[0001] Cette invention concerne d'une manière générale un appareil pour limiter l'accès par des aiguilles hypodermiques à une cloison d'un dispositif de traitement médical implantable chez l'homme. Plus particulièrement, l'invention concerne une méthode simplifiée et un appareil simplifié et moins coûteux comportant une dépression conique pour guider des aiguilles hypodermiques mal alignées et un trou au centre de la dépression pour limiter l'accès à la cloison à des aiguilles hypodermiques ayant un diamètre ne dépassant pas une taille prédéterminée.
[0002] Les pompes à médicaments, telles que la pompe péristaltique divulguée dans le brevet US communément attribué No. 4 576 556 qui est inclus ici par référence, sont bien connues dans l'art antérieur et elles ont de nombreuses applications dans le domaine médical.
Une application typique pour une telle pompe est l'implantation de la pompe dans le corps d'un patient pour traiter des lésions ou des maladies neurovégétatives, comme cela est divulgué dans le brevet US communément attribué No. 5 711 316 qui est inclus ici par référence. D'autres applications sont également bien connues. Le terme "pompe à médicament" tel qu'il est utilisé ici, englobe tous les dispositifs utilisés pour administrer des médicaments et en particulier, mais non exclusivement, des pompes à vessie, des pompes à accumulateur, des pompes en accordéon à débit fixe et similaire.
[0003] Les dispositifs implantables, tels que les pompes à médicament, sont fréquemment utilisés pour administrer des médicaments ou d'autres remèdes liquides sur une longue durée de temps, à des emplacements choisis du corps humain.
Ces dispositifs comportent communément un réservoir à médicament, un moyen de type cathéter relié au réservoir pour acheminer le médicament et un mécanisme de pompage pour envoyer le médicament avec un débit contrôlé ou constant vers l'emplacement souhaité. Avec le temps, le médicament dans le réservoir s'épuise et il devient nécessaire de remplir à nouveau le réservoir avec une nouvelle charge de médicament. Pour éviter d'avoir à effectuer des interventions chirurgicales lorsque l'on veut accéder au dispositif pour le recharger, il est souhaitable de pouvoir recharger le réservoir à médicament par voie percutanée.
Ceci est habituellement rendu possible en prévoyant sur la pompe à médicament une cloison souple qui ferme l'orifice de remplissage du réservoir et qui retrouve son étanchéité après l'opération de remplissage, le réservoir étant accessible pour le recharger par introduction d'une aiguille hypodermique à travers la peau et la cloison.
[0004] Dans de tels dispositifs, il est souvent prévu une cloison sur un orifice d'accès au cathéter, en plus de la cloison de l'orifice de remplissage du réservoir. La cloison de l'orifice d'accès au cathéter est également accessible à travers la peau avec une aiguille hypodermique.
Par cette cloison, on a accès directement au cathéter, en court-circuitant la pompe, ce qui permet d'administrer une dose de médicament ou de remède liquide sous la forme d'un bols, directement dans le corps, à l'emplacement du cathéter.
[0005] Bien qu'il soit souhaitable et avantageux de prévoir une cloison sur l'orifice d'accès au cathéter, des problèmes peuvent apparaître quand une personne rechargeant le réservoir injecte de manière incorrecte le médicament par la cloison de l'orifice d'accès au cathéter au lieu de la cloison de l'orifice de remplissage du réservoir. Le résultat en est que le médicament est administré directement dans le corps.
Ceci peut éventuellement provoquer un surdosage du médicament ou d'autres problèmes graves, liés au fait que la pompe est sensée administrer le médicament sur une durée de temps importante.
[0006] Ce problème a été traité dans l'art antérieur. Par exemple, le brevet US No 5 328 465 accordé à Kratoska et al. le 12 juillet 1994 et qui a été inclus ici par référence, divulgue un écran pour couvrir l'orifice d'accès au cathéter de la pompe à médicament. L'écran limite l'accès à la cloison de l'orifice d'accès au cathéter à des aiguilles hypodermiques ayant une taille inférieure à une taille prédéterminée. Parmi les quelques inconvénients de ces écrans, on peut citer le fait qu'ils ont tendance à endommager les aiguilles hypodermiques quand une aiguille est insérée sans être alignée avec un trou de l'écran.
De tels écrans sont également relativement coûteux et difficiles à fabriquer.
[0007] Le brevet US No. 4 573 994 accordé à Fischell et al. le 4 mars 1986 divulgue une dépression conique qui fait partie d'un système pour accéder à un orifice d'accès à une pompe à médicament et une méthode d'utilisation. Toutefois, Fischell et al. ne décrivent pas de méthode pour limiter l'accès à un orifice à des aiguilles plus petites qu'une taille prédéterminée.
[0008] Dans ces conditions, il serait souhaitable d'avoir à disposition un dispositif simplifié et moins coûteux et une méthode permettant d'éliminer (ou au moins de diminuer) le risque d'injections malencontreuses de médicament directement dans l'orifice d'accès au cathéter, sans que les aiguilles hypodermiques ne se trouvent abîmées.
La présente invention concerne un appareil selon la revendication 1 pour guider et limiter l'accès d'une aiguille hypodermique dans un dispositif implantable et un tel dispositif selon la revendication 4.
[0009] Dans ses différentes formes d'exécution préférées, l'invention concerne un appareil où: une dépression conique ayant un trou au centre guide une aiguille hypodermique vers l'emplacement souhaité, comme par exemple une cloison d'un orifice d'accès au cathéter d'une pompe à médicament implantable chez l'homme. Le diamètre du trou empêche l'accès à cet emplacement par des aiguilles ayant un diamètre supérieur au diamètre du trou.
Dans une des formes d'exécution de l'invention, la dépression conique peut avoir une surface lisse et un angle faisant en sorte que les aiguilles qui sont insérées dans la dépression conique en étant mal alignées par rapport au trou seront guidées vers le trou, sans que l'extrémité de l'aiguille hypodermique ne soit endommagée.
Ceci est plus simple et moins coûteux que les écrans conventionnels utilisés pour limiter l'accès à une cloison, qui ont, en outre, tendance à endommager les extrémités des aiguilles hypodermiques lorsque celles-ci sont mal alignées.
[0010] D'autres traits caractéristiques et d'autres avantages de l'invention deviendront apparents à la lecture de la description accompagnée des figures qui suit et des revendications annexées.
La fig. 1 : est une représentation schématique d'une pompe à médicament couplée à un cathéter qui est implanté dans le cerveau d'un patient.
La fig. 2 : est une représentation schématique d'une portion du système nerveux d'un corps humain dans laquelle ont été implantés une pompe à médicament et un cathéter.
La fig. 3 :
est une vue d'en haut d'une pompe à médicament représentée schématiquement ayant un écran de l'art antérieur pour limiter l'accès à la cloison de l'orifice d'accès au cathéter.
La fig. 4 : est une vue d'en haut d'une pompe à médicament représentée schématiquement, ayant une dépression conique et un trou d'une taille prédéterminée pour limiter l'accès à l'orifice d'accès au cathéter.
La fig. 5 : est une vue latérale d'une pompe à médicament représentée schématiquement, ayant une dépression conique et un trou d'une taille prédéterminée pour limiter l'accès à l'orifice d'accès au cathéter.
La fig. 6 :
est une vue en coupe détaillée de la dépression conique et du trou des figs. 4 et 5.
[0011] Lorsqu'on se reporte à la fig. 1, une pompe à médicament 10, également désignée par le terme "dispositif", peut être implantée sous la peau d'un patient. Le dispositif a un orifice 14 d'accès au réservoir, dans lequel une aiguille hypodermique peut être introduite à travers la peau, pour injecter une quantité d'un agent liquide, tel qu'un médicament ou un remède. L'agent liquide est amené depuis le dispositif 10 par l'orifice de sortie 20 dans un cathéter 22.
Le cathéter 22 peut être positionné de manière à administrer l'agent à des sites d'injection spécifiques dans le cerveau (B) ou dans d'autres emplacements appropriés du corps humain.
[0012] Lorsqu'on se reporte à la fig. 2, le dispositif 10 est implanté dans le corps humain 120 à l'emplacement représenté. Dans une autre variante, le dispositif 10 peut être implanté dans l'abdomen.
Le cathéter 22 peut être divisé en deux tubes jumelés 22A et 22B qui sont implantés bilatéralement dans le cerveau.
[0013] Lorsqu'on se reporte à la fig. 3, on y a représenté une pompe à médicament ayant un écran pour restreindre l'accès à l'orifice d'accès au cathéter à des aiguilles hypodermiques ayant une taille plus petite qu'une taille prédéterminée, comme par exemple l'écran divulgué dans le brevet US No. 5 328 465 accordé à Kratoska et al. le 12 juillet 1994. Comme mentionné précédemment, de tels écrans ont tendance, de manière désavantageuse, à endommager les aiguilles hypodermiques quand une aiguille est insérée en étant mal alignée par rapport à un trou dans l'écran.
De tels écrans sont également relativement coûteux et compliqués à fabriquer.
[0014] La fig. 3 est une vue d'en haut d'une pompe à médicament 10 implantable dans le corps d'un homme, comportant un écran tel que celui divulgué par Kratoska et al. La pompe 10 comprend une cloison 12 couvrant l'orifice de remplissage du réservoir et cette cloison peut être atteinte avec une aiguille hypodermique à travers la peau. La cloison 12 de l'orifice de remplissage est constituée d'un matériau élastique conservant son étanchéité, tel qu'un caoutchouc silicone, qui est suffisamment durable pour supporter des perforations nombreuses, sans fuir. Un réservoir (non représenté) peut être rempli en introduisant une aiguille à travers la peau et à travers la cloison 12 de l'orifice de remplissage et en injectant le médicament dans le réservoir.
La pompe à médicament 10 est d'une conception conventionnelle bien connue dans l'art, comme par exemple le système de perfusion "SynchroMed<(RTM)> Infusion System" fabriqué par Medtronic, Inc. de Minneapolis, Minn.
[0015] La pompe à médicament 10 comprend, en outre, un orifice 16 d'accès à un cathéter. L'orifice 16 d'accès au cathéter permet un accès percutané direct par l'aiguille hypodermique à l'orifice 14 de sortie portant un cathéter. Ceci permet une administration directe par l'orifice d'accès 16 d'une dose de médicament ou de remède sous la forme d'un bols au site du cathéter sans passer par la pompe 10.
Comme représenté sur la fig. 3, un écran 18, comportant une pluralité de trous, couvre l'orifice 16 d'accès au cathéter.
[0016] Les ouvertures dans l'écran 18 sont dimensionnées pour empêcher l'accès à la cloison de l'orifice 16 d'accès au cathéter par des aiguilles ayant une taille supérieure à une certaine dimension ou une certaine taille. Par exemple, un ensemble pour recharger la pompe SynchroMed<(RTM)> comprend une aiguille de taille 22. Par conséquent, pour empêcher l'insertion par inadvertance de l'aiguille de recharge à travers la cloison de l'orifice d'accès au cathéter, les ouvertures sont dimensionnées de manière à ce qu'une aiguille de taille 22 ne traverse pas l'écran.
Par conséquent, la cloison ne peut pas être transpercée et la possibilité d'une injection par inadvertance directement dans le corps à travers la cloison de l'orifice d'accès au cathéter est virtuellement éliminée. Lorsqu'on souhaite effectuer une injection directe d'un médicament ou d'un remède sous la forme d'un bols à travers la cloison de l'orifice d'accès au cathéter, on peut utiliser une aiguille plus petite, par exemple une aiguille de taille 25.
Les trous de l'écran 18 sont dimensionnés pour permettre le passage d'aiguilles de taille 25, mais empêcher le passage d'aiguilles de taille 22.
[0017] Les figs. 4 et 5 sont, respectivement, une vue d'en haut et une vue latérale d'une pompe à médicament 10 ayant un orifice 16 d'accès au cathéter comprenant une dépression conique en forme d'entonnoir et un trou d'une taille prédéterminée, comme représenté en détail sur la fig. 6, conformément aux principes de cette invention. Les mêmes chiffres de référence des figs. 4 et 5 indiquent des composants similaires à ceux de la fig. 3.
Exception faite de l'écran 18, la description faite à propos de la fig. 3 s'applique aux figs. 4 et 5.
[0018] La fig. 6 est une vue détaillée en coupe d'une dépression conique 60 en forme d'entonnoir et d'un trou cylindrique 62, permettant de limiter l'accès à un emplacement particulier 64, comme par exemple une cloison d'un réservoir d'une pompe à médicament. La dépression conique 60 a un diamètre externe, indiqué par la flèche à deux têtes 66 et un diamètre interne indiqué par la flèche à deux têtes 681 et 682 (référencée globalement par le chiffre 68), qui correspond au diamètre du trou 62. Le diamètre externe 66 est suffisamment grand pour permettre une introduction facile d'une aiguille hypodermique en deçà de la circonférence, en utilisant des méthodes conventionnelles, par exemple basées sur une appréciation visuelle et/ou tactile.
Le diamètre interne 68 est choisi typiquement pour permettre le passage uniquement d'aiguilles hypodermiques de taille inférieure ou égale à un diamètre prédéterminé correspondant à celui du 62 et accéder ainsi à l'emplacement souhaité 64. L'angle 70 et le fini lisse de la surface de la dépression conique 60 sont tels qu'une aiguille hypodermique 72 introduite en deçà du diamètre externe 66 va glisser vers le trou 62 sans que son extrémité ne se torde ou que l'aiguille hypodermique 72 ne subisse d'autre détérioration. L'angle 70 est, de préférence, entre 60 et 90 degrés. Bien évidemment, d'autres angles appropriés peuvent intervenir.
[0019] Conformément aux principes de cette invention, on peut introduire une aiguille hypodermique à travers la peau d'un patient en deçà du diamètre externe 66.
Même quand cette aiguille est considérablement décalée du trou d'accès 62 ou mal alignée avec celui-ci, elle va se déplacer latéralement en étant guidée par la surface de la dépression conique 60 vers le trou 62, sans complication ou gêne pour le patient. Ceci permet d'avoir une surface de guidage plus grande en évitant les complications et les coûts que l'on a dans le cas d'une grille ou dans le cas d'un écran comportant une pluralité de trous, pour limiter l'accès à une cloison se trouvant à l'intérieur du corps du patient.
[0020] Dans ce qui précède, on a décrit un appareil et un dispositif comprenant un tel appareil pour guider une aiguille vers un emplacement souhaité, comme par exemple une cloison implantée dans le corps d'une personne et pour limiter vers le haut la taille de l'aiguille qui peut être utilisée pour accéder à cet emplacement.
On comprendra que de nombreux changements et modifications de l'invention sont possibles et que les exemples et les descriptions spécifiques donnés ici ne limitent pas le domaine de l'invention. Par exemple, les principes de cette invention pourraient être appliqués à d'autres types d'orifices implantés, par exemple à un dispositif de libération d'un médicament nécessitant une aiguille inhabituellement petite pour prévenir une injection accidentelle ou intentionnelle de médicaments non appropriés.