PROCEDE DE PREPARATION D'UN BETON ISOLANT LEGER RENFERMANT UN GRANULAT DE LIEGE OU DE BOIS OU ANALOGUE ENROBE DE CIMENT ET BETON ISOLANT LEGER OBTENU
La présente invention a pour objet un procédé de préparation d'un béton isolant léger renfermant un granulat de liège ou de bois ou analogue , et le béton isolant léger obtenu par ledit procédé .
On sait que les bétons isolants légers sont des matériaux composites à matrice cimentaire dans lesquels les granulats minéraux classiquement utilisés, tels que le gravier ou le sable, sont partiellement ou totalement remplacés par des granulats légers enrobés .
De tels bétons isolants légers offrent des avantages par rapport aux bétons classiques, outre leur légèreté, ils présentent des qualités en matière d'isolation thermique d'isolation acoustique et phonique.
Les granulats enrobés utilisés doivent impérativement présenter certains critères tels qu'une faible réaσtivité chimique vis à vis de 1 'environnement et de faibles variations dimensionnelles en fonction des variations hygrothermiques auxquelles ils sont soumis.
Dans ce but, ils sont soumis à des traitements physiques ou chimiques tels que la minéralisation qui permet de diminuer l'hygroscopie des granulats et leur capacité d'absorption d'eau, ou bien l'enrobage superficiel qui permet d'isoler le liège, le bois ou analogue et de le rendre inerte vis-à-vis des agents extérieurs.
Parmi les techniques d'enrobage on connaît des traitements d'enrobage à l'aide de résines ou de paraffine, mais également des traitements d'enrobage à l'aide de ciment.
Ces bétons isolants légers constitués de granulats enrobés de ciment sont par exemple décrits dans les documents EP 0.517.577 et FR 2.772.745.
Le premier décrit un procédé de traitement qui consiste à enrober à sec les granulats de bois de fumée de silice en vue de créer une barrière interdisant, au moins temporairement, les échanges physico-chimiques du bois avec le milieu extérieur.
Dans le second, qui donne un meilleur résultat, le granulat de bois enrobé est obtenu par brassage avec de l'eau additionnée d'un
produit plastifiant, puis addition de ciment ou de fumée de silice, et éventuellement d'eau jusqu'à obtention d'un mélange non pâteux, puis séchage.
L' imprégnation du granulat de bois par le mélange de produit plastifiant et de ciment conduit à l'obturation des pores du bois, la pâte pénétrant dans les pores et les canaux du bois avant de se solidifier.
L'obturation des pores et des canaux du bois ainsi réalisée permet d'éviter la reprise ultérieure d'humidité. Il en résulte que les bétons isolants légers fabriqués à partir d'un tel granulat de bois enrobé présentent de bonnes qualités de stabilité vis-à-vis des variations hygrothermiques .
Le granulat ainsi préparé présente toutefois des inconvénients, principalement d'hétérogénéité. En effet les granulats reçoivent successivement les différents produits qui constituent l'enrobage, tels que le ciment, la fumée de silice, le plastifiant et l'eau, et il a été constaté que tous les granulats ne sont pas chargés de manière homogène, certains étant chargés plus en ciment par rapport à d' autres chargés plus en plastifiant ou d' autres en fumée de silice. Cette hétérogénéité d'enrobage induit une fragilisation des granulats qui connaissent lors de manipulations une ségrégation importante. Il en découle qu'un béton isolant léger réalisé avec de tels granulats peut mal vieillir et perdre ses qualités d' isolant thermique et phonique. La présente invention a pour but de remédier à cet inconvénient en proposant un procédé de préparation de béton isolant léger renfermant un granulat de liège ou de bois ou analogue enrobé de ciment, et le béton isolant léger obtenu, dont l'enrobage est réalisé de manière homogène. Le procédé de préparation d'un béton isolant léger renfermant un granulat de liège ou de bois ou analogue enrobé de ciment selon l'invention est du type consistant à enrober des particules de liège ou de bois ou analogue d'un élément apte à les rendre inertes vis-à- vis des agents extérieurs, et il se caractérise essentiellement en ce qu' l consiste à préparer une laitance avec les di férents éléments d'enrobage en les mixant avec une certaine quantité d'eau, puis à verser ladite laitance par aspersion sur un granulat de liège
ou de bois ou analogue, puis à malaxer l'ensemble jusqu'à aboutir à une dragéification dudit granulat, et enfin à sécher le granulat dragéif é obtenu.
Selon une caractéristique additionnelle du procédé selon l'invention, on saupoudre de ciment ou de chaux le granulat de bois après le malaxage et avant le séchage.
Le saupoudrage de ciment ou de chaux après l'opération de brassage et avant celle de séchage, permet d'éviter une agglomération du granulat. Selon une caractéristique additionnelle du dispositif selon l'invention, le granulat consiste en des grains de liège ou de bois ou analogue, tandis que les produits incorporés à l'eau pour réaliser la laitance consistent en un plastifiant, du ciment ou de la chaux et de la fumée de silice. Les grains de liège ou de bois ou analogue mises en oeuvre sont de préférence d'une granulometrie de 0 à 4 mm, de 0 à 8 mm, de 0 à
16 mm ou de 4 à 16 mm en fonction de l'utilisation envisagée du béton isolant léger :
UTILISATION GRANULOMETRIE (mm) blocs 0/8 ET 0/4 chapes 0/16 murs anti-bruits et 4/16 autres panneaux caverneux. Selon une seconde variante du procédé selon l'invention, les granulats consistent en des déchets de liège ou de bois ou analogue tandis que les produits incorporés à l'eau pour réaliser la laitance consistent en du ciment et/ou de la chaux, de plastifiant et de silice. Etant donné le mixage des ingrédients, on peut minimiser les produits autres que le ciment ou la chaux, d'où une réduction du prix de revient.
Exemple de proportions 220 Kg de ciment, 2,2 Kg de plastifiant 11 Kg de silice
La chaux en remplacement ou en complément du ciment, sera de préférence utilisée dans les pays chauds, au vu du temps nécessaire à son séchage.
Le béton isolant léger obtenu avec un granulat de liège ou de bois ou analogue préparé selon le procédé selon l'invention, présente une meilleure cohésion et donc une résistance accrue. En outre, on a pu constater un retrait et une friabilité moindres, ainsi qu'une meilleure ouvrabilité.
La dragéification obtenue par le procédé selon l'invention présente donc de nombreux avantages par rapport à l'enrobage pratiqué jusqu'à maintenant.
On a ainsi pratiqué des essais de résistance à la compression, qui ont consisté à placer des blocs de béton isolant léger entre les deux plateaux d'une presse hydraulique et à élever la pression sans à-coups jusqu'à rupture desdits blocs, ces derniers étant préparés pour le premier à base de granulat enrobé de manière classique, et pour le second à base de granulat de liège dragéifié par le procédé selon l' invention.
Les mesures obtenues sont les suivantes : Enrobé : 2,53 Mpa
Dragéifié : 3,10 Mpa
Le béton isolant léger selon l'invention présente d'évidence une plus grande résistance à la compression qu'un béton isolant léger préparé de manière traditionnelle. On a par ailleurs testé la résistance au feu d'un bloc de béton léger isolant selon l'invention, réalisé lui aussi à base d'un granulat de liège.
Le test a consisté à soumettre le bloc à une température de
1500°C produite par la flamme d'un chalumeau pendant 15 minutes. On a constaté d'une part aucun dégagement de fumée ou de gaz, et d' autre part que le matériau se désagrégeait légèrement uniquement au point de contact de la flamme.
Ces caractéristiques, supérieures à celles d'un enrobé traditionnel, résultent essentiellement de l'homogénéité obtenue par la dragéification du granulat.
On' a également mesuré la conductivité thermique d'un tel béton isolant léger, laquelle est de 0,170 W/mK, en sorte qu'il présente
des qualités isolantes supérieures à celles des bétons isolants légers traditionnels.