La présente invention concerne un procédé et une sonde de marquage pour l'entraînement à la mise en place d'un pistolet d'insémination artificielle des animaux, et notamment des bovins.
En effet, la formation permanente et le recyclage régulier des techniciens de l'insémination obligent les responsables des centres d'insémination à leur faire pratiquer des exercices d'entraînement plusieurs fois par an.
On sait que l'acte d'insémination artificielle consiste à placer en un endroit précis des organes reproducteurs des animaux femelles, une dose de semence diluée suffisante pour déclencher une gestation.
Les techniques de collecte, de congélation, de décongélation et de conditionnement de la semence pratiquées dans les laboratoires sont absoluement au point et ne peuvent subir de variations.
Il en est autrement de l'opération d'insémination elle-même, qui peut être effectuée dans les fermes par des techniciens pressés ou mal renseignés; les résultats sont ainsi très variables et, de ce fait, lorsqu'ils sont trop faibles, entraînent des pertes considérables pour les exploitants agricoles qui déplorent de trop grands retards ou même un manque total de fécondation.
On connaît déjà des sondes de marquage pour l'entraînement à l'insémination artificielle, ces sondes se présentant sous la forme de pistolets d'injection qui permettent d'injecter du bleu de méthylène sur des femelles qui doivent être sacrifiées dans les minutes qui suivent, par exemple pour les besoins de la boucherie dans le cas des vaches.
Or, le bleu de de méthylène, qui doit être déposé en un endroit précis de l'intérieur de la matrice, est vite absorbé par les tissus vivants et se répand parfois sur une grande longueur. Il est souvent très difficile de retrouver le point exact de dépôt lorsque l'animal est abattu après 1/ h et qu'il est par exemple suspendu à la verticale par une patte à des crochets de manutention.
C'est pourquoi l'invention a pour but de fournir un procédé et une sonde de marquage permettant de remplacer la marque du bleu de méthylène par une marque plus précise, moins étendue, très visible et ineffaçable.
A cet effet, le procédé objet de l'invention est caractérisé en ce qu'il consiste à pratiquer, par cautérisation, une marque dans l'utérus d'un animal, à l'aide d'une sonde de marquage constituée par un cautère électrique de forme allongée.
Ainsi, quand l'opérateur pense avoir bien positionné la sonde, il commande l'envoi dans l'élément de cautérisation d'un courant suffisant pour porter cet élément à une température très élevée, et ce pendant un temps très court. Les membranes touchées et cautérisées à ce moment précis par l'élément chauffant de la sonde sont marquées d'une façon très visible et ineffaçable. L'animal ne manifeste aucun symptôme de douleur et ne réagit absoluement pas, même à une brûlure de plusieurs secondes. Tous les contrôles du technicien, par les responsables chargés de sa formation, de son entraînement ou de son recyclage, peuvent être pratiqués sans risque plusieurs heures et même plusieurs jours après le marquage, ce qui facilite beaucoup le travail. On pense, à l'aide de ce procédé de marquage, faire monter le pourcentage de fécondation de 2 ou 3% en un an.
L'invention a également pour objet une sonde de marquage pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, comprenant une première et une deuxième pièce conductrice de forme allongée et parallèles, séparées par une partie isolante, deux conducteurs d'alimentation en courant connectés électriquement à ces deux pièces conductrices à l'une de leurs extrémités, des moyens de fermeture du circuit constitué par ces conducteurs d'alimentation et les deux pièces conductrices, et un cautère de marquage disposé en série dans ledit circuit, caractérisé en ce que la deuxième pièce conductrice est montée coulissante par rapport à la première suivant leur direction principale, les moyens de fermeture du circuit comprenant un contact entre les deux pièces conductrices à leur extrémité opposée aux conducteurs d'alimentation.
Grâce à cette sonde, l'opérateur doit, pour fermer le circuit électrique et envoyer le courant dans le cautère de marquage, déplacer la pièce conductrice coulissante à la façon d'un piston, et il est ainsi amené à reproduire le mouvement d'injection que représente l'opération d'insémination. Cette sonde permet ainsi de simuler totalement l'opération d'insémination et facilite donc l'apprentissage de l'opérateur.
D'autres avantages de l'invention ressortiront de la description qui va suivre, de deux modes de réalisation de l'invention donnés à à titre d'exemples et en regard des dessins annexés sur lesquels:
la fig. 1 représente en coupe schématique la région du bassin d'une vache et illustre en particulier l'utilisation d'un pistolet d'insémination;
la fig. 2 représente, en coupe diamétrale et avec arrachements, une sonde conforme à l'invention;
la fig. 3 représente en coupe diamétrale et avec arrachements, une variante de réalisation de la sonde de la fig. 2.
Comme le montre la fig. 1, l'insémination artificielle classique des bovins s'effectue à l'aide d'un pistolet I qui comprend un corps tubulaire creux 2 dont une extrémité présente une tête de préhension 3, tandis qu'à l'autre extrémité elle peut recevoir une paillette 4 contenant de la semence. A l'intérieur de ce corps, peut coulisser une tige 5 qui présente également une tête de manoeuvre 6. L'opérateur introduit le pistolet à l'intérieur du vagin 7 de l'animal, puis fait traverser à son extrémité le col 8 de la matrice afin de disposer cette extrémité à environ 5 mm à l'intérieur de l'utérus 9 après la sortie du col. Il contrôle cette mise en place par palpation à l'aide d'une main introduite dans le rectum 10 de l'animal.
Lorsqu'il pense que l'extrémité du pistolet est bien positionnée, il la maintient à l'aide de la même main à travers les parois intérieures, tandis qu'avec l'autre main il actionne la tête de manoeuvre 6 dont la tige éjecte alors, par l'intermédiaire de son tampon d'obturation, la semence contenue dans la paillette 4.
La sonde de marquage de la fig. 2 comprend une première pièce conductrice constituée par un corps tubulaire creux 11 en acier inoxydable, et une seconde pièce conductrice 13 logée axialement à l'intérieur de ce corps tubulaire avec interposition d'une gaine de matière isolante 14. La pièce intérieure 13 est constituée par une tige en acier inoxydable qui fait saillie à une extrémité hors du corps 11 et de la gaine 14. Cette extrémité de la tige est fixée à l'intérieur d'une poignée de manoeuvre 20 en matière
isolante, de même que l'extrémité correspondante du corps 11 est fixée à l'intérieur d'une poignée analogue 12, également en matière isolante. Des raccords conducteurs 26 logés dans ces poignées 20 et 12 relient la tige 13 et le corps tubulaire 11 à deux conducteurs d'alimentation 15 et 16, eux-mêmes connectés sur une batterie 17.
Un ressort de compression 27 est disposé autour de la tige 13, l'une de ses extrémités étant fixée sur la poignée 12,
tandis que l'autre fait face à la poignée 20, et une vis-pointeau 28 traverse radialement la poignée 12 de façon que son extrémité vienne au contact et puisse serrer le corps tubulaire il. A l'extré
mité opposée, le corps tubulaire 11 reçoit, par emboîtement sur
un épaulement extérieur 23, une tête 22 constituée par une ogive à
paroi mince dont la forme prolonge et ferme le corps tubulaire il.
Cette ogive est, par exemple, constituée par du ferrotungstène. La
longueur de la tige 13 est telle que, comme le montre la fig. 2 en
traits pleins, lorsque la poignée de manoeuvre 20 est rapprochée le
plus possible de la poignée 12, le ressort 27 étant totalement
écrasé, l'extrémité opposée 18 de la tige 13 vient au contact de
l'intérieur de la tête 22.
Le fonctionnement de la sonde de marquage ainsi décrite est le
suivant. L'opérateur met en place la sonde en disposant le corps 11 de celle-ci de la façon qu'il le ferait avec le corps 2 du pistolet d'insémination de la fig. 1. Lorsqu'il estime que la tête 22 est bien positionnée, la mise sous tension s'obtient en rapprochant la poignée 20 de la poignée 12, avec compression du ressort 27, jusqu'à ce que l'extrémité de la tige 13 vienne au contact de la tête 22 qui est alors portée à une température très élevée, par exemple de 800 à 9000 C, c'est-à-dire au rouge. La tête 22 doit être maintenue par l'opérateur rigoureusement immobile dans l'utérus, malgré la poussée exercée sur la poignée de manoeuvre 20. La résistance à la poussée peut se régler à l'aide de la vis-pointeau 28 qui vient s'appuyer sur le corps tubulaire 11.
Une fois le marquage effectué, l'opérateur relâche légèrement la poignée 20 qui est repoussée, sous l'action du ressort 27, d'une distance faible, mais suffisante pour qu'il n'y ait plus aucun contact entre l'extrémité 18 de la tige et la tête 22. Une fois la sonde éloignée de l'animal, l'opérateur peut, en vue de l'opération suivante, tirer encore la tige 13 hors du corps 11 jusqu'à ce que la poignée 20 se trouve située à une distance de la poignée 12 approximativement égale à la course 1 que doit habituellement parcourir la poignée de manoeuvre 6 du pistolet d'insémination de la fig. 1 pour éjecter totalement le contenu de la paillette 4. Cette position, représentée en traits mixtes sur la fig. 2, est par exemple fixée à l'aide d'un repère porté sur la tige 13.
La trace laissée par la sonde permet au technicien en cours d'entraînement ou à son instructeur de vérifier non seulement que la tête de la sonde a été placée à l'endroit convenable, mais en outre que le mouvement de poussée a été exécuté de façon convenable, sans faire glisser la tête de marquage 22. Cette sonde de marquage permet ainsi de simuler totalement l'opération d'insémination proprement dite, cette sonde présentant une structure apparentée à celle d'un pistolet d'insémination et son utilisation devant vérifier les mêmes conditions de mise en place de l'extrémité et d'une poussée bien exécutée.
La sonde de marquage de la fig. 3 est dans son ensemble analogue à celle de la fig. 2. Elle comprend une première pièce conductrice constituée par un corps tubulaire creux 111 en acier inoxydable et une seconde pièce conductrice 113 logée axialement à l'intérieur de ce corps tubulaire avec interposition d'une gaine de matière isolante 114. La pièce intérieure 113 est constituée par une tige en acier inoxydable qui fait saillie à une extrémité hors du corps 111 et de la gaine 114. Cette extrémité de la tige est fixée à l'intérieur d'une poignée de manoeuvre 120 en matière isolante, de même que l'extrémité correspondante du corps 111 est fixée à l'intérieur d'une poignée analogue 112, également en matière isolante.
Des raccords conducteurs 126 logés dans ces poignées 120 et 112 relient la tige 113 et le corps tubulaire 111 à deux conducteurs d'alimentation 115 et 116 eux-mêmes connectés sur une batterie 117. Un ressort de compression 127 est disposé autour de la tige 113, l'une de ses extrémités étant fixée sur la poignée 112 tandis que l'autre fait face à la poignée 120, et une vis-pointeau 128 traverse radialement la poignée 112 de façon que son extrémité vienne au contact et puisse serrer le corps tubulaire 111.
A son extrémité opposée aux poignées 112 et 120, la sonde de marquage reçoit un embout tubulaire amovible 51. A cet effet, le corps tubulaire 111 comporte, du côté opposé à la poignée 112, une partie d'extrémité 52 filetée intérieurement et présentant un diamètre intérieur supérieur au diamètre intérieur du corps tubulaire 111, de manière à recevoir à cette extrémité une douille de raccordement 53 en acier inoxydable. Cette douille de raccordement 53 est de forme tubulaire et filetée extérieurement, et elle présente dans.sa partie médiane un épaulement annulaire 54, de dimensions radiales identiques à celles du corps tubulaire 111, qui vient s'appuyer contre la tranche d'extrémité 55 du corps tubulaire 111 lorsque la douille 53 est vissée dans la partie d'extrémité 52.
Le corps tubulaire 111 et l'épaulement annulaire 54 de la douille de raccordement 53 sont prolongés par un tube 56 en matière isolante, par exemple en stéatite, qui est vissé sur la douille 53 pour venir en appui contre l'autre face de l'épaulement annulaire 54. Le tube isolant 56 est fileté intérieurement sur toute sa longueur et il prolonge le corps tubulaire 111 au-delà de l'extrémité de la gaine isolante 114. A son extrémité libre, le tube isolant 56 est fermé par une tête d'extrémité 57 en acier inoxydable constituée par une vis dont la partie filetée 58 est reçue à l'intérieur du tube isolant 56 et dont la tête 59 présente la forme d'une calotte pleine qui prolonge et ferme le tube isolant 56.
Enfin, un fil 60 en un matériau de très grande résistivité électrique, par exemple en ferrotungstène, est enroulé en spirale autour du tube isolant 56, les extrémités de ce fil 60 étant coincées respectivement contre la douille de raccordmeent 53 et contre la tête d'extrémité 57, ou bien soudées sur ces deux pièces. La longueur de la tige 113 est telle que, lorsque la poignée de manoeuvre 120 est rapprochée le plus possible de la poignée 112, le ressort 127 étant totalement écrasé, l'extrémité opposée 118 de la tige 113 vient au contact de la tranche d'extrémité 61 de la partie filetée 58 de la tête d'extrémité 57.
Dans son utilisation pour le marquage des animaux, le fonctionnement de la sonde décrite ci-dessus est identique à celui de la sonde décrite en regard de la fig. 2 et sa description ne sera pas reprise. On notera simplement qu'au cours de ce fonctionnement, le fil 60 en ferrotungstène est porté à de très hautes températures qui peuvent provoquer, par exemple, sa rupture. Dans ce cas, il suffit de démonter l'embout amovible 51 en dévissant la douille 53 du corps tubulaire 111 et de le remplacer par un embout 51 en bon état pour remettre la sonde de marquage en état de fonctionnement, ce qui évite toute immobilisation de la sonde en vue d'une réparation. On remarquera également que les différentes pièces constitutives de l'embout amovible 51 sont assemblées les unes avec les autres par vissage, ce qui permet de remplacer très facilement toute pièce défectueuse.
Cependant, au lieu d'être vissées, la douille 53 et la tête 57 peuvent être assemblées avec le tube isolant 56 par tout autre moyen, par exemple par collage à l'émail au four ou par sertissage, ce qui permet d'utiliser du verre au lieu de la stéatite pour le tube isolant 56 et de faciliter notablement la fabrication des pièces de l'embout 51.
Dans le mode de réalisation de la fig. 2, la plus forte résistance de l'élément de marquage, tube 22, pourrait s'obtenir par exemple avec un matériau de moins faible épaisseur, mais dans lequel seraient ménagées un certain nombre d'ouvertures.