EMULSION E/H CONCENTREE La présente invention concerne de nouveaux adjuvants pour compositions vaccinales ainsi que des compositions comprenant au moins un antigène, notamment un antigène d'origine virale, bactérienne ou parasitaire et au moins un adjuvant. Le développement de vaccins inactivés ou contenant des antigènes purifiés est de plus en plus important, car il permet d'éviter les effets secondaires indésirables. Cependant, l'amélioration de la qualité des antigènes se fait au détriment de leur caractère im- munogène. C'est pour cette raison qu'ils sont associés à des adjuvants d'immunité.
Les adjuvants d'immunité sont des produits qui augmentent les réactions du sys- tème immunitaire, lorsqu'ils sont administrés en présence d'antigènes d'origine virale, bactérienne ou synthétique. Ils provoquent l'apparition massive de macrophages au site d'injection, puis dans les nodules lymphatiques, accroissent la production d'immunoglobu- lines spécifiques, les anticorps, et stimulent de nombreuses cellules impliquées dans les mécanismes de la défense immunitaire. Ces adjuvants sont de natures diverses. Ils peuvent par exemple consister en des liposomes ou des émulsions.
Les adjuvants de Freund très efficaces ; ils résultent de l'association d'une huile minérale et d'un ester de mannitol contenant ou non une mycobactérie tuée. Les vaccins réalisés par mélange en parts égales d'un adjuvant de Freund avec un milieu antigénique aqueux, restent encore les références dans le monde entier pour les études en laboratoire. Ils se présentent sous forme d'émulsions eau dans huile (E / H), c'est à dire d'émul- sions dans lesquelles la phase continue est l'huile. Le principe actif est généralement localisé dans la phase aqueuse qui est souvent une solution saline tamponnée. Cette phase est sous forme de gouttes séparées entre elles par un film huileux. Cette formula- tion permet d'obtenir des réponses biologiques amplifiées et prolongées dans le temps.
Cependant les émulsions de ce type (E / H) sont généralement très visqueuses et sont donc difficilement injectables. Elles nécessitent souvent l'utilisation de seringues à diamètre d'aiguille important et sont la cause de douleurs lors de l'injection et de trauma- tismes au site de l'injection. La teneur en phase aqueuse les émulsions E / H injectables se situe autour de 30
% à 40 % en poids. Le maximum rencontré est 50 %. Or cette limite constitue un frein notamment au développement de vaccins polyvalents, dans lesquels sont associés plusieurs antigènes et pour lesquels il serait préférable d'obtenir des émulsions E / H ayant des teneurs en phase aqueuse supérieures à 50 %. Or, dans une emulsion E / H à faible teneur en phase aqueuse, jusqu'environ 20 % en poids, la viscosité de l'émulsion est très proche de la viscosité de l'huile.
L'augmentation de la proportion en phase aqueuse augmente sa viscosité. C'est ainsi qu'une emulsion à 20 % en poids d'eau ayant une viscosité de 100 mPa.s, se transforme en une crème très difficilement injectable lorsqu'on augmente la teneur en eau jusqu'à 50 % en poids. Certains adjuvants huileux commerciaux comme le MONTANIDE™ ISA 70 permettent d'obtenir des émulsions injectables E / H contenant environ 30 % en poids, de phase aqueuse, 70 % en poids de phase huileuse et ayant des viscosités de l'ordre de 50 à 100 mPa.s. D'autres adjuvants, comme le MONTANIDE™ ISA 50, permettent d'obtenir des émulsions injectables E / H contenant environ 50 % en poids de phase aqueuse, 50 % en poids de phase huileuse et ayant des viscosités inférieures à 250 mPa.s.
La demande internationale de brevet publiée sous le numéro W0 99/20305 divulgue l'utilisation de tensioactifs sur oléate de mannitol avec des huiles minérales comme le MARCOL™ 52 pour faire des émulsions, dites fluides, de viscosités de l'ordre de 500 mPa..s. La notion d'émulsion fluide dépend largement du domaine d'application. Pour les émulsions injectables, la limite supérieure de viscosité pour une emulsion fluide est définie par rapport à la viscosité d'une emulsion de type E / H de référence, qui contient 50 % en poids de phase aqueuse et 50 % en poids d'adjuvant incomplet de Freund (IFA) ; cette viscosité est de l'ordre d'environ 2 000 mPa.s. Cette emulsion est considérée comme très visqueuse.
Une emulsion de type E / H sera dite fluide, si sa viscosité est inférieure à 4 fois celle de cette emulsion de référence, c'est-à-dire inférieure à 500 mPa.s à 25°C (BROOKFIELD LVT M 2 V 30).
Cependant les émulsions fluides sont en général moins stables que les émulsions plus visqueuses, puisque des déphasages sont observés quelques jours seulement, après leur préparation.
La demanderesse a donc cherché à mettre au point des émulsions de type eau - dans - huile (E / H), concentrées en phase aqueuse qui n'aient pas les inconvénients exposés ci-dessus, c'est à dire qui soient fluides et stables au cours du temps. Le critère de stabilité de l'émulsion étant jugé satisfait si elle ne présente aucun défaut majeur après 1 mois aux trois températures suivantes : 4 °C, 25 °C et 37 °C.
L'invention a pour objet, une composition comprenant une phase grasse H et une phase aqueuse E, sous forme d'une emulsion de type eau - dans - huile et caractérisée en ce que le rapport pondéral E / H est supérieur à 1. Selon un premier aspect particulier de la présente invention, le rapport pondéral E
/ H est inférieur ou égal à 3.
La phase grasse constitutive de la composition objet de la présente invention, comprend généralement un ou plusieurs composés choisis parmi les huiles d'origine minérale, végétale ou animale, les esters alkyliques desdites huiles, les esters alkyliques d'acides gras ou les éthers alkyliques d'acides gras, les esters d'acides gras et de polyols ou les éthers d'alcools gras et de polyols.
Comme exemples d'huile d'origine minérale, il y a les huiles d'origine pétrolière, comme les huiles blanches minérales telles que le MARCOL™ 52 ou le DRAKEOL™ 6 VR. Comme exemples d'huiles d'origine végétale, il y a l'huile d'arachide, l'huile d'olive, l'huile de sésame, l'huile de soja, l'huile de germes de blé, l'huile de pépins de raisin, l'huile de tournesol, l'huile de ricin, l'huile de lin, l'huile de soja, l'huile de maïs, l'huile de coprah, l'huile de palme, l'huile de noix, l'huile de noisette, l'huile de colza ou encore le squalane ou le squalène d'olive. Comme exemples d'huiles d'origine animale, il y a l'huile de spermaceti, l'huile de suif, le squalane ou le squalène extraits des foies de poissons.
Comme exemples d'esters alkyliques d'huiles, il y a les esters méthyliques éthyli- ques, propyliques linéaires ou ramifiés ou butyliques, linéaires ou ramifiés, desdites huiles.
Comme acides gras appropriés à la préparation des esters cités ci-dessus, il y a plus particulièrement, ceux comportant de 12 à 22 atomes de carbone, tels que par exemple, l'acide myristique, l'acide palmitique, l'acide oléique, l'acide ricinoléique ou l'acide isostéarique et avantageusement un acide gras liquide à 20°C.
Comme exemples d'esters d'acides gras ou d'éthers d'acides gras, il y a les esters alkyliques d'acides gras, tels que, l'oléate d'éthyle, l'oléate de méthyle, le myristate d'isopropyle ou le palmitate d'octyle, les esters d'acides gras et de polyols ou les éthers d'alcools gras et de polyols, tels que les monoglycérides d'acides gras, les diglycérides d'acides gras, les triglycérides d'acides gras, les esters d'acides gras avec un polyglycérol ou les esters d'acides gras et de propylèneglycol, et plus particulièrement les esters d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol, les esters d'acides gras avec un anhydride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane.
Dans le cadre de la présente invention, la phase grasse peut comprendre un seul des composés cités ci-dessus ou bien un mélange de plusieurs des composés cités ci- dessus.
La phase grasse, constitutive de la composition objet de la présente invention, comprend aussi un ou plusieurs agents tensioactifs ayant un nombre HLB global compris entre 5 et 8. La phase grasse comprend environ entre 1 % et 15 % en poids, de préférence entre 3 % et 10% en poids d'agents tensioactifs.
Au sens de la présente invention, le nombre HLB d'un tensioactif est calculé par la formule HLB = 20 (l-I ). dans laquelle ls représente l'indice de saponification et la, l'indice d'acide dudit tensioactif. Dans le cas d'un mélange de tensioactifs, le HLB du mélange est la somme pondérée des HLB de chaque tensioactif. Ces deux indices, de sapo- nification et d'acide, sont déterminés par des méthodes décrites dans la Pharmacopée européenne.
L'invention a plus particulièrement pour objet, une composition telle que définie précédemment dans laquelle l'agent tensioactif ou le mélange d'agents tensioactifs a un nombre HLB global est supérieur ou égal à 6 et inférieur à 8. Selon un autre aspect particulier de la composition objet de la présente invention, le rapport pondéral phase aqueuse sur phase grasse E / H est supérieur à 3/2.
Les agents tensioactifs mis en œuvre sont généralement choisis parmi les corps gras modifiés.
Les corps gras modifiés utilisés dans le cadre de la présente invention, peuvent être d'origine minérale végétale ou animale. Comme corps gras modifiés d'origine minérale, il y a les huiles d'origine pétrolière.
Comme corps gras modifiés d'origine végétale, il y a les huiles végétales modifiées, par exemple, les huiles modifiées d'arachide, d'olive, de sésame, de soja, de germes de blé, de pépins de raisin de tournesol, de ricin, de lin, de soja, de maïs, de coprah, de palme, de noix, de noisettes ou de colza.
Comme corps gras modifiés d'origine animale, il y a par exemple le squalane modifié, le squalène modifié, l'huile modifiée de spermaceti ou l'huile modifiée de suif.
Par corps gras modifiés, on désigne notamment les dérivés alcoxylés de corps gras et plus particulièrement les dérivés alcoxylés d'huiles ou les dérivés alcoxylés d'es- ters alkyliques d'huiles et plus particulièrement, les dérivés éthoxyles et/ou propoxylés d'huiles ou les dérivés éthoxyles et ou propoxylés des esters méthyliques, éthyliques, propyliques linéaires ou ramifiés ou butyliques, linéaires ou ramifiés, desdites huiles. L'invention a plus spécifiquement pour objet une composition telle que définie précédemment, dans laquelle le corps gras modifié est choisi parmi les dérivés éthoxyles d'huiles ayant un nombre d'OE, compris entre 1 et 10.
Par corps gras modifiés on désigne aussi, les esters d'acides gras et de polyols ou les éthers d'alcools gras et de polyols, et plus particulièrement, les esters d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol ou les esters d'acides gras avec un anhydride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane, les dérivés alcoxylés d'esters d'acides gras et de polyols ou les dérivés alcoxylés d'éthers d'alcools gras et de polyols, comme les triglycérides d'acides gras alcoxylés, les esters alcoxylés de polygly-
cérol d'acides gras, et plus particulièrement les esters alcoxylés d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol ou les esters alcoxylés d'acides gras avec un anhydride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane ayant un nombre d'OE, compris entre 1 et 20. Par esters d'acides gras et de polyols, on désigne dans le cadre de le présente invention, les monoesters d'acides gras et de polyols ou les polyesters d'acides gras et de polyol tels que par exemple les diesters d'acides gras et de polyols ou les triesters d'acides gras et de polyols. Il en est de même pour les dérivés polyalcoxylés desdits esters.
Par éthers d'acides gras et de polyols, on désigne dans le cadre de le présente in- vention, les monoéthers d'acides gras et de polyols ou les polyethers d'acides gras et de polyol tels que par exemple les diéthers d'acides gras et de polyols ou les triéthers d'acides gras et de polyols. Il en est de même pour les dérivés polyalcoxylés desdits éthers.
L'invention a plus particulièrement pour objet, une composition telle que définie précédemment, dans laquelle les corps gras modifiés sont choisis parmi les dérivés éthoxyles d'esters d'acides gras et de polyols ou les dérivés éthoxyles d'éthers d'alcools gras et de polyols, et plus particulièrement, les esters éthoxyles d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol ou les esters éthoxyles d'acides gras avec un anhydride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane ayant un nombre d'OE, compris entre 5 et 10. Comme acides gras appropriés à la préparation des corps gras modifiés décrits ci- dessus, il y a ceux comportant en moyenne de 12 à 22 atomes de carbone, tels que par exemple, ceux comportant de 16 à 18 atomes de carbone, comme l'acide oléique, l'acide ricinoléique ou l'acide isostéarique et avantageusement les acides gras liquides à 20 °C. La composition, telle que définie ci-dessus, contient plus particulièrement un ou plusieurs corps gras modifiés tels que décrits ci-dessus, dérivés de l'acide oléique.
Selon un autre aspect particulier de la présente invention, l'agent tensioactif ou le mélange d'agents tensioactifs présent dans la phase grasse, consiste essentiellement en un ou plusieurs esters choisis parmi les esters de mannitane, les esters de sorbitane, les esters de mannitane alcoxylés ou les esters de sorbitane alcoxylés. De façon toute particulière, l'agent tensioactif présent dans la phase grasse consiste en un mélange d'oléate de mannitane et d'oléate de mannitane polyéthoxylé, un mélange d'oléate de sorbitane et d'oléate de sorbitane polyéthoxylé, un mélange d'oléate de sorbitane et d'oléate de mannitane polyéthoxylé ou un mélange d'oléate de mannitane et d'oléate de sorbitane polyéthoxylé, lesdits mélanges ayant un nombre HLB global est supérieur ou égal à 6 et inférieur à 8.
La composition selon l'invention, peut aussi comporter un ou plusieurs agents stimulants immunitaires conventionnels, tel l'Avridine™, la N,N-dioctadecyl-N',N'-bis(2- hydroxyéthyl) propanediamine, les dérivés du MDP (muramyl dipeptide), notamment le thréonyl-MDP, les dérivés de l'acide mycolique ou les dérivés du Lipide A. La composition selon l'invention, comprend éventuellement un ou plusieurs sels organiques de cations métalliques hydrosolubles, tel que par exemple le gluconate de calcium, le gluconate de manganèse le salicylate d'aluminium ou l'acétate d'aluminium so- luble. Lorsque la composition adjuvante selon l'invention comprend, un sel pharmaceuti- quement acceptable, celui-ci est à une concentration de 0,02 à 3000 mg/ cm3, de préfé- rence 0,1 à 1000 mg/cm3, plus préférentiellement de 0,1 à 150 mg/cm3.
La composition selon l'invention peut aussi comprendre un ou plusieurs sels insolubles généralement utilisés comme adjuvants d'immunité, tels que l'hydroxyde d'aluminium ou le phosphate de calcium.
Selon un autre aspect de la présente invention, celle a pour objet une composition telle qu définie précédemment comprenant en outre, au moins un antigène ou au moins un générateur in vivo d'un composé comprenant une séquence d'acides aminés et une quantité non nulle d'une composition telle que définie précédemment.
Par antigène ou au moins un générateur in vivo d'un composé comprenant une séquence d'acides aminés, on désigne soit des micro-organismes tués, tels que les virus, les bactéries ou les parasites, soit des fractions purifiées de ces micro-organismes, soit des micro-organismes vivants dont le pouvoir pathogène a été atténué. A titre d'exemples de virus pouvant constituer un antigène selon la présente invention, il y a le virus de la rage, les herpès virus, tels que le virus de la maladie d'Aujeszky, les orthomixovirus tels que Influenzae, les picornavirus tels que le virus de la fièvre aphteuse ou les rétrovirus tels que les VIH. A titre de micro-organisme du type bactérien pouvant constituer un antigène selon la présente invention, on peut citer E. Coli, et ceux des genres Pasteurella, Furonculosis, Vibriosis, Staphylococcus et Streptococcus. A titre d'exemples de parasites, il y a ceux des genres Trypanosoma, Plasmodium et Leishmania. On peut aussi citer les virus recombinants notamment les virus non enveloppés, tels que les adénovirus, le virus de la vaccine, le virus Canarypox, les herpès virus ou les baculovirus. On désigne aussi un vecteur recombinant viral non enveloppé vivant, dont le génome contient, insérée de préférence dans une partie non essentielle pour la réplication du virus enveloppé correspondant, une séquence codant pour une sous - unité antigénique induisant une synthèse d'anticorps et/ou un effet protecteur contre le susdit virus enveloppé ou micro-organisme pathogène ; ces sous - unités antigéniques peuvent être par exemple, une protéine, une glycoprotéine, un peptide ou une fraction peptidique et/ou protectrice contre une infection
par un micro-organisme vivant tel un virus enveloppé, une bactérie ou un parasite. Le gène exogène inséré dans le micro-organisme peut être, par exemple, issu d'un virus Au- jeszky ou HIV.
On peut citer notamment un plasmide recombinant constitué d'une séquence de nucléotides, dans laquelle est insérée une séquence nucléotidique exogène, provenant d'un micro-organisme ou d'un virus pathogène. Cette dernière séquence nucléotidique a pour but de permettre l'expression d'un composé comprenant une séquence d'acides aminés, ce composé ayant lui-même pour but de déclencher une réaction immune dans un organisme hôte. Par générateur "in vivo" d'un composé comprenant une séquence d'acides aminés, on désigne tout un produit biologique capable d'exprimer ledit composé dans l'organisme hôte dans lequel on a introduit ledit générateur in vivo. Le composé comprenant la séquence d'acides aminés, peut être une protéine, un peptide ou une glycoprotéine. Ces générateurs in vivo sont généralement obtenus par des procédés issus du génie généti- que. Plus particulièrement, ils peuvent consister en des micro-organismes vivants, généralement un virus, jouant le rôle de vecteur recombinant, dans lequel est insérée une séquence nucléotidique, notamment un gène exogène. Ces composés sont connus en tant que tels et utilisés notamment comme vaccin sous unitaire recombinant. A cet égard, on peut se référer à l'article de M. ELOIT et al., Journal of virology (1990) 71, 2925-2431 et aux demandes internationales de brevet publiées sous les numéros WO-A-91/00107 et WO-A-94/16681. Les générateurs in vivo selon l'invention peuvent aussi consister en un plasmide recombinant comprenant une séquence nucléotidique exogène, capable d'exprimer dans un organisme hôte un composé comprenant une séquence d'acides aminés. De tels plasmides recombinants et leur mode d'administration dans un organisme hôte ont été décrits en 1990, par LIN et al., Circulation 82:2217,2221 ; COX et al., J. of VIROL, Sept. 1993, 67, 9, 5664-5667 et dans la demande internationale publiée sous le numéro WO 95/25542. Selon la nature de la séquence nucléotidique comprise dans le générateur in vivo, le composé comprenant la séquence d'acides aminés qui est exprimé au sein de l'organisme hôte, peut : (i) être un antigène, et permettre le déclenchement d'une réaction immune,
(ii) avoir une action curative vis-à-vis d'une maladie, essentiellement une maladie d'ordre fonctionnel, qui s'est déclenchée chez l'organisme hôte. Dans ce cas, le générateur in vivo permet un traitement de l'hôte, du type thérapie génique.
A titre d'exemple, une telle action curative peut consister en une synthèse par le générateur in vivo de cytokines, comme les interleukines, notamment l'interleukine 2. Cel-
les-ci permettent le déclenchement ou le renforcement d'une réaction immune visant à l'élimination sélective des cellules cancéreuses.
La composition vaccinale telle que définie ci-dessus, comprend une concentration en antigène qui dépend de la nature de cet antigène et de la nature du sujet traité. Il est toutefois particulièrement remarquable qu'un adjuvant selon l'invention, permette de diminuer notablement la dose habituelle d'antigène requise. La concentration adéquate d'antigène peut être déterminée de manière classique par l'homme du métier. Généralement, cette dose est de l'ordre de 0,1 μg I cm3 à 1 g / cm3 plus généralement comprise entre 1 μg / cm3 et 100 mg / cm3. La concentration dudit générateur in vivo dans la composition selon l'invention dépend, là encore, notamment de la nature dudit générateur et de l'hôte dans lequel il est administré. Cette concentration peut être aisément déterminée par l'homme du métier, sur la base d'expérience de routine. A titre indicatif, lorsque le générateur in vivo est un micro-organisme recombinant, sa concentration dans la composition selon l'invention en général comprise entre 102 et 1015 microorganismes / cm3 et de préfé- rence entre 105 et 1012 microorganismes / cm3. Lorsque le générateur in vivo est un plasmide recombinant, sa concentration dans la composition selon l'invention peut être comprise entre 0,01 g / dm3 et 100 g / dm3. Le vaccin, tel que défini précédemment, est préparé en mélangeant la phase adjuvante et la phase antigénique, en ajoutant éventuellement de l'eau ou un milieu diluant pharmaceutiquement acceptable. L'invention a de préférence pour objet les émulsions de type E /H telles que définies précédemment, qui sont fluides.
Par emulsion fluide, on désigne les émulsions dont la viscosité, mesurée à 25°C avec un viscosimètre BROOKFIELD LVT à mobile tournant (mobile 2 vitesse 30 rpm) est inférieure à 500 mPa.s (BROOKFIELD LVT M 2 V 30). La composition vaccinale telle décrite ci-dessus peut être utilisée comme médicament préventif ou curatif. Selon la nature de l'antigène ou du générateur in vivo, une composition selon l'invention peut être administrée à des poissons, des crustacés tels que les crevettes, des volailles, notamment, des oies, des dindes, des pigeons et des poulets, aux canidés tels le chien, aux félidés tels le chat, aux porcs, aux primates, aux bovidés, aux ovidés et aux chevaux. La composition selon l'invention peut être également administrée à l'homme. L'administration de la composition peut se faire de manière classique par voie parentérale, notamment par injection sous-cutanée, intramusculaire ou intrapérito- néale. Elle peut aussi se faire par voie orale ou nasale.
Selon un autre aspect de l'invention, celle-ci a pour objet une composition essen- tiellement constituée de 1 % et 15% en poids, et de préférence de 3 % et 10 % en poids, d'agents tensioactifs ayant un nombre HLB global compris entre 5 et 8, et de 85 % à 99
%, et de préférence de 90 % à 97 % en poids, d'un ou plusieurs composés choisis parmi les huiles d'origine minérale, végétale ou animale, les esters alkyliques desdites huiles, les esters alkyliques d'acides gras ou les éthers alkyliques d'acides gras, les esters d'acides gras et de polyols ou les éthers d'alcools gras et de polyols. Dans la composition huileuse telle que définie ci-dessus, l'huile est plus particulièrement choisie parmi les huiles blanches minérales.
Dans la composition huileuse telle que définie ci-dessus, l'agent tensioactif ou le mélange d'agents tensioactifs a de préférence un nombre HLB global supérieur ou égal à 6 et inférieur à 8. Dans la composition huileuse telle que définie ci-dessus, l'agent tensioactif ou le mélange d'agents tensioactifs sont choisis parmi les corps gras modifiés.
Par corps gras modifié, on désigne notamment les dérivés alcoxylés d'huiles ou les dérivés alcoxylés d'esters alkyliques d'huiles et plus particulièrement, les dérivés éthoxyles et/ou propoxylés d'huiles ou les dérivés éthoxyles et/ou propoxylés des esters méthylique, éthylique, propyliques linéaire ou ramifié ou butyliques, linéaire ou ramifiés, desdites huiles et plus particulièrement parmi les dérivés éthoxyles d'huiles ayant un nombre d'OE, compris entre 1 et 20, de préférence entre 5 et10.
Par corps gras modifié, on désigne aussi les esters d'acides gras et de polyols ou les éthers d'alcools gras et de polyols, et plus particulièrement, les esters d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol ou les esters d'acides gras avec un anhydride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane, les dérivés alcoxylés d'esters d'acides gras et de polyols ou les dérivés alcoxylés d'éthers d'alcools gras et de polyols, et plus particulièrement, les esters alcoxylés d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol ou les esters alcoxylés d'acides gras avec un anhy- dride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane ayant un nombre d'OE, compris entre 1 et 20, plus particulièrement, les dérivés éthoxyles d'esters d'acides gras et de polyols ou les dérivés éthoxyles d'éthers d'alcools gras et de polyols, et tout particulièrement, les esters éthoxyles d'acides gras avec un hexol, tel que par exemple le sorbitol ou le mannitol ou les esters éthoxyles d'acides gras avec un anhydride d'hexol, comme le sorbitane ou le mannitane ayant un nombre d'OE, compris entre 5 et 10.
Dans la définition précédente, les acides gras appropriés à la préparation des corps gras modifiés, comportent de préférence en moyenne de 12 à 22 atomes de carbone et plus particulièrement 16 à 18 atomes de carbone.
Selon un aspect particulier de la présente invention, dans la composition huileuse telle que définie ci-dessus, l'agent tensioactif ou le mélange d'agents tensioactifs sont des dérivés de l'acide oléique.
Selon un autre aspect particulier de la présente invention, dans la composition huileuse telle que définie ci-dessus, l'agent tensioactif ou les agents tensioactifs sont choisis parmi les esters de mannitane, les esters de sorbitane, les esters de mannitane alcoxylés ou les esters de sorbitane alcoxylés. Selon un aspect très particulier de la présente invention, la composition huileuse telle que définie ci-dessus, contient comme système tensioactif, un mélange d'oléate de mannitane et d'oléate de mannitane éthoxylé ayant un nombre d'OE, compris entre 5 et 10.
Selon les derniers aspects de la présente invention, celle-ci a pour objet un procé- dé de préparation d'une emulsion vaccinale de type eau - dans - huile, telle que définie précédemment; comprenant l'addition dans un rapport pondéral E / H supérieur à 1 , d'un milieu aqueux contenant au moins un antigène ou au moins un générateur in vivo d'un composé comprenant une séquence d'acides aminés à la composition huileuse telle que définie ci-dessus, ainsi que l'utilisation de ladite composition huileuse comme adjuvant dans les compositions injectables telles que les vaccins.
Le procédé tel que défini précédemment, peut être mis en œuvre à froid, c'est à dire à une température comprise entre 0 °C et 30 °C.
Les exemples suivants illustrent l'invention sans toutefois la limiter.
Préparation des compositions selon l'invention. Exemple 1
On prépare une emulsion selon l'invention, en versant une phase aqueuse constituée, d'une solution saline de sérum physiologique, sur une phase grasse, sous agitation avec un mélangeur à haut cisaillement (SILVERSON L4RT). 200 g d'émulsion sont prépa- rés à chaque essai, la phase aqueuse représentant 65 % du poids de l'émulsion. La phase grasse est constituée de :
90 % en poids de MARCOL™ 52, 3 % en poids de monooléate de mannitane et
7 % en poids de monooléate de mannitane polyéthoxylé (indice d'OE = 8). Le mélange de monooléate de mannitane et de monooléate de mannitane polyéthoxylé (8 OE) a un nombre HLB égal à 6,2.
La viscosité de l'émulsion est contrôlée après 24 heures de stabilisation à 25°C (BROOKFIELD LVT M 2 V 30). Elle est égale à 430 mPa.s.
L'échantillon obtenu est fractionné en trois flacons pour évaluation des stabilités aux trois températures suivantes : 4 °C, 25 °C et 37 °C.
On constate que cette emulsion est stable aux trois températures testées. Après 1 mois de stockage, l'émulsion n'est pas cassée et le relargage d'huile est inférieur à 5 %.
Exemple 2 : On prépare une emulsion selon l'invention comme décrit dans l'exemple 1 , dans laquelle la phase aqueuse en représente 65 % en poids, et dans laquelle la phase grasse est constituée de
92 % en poids de MARCOL™ 52, 4,3 % en poids de trioléate de sorbitane et 3,7 % en poids de trioléate de sorbitane polyéthoxylé (indice d'OE = 20).
Le mélange de trioléate de sorbitane et de trioléate de sorbitane polyéthoxylé (indice d'OE = 20) a un nombre HLB égal à 6,1.
La viscosité de l'émulsion est contrôlée après 24 heures de stabilisation à 25 °C. Elle est égale à 134mPa.s. (BROOKFIELD LVT M 2 V 30). L'échantillon obtenu est fractionné en trois flacons pour évaluation des stabilités aux trois températures (4 °C / 25 °C / 37 °C).
On constate que cette emulsion est stable aux trois températures testées Après un mois de stockage, l'émulsion n'est pas cassée et le relargage d'huile est négligeable.
Exemple 3 :
On prépare une emulsion selon l'invention comme décrit dans l'exemple 1 , dans laquelle la phase aqueuse en représente 65 % en poids, et dans laquelle la phase grasse est constituée de :
92 % en poids de MARCOL™ 52, 5,4 % en poids de monooléate de sorbitane et
2,6 % en poids de monooléate de mannitane polyéthoxylé (indice d'OE = 8). Le mélange de monooléate de sorbitane et de monooléate de mannitane polyéthoxylé (indice d'OE = 8), a un nombre HLB égal à 7,6.
La viscosité de l'émulsion est contrôlée après 24 heures de stabilisation à 25 °C. Elle est égale à 360 mPa.s. (BROOKFIELD LVT M 2 V 30).
L'échantillon obtenu est fractionné en trois flacons pour évaluation des stabilités aux trois températures (4 °C / 25 °C / 37 °C).
On constate que cette emulsion est stable aux trois températures testées. Après un mois de stockage, l'émulsion n'est pas cassée et le relargage d'huile est inférieur à 5 %.