La présente invention est relative à un mouvement pour pièce
d'horlogerie comportant au moins des premier et second modules d'étendues
sensiblement égales et assemblés le premier sur le second.
Le document FR 1 303 401 propose déjà une fixation d'un
mouvement d'horlogerie à une platine métallique. Pour ce faire, une garniture,
faite d'une matière plastique souple, adhère à cette platine et forme des
manchons à perçage central pour la fixation de piliers que comporte le
mouvement. Les piliers sont retenus dans les perçages des manchons par des
bagues fendues élastiques ou par rivetage ou coudage de leurs extrémités. Il
s'agit là d'un mouvement complet en soi et formant un premier module fixé à
un second module qui est une platine, cette dernière ne comportant aucun
élément fonctionnel, sa seule fonction étant de porter le mouvement.
Le mécanisme de quantième pour montre-chronographe décrit dans le
document EP 0 501 190 fait état d'un module montre surmonté d'un module
chronographe, ces deux modules présentant des étendues sensiblement
égales. Chacun des modules possède sa propre platine faite en métal. La
fixation d'un module sur l'autre n'est pas explicitée, mais on peut penser à une
fixation par vis puisque les platines sont métalliques. On ne trouve donc pas ici
un module en matière plastique surmontant un module métallique comme cela
sera décrit dans la présente invention, le module métallique de ladite invention
rigidifiant en quelque sorte le module en matière plastique qui le surmonte.
Contrairement à ce qui a été brièvement décrit en référence aux
documents FR 1 303 401 et EP 0 501 190, le mouvement de la présente
invention est original en ce sens que le premier module est constitué d'un bâti
en matière plastique supportant une première partie des éléments constituant
le mouvement, que le second module est une coupelle métallique supportant
une seconde partie desdits éléments constitutifs et que lesdits modules sont
rendus solidaires l'un de l'autre au moyen de piliers fixant le bâti sur la
coupelle.
A la connaissance du déposant il n'existe aucun mouvement connu
mettant en oeuvre deux modules possédant chacun une partie des éléments
constituant ledit mouvement, et pouvant chacun faire l'objet d'un contrôle de
qualité séparé et dans lequel un bâti en matière plastique est fixé par des
piliers sur une coupelle métallique, qui permet à la fois de rigidifier le bâti et de
résister aux efforts exercés par les éléments montés sur elle.
Les caractéristiques et avantages de la présente invention ressortiront
de la description qui va suivre, de deux formes avantageuses de réalisation
de l'invention données à titre d'exemples explicatifs, mais nullement limitatifs
en référence aux dessins annexés, dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en perspective éclatée de l'ensemble du
mouvement selon un premier mode d'exécution de l'invention,
- la figure 2 est une vue en coupe d'un des piliers servant à fixer le
premier module sur le second;
- la figure 3 est une vue en perspective de dessus du premier module
équipant le mouvement selon un second mode d'exécution de l'invention,
- la figure 4 est une vue en plan de dessous du premier module montré
en figure 3,
- la figure 5 est une vue en perspective de dessus du second module
équipant le mouvement selon le second mode d'exécution de l'invention,
module vu avant son assemblage sous le premier module montré en figure 3,
- la figure 6 montre une coupe dans le mouvement quand les premier
(figure 3) et second (figure 5) modules sont assemblés,
- la figure 7 est une vue en perspective montrant comment est monté
le mouvement de la figure 6 dans une boíte, et
- la figure 8 est une vue semblable à celle de la figure 7, mais présentée
sous un angle différent.
La figure 1 montre le mouvement selon un premier mode d'exécution de
l'invention qui ne se distingue du second mode d'exécution que par la façon de
fixer le mouvement à la boíte qui l'habille. C'est une vue en perspective éclatée
de tous les éléments composant ce mouvement, montrés selon un alignement
vertical. Le mouvement 1 (présenté globalement sur les figures 6, 7 et 8)
comporte au moins des premier et second modules 2 et 3. Comme on le voit
sur la figure 1, ces modules 2 et 3 présentent des étendues sensiblement
égales. S'agissant ici de modules circulaires, on dira que leurs diamètres
respectifs sont sensiblement les mêmes. Le premier module 2 est assemblé
sur le second module 3. En parlant d'au moins deux modules on sous-entend
qu'il pourrait y en avoir d'autres, par exemple un troisième module
chronographe surmontant les deux autres, ces deux derniers constituant un
mouvement de garde-temps.
Selon son acception la plus générale, l'invention est remarquable en ce
que le premier module 2 est constitué d'un bâti 4 en matière plastique et en
ce que le second module 3 est une coupelle métallique 5. Le bâti 4 supporte
une première partie des éléments constituant le mouvement 1, alors que la
coupelle 5 supporte une seconde partie de ces éléments. Les éléments
supportés par le bâti et la coupelle seront examinés en détail quand on
commentera la seconde forme d'exécution de l'invention. Enfin, l'invention est
originale par le fait que les premier et second modules 2 et 3 sont rendus
solidaires l'un de l'autre au moyen de piliers (ici quatre piliers 6, 7,8 et 9)
fixant le bâti 4 sur la coupelle 5.
Un de ces piliers portant la référence 7 sur la figure 1 est montré en
coupe à la figure 2. Il est fait en matière plastique et ancré dans la coupelle 5.
Il présente une section cylindrique et porte un épaulement 48 qui repose sur la
coupelle 5. La partie inférieure du pilier traverse un trou 49 pratiqué dans la
coupelle. Le sommet 50 de cette partie inférieure est chauffé pour ancrer le
pilier dans la coupelle. Quand la coupelle 5 est montée sous le bâti 4, la partie
supérieure 51 du pilier 7 traverse un trou 45 pratiqué dans le bâti et le
sommet 51 du pilier est alors chauffé pour river ce pilier sur le bâti. A cet
effet, la figure 1 montre que le trou 45 est évasé pour contenir la tête du
rivet. Les autres piliers 6, 8 et 9 montrés en figure 1 sont également faits en
matière plastique. Ils sont ancrés dans la coupelle et rivés sur le bâti de la
même façon que décrite ci-dessus.
La première forme d'exécution de l'invention est montrée en figure 1.
Comme on l'a déjà dit plus haut, celle-ci ne se distingue de la seconde forme
d'exécution que par la façon de fixer le mouvement à la boíte qui l'habille. Ici,
une fois les modules 2 et 3 assemblés, le mouvement présente un pourtour
cylindrique, sans dépassements. Le mouvement peut alors être emboíté de
façon connue de l'homme du métier sans qu'il soit nécessaire de décrire plus
avant cet emboítage.
La seconde forme d'exécution est montrée aux figures 7 et 8 qui
représentent le mouvement 1 composé de l'assemblage du module 2 sur le
module 3.
La coupelle 5 constituant le support du module 3 (voir aussi la figure 5)
comporte des oreilles périphériques (ici quatre oreilles 10, 11, 12 et 13)
destinées à coopérer avec des épaulements pratiqués dans une boíte ou un
cercle d'encageage 18 pour constituer un dispositif de maintien à baïonnette.
Selon la figure 8, le mouvement 1 est d'abord descendu dans la boíte 18
selon la direction verticale A jusqu'à ce que l'oreille 10 vienne s'appuyer sur
l'épaulement 16. Le mouvement 1 est ensuite tourné selon le sens de la flèche
B, ce qui amène l'oreille 10 à glisser sous l'épaulement 15, l'angle de rotation
de l'oreille 10 étant limité par un plot 52. Comme la longueur de l'épaulement
15 est plus petite que la longueur de l'épaulement 16, l'oreille 10 se trouve
alors immobilisée tant vers le haut que vers le bas de la boíte 18. Il en va de
même pour l'oreille 11 (non apparente en figure 8) qui vient d'abord
s'appuyer sur l'épaulement 14 puis glisser sous l'épaulement 53. La figure 7
qui reprend les éléments de la figure 8, mais vue sous un autre angle, montre
que l'oreille 13 viendra glisser sous l'épaulement 17 quant le mouvement 1 est
tourné dans le sens de la flèche B. Quant à l'oreille 12, elle coopère de la
même façon avec des épaulements qui ne sont pas vus sur les perspectives
des figures 7 et 8.
Le bâti 4 constituant le support du module 2 (voir aussi les figures 3 et
4) comporte sur son bord extérieur un cliquet 19 arrangé pour coopérer
avec un cran 20 (voir la figure 8) pratiqué dans la boíte ou le cercle
d'encageage 18. Comme le montrent les figures 3 et 4, le cliquet 19 est venu
directement de matière avec le bâti 4, ce qui lui assure une bonne élasticité
pour coopérer avec le cran 20. Le cliquet 19 et le cran 20 assurent un
verrouillage angulaire déterminé du mouvement 1 par rapport à la boíte 18.
Avant de tomber dans le cran 20, le cliquet 19 suit le chemin 54 tracé en noir
sur la figure 8. Quand le mouvement 1 est introduit dans la boíte 18 selon la
direction verticale A, le cliquet 19 (caché sur la figure 8, mais visible sur la
figure 7) se trouve à gauche et devant l'épaulement 53. En tournant le
mouvement 1 selon la flèche B, le cliquet 19 monte sur l'épaulement 53 et suit
le chemin 54 jusqu'à ce qu'il tombe devant le cran 20, bloquant ainsi
angulairement le mouvement par rapport à la boíte. Si l'on doit sortir le
mouvement de la boíte, on introduit un outil sous la boíte pour lever le cliquet
et le faire glisser sur l'épaulement 53 en même temps qu'on imprime à la boíte
un mouvement de rotation inverse à celui montré par la flèche B.
Il est connu d'assembler un mouvement ou un cercle qui l'entoure dans
une boíte par un système à baïonnette. Le document CH 285 844 décrit une
pièce d'horlogerie où deux rainures à baïonnette diamétralement opposées,
sont pratiquées dans une carrure. Dans ces rainures sont introduits des
bossages que présentent des languettes élastiques découpées dans un cercle
d'encageage. Cependant l'assemblage à baïonnette qui a été décrit aux deux
paragraphes précédents distingue le maintien à baïonnette du mouvement
dans la boíte du verrouillage angulaire précis de ce mouvement dans cette
boíte, la première fonction étant dévolue au second module 3 et la seconde
fonction au premier module 2.
On va décrire maintenant dans le détail le mouvement 1 fait de
l'assemblage des modules 2 et 3.
On a déjà vu que le module 2 est constitué d'un bâti 4 en matière
plastique supportant une première partie des éléments constituant le
mouvement et d'une coupelle métallique 5 supportant une seconde partie
desdits éléments.
Dans la première et seconde forme d'exécution de l'invention prise en
exemple, le bâti 4, comme on le voit sur les figures 4 et 6, supporte au moins
un rouage entraínant des aiguilles 27, 28 et 29 (voir figures 7 et 8) pour
afficher le temps, lesdites aiguilles évoluant sur un cadran 55. De manière
connue en soi et comme le montrent en partie les figures 4 et 6, le rouage
comporte une roue intermédiaire 21 dont le pignon engrène avec la roue des
secondes 23. Le rouage comprend encore un canon des heures 33 et une
chaussée 32, ces deux mobiles étant en prise avec une minuterie 22. Enfin une
roue moyenne 24 engrène avec le pignon de la roue des secondes 23. Comme
on le voit sur la figure 6, le rouage est couvert par un pont 59. Le bâti 4
porte encore un mécanisme de mise à l'heure constitué d'une tige 26 et d'un
renvoi 25.
Comme on le voit sur les figures 1, 3 et 6, le bâti 4 supporte encore un
indicateur de quantième 31 mû par le rouage précédemment décrit. Le
mécanisme 58 d'entraínement de l'indicateur, connu en soi, est couvert par
une plaque 56 et l'indicateur 31 est indexé par un sautoir 57.
Toujours dans les première et seconde formes d'exécution de l'invention
ici prises en exemple, la coupelle 5, comme on le voit sur les figures 1, 5 et 6,
supporte au moins une source d'énergie mécanique 30 propre à entraíner le
rouage précédemment décrit. Cette source d'énergie pourrait être un barillet
à ressort classique entraínant un oscillateur à ancre et remonté par la tige.
On a choisi ici cependant une autre voie qui consiste à alimenter un moteur
pas à pas par une génératrice.
Ainsi le mouvement 1 pris en exemple ici est entraíné par un moteur
pas à pas, la bobine 34 de ce moteur étant prise en sandwich entre les
premier et second modules 2 et 3, comme cela est bien apparent sur les
figures 1 et 6. Dans ce cas particulier, le bâti 4 (voir figures 4 et 6) supporte
en outre un stator 35 et un rotor 36 qui font partie du moteur pas à pas, le
rotor 36 étant en prise avec la roue intermédiaire 21.
Comme défini ci-dessus, le premier module 2 peut être essayé seul sans
le second module 3. Il suffit pour cela de lui adjoindre une bobine provisoire et
d'alimenter cette bobine par des signaux convenables.
La source d'énergie supportée par la coupelle 5 et qui forme le second
module 3 consiste en une génératrice qui sera décrite ci-dessous et qui
alimente un accumulateur rechargeable 40 (voir figure 1), ce dernier étant
également pris en sandwich entre les premier et second modules 2 et 3. Le
pôle positif de l'accumulateur est en contact avec la coupelle 5 par
l'intermédiaire d'une bride 60 (figure 5) et le pôle négatif est en contact avec
un circuit électronique par l'intermédiaire d'une bride 61 (figure 4). La
génératrice est mue par une masse oscillante 41 (voir figures 1 et 6) montée
en rotation sous la coupelle 5. Les figures 1 et 5 montrent en outre que la
coupelle 5 supporte un circuit électronique de commande 42.
Là également et comme défini ci-dessus, le second module 3 peut être
essayé seul sans le premier module 2. On peut ainsi vérifier le bon
fonctionnement de la génératrice.
La génératrice dont il est question ci-dessus comprend un barillet 30
dont l'arbre 43 est en prise directe avec la masse oscillante 41 comme le
montre bien la figure 6. Le tambour 44 de ce barillet engrène avec un rotor
dont seul le pignon 37 est apparent sur la figure 5. Le rotor tourne dans un
stator 38 qui est associé à une bobine 39, cette bobine produisant l'énergie
nécessaire pour charger l'accumulateur. Un pont de barillet 62 reçoit l'arbre
43 et l'axe du rotor.
Il faut observer ici que, grâce au fait que l'on utilise du métal pour
constituer la coupelle 5, le module 3, d'une part voit sa construction simplifiée
par la diminution des composants qui le constituent, et d'autre part présente
une rigidité qui ne pourrait pas être atteinte si ce second module 3 possédait
un bâti en matière plastique. On peut ainsi y associer une masse oscillante,
comme cela est montré sur les figures, ou encore un barillet à remontage
manuel comme cela a été évoqué plus haut, sans craindre aucune
déformation ou usure de tout le système.
On a vu ci-dessus que les premier et second modules 2 et 3 sont
rendus solidaires l'un de l'autre au moyen de quatre piliers 6, 7, 8 et 9. La
figure 5 montre particulièrement bien qu'on profite de ces piliers pour fixer la
génératrice et le moteur pas à pas au mouvement ainsi constitué. En effet
cette même figure fait apparaítre que les piliers 8 et 9 servent à fixer la
génératrice constituée des éléments 30, 37, 38 et 39 sur la coupelle 5. De
même les piliers 6 et 7 servent à fixer la bobine 34 et le stator 35 du moteur
pas à pas qui est ainsi pris en sandwich entre le premier et second modules 2
et 3.
On a parlé du rôle important joué par la coupelle 5 faite en métal.
Cette dernière possède trois niveaux (voir figures 1 et 5) : un niveau inférieur
sur lequel reposent le circuit électronique 42 et la bride 60, un niveau
intermédiaire servant d'ancrage aux quatre piliers 6, 7, 8 et 9 et sur lesquels
reposent le moteur pas à pas et la génératrice et un niveau supérieur sur
lequel repose le bâti 4 du premier module 2. La coupelle proprement dite est
réalisée par emboutissage pour obtenir les niveaux cités ci-dessus, puis par
découpage pour former le pourtour extérieur (avec ou sans oreilles) et les
différents perçages.