Récipient tubulaire souple
Les pommades pour les soins des yeux sont couramment fournies dans un tube métallique souple comportant un embout allongé qui est percé d'une petite ouverture centrale pour la sortie de la pommade. Avec de tels tubes, il peut arriver que de petites particules de métal, produites au cours de la fabrication du tube, restent dans l'embout ou dans l'épaulement du tube, et soient chassées avec la pommade lorsque le tube est en usage. Il existe donc un risque de blessure des tissus de l'oeil par ces particules métalliques entraînées avec la pommade.
On a déjà essayé d'écarter ce risque en rinçant les tubes métalliques avant leur remplissage par la pommade, et en utilisant des embouts en matière plastique sertis sur le tube de métal, au lieu d'utiliser des tubes entièrement métalliques. Toutefois, ces tentatives n'ont pas été couronnées de succès.
On admettait d'autre part que les tubes faits entièrement en matière plastique, et qui donnent toute satisfaction pour le conditionnement d'autres produits, étaient mal appropriés à l'emploi pour des pommades pour les yeux, et ceci pour deux raisons: les tubes en matière plastique tendent à reprendre élastiquement leur forme d'origine, lorsque cesse la pression qu'on exerce sur eux, de sorte qu'il y a un risque d'aspiration en retour, jusque dans le tube, de la pommade qui s'est déjà trouvée en contact avec une zone infectée de l'oeil. Cette tendance à la réaspiration se fait particulièrement sentir avec des tubes fabriqués en polyoléfines, et elle est moins marquée dans les tubes faits en chlorure de polyvinyle.
Cette matière, toutefois, contient habituellement des plastifiants et des stabilisants qui peuvent être toxiques et/ou irritants s'ils viennent en contact avec les tissus de l'oeil, en diffusant dans la pommade.
La présente invention a pour objet un récipient tubulaire souple destiné à contenir un médicament, par exemple une pommade pour les yeux, évitant les inconvénients ci-dessus mentionnés des tubes connus jusqu'à présent. Ce tube est caractérisé en ce qu'il est fabriqué en une composition à base de chlorure de polyvinyle contenant un plastifiant constitué par un polymère non toxique, non irritant et non diffusible dans ce contenu du récipient et un stabilisant constitué par de l'oxyde d'étain dioctylique. Une telle matière peut être utilisée avec au moins certaines catégories de pommades pour les yeux, sans aucun risque de provoquer des effets toxiques ou irritants. Toute tendance à la réaspiration peut être réduite dans une proportion acceptable, en limitant l'épaisseur des parois du tube.
Dans une forme particulière de réalisation de l'in- vention, le tube est fait en une composition à base de chlorure de polyvinyle qui contient les ingrédients suivants, selon les proportions en poids indiquées:
polymère obtenu en suspension de chlo
rure de polyvinyle pur . . 100
plastifiant sébaçate de polypropylène gReoplex 100) > (nom déposé Geigy) 50
oxyde d'étain dioctylique I, S
lubrifiant cireux du type Hoechst Wax
OP (nom déposé)
Le récipient est fabriqué en produisant un tube par extrusion, en sectionnant celui-ci en tronçons de longueur appropriée, et en soudant à l'une des extrémités de ce tronçon un embout de sortie fait de la même matière.
Si les parois du tube sont trop minces, la protection nécessaire n'est pas assurée, mais plus ces parois seront épaisses, plus la tendance à la réaspiration se manifestera. Des résultats satisfaisants ont été obtenus en adoptant une épaisseur de paroi non inférieure à 0,25 mm et non supérieure à 0,35 mm. La pièce d'extrémité, qui est soudée sur le tronçon tubulaire, comporte un embout allongé percé d'un canal de sortie central de petit diamètre. Ce canal de l'embout peut être à parois parallèles, ou bien il pourra être de section diminuant légèrement vers l'extrémité de sortie.
De préférence, la pièce d'extrémité formera un épaulement tronconique dont la périphérie est soudée à la paroi du tube, et une portion cylindrique filetée extérieurement pour recevoir un chapeau ou bouchon de protection, et un embout de forme effilée dont le diamètre à la base sera plus petit que celui de la portion filetée. La jonction entre la pièce d'extrémité et le corps tubulaire pourra être assurée de toute manière connue.
Les tubes fabriqués comme ci-dessus décrit se prêtent bien à la stérilisation avant le remplissage par traitement à l'oxyde d'éthylène, aucun effet physique ou chimique nuisible n'étant provoqué par l'effet d'un tel traitement. En variante, la stérilisation pourra être assurée par irradiation, c'est-à-dire par exposition du tube à l'émission provenant d'une source radio-active, cette stérilisation étant normalement effectuée après le remplissage. Celui-ci est assuré de la manière habituelle, par l'extrémité du tube qui se trouve à l'opposé de celle où est fixé l'embout de sortie, l'extrémité ouverte du tube étant ensuite fermée par rapprochement et soudure de ses parois.
L'usage de tels tubes n'est pas limité au conditionnement des pommades pour les yeux d'une composition particulière, mais ces tubes sont d'un usage spécialement satisfaisant avec les pommades de l'une quelconque des compositions suivantes:
(1) oxyde jaune de mercure 1 /o, additionné d'un support constitué de 10 de paraffine liquide, 10 0/o de lanoline et 80 /o de paraffine jaune de consistance molle.
(2) acide borique 1 /o ajouté à la même base ou support.
(3) sulfate d'atropine lo/o ajouté à la même base.
(4) acétate d'hydrocortisone 2,5 0/o ajouté à la même base.
(5) sulfacetamide 6 0/o, paraffine liquide 9,4 0/o et paraffine jaune de consistance molle 84,6O/o.
Avec de telles pommades tout au moins, la matière utilisée pour la fabrication des tubes ne provoque aucun effet toxique ou irritant, et en utilisant une matière dont la viscosité est comparable à celle de telles pommades, il existe peu de risques, voire même aucun risque de réaspiration, lorsque l'on cesse d'exercer une pression sur les parois du tube.
Les tubes décrits peuvent également être utilisés pour le conditionnement de médicaments employés sous forme de gouttes pour les soins des yeux, c'est-à-dire de médicaments fluides, au lieu d'être employés pour constituer une couche d'une pommade visqueuse, si la forme de l'embout de sortie est convenablement modifiée.
Une forme particulière de réalisation d'un tel embout, bien utilisable pour l'emploi du contenu du tube sous forme de gouttes, comporte un canal de sortie évasé partant d'un diamètre de 0,25mu pour arriver à un diamètre de 1,52 mm, sur une longueur de 10,7 mm, et se terminant à l'extrémité de sortie de l'embout en une coupelle conique aplatie avec un angle au sommet de 1200.
Les tubes décrits peuvent être également employés pour le conditionnement de médicaments non destinés à être utilisés pour les soins des yeux.