Domaine de l'invention.
L'invention concerne un téléphone mobile bi-bande, dans lequel le
diagramme de rayonnement radiofréquence (RF) est omnidirectionnel pour
chacune des bandes de fréquence. Ce téléphone mobile comporte une
antenne, interne ou externe, ainsi qu'un plan de masse divisé en deux
parties reliées par un circuit bouchon.
L'invention trouve des applications dans le domaine des téléphones
mobiles bi-bande et, en particulier, dans le domaine de l'adaptation des
dimensions électriques d'un téléphone mobile bi-bande.
Etat de la technique
Dans le domaine de la téléphonie mobile et, en particulier, des
téléphones mobiles bi-bande, des tests sont effectués sur les téléphones
pour connaítre, notamment, les performances rayonnées du téléphone. Ces
tests consistent à mesurer le rayonnement d'émission/réception de l'antenne
du téléphone pour chaque bande de fréquence du téléphone. Un diagramme
correspondant à ce rayonnement est ensuite tracé.
Généralement, la mesure de ce rayonnement se fait en plaçant le
téléphone mobile à un certain emplacement par rapport à une antenne de
mesure et en déplaçant l'antenne de mesure autour du téléphone mobile,
dans un espace XYZ, afin de percevoir le rayonnement émis ou reçu tout
autour du téléphone mobile. La distance minimum entre le téléphone et
l'antenne de mesure est habituellement de λ/2, λ étant la longueur d'onde du
signal émis ou reçu par l'antenne du téléphone mobile. La mesure du
rayonnement perçu, point par point, par l'antenne de mesure permet de
tracer un diagramme du rayonnement. Ce diagramme s'inscrit dans un plan
YZ.
Un exemple de téléphone mobile, placé dans un espace de mesure
XYZ, est représenté sur la figure 1. Ce téléphone comporte un boítier 1 dont
la longueur est approximativement la longueur du plan de masse. Il comporte
aussi une antenne 3 dont on veut mesurer le rayonnement dans l'espace
XYZ.
Une antenne comporte généralement un élément rayonnant, comme
un solénoïde ou un plan rayonnant, et un plan de masse. Ce plan de masse
a une longueur L. Le plan de masse peut être constitué par le circuit imprimé
du téléphone mobile. En conséquence, on approxime souvent la longueur du
plan de masse par la longueur du téléphone lui-même.
La longueur du plan de masse peut être comparée à la longueur
d'onde λ du signal émis ou reçu par l'antenne du téléphone mobile. Lorsque
la longueur L du plan de masse est inférieure ou égale à λ/4, alors le
diagramme de rayonnement obtenu pour le téléphone mobile est
omnidirectionnel. Au contraire, lorsque la longueur L du plan de masse est
égale ou supérieure à λ/2, alors le diagramme de rayonnement du téléphone
mobile n'a plus cette caractéristique omnidirectionnelle.
Dans le cas particulier d'un téléphone bi-bande, le diagramme de
rayonnement est établi pour chaque bande de fréquence. On peut obtenir un
diagramme très différent pour une bande de fréquence et pour l'autre. En
particulier, on obtient une puissance beaucoup plus élevée pour une bande
de fréquence basse que pour une bande de fréquence élevée. Autrement dit,
on obtient un diagramme plus omnidirectionnel pour une bande de fréquence
basse que pour une bande de fréquence haute.
Dans le cas d'une téléphone bi-bande fonctionnant dans les bandes
GSM (c'est-à-dire autour de 900 MHz) et DCS (c'est-à-dire autour de 1800
MHz), la puissance rayonnée mesurée avec les tests classiques pour la
bande GSM est beaucoup plus importante que celle obtenue pour la bande
de fréquence DCS. En effet, à 900 MHz, si la longueur L du plan de masse
est inférieure ou égale à λ/4, on obtient le diagramme rayonnant de la figure
2. Ce diagramme comporte deux lobes, sensiblement ronds, placés côte à
côte et centrés sur l'axe des ordonnées Z. On comprend, d'après ce
diagramme, que le rayonnement est omnidirectionnel, dans la direction Y.
Ainsi, si on mesure la puissance de rayonnement selon une direction, par
exemple la direction Y, on a une puissance élevée puisque dirigée
totalement dans cette direction.
Comme la longueur d'onde est inversement proportionnelle à la
fréquence, à une fréquence double de 900 MHz, c'est-à-dire à 1800 MHz, la
longueur d'onde λ est divisée par 2. La longueur L n'est donc plus inférieure
ou égale à λ/4. On obtient alors un diagramme de rayonnement du type de
celui montré sur la figure 3. Ce diagramme de rayonnement comporte quatre
lobes sensiblement symétriques par rapport au point d'origine O. Chaque
lobe est situé entre les directions Y et Z. On voit ainsi que le rayonnement
n'est pas omnidirectionnel. De ce fait, si on mesure la puissance de
rayonnement émis selon l'une des directions, par exemple la direction Y,
cette puissance est relativement faible puisque le rayonnement est réparti
selon plusieurs directions.
La puissance de rayonnement mesurée est donc nettement
supérieure dans la bande GSM que dans la bande DCS, avec la technique
de mesure décrite précédemment.
Par ailleurs, les fabricants de téléphones mobiles cherchent à intégrer
de plus en plus de fonctions dans le boítier du téléphone. Pour cela, et afin
de conserver un boítier de petite taille, les fabricants ont de plus en plus
recours à des téléphones mobiles ayant deux parties articulées. Ces
téléphones sont généralement appelés « clam ». Des exemples de
téléphones à deux parties articulées sont décrits dans les demandes EP-A-1
258 943 et US-A-5 561 437.
Exposé de l'invention
Dans l'invention, on considère le fait que, dans la pratique, l'antenne
fonctionne aussi bien dans la bande DCS que dans la bande GSM, c'est-à-dire
que la puissance rayonnée de l'antenne est aussi bonne pour la bande
DCS que pour la bande GSM. C'est uniquement la technique de mesure qui
donne des valeurs de puissance de rayonnement très différentes pour la
bande GSM et pour la bande DCS.
Pour remédier aux inconvénients inhérents à la technique de mesure,
l'invention propose d'adapter les dimensions électriques des téléphones
mobiles aux fréquences de fonctionnement utilisées pour la transmission des
signaux. En d'autres termes, l'invention propose de diviser le plan de masse
du téléphone mobile en une première et une seconde parties et, en fonction
de la bande de fréquence considérée, de prendre en compte la longueur
d'une seule partie du plan de masse ou la longueur totale des deux parties
du plan de masse. Pour cela, les deux parties du plan de masse sont reliées
électriquement par un circuit bouchon.
Plus précisément, l'invention concerne un téléphone mobile de type
bi-bande comportant une antenne et un plan de masse de longueur L, et
caractérisé par le fait que le plan de masse est divisé en une première partie
de longueur L1 et une seconde partie de longueur L2, avec L1 + L2 = L, les
première et seconde parties étant reliées par l'intermédiaire d'au moins un
circuit bouchon.
L'invention concerne, en particulier, un téléphone mobile du type clam,
comportant une première partie de boítier et une seconde partie de boítier
articulées l'une avec l'autre. Ce téléphone mobile se caractérise par le fait
que :
- la premier partie du plan de masse est placée dans la première
partie du boítier,
- la seconde partie du plan de masse est placée dans la seconde
partie du boítier, et
- le circuit bouchon est placé dans une charnière d'articulation des
première et seconde parties du boítier.
Brève description des dessins
La figure 1, déjà décrite, représente un exemple de téléphone mobile
dans un espace de mesure XYZ.
La figure 2, déjà décrite, représente un exemple de diagramme de
rayonnement obtenu classiquement pour la bande de fréquence GSM.
La figure 3, déjà décrite, représente un exemple de diagramme de
rayonnement obtenu classiquement pour la bande de fréquence DCS.
La figure 4 représente un téléphone mobile de type clam, conforme à
l'invention.
Les figures 5A et 5B représentent des exemples de diagrammes de
rayonnement obtenus, respectivement, pour les bandes de fréquence GSM
et DCS, avec le téléphone mobile de la figure 4.
Description détaillée de modes de réalisation de l'invention
Comme expliqué précédemment, les dimensions électriques d'un
téléphone mobile conditionnent le diagramme de rayonnement du téléphone,
par l'existence d'une circulation de courant haute fréquence, dû au plan de
masse, aux liaisons électriques, etc. L'invention propose d'adapter ces
dimensions électriques aux fréquences de fonctionnement utilisées par le
téléphone mobile pour la transmission et/ou la réception de signaux. En
particulier, elle propose d'adapter des dimensions électriques aux bandes de
fréquences GSM et DCS.
Cette adaptation des dimensions électriques est réalisée en divisant le
plan de masse du téléphone mobile en une première partie et une seconde
partie, pouvant être considérées indépendamment l'une de l'autre ou
additionnellement l'une et l'autre. Pour cela, la première et la seconde parties
du plan de masse sont reliées électriquement par l'intermédiaire d'un circuit
bouchon.
Le téléphone mobile de l'invention peut être un téléphone monobloc,
c'est-à-dire formé d'un boítier unique, dans lequel le plan de masse, par
exemple réalisé par le circuit imprimé du téléphone, est volontairement divisé
en deux parties. Les deux parties du plan de masse sont alors situées l'une à
la suite de l'autre, dans le boítier du téléphone, et reliées par un circuit
bouchon situé également dans le boítier du téléphone.
Dans un mode de réalisation préféré de l'invention, le téléphone
mobile est un téléphone de type clam, c'est-à-dire comportant deux parties
articulées l'une avec l'autre. Lorsque les deux parties sont sensiblement
alignées, alors le téléphone est en mode de communication, c'est-à-dire qu'il
peut émettre ou recevoir des appels. Lorsque les deux parties sont
sensiblement l'une au-dessus de l'autre, alors le téléphone est en mode de
non-communication, c'est-à-dire qu'il est éteint et ne peut recevoir ou émettre
des appels.
Le fonctionnement d'un téléphone monobloc de l'invention est
sensiblement identique à celui d'un téléphone de type clam. C'est ce dernier
mode de réalisation qui va maintenant être décrit.
La figure 4 représente un exemple d'un téléphone mobile de type
clam, conforme à l'invention. Ce téléphone mobile comporte une première
partie de boítier 1 et une seconde partie de boítier 2.
Généralement, la première partie de boítier 1 comporte une antenne
d'émission/réception 3. Cette antenne 3 peut être une antenne interne, par
exemple de type patch (c'est-à-dire une antenne plane située au-dessus d'un
plan de masse) ou une antenne externe, par exemple de type solénoïde.
Le plan de masse est généralement formé par le circuit imprimé du
téléphone mobile. Dans l'invention, le plan de masse est divisé en deux
parties de plan de masse.
La première partie de boítier 1 comporte une première partie du plan
de masse 4. Cette première partie de plan de masse est formée, par
exemple, par le circuit imprimé situé dans la première partie de boítier et
comportant de nombreux composants comme, par exemple, un écran
d'affichage, un haut-parleur, etc. Les composants de ce circuit imprimé sont
classiques dans un téléphone mobile de type clam et ne sont, par
conséquent, pas décrits ici.
La seconde partie de boítier 2 comporte une seconde partie de plan
de masse 5. Cette seconde partie de plan de masse est formée, par
exemple, par le circuit imprimé situé dans la seconde partie de boítier 2 et
comportant de nombreux composants comme, par exemple, le clavier.
La première partie de plan de masse 4 a une longueur L1. Cette
longueur L1 est approximativement la longueur de la première partie de
boítier. La seconde partie de plan de masse 5 a une longueur L2, qui est
approximativement la longueur de la seconde partie de boítier. Les longueurs
L1 et L2 peuvent être égales ou différentes. Quelles que soient les valeurs
de L1 et L2, on considère que L1 + L2 = L, L étant la longueur totale du plan
de masse du téléphone, qui est approximativement la longueur totale du
téléphone en mode de communication.
Comme montré sur la figure 4, les première et seconde parties du plan
de masse 4 et 5 sont reliées électriquement par deux circuits bouchons 6 et
6'. De préférence, ces circuits bouchons sont placés aux bords des parties
du plan de masse, c'est-à-dire le plus près possible des extrémités latérales
de ces parties. En effet, en pratique, on s'aperçoit que le courant circule,
entre les deux parties, essentiellement par les bords latéraux des circuits
imprimés. On remarque que si l'on relie les première et seconde parties du
plan de masse 4 et 5 par deux fils de connexions, alors on obtient un
diagramme de rayonnement identique à celui obtenu pour un téléphone
mobile dont le plan de masse serait unique, c'est-à-dire non divisé, et de
longueur L.
L'invention propose donc de placer au moins un circuit bouchon entre
les deux parties de plan de masse. De préférence, deux circuits bouchon
sont placés entre les deux parties de plan de masse, à proximité des bords
extérieurs des deux parties. Ces deux circuits bouchon sont centrés sur la
valeur de résonance de l'une des fréquences des bandes
d'émission/réception du téléphone mobile, appelée fréquence d'accord.
Plus précisément, un circuit bouchon est un circuit composé d'une
capacité et d'une inductance en parallèle et disposé de façon à présenter
une impédance relativement élevée pour la fréquence d'accord et une
impédance relativement basse pour toutes les autres fréquences. En
particulier, dans l'invention, on va choisir de centrer le circuit bouchon sur
une fréquence d'accord qui correspond à la fréquence de la bande la plus
élevée, en particulier la bande DCS.
Dans un mode de réalisation de l'invention, on réalise chaque circuit
bouchon en utilisant une inductance subminiature du type 0201 (de
dimensions 0,6 x 0,3 mm) fabriquée par Murata Manufacturing Co., Ltd.
Ces circuits bouchon permettent de conserver la dimension nominale
du plan de masse du téléphone mobile pour l'une des bandes de fréquence,
en particulier la bande GSM, et de limiter la dimension du plan de masse du
téléphone mobile à la première partie du boítier pour l'autre bande de
fréquence, en particulier la bande DCS.
Autrement dit, la connexion des première et seconde parties du boítier
par des circuits bouchon permet d'avoir, à la fréquence de 900 MHz, un plan
de masse de longueur L = L1 + L2 et, à la fréquence de 1800 MHz, un plan
de masse de longueur L1. La seconde partie de plan de masse 5, de
longueur L2, est alors coupée et non prise en compte pour la mesure du
rayonnement à la fréquence 1800 MHz. En d'autres termes, seule la
première partie du plan de masse 4, de longueur L1 est prise en compte pour
la mesure du rayonnement dans la bande DCS. Cela s'explique par le fait
qu'à la fréquence basse, soit 900 MHz, le courant HF circule dans toute la
longueur L1 + L2 du plan de masse et qu'à la fréquence haute, soit 1800
MHz, le courant ne circule pas dans la seconde partie du plan de masse.
Ainsi, pour un fonctionnement dans la bande GSM, la longueur
considérée pour la comparaison avec la longueur d'onde λ est la longueur
totale du plan de masse, soit L. On a toujours L ≤ λ/4. La mesure du
rayonnement fournit donc un diagramme omnidirectionnel, comme montre
sur la figure 5A. Pour un fonctionnement dans la bande DCS, la longueur
considérée pour la comparaison avec la longueur d'onde λ est la longueur de
la première partie du plan de masse, soit L1. On a alors L1 ≤ λ/4. La mesure
du rayonnement fournit alors un diagramme omnidirectionnel, comme montre
sur la figure 5B On obtient donc un diagramme de rayonnement
omnidirectionnel pour la fréquence haute, soit la bande DCS, tout en
conservant un diagramme omnidirectionnel pour la fréquence basse, soit la
bande GSM.
En d'autres termes, un téléphone mobile dont le plan de masse initial
est de longueur L est divisé en une première partie de plan de masse 4 de
longueur L1 et une seconde partie de plan de masse 5 de longueur L2. On a
donc L1 + L2 = L. Cette division, ou séparation, du plan de masse peut être
mise en oeuvre dans n'importe quel téléphone mobile. Les téléphones
mobiles de type clam ont, cependant, l'avantage de présenter un plan de
masse séparé mécaniquement, du fait même de l'existence de deux parties
de boítier.
Dans un tel téléphone de type clam, il existe généralement des
liaisons électriques entre la première et la seconde parties de boítier. Ces
liaisons électriques assurent le passage de signaux numériques ou
analogiques. Ces liaisons électriques peuvent être assurées par un réseau
filaire, appelé FLEX. Dans l'invention, pour s'assurer que la totalité du
courant HF passe par les circuits bouchon, on propose d'isoler
électriquement les liaisons électriques autres que les circuits bouchon. Cette
isolation peut être réalisée, par exemple, au moyen d'une ferrite pour
l'ensemble des liaisons électriques ou bien d'une self de choc montée sur
chaque liaison électrique ou encore par un montage électronique comportant
un réseau de filtrage monté sur un bus. Cette isolation peut être placée, par
exemple, dans la charnière d'articulation des deux parties du boítier ou bien
dans une cage spécifique, à proximité de la charnière.