Procédé de décomposition de détritus de voirie en un engrais La présente invention a pour objet un procédé de décomposition en un engrais de détritus de voirie présentant une teneur en humidité de 18 à 25 environ.
Dans le présent exposé, l'expression détritus englobe toutes les matières de déchets recueillies par la voirie, comprenant des matières à la fois organi ques et minérales telles que du verre, des chiffons, du papier, du carton, les restes de table, les branches, les feuilles d'arbres et un grand nombre d'autres produits de déchets jetés par la ménagère. Les détri tus peuvent être distingués des ordures qui ne sont que des déchets de table ou autres produits ali mentaires jetés et présentant .noiimalement une teneur en humidité comprise entre 70 et 95 9/o environ, tandis que les détritus présentent une teneur en humi dité qui varie habituellement entre 10 et 55 %.
Naturellement, les détritus contiennent ce que l'on considère normalement comme ordures. La boue constitue le produit final, solide ou semi-solide, obtenu à partir d'un système de digestion du tout- à-l'égout qui est quelquefois séché et utilisé comme engrais.
On a effectué de nombreux essais pour obtenir un procédé satisfaisant permettant de mettre sous forme de terreau à la fois les ordures et les détritus à une échelle industrielle. Toutefois, tous les pro cédés précédemment connus et en particulier les procédés permettant de mettre sous forme de terreau les détritus ou bien ont nécessité un équipement compliqué et coûteux ou ont dégagé une quantité inacceptable de gaz désagréable pendant la formation du terreau.
Peut-être le premier essai pour mettre les détritus sous forme de terreau a-t-il été réalisé par un procédé entièrement anaérobie. Une digestion bactérienne anaérobie fournit un engrais satisfaisant et est utilisée dans de nombreux pays à une petite échelle. Toute fois, les bactéries anaérobies dégagent des gaz dés agréables en quantité abondante et on n'a apparem ment pas découvert de moyens pour régler efficace ment ou désodoriser les gaz dégagés.
On a également effectué plusieurs essais pour obtenir une digestion des bactéries aérobies des détritus et des ordures, et en particulier des ordures, pour éliminer le déga gement désagréable des gaz malodorants par une action anaérobie.
Ces procédés ont invariablement nécessité des cellules de digestion compliquées pour éliminer complètement l'activité anaé@robie. Habituel lement, les cellules de digestion sont munies de trans porteurs ou de grattoirs pour déplacer continuelle ment la masse de terreau pendant le cycle de diges tion pour assurer le contact de -la masse avec l'air. On sait également comment broyer, ou au moins déchiqueter, une matière initiale avant lia digestion aérobie.
Toutefois, le broyage n'a été efficacement utilisé que dans les procédés destinés à mettre les ordures sous forme de terreau et augmente simple ment la nécessité de prévoir une aération complète de la masse en cours de formation de terreau pour parvenir à une digestion aérobie.
On a proposé un procédé comportant une com binaison d'une digestion anaérobie et aérobie. Un tel procédé fournit un produit de terreau très satisfai sant, mais la portion anaérobie du procédé fournit une quantité perceptible de gaz nuisibles et désagréa bles et le procédé complet nécessite fréquemment 30 jours au total pour fournir une matière complè tement sous forme de terreau. Egalement, dans ce procédé antérieur combiné, la durée nécessaire pour achever l'opération de mise sous forme de terreau dépend beaucoup plus des conditions climatiques que le présent procédé.
Le procédé selon l'invention, qui vise à remédier aux inconvénients précités de la technique connue, est caractérisé en ce que (a) on ajoute de l'eau pour régler la teneur en humidité des détritus entre 50 et 70 pour cent, (b) on inocule chaque tonne des détritus à l'aide d'au moins 84 grammes d'une matière de charge présentant un comptage de bacté ries aérobies thermophiles d'au moins<B>1300</B> 000 000 et imprégnée d'une moisissure A.
Fumigatus dans une mesure telle que la matière de charge est de couleur gris-bleu, (c) on broie les détritus à une dimension particulaire comprise entre 50 mm et 3 mm, 15 pour cent au plus des particules étant inférieurs à 37,2 mm, (d) on charge les détritus broyés dans la cellule la plus élevée d'une série de cellules de digestion verticalement superposées, les détritus étant supportés par la cellule la plus élevée à une profondeur ne dépassant pas 70 cm environ, (e)
on expose chaque côté de chacune des cellules à une circulation d'air naturelle pour engendrer une action des bactéries aérobies et un développement de la moisissure dans les détritus, (f) on déplace successivement les détritus de haut en bas dans la cellule inférieure suivante de la série au bout de chaque période de 24 heures, tout en retournant et désagrégeant les détritus partiellement transformés en terreau chaque fois que les détritus sont déplacés de haut en bas, (g) on retient les détritus dans la série de cellules jusqu'à ce que la température des détritus dépasse la température de pasteurisation, puis (h)
on rebroie les détritus partiellement décom posés à une dimension particulaire plus petite que leur dimensnon particulaire à la fin du broyage initial pour exposer le parties non traitées des détritus, puis (i) on permet une autre action bactérienne de s'exer cer dans les détritus jusqu'à :
ce que la température dépasse de nouveau la température de pasteurisation et que les détritus soient décomposés en un engrais.
On décrit ci-après, en se référant au dessin annexé, un exemple de mise en aeuvre du procédé selon l'invention.
La fig. l est une courbe de température type obtenue par la décomposition des détritus suivant cet exemple, et la fîg. 2 est un schéma de la circulation des matières dans cet exemple.
L'une des découvertes fondamentales conduisant au présent procédé est que dans une masse de détri tus, exposée à l'action des mycètes et des bactéries aérobies, et en particulier pendant les stades initiaux de décomposition de la digestion, la température des détritus augmente assez rapidement jusqu'à une valeur maximum, comme représenté sur la fig. 1, puis dimi nue progressivement lorsque la surface exposée des détritus n'est pas augmentée pendant le cycle de digestion.
Cette température maximum est supérieure à la température à laquelle les bactéries anaérobies survivent normalement (490 à 620 C) ainsi qu'au- dessus de la température de pasteurisation (60" C environ). Par conséquent, sensiblement la totalité des bactéries anaérobies, qui existent toujours dans les détritus bruts, peut être détruite si la totalité des détritus en cours de digestion peut parvenir à cette température maximum.
Après que les détritus ont dépassé la température maximum, les détritus contiennent des bactéries aérobies thermophiles qui deviennent de nouveau actives lors d'une exposition supplémentaire de la surface de contact des détritus, ou lors d'une au- mentation de l'humidité. Toutefois, lorsque la tem pérature du détritus est augmentée à une valeur maxi mum une seconde fois, la matière ainsi obtenue peut être stabilisée à l'encontre d'une activité bactérienne supplémentaire sensible, en séchant la matière à une teneur en humidité optimum. Cette matière stabilisée présente une quantité satisfaisante de produits miné raux qui facilite la croissance de la vie végétale.
Une autre découverte fondamentale conduisant à la présente invention est l'avantage d'une certaine croissance de mycètes dans la matière mise sous forme de terreau. Lorsque les détritus sont inoculés à l'aide de champignons ou mycètes du type A. Fumigatus, les mycètes se développent dans l'ensem ble de la masse mise sous forme de terreau et en particulier, lorsqu'on combine cette culture avec une action bactérienne, ils convertissent les détritus en un engrais ayant une odeur agréable.
La croissance de ces mycètes peut être fortement accélérée en désagrégeant et mélangeant la masse formant le ter reau à intervalles d'un jour environ, en particulier pendant les premiers stades de formation du terreau, pour répartir les mycètes dans la masse. Il semble que lorsque les mycètes peuvent se développer libre ment pendant une période de 24 heures environ, ils peuvent être désagrégés et au moins deux nouvelles cellules ou plantes survivent pour chaque cellule ou plante initiale.
Comme précédemment indiqué, la teneur en humidité des détritus de voirie habituelle varie entre 18 et 25 pour cent. D'autres facteurs intéressants résident dans le fait que le rapport du carbone à l'azote dans les détritus initiaux varie en général entre 20/1 et 80/1 et que les détritus pèsent habi tuellement de 0,176 à 0,32 kg/dm3. Egalement, comme précédemment indiqué, les détritus compren nent un grand nombre de matières différentes, y compris une quantité variable d'ordures.
Comme représenté sur la fig. 2, les détritus sont introduits dans un pulvérisateur 2 à partir des camions collecteurs de détritus habituels (non repré sentés) pour parvenir à une réduction initiale de la dimension particulaire des détritus. Il est préférable que l'extrémité du déchargement du pulvérisateur 2 soit munie d'un tamis (non représenté) présentant une ouverture de maille relativement grande pour obtenir une séparation des objets très grands à partir des détritus, qui ne peuvent pas être facilement mis sous forme de terreau. Comme exemples de ces objets, on peut citer les pneumatiques d'automobiles et les boîtes à glace abandonnés.
Les petits objets métalliques, tels que des boîtes de conserve sont laissés de préférence dans les détritus à des fins qu'on décrira ci-après.
A mesure que les détritus passent à travers le pulvérisateur, on introduit l'eau par des pulvérisa tions appropriées, été... pour régler la teneur en humidité des détritus entre 50 et 70 pour cent. L'augmentation de l'humidité diminue de façon indé sirable la température des détritus, habituellement de 4 à ll()C, mais l'humidité supplémentaire augmente de façon appréciable l'activité bactérienne ultérieure.
Le poids des détritus mouillés est de préférence compris entre 0,4 et 0,56 kg/dm3. On introduit éga lement des bactéries aérobies du type thermophile et des mycètes du type A. Fumigatus dans les détri tus, à mesure que les détritus passent à travers le pulvérisateur.
On obtient une quantité suffisante des bactéries et mycètes lorsque chaque tonne de détritus est ino culée à l'aide de 84 grammes d'une matière de charge présentant un compte de bactéries de 1 300 000 000 et est imprégnée de champignons A. Fumigatus dans une mesure telle que la matière présente une couleur gris bleu en l'observant à l'oei:l nu et en particulier lorsqu'on l'observe avec un grossissement de dix fois.
En pratique, on peut obtenir les bactéries et mycètes nécessaires à partir d'un fumier de boeufs qui présente une teneur en humidité initiale (ou qui a été mouillé à une teneur en humidité)
de 83 % et qui a été séché lentement pendant environ 3 mois à une teneur en humidité finale de 3 0/0 environ et qui est imprégné de mycètes de cellulose aspergille gris-bleu appartenant à la famille A. Fumigatus. Le compte des bactéries de tels milieux est sensiblement comme susmentionné. Ces bactéries et mycètes ne sont nécessaires que lorsqu'une partie du produit final n'est pas remise en circulation dans les détritus initiaux, ainsi qu'on le verra plus loin.
Les détritus déchargés à partir du pulvérisateur 2 ont de préférence une dimension leur permettant de passer à travers un tamis (non représenté) présen tant des ouvertures de 15 cm/15 cm, principalement pour faciliter le broyage des détritus dans un broyeur 4. En fait, si les détritus initiaux sont triés à la main pour éliminer les objets très grands et si le broyeur 4 est capable de recevoir les détritus restants, on peut éliminer le pulvérisateur 2.
L'appareil de broyage 4 est d'un type permettant de réduire la dimension particulaire des détritus dans la gamme des particules comprises entre 50 mm et 3 mm environ, de préférence avec une répartition de poids régulière des particules dans la gamme. Un tel broyage augmente sensiblement la surface des détri tus qui est exposée à l'action bactérienne pendant les cycles de digestion ultérieurs pour diminuer de façon importante le temps nécessaire pour une diges tion complète des détritus. Egalement, le broyage améliore la croissance des mycètes et répartit les mycètes et les bactéries.
Toutefois, si la dimension particulaire des :détritus est diminuée sensiblement au- dessous de 6 à 3 mm, les détritus ont tendance à se tasser ou à s'agglomérer, ce qui empêche l'aération de la matière ainsi que l'action bactérienne. Un broyeur du type à chaîne est très efficace pour par venir à une réduction de la dimension particulaire des détritus. Un tel broyeur fournit également une augmentation avantageuse de la température des détritus, en particulier lorsque ceux-ci contiennent des objets métalliques. Avec un broyeur du type à chaîne, la température des détritus est augmentée de 6 à 110 C et ils sont déchargés à partir du broyeur à une température moyenne de 251, C.
Les détritus broyés sont alors admis dans une cellule de digestion 6 dans laquelle la masse entière est constamment exposée à l'air pour faciliter l'action des bactéries aérobies et supprimer l'action des bacté ries anaérobies jusqu'à ce que la température des détritus dépasse la température à laquelle les bactéries anaérobies survivent normalement. L'installation comprend une série de six cellules de digestion A à F construites les unes au-dessus. des autres sous forme de -pile verticale, attendu que ceci facilite le mouvement des détritus d'une cellule à l'autre.
Egalement, lorsqu'une cellule décharge les détritus de haut en bas dans une cellule adjacente inférieure, les détritus sont retournés pour fournir une aération :supplémentaire des détritus et une séparation ides mycètes, de façon que le développement des mycètes se répande plus rapidement.
Les détritus broyés sont admis dans la cellule supérieure A par un appa reil transporteur (non représenté) et sont retenus dans la cellule A pendant une période de 24 heures environ au cours de laquelle la masse entière est aérée pour ne permettre qu'une action des bacté ries aérobies. En outre, les détritus sont retenus immobiles pendant cette période pour faciliter la croissance des mycètes au point où les mycètes se multiplient lorsqu'ils sont dérangés et partagés.
L'aération de la masse dans la cellule de diges tion 6 peut être effectuée par un système à air forcé. Toutefois, la demanderesse préfère utiliser une cellule exposée à l'atmosphère sur au moins deux côtés et dont les dimensions permettent d'obtenir une circulation naturelle de l'air à travers la masse.
Lorsque la dimension de la cellule entre les deux côtés exposés n'est pas supérieure à 70 cm et que la dimension particulaire de 15 % environ des détri- tus n'est pas inférieure à 37,5 mm environ, la masse entière est suffisamment aérée par une circulation d'air naturelle pour empêcher et pratiquement éli miner toute activité des bactéries anaérobies. Il est évident que les deux dimensions restantes de la cellule peuvent être aussi grandes qu'on le désire.
Dans une telle cellule aérée naturellement, la tem pérature des détritus s'élève à 270 à 520 C pendant les premières 24 heures suivant la température de l'air ambiant et attendu que l'action des bactéries anaérobies est supprimée il ne se dégage pratique ment pas d'odeur désagréable à partir de la cellule. Au bout de 24 heures environ, les détritus sont versés dans la cellule inférieure suivante, la cellule B , de façon que les détritus soient retournés pour améliorer l'aération de la masse et pour désa gréger et répartir les mycètes dans la masse.
Les détritus sont alors retenus dans la cellule B pen dant 24 heures environ pour permettre une digestion aérobie et une croissance des mycètes supplémentai res de la même façon que dans la cellule A . Avec le type préféré de cellule aérée, la température des détritus augmente à une température comprise entre 430 et 64 C pendant la seconde période de 24 heu res.
Au bout de cette seconde période de 24 heures, les détritus sont déversés dans la cellule inférieure suivante, la cellule C , et la digestion se répète pendant la même durée et de la même façon que précédemment décrit pour les cellules A ;> et B . Le mouvement des détritus se poursuit à travers les cellules successives D , E , et F de la même façon au bout de chaque période de 24 heures. Lorsque les détritus se trouvent dans la cellule C (pendant la troisième période de 24 heu res), les détritus atteignent une température comprise entre 57 et 77 C.
La température régnant dans la cellule D s'élève entre 630 et 740 C ; dans la cellule E , la température s'égalise entre 66o et 720 C et dans la cellule F > la température diminue entre 630 et 680 C, ce qui indique une diminution de l'activité bactérienne.
On doit noter à ce point du procédé que les détritus sont passés par la température maximum de digestion qui est supérieure à la température à laquelle les bactéries anaérobies survivent normale ment (et au-dessus de la température de pasteuri sation) pour détruire efficacement les bactéries anaérobies contenues dans les détritus. Il n'existe alors qu'une très faible partie des bactéries anaérobies et les détritus ont été constamment aérés pour empêcher efficacement l'action des bactéries anaéro bies. Naturellement, l'augmentation de la température des détritus au-dessus de la température de pasteuri sation élimine également tous les microbes patho gènes qui peuvent initialement exister dans les détritus.
A la fin de la digestion aérobie réglée, les détritus, c'est-à-dire la matière déchargée à partir de la cellule inférieure F , sont admis dans un autre appareil de broyage 4 qui peut être construit de la même façon que le broyeur précédemment décrit. Ce second broyeur 4 réduit davantage la dimension particulière des détritus, la dimension particulaire maximum étant de 37,5 mm environ et la plus grande partie des particules étant inférieure à 3 mm.
Pendant le trans port des détritus dans le second broyeur 4 et pendant le broyage, la température des détritus diminue en moyenne de 66n à 431 C et le poids des détritus, à ce moment du procédé, a habituellement augmenté de 0,576 à 0,704 kg/dm3. On doit également noter que les détritus déchargés à partir de la cellule de digestion réglée ont une odeur agréable et présentent une couleur brunâtre et sont imprégnés de cultures de champignons blancs, roses et jaunes qui pro viennent de l'inoculation initiale des mycètes.
La matière déchargée du second broyeur est transportée vers tout emplacement voulu et est entassée sous forme de tas ou d'andains 8 de toutes dimensions commodes. Comme précédemment indi qué, ces tas ou andains peuvent être formés commo dément dans une zone exposée et n'ont pas besoin d'être protégés contre les changements de tempé rature ou la pluie, la neige, etc. Lorsque les détritus sont entassés, l'air est enfermé à l'intérieur des tas pour faciliter une action supplémentaire des bactéries aérobies et, comme précédemment mentionné, la plus grande partie des bactéries de putréfaction (anaéro bies) ont été précédemment éliminées.
Bien qu'on parvienne au résultat voulu habituelle ment au bout de 6 jours, il est préférable de laisser les détritus sous forme d'andains 8 pendant une période de 12 jours environ. Pendant ce temps, la température à l'intérieur des andains augmente, puis diminue à mesure que l'action bactérienne augmente et diminue, de façon analogue au cycle de tempé rature obtenu au cours de la partie de digestion aérobie réglée du procédé. Pendant les premières 24 heures, après avoir entassé les détritus sous forme des andains 8, la température augmente de 430 à 60 à 710 C.
Pendant les secondes 24 heures, la tempé rature s'élève entre 66 et 74 C. Pendant le troisième jour, les détritus sont caractérisés par l'existence d'un développement dense de moisissure ou champignons blancs, à 50 mm environ sous la surface du tas ou de l'andain. Cette moisissure commence à pénétrer jusqu'au centre du tas au cours du troisième jour et la température diminue progressivement. Au bout de 12 jours (habituellement à la fin du sixième jour), la température a diminué entre 49 et 60 C et la matière peut être utilisée à ce moment comme engrais.
Toutefois, il est préférable de ne pas utiliser la matière tant que la température n'a pas diminué au-dessous de 49o C, attendu que les bactéries restant dans la matière à cette température sont sensiblement inactives et ne peuvent pas facilement se régénérer. Lorsque :la température de la matière a diminué à 49 C environ, la matière est caractérisée par une couleur bleu-gris et par le fait qu'elle présente une moisissure d ans l'ensemble,du tas.
Si l'on désire distribuer le produit au public et, en particulier, lorsqu'on désire empaqueter le produit pour le revendre sous forme de petits volumes unitaires, la matière doit être enlevée des andains 8 et transportée dans un entrepôt 10 ou endroit analogue. Un entrepôt approprié comprend un toit et des côtés munis de persiennes d'aération pour fournir une circulation d'air à travers la matière et une diminution de la teneur en humidité de la matière. Il est préférable que la teneur en humidité soit diminuée à 20 % ou moins, attendu qu'à cette teneur en humidité le produit peut être ensaché et que les bactéries ne deviennent plus actives pendant que la matière est en sacs.
La durée de magasinage de la matière dans l'entrepôt de séchage 10 dépend de la teneur en humidité qui, à son tour, dépend des conditions climatiques pendant que la matière est entassée sous forme d'andains.
Selon une variante, à l'entassement de la matière sous forme d'andains après qu'elle a quitté le second broyeur 4, on peut déplacer la matière directement dans un entrepôt. Dans ce cas, la moisissure pénètre la matière d'abord, puis la matière est séchée à la teneur en humidité voulue.
La moisissure pénètre habituellement complètement la matière au bout de 6 jours et la matière .commence alors à se sécher. Lorsque la teneur en humidité de la matière est tombée à 20 % ou moins, la matière est transportée vers un appareil de tamisage approprié 12 pour éliminer la matière qui n'a pas été mise sous forme de terreau, telle que les boîtes d'étain et autres métaux,
et naturellement on peut prévoir plusieurs calibres de tamis si l'on désire différentes dimensions particulaires pour différents débouchés au détail. On doit également noter que tous verres qui se trouvent dans les déchets initiaux sont réduits pendant les diverses opérations de broyage à une dimension telle qu'ils ne peuvent pas être décelés à l'oeil nu dans le produit terminé.
Le refus de l'appareil de tamisage 12, consistant habituellement en des boîtes d'étain et autres métaux et en une faible partie du terreau terminé, est recyclé et introduit dans les détritus initiaux avant la partie de digestion aérobie réglée du<I>cycle</I> et, de préférence, dans le pulvérisateur 2. Il est préférable de recycler 3 % environ de la matière sous forme de terreau en tant que refus. Cette matière recyclée contient suffisamment de moisissure ou mycètes du type A.
Fumigatus et suffisamment de bactéries aérobies thermophiles pour inoculer la quantité suivante de détritus initiaux.
Comme précédemment indiqué, un grand nombre de matières peuvent être mises sous forme de terreau par le présent procédé. Par exemple, on peut ajouter la boue d'égout aux détritus dans le pulvérisateur 2, la teneur en boue variant entre 0 et 50 % en poids sur la base du poids total de la matière mise sous forme de terreau, et le produit ainsi obtenu convient parfaitement comme engrais. La température atteinte par le présent procédé élimine efficacement toute bactérie nuisible susceptible d'exister dans la boue.
Le procédé décrit ci-dessus permet de décom poser les détritus de plusieurs jours d'une organi sation de voirie typique, les détritus contenant à la fois des matières organiques et minérales telles que les déchets de table, des chiffons, du papier, des boîtes de conserve, des bouteilles de verre,
présentant une teneur en humidité moyenne de 23 % en poids. On peut en particulier opérer de la manière suivante on réduit initialement les détritus à une dimension partieulaire inférieure à 15 cm/15 cm à l'aide d'un pulvérisateur par charges de 855 kg chacune. Le rapport moyen du carbone à l'azote des détritus initiaux est de 60/1.
Simultanément à cette diminution initiale de la dimension particulxire, on asperge chaque charge de détritus avec de l'eau pour parvenir à une teneur en humidité moyenne de 54,46 % et on a inoculé la première charge de détritus à l'aide de bactéries thermophiles et de mycètes A. Fumigatus en les quantités précédemment décrites.
On broie alors les détritus inoculés et mouillés à l'aide d'un broyeur du type à chaîne jusqu'à ce que la dimension particulaire moyenne des détritus soit la suivante : 12 pour cent en poids au-dessus de 50 mm de diamètre ; 4 pour cent en poids entre 25 et 50 mm de diamètre; 8 pour cent en poids entre 12,5 et 25 mm de diamètre ; 5,7 pour cent en poids entre 6 et 12,5 mm de diamètre et les 70 pour cent en poids restants présentant un dia mètre inférieur à 12,5 mm, seule une faible partie présentant un diamètre inférieur à 3 mm. La tem pérature moyenne des détritus quittant le broyeur est de 190 C.
<B>On</B> soumet alors -des détritus broyés ,à une diges tion par les bactéries aérobies et à un développement des mycètes pendant 24 heures dans une caEule eyaut une largeur ide 70 cm, sans déplacer les idétritus <I>.pen-</I> dent la période de 24 heures.
Chaque côté de la cel lule est ,recouvert d'un tamis pour exposer les détritus à une aération naturelle (une aération forcée n'étant pas utilisée). On verse alors la masis-e .des détritus dans une cellule construite de façon analogue, la masse étant retournée par le déversement,
puis on répète la digestion bactérienne et de développement des mycè- tes pendant une autre ;
période de 24 heures. On ré pète ce processus jusqu'à ce que la masse -ait passé à travers six cellules. On n'a -perçu iaucune odeur d6s- agréablependant toute lia d urée de séjour des détri- tus dans les cellules.
Pendant cette partie du procédé de décomposition, la température moyenne de la masse varie -de la façon suivante à la fin du premier jour 27o C à la fin du second jour 47o C à la fin du troisième jour 69o C à la fin du quatrième jour 68o C à la fin du cinquième jour 58o C à la fin du sixième jour 48o C La masse partiellement transformée en terreau q <RTI
ID="0005.0124"> 'ttant w la dernière cellule de digestion passe de nou- veau à travers un broyeur du type à chaîne et la dimension particulaire moyenne de la matière quit tant le broyeur est la suivante : 3 pour cent en poids supérieurs à 50 mm de diamètre ; 2 pour cent en poids compris entre 25 et 50 mm de diamètre ;
3 pour cent en poids compris entre 12,5 et 25 mm de diamètre ; 4 pour cent en poids compris entre 6 et 12,5 mm de diamètre et les 88 pour cent res tants étant inférieurs à 6 mm de diamètre. La tem pérature moyenne de la masse quittant ce broyeur est de 48() C.
Ensuite, on empile la masse dans une zone à découvert sous forme de tas de 3 mètres sur une largeur de 1,5 mètre et une hauteur de 1,8 mètre.
On laisse les tas sans les toucher pendant une période de 6 jours. Pendant le troisième jour, on observe un développement dense d'une moisissure blanche à 50 mm environ à l'intérieur de chaque tas et la température moyenne de la masse monte de 48oC à une température maximum de 68,,C au bout d'un jour et demi, puis se refroidit lentement à une température de 33-C au bout de 6 jours. A ce moment, la masse transformée en terreau est carac térisée par un développement dense .d@ume moisissure blanche dans l'ensemble du tas et la teneur en humi dité moyenne de la masse est de 44,54 0/0.
On transfère alors la matière à partir des tas dans un hangar sec, bien aéré, et l'y laisse pendant 21 jours. Au bout de cette période de temps, la teneur en humidité moyenne est de 26 % et on fait passer la matière à travers un appareil de tamisage pour éliminer toutes les particules ayant un diamètre supérieur à 6 mm.
Le refus (consistant en 3 % en poids environ de la totalité du produit) de l'opération de tamisage, qui consiste en des boîtes d'étain ou autres petites pièces de métal, de matière plastique et une certaine partie du produit transformé en terreau, est introduit dans une charge de détritus ultérieurs dans le pulvé risateur.
En utilisant ce refus, il n'est pas nécessaire d'ajouter une quantité supplémentaire de bactéries ou de mycètes à la nouvelle charge de détritus qui passe à travers le pulvérisateur.
Comme précédemment mentionné, il est préféra ble de soumettre les détritus ou autres matières en cours de décomposition à une digestion aérobie réglée dans les cellules aérées pendant une période de 6 jours environ, bien que la température de la masse transformée en terreau atteigne habituellement sa valeur maximum en une période sensiblement infé rieure à 6 jours. La raison de ce processus est sim plement de s'assurer que la matière atteint sa tempé rature maximum et que sensiblement toutes les bac téries anaérobies sont détruites. Probablement, le fac teur le plus important qui règle l'instant auquel la température maximum est atteinte est la teneur en azote (déterminée par le rapport du carbone à l'azote) de la matière.
Plus la teneur en azote est élevée, plus vite la matière atteint habituellement sa tempé rature maximum. Dans l'exemple particulier précé demment décrit (dont la courbe de température est représentée sur la fig. 1), le rapport du carbone à l'azote est de<B>60:</B> 1 environ et 1a température maxi- muni est atteinte au bout de 3 jours. Certaines matières présentent une teneur en azote inférieure et une plus longue période de temps est nécessaire ; toutefois, la température maximum doit être atteinte au bout de 6 jours.
D'autre part, et peut-être heureu sement, la boue d'égout augmente la teneur en azote et permet d'atteindre plus vite la température maxi mum, en éliminant ainsi rapidement les bactéries de putréfaction de la boue.
Un autre facteur concernant l'instant auquel la température maximum est atteinte est la température de Fair ambiant externe. Lorsque la température de l'air diminue sensiblement pendant la digestion réglée, la température maximum peut être atteinte moins vite qu'à l'ordinaire.
On peut voir que le procédé qui vient d'être décrit est économique, qu'un minimum de main- d'oeuvre est nécessaire pour le mettre ;en oeuvre et que sensiblement aucune .odeur désagréable n'est en gendrée au :cours @du procédé. Aucun appareil coû teux, tel .que des grattoirs et des transporteurs, n'est nécessaire pour :constamment :déplacer les détritus et on peut décomposer une matière en un engrais avan- tageux -en un minimum de temps.