Appareil pour signaler le défaut d'étanchéité d'une montre
Pour le contrôle de montres terminées, destinées à l'exportation, on ne saurait admettre des essais d'étanchéité dans l'eau. En effet, après les épreuves, on n'ouvre plus les montres, et elles sont directement expédiées.
De très faibles entrées d'eau, qui n'auraient pas été mises en évidence, sont susceptibles de provoquer rapidement la corrosion des pièces en acier. D'autre part, si les boîtes ne sont pas parfaitement séchées avant l'emballage (traces d'eau dans les barrettes, etc.), l'atmosphère autour des montres peut se saturer d'humidité, et il en sera de même de celle dans la montre, si le transport dure un certain temps. Des risques de rouille sont ainsi à craindre.
Dans ces conditions, il faut envisager d'autres méthodes permettant d'effecteur ces mesures dans un gaz, par exemple. Selon l'une de ces méthodes, on mesure la déformation de la glace ou du fond sous l'effet d'une dépression ou d'une surpression. Le calcul montre, et l'expérience le confirme, que les glaces des montres étanches courantes se déforment au centre d'environ 50 à 6011 pour une différence de pression de 1 kgjcm2.
La présente invention a pour objet un appareil pour signaler le défaut d'étanchéité d'une montre, qui est basé sur la méthode décrite ci-dessus. Cet appareil a été conçu pour être utilisé dans la pratique industrielle; ses indications se limitent à l'état d'étanchéité ou de nonétanchéité à l'exclusion de valeurs de l'état de non-étanchéité. I1 peut être en conséquence utilisé par du personnel sans formation.
L'appareil objet de l'invention comprend une enceinte dans laquelle on peut faire régner une surpression ou une dépression maintenue constante pendant un certain temps, un support pour la montre disposé dans ladite enceinte, des moyens venant en contact avec une partie de la boîte de montre, subissant une déformation élastique, lesdits moyens comprenant un palpeur pivotant autour d'un axe fixe et s'appuyant, sous l'action de la gravité, contre la partie de la boîte de montre, subissant ladite déformation. I1 est caractérisé en ce que ledit palpeur est agencé de manière à agir sur des moyens signalant la constance de ladite déformation ou l'apparition d'un mouvement de déformation rétrograde pendant que la pression de l'enceinte est maintenue constante, mouvement résultant d'un défaut d'étanchéité de la boîte.
On a déjà proposé, il est vrai, un appareil pour le contrôle de l'étanchéité d'une boîte de montre, basé sur le principe de Kraus-Balzers, principe qui repose sur la mesure d'une variation de pression à l'intérieur d'une enceinte dans laquelle se trouve la boîte à contrôler. On crée autour de la boîte un vide poussé de l'ordre de 1/100 de mm de Hg et l'on mesure comment évolue la pression résiduelle en fonction du temps. Si la boîte est tout à fait étanche, le vide reste constant; en revanche, si la boîte présente un faible défaut d'étanchéité, la pression remonte lentement et peut être lue sur un micromanomètre. A ce stade, l'appareil en question ne permet pas de différencier les boîtes parfaitement étanches de celles qui ne le sont pas du tout; en effet, dans les deux cas, une fois le vide atteint, la pression ne varie plus.
Pour obvier à cet inconvénient, le constructeur a ajouté deux enceintes préliminaires où il faisait également le vide et dans lesquelles il mettait d'abord les boîtes à contrôler. Dans ces enceintes, la mesure de l'étanchéité se faisait alors par la méthode déjà décrite utilisant la déformation de la boîte. Si la boîte n'est pas du tout étanche, elle ne se déforme pas et l'indicateur de déformation reste à zéro. Si la boîte présente un certain défaut d'étanchéité, elle se déforme immédiatement, puis revient plus ou moins à sa forme initiale. Ces essais préliminaires permettaient au constructeur de faire un tri préalable; seules les boîtes présentant une certaine étanchéité étaient alors contrôlées dans l'appareil de
Balzers.
Cet appareil connu est donc d'un maniement compliqué et lent, ne se prête pas à la pratique industrielle et nécessite un personnel qualifié.
Enfin, on a aussi proposé un détecteur de fuite, comprenant une capsule creuse, séparée en deux chambres distinctes par une membrane étanche, souple et non tendue au cours de ses déformations, deux ajutages permettant chacun l'admission d'un fluide sous pression dans une des chambres de la capsule, deux plateaux placés dans la capsule et enserrant la membrane souple, une tige solidaire des plateaux et guidée de façon étanche en translation dans des orifices de la capsule, un ressort taré équilibrant les efforts sur la tige, et un dispositif de commande actionné par les déplacements de la tige, ce dispositif étant par exemple constitué par un commutateur inverseur dont le contact mobile s'appuie sur l'un ou l'autre de deux plots suivant la position de ladite tige.
Ce détecteur de fuite est basé, comme l'appareil décrit ci-dessus, sur le principe de Krauss-Balzer, reposant sur la mesure d'une variation de pression à l'intérieur d'une enceinte, et présente donc les mêmes inconvénients.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution et une variante de l'appareil faisant l'objet de l'invention.
La fig. 1 est un schéma explicatif, montrant les connexions électriques.
La fig. 2 est une vue en élévation, partiellement en coupe, de la forme d'exécution.
La fig. 3 est une vue analogue à la fig. 2, montrant la variante.
Sur le schéma de la fig. 1, on voit un support 1 sur lequel repose une montre 2. La montre est placée de façon que son fond 3 repose sur le support 1. Quant à la glace, elle est désignée par 4 et un palpeur 5, pivoté librement en 6, s'appuie par son nez 7, sous l'action de son poids, contre le centre de la glace 4. L'extrémité libre du palpeur 5 porte deux goupilles 8 et 9 disposées à faible distance de deux contacts 10 et 11 portés par une fourche 12 solidaire d'un levier 13 à deux bras 13a et 13b. Le levier 13 est parfaitement équilibré et pivote gras en 14. L'extrémité libre du bras 13b porte un petit aimant 15 mobile dans une bobine 16. Un commutateur 17 permet de faire passer le courant dans un sens ou dans l'autre dans la bobine 16, pour placer le levier 13 dans la position initiale appropriée, comme expliqué plus loin.
L'axe de pivotement 6 du palpeur 5 est relié à l'enroulement d'un relais 18, enroulement dont l'autre extrémité est reliée à la masse. La fourche 12 du levier 13, faite en une matière conductrice, est reliée, d'une part, à une source de courant et, d'autre part, à une lampe verte 19 et à une lampe rouge 20 aboutissant respectivement à des contacts fixes 21 et 22 du relais 18, l'armature 23 de ce relais étant reliée à la masse.
Le fonctionnement est le suivant:
En agissant sur le commutateur 17, qui se trouve normalement en position neutre comme montré sur la fig. 1, on ferme momentanément le circuit de la bobine 15. On peut actionner le commutateur 17 de deux façons différentes, l'une correspondant à l'essai en compression, et l'autre à l'essai en dépression. Pour fixer les idées, disons qu'on abaisse le commutateur 17 pour l'essai en compression. Dans ce cas, l'aimant 15 est attiré vers le bas et fait basculer le levier 13 dans le sens des aiguilles d'une montre, de sorte que le contact 10 de la fourche 12 entre en contact avec la goupille 8 du palpeur 5.
Le levier 13 étant équilibré, le contact 8, 10 reste fermé.
La fermeture du contact 8, 10 provoque l'excitation du relais 18, et par suite l'armature 23 tombe sur le contact fixe 21 et allume la lampe verte 19. L'allumage de la lampe verte 19 indique que l'appareil est prêt pour l'essai.
L'actionnement du commutateur 17 a provoqué, d'une manière non représentée, l'ouverture d'une vanne introduisant de l'air sous pression dans l'enceinte contenant la montre 2. Sous l'effet de la surpression régnant dans cette enceinte, la glace 4 s'affaisse, de sorte que le palpeur 5 descend peu à peu. Lors de son mouvement descendant (sens des aiguilles d'une montre), le palpeur 5 entraîne la fourche 12 et fait tourner le levier 13 en sens inverse des aiguilles d'une montre, de sorte que le contact 8, 10 reste fermé. La surpression est maintenue pendant quelque temps, par exemple quelques minutes, dans l'enceinte. Si l'affaissement de la glace, après avoir atteint une valeur donnée, reste dès lors constant, cela signifie que la montre est étanche, et la lampe verte 19 reste allumée.
Si, au contraire, la montre présente un défaut d'étanchéité, de l'air pénétrera dans la boîte, et, par suite, la glace 4 remontera et agira sur le palpeur 5, qui ouvrira le contact 8, 10. Dès que le contact 8, 10 est ouvert, le relais 18 est désexcité et son armature 23 retombe sur le contact fixe 22, de sorte que la lampe rouge 20 s'allume, signalant immédiatement le défaut d'étanchéité de la montre observée.
De manière analogue, on peut procéder à un essai en dépression. Danc ce cas, on déplace le commutateur 17 vers le haut, de sorte que l'aimant 15 est repoussé vers le haut et ferme le contact 9, 11. Ce dernier contact provoque l'excitation du relais 18 et l'allumage de la lampe verte 19. Une vanne, commandée par le commutateur 17, crée une dépression dans l'enceinte contenant la montre 2, de sorte que la glace 4 se soulève un peu et agit sur le palpeur 5 qui fait tourner le levier 13 dans le sens des aiguilles d'une montre, le contact 9, 1 1 restant fermé. La dépression est maintenue pendant quelque temps dans l'enceinte. Si la montre est étanche, la lampe verte 19 continue de briller, mais si de l'air s'échappe de la boîte de montre, la glace 4 redescend et le palpeur 5 la suit, de sorte que le contact 9, 11 s'ouvre.
Le relais 18 est donc désexcité et la lampe rouge 20 s'allume, ce qui indique le défaut d'étanchéité de la montre.
On a parlé seulement de la déformation de la glace 4.
Il est clair cependant que lors de l'essai en dépression, le fond 3 se bombe aussi vers l'extérieur et contribue au déplacement du palpeur 5. En revanche, lors d'un essai à la compression, le fond 3, qui repose par toute sa surface sur le support 1, ne s'affaisse que dans sa partie centrale et ne contribue donc pas au déplacement du palpeur 5.
I1 convient de remarquer en outre que n'importe quel défaut d'étanchéité peut être détecté par l'appareil décrit que ce défaut se trouve au joint de glace, au joint de fond ou à la couronne de remontoir et de mise à l'heure.
La sensibilité de mesure dépend du temps consacré à la mesure. L'expérience montre cependant qu'un essai de quelques minutes est entièrement suffisant, car le palpeur 5 prend assez rapidement sa position définitive.
Au lieu du palpeur mécanique 5, on peut aussi utiliser un palpeur électronique ou un capteur de déplacement. Quant au relais 18, il pourrait aussi être remplacé par un relais électronique.
On voit sur la fig. 2 une disposition d'encombrement moindre, le levier 13 étant disposé au-dessus du palpeur 5. Le support 1 présente des moyens non représentés pour centrer exactement la montre 2. Le support 1 présente en outre une surface de butée 24 contre laquelle s'appuie un plot 25 pivotant librement sur un tenon 26.
Le plot 25 est solidaire d'une tige 27 sur laquelle peut coulisser librement un carter 28 contenant le palpeur 5, le levier 13 et la bobine 16. Un ressort à boudin 29 entourant la tige 27 et s'appuyant d'une part contre le plot 25 et d'autre part contre la face inférieure du carter 28, tend à pousser le carter 28 vers le haut, mais ce déplacement est limité par une vis à tête 30 vissée dans la tige 27 et prenant appui contre la face supérieure du carter 28. En vissant ou dévissant la vis 30, on règle la position en hauteur du carter 28 et peut ainsi l'adapter à l'épaisseur de la montre à contrôler 2, de façon qu'une aiguille 31, portée par l'extrémité libre du palpeur 5, arrive en regard d'un repère solidaire du carter 28, indiquant que le palpeur 5 se trouve dans la position de travail optimale.
Le fonctionnement est exactement le même que celui décrit plus haut.
Dans la variante de la fig. 3, la surface 24 du support 1 n'entre pas en contact avec le plot 25. La montre 2 repose par sa carrure sur le support 1, et sa glace 4, tournée vers le bas, est engagée dans un évidement du support 1. Le carter 28 présente au moins trois pieds 32 qui s'appuient contre la périphérie du fond 3 de la montre 2. La montre 2 est ainsi parfaitement maintenue en place par ses éléments massifs, et l'appareil permet de constater uniquement la déformation du fond 3, sans tenir compte de son déplacement en hauteur provoqué par la déformation d'un joint plastique, par exemple, se trouvant sous la glace. Le fonctionnement est par ailleurs identique à celui décrit plus haut.
Selon une autre variante, non représentée, l'appareil serait identique à celui représenté sur la fig. 3, mais les pieds 32 du carter 28 seraient conformés pour prendre appui contre la périphérie de la glace 4 de la montre 2,
le fond 3 de la montre, tourné vers le bas, étant engagé dans un évidement du support 1.