessairement exactement cylindrique, et le diamètre interne dl du canal 40 est égal à environ 3 mm. La chambre de piston 50 est de forme générale cylindrique creusée d'un alésage de diamètre égal à celui du canal 40.
Le piston 52 est réalisé en élastomère et peut être réalisé de manière générale dans tout matériau élastomère qui présente une déformabilité adéquate. Le piston 52 est de forme générale cylindrique, avec un diamètre légèrement supérieur au diamètre interne de la chambre de piston 50, de sorte que le piston 52 remplit celle-ci de manière étanche.
Lorsque le chirurgien appuie sur le poussoir 8 de l'injecteur 2, l'extrémité de celui-ci vient pousser par l'arrière le piston 52 à travers la chambre de piston 50. Le piston 52 dépasse progressivement une zone de communication 54, et pénètre ensuite la chambre de chargement 32, jusqu'à ce qu'une extrémité d'actionnement 56 du piston 52
vienne pousser l'implant intraoculaire 48 et le milieu qui l'entoure à travers la chambre d'injection 30 et dans le sac capsulaire de l'oeil du patient.
La chambre de piston 50 et le piston 52 de l'invention permettent donc une isolation stérile de la cartouche 4 avec le reste de l'injecteur 2. Ainsi, le chirurgien n'a plus à se préoccuper de cet aspect, et il peut se consacrer à l'opération elle-même.
En outre, l'intégration de la chambre de piston 50 avec le piston 52 permet d'assurer que l'implant intraoculaire 48 ne peut pas se bloquer entre le canal 40 et le piston 52 lors de son chargement. La réalisation du piston 52 assure également une poussée optimale et facilitée de l'implant intraoculaire 48 et de son milieu.
Enfin, la cartouche 4 étant réalisée en polypropylène, l'épaisseur de la chambre de piston 50 protège le piston 52 contre le rayonnement lumineux ambiant qui pourrait altérer ses propriétés de déformation. La cartouche 4 peut donc être stockée relativement longtemps sans que le piston 52 soit altéré au point de devenir inutilisable.
La figure 4 montre une cartouche en variante qui présente d'autres avantages. Comme on le voit sur cette figure, la chambre de chargement 32 est réalisée de manière différente.
Ainsi, les canaux 36 et 38 ont été modifiés de sorte que, une fois la cartouche 4 fermée, le canal 40 n'est plus sensiblement cylindrique mais tronconique convergent vers la partie proximale de la cartouche 4. La forme tronconique du canal 40 permet de guider et d'enrouler l'implant intraoculaire comme cela a été décrit plus haut.
Comme on peut le voir sur la figure 5, le canal 40 possède ainsi un diamètre dl égal à celui de la chambre de piston 50 au niveau de celle-ci, et un diamètre d2 sensiblement égal à 2,5 mm au niveau de la chambre d'injection 30.
Dans l'exemple représenté, le diamètre d2 est légèrement inférieur au diamètre d3 de la chambre d'injection 30 dans la région dans laquelle la chambre de chargement
32 communique avec la chambre d'injection 30. Le diamètre d2 peut être égal au diamètre d3.
En outre, les ailes 18 et 20 sont réalisées de manière différente dans cette variante. Les ailes 18 et 20 sont toujours de forme générale rectangulaire, mais elles sont réalisées à l'identique dans ce mode de réalisation, et disposées en miroir l'une par rapport à l'autre.
Les ailes 18 et 20 comportent chacune, dans leur région la plus excentrée par rapport au canal 40, une portion d'enclenchement 64 qui s'étend entre un des bords du rectangle et le milieu de celui-ci.
Au niveau de son extrémité située au milieu du rectangle, chaque portion d'enclenchement 64 est munie d'un ergot 62 qui s'étend vers l'aile qui lui est opposée. Ainsi, lorsque les ailes 18 et 20 sont repliées l'une contre l'autre, les ergots 62 de chaque aile coopèrent de manière élastique pour former une fermeture "en portefeuille", et assurer le maintien de la cartouche 4 dans sa position fermée.
La description du mode de réalisation qui précède est donnée afin de permettre une meilleure compréhension de l'invention. La portée de celle-ci ne doit pas néanmoins être limitée à ce mode de réalisation, mais elle englobe l'ensemble des variantes que l'homme du métier saura envisager, et est définie par les revendications en annexe.