Accouplement flexible universel La présente invention concerne un accouplement flexible universel destiné<B>à</B> transmettre un couple de rotation entre deux arbres rotatifs faisant entre eux, soit par construction, soit<B>de</B> façon accidentelle, un angle fixe ou variable.
On connaît<B>déjà</B> de nombreux types d#accouple- ments flexibles de ce genre dont la plupart compren nent au moins un organe en un matériau élastomère, ces accouplements pouvant, sous certaines condi tions, remplacer les joints universels du genre car dan, par exemple.
Ces accouplements présentent sur lesdits joints universels un certain nombre d'avan tages et plus particulièrement ceux d'être d'un prix de revient plus bas, de posséder une élasticité tor- sionnelle importante, généralement accompagnée d'hystérésis, qualité utile pour combattre les irrégu larités cycliques de rotation et aussi supprimer les surcharges, les à-coups, les vibrations, les bruits, etc., de ne pas nécessiter d'entretien ni de graissage et de supprimer les jeux de liaison dus<B>à</B> l'usure.
Par contre, toujours comparativement aux joints univer sels du genre cardan, ces accouplements flexibles ont l'inconvénient de ne permettre que, d'une part, un faible défaut d'alignement continu entre les arbres accouplés pour une vitesse donnée et, d'autre part, la transmission d'un couple relativement faible pour un même encombrement et un même décalage angulaire.
En outre, l'élastomère entrant dans la construction de ces accouplements risque de se décoller ou de se détériorer par échauffement<B>dû à</B> l'hystérésis et la vitesse de rotation est, dans bien des cas, limitée par une mauvaise résistance des dispositifs<B>à</B> la force centrifuge<B>;</B> en particulier, l'élastomère n'étant pas protégé de l'effet de la force centrifuge, il subit des contraintes élevées et se déforme plus ou moins régulièrement, amenant un déséquilibre gênant.
Beaucoup de ces accouplements ne sont pas rigoureusement homocinétiques, et notammen ceux qui comprennent un nombre limité de segments élas tiques transmettant les charges concentrées aux angles<B>de</B> deux polygones ou étoiles rigides en regard.<B>Il</B> en résulte des pulsations et généralement des ronflements par résonance<B>à</B> certaines vitesses de rotation.
Enfin, ils nécessitent, en général, un centrage mécanique entre les deux arbres<B>à</B> accoupler du fait qu'au-dessus d'une certaine vitesse, la rigidité radiale propre de l'accouplement ne suffit plus<B>à</B> maintenir sensiblement fixe, pour un même angle de débattement, le point d'intersection des axes des arbres<B>à</B> accoupler<B>;</B> il en résulte par ailleurs qu'on ne peut demander<B>à</B> ces accouplements de trans mettre d'un arbre<B>à</B> l'autre des charges radiales importantes.
L'invention a pour objet un accouplement flexi ble universel qui, tout en conservant les qualités <B>déjà</B> énumérées propres aux dispositifs d'entraîne ment élastiques comportant un élastomère, évite les inconvénients rencontrés généralement chez ces derniers.
L'accouplement flexible conforme<B>à</B> l'invention est caractérisé en ce qu'il comporte une série d'ar matures métalliques constituées par des bandes min ces de métal, lesdites bandes étant fixées par une de leurs extrémités en des points régulièrement espacés autour d'un organe solidaire de l'un des arbres<B>à</B> accoupler, enroulées en spirale autour dudit organe, sur au moins une spire pour chaque bande et fixées par leur autre extrémité en des points régulièrement espacés<B>à</B> la périphérie interne d'un manchon soli daire de l'autre arbre<B>à</B> accoupler, le nombre de bandes,
le nombre de spires pour chaque bande et le rapport entre le diamètre externe dudit organe solidaire de l'un des arbres et le diamètre interne dudit manchon étant tel que l'intervalle en chaque point entre deux bandes voisines<B>'</B> dans le sens radial, soit faible par rapport<B>à</B> la largeur desdites bandes, lesdits intervalles étant remplis d7un matériau capa ble de maintenir ces intervalles pratiqllement cons tants tout en autorisant un déplacement relatif des bandes voisines sensiblement parallèlement<B>à</B> elles- mêmes.
Dans une forme d'exécution particulière, le matériau en question peut être un élastomère, tel que le caoutchouc naturel ou synthétique. Il peut également être un lubrifiant liquide, pâteux ou solide, notamment du bisulfure de molybdène, du graphite ou du polytétrafluoroéthylùne.
L'organe solidaire du premier arbre<B>à</B> accoupler et le manchon solidaire de l'autre arbre peuvent présenter une surface cylindrique<B>à</B> génératrices rectilignes, auquel cas les bandes métalliques ont un profil transversal rectiligne. Toutefois, selon une autre forme d'exécution de l'accouplement, lesdits organe et manchon présentent une surface sphérique ayant son centre de courbure au voisinage de l'axe de l'arbre correspondant et dans le plan de symétrie de l'accouplement, ou présentent une surface cons tituée d7une série de surfaces tangentes<B>à</B> la sphère théorique, auquel cas les bandes métalliques pré sentent un profil transversal curviligne ou un profil transversal constitué par une pluralité de tangentes <B>à</B> ce profil transversal curviligne, ce profil étant tel que,
lorsque les bandes sont enroulées autour dudit organe, toutes leurs sections transversales aient leur centre de courbure sensiblement au point susmen tionné.
Dans un cas comme dans l'autre, mais encore mieux dans le second, les bandes d'armature, combi nées avec les minces couches de matériau qui les séparent, permettent un entraînement d'un arbre par l'autre, dans un sens ou dans l'autre, en laissant la possibilité d'un désalignement angulaire de l'un des arbres par rapport<B>à</B> l'autre.
Le dessin annexé représente,<B>à</B> titre d'exemple, une forme d'exécution et des variantes de l'accou plement objet de l'invention.
La fig. <B>1</B> est une vue en coupe diamétrale de ladite forme d'exécution de l'accouplement, les arbres<B>à</B> accoupler étant alignés.
La fig. 2 est une vue en coupe transversale par la ligne IMI de la fig. <B>1.</B>
La fig. <B>3</B> est une vue analogue<B>à</B> celle de la fig. <B>1,</B> mais montrant l'accouplement lors d'un désalignement des arbres.
Les fig. 4 et<B>5</B> sont deux schémas explicatifs du fonctionnement dudit accouplement.
Les fig. <B>6</B> et<B>7</B> sont des demi-vues en coupe radiale de deux variantes.
Les fig. <B>8</B> et<B>9</B> sont deux vues analogues d'au tres variantes.
La fig. <B>10</B> est une vue partielle en coupe trans versale et<B>à</B> plus grande échelle, du manchon exté- rieur d'un accouplement, montrant un exemple de réalisation de l'accrochage d'une bande d'armature sur la paroi interne dudit manchon.
La fig. <B>11</B> est une vue en coupe par la ligne XI-XI de la fig. <B>10.</B>
La fig. 12 est une vue en élévation de face de l'extrémité d'une bande & armature conformée pour réaliser son accrochage selon les fig. <B>10</B> et<B>11.</B>
La forme d'exécution de l'accouplement flexible représenté aux fig. <B>1 à 3</B> est destinée<B>à</B> relier un arbre<B>1</B> avec un arbre 2<B>;</B> l'accouplement comporte un moyeu<B>3</B> monté<B>à</B> l'extrémité de l'arbre<B>1</B> et présentant une surface extérieure sphérique 4, cen trée en<B>0</B> sur l'axe de l'arbre<B>1.</B>
Sur cette partie sphérique sont fixées,<B>à</B> inter valles angulaires réguliers, quatre armatures iden tiques constituées par des bandes<B>5</B> formées dans des feuilles minces d'acier et qui sont cintrées trans versalement de façon que leurs sections transversales aient un centre de courbure commun en<B>0.</B>
D'autre part, sur l'arbre 2 est assujetti un man chon<B>6</B> formant bol et dans la surface intérieure duquel est ménagée une gorge peu profonde<B>7,</B> en forme d'anneau de sphère, également centré en<B>0,</B> les extrémités extérieures des armatures<B>5</B> étant fixées dans le bol<B>6.</B>
Entre les spires successives des armatures<B>5</B> sont disposées de minces couches<B>8</B> d'un élastomère, par exemple de caoutchouc vulcanisé, adhérant<B>à</B> au moins l'une des spires. Cette couche peut être obte nue en étendant du caoutchouc, par un moyen quel conque connu<B>y</B> compris le trempage, sur l'une ou les deux faces des bandes destinées<B>à</B> former les armatures<B>5,</B> après quoi le caoutchouc est traité de toute façon convenable et les bandes sont enroulées de la manière voulue, ou bien cet enroulement est effectué en premier lieu et les armatures enroulées sont trempées dans un bain de caoutchouc, les couches de ce dernier déposées entre les spires subissant alors tout traitement convenable.
Si l'on suppose que l'accouplement soit monté avant que les couches de caoutchouc<B>8</B> soient dis posées entre les spires des armatures<B>5,</B> on voit que, compte tenu du jeu qui existe entre les armatures, celles-ci permettent (fig. <B>3)</B> un désalignement angu laire<B>a</B> des arbres<B>1</B> et 2, les surfaces des armatures se déplaçant les unes par rapport aux autres comme il apparaît en fig. <B>3.</B>
De plus, si l'on exerce un couple T sur l'arbre<B>1</B> par exemple, les armatures<B>5</B> se tendront ou se com primeront suivant le sens du couple appliqué par rapport au sens d'enroulement des armatures, celles- ci transmettant alors leur tension ou leur compres sion jusqu'à leur point de fixation externe dans le manchon ou bol<B>6,</B> restituant<B>à</B> ce dernier et, par conséquent,<B>à</B> l'arbre 2, le couple appliqué sur l'ar bre<B>1.</B> Les armatures<B>5</B> étant emprisonnées entre le bol<B>à</B> l'extérieur et le moyeu<B>à</B> l'intérieur, elles ne peuvent en effet ni s'enrouler, ni se dérouler. Elles ne travailleront donc pas en flexion comme le ferait un ressort en spirale mais bien en traction ou en compression.
Lorsque l'arbre<B>1</B> faisant l'angle ùt avec l'arbre 2, tourne sous l'action du couple T, il transmet en même temps sa rotation<B>à</B> l'arbre 2, comme le ferait un accouplement universel, les surfaces des spires successives des armatures<B>5</B> se déplaçant de façon continue les unes sur les autres ce qui, en l'absence de toute couche lubrifiante ou élastique entre les spires, entraînerait un frottement nuisible.
Les couches d'élastomère<B>8</B> permettent le dépla cement des surfaces des armatures les unes sur les autres avec le minimum de résistance passive et, d'autre part, elles résistent aux pressions qui tendent <B>à</B> appliquer les armatures les unes contre les autres, c'est-à-dire qu'elles maintiennent entre les armatures un écartement sensiblement constant lorsqu'un cou ple est appliqué<B>à</B> l'accouplement.
Si l'on considère la couche d'élastomère<B>8</B> adhérente<B>à</B> deux surfaces en regard d'armatures<B>5</B> consécutives, on voit (fig. 4) que ces deux surfaces peuvent se déplacer l'une par rapport<B>à</B> l'autre, parallèlement<B>à</B> elles-mêmes, en utilisant l'élasticité tangentielle de l'élastomère. Pour les petits déplace ments relatifs imposés<B>à</B> ces surfaces en regard, une faible épaisseur d'élastomère est suffisante. Ces fai bles épaisseurs relatives confèrent<B>à</B> la couche d'élas tomère une grande résistance<B>à</B> l'écrasement sous la poussée des armatures, donc une grande capacité de couple<B>à</B> l'entraînement et la possibilité de transfert de charges radiales importantes entre les deux arbres.
On sait en effet que, lorsqu'un élastomère est com primé entre deux plaques parallèles (fig. <B>6),</B> l'effort P qu'il est capable de supporter perpendiculairement <B>à</B> sa surface dépend non seulement de sa résistance élastique intrinsèque mais aussi essentiellement du rapport de sa plus petite dimension<B>1</B> dans son plan moyen<B>à</B> son épaisseur e, et que l'effort P admissible est sensiblement proportionnel, pour un même élas tomère et une même surface de plaque, au rap port lle.
Ce rapport lle est, de préférence, compris entre <B>5</B> et<B>50,</B> les dimensions relatives des différentes più- ces constitutives du joint, ainsi que le nombre de bandes d'armature<B>5</B> et celui des spires de chacune de ces bandes étant choisis<B>à</B> cet effet.
Le nombre de bandes<B>5</B> est, de préférence, compris entre 4 et <B>8 ;</B> elles comportent au moins une spire pour pré senter une souplesse suffisante aux angularités impo sées pour les arbres<B>à</B> accoupler et, de préférence, pas plus de trois spires (de façon<B>à</B> éliminer des pressions trop importantes sur l'élastomère) et selon J'élasticité et la résistance du matériau employé pour ces armatures, qui peuvent avoir reçu tout traitement thermique, chimique ou autre, le rapport du diamè tre interne du manchon ou bol<B>6</B> au diamètre externe du moyeu<B>3</B> étant avantageusement compris entre 1,2 et 4.
C'est ainsi qu'à titre d'exemple, on peut adopter les dimensions et caractéristiques suivantes<B>:</B>
EMI0003.0010
Rayon <SEP> du <SEP> moyeu <SEP> <B>3 <SEP> ............ <SEP> 25</B> <SEP> mm
<tb> Rayon <SEP> interne <SEP> du <SEP> bol <SEP> <B>6 <SEP> ........ <SEP> 50</B> <SEP> mm
<tb> Rapport <SEP> <B>- <SEP> . <SEP> . <SEP> ... <SEP> ........ <SEP> . <SEP> .</B> <SEP> 2
<tb> Nombre <SEP> de <SEP> bandes <SEP> <B>5</B> <SEP> (acier) <SEP> <B>.... <SEP> 6</B>
<tb> Epaisseur <SEP> des <SEP> bandes <SEP> <B><I>5</I> <SEP> ........ <SEP> 1 <SEP> mm</B>
<tb> Largeur <SEP> des <SEP> bandes <SEP> <B>5 <SEP> .
<SEP> ........</B> <SEP> 20 <SEP> mm
<tb> Epaisseur <SEP> de <SEP> la <SEP> couche <SEP> d'élastomère
<tb> (caoutchouc <SEP> dureté <SEP> Shore <SEP> <B>60) <SEP> 1</B> <SEP> mm
<tb> Rapport <SEP> Ile <SEP> <B>..................</B> <SEP> 20 Pour obtenir une bonne répartition des contrain tes, tant dans les armatures que dans les couches d'élastomère, lesdites armatures et, par conséquent, lesdites couches, au lieu de présenter une largeur constante d'une extrémité<B>à</B> l'autre, ainsi que le montrent les fig. <B>1</B> et<B>3,</B> peuvent avantageusement présenter une largeur qui diminue de l'extrémité interne vers l'extrémité externe.
Cette diminution peut suivre une loi linéaire, comme Findique la fig. <B>6,</B> ou toute autre loi différente (fig. <B>7).</B> Le rapport entre les largeurs aux deux extrémités peut varier entre 1,2 et 4, par exemple.
La présence des couches minces d'élastomère entre les spires des armatures assure, en outre, les avantages supplémentaires énoncés ci-après.
La distance entre armatures voisines ou épais seur e de l'élastomère est très peu modifiable par l'effet des pressions<B>;</B> autrement dit, la rigidité appa rente des couches d'élastomère, dans la direction de leur épaisseur, est considérable<B>:</B> on peut admet tre en effet que cette rigidité croît comme le carré du rapport lle. Cette grande rigidité des couches d'élastomère confère<B>à</B> l'accouplement une rigidité importante dans le sens radial.
Cette rigidité permet, avec un faible serrage diamétral du bol<B>6</B> sur l'accouplement, au moment de la réalisation, c'est-à-dire avec une faible diffé rence entre les côtés diamétrals de l'enroulement des armatures avant et après le montage dans le bol, de créer une pression importante dans toute la masse de l'élastomère et donc sur toutes les surfaces des armatures. Ainsi, quel que soit le sens du couple appliqué, les surfaces des armatures ne peuvent jamais se séparer de l'élastomère, ce qui favorise beaucoup la tenue du collage ou adhérence de l'élastomère sur les armatures.
Par ailleurs, cette pression améliore, comme on le sait, la tenue<B>à</B> la fatigue de l'élastomère, notamment du caoutchouc, ainsi que sa résistance aux agents chimiques ambiants et au vieillissement, On a donc avantage <B>à</B> déterminer une précontrainte lors du montage du joint, c'est-à-dire<B>à</B> constituer celui-ci de telle sorte que l'ensemble formé par les armatures<B>5</B> et les couches d'élastomère<B>8</B> se trouve<B>à</B> l'origine com primé fortement entre le moyeu<B>3</B> et le bol<B>6.</B> C'est ainsi que, dans<B>le</B> cas du joint pour lequel des caractéristiques numériques précises ont été données ci-dessus, on donne initialement<B>à</B> la couche d'élas tomère une épaisseur de<B>1</B><U>mm</U> grâce<B>à</B> quoi les armatures et les couches d'élastomère, simplement enroulées,
présentent une épaisseur radiale totale<B>de</B> <B>25,5</B> mm, alors que la distance radiale entre le moyeu<B>3</B> et le bol<B>6</B> n'est que<B>de</B> 25 mm.
Cette forte pression sur les armatures permet<B>de</B> concevoir de façon simple et efficace une fixation des armatures sur le bol et sur le moyeu. Un exem ple de réalisation d'une telle fixation est décrit par la suite.
La grande rigidité radiale des couches d'élasto mère interdit les soulèvements par flexion des extrémités des armatures, soulèvements qui seraient préjudiciables<B>à</B> leur résistance propre et<B>à</B> la bonne tenue de leur accrochage dans le bol ou sur le moyeu. Elle permet<B>à</B> l'élastomère<B>de</B> supporter les forces centrifuges importantes développées aux grandes vitesses sans déformations, donc en conser vant l'équilibrage local d'origine<B>;</B> enfin, elle assure le maintien du centrage correct du moyeu par rap port au bol, c'est-à-dire des deux arbres l'un par rapport<B>à</B> l'autre, malgré les hautes vitesses de rota tion, rendant inutile le centrage mécanique employé généralement sur les autres accouplements élastiques pour assurer le positionnement relatif des deux arbres.
Cependant, les vibrations sonores ne sont pas transmises d'un arbre<B>à</B> l'autre,<B>le</B> moyeu étant séparé du bol par de nombreuses couches d'élastomère qui, par leur hystérésis, étouffent les bruits. De même, l'ensemble des couches d'élastomère séparant les armatures confère<B>à</B> l'accouplement une élasticité torsionnelle amortie. Enfin, l'élasticité des armatures spiralées permet un déplacement axial relatif des deux arbres. Ainsi, les deux arbres reliés sont isolés l'un par rapport<B>à</B> l'autre de toute vibration, tant en translation qu'en rotation.
On sait, par ailleurs, que tout élastomère pré sente un coefficient d'hystérésis non négligeable qui, lors de déformations élastiques, amène une dissipa tion d'énergie sous forme de chaleur et d'élévation de température, tendant<B>à</B> détériorer l'élastomère. Là encore, la disposition de l'élastomère en couches minces permet, malgré sa mauvaise conductibilité, de limiter la température développée dans sa masse grâce<B>à</B> la proximité des armatures très conductrices qui dissipent la chaleur vers l'extérieur.
Au surplus, la disposition des couches d'élasto mère peut être réalisée de façon telle que ces cou ches soient moins larges que les bandes<B>5,</B> celles-ci présentant ainsi (fig. <B>8)</B> des bords<B>9</B> faisant saillie hors de l'élastomère, ce qui augmente la surface de refroidissement et favorise donc ce dernier sous l'ac tion du courant d'air qui se produit en particulier lors de la rotation de l'accouplement.
Enfin, la disposition de l'élastomère en couches minces permet un passage insensible de l'attache des lames sur le moyeu ou sur le bol<B>à</B> leur zone de liberté entre les couches d'élastomère, ce qui est favorable<B>à</B> la tenue des zones d'attaches de ces armatures qui travaillent en contraintes alternées pendant la rotation de l'accouplement. On voit, d'après les figures et la disposition même des accouplements ci-dessus décrits, que la courbure transversale des bandes d'armature croît progressivement depuis l'extérieur vers l'intérieur, puisqu'il existe un centre de courbure commun situé sensiblement sur l'axe de chaque arbre.
<B>Il</B> est donc nécessaire d'en tenir compte, lors de la mise en forme des bandes d'armature, qui peut être réalisée en partant de feuillards ou tôles planes, par emboutissage<B>à</B> chaud ou<B>à</B> froid, par enroulage sur une forme, par moletage ou par tout autre moyen connu.
Cette courbure non seulement facilite le débat- tement angulaire de l'accouplement, mais encore permet d'éviter le flambage local qui pourrait appa raître lorsque les armatures travaillent en compres sion, si elles n'étaient stabilisées par cette courbure, ceci malgré le guidage<B>dû à</B> la faible compression des couches minces d'élastomère.
Cette stabilité peut d'ailleurs être accrue en rabattant un peu les bords desdites bandes d'armature, comme il est représenté en<B>10 à</B> la fig. <B>9,</B> ce rabattement n'intéressant pra tiquement pas les spires les plus proches du moyeu mais étant avantageusement tel que les bords des bandes fassent un angle constant<B>P</B> avec l'axe longi tudinal du joint, ce qui facilite la fabrication des armatures et le moulage de l'élastomère sans entra ver le débattement angulaire de l'accouplement. L'angle # peut être de l'ordre de<B>15 à 30".</B>
L'assemblage des spirales formées par les bandes d'armature se fait aisément malgré leur forme enve loppante. On les serre les unes contre les autres par rotation au fur et<B>à</B> mesure de leur mise en place dans l'ensemble, de manière<B>à</B> laisser, pour la dernière<B>à</B> emboîter, le jeu total disponible. Après quoi l'espacement constant entre les spires est réa lisé par mise en place de ces armatures dans le mon tage de moulage de l'élastomère, par exemple, qui peut les maintenir en position par leurs bords.
La fixation des extrémités des armatures dans le manchon et sur le moyeu peut être assurée par tout moyen connu tel que, par exemple, soudure continue ou par points, rivetage, boulonnage ou emboîtement de découpes conjuguées. Toutefois, cette fixation peut avantageusement être réalisée de la façon repré sentée par les fig. <B>10 à</B> 12, qui sont relatives<B>à</B> la fixation dans le manchon<B>6.</B>
Celui-ci, qui peut ou non présenter la gorge annulaire interne<B>7,</B> comporte intérieurement des évidements<B>11</B> présentant, de préférence, un profil dissymétrique tel que chaque évidement présente un flanc 12 sensiblement radial du côté correspondant au sens de traction sur les armatures, tandis que le flanc opposé<B>13</B> est incliné de 45<B>à 750</B> sur le rayon correspondant. Dans ces évidements pénètrent des bossettes 14 obtenues par emboutissage<B>à</B> l'ex trémité de chaque bande<B>5.</B>
Une telle fixation peut être réalisée de façon rapide et précise. L'accrochage des bossettes dans les évidements correspondants s'obtient automatique- ment lorsque les armatures, enroulées en spirale, gar nies d'élastomère et engagées préalablement sur le moyeu, sont introduites sous précontrainte dans le manchon<B>5,</B> ce qui peut être réalisé<B>à</B> l'aide d'une presse et en faisant usage d'une sorte d'entonnoir. L'épaisseur de l'élastomère entre les spires n'est pas amoindrie par les bossettes 14 et la couche d'élas tomère demeure ainsi pleinement active, la mobilité de la spire ne se trouvant pas affectée.
La fixation est en outre très robuste, l'effort d'entraînement étant réparti sur un arc de circon férence important et les charges passant progressi vement des armatures au manchon<B>;</B> il<B>y</B> a une homo- cinétie rigoureuse de l'accouplement, les efforts étant transmis des armatures<B>à</B> toute la périphérie du manchon. De plus, la fixation est relativement sou ple, ce qui permet sous des efforts extrêmes instan tanés, de petits déplacements de translation ou<B>de</B> rotation qui réduisent les contraintes locales, la rigi dité de la fixation réapparaissant par contre intégra lement sous les efforts normaux.
L'assemblage et le centrage des armatures dans le bol peuvent être réalisés automatiquement sans préparation<B>de</B> ces pièces et quel que soit leur état de surface.
Enfin, l'encastrement progressif réduit au mini mum les contraintes correspondantes dans l'arma ture, cette progressivité pouvant être améliorée par amincissement de l'extrémité des armatures, comme il est représenté en<B>15 à</B> la fig. <B>10.</B>
La forme particulière donnée aux évidements<B>11</B> n'est que préférentielle, mais elle conduit<B>à</B> cet avan tage que, grâce au flanc radial 12, on réalise le passage des efforts de traction des armatures au manchon sans composante centripète, qui tendrait <B>à</B> dégager les bossettes de leur logement, tandis que l'inclinaison du flanc opposé<B>13</B> facilite l'emboutis sage de la bossette, renforce sa tenue au cisaillement et facilite le centrage lors de l'emboîtage dans le bol. Le passage des efforts<B>de</B> compression des armatures dans le bol, par l'intermédiaire de ces flancs inclinés <B>13,</B> crée des efforts centripètes toujours inférieurs aux forces de gonflement des spirales. Donc, aucun dégagement des bossettes de leur logement n'est<B>à</B> redouter.
Enfin, ces bossettes n'occupent qu'une fraction centrale de la largeur de chaque armature correspondante, conservant ainsi la résistance de cette dernière aux efforts de traction et aux couples d'encastrement dans son plan.
La fixation des armatures sur le moyeu<B>3</B> est obtenue, de préférence, par un procédé similaire<B>à</B> celui de la fixation sur le bol. Les bossettes sont alors tournées vers le centre du moyeu de façon<B>à</B> laisser intacte la couche d'élastomère disposée entre ces bossettes et la spire voisine.
Toutefois, dans ce cas, la forme des évidements ménagés dans le moyeu pour recevoir les bossettes est inversée par rapport<B>à</B> ce qui a été décrit ci- dessus au sujet de l'assemblage avec le manchon, en ce sens que c'est le flanc qui se trouve du côté correspondant au sens de compression longitudinale des armatures qui est disposé radialement.
De cette façon, quand les armatures travaillent en traction, elles tendent<B>à</B> se serrer fortement sur le moyeu et aucun déboîtement des bossettes n'est donc possible. Par contre, l'inclinaison des flancs correspondants procure une surface d'appui plus importante des armatures sur le moyeu. Dans un cas comme dans l'autre, le nombre des bossettes peut varier mais doit, de préférence, correspondre <B>à</B> l'utilisation de toute la longueur d'arc disponible sur le manchon ou le moyeu pour chaque armature.
On conçoit qu'au lieu d'être cintrées transversa lement avec un centre de courbure en<B>0,</B> les bandes d'armatures<B>5</B> pourraient être cintrées avec un rayon de courbure plus grand, ou même présenter un profil transversal rectiligne. Dans ce dernier cas, les possi bilités de débattement angulaire et la résistance de l'ensemble sont moindres, mais les possibilités de déplacement axial d'un arbre par rapport<B>à</B> l'autre se trouvent accrues. Les bandes d'armatures doivent être renforcées par augmentation de leur épaisseur ou des caractéristiques de résistance mécaniques du matériau.
Toute augmentation de l'épaisseur de la couche d'élastomère serait par contre nuisible, malgré ce qu'on pourrait escompter du point de vue des possi bilités de débattement. En effet, un accouplement qui serait construit avec une grande épaisseur d'élastomère entre armatures et avec des armatures sans courbure transversale, ni raidissage, présenterait une capacité de couple dérisoire et de l'ordre de celle d'un accouplement sans armatures, sans parler des difficultés de fixation de ces armatures sur les arbres, du centrage, du refroidissement, etc.
Ainsi qu'il a été précisé, les couches d'élasto mère pourraient être remplacées par des couches correspondantes d'un lubrifiant, par exemple du bi- sulfure de molybdène, du graphite ou du polytétra- fluoroéthylène.