La présente invention a pour objet une plaque alvéolaire en
matière thermoplastique, notamment pour intercalaire ou emballage.
On utilise habituellement, pour former des intercalaires ou
d'autres éléments d'emballage, des plaques en matière thermoplastique
pleines de faible épaisseur, par exemple, ayant un épaisseur 0,4 ou 0,5 mm et
présentant des surfaces permettant des impressions de qualité, par exemple,
des impressions "offset ". De telles plaques sont décrites par exemple, dans le
brevet français n° 96 05113. Grâce à leur structure pleine massive, elles
présentent une rigidité, et, d'une façon générale, des caractéristiques
mécaniques utiles pour leur usage tout en autorisant l'apposition d'impressions
de bonne qualité.
On connaít également des plaques alvéolaires d'épaisseur
beaucoup plus importante et possédant, des caractéristiques intéressantes de
rigidité et de résistance mécanique. Ces plaques alvéolaires en matière
thermoplastique sont obtenues par extrusion et comportent généralement,
deux nappes ou couvertures reliées entre elles par des entretoises
perpendiculaires s'étendant dans la direction d'extrusion. De telles plaques
sont, par exemple, décrites dans le brevet précité et elles peuvent être utilisées
comme intercalaires. Elles doivent cependant, être réalisées avec une
épaisseur importante, par exemple, de 2 à 2,5 mm, ce qui peut nuire dans
certaines applications. De plus, les surfaces externes des couvertures ne
permettent plus d'impressions de qualité, notamment en raison de l'apparition
de retassures ou d'autres irrégularités de surface. Si l'on pouvait donc
concevoir, théoriquement, des plaques alvéolaires de plus faible épaisseur, on
s'attendait à perdre les qualités de surface imprimable propres aux plaques
pleines.
La présente invention se propose de remédier à ces
inconvénients et de fournir des plaques alvéolaires en matière thermoplastique
de très faible épaisseur mais ayant une excellente capacité à recevoir une
impression, y compris une impression de qualité tel que, par exemple, une
impression "offset".
Un autre objectif de l'invention est de réaliser une telle plaque qui
présente, par rapport aux plaques pleines imprimables connues, ayant par
exemple, une épaisseur de l'ordre de 0,4 à 0,5 mm, des caractéristiques
mécaniques supérieures, pour une masse surfacique équivalente ou inférieure
à celles de ces plaques pleines, tout en possédant des qualités d'impression
équivalentes.
Par caractéristiques mécaniques, on entend notamment la rigidité
de la plaque et/ou la résistance à la rupture.
Un autre objectif, encore, de l'invention est de réaliser de telles
plaques alvéolaires ayant un prix de revient comparable à celui des plaques
pleines susmentionnées.
L'invention a donc pour objet une plaque alvéolaire en matière
thermoplastique, caractérisée par la combinaison des caractéristiques
suivantes :
- une épaisseur totale inférieure à 1,2 mm,
- une masse surfacique inférieure à 600 g/m2,
- l'une, au moins, des couvertures ayant une épaisseur comprise
entre 0,1 et 0,3 mm,
- une épaisseur d'entretoise d'alvéole comprise entre 0,08 et
0,4 mm,
- et un pas (distance entre deux entretoises consécutives)
compris entre 2 et 3,5mm.
Il a été constaté, de façon surprenante, qu'une plaque alvéolaire
mince présentant de telles caractéristiques possède toutes les qualités
mécaniques recherchées, tout en autorisant l'apposition d'impressions de
qualité.
De préférence l'épaisseur totale de la plaque est comprise entre
0,7 et 1,0 mm.
De préférence également, la masse surfacique est supérieure à
200 g/m2, et notamment comprise entre 300 et 400 g/m2.
On préfère que l'épaisseur de couverture soit comprise entre 0,17
et 0,25 mm, et plus particulièrement de l'ordre 0,2 mm. On préfère également
que les deux couvertures aient une telle épaisseur.
De préférence, l'épaisseur de l'entretoise est de l'ordre de
0,1 mm, cette épaisseur pouvant cependant largement varier dans l'intervalle
prévu dans l'invention.
La distance entre entretoises est préférentiellement de l'ordre de
2,8 à 3,0 mm.
On préfère également que les entretoises soient perpendiculaires
aux plans des nappes formant les couvertures inférieure et supérieure mais on
peut également prévoir que certaines, au moins, des entretoises soient plus ou
moins inclinées.
De façon surprenante, on constate que lorsque l'on quitte les
plages de variation définies dans l'invention, les plaques perdent leurs qualités
de résistance mécanique et/ou leur qualité d'impression.
Les plaques selon l'invention peuvent être réalisées par extrusion.
Elles peuvent être réalisées sous forme de plaques mono-couche, c'est-à-dire
extrudées à partir d'un seul matériau thermoplastique, ou au contraire, avec
des couches co-extrudées dont les compositions sont alors différentes.
Les matériaux thermoplastiques préférés pour la réalisation de
ces plaques sont les matières thermoplastiques à base de polyoléfines, par
exemple, polypropylène ou polyethylène.
Elles peuvent également être réalisées à partir d'autres matières
thermoplastiques, convenant à la formation de plaques par extrusion, et
notamment les polystyrènes, les polyesters ou les polycarbonates.
De préférence la matière thermoplastique utilisée pour l'invention
présente un coefficient de viscosité de l'ordre de 0,5 à 7 g/10mm avec de
préférence 1,5 à 2 g/10 mm.
Ces matières thermoplastiques peuvent être utilisées pures ou
sous forme de mélanges divers, comme cela est connu de l'homme de l'art.
Ainsi elles peuvent être réalisées, par exemple, par mélange de polyoléfines
spécifiques.
Le matériau thermoplastique peut également comporter des
matériaux de charge ainsi que tous autres additifs ou agents usuels.
Le matériau thermoplastique de la plaque peut également
comporter un ou plusieurs autres composants thermoplastiques compatibles et
destiné à conférer des qualités particulières au matériau extrudé.
La ou les polyoléfines spécifiques peuvent être mélangées à un
composant thermoplastique compatible avec les polyoléfines et possédant, par
exemple, des propriétés anti-glissantes.
Ainsi, de façon avantageuse, la composition du matériau de la
plaque peut être conforme à celle décrite dans le brevet français précité, ou la
demande de brevet européen correspondant n° 97 400 908.6, dont le contenu
est incorporé ici, par référence.
Par exemple, le matériau comprend :
- entre environ 20 et environ 50% en poids d'un composant
thermoplastique compatible avec les polyoléfines et
possédant des propriétés antiglissantes, et
- entre environ 50 et environ 80% en poids d'un mélange d'un
composant polypropylène homopolymère et d'un composant
polypropylène copolymère hétérophasique,
De façon préférée, la ou les polyoléfines spécifiques peuvent être
mélangées à un additif destiné à améliorer les propriétés mécaniques et le bon
état de surface ; par exemple, le matériau comprend :
- entre environ 20 et environ 40% en poids d'un composant
polypropylène homopolymère
- entre environ 10 et 20% d'un composant polypropylène chargé
en talc
- entre environ 20 et 40% en poids d'un composant
polypropylène copolymère hétérophasique
Selon une caractéristique très avantageuse de l'invention, la
composition du matériau de la plaque contient 10% dudit composant
thermoplastique chargé.
Le composant thermoplastique chargé peut être un polypropylène
homopolymère chargé en talc, tel que le produit Daplen FS 61T 40
commercialisé par Boréalis.
Dan un mode de réalisation préféré, ce composant est
polypropylène copolymère chargé en talc tel que le produit MB 475 U
commercialisé par Boréalis.
Le polypropylène homopolymère est par exemple le produit
commercialisé sous le nom GRN ou PHN 75 par la société BOLLORE.
Le polypropylène copolymère hétérophasique est par exemple le
produit commercialisé sous le nom 3660 par la société FINA.
Pour mesurer la rigidité des plaques selon l'invention, on pourra
utiliser la mesure suivant la norme internationale ISO 178-1975 (F) "Matières
plastiques - Détermination des caractéristiques en flexion des matières
plastiques rigides". Par exemple, on se référera à la description de la demande
de brevet précitée. Il en est de même pour la mesure de la rupture décrite dans
la susdite demande.
D'autres avantages et caractéristiques de l'invention apparaítront
à la lecture de la description suivante, faite à titre d'exemple non limitatif, et se
référant au dessin annexé dans lequel la figure unique représente une vue
schématique en section d'une portion de plaque selon l'invention.
En se référant à la figure, on voit que la plaque selon l'invention,
comporte une nappe supérieure 1 et une nappe inférieure 2, ces deux nappes
formant des couvertures inférieure et supérieure. Ces nappes sont liées entre
elles par des entretoises 3 qui leur sont perpendiculaires et qui se lient aux
couvertures en des points de liaisons 4,5. On constate notamment, que les
plaques selon l'invention présentent un excellent état de surface et une
excellente planéité et notamment, ne présentent pratiquement pas de
retassures au droit des liaisons 4, 5.
Exemple 1.
On réalise une plaque alvéolaire en polypropylène conforme à la
figure 1, ayant une épaisseur de 1 mm et une masse surfacique de 300 g/m2.
La section de la plaque présente les caractéristiques suivantes.
- épaisseur de chaque couverture :
- épaisseur des entretoises :
- pas des entretoises :
- Exemple 2.
On réalise une plaque en polypropylène similaire à la plaque
selon l'exemple 1, mais ayant une épaisseur de 1mm pour une masse
surfacique de 350 g/m2.
Les caractéristiques de la section sont les suivantes :
- épaisseur des entretoises :
- épaisseur de chaque couverture :
- pas des entretoises :
Exemple 3.
En utilisant les conditions d'essai précitées, on effectue une
comparaison entre les plaques alvéolaires des exemples 1 et 2 et des plaques
pleines réalisées par le même matériau, plus précisément :
- une plaque pleine ayant une épaisseur de 0,5 mm et une
masse surfacique de 460 g/m2, et une plaque pleine ayant une
épaisseur 0,8 mm pour une masse surfacique de 740 g/m2.
Les résultats des essais comparatifs figurent dans le tableau
suivant :
Propriétés | Plaque alvéolaire 1 mm-300 g/m2 | Plaque alvéolaire 1 mm-350 g/m2 | Plaque pleine 0.5 mm-460 g/m2 | Plaque pleine 0.8 mm-740 g/m2 |
Rigidité (N/mm) | 0.11 | 0.12 | 0.02 | 0.10 |
Rupture (N) | 1.9 | 2.1 | 0.5 | 2.3 |
On constate que les plaques selon les exemples 1 et 2 de
l'invention, présentent une rigidité très supérieure à celle de la plaque pleine de
0,5mm d'épaisseur et une rigidité même supérieure à celle de la plaque pleine
de 0,8 mm d'épaisseur ayant une masse surfacique plus que doublée.
La résistance à la rupture est, également, considérablement
accrue par rapport à la plaque pleine habituelle de 0,5 mm d'épaisseur et du
même ordre de celle d'une plaque beaucoup plus lourde de 0,8 mm
d'épaisseur.
Exemple 4.
Comparaison de qualité d'imprimabilité.
On effectue une impression "offset" avec une machine à
imprimer de type Heidelberg ou Koromi, aussi bien sur les plaques des
exemples 1 et 2, que sur la plaque pleine d'épaisseur 0,5 mm. A l'examen
visuel, la qualité d'impression apparaít tout à fait similaire. En particulier, on
note l'absence de retassure et de tout autre défaut optique.
On effectue également une impression avec la même machine
sur une plaque alvéolaire réalisée selon le brevet français susmentionné et
ayant une épaisseur de 2,5 mm et une masse surfacique de 350g/m2.
Cette impression présente visiblement les défauts suivants :
Augmentation de rugosité à l'endroit des entretoises (retassure)
qui, au niveau état de surface après impression donne la présence de lignes ou
de traínées qui nuisent à la forme de l'impression et/ou au niveau d'un
changement de couleur.