L'invention a pour objet une presse à filage
inverse perfectionnée, équipée d'un dispositif de
déblocage d'une billette et couvre également le
procédé de déblocage mis en oeuvre dans une telle
presse.
On sait qu'une presse de filage comprend, d'une
façon générale, deux traverses fixes écartées l'une de
l'autre entre lesquelles peut se déplacer une traverse
mobile, parallèlement à un axe de filage, sous
l'action d'un vérin de filage prenant appui sur l'une
des deux traverses, celles-ci étant reliées entre
elles par des montants ou colonnes de longueur fixe de
façon à maintenir leur écartement. Entre la traverse
mobile et la seconde traverse est placé un conteneur
muni d'un logement tubulaire centré sur l'axe de
filage et dans lequel peut être placée une billette de
métal à filer ayant sensiblement la même section que
le logement du conteneur, ce dernier ayant deux
extrémités ouvertes, respectivement une extrémité
arrière tourné du côté de la traverse mobile et de la
première traverse fixe et une extrémité avant tourné
du côté de la seconde traverse fixe.
Le conteneur est associé, d'autre part, à deux
pièces de fermeture, respectivement des deux
extrémités du logement, l'une de ces pièces de
fermeture prenant appui sur le conteneur pendant le
filage alors que l'autre pièce de fermeture, ayant
sensiblement la même section que le logement du
conteneur, peut pénétrer à l'intérieur de celui-ci
sous l'action du vérin principal de filage, en
provoquant l'extrusion du métal de la billette dans
une filière ménagée sur l'une de ces deux pièces de
fermeture, qui se rapprochent l'une de l'autre.
Dans la méthode dite directe, la filière est
ménagée sur une pièce de fermeture montée sur la
traverse fixe et sur laquelle prend appui le
conteneur, ce dernier étant fixe pendant le filage. La
seconde pièce de fermeture, constituée d'un grain
plein, de même diamètre que le logement du conteneur,
est ménagée à l'extrémité d'une tige appelée fouloir,
qui s'enfile dans l'extrémité arrière du logement sous
l'action du vérin de filage, en provoquant l'extrusion
du métal par la filière placée à l'autre extrémité du
logement.
Dans la méthode dite inverse, la filière est
portée par un grain de filage annulaire monté à
l'extrémité d'une tige formant un fouloir tubulaire
prenant appui sur la seconde traverse fixe,
généralement appelée sommier. L'obturateur est alors
une pièce massive, d'une certaine épaisseur,
interposée entre la traverse mobile et le conteneur.
De la sorte, lorsque la traverse mobile est
poussée vers le sommier par le vérin principal de
filage, le grain de filage monté sur le fouloir fixe
s'enfile dans le logement du conteneur et la billette
comprimée entre l'obturateur et le grain de filage est
extrudée par la filière, le profilé ainsi formé étant
évacué par le fouloir tubulaire puis par un alésage
qui traverse le sommier, dans le prolongement du
fouloir.
Généralement, l'obturateur comprend au moins une
partie avant de même diamètre que le logement du
conteneur, qui pénètre à l'intérieur du logement au
début du filage, en prenant appui sur la billette dont
l'avancement est bloqué par le grain de filage fixe
placé sur le fouloir. La billette ainsi comprimée
entre le grain de filage et l'obturateur s'écrase en
se collant sur la paroi latérale du logement et en
évacuant totalement l'air contenu dans celui-ci.
Ensuite, le filage continue, le conteneur étant poussé
par la traverse mobile.
La technique du filage par la méthode inverse qui
s'est développée, en particulier, depuis quelques
années présente de nombreux avantages. On ne peut,
cependant, éviter totalement certains incidents qui
peuvent entraíner le blocage de la billette à
l'intérieur du logement.
Par exemple, s'il est nécessaire d'arrêter la
presse en cours de filage, pour une raison ou une
autre, la billette se refroidit à l'intérieur du
logement et la capacité de la presse est alors
insuffisante pour reprendre le filage. Dans certains
cas, également, la filière choisie initialement peut
se révéler mal adaptée à la nature du métal, aux
dimensions de la billette ou à la capacité de la
presse.
Lorsque de tels incident de blocage surviennent,
il est nécessaire d'extraire la billette bloquée dans
le logement, par une opération dite de déblocage ou de
débourrage de la billette. Cependant, cette opération
est difficile du fait que la billette est collée sur
la paroi latérale du logement.
Pour cela, on utilise généralement un auget de
récupération que l'on intercale entre le conteneur et
l'obturateur porté par la traverse mobile.
Dans ce cas, il faut d'abord ouvrir la presse en
reculant complètement la traverse mobile pour placer
l'auget de récupération qui doit avoir une longueur au
moins égale à celle de la billette, le blocage pouvant
survenir en début de filage.
On est ainsi amené à augmenter l'écartement entre
la traverse mobile et le sommier d'une distance du
même ordre que la longueur de la billette.
La course du vérin principal de filage doit donc
être augmentée de la même longueur et l'on est amené à
réaliser des presses ayant une longueur totale d'au
moins cinq fois la longueur de la billette.
Pour réduire cette longueur, et, par conséquent,
l'écartement nécessaire pour la mise en place de
l'auget de récupération, on a eu l'idée de diminuer
l'encombrement de celui-ci mais, dans ce cas,
l'extraction de la billette ne peut s'effectuer qu'en
plusieurs opérations successives.
En effet, il faut d'abord ouvrir la presse pour
mettre en place un premier auget de faible dimension,
l'écartement étant égal à la longueur de l'auget
augmenté du jeu nécessaire à sa mise en place. On
repousse alors le conteneur en avançant la traverse
mobile de façon à dégager la partie arrière de la
billette, sur une longueur au moins égale à celle de
l'auget de récupération. Puis, l'on recule de nouveau
la traverse mobile en maintenant le conteneur fixe,
pour mettre en place un auget de plus grande dimension
permettant, par une nouvelle avancée de la traverse
mobile, d'extraire une longueur supplémentaire de
billette.
Les opérations doivent donc être répétées autant
de fois que nécessaire jusqu'à dégagement complet de
la billette.
Dans ce cas, l'augmentation de longueur de la
presse est limitée mais, en revanche, l'opération de
déblocage est plus complexe et plus longue. Or, tout
retard dans le fonctionnement de la presse est onéreux
puisque cela se traduit par une perte de production.
L'invention a pour objet de résoudre l'ensemble de
ces problèmes grâce à une presse perfectionnée,
équipée d'un dispositif de déblocage particulièrement
simple, permettant en outre d'éviter toute
augmentation de la longueur de la presse, celle-ci
étant limitée à la longueur strictement nécessaire
pour le fonctionnement normal, c'est à dire environ
trois fois la longueur de la billette, dans le cas
d'une presse compacte.
L'invention s'applique, d'une façon générale, à
une presse de filage comprenant deux traverses fixes
écartées, respectivement une première traverse et une
seconde traverse, une traverse mobile déplaçable entre
les deux traverses fixes, parallèlement à un axe de
filage, un conteneur placé entre la seconde traverse
fixe et la traverse mobile et prenant appui sur celle-ci
pour une opération de filage, un logement pour une
billette, ménagé à l'intérieur dudit conteneur, centré
sur l'axe de filage, et ayant deux extrémités
ouvertes, respectivement, une extrémité arrière
tournée du côté de la traverse mobile et une extrémité
avant tournée du côté de la seconde traverse fixe, un
obturateur ayant une épaisseur (e), déplaçable
axialement, pendant le filage, avec la traverse mobile
et le conteneur, un grain de filage fixe axialement,
ayant une section sensiblement égale à celle du
logement et portant une filière centrée sur l'axe de
filage, ledit grain étant monté à une extrémité
arrière d'un fouloir tubulaire prenant appui sur la
seconde traverse fixe, et un vérin principal de filage
prenant appui sur la première traverse fixe pour
avancer la traverse mobile avec le conteneur en
déterminant l'enfilement du grain de filage dans le
logement et l'extrusion, par la filière, de la
billette contenue dans le logement et comprimée entre
l'obturateur et le grain de filage.
La presse perfectionnée selon l'invention est
munie d'un obturateur monté déplaçable sur la traverse
mobile, transversalement à l'axe de filage, entre une
première position, centrée sur l'axe de filage, de
fermeture de l'extrémité arrière du logement et une
seconde position d'écartement dudit obturateur et est
équipée d'une pièce d'extraction ayant sensiblement la
même épaisseur que l'obturateur et munie d'un trou
central de section au moins égale à celle du logement
du conteneur, ladite pièce d'extraction étant montée
déplaçable sur la traverse mobile, transversalement à
l'axe de filage, entre une première position
d'écartement de la pièce d'extraction et une seconde
position de déblocage d'une billette, pour laquelle le
trou central est centré sur l'axe de filage, ledit
trou central formant, dans la seconde position de la
pièce d'extraction, un espace de réception d'au moins
une partie arrière de la billette susceptible d'être
dégagée du logement du conteneur repoussé par ladite
pièce d'extraction par avancement de la traverse
mobile.
Dans un mode de réalisation préférentiel, le trou
central de la pièce d'extraction est prolongé, dans la
position de déblocage, par un logement ménagé dans la
traverse mobile. De plus, ce logement peut être
avantageusement prolongé par un trou borgne ménagé
dans le piston du vérin principal de filage sur une
profondeur telle que la longueur totale du trou
central, du logement de la traverse mobile et du trou
borgne soit au moins égale à celle d'une billette.
Grâce à cette disposition, il est possible de
débloquer une billette de longueur supérieure à
l'épaisseur de la pièce d'extraction, ladite billette
s'engageant successivement dans le trou central de la
pièce d'extraction puis dans le logement de la
traverse mobile.
L'invention couvre également le procédé de mise en
oeuvre d'une presse de filage ainsi perfectionnée, en
cas de blocage d'une billette en cours de filage à
l'intérieur du logement.
Conformément à l'invention, tout en maintenant le
conteneur bloqué avec la billette dans sa position
relative par rapport au fouloir, on recule d'abord la
traverse mobile avec l'obturateur d'une distance
seulement suffisante pour le décollement de la
billette, on écarte alors l'obturateur, par
déplacement transversal, et l'on place la pièce
d'extraction dans sa position de déblocage centrée sur
l'axe de filage, on avance ensuite la traverse mobile
jusqu'au contact de la pièce d'extraction avec le
conteneur et l'on poursuit l'avancement en repoussant
le conteneur qui se décolle de la billette dont
l'avancement est bloqué par le fouloir. La partie
arrière de la billette s'engage ainsi dans le trou
central de la pièce d'extraction, au moins sur la
longueur de celle-ci et l'on recule alors la traverse
mobile avec la pièce d'extraction de façon à dégager
au moins une partie arrière de la billette sur
laquelle on peut engager un moyen de prise en charge
de la billette. On avance alors le conteneur qui
s'enfile sur le fouloir en dégageant la partie
restante de la billette, celle-ci étant maintenue par
le moyen de prise en charge et pouvant ainsi être
retirée de la presse.
En effet, lorsque la billette est maintenue par le
moyen de prise en charge, on peut avancer le conteneur
en l'enfilant sur le fouloir jusqu'à ce que
l'extrémité de celui-ci arrive au niveau de la face
arrière du conteneur tournée vers la traverse mobile,
la billette étant décollée du fouloir, par exemple au
moyen d'une cisaille déplaçable le long de ladite face
arrière du conteneur.
Dans le cas où la traverse mobile est munie, dans
l'axe de filage, d'un trou de même section que le trou
central de la pièce d'extraction et placé dans le
prolongement de celui-ci, l'avancement de la traverse
mobile détermine l'engagement d'une longueur de
billette supérieure à l'épaisseur de la pièce
d'extraction, successivement dans le trou central de
celle-ci puis dans le logement de la traverse mobile.
Dans un mode de réalisation particulier, après
décollement de la billette, on avance le conteneur en
l'enfilant sur le fouloir de façon à ne conserver dans
le logement du conteneur qu'une partie avant de
longueur (b), de la billette et l'on recule la
traverse mobile d'une distance au moins suffisante
pour la mise en place du moyen de prise en charge de
la billette.
De préférence, la longueur de la partie avant de
la billette maintenue engagée dans le logement est
suffisante pour que celle-ci soit maintenue en porte-à-faux
dans l'axe de filage jusqu'à la mise en place
du moyen de prise en charge.
La billette étant ainsi soutenue par le moyen de
prise en charge, on peut avancer le conteneur en
l'enfilant sur le fouloir jusqu'à ce que l'extrémité
de celui-ci arrive au niveau de la face arrière
tournée vers la face arrière du conteneur tournée vers
la traverse mobile et l'on décolle alors la billette
du fouloir au moyen d'une cisaille déplaçable le long
de ladite face arrière du conteneur, la billette
pouvant alors être évacuée.
Mais l'invention sera mieux comprise par la
description suivante d'un mode de réalisation
particulier donné à titre d'exemple et représenté sur
les schémas annexés.
La figure 1 représente schématiquement l'ensemble
d'une presse de filage par la méthode inverse.
Les figures 2 à 9 sont des schémas partiels
illustrant les différentes étapes du procédé de
déblocage selon l'invention.
Sur la figure 1, on a représenté schématiquement
l'ensemble d'une presse à filer 1 par la méthode
inverse comprenant, de façon classique, une première
traverse fixe 11 sur laquelle est montée un vérin
principal de filage 12 et une seconde traverse fixe
13, souvent appelée "sommier", reliée à la première
traverse 11 par des colonnes 14 susceptibles de
maintenir l'écartement des deux traverses fixes 11 et
13 et qui peuvent aussi être constituées de montants
précontraints.
Entre les deux traverses fixes 11 et 13 est placé
un conteneur 2 dans lequel est ménagé un logement 20
constitué d'un alésage ayant une section droite
légèrement supérieure à celle d'une billette de métal
à filer et qui est centré sur un axe de filage 10
coïncidant avec l'axe du vérin principal de filage 12.
Le logement 20 s'ouvre, à ses deux extrémités, sur
les deux faces du conteneur 2, respectivement avant 21
et arrière 22, par rapport au sens de filage, c'est à
dire vers la seconde traverse fixe 13. Généralement,
le conteneur 2 est monté sur un berceau qui peut être
formé sur une traverse auxiliaire 23 susceptible de se
déplacer entre les deux traverses fixes 11 et 13,
parallèlement à l'axe de filage 10, sous l'action de
vérins auxiliaires non représentés.
Entre le conteneur 2 et la première traverse fixe
11 s'étend une traverse mobile 3 qui prend appui sur
le piston 15 du vérin principal de filage 12 et qui
peut, généralement, être aussi déplacée parallèlement
à l'axe de filage 10, sous l'action de vérins
auxiliaires non représentés.
Comme on l'a indiqué plus haut, le logement 20 est
associé à deux pièces de fermeture destinées à la
fermeture de ses extrémités, respectivement une
première pièce 3, appelée obturateur, qui est
interposée entre la traverse mobile et le conteneur 2
et une seconde pièce 4 ayant une section légèrement
inférieure à celle du logement 20 de façon à s'enfiler
dans le logement 20 au cours du filage.
Dans le filage inverse, l'obturateur 31 est
constitué d'une pièce massive montée sur la traverse
mobile 3 et ayant une face avant 32 qui peut venir
s'appliquer sur la face arrière 22 du conteneur 2 de
façon à fermer l'extrémité correspondante du logement
20.
A son autre extrémité, le logement 20 peut venir
s'enfiler sur la seconde pièce de fermeture 4 qui
forme un grain de filage annulaire sur lequel est
montée une filière 41 centrée sur l'axe de filage 10.
Le grain de filage 4 est monté à l'extrémité d'un
fouloir 42 constitué d'une tige tubulaire percée d'un
alésage central 43 et fixée sur le sommier 13.
L'alésage 43 est centré sur l'axe de filage 10 et
prolongé par un trou 13' traversant le sommier 13.
La longueur du fouloir 42 est telle que la filière
41 se trouve à une distance du sommier 13 au moins
égale à la longueur (L) du logement 20 du conteneur 2
correspondant à la longueur maximale de billette à
filer. De la sorte, le conteneur 2 peut s'enfiler
intégralement sur le fouloir 42, la filière 41 venant
alors au niveau de la face arrière 22.
De plus, une cisaille à culot 24 montée sur la
traverse porte-conteneur 23 peut se déplacer le long
de la face arrière 22 du conteneur pour séparer le
profilé 51 du culot de métal qui reste, à la fin du
filage, entre l'obturateur 31 et le grain de filage 4.
Comme on l'a indiqué, des vérins auxiliaires non
représentés permettent d'effectuer des manoeuvres
indépendantes du berceau 23 portant le conteneur et de
la traverse mobile 3.
En particulier, dans l'exemple représenté, pour
permettre le chargement d'une nouvelle billette dans
le conteneur 2, celui-ci est d'abord complètement
enfilé sur le fouloir 42, la traverse mobile 3 étant
reculée de façon que l'obturateur 31 se trouve à une
distance (L') de l'extrémité arrière du fouloir 42 et
du grain de filage, un peu supérieure à la longueur
(L) du conteneur 2.
Il est ainsi possible de placer une billette 5
dans l'axe de filage 10, entre le grain de filage 4 et
l'obturateur 31 et de reculer le conteneur 2 qui
s'enfile sur la billette 5 de métal à filer, celle-ci
ayant une section droite et une longueur un peu
inférieure à la section et la longueur du logement 20.
La billette étant ainsi chargée dans le logement
20, dans la position représentée sur la figure 1, le
filage peut s'effectuer sous l'action du vérin
principal 12 dont le piston 15 repousse la traverse
mobile 3 qui prend appui sur le conteneur 2 soit
directement soit, le plus souvent, par l'intermédiaire
de l'obturateur 31.
Le conteneur 2 fermé par l'obturateur 31 est donc
repoussé par la traverse mobile 3 et le logement 20
s'enfile sur le grain de filage 4 qui est fixe et
vient prendre appui sur la billette 5 en fermant
l'extrémité avant du logement 20. La billette 5 est
alors écrasée entre l'obturateur mobile 3 et le grain
de filage fixe 4 et l'action de poussée du vérin
principal 12 provoque son extrusion par la filière 41
et la formation d'un profilé qui s'échappe par
l'alésage 43 du fouloir et le trou 13' du sommier.
Généralement, l'obturateur 31 est muni, sur sa
face avant, d'une partie saillante 31', de diamètre
légèrement inférieur à celui du logement 20 qui peut
donc pénétrer dans celui-ci en prenant appui
directement sur la billette, de façon à provoquer un
tassement de celle-ci au début du filage, avec
expulsion de l'air contenu entre la billette et la
paroi du logement 20. L'ensemble de la pièce 31 avec
la partie saillante 31' présente une épaisseur (e).
Toutes ces dispositions constituent la méthode
classique de filage par la méthode inverse et une
presse de filage inverse comporte, dans l'ensemble,
les organes qui viennent d'être décrits
schématiquement mais peuvent, évidemment, faire
l'objet de variantes ou de perfectionnements.
Comme on le sait, il peut se produire des
incidents provoquant le blocage de la billette dans le
conteneur en cours de filage, dans la position
représentée à titre d'exemple et schématiquement sur
la figure 2.
Pour réaliser facilement, selon l'invention, le
déblocage d'une billette, la presse est équipée d'un
dispositif de déblocage qui présente l'avantage
essentiel d'être applicable à une presse compacte, le
dispositif pouvant être adapté à une presse existante
sans augmentation de la longueur de celle-ci.
Ce dispositif de déblocage comprend
essentiellement un organe d'extraction 33 constitué
d'une pièce tubulaire dont l'épaisseur (e) est
sensiblement égale à celle de l'obturateur 31 de façon
à pouvoir remplacer celui-ci dans l'axe de filage sans
autre recul de la traverse mobile.
L'organe d'extraction 33 est une simple pièce
massive de forme tubulaire munie d'un trou central 34
dont la section droite (s') est sensiblement identique
à celle (s) du logement 20 et, en tous cas au moins
égale à celle-ci.
L'obturateur 31 ainsi que la pièce d'extraction 33
peuvent être montés de façon amovible sur la traverse
mobile 3 de façon à permettre le remplacement de l'un
par l'autre. Cette opération peut être réalisée
manuellement mais, de préférence, l'obturateur 31 et
la pièce d'extraction 33 sont montés sur un dispositif
de remplacement, par exemple une pièce rotative
formant une sorte de barillet 35 comprenant deux bras
portant, respectivement, l'obturateur 31 et la pièce
d'extraction 33 et monté pivotant sur la traverse
mobile autour d'un axe central parallèle à l'axe de
filage 10 de façon à permettre, par simple rotation du
barillet 35, la mise en place de l'une ou l'autre des
deux pièces dans l'axe de filage 10.
Cette disposition n'a été représentée que très
schématiquement sur la figure 1, le barillet 35 étant
associé, évidemment à des moyens de guidage sur la
traverse, des moyens de commande de la rotation et des
moyens de blocage de l'obturateur 31 ou de la pièce
d'extraction 33 dans une position centrée sur l'axe de
filage.
D'ailleurs, d'autres dispositions pourraient être
utilisées, par exemple, un coulisseau 35 déplaçable le
long de la face avant de la traverse mobile 3,
perpendiculairement à l'axe de filage 10, et sur
lequel l'obturateur 31 et la pièce d'extraction 33
sont montés écartés l'un de l'autre pour venir se
placer alternativement dans l'axe de filage par
coulissement transversal.
De plus, la traverse mobile 3 est munie d'un
logement 36 centré sur l'axe de filage 10 et ayant la
même section droite (s') que le trou central 34 de la
pièce d'extraction 33.
De préférence, si l'épaisseur totale de la
traverse mobile 3 et de la pièce d'extraction 33 est
inférieure à la longueur d'une billette, le logement
36 est prolongé dans l'axe du piston 15 du vérin
principal 12 par un trou borgne 37 dont le fond est
placé à une distance (L') de la face avant de
l'obturateur 31 au moins égale à la longueur d'une
billette 5.
Sur les figures 2 à 9 qui illustrent les étapes du
procédé de déblocage selon l'invention, on n'a
représenté schématiquement que les pièces essentielles
de la presse.
Comme le montre la figure 2, le blocage s'est
produit en cours de filage, le grain de filage 4 ayant
pénétré à l'intérieur du logement 20 dans lequel il
reste une longueur (L1) de billette 5 qui adhère sur
la face interne du logement 20 et est bloquée à
l'intérieur du conteneur 2, le filage ne pouvant plus
se poursuivre.
Dans une première étape du procédé représenté sur
la figure 3, on recule la traverse mobile 3 d'une
faible distance (a) de façon que l'obturateur 31 se
décolle de la billette 5 restée bloquée dans le
logement 20.
L'obturateur 31 ainsi dégagé peut être écarté par
rotation du barillet 35 qui place la pièce
d'extraction 33 dans l'axe de filage, dans la position
représentée sur la figure 4 pour laquelle les trous
34, 36 et 37 se trouvent dans le prolongement l'un de
l'autre et forment un logement de longueur (L')
sensiblement égale à la longueur (L) du logement 20 du
conteneur 2.
On avance alors, de nouveau, la traverse mobile 3
jusqu'à ce que la pièce d'extraction 33 s'appuie sur
la face arrière 22 du conteneur 2 et l'on continue
ensuite le mouvement d'avancement de la traverse
mobile 3 sous l'action du vérin principal 12 ou bien
des vérins auxiliaires de déplacement de la traverse
mobile lorsque ceux-ci ont été prévus et développent
un effort suffisant.
Sous l'effet de cette poussée, la billette 5 se
décolle alors du logement 20 et le conteneur 2 peut
avancer vers le sommier 3 en s'enfilant sur le fouloir
42, dans la position représentée sur la figure 5. De
la sorte, la billette 5 bloquée par le grain de filage
4 se décolle du logement 20 et s'enfile en même temps
dans le trou central 34 de la pièce d'extraction 33
puis, le cas échéant, dans le trou 36 de la traverse
mobile 3.
Ce mouvement d'avancement de la traverse mobile
est, cependant, arrêté avant le dégagement complet de
la billette 5 lorsque la face arrière 22 du conteneur
se trouve à une distance (b) du grain de filage 4, de
façon que la partie avant 52 de la billette 5 reste à
l'intérieur du logement 20.
La traverse mobile 3 est alors de nouveau reculée
dans la position représentée sur la figure 6 et d'une
distance (c) dégageant une partie libre 53 de la
billette permettant la prise en charge de celle-ci par
un moyen adéquat 54 tel qu'une élingue ou une pelle de
chargement.
Cette distance (c) peut être simplement suffisante
pour permettre la mise en place de l'organe de prise
en charge 54, la billette étant maintenue, jusqu'à sa
prise en charge, par ses deux extrémités 52, 55
engagées, respectivement, dans le logement 20 et la
pièce d'extraction 33.
Dans l'étape suivante, représentée sur la figure
7, la billette 5 étant soutenue par l'organe de prise
en charge 54, le conteneur 10 est placé, au moyen de
ses vérins auxiliaires, dans sa position avancée pour
laquelle sa face arrière 22 est dans le plan de
l'extrémité du grain porte filière 4 et la traverse
mobile 3 est placée dans sa position reculée pour
laquelle la pièce d'extraction 33 est à une distance
(L') du grain porte filière 4 supérieure à la longueur
maximale (L) de la billette 5.
Toutefois, si la distance (b) est suffisante pour
que la billette 5 soit maintenue en porte-à-faux par
sa partie avant 52 restée engagée dans le logement 20,
il est possible de reculer directement la traverse
mobile 3 jusqu'à sa position reculée, pour permettre
le chargement de la billette suivante sans autre
manoeuvre de la traverse mobile 3.
Comme indiqué sur la figure 8, la cisaille 24 est
alors manoeuvrée de façon à séparer le profilé 51 de
la billette 5 qui peut enfin être écartée de la presse
par l'organe de prise en charge 54.
La figure 9 montre l'étape finale du procédé. La
cisaille 24 est rappelée dans sa position de repos et
l'obturateur 31 est replacé en position de filage par
rotation du barillet 35, la pièce d'extraction 33
revenant dans sa position initiale écartée de l'axe de
filage.
La presse est alors prête pour une nouvelle phase
de filage.
On voit que les avantages du procédé qui vient
d'être décrit sont multiples.
Dans le cas d'une nouvelle presse, l'invention
permet d'optimiser la structure de celle-ci en
réduisant la distance entre le sommier et la traverse
mobile puisque cette distance peut être en pratique
simplement égale, aux jeux près, à la somme de la
longueur du fouloir et de la longueur du conteneur.
Une telle presse peut donc avoir une longueur globale
correspondant au triple de la longueur du conteneur.
De ce fait, les déformations de la structure de la
presse sont réduite, notamment celles des colonnes ou
montants de liaison entre le sommier et la traverse
fixe portant le vérin principal.
La course de la presse étant réduite par rapport
aux presses classiques, il en découle un allongement
sensible de la durée de vie des éléments mobiles et
des parties frottantes (garnitures d'étanchéité des
vérins, patins de glissement, etc...), car la longueur
parcourue à chaque cycle est réduite de moitié par
rapport aux systèmes habituels.
Par ailleurs, la réduction de l'encombrement hors
tout de la presse permet de diminuer les travaux de
Génie Civil et le coût des bâtiments.
Une presse selon l'invention sera aussi plus
facile à implanter dans un environnement existant, par
exemple, pour le remplacement en lieu et place d'une
presse ancienne par une nouvelle presse qui, sans
augmenter l'encombrement, peut être plus puissante et
permettre le filage de billettes plus longues.
De plus, dans le cas d'une presse existante,
l'invention permet de simplifier considérablement
l'opération de déblocage de la billette en évitant
l'utilisation d'un jeu d'augets de différentes
longueurs mis en place successivement suivant la
procédure habituelle.
Grâce à l'invention, au contraire, après mise en
place de l'obturateur de déblocage, la billette peut
être dégagée complètement en une seule opération par
simple avance de la traverse mobile.
Bien entendu, l'invention ne se limite pas aux
détails du mode de réalisation qui vient d'être décrit
mais pourrait faire l'objet de variantes en restant
dans le cadre de protection défini par les
revendications.
En particulier, l'invention est applicable, d'une
façon générale, à toute presse à filage inverse et
n'empêche pas l'utilisation des accessoires habituels
puisque la modification à apporter à la presse pour la
mise en oeuvre du procédé consiste simplement à
prévoir le percement d'un logement dans l'axe du vérin
principal, le remplacement de l'obturateur par la
pièce d'extraction tubulaire pouvant se faire par tout
moyen et même manuellement.
Les signes de référence insérés après les
caractéristiques techniques mentionnées dans les
revendications, ont pour seul but de faciliter la
compréhension de ces dernières et n'en limitent
aucunement la portée.