CH697529B1 - Mouvement de montre comportant deux régulateurs. - Google Patents

Abstract

Mouvement de montre comportant un bâti (10) et, disposés sur ce bâti, deux barillets (201, 202), et deux rouages de finissage (211, 212) formant deux chaînes cinématiques (1, 2),au moins deux régulateurs (221, 222) comportant chacun un balancier et un échappement, et un rouage de minuterie comportant des mobiles agencés pour porter des moyens d'affichage.Dans ce mouvement, le rouage de minuterie est relié aux chaînes 1 cinématiques (1, 2) par un engrenage différentiel.

Description

  [0001] La présente invention se rapporte au domaine de l'horlogerie et plus particulièrement à un mouvement dont une part des composants est dédoublé, et comportant notamment deux régulateurs, chacun formé d'au moins un balancier-spiral et un échappement.

[0002] Le document EP 0 335 054 décrit un mouvement de montre dans lequel tous les composants sont dédoublés, y compris les régulateurs. Il s'agit, en fait, de deux ensembles disposés côte à côte sur une même platine. Chacun d'eux fonctionne de manière autonome, tant en ce qui concerne l'armage des ressorts, l'entraînement des rouages que la mise à l'heure. Les moyens d'affichage que comportent ces ensembles permettent d'indiquer les heures de deux fuseaux.

[0003] Le chronomètre décrit dans le document CH 218 931 comporte deux barillets et deux rouages de finissage entraînant ensemble un régulateur.

   Chacun des rouages entraîne un affichage, l'un indiquant le temps civil, l'autre le temps sidéral. La précision de ce chronomètre est essentiellement définie par la qualité du régulateur.

[0004] Le catalogue des ¼oeuvres choisies du Musée International d'Horlogerie (La Chaux-de-Fonds, 1999) présente un chronomètre à deux régulateurs entraînés par un seul barillet et par un seul rouage de finissage. Ce dernier commande deux échappements par l'intermédiaire d'un engrenage différentiel. Dans ce chronomètre, la précision de l'affichage est donnée essentiellement par la moyenne des marches des deux balanciers. Cet avantage est partiellement affecté du fait que les engrenages différentiels ont un rendement relativement faible et qu'il est difficile de garantir une distribution égale de l'énergie entre les deux balanciers.

   De la sorte, il peut y avoir de sensibles différences d'amplitudes entre les balanciers. Or, on sait qu'il est important que l'amplitude soit bien maîtrisée pour limiter les défauts d'isochronisme.

[0005] Le but de la présente invention est de proposer un mouvement de montre permettant d'afficher un temps donné par la moyenne des marches de deux balanciers, avec un minimum de perte d'énergie.

[0006] Le mouvement selon l'invention comporte plus particulièrement un bâti et, disposés sur ce bâti:

  
 deux barillets et deux rouages de finissage, formant ensemble deux chaînes cinématiques,
 au moins deux régulateurs comportant chacun un balancier et un échappement, et
 un rouage de minuterie comportant des mobiles agencés pour porter des moyens d'affichage.

[0007] Il est caractérisé en ce que le rouage de minuterie est relié aux chaînes cinématiques par un engrenage différentiel.

   De la sorte, le rouage différentiel n'est pas impliqué dans la transmission de l'énergie du barillet au balancier, mais n'est là que pour définir un temps moyen à partir des marches des deux balanciers.

[0008] Un tel mouvement est particulièrement bien adapté à recevoir des régulateurs de type à tourbillon.

[0009] De manière avantageuse, l'engrenage différentiel est de type sphérique, muni de deux roues d'entrées et d'un arbre de sortie.

[0010] La solution la plus simple consiste à disposer de chaînes cinématiques présentant les mêmes rapports d'engrenages, avec un engrenage différentiel symétrique.

[0011] Le mouvement présente un caractère particulièrement esthétique lorsque, comprenant une tige de mise à l'heure,

   les chaînes cinématiques sont disposées symétriquement par rapport à un plan perpendiculaire au bâti et passant par cette tige.

[0012] Pour assurer un affichage de l'heure dans les meilleures conditions possibles, les roues d'entrée de l'engrenage différentiel sont en prise chacune avec l'un des barillets. En outre, le rouage de minuterie comporte une chaussée montée à friction sur l'arbre de sortie de l'engrenage différentiel.

[0013] L'invention sera mieux comprise à la lecture de la description qui va suivre, donnée à titre d'exemple et faite en référence au dessin dans lequel:
<tb>Les fig. 1 et 2<sep>montrent, de manière schématique, un mouvement selon l'invention, respectivement vu côté ponts et côté cadran; et


  <tb>Les fig. 3 et 4<sep>représentent une partie du mouvement des fig. 1 et 2, vue respectivement en perspective et en plan.

[0014] Le mouvement représenté schématiquement aux fig. 1 et 2 comporte, de manière classique, un bâti 10 formé d'une platine et de ponts, seule la platine étant représentée, et qui sert de support aux autres pièces constitutives.

   Le bâti 10 porte, côté ponts, et plus particulièrement visibles sur la fig. 1:
 une tige de mise à l'heure 12,
 un pignon de remontoir 14 disposé sur la tige 12,
 une roue de couronne 16 engrenant avec le pignon de remontoir 14,
 deux roues de rochet 181 et 182 chacune en prise avec la roue de couronne 16, etdeux chaînes cinématiques 1 et 2 comportant chacune:

  
 un barillet 20 muni d'un arbre sur lequel est montée une des roues à rochet, d'un tambour et d'un ressort disposé dans le tambour,
 un rouage de finissage 21, comportant un mobile de grande moyenne, identifié par la lettre a et entraîné par le barillet 20, et un mobile de petite moyenne identifié par la lettre b en prise avec la roue de grande moyenne 21 a,
 un régulateur à tourbillon 22 en prise avec la roue de petite moyenne 21b, ainsi que,
 un engrenage différentiel 24, dont les entrées sont respectivement en prise avec les barillets 20, et 202.

[0015] Ce mouvement comporte donc deux chaînes cinématiques 1 et 2, les composants les constituant ayant pour indice la référence de la chaîne correspondante.

[0016] Le bâti 10 porte, en outre, du côté cadran et plus particulièrement visibles sur la fig. 2:

  
un pignon coulant 25, et
un rouage de minuterie 26 comprenant:
- deux renvois 27 et 28, engrenant en série l'un avec l'autre, le renvoi 27 étant en prise avec le pignon 25 quand la tige 12 est en position de mise à l'heure,
- un mobile de minuterie 30 comportant une roue 30a en prise avec le renvoi 28, et un pignon 30b,
- une chaussée 32 montée à friction sur la sortie de l'engrenage différentiel 24 et engrenant avec la roue 30a, et
- une roue à canon 34 en prise avec le pignon de minuterie 30b.

[0017] Ce mouvement comporte, bien sûr et de manière classique, un mécanisme de remontoir et de mise à l'heure qui n'a été que partiellement représenté pour éviter de surcharger le dessin. Ce type de mécanisme est bien connu de l'homme du métier.

   Il permet d'armer le ou les ressorts de barillet dans la position enfoncée de la tige de mise à l'heure 12, et de faire tourner le rouage de minuterie 26 pour mettre la montre à l'heure en position tirée.

[0018] Dans le cas du mouvement considéré, la rotation de la tige 12 a pour effet de faire tourner le pignon coulant 25 et avec lui le pignon de remontoir 14. Ce dernier entraîne la couronne de remontoir 16, laquelle entraîne les deux roues à rochet 181 et 182. Ces dernières assurent l'armage des ressorts des barillets 201 et 202.

[0019] Les deux chaînes cinématiques 1 et 2 assurent ainsi respectivement l'entraînement des régulateurs 221 et 222. Cela signifie donc que la vitesse de rotation des mobiles des rouages de finissage 211 ou 212 est définie par la fréquence du régulateur qui lui est associé 221, ou 222.

   Par ailleurs, les deux barillets 201 et 202 tournent dans le même sens. Le différentiel additionne donc les mouvements des deux barillets et permet ainsi d'établir la moyenne des marches des deux régulateurs. Il n'y a par contre pas de transfert d'énergie entre les deux chaînes cinématiques 1 et 2.

[0020] Pour illustrer de manière plus claire la structure des chaînes cinématiques 1 et 2, qui sont pratiquement identiques, l'une d'entre elles est représentée respectivement en perspective et vue de dessus sur les fig. 3 et 4, le bâti ayant été complètement retiré. Sur ces figures, on reconnaît les barillets 201 et 202, le barillet 202 n'étant que très partiellement représenté, la roue de grande moyenne 211a, la roue de petite moyenne 211b ainsi que le régulateur 221 à tourbillon.

   Ce dernier est du type décrit dans la demande de brevet WO 03/017 009 au nom de la demanderesse. Il ne sera donc pas décrit de manière plus détaillée ci-après.

[0021] Par ailleurs, apparaît également sur ces figures, l'engrenage différentiel 24, le mobile de minuterie 30, la chaussée 32 et la roue à canon 34.

[0022] L'engrenage différentiel 24 est de type sphérique. Il est décrit de manière détaillée dans une demande de brevet au nom de la demanderesse, déposée en même temps que la présente demande et intitulée "pièce d'horlogerie à deux tourbillons".

   Il comprend essentiellement:
 deux planches 24a et 24b, formant les entrées de cet engrenage, et engrenant respectivement avec les barillets 201 et 202,
 un arbre non visible au dessin, sur lequel pivotent les planches 24a et 24b, et qui porte
 un satellite 24c, lequel engrène avec des dentures en chant des planches 24a et 24b, et pivotant autour d'un axe perpendiculaire à l'axe de rotation de l'arbre.

[0023] Les deux planches 24a et 24b ont les mêmes nombres de dents, tant pour leur denture extérieure que pour leur denture en chant. De plus, le satellite 24c est formé d'un pignon qui engrène avec les deux dentures en chant. Il peut donc être qualifié de symétrique.

[0024] La chaussée 32 est montée à friction sur l'arbre de l'engrenage différentiel 24. Elle entraîne, de manière classique, la minuterie 30 par sa roue 30a.

   La roue à canon 34 est disposée sur la chaussée 32 et est entraînée par le pignon de minuterie 30b.

[0025] La chaussée 32 est agencée pour porter l'aiguille des minutes et la roue à canon celle des heures.

[0026] Pour corriger l'affichage, il suffit de tourner la tige 12 au moyen de la couronne de remontoir en position tirée, ce qui entraîne le pignon coulant 25, les deux renvois 27 et 28 et, par ce dernier, la minuterie 30.

[0027] Dès lors que les deux régulateurs 221 et 222 sont réglés à la même fréquence, et que les chaînes cinématiques 1 et 2 sont identiques, alors l'engrenage différentiel 24 doit avoir un même rapport entre les entrées et le satellite. C'est pourquoi les deux planches 24a et 24b doivent être identiques.

   Dans ce cas, un engrenage différentiel sphérique est particulièrement bien adapté.

[0028] Il serait également possible de prévoir des chaînes 1 et 2 qui soient différentes. Dans ce cas, l'engrenage différentiel sera calculé de manière à prendre en compte ces différences.

[0029] Avec deux engrenages différentiels identiques, il est possible d'afficher les heures de deux fuseaux horaires différents.

   La correction de l'heure peut se faire de manière indépendante ou conjointement, selon la structure du mécanisme de mise à l'heure.

[0030] Dans une variante qui n'a pas été représentée, il serait également possible de disposer deux engrenages différentiels entre les chaînes cinématiques (1, 2) avec des nombrages différents entre les deux entrées, de manière à permettre l'affichage d'une autre information, par exemple le temps sidéral.

[0031] L'exemple donné ci-dessus comporte des régulateurs de type tourbillon.

   Il est bien évident qu'il serait également possible de remplacer dans le mouvement l'un ou les deux tourbillons par un ou deux balanciers montés pivotant directement sur le bâti 10.

[0032] Ainsi, le mouvement tel qu'il vient d'être décrit permet de réaliser une montre dans laquelle l'information affichée est obtenue en moyennant la marche de deux régulateurs, avec une faible consommation d'énergie. Il permet en outre, à partir d'un mouvement de base et avec un minimum de complication, d'afficher d'autres informations en jouant sur les caractéristiques des différentiels reliés aux deux chaînes cinématiques.

Claims (7)

1. Mouvement de montre comportant un bâti (10) et, disposés sur ce bâti, - deux barillets (201, 202), et deux rouages de finissage (211, 212) formant deux chaînes cinématiques (1, 2), - au moins deux régulateurs (221, 222) comportant chacun un balancier et un échappement, et - un rouage de minuterie (30, 32, 34) comportant des mobiles (32, 34) agencés pour porter des moyens d'affichage, caractérisé en ce que ledit rouage de minuterie est relié auxdites chaînes cinématiques (1, 2) par un engrenage différentiel (24).

2. Mouvement selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'au moins l'un desdits régulateurs est de type à tourbillon (221, 222).

3. Mouvement selon l'une des revendications 1 et 2, caractérisé en ce que ledit engrenage différentiel (24) est de type sphérique, muni de deux roues d'entrées (24a, 24b) et d'un arbre de sortie.

4. Mouvement selon la revendication 3, caractérisé en ce que lesdites chaînes cinématiques (1, 2) présentent les mêmes rapports d'engrenages et l'engrenage différentiel (24) est symétrique.

5. Mouvement selon la revendication 4, comportant une tige de mise à l'heure (12), caractérisé en ce que lesdites chaînes cinématiques (1, 2) sont disposées symétriquement par rapport à un plan perpendiculaire audit bâti (10) et passant par ladite tige (12).

6. Mouvement selon l'une des revendications 3 à 5, caractérisé en ce que lesdites roues d'entrée (24a, 24b) sont en prise chacune avec l'un des barillets (201, 202).

7. Mouvement selon la revendication 6, caractérisé en ce que ledit rouage de minuterie comporte une chaussée (32) montée à friction sur ledit arbre de sortie.